L’édito du Vestiaire : De l’art de battre sa coulpe

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Sydney Govou et Lassana Diarra pensaient profiter de la trêve internationale pour participer aux Jeux Paralympiques, mais cette année, ils ne se déroulaient pas à Paris.

Le Vestiaire a longtemps hésité, mais il n'a plus le choix et doit faire officiellement son mea culpa. Notre spécialiste basket, aussi présent qu'une charnière tricolore, avait sous-estimé la nullité de Michel Gomez. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir dressé un portrait fidèle de l'autre entraîneur kamikaze. Si le basket était plus médiatisé, il y aurait eu un Gomez show. Ramer dans des qualifications d'Euro dans un sport aussi peu concurrenciel, avec des joueurs NBA, Tony Parker et même Tchicamboud, c'est du Gérard Houiller pur sucre. Mais cela n'a pas été notre seule erreur. Nous avons aussi cru que Roger Federer était le plus grand tennisman de tous les temps, et qu'il était encore le patron, avant de lire la presse et certains blogs sportifs qui nous ont rendu accros. Nous nous sommes alors aperçus de l'arnaque. Ses 13 Grands Chelems, ses 17 finales et ses 6 années de numéro 1 ne peuvent en effet rivaliser avec les 5 Grands Chelems et les 7 finales de Nadal. Ca devait être les cheveux. Ou peut-être les trois principales finales de Federer face aux deux de Nadal cette année. Ou alors il serait plutôt le plus grand champion tous sports confondus. Enfin, c'est pas certain, puisque Lance Armstrong en a marre de se lever la nuit pour faire des marathons.

Pendant ce temps-là, et ça n'a rien à voir, Le Vestiaire s'apprête à publier le portrait interdit d'Usain Bolt.

Rugby, Top 14 : La satiété générale

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Byron Kelleher court le 60 mètres plus vite que Yannick LesourdL'air de Pékin fait des miracles.

Il y a tout juste un an, à trois jours près, l’Argentine mettait le pied dans Laporte, Rugby Hebdo faisait le bonheur de 35.000 fidèles et Peyo Greenslip répondait encore à ses e-mails. Plus rien ne pouvait alors être comme avant : la France entière se laisserait pousser la barbe et Lapasset aurait lui aussi un jour l’occasion de mettre Dati en cloques.

Damien Traille et l’hivers gallois ont suffi à remettre le rugby français à sa place : en fin d’aprem, le samedi sur Canal. Ca fait un bruit de fond pendant l’apéro. La trêve n’a pas été animée qu’à Bayonne, mais à part l’arrivée de l'éCarter en Catalogne le mercato n’a pas mouillé les caleçons du Vestiaire. Justin Marshall a connu la Merluche avant qu’il ne fasse des couteaux et Andy Goode porte aussi bien son nom que Jerry Collins la moustache.

Hernie fiscale

Le Top14 a donc démarré dans le même anonymat que les trois années précédentes. Bourgoin fait toujours jouer ses Reichel et les initiés s’interrogent : Pelous fera-t-il perdre une nouvelle Coupe Heineken à Toulouse ? Palisson aura-t-il son brevet avec mention ? Julien Closefield, notre mécène clermontois, pourra-t-il enfin prendre un week-end de congé ?

Ses Jaunards ont commencé la saison comme ils avaient terminé la dernière. Plus question de tout lâcher pendant huit mois. L’approche tactique a évolué, c’est bon signe, Rougerie est même déjà réservé pour les phases finales. L’homme sans cou s’est chopé une hernie cervicale. C’est fort. Il manquera le Test d’automne contre les Pacifics Islanders. Lièvremont va encore devoir piocher en Fédérale 2.

Football, Domenech Show : Tapie End

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La pression de l'audimat ne pardonne pas. L'émission la plus regardée de l'histoire de la téléréalité ne pouvait pas s'arrêter comme ça. Si les résultats ne rapportent rien, si les matches font chier tout le monde, au moins il restera Domenech pour faire le spectacle. Voici la cinquième saison du Domenech Show.

