OM, Baup : L’Elie miné

Une prolongation d’un an jusqu’en 2015, une revalorisation salariale. Comme d’autres avant lui, l’OM se frotte les mains d’avoir engagé cet entraîneur sans cheveu qui ne coûte pas tellement plus qu’une casquette au départ. Mais c’est après qu’il faut faire attention. Et c’est après que jamais personne n’a fait attention.

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Par notre spécialiste foot Jeff Charnier

Episode 1, à Saint-Etienne en 1994. C’est sans autre expérience que celle du centre de formation de Toulouse qu’Elie arrive dans le Forez. Mais il a déjà assez de bouteille pour être là quand Santini s’en va en 1994. Sa première année est un désastre mais le maintien de l’OM en D2 le sauve lui et l’ASSE, la seconde encore pire et il la finira avant les autres un soir de défaite à Gueugnon. De là, Elie va retenir que la première impression compte toujours.

Episode 2, à Bordeaux, saison 1997-98. Guy Stephan le prend avec lui comme adjoint au début de la saison 1997-98. Encore une fois Baup a de l’intuition puisqu’à Noël il faut trouver un remplaçant à Stephan. Elie lève la main. Se doute-t-il que Bernabia et Micoud le feront se rouler par terre au Parc un soir de mai 1999 ? Son titre de champion de France est un laisser-passer pour la suite de sa carrière, y compris à la télé. Moins pour son palmarès. Dans la foulée du titre, Dugarry et sa grande gueule reviennent pour terroriser les défenses de D1. Ils ne terroriseront que Baup et le parcours du club en Ligue des Champions, qui termine la seconde phase avec autant de buts encaissés qu’un club lituanien. Mais cela n’a déjà plus d’importance : Baup a déjà breveté son 4-4-2 avec les créateurs excentrés, et tant pis si ça s’annonce moins bien avec Ziani et Wilmots dans les années suivantes. La vérité est beaucoup plus simple : quand Wiltord et Pauleta sont dans une équipe avec un scapulaire, l’équipe avec un scapulaire marque des buts. C’est donc avec deux belles 4e places, une 6e, puis encore une 4e que Baup ne redécouvre pas la Ligue des Champions. Mais le passé ressurgit : son adjoint Michel Pavon finit par prendre sa place et lui devient entraîneur général du club, c’est-à-dire rien du tout. Comme il l’avait fait à Stephan en son temps, mais c’était pas une raison pour bien prendre la chose.

Il y avait pourtant une vie après Bordeaux. Elle l’a conduite à Saint-Etienne en 2004 pour l’épisode 3, là où sa carrière et ses limogeages avaient commencé. Nous sommes cinq jours après qu’Antonetti ait été remercié pour avoir fait remonter le club, il ne lui pardonnera jamais, mais qui aurait refusé de sauter sur une place libre ? Pas Baup qui s’y connaît en adaptation express. Saint-Etienne, promu, termine 6e, avec Zokora, Hellebuyck et Piquionne et Feindouno qu’il fait venir. La magie opère lors de la deuxième saison, comme toujours. Avec les mêmes joueurs plus Mazure et Helder Postiga, donc avec les mêmes joueurs, Saint-Etienne confirme par une 13e place pas si belle. Du coup il s’en va parce que le recrutement lui convenait pas.

Et coup de chance, il a mieux. Toulouse l’attire en 2006 pour l’épisode 4 et grâce à lui et Elmander qui marque but sur but, le Tef séduit jusqu’aux plus sceptiques supporters de Vic Bigorre. 3e, ça veut dire Ligue des Champions, mais en fait ça veut dire deux défaites au tour préliminaire contre Liverpool. Le charme agit encore, Toulouse remplace Elmander par Gignac qui est nul à chier et finit 17e avec une équipe renforcée. Ben oui pour la Ligue des Champions. C’est donc l’heure de s’en aller à un an de la fin de son contrat, donc avec une légère indemnité de départ, parce que le recrutement lui convient pas. Il restera en bon terme. Et lui qui a connu l’inverse, comment pourrait-il en vouloir à son adjoint ? Ce serait déplacé.

Voilà qui nous conduit à Nantes deux mois plus tard en septembre 2008, c’est l’épisode 5. Appelé au bout d’un mois après un licenciement, alors qu’il se trouvait fortuitement dans les parages, il attaque sa première saison comme une deuxième puisque sa nouvelle équipe est déjà sclérosée. Trop sans doute ; il n’allait quand même pas sauver le club. C’est l’effet Baup : la première impression du président est bonne, la dernière un peu moins. Une indemnité d’un an de contrat et quelques salaires de consultant plus tard, sans oublier les allocations, Marseille se profilait avec son contrat de deux ans. La deuxième année se poursuit par une victoire contre le dernier sur péno. Ce serait pas l’épisode 6 ?

En fait la carrière de Baup est une malencontreuse succession de mauvais concours de circonstances : les joueurs de foot prennent le melon après une bonne saison, ils veulent plus d’argent et de temps de jeu et ça finit par partir en couille. C’est quand même pas à l’entraîneur de gérer ça, il doit déjà faire l’équipe, préparer ses discours, monter une académie de gardiens avec Barthez et appeler ses avocats pour prendre des nouvelles des procédures en cours.

