Tour de France: Voeckler, sans alcool, ni transfusions

Comme chaque année durant les 3 semaines du grand cirque de l’UCI, notre consultant Thierry Bisounours répondra régulièrement à vos questions posées sur equipe.vestiaire@yahoo.fr.

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Le Tour est-il joué d’avance ?

Question piège pour commencer, vous êtes moins cons que les années précédentes. Moi par contre ça ne change pas. Du coup je vous dirais bien que le prologue a servi à  placer les mecs d’Armstrong, que la première étape de montagne va permettre à Contador de montrer qu’il est le plus fort même si son équipe est pourrie. Mais il y aura comme chaque année une coalition.

Laquelle ?

Les repentis contre ceux qui se sont pas encore fait chopés. Je plaisante bien-sûr,  Vinokourov et Basso ne s’entendent pas.

Comment sentez-vous Armstrong cette année ?

Il est beaucoup plus futé (NDLR affuté) que les autres années, on dirait presque un camé comme on dit dans le jargon.

Vous voulez dire un caméléon qui change de peau ?

Non, un junkie vous savez ces mecs qui vivent avec des perfs et dont on ne voit plus que les os. Mais lui n’est pas malade c’est juste un  régime alimentaire bien dosé pour être en forme au bon moment. Je plaisante évidemment.

Peut-il rivaliser avec Contador ?

C’est comme si vous me demandiez si je peux rivaliser avec Patrick Chêne.

Et donc ?

Ben lui était hypocrite et dynamique et moi je suis juste naïf et insupportable donc ça n’a rien à voir.

Vous avez dit hier que Cancelara avait répondu à tous ses détracteurs. Que vouliez-vous dire ?

Comme dit Bilou mon patron, il a pas besoin de moteur pour rouler à 48km/h, son manager c’est Bjarne Riis. Je sais pas ce qu’il veut dire par là mais en tout cas c’est un sacré bonhomme Fabio.

A-t-on enfin tourné la page du dopage ?

Je ne peux pas être affirmatif mais il y a des signes qui ne trompent pas avant les Français avait du mal à entrer dans les 20 premiers d’un chrono désormais c’est dans les 40. D’ailleurs Monier fait 38ème à une moyenne de 44km/h.

Que voulez-vous dire ?

Si vous comptez bien il n’ aurait fini qu’à 4 km de Cancelara sur 1h. C’est pas mal, le Suisse aurait à peine eut le temps de recevoir les félicitations de Holtz, de passer au controle, de recevoir son bouquet, et de rentrer prendre sa douche à l’hotel.

Pourquoi avoir vu Petacchi par terre alors qu’il n’y était pas ?

Les voix du sport sont impénétrables comme on dit dans le jargon.

On dit ça ? Et sinon vous pensez quoi de sa victoire aujourd’hui ?

C’est forcemment une bonne chose pour le vélo de ne plus voir tout le temps des Abdoujaparov, des Cipollini ou des Cavendish.

Mais Petacchi c’est quand même pas un nouveau né ?

Ecoutez, ce n’est plus le même, il a purgé sa suspension. Et y-a-t-il signe plus positif qu’une belle victoire sur le Tour à 36 ans à peine ?

Un mot sur l’affaire Landis. Pourquoi ne parle-t-il que maintenant ?

Vous allez me trouver naïf mais on dirait qu’il y a une loi du silence assez perverse dans le vélo. Partons du principe idiot que les mecs se chargent presque tous, et que certains leaders ont même partagé la seringue dans une équipe commune comme on dit dans le jargon. A l’arrivée, primo il y a un équilibre des forces « si tu me balances, je te balance » , deuxio personne n’a intérêt à parler tant qu’il profite du système, tertio tout le monde se retournerait contre la brebis galeuse qui parle.  Mais c’est surement qu’une théorie fumeuse sans fondement.

Soit mais Armstrong a quand même été contrôlé des milliers de fois ?

Je suis bien d’accord avec vous, qu’on lui foute la paix. L’affaire Puerto a d’ailleurs bien montré la valeur d’un contrôle négatif. Plus de 40 coureurs impliqués, pas un seul positif durant toute leur carrière. Ça fait plaisir.

Wimbledon: Ce génie de Murray

« Je suis un peu plus déçu que dans les autres Grands Chelems parce que c’est le plus important pour moi. Je vais rester à l’écart du tennis pendant un moment.» Nadal va jouer sa quatrième finale, la vedette locale a déjà fait deux demies ça vaut bien un gros caprice.