Souvenez-vous des épisodes précédents, le Domenech Show s'était terminé dans l'euphorie d'une nouvelle humiliation générale pour le football français et Estelle Denis. Raymond Domenech, scénariste, acteur et réalisateur du spectacle devait tirer sa révérence avec un gros chèque pour bons et loyaux services rendus à ses producteurs. C'était sans compter sur ses producteurs, justement. D'une avidité sans limite et face à l'influence grandissante prise par Secret Story dans le reality show, Jacquet et Escalettes vont orchestrer le grand retour du programme favori des Français.

Pour ce faire, les rescapés du naufrage européen apportent leur soutien sans réserve à leur créateur. Ce n'est pas une surprise, ils connaissent eux aussi parfaitement les rouages de la télé. Même Govou, sur le point de ne pas recevoir d'offre de Tottenham, sait qu'il faut lécher papa pour découvrir la Suède. Mais tout n'est pas si simple, car l'ancienne équipe de production, qui faisait elle une vraie émission de service public avec des victoires et des trophées, veut récupérer le bébé. C'est finalement le concepteur original du projet qui va trancher : Michel Platini.

Chypre au vinaigre

L'inventeur du football en France est lucide, il conseille de garder Domenech. L'objectif est ambitieux : pour lui, virer le sélectionneur en plein éliminatoires provoquera probablement la plus forte audience de tous les temps. Platini sait comment ne pas gagner, il faut lui faire confiance. En 1988, il avait lui même succédé à Henri Michel en pleine errance chypriote  et avait fait aussi bien, avant de réaliser un Euro 92 pas dégueulasse pour lancer ensuite Gérard Houiller. Sur un terrain parfaitement préparé, ce dernier n'eut plus qu'à ne pas sortir premier d'un groupe avec la Bulgarie et Israël comme plus féroce adversité. Le Conseil fédéral de reconduction se déroule sans anicroche. Escalettes n'a rien aimé de Domenech et veut qu'il change tout. Les différents représentants du foot amateur lui bricolent alors une espèce de tutelle dirigée par… Gérard Houiller. Fameux. Dominique Grimaud voulait même carrément que ce dernier reprenne l'équipe : de la trash-tv comme on n'en fait plus. Dominique Grimaud n'est pas à la Fédé, il n'est que chroniqueur dans 100% foot. C'est dans cette même émission que sera également jetée en pature l'idée d'un autre recours : Alain Boghossian. Quand l'histoire repasse les plats, c'est Ginola qui se permet cette audace. Il est malin, David. Il sait que personne n'aurait pensé à Boghossian. L'ancien criminel a raison. Bogho c'était un joueur sans épaisseur dont on se souvient à peine, et surtout il n'a jamais entraîné : c'est le candidat idéal. L'occasion est trop belle, Alain B. est catapulté adjoint de Domenech. Un débutant et un incompétent, le duo est magique. Mais il reste un doute sur la capacité de Raymond à franchir les limites imposées. Escalettes est inquiet, il ne le sera pas longtemps…

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Football, Autriche-France, Domenech : AdVienne que pourri

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Raymond Domenech a eu des impressions, David Astorga croit au scoop. Govou, lui, continue de porter le numéro 10.

On aimerait croire que la France de l'Euro est encore là. Mais celle-là aussi est morte. La performance de haut vol offerte par les Bleus a de quoi conforter Le Vestiaire. L'axe central est une garantie pour l'avenir, Mexès s'est enfin mis au niveau du Gallas d'Arsenal. Mourinho a signé à l'Inter, bizarrement William n'est plus le premier joueur qu'il met dans son équipe. Autre bonne nouvelle, sans son maître à jouer Ribéry, la France est moins prévisible. La défense autrichienne n'y a vu que du feu : Benzema et Henry ont tenté à tour de rôle de dribbler la moitié de l'équipe. Grâce à Govou, Sagna est beaucoup monté, le drapeau de l'arbitre de touche aussi. Nasri est encore resté 4 minutes sur le terrain. Toulalan est bien le nouveau Deschamps, surtout ses frappes de 30 m. 