France-Nouvelle Zélande : Black Blanc Peur

Ce soir on joue les Blacks. C’est  le frisson suprême.  Une montée d’adrénaline rugbystique à nulle autre pareille. Un état d’euphorie incontrôlable, une fièvre d’espoir débile qui sévit de façon particulièrement violente les semaines de test-match dans les couloirs de la rédaction du Midi Olympique, poussant des journalistes drogués à l’émotion ovale à ressasser la poignée de victoires  tricolores en cent ans de rencontres.

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Par notre spécialiste rugby Peyo Greenslip Jr

Cette euphorie atteint son paroxysme à deux moments : celui de la Marseillaise, rapidement calmée par le haka, puis celui du coup d’envoi, lorsque la clameur du stade de France accompagne Pascal Papé, les yeux injectés de sang, qui fonce sur son vis-à-vis les bras écartés en lui hurlant des insultes que même Bernard Laporte n’ose pas employer pour engueuler ses joueurs à la mi-temps. Après 40 minutes, l’euphorie s’est déjà transformée en un énorme doute. Au bout de 80, elle n’est plus qu’un mélange de dépit, de douleur et d’abattement, dont l’amertume est proportionnelle à l’ampleur du score. Ainsi, le millésime 2006 fut particulièrement indigeste, la faute à un vilain arrière-goût de 47 à 3.

Raphael Ibanez était sur le terrain ce jour-là. Peut-être son corps lui rappelle-t-il de temps à autre combien les avants français avaient morflé ce soir-là. On peut donc raisonnablement supposer qu’en prenant l’antenne ce samedi soir, Raphaël se donnera la peine de gentiment tempérer l’optimisme imbécile de Matthieu Lartot. Il lui rappellera que les internationaux néo-zélandais jouent au maximum 20 matchs dans l’année quand les nôtres en sont à 40 avant la tournée-suicide de juin, qu’ils ont 4 mois d’été pour faire une vraie prépa physique quand les nôtres ont 3 semaines, que le système de jeu all-black se perfectionne à longueur d’année quand l’équipe de France se réunit juste assez pour que Florian Fritz ait le temps de réviser la croisée 10-12.

Raphaël ira peut-être même jusqu’à expliquer que les All Blacks ont une technique individuelle supérieure, il nous dira qu’en Nouvelle-Zélande on forme des joueurs de rugby avant de former des spécialistes d’un poste, que leurs deuxièmes lignes seraient demis d’ouverture chez nous, que l’incroyable gestuelle des Blacks leur permet de faire vivre le ballon comme aucune autre équipe, bla bla bla….  A cet instant, il faudra l’arrêter tout net. Ils sont plus forts physiquement ok, mais ça c’est des conneries. Si la dimension technique avait la moindre importance dans le rugby moderne, d’une, ça se saurait, et de deux, qu’on m’explique comment on a réussi à être à deux points du titre mondial en alignant Jean-Baptiste Poux et Nicolas Mas.

Il y a une autre explication à la supériorité manifeste des All Blacks. Elle tient en trois mots : Richie Mc Caw. Le capitaine néo-zélandais est le meilleur joueur du monde. Quand des joueurs moins talentueux sont tout bêtement hors-jeu, Richie est « à la limite de la règle». Quand certains pourrissent un ruck pour empêcher la libération du ballon, Richie, lui, est « très efficace dans le jeu au sol ».  Richie n’use pas de la violence comme un de ces rustres de français. Lorsqu’il assomme le demi d’ouverture adverse, c’est d’un élégant enchainement genou-poing. Vous l’aurez compris, Richie est un joueur à part.

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Comment gagner  dans ces conditions? Philippe Saint-André se le demande bien. Au lieu de perdre du temps à réfléchir en vain à une stratégie pour battre les Blacks, il préfère préparer un long discours d’après-match bien dépressif, qui collera parfaitement avec le ton naturellement pleurnichard de sa voix. Le Vestiaire a décidé de prendre les choses en main. Ni euphorie, ni défaitisme, il faut élaborer un plan de bataille crédible et se battre avec les armes qui sont à notre disposition. Ils sont invaincus depuis un an ? Cette statistique annonce l’imminence d’une défaite.  Ils sont meilleurs que nous ? C’est pas vraiment nouveau.  Nos plus fins analystes rugby ont étudié, mesuré, benchmarké toutes les options possibles. Après cinq minutes d’intense réflexion, et en supposant que l’état actuel des connaissances scientifiques ne permet pas de cloner 14 fois Louis Picamoles, seules trois stratégies nous paraissent en mesure de faire gagner l’équipe de France. Le Vestiaire est fier de vous les présenter :

Option 1 : La Spécialité Locale. Grève de la RATP + opération blocage des taxis, le bus des All Blacks reste bloqué sur le périph’ jusqu’à 2h du matin, victoire par forfait. C’est pas très classe mais ça fait du bien aux statistiques, et le Pays dit merci à la RATP pour la première fois depuis…euh ben pour la première fois.

Option 2 : La Nantes 1986. Ambiance électrique au sortir des vestiaires, Florian Fritz pète le premier plomb, bagarre générale dans le couloir. Rebelote dès la première minute de jeu, Yoann Maestri déclenche involontairement la seconde partie de manivelles grâce à son célèbre déblayage-coup-de-boule-à-20-cm-du-sol. Le match se termine à 6 contre 4, les Blacks abandonnent à 3 minutes du coup de sifflet final après le décès sur le terrain de Richie Mc Caw, dont la boite crânienne visiblement défectueuse n’a pas résisté au saut à pieds joints de Pascal Papé.

