A force de ne pas le voir venir on va finir par croire que vous êtes plus bête qu’un nageur. Pas faute de vous l’avoir présenté dès 2019.
Il n’est plus très loin d’être capable de réussir entièrement une course. A ce rythme il pourrait savoir un jour situer Singapour sur une carte.
Bientôt on n’aura plus besoin de vous le présenter. Ou peut-être que si quand même. Car au fil des années, à la différence de la coiffure approximative de son entraîneur Michel Chretien, ce n’est jamais le même Maxime qui s’est élancé du plot de départ. Parfois une petite moustache ridicule, movember ou pas, parfois beaucoup de muscles et parfois beaucoup beaucoup de muscles.
Bref, difficile de cerner celui que les médias appellent, quand ils se rappellent qu’il existe, c’est à dire après chaque titre mondial, le Néo-Calédonien. Alors commençons par le commencement. Qu’est ce qu’un Néo-Calédonien ? C’est d’abord un Calédonien. A savoir une espèce hybride, apparue il y a une dizaine de jours à Bougival, composée d’Européens, de Kanaks, de Vietnamiens, de Japonais, de Caldoches, de Wallisiens, de Futuniens, d’Australiens et d’autres origines aussi diverses que variées. Disons que c’est surtout le fils de Stéphane et Sandrine et le frère d’Emma, qui aurait pu connaître le destin de Valérie Begue en fréquentant Camille Lacourt sans même avoir à coucher avec lui. Mais c’est une autre histoire que celle de son grand frère, jeune adolescent nageur de Port Plaisance à Nouméa qui fait, au milieu des années 2010, à peine partie des espoirs locaux de la discipline au sein du CNC.
Chrétien d’Amiens
A l’échelon national il n’existe pas dans le Top 3, contrairement au dossiste de Poindimié Dylan Lavorel ou au brasseur des quartiers sud Thomas Oswald. Pas de nouvelles, bonne nouvelle. Mais il pouvait mieux faire, alors à 16 ans, il a fait mieux. Il a d’abord trouvé la solution pour transformer son explosivité, et son talent naturel, en vitesse sur l’eau. Il devient rapidement numéro 1 français du sprint chez les juniors. Même si la catégorie d’âge n’est plus tellement fournie. Alors Grousset va faire mieux: vice-champion du monde junior du 50m, assez loin derrière Andrew et ses 21″75 quand même. A l’époque, les pages sport des Nouvelles calédoniennes ont vite compris qu’elles tenaient un phénomène. De là à rattraper un jour Andrew s’entraîne depuis toujours dans la piscine de ses parents… Alors pour se faire respecter Grousset, va faire mieux. Vice-champion de France senior 2018 en 22″14, car ce jour-là , un centième plus vite, trainait un certain Govindin. Personne donc. Deux jours avant trainait un Metella sur 50 pap, toujours pour un centième. Aucun nageur de 18 ans n’avait jamais nagé aussi vite. Hélas, à l’Euro de Glasgow un mois plus tard il ne retrouve pas le feu sacré mais décroche quand même son Bac S. On ne peut pas être bon partout disaient les deux derniers rédacteurs en chef de LNC en coulant la version papier.
Max les menace
Alors, pour ne plus qu’on lui dise qu’il manque de régularité, Grousset va faire mieux et prend encore l’argent national du 50 en 2019 à Rennes. Cette fois c’est Mignon qui fait la course de sa vie sur la longueur. Grousset doit faire mieux, il va le faire. Aux Mondiaux de Gwangju, il bat comme toujours ses records en série mais cela ne suffit pas pour exister au top niveau planétaire. Alors en demi-finale, Grousset va faire mieux. Casser la barre des 22 secondes. 21″86, insuffisant pour la finale, sortie par un certain Andrew, huitième temps. La suite vous commencez à la connaître, Grousset va faire mieux. Toujours mieux ou presque. Désormais double champion du monde, sa transformation en super Saiyan ou Gigamax, selon l’époque où l’on est né, est imminente. Pan, Chalmers et Popovici découvriront bientôt qui est Super Max. Il sera alors temps d’aller chercher un titre olympique et un diplome de kiné. Lequel des deux sera le plus dur à obtenir ?
Pendant ce temps-là, avec le même agent que Yannick Agnel ou Camille Muffat , Grousset est toujours vivant, en liberté non conditionnelle et ne s’entraine pas avec Fabrice Pellerin. Un surdoué on vous dit.