Acide reconduction

Christian Jeanpierre a immédiatement appelé Thierry Roland pour savoir ce qui était arrivé à Henri Michel après Chypre-France et surtout si Houiller pouvait légalement redevenir sélectionneur. Comme Wenger, il y croyait pourtant dur avant le match : l'équipe alignée avait de l'expérience. Et pour cause : Gallas, Evra, Toulalan, Diarra, Govou, Nasri, Benzema, Henry faisaient partie de l'épopée suisse. 8 sur 10 hors gardien et une performance au-delà des espoirs les plus fous entrevus pendant l'Euro. Les mêmes sont là. Au-dessus, on ne trouve plus que Benzema et Henry, quand celui-ci ne sent pas ses rhumatismes. Le Vestiaire avait encore vu juste, la France sans numéro 10 n'est capable de rien. Nasri peut lever le doigt en sautillant, il est trop petit. Il reste Ribéry, qui n'a sauvé ni la nation, ni son genou à l'Euro.

Tomber dans les Escalettes

Thuram, lui, est parti et Le Vestiaire officialise ses regrets. Les créations Domenech font en tout cas honneur à son jubilé : Lassana Diarra rappelle Makélélé, mais celui de Brest. Depuis qu'il joue avec lui, Toulalan est mauvais, il va bientôt le surnommer Emerse Faé. Anelka est rentré en cours de match, pour finir le travail. Que pouvait-on espérer ? La dernière fois qu'on l'a vu bon, c'était un jour fameux aux Antilles, Abidal s'était blessé. Escalettes doit apprécier le renouveau : Govou a le droit de parler en conférence de presse. Et si c'était lui qui faisait office de Boghoss ? La feuille de match d'Autriche-France est à garder précieusement pour les collectionneurs, nul doute qu'elle trouvera une bonne place à côté des cartes Panini de Papin et Canto, la génération plus jaunie que dorée. Platini l'avait façonnée car la France voulait garder son numero 10, même en costard sur le banc. Sa carrière d'entraîneur parle pour lui. Escalettes n'est pas si loin de penser que Zidane est très élégant en costume.

Pendant ce temps-là, Domenech est au-dessus de tout soupçon. Il fait son boulot comme il l'a toujours fait. Il n'avait rien fait pour être mis là, il n'a rien fait non plus pour qu'on le prolonge. Qu'en pensent les présidents de district ?

Formule 1, GP de Belgique : Eau rouge, ô désespoir

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Lewis Hamilton n'a jamais vraiment eu les faveurs du Vestiaire. Son bras de fer avec Raikkonen méritait pourtant mieux qu'un déclassement injuste qui ne grandit ni la F1, ni Romain Grosjean.     

Ferrari a demandé à la FIA d’enlever trois tours à tous les Grands Prix, Ecclestone va faire arroser les pistes au Moët & Chandon et les Pussycat Dolls se sont déjà lancées dans l’écriture de leur nouveau single : « Across the chicane ».  Leur protégé britannique a exécuté en début de course ce que Nicole Sherzinger ne verra jamais avant le mariage : un tête à queue sans conséquence, le museau dans le gazon.

Il a aussi bouclé les deux derniers tours les plus lents de l’Histoire belge depuis que Lotus ne fait plus que du papier toilette. Les F1 ne sont pas faites pour la pluie, Piquette en sait quelque chose. Déclassé ou pas, Hamilton aborde les cinq derniers GP avec autant de confiance que la saison dernière : Kovalainen a montré pourquoi il ne sera toute sa vie qu'un coéquipier modèle et il faisait un peu trop froid en Belgique pour que Massa se risque à ouvrir la route.

Spa la joie

L'Anglais s'est surtout débarassé de Kimi Raikkonen, dont le titre mondial ne tient plus qu’à un coup de fil de son nouveau patron. Le Finlandais, par péché d’orgueil, s’est fait l’arrache qui rit sans que Nakajima n'intervienne. Il a laissé à Kubica la troisième place du classement général et quelques plumes sur les murets belges. Combien de temps faudra-t-il encore à la Scuderia pour comprendre que le Polonais vaut largement mieux ?

