Ligue des Champions, Obama : Yes we can

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Trois victoires françaises en trois matches de Ligue des Champions. En deux semaines, les progrès sont épatants, l’indice français remonte au niveau de la Roumanie et des Pays-Bas. La coupe UEFA n’est plus un rêve.

38e minute, hier soir. Juninho a l’inspiration de tenter le dribble. Son accélération fait mouche, le ballon est déjà loin, son adversaire aussi et il l’a avec lui. Heureusement, quelques minutes plus tard, il montre que ses lourdes jambes n’ont pas toujours besoin de poumons pour fonctionner en expédiant un coup franc plein centre sur un gardien aussi mauvais qu’à l’aller, mais moins chanceux. Tout juste suffisant, si l’on en juge les trois interventions à blanc de Boumsong à l’heure de jeu. Mais suffisant quand même. Lyon avait intérêt à bonifier sa victoire de Bucarest car le temps presse pour se qualifier. La rumeur se confirme : Ederson est nul. Les recruteurs gones préparent leurs valises. Aulas a déjà bouclé la sienne malgré les alarmantes prévisions de Noël Tosi qui lui promet le dernier carré de la Ligue des Champions. Puel fait du rangement. Grosso est bien champion du monde et Josse a bien fait le Tour de France. « C’est pas possible ! Ils font faute à chaque fois dans la surface les Roumains ! » Si, c’est possible.

Sweet home Obama

Sans même visionner un Best of de Baky Koné, Marseille a le goût du gâchis dans la bouche. Face au PSV, l’OM a confirmé qu’il pouvait dominer et marquer contre chacune des équipes de son groupe. Notamment à domicile, ce qu’on avait déjà vu contre Liverpool, mais Zubar était au top. La France a surtout revu le cas Ben Arfa : Aulas pourra contester, mais son ex joyau peut énerver et ré-inventer le foot l’instant suivant. Il n’est donc pas un bouc émissaire comme les autres. Larqué s’en fout, il a trouvé en Obertan une parfaite relève.

Et encore, la tentation d’ajouter Planus, Diawara, Jurietti et Chalmé a été grande. La faute à dix dernières minutes de souffrance. Rappelons-le, Bordeaux jouait à Cluj et Christian Jeanpierre a osé miser sur Dubarbier en équipe d’Argentine, dans un clin d’œil à Maradona qui ne connaît certainement ni l’un, ni l’autre. Certains signes ne trompent pas, comme les deux arrêts de Valverde, sur lesquels Blanc ne comptait même pas. Ramé va se faire des cheveux blancs.

Football : Cantona que l’amour

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On ne parlait jamais foot chez les Cantona. Alors, Sacha a appris tout seul.

Faire de Sacha Opinel un second couteau tiendrait du raccourci facile. Tous les anciens Cannois n’ont pas eu la chance de voir l’Angleterre. Sa carrière en D2 est pourtant toute tracée quand sa passion pour le surf le rattrape : il part l’assouvir à Kirkcaldy, sur les plages de la mer du Nord. Ce qu’il veut surtout, Sacha, c’est remplacer son oncle dans le cœur des Anglais. Mais Cantona n’a jamais joué à Leyton Orient, ni même à Crawley Town. Allez savoir pourquoi.

Son pied gauche, qui n’a d’égal que le droit, le ramène sur les bords de la Tamise, à Gravesend, une charmante localité du Kent, ravagée au XVIIe par une épidémie de peste bubonique. C’est là que se morfond l’Ebbsfleet United (5e div. anglaise), dont le rachat par une communauté d’internautes donne enfin à Opinel sa revanche sur le sort. Ses 30.000 entraîneurs aiment le voir courir pour rien sur l’aile droite : ils lui font gagner le FA Trophy et un après-midi à Wembley. Ca méritait bien un album.

Ligue 1 : Je ne suis pas un Hoarau

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La formation, le haut niveau, l’équipe de France : c’était inévitable, le complexe de supériorité guettait le football français. Francis Gillot va bientôt hausser les sourcils pour répondre à Canal+.