 

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Andy Murray n’est pas moins bon que les autres, il a juste un peu moins de chance. Ainsi, il restait encore une jambe de trop à l’ombre du lointain cousin de Nadal venu pour l’occasion. Mais c’était suffisant pour faire peur à baby Andy qui a encore déçu Mummy.  Pourtant il avait tout fait pour la convaincre de ne pas encourager son adversaire du jour. Au tour précédent par exemple, alors que Tsonga ne jouait plus, Andy serrait le poing sur chaque break comme s’il réalisait exploit sur exploit. A la lumière de sa faculté à ne jamais breaker Nadal en demi on se dit qu’il n’avait peut-être pas tort. En conséquence, dès qu’il ratait un coup, il rejouait le suicide d’Othello. Du charisme élizabethain associé à un mental presque à toute épreuve, car un tie-break ou un troisième set décisif c’est un peu trop pour lui.

Murray sur scène
 Ainsi, au deuxième set contre Nadal, il doit breaker à chaque fois. Bien-sûr, il ne le fait pas et perd 7-6. La manche suivante sera la sienne, break d’entrée confirmé jusqu’à 4-2. Nadal nettement en dessous a alors une idée de génie, laisser l’initiative à Murray. En 10 minutes le match est plié, debreak, break derrière et 3 fautes bien dégueulasses pour finir dont une volée à contre temps sur la balle de match qu’il ne tente jamais d’habitude. 1m dehors. Andrew a les yeux mouillés, son short est au diapason. Henman avait une excuse pour ne jamais aller en finale, il ne savait pas qu’on pouvait jouer en fond de court. Murray lui sait faire, et il sait aussi que ses amorties sont les pires du circuit, autant en abuser.

Allemagne/Argentine: Samba do Ozil

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Ce n’est pas qu’Higuain est un gros nul, ce n’est pas que Maradona avait un Messi dans chaque doigt de pied, c’est juste que la finale de ligue des champions c’était Inter-Bayern et que Lyon était en demi.

On ne répètera pas ce qu’on a déjà dit. On dira juste que l’Allemagne a terminé le match avec Jansen et Trochowski. On ne dira pas que le football subit un kolossal nivellement par le bas qui permet a des joueurs inconnus, sans experience ou juste pas très bon de pratiquer le plus beau jeu vu depuis la France en 2006.
Ça ne veut pas dire qu’elle est aussi forte, ça veut dire que l’adversité est si faible, qu’un collectif un tant soit peu huilé suffit largement. Un collectif et deux joueurs. Pas Ozil, ce Messi du pauvre, surcoté, qui ne sert à rien de plus que les autres mais Muller, le grand joueur de cette équipe. Jusqu’ici il n’avait marqué sa carrière que par le nombre d’occasions manquées contre Lyon, mais elles existaient. Muller n’est pas un buteur, c’est un créateur, le Ballack du riche, un numéro 10 qui ne joue encore officiellement que milieu droit. Son complément c’est Klose qui vient d’expliquer à Higuain la définition du mot décisif. L’Argentine se rappelle soudainement que Gonzalo aurait pu jouer pour la France, aurait dû. Milito n’est que champion d’Europe après tout et Tevez l’attaquant de City. Tevez, vendu comme un génie guerrier quand il fait des fautes et ne réussit aucun geste technique contre le Mexique, ne devient qu’ un simple bourrin sans talent quand il fait des fautes et ne réussit aucun geste technique contre l’Allemagne. L’Argentine n’a donc eu qu’un seul match important à jouer contre une équipe valable, elle l’a perdu avec la manière en se procurant autant d’occasions que d’interventions réussies de Demichelis durant tout le mondial. Ce n’est pas un hasard si nous indiquions que même Batistuta, Crespo et Veron n’y arrivaient pas. Maradona y arrivait, tirez-en les conclusions que vous voulez sur Messi.

Y’a comme un Hig, l’ultime récital

Le double buteur de Zurich, le triple scoreur de la Corée, l’impitoyable tueur du Mexique, le remplaçant de Benzema, a donc une nouvelle fois confirmé son talent brut. Douze actions, douze occasions de montrer qu’il n’est pas bon qu’à pousser le ballon derrière la ligne, qu’il n’est pas lent, qu’il n’a pas une technique de poussin, qu’il n’a pas une frappe de minime, qu’il sait faire autre chose que râler quand il est hors-jeu, par exemple faire des passes.
Higuain aurait donc pu réussir ses contrôles (14′ et 25′), il aurait pu cadrer sa frappe (34′), il aurait pu être assez vif pour se retourner face au but(18′) ou frapper avant que Lahm lui enlève la balle (63′), il aurait pu ne pas faire partie des 4 Argentins hors jeu pour avoir le droit de marquer (36′), il aurait pu ne pas raler quand 15m hors jeu l’arbitre lui interdit de poursuivre son action (56′),  il aurait pu ne pas s’appuyer sur son defenseur pour récupérer un ballon (50′), il aurait pu centrer en retrait et tirer mollement ailleurs que sur le gardien (54′, 62′), il aurait pu mener correctement une contre attaque en faisant par exemple une passe avant d’arriver dans les pieds de Boateng (59′), mais réussir une passe n’est pas forcemment évident non plus (61′).