Bourdais, lui, n’avait plus vu une Ferrari d’aussi près depuis le Salon de l’Auto 2007. Un pied sur le podium, l’autre sur les freins, il pensait avoir enfin assuré ses arrières chez Toro Rosso. La météo en a décidé autrement. Les lunettes embuées, le Français est passé en un tour « from hero to zero », tranchait Martin Brundle dans un rare éclair de génie. Il pleut sûrement moins aux Etats-Unis.

Communication : Le Vestiaire recrute

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Le Vestiaire, leader européen de l’analyse sportive satirique en langue française, recherche un Webmaster / Intégrateur HTML pour accompagner son développement. Au sein d’une équipe dynamique et chambreuse, en étroite collaboration avec la direction en chef et le service patinage artistique, il participera à la conception et à la maintenance du site www.le-vestiaire.net.

Dans le cadre de ses fonctions, il sera amené à :

  • Migrer le contenu du blog vers une plateforme plus malléable,
  • Conserver un haut niveau de référencement,
  • Insérer les bannières publicitaires de nos partenaires,
  • Assurer un support technique à l’exploitation du site nouvellement créé,
  • Réparer la machine à café,
  • Servir les petits-fours au mariage de notre spécialiste football.

Profil recherché :

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Poste à pourvoir immédiatement. Temps partiel, rémunération à discuter. Merci d'envoyer vos CV et lettres de motivations à l'adresse suivante : equipe.vestiaire@yahoo.fr  

Bruits de Vestiaire

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Il n'y a pas que les JO dans la vie. Cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane et Kim Gevaert l'ont bien compris.

Omnisports. Nous ne pouvions garder plus longtemps sous silence le résultat de ce concours allemand récompensant les vestiaires les plus miteux du pays. « Des carreaux moisis et des douches rouillées qui semblent dater d'avant-guerre » ont permis au SV Lieth, un club d’ex-RFA du nord, de gagner une prime de 20.000 euros et un an de crème antifongique. Le Vestiaire était hors-compétition. 

Omnisports (bis). La démocratie chinoise s’exporte bien. Un couple de petits vieux anglais risque jusqu’à 3 ans de prison pour avoir refusé de payer la surtaxe olympique que le gouvernement britannique impose à tous les foyers londoniens. Rita et Tom Glenister, 76 et 78 ans, en ont fait une question de principe : les infrastructures de London 2012 se feront sans leur 33£. Un sacré trou dans l’enveloppe de Boris Johnson.

Omnisports (Sepp Blatter). Les services d’immigration recherchent activement l’athlète Mireille Dérébona (800 m) et Ali Adoum, un entraîneur de boxe. Les deux membres de la délégation centrafricaine, qui revenaient des JO, ont disparu lors d’une escale à Paris. Dix de leurs compatriotes basketteurs s’étaient déjà égarés dans la capitale en 2001. Antoine Rigaudeau ne les a jamais retrouvés.

Golf. La femme de Tiger Woods, Ellin, avait déjà connu les honneurs de notre rubrique. Ca ne lui a pas suffit. Le mannequin suédois accouchera cet hiver d’un second enfant, un peu plus d’un an après avoir donné au Tigre une petite Samantha. Le numéro un mondial a annoncé l’heureux événement sur son site Internet, sans donner aucun détail sur son retour à la compétition. Il devrait quand même trouver de quoi nourrir ses deux gosses.

Formule 1. Le Tiger Woods du sport automobile n’a pas encore donné de neveu à son petit frère, mais ca ne saurait tarder à en croire sa petite amie, Nicole Sherzinger (photo). La chanteuse des Pussycat Doll a reconnu avoir dédié une chanson à son pilote de boyfriend : « C’est une chanson très personnelle, très profonde et sentimentale. » Comme son titre, I think I’m in love, aussi rassurant que Nakajima derrière un volant.

Football. Sepp Blatter n’arrête pas le progrès, on ne pourra plus lui reprocher de ne servir à rien. Le président de la Fifa a enfin justifié ses honoraires en remettant cette semaine à l’équipe d’Italie le tout premier insigne des champions du monde, qui apparaîtra désormais sur le maillot de l’équipe championne du monde en titre. Il a quand même fallu deux ans aux cerveaux de la Fifa pour pondre un truc pareil.      