Option 3 : La Mondialette. Les jardiniers du stade de France arrosent le terrain toute la journée, on fait des mêlées toute la soirée dans un bon vieux bourbier, victoire 6 à 3 pour Nicolas Mas, vive la France.

 

Pendant ce temps-là, le Sénat juge le projet de grand stade dédié au rugby « déraisonnable ». A notre humble avis, le qualificatif « déraisonnable » désignerait à merveille le régime alimentaire de Serge Blanco. En revanche, pour ce qui est du projet de stade de 80 000 places, à 1 milliard d’euros, qui sera utilisé 5 fois de l’année, nous avions pensé à un autre descriptif : connerie sans nom de projet mégalo qui pue le détournement de fonds publics et les magouilles typiques de ces vieux débris de dirigeants du rugby français. Simple question de vocabulaire.

 

Ligue 1, 13e journée : Le loup, le renard et le Tallec

Une fois n’est pas coutume, notre spécialiste Ligue 1 a commencé à écrire pendant que Monaco freinait Evian. C’est con, non ?

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Nice est-il plus mauvais qu’Anderlecht ?

Tout va dépendre de Laurent Blanc. S’il répète avant le match qu’il faut être vigilant, que le plus dur c’est de maintenir ses joueurs en éveil et qu’en même temps il leur présente Justo Fontaine en le faisant aimablement passer pour un gâteux qui a inscrit 13 buts en un seul Mondial sans pouvoir se payer la roue d’une des bagnoles d’Ibra, alors oui c’est bien possible que Nice soit encore plus fort qu’Anderlecht. Alors, qu’a dit Blanc avant d’accueillir Nice ? « C’est jouissif d’être à la tête d’un tel club, avec de tels joueurs qui mettent en valeur notre travail. » Puel est dans la merde.

Bordeaux sera-t-il champion de France ?

Une victoire contre Montpellier réduit à dix au bout de vingt minutes, suivie d’un exploit retentissant à Nice qui joue une mi-temps avec son 5e gardien : Bordeaux a compris que pour sortir de sa mauvaise passe il fallait soigner ses premières mi-temps. Cela suppose de réels efforts de concentration et un travail minutieux du staff : titulariser Bréchet seulement en Coupe d’Europe, lui administrer Bellion en fin de match et ne surtout pas craquer le surlendemain quand il faut leur préférer Saivet, Rolan et Diabaté. Comme tout le monde y met du sien ces derniers temps, ça marche plutôt pas mal : plus personne ne remarque que Gillot est encore entraîneur. Il n’a pas encore besoin de rappeler qui est le vainqueur de la Coupe de France 2013.

Qui sont les trois millionnaires de Valenciennes ?

Si un certain nombre de présidents de clubs de Ligue 1 hésitent à aller jusqu’à faire grève, c’est sans doute à cause de la réponse à cette question qui se pose depuis qu’on sait d’où viennent les 114 fortunes de France. Trois joueurs de Valenciennes sont donc payés au moins 85 000 euros par mois sans que l’on sache où est vraiment le scandale : qu’ils soient payés autant, que Valenciennes puisse payer autant, que Valenciennes continue de payer trois joueurs ou que d’autres clubs arrivent à monter de telles arnaques. Pour deviner, il faut procéder par élimination. Et quand on procède par élimination, on tombe toujours sur Le Tallec. Le Mondial 98 a permis bien des excès dans les centres de formation et cette fois De Camaret n’y est pour rien. Qu’il ait eu sur le dos un maillot de Liverpool, du Havre, de Saint-Etienne, de Sochaux, du Mans et d’Auxerre, tout le monde a fini par pardonner au Tallec ses périodes d’inefficacité. C’était normal. Quel attaquant n’en a pas connues, et quel attaquant n’a pas conduit ses clubs à ne jamais jouer la Coupe d’Europe, et qui n’a pas connu deux descentes en Ligue 2 ? 46 buts en 264 matchs de Ligue 1 et Ligue 2, ça fait environ 0,78 but par mois ; sur la base du million actuel, son but est donc coté en moyenne à 108 974 euros. Du coup, on s’en fout de savoir qui sont les deux autres millionnaires.

Et ce grand derby sur Canal ?

Cinq victoires lyonnaises de suite, 13 matchs à Geoffroy-Guichard sans victoire stéphanoise : si Saint-Etienne veut coller une branlée à Lyon, ce sera le soir. Le seul problème c’est que c’est trop facile, à part pour Rijeka. Mais qu’est-ce qui est facile pour Rijeka ? Canal s’est emparé de l’affiche en oubliant une petite chose : Lyon n’est plus une grosse équipe et Saint-Etienne n’en est pas encore une. Alors que faire ? Un 3 minutes en avant match sur le retour de Gourcuff ? Demander à Menes de parler de Corgnet ? Mettre Ruffier au micro de Paganelli pour savoir lequel est le plus intelligent ? Demander son avis à Bravo ?

On ne reparle pas de Monaco ?

Ben non, Falcao a marqué.

Donc rien sur Abidal ?

Patience, les barrages contre l’Ukraine sont dans quelques jours. Allez, juste un extrait du live lequipe d’hier : « 65e. Enorme frayeur pour Monaco ! Sougou, qui a récupéré le ballon en taclant entre Abidal et Ricardo Carvalho, se présente seul dans la surface de l’ASM. »

Et Emmanuel Rivière, il ne marque plus ?

Ben non.

