Basket-ball français : Requiem d’automne

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A l’agonie, au niveau des clubs comme en équipe nationale, le basket-ball français ne parvient à sauver la face que par des individualités du type Parker qui flambe en NBA. Jusqu’à quand ?

Des défaites sans conséquence des deux équipes de France masculine et féminine auraient pu passer inaperçues. Des branlées pareilles non. De tels résultats mettent inévitablement en perspective un abyssal problème de gestion. Car finalement cela se joue à pas grand-chose, une défaite en entraîne une autre qui en entraîne une autre et la fin ça fait beaucoup. Il est probable que ces équipes avaient les moyens de mieux figurer. Surtout pour les hommes. Car la sélection de Bergeaud c’était pas Ostrowski, Occansey, Bilba , Gadou et Verove. Là, il n'aurait pas eu besoin d'excuses pour justifier un échec. Car même Phil Jackson n’aurait pas pû faire grand-chose. C’est un peu comme si Domenech ne pouvait sélectionner que des Djibrill Cissé devant, des Pedretti au milieu et des Givet derrière. Non, avec Parker et compagnie il y avait la place, Claude le prolixe aurait même pu se permettre de prendre l'autre Pietrus et Petro Delgado.

Dans le Gadou

A l’heure du bilan, initiés et non initiés doivent s’étonner à juste titre que rien n’ait encore bougé au niveau des instances nationales. Car à l’instar de l’Athlétisme, c’est tout un système qu’il faut refonder. En 93, Limoges était champion d’Europe, en 2000 Rigaudeau était vice-champion olympique, sans parler de la génération Yannick Souvré (c’était bien une femme, comme tendent à le prouver les photos ci-dessus). C’était il y a un siècle. Depuis, d’échecs en échecs, de gachis en gachis on est arrivé à 2007. Pourquoi le président Mainini a-t-il refusé la demission de De Vincenzi ? Sans doute parce qu’il sait qu’il aurait rapidement dû l’accompagner. Bergeaud, quant à lui, s’est permis de chier sur ses joueurs à la Houllier.
Pour sauver le basket français avant de devoir le couvrir de chrysanthèmes, tout ce beau monde doit dégager. C’est la loi du sport de haut niveau.
La première pathologie n’a d'ailleurs pas tardé, Parker bien content de s’éloigner un peu d’un tel niveau a volontiers céder aux exigences de son club : deux ans sans équipe de France et peut-être plus. Combien de temps lui faudra-t-il pour abjurer la nationalité française ?

Basket-Ball, Euro : Une leçon à apprendre Parker

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Deux matchs, deux victoires. Face à des adversaires inégaux, la France n’a pas encore craqué. Avec ou sans la manière, le résultat est là, le meneur des Spurs aussi. Pourvu que ça dure.

Nous vous le disions avant le début de cet Eurobasket, la France a la meilleure équipe de son histoire. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris pourquoi, le match d’hier soir contre l’Italie a apporté une réponse cinglante. Tony Parker, un des 15 meilleurs joueurs du monde, MVP de la dernière finale NBA, est en forme. Et il se trouve, hasard incroyable pour notre pays, qu’il évolue en équipe de France. Seul, face à de relativement solides Italiens, il a écrasé la rencontre de son talent. Avec 36 points, il a même battu son record en sélection et a surtout marqué plus de la moitié des points de son équipe. Une performance tout simplement énorme. Beaucoup parlent aujourd’hui de Parker-dépendance (il est intéressant de remarquer que seulement six joueurs ont marqué hier) et s’inquiètent. Il faudrait plutôt s’en réjouir.