Les questions interdites du Vestiaire : Chavanel est-il intelligent ?

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Présenté depuis 8 ans comme le grand espoir du cyclisme français, Sylvain Chavanel réalise enfin une saison convenable. Ce n'est pas une surprise pour Le Vestiaire, mais l'ancien Mimo peut-il faire mieux ?

Dans un peloton dopé à 80%, Sylvain Chavanel étonne. Il arrive parfois à rivaliser avec les plus grosses chaudières et parvient même exceptionnellement à les accompagner dans les 20 derniers kilomètres. Mieux, il leur tient tête en contre-la-montre. Dopé, pas dopé ? Difficile à dire, mais là n'est pas la question. Son parcours global laisse penser qu'il est propre même si, ni Salanson, ni Moreni, ne peuvent témoigner de sa probité. Mais son niveau de réflexion peut faire imaginer le contraire. Avec une tactique un poil plus élaborée, il aurait pu empiler les bouquets et finir par ressembler à Jalabert. Jusqu'à parler de bétail ?

Pour l'instant, notre nouveau Chavanel, qui sait maintenant comment gagner, a choisi une autre voie royale dite « Virenque » : Patrick Lefévère. Que peut-il se passer dans la tête d'un coureur qui décide d'aller dans l'écurie Mapei-Quick Step ? Se dit-il que c'est une équipe qui a toujours eu beaucoup de résultats ou que c'est un élevage de drogués ? Les deux réponses attesteraient du génie de l'homme. L'un est un génie naïf qui excelle dans l'art abstrait, l'autre est un génie désespéré. Il y a une troisième voie, celle du « milieu », comme on dit dans le jargon. Le plus surprenant, c'est que cette décision coïncide avec l'éclosion du marmot. Lefévère aurait donc jeté son dévolu sur un mulet compétitif qu'il sait pouvoir transformer en « pur-sang », comme on dit également dans le jargon.  Le haut-niveau, c'est aussi un entourage. Le sien est au choix, incompétent ou dedans jusqu'aux veines.

Maillot Amaridiot

Dans l'hypothèse où il serait le seul coureur propre du peloton, il peut difficilement espérer remporter un grand Tour. Par contre, Chavanel peut y briller, pas seulement en attaquant tous les jours comme lors da la dernière Grande Boucle, mais plutôt en se comportant comme un leader, ce qu'il est apparement depuis un bon moment. Nous lui avions soufflé l'idée en juillet, il s'en est rendu compte mercredi sur la Vuelta : un chrono avec, et même devant, les meilleurs, des bonifs et le tour est joué. Enfin pas complêtement, il faut aussi faire quelques efforts dans la montagne, limiter la casse dans les jours sans et se reposer en plaine. C'est le b-a ba du vélo, lui ne veut pas le comprendre et a pour l'instant préféré flinguer le peu de carrière qu'il a eu et qu'il lui reste. Il déclarera sans doute prochainement qu'il se sent mieux avec une Flêche Brabançonne, une étape du Tour de France qu'avec un meilleur classement que Di Gregorio.

Ce qu'il a fait mercredi est un vrai exploit, bien au-dessus d'un Jacky Durand persuadé qu'il a remporté le Tour d'Espagne en 99.  Avec un brin d'intelligence supplémentaire, il peut faire chier les repris de justice. S'en privera-t-il au risque de célébrer le souvenir de Cyril Saugrain ?

Tennis, les Français : US vraiment open ?

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Le retour en forme de Séverine Brémond ne doit pas masquer la sombre réalité du terrain : Guy Forget a trouvé meilleurs consultants avec Boutter et Roux.

A la lecture des noms des quarts de finalistes de Flushing Meadows, Yannick Noah s'est demandé pourquoi aucun Français n'avait eu droit à une Wild-Card. Pas le moindre Recouderc à l'horizon. Traumatisé par Bill Murray, il a l'impression de revivre la même histoire depuis un fameux 13 septembre, en 1993. Une nouvelle fois profondement choqué, il a aussitôt décidé de se rendre sur place, et pourrait même reprendre la raquette. Forget se sent offensé, allez comprendre.