All Blacks-France 1999 : Lamaison est tombé sur le chien

Brive ce n’est pas qu’une sous-préfecture orgiaque de Patrick Sebastien ou une équipe beurrée qui bastonne des Gallois. C’est aussi Alain Penaud, Sebastien Viars, David Venditti, Philippe Carbonneau et Christophe Lamaison qui va gagner ses galons de Titou. Et Sébastien Carrat ?

C’est le 31 octobre que la Coupe du monde 1999 a vraiment commencé pour l’équipe de France.

Ce jour-là le futur ex quinze le plus nul de tous les temps a rendez-vous avec l’histoire. Skrela-Villepreux explosés par Lomu, tout un peuple attend ça depuis la cuillère de bois du dernier Tournoi où les bleus avaient tout de même écrasé l’Irlande 10-9.  La promesse est belle, le staff a mis les joueurs pour : Garbajosa, Bernat-Salles, et Dourthe derrière, Lièvremont, Juillet, Pelous, Tournaire, Ibanez et Soulette devant. Ce n’est pas une blague. Aux manettes, Galthié encore simple bouche-trou columérin et Lamaison en 10, Aucagne était sur répondeur. Sinon il y aussi de vrais joueurs comme N’Tamack, Dominici, Magne et Benazzi, suffisant pour prendre 70 points, du jamais-vu en demi-finale. Sauf qu’au commentaire c’est Christian Jeanpierre.

Bénit Benazzi

A la 20ème minute, une chevauchée de Dominici trouble Christian : « Il va marquer » hurle-t-il alors que le Parisien mange la pelouse par les oreilles à 5m de la ligne. Quelques secondes plus tard, Dourthe a l’idée d’extraire un ballon ovale d’une mêlée ouverte, sans même filer un coup de couteau à Bernat-Salles, Cecillon aurait opté pour le fusil. Christian apprécie la passe de Galthié, alors à 15m de l’action. Tout ça finira par un essai de Lamaison, qui en mettra même un autre durant le reste de sa carrière en bleu. La France tient, mais la confiance demeure même si Soulette fait le premier geste intelligent de toute sa vie et éteint Kronfeld de ses petits doigts boudinés. Cecillon ne fait décidément pas école. A la 47ème minute, il y a 24-13 car entre-temps Lomu a préparé sa dialyse par deux essais. A la 47ème minute, Dan Carter et Johnny Wilkinson, encore puceaux, découvrent un vieux « C’est pas sorcier » sur le poste de demi d’ouverture.

Lamaison hanté

Jamy est un poil plus séduisant  et s’appelle Christophe. Comme Jamy, Lamaison n’est pas très adroit de ses pieds, un peu gauche de ses mains, en somme un Michalak du 20ème siècle. Mais il découvre soudain qu’il peut se servir de ses chaussures pour faire autre chose que taper des pénalités. ChriChri va alors faire un truc étrange qu’il reproduira encore cinq fois avant sa retraite: passer un drop entre les barres, et même deux. Découvrir le rugby à 28 ans, Carbonneau s’en était privé. Un miracle n’arrivant jamais seul, Galthié prend une initiative en tapant par dessus la mêlée. Une charnière complémentaire qui dirige le jeu, on aura tout vu, on ne le reverra jamais en France. La balle attérit sur Dominici qui fait ce qu’il  sait faire: « C’est un génie » ponctue Christian. Un futur prix Nobel de vitesse, sans doute. Puis, Lamaison a encore une idée, toujours avec ses pieds, il sert Dourthe dans l’en-but. 3 lexomils plus tard, Richard applatit et montre le numéro sur son maillot à tout le monde, le regard vide. L’avantage de ne pas savoir lire c’est qu’on ne peut pas deviner que son nom n’est pas écrit dessus. La suite c’est un placage à retardement de Lamaison non sanctionné suivi d’un ballon au sol lâché par Umaga, frappé par Lamaison. A ce niveau d’inspiration, il aurait même pu décrocher son CAP,  voire une mention. La suite c’est Magne qui cavale et Bernat-Salles qui justifie enfin l’existence de la Section paloise et un peu la sienne mais pas celle de Christian : « Le bout-de-choux qui pèse 30 kilos de moins que son adversaire direct Jonah Lomu« . Sauf que là c’est Jeff Wilson.

2 drops, 2 passes au pied, 4 transformations, 1 essai, 3 pénalités, un peu trop pour un seul homme. Titou stoppera sa carrière le lendemain. Les hommes de Lièvremont aimeraient en faire autant. Patience.

Ligue des Champions : Stars à homicides

Qui peut affirmer que l’OM ne gagnera pas la Ligue des Champions ? Baup, peut-être. Un consultant.

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Des stars qui n’en sont pas, qui se la racontent une heure trente sous les yeux de chroniqueurs pas tellement inspirés, devant une audience qui ne reste pas une heure trente : si la case est libre l’an prochain Cyril Viguier en sera. Pour l’instant c’est la ligue des champions à la télé et c’est pas vraiment génial, ni passionnant.

Dis moi quelles sont tes stars, je te dirais qui tu es et pourquoi tout le monde zappe. Honneur à la grande révélation de la saison, Arsenal. Pas la Premier League, juste Arsenal. Difficile de dégager une star d’un tel collectif. Pourquoi Ozil plutôt que Giroud ou Ramsey ? Arteta vit déjà mal de ressembler à Fabregas en plus vieux, ce n’est pas un coup à lui faire. Donner la leçon au Dortmund de Mkhytarian et Subotic, osons les appeler les vice-champions d’Europe : ça a de la gueule. Alors qu’est-ce qu’une grande équipe ? Une qui réussit le doublé Premier League-Ligue des Champions par exemple. Une grande équipe c’est, pourquoi pas, une défense Koscielny-Mertesacker, un milieu avec Ramsey, et Giroud en pointe. Pourquoi personne n’y a pensé jusque-là ? Ou alors il fallait juste ramener Ozil pour arrêter de tomber sur plus fort en quarts ; dans ce cas, le Ballon d’or est tout trouvé.