Château Pietrus

Posséder un tel joueur est une opportunité formidable qui a trop souvent manqué aux Bleus. Même Rigaudeau, tout surdoué qu’il était, ne pouvait pas gagner un match à lui tout seul. Ce phénomène permet aux tricolores d’entrer fermement dans le cercle des équipes à stars, en capacité de remporter un grand titre. La présence d’une énorme vedette, très nettement meilleur que ses propres coéquipiers, dans son effectif au niveau international, n’est pas chose rare dans le sport. Cela existe en foot ou en hand aussi. Les équipes qui gagnent sont très souvent portées par un joueur en particulier. Le basket plus qu’un autre n’échappe pas à cette règle. Gasol en Espagne, Nowitzki en Allemagne, Ginobili en Argentine, Sabonis à l’époque en Lituanie pour ne citer qu’eux … Seuls les USA et l’ex-Yougoslavie font exception avec leurs effectifs assez homogènes. Evidemment, sur toute une compétition, il est important de posséder autre chose que des Sacha Giffa derrière. Et ça tombe bien, Boris Diaw joue lui-aussi en équipe de France.

Basket-Ball, Euro: Les aventuriers de la génération perdue

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Ce soir, la dream-team débutera la compétition face à la Pologne. Oubliez les Jordan, Johnson, Bird et autres Barkley. Place désormais à Parker, Diaw, Turiaf et… Giffa.

Oui, Sacha Giffa. Tel un (Jeanneau) lapin sorti de son chapeau, Claude Bergeaud a surement trouvé la perle rare et transformé la face du tournoi. Remplacer Aymeric par Sacha, c'est comme si Panis avait succédé à Alesi, ça ne change rien. D'ailleurs le néophyte s'est fendu d' un obscur «Je suis dégoûté pour Aymeric, c'est un ami». Parlait-il de sa femme ou de son niveau de jeu? Et si c'est un ami, pourquoi , alors, est-il dégouté ?
En tous les cas, le Guitry du pauvre a bien raison: être remplacé par un joueur pareil ça doit créer quelque désordres intestinaux.

Débarassée d'Abdul-Wahad

Décidemment cette équipe de France est bien mystèrieuse. A commencer par ses capacités. Si on pouvait déceler dans ses premiers matchs de préparation un avenir prometteur, la fin a été beaucoup moins gouteuse avec une grosse branlée face à l'Espagne en dessert. On attend donc la Pologne avec impatience pour se faire une petite idée de sa destinée même si on est toujours surpris par les fins de tournoi catastrophiques de l'équipe de France. Personne n'a oublié la demi-finale de l'euro 2005 où après une fin de match de rêve des bleus face à de pourtant bien faibles grecs, le triomphe annoncé s'est terminé en modeste troisième place.

Jamais deux sans trois?

Il reste qu'après deux défaites sur l'avant-dernière marche de l'euro et une cinquième place mondiale (sans le mari d'Eva Longoria), la France, en se privant avec sagesse des Mickaël (Pietrus et Gelabale), possède probablement la meilleure équipe de son histoire. A l'échelle du monde elle se situe juste derrière les USA (au complet) et bien devant l'Espagne ou même la Grèce. Et malgré la présence dans ses rangs de l'ainé des Ferchaud, Cedric, il n'y a aucune raison qu'avec l'experience engrangée, lors des trois dernières compétitions majeures, elle ne soit pas enfin championne d'Europe. Un peu comme Christine Arron, si cette génération ne gagne pas cette année, elle ne gagnera jamais rien.

La légende, Basket-Ball: Ostrowski aurait dû faire du ski

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A l’occasion de l’euro qui débute lundi, le vestiaire, en plus du récit de ses reporters en Espagne, vous propose cette semaine une légende spéciale basket-ball. Aujourd’hui, la série débute avec l’inexistant Stéphane Ostroswski

Entre la génération Hervé Dubuisson et celle d’Antoine Rigaudeau, le basket français a connu une période extraordinaire où n’importe quel tocard aurait pû devenir le meilleur joueur. La preuve fut apportée par Stéphane Ostrowski. Aujourd’hui plus personne ne parle de cette sombre époque. Chacun préfère ranger ces terribles moments dans un coin de sa mémoire à côté de l’occupation allemande et de la défaite d’Alesia sous Vercingétorix. Ostrowski, c’est surtout un joueur qui ne voulait pas s’arrêter. A 43 ans il écumait encore le parquet antibois malgré une arthrose récurrente. Les journalistes ont toujours essayer de le comparer aux plus grands joueurs français de l’histoire du basket. Hélas pour Stéphane, il a moins gagné que Dacoury, moins marqué que Dubuisson, et surtout, comme ce n’était pas la mode, il n’a jamais pu jouer en NBA comme Parker ou même Rigaudeau: un autre calibre que le polonais de 2m05.