 Les confirmations

Gasquet : après Tursunov à Sydney, Tsonga à Melbourne, Soderling à Marseille, Querrey à Monte-Carlo, Seppi à Hambourg, Gicquel à s'Hertogenbosch, Tursunov à Cincinatti, le roi Richard est encore tombé dans un guet-apens. Le circuit ATP est mal famé, il ferait bien de se mettre au self-control.

Simon : Et si Gasquet avait vu juste ? Non pas son plan de jeu contre Haas, par ailleurs impérial contre Gilles Muller au tour suivant (2-6, 2-6, 7-6, 6-3, 6-3), mais à Stuttgart quand il prédisait le meilleur à Del Potro. Simon lui a pris deux sets, il est le seul depuis le début de l'US Open.

Mathieu :  Highlander a compris qu'il n'était pas immortel, le Vestiaire l'avait d'ailleurs encouragé à se manier à gagner un grand tournoi. Grosjean lui a prêté des brochures en urgence.

Les déceptions

Monfils : Ses ennemis l'appellent le nouveau Gasquet. En deux jours, capable d'étriller Nalbandian avant de se taper la Fish. Avait le potentiel pour les demies, mais on a entendu dans sa bouche de bien sombres « mauvais choix de tactiques » et jour sans ». Au moins, il a arrêté la danse de la mobylette, Cibulkova n'y est pour rien.

Coin : L'US Open l'aura fait connaître du grand public. Grâce à sa victoire sur Ivanovic ou sa défaite contre Mauresmo ? Elle gère le contrecoup avec intelligence : elle a 25 ans et parle déjà de retraite.

Les têtes de mule

Grosjean : Combien de temps va-t-il s'autoflageller ? Son dernier passage au haut niveau, c'était en 2005, même le team Lagardère lui refuse un badge d'entrée.

Tsonga : Son genou faisait son retour sur le circuit après trois mois d'absence. Trois matches, des crampes mais pas de blessure et tout Coulaines reprend espoir. Après tout, Gasquet a bien joué les Masters malgré un Roland Garros passé à encourager Vliegen.

Dechy : Elle a pris un set à Amélie. Même pour une wild card à Roland Garros 2009, ça ne suffit plus.

Mauresmo : Cyrulnik lui avait déjà casé un rendez-vous pour lui expliquer qu'elle n'était pas concernée. Après deux demi-finales quand tout le monde était à Pékin, elle a frôlé les quarts en Grand Chelem. Heureusement, la terreur Penneta est passée par là.

Les joueurs de double

Llodra-Clément : En plus du simple, Gasquet fait parfois quelques courtes incursions dans les tableaux de double. Monfils aussi, dans le double mixte, devant un public complice. Eux, c'est l'inverse.

Mahut : Quand le tournoi du Queen's se termine, il devrait louer le yacht de Mauresmo. Gasquet pourrait venir passer le week-end.

Razzano : Et pourtant, elle n'a jamais joué en double de sa vie. Sa première année comme tête de série en Grand Chelem est une réussite : un 3e tour et trois 1er tours. Ca nous rappelle quelqu'un, mais qui ?

Pendant ce temps-là, Pioline est toujours responsable du haut-niveau masculin. Responsable de quoi ?

Football, Ligue 1, Nantes : M’Baup

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Le technicien continue son tour de France des clubs. Il arrive à Nantes en terrain conquis : même le nouveau Le Dizet a jugé qu'une telle tentation, ça cache quelque chose. 