Mais il ne faut pas se fier aux affiches supposées. Les grandes équipes sont partout, c’est la Ligue des Champions. Il y avait par exemple un Barça-Milan AC. Avec le fameux Alexis dont tout le monde parle, face au Kaka dont tout le monde parle. On n’oublie pas Robinho, celui qui ne s’est jamais vraiment imposé au Real, puis à Manchester City, puis au Milan AC, puis à Santos, puis au Milan AC qui n’arrive pas à le refourguer à Santos qui évidemment n’en voulait plus vraiment. Il était donc titulaire hier soir. Avec une telle parterre, que Messi inscrive un doublé et Kaka un but était comme une évidence : ce n’est pas parce qu’on ne peut plus accélérer que deux fois par match qu’on va s’en priver. Neymar, lui, peut encore plusieurs fois par mi-temps : il est meilleur buteur de la C1, et de loin. Le haut niveau n’est pas une affaire de hasard, ni de Hazard d’ailleurs.

Messi aura sans doute eu une pensée pour l’époque où il jouait avec ses jambes et celles d’Eto’o. Pourquoi être nostalgique ? Eto’o a aussi marqué son doublé ; de quoi faire hésiter Mourinho entre lui et Torres. Lewandowski ? Non, ça me dit rien.

Paris et le Bayern se retrouveront donc en finale. Attention quand même à l’Atletico, Naples et Leverkusen.

Ligue des Champions : France des manches

Lloris, Debuchy, Abidal, Cabaye et quelques autres titulaires en puissance étant exemptés de C1 cette semaine, il restait plusieurs des futures stars du Mondial sur les terrains. Toutes plus françaises les unes que les autres. Même si Ménès avait senti que Paris allait « mettre une branlée à Anderlecht », il faut toujours regarder dans le détail, au cas où. Ca peut éviter de raconter des grosses conneries toutes les semaines.

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Varane : tout le monde est d’accord là-dessus, Varane c’est la relève. Mais de qui ? Un penalty provoqué en taclant comme Koscielny, un léger oubli de marquage sur Llorente en regardant à l’opposé du ballon comme Sakho, on ne sait pas de qui il sera le plus complémentaire. Mais on s’en fout, c’est lui le nouveau Laurent Blanc. Bientôt il fera 1-1 à domicile contre un club belge, ou une sélection ukrainienne peut-être.

Evra : il n’était pas capitaine, a pris un carton jaune et a ramené un 0-0 de la Real Sociedad. Qui prend ainsi son premier point dans la compétition après quatre matchs : c’est donc une performance très très solide. Logiquement dimanche Arsenal et Walcott vont voir ce qu’ils vont voir.

Matuidi : ça fait plaisir de le voir retrouver ses jambes. Il a crevé l’écran deux fois de suite contre des clubs belges, pardon contre un club belge. Il se rapproche tranquillement mais sûrement de son premier match potable de la saison. C’est en entendant parler que de Motta qu’on voit à quel point il est devenu indispensable au PSG.

Pogba : « On y croit toujours. » L’humilité du futur champion en pleine maturation fait plaisir à voir. Il est taillé pour la Ligue des Champions, et il est fort possible qu’au 5e match de cette édition 2013-2014 il fasse gagner son équipe. Comme il sait tout faire, il trouvera bien un truc pour battre Copenhague, pas comme à l’aller.

Benzema : Real-Juve, enfin un choc à sa mesure. On a vu le vrai Benzema, celui qui gicle dans les pieds de Pirlo. Rien à voir avec de la nécrophilie, c’est juste que face au but il a eu un ballon plein axe qu’il a bien contrôlé et envoyé directement dans la lucarne de la tribune d’en face. On ne mentionnera pas qu’une passe plein axe parcourant 20 mètres et qui passe entre deux défenseurs centraux d’un club italien en Ligue des Champions, ça n’était jamais arrivé. L’essentiel était bien de la mettre, comme de faire une passe décisive parce qu’un défenseur latéral d’un club italien a rendu le ballon dans son propre camp à l’équipe adverse qui s’est retrouvée en surnombre. Tout fout le camp, même Giroud.

Nasri : deux passes décisives contre un club russe. A tout choisir, pourquoi se priver d’une star. La question est intéressante : on s’en fout de comment on va au Mondial ou on s’en fout d’aller au Mondial ? C’est un peu comme trancher entre Deschamps et Blanc, à quelques approximations grammaticales près, c’est sensiblement la même chose. Mais il ne faut pas jouer au plus con, sinon autant rappeler Menez.

Blanc : quel incroyable manager de stars, quel projet de jeu, et quel coup de génie : faire rentrer Thiago Silva à l’heure de jeu à 0-0 contre Anderlecht. L’avenir lui a encore donné raison. Le jour où il entraînera les Bleus, attention.

Giroud et Koscielny : C’est ce soir. Chic chic chic.

Ça n’a rien à voir, mais Roger il fait de la peine.