Enfin, Higuain aurait pu montrer qu’il ne défendait pas comme un débutant devant Schweinsteiger connu pour sa qualité de dribble.

Coupe du monde TF1/Canal+ : Canal pelouse

TF1 avait tout misé sur Gilardi sauf une assurance vie, du coup les vrais journalistes sont restés sur Canal et Alexandre Ruiz sur Europe 1. Et Thierry Clopeau ? Voici les 5 raisons qui justifient ou pas de regarder du foot sur la chaîne cryptée.

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Dominique Armand : La palette n’avait pas réussi à faire passer Doucet pour un intello, et là miracle ça marche, allez savoir pourquoi. Pourtant il n’a ni lunettes, ni le SCO d’Angers sur son CV. Sinon, on dit de lui que c’est un journaliste qui connaît le foot, du coup on ne se focalisera pas sur son explication du faible niveau des matches : « Je n’en ai pas la moindre idée. Y’en a qui disent que les équipes jouent avec le frein à main. »

Lilian Gatounes : Le Dominique Armand bilingue espagnol avait percé grâce au Barçamètre qu’il présentait chaque semaine à Stéphane Guy. Ruiz n’avait rien de plus au départ, mais aujourd’hui c’est lui qui a des cheveux longs, qui passe l’été et les week-ends à faire de la radio et balance quinze fois l’info du jour par journée de Ligue 1 sur Europe 1. Gatounes, lui, fait des sujets sympas même si c’est toujours le même avec sa voix au ralenti et des phrases courtes sur des plans saccadés du public et des joueurs hors du terrain. Frédéric Calenge ne trouve pas ça si mal finalement.

Philippe Carayon : Tous les soirs, il a pris son air grave pour donner des infos exclusives, tous les soirs on n’a pas appris grand chose. Mais l’important, c’est qu’on ait eu l’impression que c’était grave.  

Le footballogue de Messaoud Benterki : « L’Allemagne ne gagnera pas, elle est où en grande compétition depuis 10 ans ? » Finale en 2002, demie en 2006, finale en 2008. Footballogue c’est donc pas un vrai métier, même si on vient pourrir la vie des infographistes avec des tableaux que personne n’a vraiment envie de voir.

Hervé Mathoux : Qui aurait cru que les résidus de Thierry Roland donneraient le meilleur présentateur foot du PAF ? Pas Romain Del Bello qui n’en a que le salaire. Isabelle Moreau, elle, mesure le chemin à parcourir : savoir quoi faire de ses mains debout pendant un coming next, c’est fort.

Pendant ce temps-là, David Astorga tente d’exister face à Lizarazu, on lui avait pourtant promis qu’il commenterait. Si ça continue comme ça, juré, il s’enHardy.

Coupe du monde: Ibères au change

Lampard, Gerrard, Rooney, Drogba, Cristiano et Buffon n’avaient cette fois pas pu se libérer pour la finale de la ligue des champions. Leur rendez-vous s’est prolongé et Eto’o les a rejoint.

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Brésil : Probablement le moins génial mais le plus solide Brésil de l’histoire. Un jeu defensif implacable, on croirait voir l’Italie 2006 mais c’est bien la France de Jacquet, avec ses attaquants très moyens qui marquent quand même. Il ne faut pas se moquer, après tout Guivarch n’a eu que les Rangers, même pas Séville, ni Santos. Le monstre créé par Dunga est invaincu en jouant à 10, Kaka aimerait quand même faire sa rentrée en finale comme son prédecesseur. Poste par poste, personne ne voudrait de la plupart d’entre eux, mais en se croyant invincibles derrière, ils finissent même par mettre des taules sans le vouloir.

Pays-Bas : Comme d’habitude, devant ils sont les plus forts. Et pas comme d’habitude, ailleurs ce sont les plus mauvais. Déjà que ça ne suffisait pas en 74 et 78, à quoi servirait de remplacer Stekelenburg ?