Guillaume Hoarau a enfin compris. A l’annonce de son choix en faveur du PSG, Christophe Revault n’avait pu réfréner un rire nerveux. Faute d’avoir parcouru le pedigree de son ancêtre de gardien, le Réunionnais a finalement suivi son chemin, sans savoir. A une différence près, c’est vrai : Revault n’a jamais été choisi dans l’équipe européenne de la semaine sous le maillot parisien. Mais à l’époque, L’Equipe était un journal.

Ainsi, le damné Guillaume n’a pu comprendre assez tôt que le clasico ne valait pas un Reims-Le Havre. Son doublé lui est monté à la tête dès Toulouse. Et la magie parisienne lui est apparue samedi : Le Guen l’a remplacé à la mi-temps par Kezman. Cela n’a pas empêché le PSG de bonifier doublement sa victoire au Vélodrome. Le PSG candidat au titre est de retour, Sessegnon confirme son statut, Makélélé est bien le stabilisateur attendu. Et Giuly amène ce grain de folie qui manquait au banc depuis le départ d’Alonzo. Direct 8 n’attend plus que lui.

Lorient express

Mais le PSG n’est pas le seul à être en pleine bourre. Toulouse a montré qu’il était bien plus qu’un ex-candidat à la Ligue 2, qui ne sait que pourrir le match pour prendre des points. La victoire au Parc, mercredi, en atteste. Problème : la qualité de jeu, les stars internationales et le podium filent le vertige. Les vieux briscards caennais, rompus à l’Europe, en ont profité. Lorient, auteur de sept buts en deux matches, a aussi payé pour apprendre. Les adversaires de valeur ne se sous-estiment pas. Comme Nancy, qui s’y connaît en matière de haut niveau. Bordeaux était pourtant prévenu, mais les joueurs de Ricardo croyaient dur comme fer que Paris ne se reproduirait pas. Ricardo est parti ?

Pendant ce temps-là, Nicolas Anelka marque trois buts contre le Sunderland de Cissé. Et si Domenech rappelait Djibril ?

Ligue 1 : Les défenseurs sans trop

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Le Vestiaire reprend aujourd’hui sa rubrique Ligue 1. Le rot Cailleux est oublié. Les derniers événements ont ranimé la flamme : Grenoble et Lorient vainqueurs à Saint-Etienne, le PSG qui marque 5 buts dont un de Luyindula et un pour Toulouse, Le Mans à deux doigts d’être leader si l’ogre auxerrois ne s’était pas dressé sur sa route… Les charnières centrales de L1 rayonnent. La concurrence est rude.

OM : Zub’ bida

Gagner le match des charnières défensives contre le PSG et son Camara-Bourillon, c’est fort. Marseille est devenu un modèle. L’an dernier, déjà, un brevet avait failli être déposé. L’arrivée d’Hilton pourrait appuyer le dossier. Il est arrivé sur la Canebière sans faire de bruit. Pour un patron censé guider sa défense pour jouer le hors jeu, c’est judicieux. Le Vestiaire avait tout annoncé. Zubar, lui, a confirmé que Carquefou n’était pas un accident en enchaînant les prestations haut de gamme. Gerets ne se pardonnera jamais d’avoir voulu le garder cet été. Sa Ligue des Champions restera dans les mémoires : Zub Zub a inventé le air ball du foot contre Liverpool, puis le concept de spectateur au cœur de l’action à Eindhoven. Toujours en retard, sauf à l’entraînement.

Lyon : Un Cris dans la nuit

Les supporters lyonnais s’y attendaient encore moins qu’à gagner la Ligue des Champions : le Policier serait un ripoux. Cris revient de blessure, d’accord, mais il dégage moins d’autorité qu’un des ses compatriotes lyonnais à la maison. Les repères du grand Cris se sont envolés : à sa décharge, dans ses souvenirs, Squillaci n’était pas un métis, qui se fait dribbler par Jemaa en équipe nationale et qui a la phobie du roumain. Visiblement, c’est contagieux : Jelen l’attaquant d’Auxerre, la plus roumaine des équipes françaises avec Nantes, a fréquemment rappelé à toute la défense lyonnaise que Bucarest était une place forte du football européen. Les Lituaniens confirment.