Rugby, Top14 : Le choc à Pic’

Toulouse-Toulon, c’était le choc annoncé de cette 10ème journée du Top 14. La méga-affiche qui devait faire grimper l’audimat encore plus haut que lorsque le célèbre ensemble simili-cuir d’Isabelle Ithurburu a droit à sa sortie trimestrielle.

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Par Peyo Greenslip Jr

Oui mais voilà, il arrive que ces feignants de téléspectateurs fassent le coup de la panne. Qu’Isabelle se rassure, ce n’est pas de sa faute. C’est plutôt celle de l’utilisation abusive de ce viagra télévisuel qu’est l’appellation « Choc © » : après 2 semaines de rencontres-chocs en coupe d’Europe, et alors que se profilent 3 matchs-chocs lors des tests de novembre, les téléspectateurs sont complètement perdus. Il devient impératif de distinguer ce qui est un choc de ce qui ne l’est pas. Prenons quelques exemples simples. Le premier lancer pas droit de Christopher Tolofua dès la 2ème minute, ce n’est pas un choc. La coiffure de Matthieu Bastareaud, ça n’en est plus un. En revanche, Hosea Gear lancé à pleine vitesse, c’est un vrai choc, Jean-Charles Orioli peut en témoigner. Toulon qui n’aligne que 2 champions du monde dans son XV de départ, c’est aussi un choc. Ce n’est pas tous les jours que Bernard Laporte sort sa sixième équipe.

Le Stade, bien décidé à en profiter, attaque pied au plancher. Malheureusement, la légère domination des avants ne rapporte que 4 pénalités, ce qui est largement insuffisant pour ouvrir la marque quand on dispose de buteurs de la classe de Barraque ou Vermaak. A la 29ème minute, Barraque ajoute un carton jaune à sa collection de conneries. Florian Fritz en profite pour se décaler, et, en exclusivité mondiale, invente un nouveau poste: le demi de fermeture. Quand Jean-Marc Doussain est sur le terrain, ça revient donc à jouer avec 10 avants. Les trois quarts, les vrais, ceux qui n’ont pas pour ambition suprême pas de finir leur carrière au talonnage, se rendent comptent de leur inutilité et en profitent pour faire un tour à la buvette. A leur retour, ils découvrent que Frédéric Michalak a progressé dans l’exercice des tirs au but, que c’est déjà la pause et que Toulon mène 12-0 à Ernest-Wallon. Ca c’est un choc.

À la mi-temps, Maitre Guy invite son équipe à constater que Matthieu Bastareaud est beaucoup plus large que haut et qu’il serait par conséquent judicieux de jouer au pied par-dessus lui plutôt que d’essayer vainement de le contourner. Florian Fritz, décidément inspiré, choisit pour une fois de suivre les consignes. Naturellement, il le fait au plus mauvais moment et gâche un 7 contre 2 d’anthologie. L’angle de la photo est trompeur mais il s’agit bien d’un 7 contre 2, vous ne rêvez pas. Pierre Villepreux croit se souvenir avoir déjà vu pareil surnombre lors d’un match où jouait Jean Prat, du temps où les avants parcouraient 126 mètres en 8 minutes de temps de jeu effectif, mais il n’en est pas sûr.

Après ce moment surréaliste, le seul intérêt de la seconde mi-temps est de démontrer que comme tous les chocs, ce Toulouse-Toulon ne pouvait se gagner qu’à la force du sifflet. Selon un scénario bien rodé, M. Ruiz accorde à Toulouse deux pénalités douteuses sur mêlée et son assistant vidéo termine le travail en validant l’essai de Vermaak sur une passe largement en-avant de Joe Tekori. Joe avait pourtant fait une belle passe de merde qui aurait dû faire perdre son équipe, comme il y a trois semaines face à Perpignan.

 

Pendant ce temps-là, Bayonne a beau ne pas être qualifié pour la Heineken Cup, Mike Phillips la prépare sérieusement. Avec quatre pintes dans le sang, les séances vidéo sont tout de suite beaucoup moins ennuyeuses et on se surprend même à comprendre les courses de Joe Rokocoko.  Le problème c’est que les pintes galloises ne sont pas de la même taille que les pintes d’ailleurs. Alors ça s’est vu, et les mauvaises langues se sont (de nouveau) empressées de traiter Mike d’alcoolique partouzeur multirécidiviste consanguin. Soyons un peu indulgents. Sans nier la réalité des faits, nous soulignerons simplement qu’au moins 3 de ces 4 qualificatifs sont inhérents à sa nature de Gallois (saurez-vous les retrouver ?). Et puis franchement, pour comprendre une séance vidéo de Christophe Deylaud, il faut être au moins aussi bourré que lui, et c’est pas facile alors un peu de respect. Malheureusement, le président de l’Avi-Rond Bayonnais, qui n’est pourtant pas le dernier pour faire Tchin-Tchin, s’est montré moins compréhensif que nous. Mike est viré. Les bistrots du Petit Bayonne ont décrété une journée de deuil. Une pétition circule pour rassembler des fonds : seul le recrutement simultané de Julien Caminati et de Florian Fritz permettrait de compenser le manque à gagner dû au départ de Mike Phillips.

 

Handball : Hambourg guère

Malgré le risque inévitable d’échec commercial, le spécialiste handball voulait reparler des autres championnats européens. Qu’à cela ne tienne, il sera pour cette chronique rémunéré sur les bases du salaire minimum allemand. Il est heureusement allé piocher dans l’album panini personnel du spécialiste F1 pour faire remonter les audiences.