Argentine : Si Demichelis n’était pas là, on les verrait bien champions du monde. On pourrait dire la même chose d’Higuain mais son remplaçant c’est Milito. Du coup, on les verrait bien en demi-finale comme en 98, mais en 98 ils y étaient pas. Crespo, Batistuta et Veron, est-ce vraiment plus moche que Tevez, Higuain et Veron. Veron et Veron, tiens donc. Sinon l’Argentine avait Kempes en 78, Maradona en 86 et 90. Elle n’a plus que deux moitiés de Maradona. Ça fait quand même presque un Maradona entier. 

Allemagne : Le Vestiaire vous l’a déjà présentée. C’est faible derrière, pas très bon au milieu, inconstant devant. Ça n’a pas de star mais ça gagne et ça joue bien, Muller oblige. L’Espagne a toujours fait ça sans réussite jusqu’en 2008, mais désormais c’est tout ce que demande le foot. Et puis l’espagnol est encore assez peu répandu en Serbie.

Paraguay : Ils ne marquent jamais, en prennent autant mais n’ont eu jusqu’ici aucune concurrence, Nouvelle-Zélande quatre fois mise à part. Ça devrait continuer, Villa et Xavi tout seuls ça va bien s’arrêter à un moment ou à un autre. Mais il faut se méfier des tirs aux buts, surtout en huitièmes de finale 98.

Espagne : Avec Madrid et Barcelone derrière, Madrid et Barcelone au milieu, Liverpool et Villa devant, il ne manque finalement que Fabregas. Quand Séville et Bilbao entrent en jeu et métamorphosent l’équipe, ça veut dire quoi ? Villa, Iniesta et Ramos n’y pensent pas, trop occupés à talonner en apprenant la samba. Torres ne connaît même pas le flamenco, du coup il faut quand même préparer les tirs aux buts.

Uruguay : Sans grand intérêt, ça défend bien comme Fenerbahce, Villareal ou Porto, ça attaque bien comme l’Ajax et l’Atletico. Sans grand intérêt.

Ghana : Par bonheur, c’est l’Uruguay en face donc il n’y a même pas d’argent à gagner.

Wimbledon, Federer/Nadal : Le dernier des ligaments

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C’était en juin dernier, Nadal allait triompher à Paris pour la dernière fois de sa carrière. Le Vestiaire vous révélait alors que le tennis venait de perdre beaucoup. Deux champions, pas n’importe lesquels, les deux plus grands au moins depuis Jean-Philippe Fleurian. Le tennis appartient désormais à Söderling et Berdych, de temps à temps à Djokovic et pour quelques jours par an à Nadal qui tirera jusqu’au bout sur la corde, ou plus sûrement sur ses tendons. Pourra-t-il en faire des raquettes pour autant ?

Pour Federer, l’absence de Nadal et le manque de place pour accueillir des trophées qu’il a déjà en plusieurs exemplaires l’empêcheront de fêter ses 30 ans sur le court. C’était écrit, en tout cas sur le Vestiaire et encore mardi dernier.  Nadal, lui, aura du mal à y fêter ses 25 ans comme notre spécialiste l’expliquait il y a deux ans déjà. Ce n’est pas une question de vice, mais de vis.

Rotule et bouche cousues

« J’envisage toutes les possibilités, y compris celle de ne plus pouvoir jouer au tennis. J’ai pleuré de nombreuses fois à la maison, surtout lorsque je voyais que je ne pouvais pas jouer et que la douleur persistait. » Rafael Nadal se souvient-il que c’est au pied qu’il avait mal en 2006 ? L’an dernier, ses deux mois de repos forcé après Roland l’ont fait réfléchir : autant miser ses genoux sur la saison de terre battue et voir après. L’Australie, c’est tentant, mais pas tous les ans. Le gazon, c’est vite fait et les genoux ne sont pas indispensables. Sur ciment et autres surfaces dures, les plus traumatisantes, les genoux, pieds et abdominaux de Nadal n’ont remporté que 5 Masters 1000 sur 36 tentatives, mais ça ne veut sans doute rien dire. Quant à l’US Open, il arrive un peu tard dans la saison d’une articulation, aucun rapport avec son forfait en Coupe davis. Ne parlons pas de l’indoor, car courir encore au mois d’octobre c’est mauvais pour la santé. Et les infiltrations, c’est comme les poignets de Del Potro, ça ne dure pas éternellement.

Pendant ce temps-là, Nadal n’est pas déçu : « Le genou droit allait mieux que le genou gauche, mais je sais que les deux genoux ne sont jamais à 100% en même temps. Je n’avais plus de problèmes au genou droit, mais je n’ai fait le traitement qu’une seule fois et il faut le faire trois fois au total. La saison sur terre était mon objectif principal. » Pour ceux qui n’avaient pas compris.