Paris : Rabais sans dratana

Comme L’Equipe, le PSG s’est laissé avoir, dimanche soir. Une victoire sur l’OM et on oublie la saison passée, la passe décisive de Bourillon pour Niang et l’autorité naturelle de Landreau. Evidemment, gagner le clasico puis perdre au Parc contre Toulouse, ça remet les idées en place. Et ça conforte encore une fois l’expertise du Vestiaire. Zoumana Camara est rassuré, la concurrence du taulier Bourillon est éteinte. Mais pas d’inquiétude pour le PSG : avec Hoarau, les errements de défense seront compensés sans mal, puisqu’il est le nouveau Benzema. Mais lequel des deux a marqué de 25 mètres hier soir ?

Nantes : Grave garde

C’est la destination exotique de l’hiver. Déjà, un Haïtien venu d’Uruguay qui s’impose comme capitaine, ça a de quoi séduire. Mais lui adjoindre un défenseur central danois, c’est carrément tirer la L1 vers le haut. Abriel a bien senti l’émulation au moment de lui montrer qu’un simple passement de jambes pouvait foutre la gueule dans le gazon, samedi dernier. Il n’est pas le seul : puisqu’il suffit juste de courir, chaque semaine un attaquant de L1 relève le défi avec jubilation. Mais le football est plein de paradoxes : Hoarau n’a pas réussi à marquer un but contre Nantes, Kezman oui. Et si le Serbe était le nouveau Benzema ? Comme ses plus farouches concurrents, Nantes est blindé contre les blessures : Douglao se tient prêt.

Pendant ce temps-là, Bordeaux devrait compter 2 points d’avance, si les buts imaginaires restaient imaginaires.

Ligue des Champions : French Cris

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Lyon et sa défense ont fait leur part du boulot pour perdre 3-0 hier soir. Mais le Steaua était vraiment le plus fort.

Peut-être était-ce un complexe d’infériorité, le maillot du Steaua ressemblait à s’y méprendre à celui du Barca, voire de Caen. Malgré cela, Lyon est finalement parvenu hier à se qualifier pour l’UEFA au cours d’un des matches les plus faibles de l’Histoire. « Que c’est bon la Ligue des Champions. » Grégoire Margotton a la candeur des VRP transis. Benzema, non. En voyant Ederson la gueule dans le gazon à chaque accélération, il a songé au pré-contrat du Real. Contrôles du menton de Keita, dégagements de 30 centimètres des milieux Roumains, sprints de Grosso, tout y est passé, jusqu’au meilleur.

Comme ces deux buts encaissés dans les dix premières minutes : sur le premier, Réveillère et Cris sifflotent encore l’hymne de la Ligue des Champions quand Arthuro s’élève pour marquer sur son seul geste réussi du match. Ensuite, Goian rappelle à Boumsong et Puel que Constanza, ça ne date que de deux semaines et quelques kilomètres. Il ressemble tellement à Kallström avec un gros nez (photo) que c’en est visiblement troublant. Au quart d’heure, Benzema n’en croit pas ses yeux. Il prend alors le poste de Juninho, qui se fait soigner les poumons sur la touche.

Grosso lè mio

Puel va alors voir ce petit signe qui peut faire basculer une saison. Ceux des matches fondateurs. C’eut été une erreur. Car le vrai signe, c’est Keita qui marque sur une volée en pleine lucarne au milieu d’un champ de ruines offensives. La pleine lune, ça fait le même effet. De 2-1 on passe vite à 2-2 grâce à Benzema et Goian, qui dans un élan coporatiste, choisit de ne pas laisser Boumsong et Cris assumer seuls les éloges.

Mais Dame Coupe de France est décidément farceuse jusqu’au 5e tour d’octobre. Le Steaua marque un nouveau but, sur corner. Domenech est bien le guide : être menés 3-2 à la mi-temps, quel sabotage, quel hommage. Mais Puel n’est pas encore le maître : Domenech avait laissé filer deux points contre les meilleurs Roumains, Puel ne laissera rien contre la sélection régionale de Bucarest. Fred rentre et égalise sur une passe décisive de Toulalan, tout est dit. Ce n’est pas n’importe quel Steaua en face. Benzema, sur le quatrième but lyonnais, comprend pourquoi Cluj lui donne du fil à retordre dans son groupe de DH.

Fred marquera un 5e but sur une passe de Mounier pendant que le Policier fait la circulation derrière. Il était temps. Lyon a assuré sa troisième place, au moins en Ligue 1 ,et encore, mais c’est déjà pas mal avec une telle équipe, un exploit est toujours possible. La France n’aura pas la cuillère de bois.

Ligue des Champions : Tocards de finale

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La Ligue des Champions, c’est déjà fini. Les trois clubs français disputent cette semaine le tour préliminaire des 16e de finale de l’UEFA. Lyon pourrait aligner Caveglia.

Il y en a un qui doit être soulagé. Fred n’a jamais vraiment aimé le haut niveau et c’est réciproque. Alors, les deux rendez-vous du Steaua, c’est un peu son heure qui sonne. Puel l’a d’ailleurs préparé en conséquence : titulaire contre Lille, il a démontré qu’il n’avait rien perdu de ses qualités. Le futur patron des Bleus, Adil Rami, s’est bien gardé de ne pas sauter sur corner parce que Francis Perrin le marquait et Lloris pensait que les seuls idiots qui se baissent pour ne pas contrer une frappe étaient les binoclards de 4e techno et les rouquins de 3e A. « Après la Fiorentina, je comprenais, mais les sifflets des supporters deviennent intolérables. » Son euphorie irradie les rangs lyonnais. L’axe brésilien en premier : Cris découvre que Boumsong peut être un concurrent, même après une semaine internationale. Juninho, lui, entrera dans la légende : il disputera l’un de ses derniers matches européens, atteint comme Eric Poulat par la limite d’âge. Ses derniers coups francs, c’est à ne pas rater sur TF1 ce soir.

L’OM de la situation

Marseille et Bordeaux aussi auront les honneurs de la télé, à Eindhoven et Cluj. Thirirez peut se réjouir, les caméras françaises auront sûrement l’exclusivité. Le rendez-vous de demain est capital. Non pas pour la qualification, Aulas fait trop bien son boulot. Mais pour savoir : contre des adversaires de niveau équivalent, le football français va s’étalonner. Blanc n’en revient pas : il pensait faire signer une licence amateur à Micoud pour faire souffler Gourcuff à Cluj, il ne pourra pas le faire. Après une taule à Chelsea et une horreur de jeunesse contre Rome, les Girondins ont encore moins d’excuse que de point. Pour l’OM, c’est pareil : Liverpool avec Zubar, c’était un cran au-dessus, mais l’Atletico Madrid avec Sinama Pongolle, c’est un concurrent pour la C3. Attention toutefois : Eindhoven a préféré Bréchet à Coupet, c’est pas si mal.

Pendant ce temps-là, Direct 8 diffusera le PSG jeudi. Ce n’est pas de la L2.

Ligue 1 : La roue de l’importune

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La baisse du pouvoir d'achat est terrible : 110.000 spectateurs de moins se sont déplacés dans les stades en ce début de saison, et les clubs corses ne sont même pas remontés. Pourtant, Anthony Mounier fait ce qu'il peut.

Frédéric Thiriez est un génie. En se faisant réélire à la tête du football professionnel, il est entré dans la légende du sport français, au-dessus de l'épave de Romanée-Conti de Simonet. Son coup de force l'a grisé : il vend encore mieux aujourd'hui un football hexagonal dont la forme a rarement été si étincelante. Pour bien vendre, il faut occuper le terrain, tous les VRP vous le diront, éditions Prolongations en tête. En Ligue 1, rares sont les occasions de crâner, alors il faut sauter dessus, quitte à passer pour un connaisseur. Le risque n'est pas trop grand, Marco Simone est consultant.

Visiblement, le lobbying, ça marche. Le multirécidiviste Christian Jeanpierre n'attendait que l'entrée en jeu d'Anthony Mounier à Munich pour le propulser meilleur joueur de L1. Il n'avait pas autant célébré l'entrée d'un remplaçant depuis Bafé Gomis à l'Euro. Larqué, entre deux pipes, a transformé Benzema en roi du café-crème. C'est bien? mais ça fait 0 but.

Kita déprimer, entraînons les arbitres

Malheureusement, Lyon a déjà de l'avance. Le moustachu prévoierait déjà une conférence de presse pour expliquer que Lyon n'a jamais eu une équipe aussi forte. Mais Aulas n'a même pas osé le dire cette saison, par peur de rouler une Puel à la femme de Fred. La Ligue 1 serait donc un championnat faible, où Lens serait européen avec la même équipe qu'en L2 ? Toulouse, qui joue en L2 depuis mai, est déjà 2e en ayant perdu son meilleur élément (Elmander, arraché par Bolton au nez et à la barbe des plus grands). Ca explique Grenoble. Par contre, rien n'explique Nantes. C'est ça aussi la Ligue 1.