L'entraîneur à la voix d'un Alf bigourdan n'a toujours pas de poil sur le caillou. C'est à peu près la seule certitude qui accompagne la venue d'Elie Baup à Nantes. Son seul rapport avec le FCN est une carrière hommage à Reynald Denoueix : débuts à la formation puis une tendance à ne pas confirmer les bonnes saisons (à Bordeaux, Saint-Etienne puis Toulouse) jusqu'à se faire virer. Guy Lacombe n'a rien à lui envier, même s'il est passé à Nantes. Un sacré chantier l'attend : confirmer à Mareval qu'entre le stage UNFP 2007 et ce début de saison, il a bien été joueur de foot, ou apprendre à défendre à Guirane N'Daw, l'ancien défenseur de Sochaux. Le chef d'oeuvre manceau sera un bon livre de chevet, Houellebecq n'a pas réussi à faire aussi complexe. Ses compétences sont reconnues, mais l'intrus Blazevic a bien été demi-finaliste du Mondial avec le képi du gendarme Nivelle sur la tête sans réussir à Nantes. Il est vrai que ça ne l'empêche pas de dire des conneries.

Betty Baup

Baup sera donc le premier entraîneur hors sérail à intégrer le FC Nantes depuis Blazevic. Le bon président d'alors, Max Bouyer, en est mort, les rêves de Coupe d'Europe de Jean Clerfeuille aussi. Rompre avec les habitudes est certes devenu nécessaire : la filiation nantaise frôlait les affres de la consanguinité. Luttes de pouvoir, choix judicieux comme le départ du recruteur Guy Hillion, les écharpes de Guy Scherrer ou la cession du club à la hâte à la Socpresse. Voilà que le crépi du centre de formation était à refaire au bout de cinq ans. Saccomano, bien avisé, déclarera au lendemain du titre de 2001 à un auditeur nantais : « Que voulez-vous qu'on vous dise ? Nantes ne fait pas d'histoire, c'est un club bien géré ! Merci de votre appel. » On connaît la suite, les dirigeants de RTL un peu moins, LCI a enfin compris.

En peu de temps, le jeu à la nantaise est passé d'une antienne de vieux réacs nostalgiques à l'oeuvre périmée du démon qu'il faut éradiquer. La vérité se trouve au milieu, comme aime le rappeler la femme de Fred. L'ignorer est criminel, c'est ce qui se passe depuis cinq ans, avec des méthodes différents. Nantes était un club à part, qui a tourné progressivement le dos à ses méthodes de formation d'entraîneur, de conception de football, de dialogue entre équipes de jeunes et seniors et d'apéros dans le bureau de Budzinsky. Nantes est devenu un club comme les autres. L'arrivée de Baup en est une étape supplémentaire. Vivement que Troussier débarque.

Pourtant, un club comme un autre accepterait-il que le premier Brésilien à revêtir son maillot soit le plus mauvais de l'Histoire ? Pendant ce temps-là, Charles Devineau repense à la Ligue des Champions dans le vestiaire du SO Cholet.

Tennis, US Open : Tu es un Champion, Monfils

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Il aura fallu que Le Vestiaire reprenne sa rubrique tennis pour que le successeur de Sébastien Grosjean fasse son apparition. C'est ce que l'on appelle l'effet Bremond. Heureusement, Le Vestiaire l'avait dit, Mauresmo est en quarts.

Gaël Monfils est un original. Certes moins que Marion Bartoli, qui s'est découvert un virus au meilleur moment après un 6-0, saloperie de Nesquick. Mais éclore le jour de ses 22 ans, si c'est pas un cadeau pour Lionel Chamoulaud, nous n'y connaissons rien. Qui l'eut cru, le nouveau Noah lui ressemble et ne s'appelle pas Tsonga. Monfils n'est pas le plus doué, ça c'est Gasquet, il n'est pas le plus régulier, ça c'est Mathieu et bientôt Simon, il n'a pas battu le meilleur, ça c'est Tsonga. Pourtant, son coup droit à plat le plus puissant du circuit, son service, bref sa puissance et surtout son mental enfin présent au moins 3 mois de suite lui ont offert la succession. Il n'a pas gagné grand chose, mais il est le premier à faire au moins une demi et un quart en Grand Chelem depuis le pote d'Arnaud Clément. Il ne lui manque plus qu'une dizaine d'entraîneurs, une vingtaine de gonzesses et l'envie d'être champion ailleurs qu'au paddle tennis et il sera prêt pour le Top 3 mondial.

Ca aurait fait plaisir à François Brabant, mais hélas il n'a même pas été capable de battre Mardy Fish.