Il avait tout de même une vignette panini à son nom avec marqué « All stars » dessus et ça, on ne peut pas lui enlever.

Les interviews (presque) imaginaires du Vestiaire

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Le MVP de la dernière finale NBA, Tony Parker, nous accueille dans le living room de sa villa texane pendant qu’Eva Longoria s’affaire dans la cuisine mitoyenne.

QUESTION : Tony, l’Euro débute le 3 septembre en Espagne. Comment va votre cheville, que vous êtes rentré soigner ici à la demande de votre club, les San Antonio Spurs ?
TONY PARKER : Ca évolue bien. Une des infirmières de Grey's Anatomy l’a examinée et m’a dit qu’il n’y avait rien de grave.

Q. : Et vous faîtes confiance au diagnostic d’une actrice de série TV ?
T.P. : Je suis bien marié à l’une d'elles. (La voilà qui apporte un plateau de cookies carbonisés) Oh, you shouldn’t have, sweetie ! (Embarrassé) Sorry, la bonne mexicaine a été arrêtée à la frontière. On lui avait laissé une semaine de congés pendant que je rejoignais Eva à Hollywood sur le tournage de Desperate Housewives.

Q. : Mais vous étiez censé rester au Texas pour des examens médicaux approfondis !
T.P. : (Il manque de s’étouffer avec un gâteau) En fait, je ne me suis pas foulé la cheville depuis le cross des inter-collèges de Fécamp, en 1994. C’est Sylvain Wiltord qui m’a fournit le certif’ ; il a mis un peu de blanco sur celui de Coupet et ajouté mon nom. Du travail de pro.

Q. : Pourquoi avoir alors quitté le stage de préparation des Bleus ?
T.P : C’est à cause d’Eva. Elle a accepté de se marier en France à condition que je fasse une apparition dans sa série. J’ai dû jouer un Frenchie pas très futé trompé par sa femme.

Q. : Un vrai rôle de composition…
T. : Ah, non. Je suis juste interprète (ndlr : « Tipi » a sorti un album de rap au printemps). La compo, je laisse ça à d’autres. J’ai une vie de famille, moi. Je n’ai pas que ça à faire. C’est pareil avec les contrats pubs ou les problèmes d’assurance.

Q. : Justement, les contretemps que vous avez subis avec Boris Diaw ne risquent-ils pas d’être préjudiciables à l’équipe de France ?
T.P. : Vous savez, quand on croise toute l’année des gars comme Kobe Bryant, Jason Kidd ou Shaquille O'Neal, on n’a pas vraiment besoin de se préparer pour jouer contre la Lituanie ou la Grèce.

Q. : Les Grecs sont quand même vice-champions du monde…
T.P. : Ils sont aussi champions d’Europe de foot et, pourtant, mon pote Titi (Henry) m’a dit qu’ils jouaient comme des meufs ; et les meufs, ça ne sait rien faire d’autre que la cuisine ou les courses pour le mariage.

Q. : Comment avez-vous vécu le votre, le mois dernier, au château de Vaux-le-Vicomte ?
T.P. : C’était hype, trop glamour. Dommage qu’Eva n’ait rien compris à la cérémonie, le curé parlait flamand. C’est ma mère qui l’avait choisi (ndlr : elle est Néerlandaise et lui-même est né en Belgique). Et puis je n’aurais pas dû montrer mes fesses (photo) au maire de Paris. Il m’appelle tous les jours, depuis. Heureusement, j’ai réussi à lui refiler le numéro de Ryan Carnes.

Q. : Vos amis acteurs viendront-ils vous supporter si d’aventure vous vous qualifiiez pour la finale de l’Euro ?
T.P. : Oula ! Je ne sais pas si on ira jusque-là. On doit quand même se taper un estropié (Turiaf) et battre le (Cédric) Ferchaud. En tout cas, Eva devrait venir dans les vestiaires après les matches de poule. Ca fera plaisir à Fred (Weis), il n’a encore jamais eu de copine.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétin