Pour la première fois de son histoire, la rédaction du Vestiaire est divisée au point d’être en blocus, sans issue puisque cette fois l’université François-Rabelais n’a personne pour rosser le millier d’anti-CPE. La bataille fait rage et une carte de presse sera jetée dans les chiottes, selon la prédiction d’un ancien Narcisse en pyjama orange brillant. Il ne pouvait y avoir qu’un seul individu responsable d’un tel déchirement : un joueur sans cou, ou avec le cou d’une largeur d’épaules, censé régner en maître sur la catégorie des 13-14 ans depuis déjà 15 ans. Quelle prophétie va se réaliser ? Le Sud-Ouest, origine commune à notre héros et au rédacteur en chef de la rubrique pédale, triomphera-t-il ? Ou les désordres psychologiques inavoués de puceaux pusillanimes seront-ils les plus forts ? Le Vestiaire met sur le gril le débat, ainsi qu’une vieille amitié et la rédaction en chef. C’est toujours mieux qu’une côte de bœuf à un enterrement de vie de garçon, c’est toujours trop cher même si tout le monde en mange.
Gasquet peut-il gagner Roland-Garros ?
Par notre spécialiste Bwin
Le Vestiaire doit pour la première fois se rendre à l’évidence : lequipe mag avait raison de penser que Gasquet serait le prochain vainqueur français d’un grand Chelem. Même si c’était en 2008, même si cette affirmation ne s’appuyait sur rien de concret ni de pertinent à l’époque où il n’était qu’un petit garçon en mal de repères enchaînant connerie sur conneries n’étant guidé que par un seul phare : son dégoût du tennis. Désormais les coups de manche de raquette donnés par Papa sont derrière lui, pas sur sa nuque ou son coccyx mais dans une discothèque de Miami où bien avant que Guetta vienne faire chier son monde, Richie s’était laissé aller à embrasser une p…amela, qui n’en voulait qu’à son pognon, et ne pas digérer tout ce qu’elle lui avait enfoncé dans le gosier en plus de sa langue. Maintenant Gasquet n’aime toujours pas le tennis, les journalistes, le public, sa vie et dire qu’il a pris de la coke mais il est bien dans sa peau et ça se voit quand invité de Laurent Luyat et sa poule, il débite agressivement sans sourire les yeux fixées sur sa dernière paire de pompes payée par Lagardère des phrases calibrées stéréotypées dans un rythme effréné. C’est parce qu’il joue comme il parle qu’il est devenu intouchable. Techniquement c’était le meilleur mais il n’avait pas l’intention de le montrer pendant tout un match. Il n’a toujours pas envie de le montrer, mais sa joie de vivre l’aide à débiter agressivement sans sourire les yeux fixés sur la sortie du cours, ses revers stéréotypés dans un rythme effréné. Sa détestation du monde du tennis et des médias a atteint un tel point qu’il ne cherche plus qu’à détruire instinctivement tout ce qui se trouve en face de lui. Il n’est pas devenu un monstre, il est juste devenu adulte. Wawrinka et ses idioties de Suisse mal dégrossi critiquant les incessants mouvement sociaux de ses voisins risque de peser aussi lourd que la voix de son peuple quand Hitler envahissait la moitié de l’Europe. La France au moins avait choisi son camp.
Gasquet peut-il ne pas perdre contre Wawrinka ?
Par notre spécialiste tennis
Une maison à Neuchatel, des raquettes et des balles jaunes, quelques poings rageurs que Lagardère lui a suggéré de brandir : en apparence, Richard Gasquet est un joueur de tennis français à maturité. Pourtant il continue de demander la même balle qu’il vient de jouer au ramasseur de l’autre côté du terrain, de refaire son grip machinalement au changement de côté, de se faire des ampoules et de perdre en 8e de Grand Chelem. Pourquoi ses coups droits mous en milieu de court disparaîtraient subitement ? Ritchie a aimé les matchs en cinq sets une seule fois, contre Roddick à Wimbledon, sans savoir s’il assumait vraiment de gagner et d’être content en public. Depuis, on a cru qu’il avait franchi un cap à peu près 80 fois, quand il s’est mis à jouer sans angine le lendemain, quand il a battu Federer, quand il a souri une fois au public, quand il a enlevé sa casquette, quand Tsonga a tenté des revers à une main si horribles que Gasquet est redevenu Mozart un instant. Pour battre Wawrinka, qui a appris à jouer les gros en Grand Chelem en janvier contre Djoko à l’Australian Open, il faut un physique pour enchaîner les points, un mental pour enchaîner les efforts et un jeu qui tienne la route au bon moment. Et pour gagner un Grand Chelem, il faut ça pendant deux semaines et en plus ne pas avoir envie de s’excuser quand la foule scande son prénom, sinon Gilou serait encore des nôtres. Pour l’instant, Gasquet commence juste à arrêter de se décrotter le nez en public. Il gagne plus cette saison, ok, mais pas en Grand Chelem. Ce n’est pas qu’il ne peut pas, c’est qu’il n’a pas plus envie que ça d’aller commenter son propre moment de gloire et confirmer qu’il est sans doute le meilleur dans l’alcôve de Nelson jamais avare de léchouilles, sur le siège imitation epicea encore chauffé par la sueur magnétique de Jo qui le loue quinze jours, on sait jamais. Mais qui n’a jamais changé à 27 ans ?