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Par Leo Tseu notre spécialiste handball

 

On démarre fort avec le championnat allemand et pas la moindre vanne ou allusion au IIIème Reich. Est-ce qu’on vous avait parlé de Kiel, Rhein-Neckar Löwen, Flensburg, Berlin et Hambourg ? Ça tombe bien, ce sont les 5 premiers du classement. La rigueur Allemande est presque aussi régulière que l’horlogerie Suisse. Hambourg (5°) a toutefois un petit match de retard ce qui explique que les faire-valoir Berlin et Flensburg soient devant au classement. Kiel s’assure la tête du classement avec une victoire importante contre Hambourg et une défaite toute moche contre Magdebourg. Rhein-Neckar fait un beau dauphin malgré quelques ratés à l’extérieur et des matchs nuls évitables.

Du côté de la ligue des champions il n’y a pas trop à s’inquiéter pour nos amis Allemands qui ont souvent pris goût à dominer l’Europe. Hambourg ne devrait pas rencontrer de difficultés et finir en tête de groupe. Rhein-Neckar devra assurer face à Zagreb et Kiel devra rosser Kielce et Kolding avant que ceux-ci ne se prennent pour des grands clubs de handball.

C’est la salsa des bas-fonds

En Espagne, Barcelone est seul maitre à bord. 8 matchs, 8 victoires. Le championnat est plié. Mais ça on vous l’annonçait déjà en septembre. Être le seul club du championnat à pouvoir recruter et voir son seul adversaire déposer le bilan ça aide presque autant que plein de pognon qatari. Pognon ou pas, c’est l’occasion pour Karabatic de se refaire une santé, tant sportive que médiatique. Personne ne lui reprochera d’avoir tenté d’arrondir ses fins de mois : les petits arrangements deviennent rapidement sport national quand « la crise » vous contraint de bouffer du fenouil et des topinambours depuis 1 an. Et puis qu’on se le dise, Nicolas n’est « pas parti à Barcelone pour des raisons extra-sportives. » Même pas pour manger des tapas et découvrir les autres joies de la culture locale ?

Granollers s’assure pour l’instant une belle deuxième place grâce aux victoires à l’extérieur et malgré 2 défaites à la maison. La Rioja et le BM Huesca gèrent bien leur début de saison. On est heureux pour eux. Mais on ne sait pas qui sont ces clubs, même si l’on suppose que l’un d’eux est tenu par des producteurs de vin.

Tirer sa dernière slave

Les figurants européens nous divertissent agréablement cette année. Veszprem fait un beau parcours en Ligue des Champions avec une victoire face à Rhein-Neckar. Kielce fait de même en allant chatouiller Kiel et est pour l’instant premier de son groupe. Zagreb sans Balic, c’est plus ce que c’était. Balic tout court c’est plus ce que c’était.

On ne va pas non plus vous parler de l’AaB Aalborg, du RK Gorenje Velenje, ou de Wacker Thun. Le spécialiste handball n’est pas foutu de les placer sur une carte. Et ce n’est pas seulement parce qu’il est nul en géographie. Pendant ce temps, Onesta est un stratège de génie : depuis Barcelone, Karabatic est bien placé pour casser les bras de la moitié de l’équipe d’Espagne. Reste à demander à Gardent de séquestrer Hansen à la veille de l’euro et la France aura une chance pour 2014.

Djokovic : Bercy patron

On a beau retourner ce tournoi de Bercy dans tous les sens, se repasser les éditions précédentes en boucle, il n’y a décidément rien à en tirer. On irait presque jusqu’à demander sa suppression tant il sert à pas grand chose. Et pourtant après de longues heures d’enquête le service tennis du Vestiaire est parvenu à trouver quelques raisons de continuer à voir Forget pronostiquer un Français en finale. Les voici :

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Parce que si Bercy était le seul tournoi de la saison, les Français seraient dans le top 3 mondial

En promettant un Français en finale, Forget n’était pas atteint de démence précoce. Ce n’était pas non plus la manifestation pathologique de son incompétence chronique : non, cette fois il n’était pas sûr de se rater. Car si la cuvée 2013 a été dominée par Gasquet et énorme son quart de finale où il a pris près de 3 jeux à un Nadal mourant, d’habitude ça marche mieux. Il peut même arriver des trucs aussi farfelus que Grosjean et Tsonga qui gagnent un tournoi, ou Monfils en finale. Du coup on pourrait se dire que jouer à domicile les transcende, ou même qu’ils sont capables de titiller les plus grands. En gros, ils ne seraient pas des truffes. Mais alors ce serait considérer que Roland-Garros n’est pas en France. Le secret de ce qui s’apparente à une rupture du continuum espace-temps est ailleurs : si les Français brillent à Bercy ce n’est pas à cause d’un abus de champignons hallucinogènes ou de paris truqués : c’est uniquement parce que la saison se termine à l’US Open et que les meilleurs s’en foutent d’ajouter le tournoi de Forget à leur palmarès.

Parce que Bercy c’est comme un bon film de science-fiction, l’histoire est pas crédible une seconde mais on aime y croire quand même.

La plupart des grands joueurs ont gagné Bercy, la plupart des joueurs moyens aussi et meme Federer quand il ne jouait plus. Mais qui imaginerait Ferrer remporter un Masters 1000 ? Personne, pourtant à Bercy c’est arrivé. Qui imaginerait Nalbandian remporter un Masters 1000 ? Personne, pourtant à Bercy c’est arrivé. On peut faire la même vanne avec Berdych, Henman, Soderling… Et oui, à Bercy tout est possible. Même un Llodra éliminant Djokovic, Grosjean humiliant Kafelnikov ou Benneteau et Monfils sortant Federer, chacun leur tour quand il jouait encore, c’est arrivé. Gasquet y aurait même battu Murray dit la légende. Vous n’y croyez pas ? Vous trouvez ça un peu gros ? Horrible ? Inutile de vous torturer l’esprit, oubliez ça. Imaginez que vous avez rêvé et que Forget n’a jamais joué au tennis.

Parce que grâce à Bercy, Forget a gagné pas mal de pognon

On le sait peu mais si Guy Forget a fait la fortune des salons de bronzage, a été invité par Ardisson, a pu perdre une dizaine de Coupe Davis en tant que capitaine contre une victoire quand même, a pris des chèques sur la plupart des chaînes de télévision pour les déposer en Suisse, avant de devenir le patron de Bercy un tournoi sponsorisé par une banque, c’est uniquement grâce à Bercy. Car sans sa victoire dans ce tournoi extrêmement relevé et follement intéressant, sa carrière aurait paru plus pourrie encore. C’était en 1991, son parcours parle pour lui : ses victoires à Bruxelles, Bordeaux ou Toulouse permettent de découvrir l’existence de ces tournois. Il bat même deux fois Sampras. Mais à l’époque Sampras a 20 ans et c’était mieux de battre Edberg en fin de carrière, Becker  ou Courier. Bref le niveau est naze et gagner Cincinnati n’est pas beaucoup plus dûr que de gagner 6 millions en ne passant jamais les huitièmes en Grand-Chelem. Arrive donc Bercy et McEnroe, Rostagno, Camporese, Svenson et Sampras.  L’année d’après il fera encore finale. A Bercy tout est vraiment possible.

 

Ligue 1, Lille : Rio bravo

Mavuba n’y est pas pour grand chose mais il est capitaine, alors. Attention il y a aussi eu Rio Grande et Rio Lobo aussi.

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La défense lilloise est-elle la meilleure de tous les temps ?

4 buts encaissés en 11 matchs, 9 matchs sans but encaissé, la gueule de Girard qui sourit : Lille a vraiment de quoi effrayer tout le monde en ce moment. Lille et Girard, c’est comme un film avec Cotillard : ils ne se connaissaient pas, ils n’étaient pas faits pour s’apprécier, mais ils se rendent compte que leurs anciens amants ne les comblaient plus, alors assez rapidement ils se sautent dessus n’importe où mais sans jamais se découvrir. Du coup dans toutes les positions ça marche : avec le ballon ou sans, haut ou bas. Le public ne perçoit pas bien l’alchimie ni la qualité des acteurs, mais quelle importance.

Rudi Garcia est-il une escroquerie ?

Du coup on peut le penser. Longtemps il a fait croire que Souaré et Rozenhal étaient le problème, et Chedjou la solution. Ca a même valu aux supporters lillois quelques pages de forums inquiètes l’été dernier, sans doute nourries par les mêmes qui avaient créé la page Marvin Martin l’été précédent. Tout cela était un peu ridicule. Lille n’était donc pas obligé de prendre plein de buts, ni pour bien jouer, ni pour être champion de France, ni pour avoir un grand stade, ni pour prendre des branlées en Ligue des Champions. Et Chedjou n’était pas la solution.

Falcao est-il une escroquerie ?

Du coup on va en savoir plus parce que Monaco va à Lille. Jusque-là, Monaco fait à peu près tout comme le PSG, sauf la Ligue des Champions, et il possède à ce qu’on dit un buteur rare dans ses rangs. Un joueur tellement fort qu’il était déjà annoncé partant de Monaco avant même de commencer à y jouer, et c’est toujours le cas, et qu’il se fait appeler « le Tigre » plutôt que « l’attaquant colombien de 27 ans ». Il en est à 8 buts en 11 matchs, dont 2 penaltys, et parfois il s’énerve parce que les défenseurs adverses ne le laissent pas marquer comme en Liga. Bref il est comme tout le monde, il a marqué contre Lyon, contre Bastia, contre Paris et il attend impatiemment un match où son équipe jouerait pour un titre, voire où elle serait dans la merde, pour montrer son niveau. En gros il est comme Cavani, avec un but de plus et des cheveux et une gueule un peu plus présentables quand il célèbre ses buts.

Rennes va-t-il en remettre cinq ?

Il ne faut surtout pas mésestimer les qualités de Romain Alessandrini. A ce sujet, même sous la torture, Vincent Labrune n’avouera jamais si le premier choix était Alessandrini ou Thauvin. A vrai dire, peu importe : le premier choix n’est plus Elie Baup et ça suffit à en prendre cinq. Car prendre le troisième à domicile contre Reims quand on vient de revenir à 2-2, c’est encore plus dur à faire. Le Vestiaire n’a pas assisté à la fin de match, mais d’après ses informations, ce n’était pas le public ni les dirigeants qui étaient alors sur le terrain.

Où va Lyon ?

A Gerland un samedi soir à 20h, pour essayer de revenir à deux points de son adversaire, Guingamp, qui est 5e à 6 points du podium. Tout simplement.

Ajaccio-Valenciennes, ce match sent la poudre ?

Non, la merde. On n’est même pas sûr qu’une des deux pire attaques peut réussir à gagner son deuxième match de la saison.