Mais le grand spectacle, cette année, se passe en dehors des terrains. Les arbitres ont beau être de remarquables communicants, la médiatisation dont ils jouissent ferait pâlir n'importe quel ancien de Nice People. Thiriez n'hésite plus à les féliciter en public, ce qui n'est jamais bon signe. Les acteurs sont tellement bons que la mise en scène devient indispensable, doivent penser Jean-Charles Cailleux et son assistant. Depuis Lyon-Nice, Robert Wurtz est jaloux, Intervilles c'est devenu ringard. Ah bon ?

Domenech show, saison 5, épisode 3, Roumanie-France, : Domenech a eu show

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Il lui fallait 5 points en trois matches, il en a 4. Il a perdu contre le Kazakhstan et fait match nul contre le Lichtenstein. Même Escalettes n’en veut plus. Il faut pourtant conserver le Domenech show à l’antenne. Mode d’emploi.

Jamais une émission de real-tv n’était allée assez aussi loin dans le trash. Domenech le sait, il vient réaliser un truc énorme. Placer deux de ses trois derniers matches à la tête des Bleus dans le Flop 5 des pires rencontres tricolores hors phases finales : la marque des géants. Et en plus, ça passe comme une lettre à La Poste. Mieux, il en ressort grandit. Le père Noël a été le premier à dégainer samedi soir. Le Graët a bien fait comprendre qu’il n’y a aucune raison de supprimer le sélectionneur après une telle prestation. Plus c’est gros, plus ça passe. C’est la règle d’or du Domenech show depuis plus de 4 ans. Noël a bien raison, Olivier Sauton n’aurait pas dit mieux. 2-0 au bout de 20 minutes, même Henri Michel ne s’était pas permis ça face à Chypre pour son dernier récital d’Octobre. Terminer par un match nul, Domenech a prouvé qu’il était au moins de la même trempe. Houiller a revu son bilan à la hausse, lui au moins il menait face à Israël et la Bulgarie avant de conclure son petit Chelem d’automne. D’accord, la fin est plus désastreuse que celles de ses collègues, mais était-ce vraiment l’Azerbaïdjan en face ?

Il n’y a que la presse, avec une éthique qui l’honore, qui n’a pas remarqué ce que Domenech a vu tout de suite : la Roumanie de samedi valait largement le dernier but de Papin en équipe de France ou un doublé de Leboeuf. Le journal L’Equipe a aimé, tant mieux, c’est son rôle, la presse à scandale aime aussi Secret Story. Voici le troisième épisode de la cinquième saison du Domenech show.

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Football, Domenech show : Trappe de fin

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Thiriez ne parle plus, Escalettes est introuvable, même la buvette du FC Port-Feugarolles n’a plus de nouvelles. Le feuilleton le plus médiatisé de l'histoire du PAF pourrait bientôt une nouvelle fois prendre fin, la faute à une cinquième saison un peu faiblarde. La production ne sait plus quoi inventer. L'acteur principal non plus.

On imagine déjà Christophe Rocancourt ému sur un plateau en voyant son idole, face à un Christian Jeanpierre qui n’en a rien à foutre, comme de Gilardi et Albaladejo. La soirée d’adieux à Raymond Domenech est déjà dans les cartons. Mais les réjouissances seront pour plus tard. La fin de cycle avait été baclée par Roger Lemerre : courser les journalistes sans fusil, c’est une faute de goût. Santini était définitivement une erreur de casting. Avec Domenech, le foot français retrouve son lustre d’antan : Houiller attend de remettre son survet' dédicacé par Kostadinov depuis 15 ans déjà, l'encre n'a pourtant pas encore fini de sécher.

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Football, Cinéma : Trafic d’incompétence

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Durant près de 4 ans, ils ont infiltré les coulisses du Domenech Show. Aujourd'hui, alors que s'ouvre le procès du football français, ils choisissent de parler. Bientôt dans les salles.

La France n'a plus d'équipe nationale, plus de clubs, plus que Ribery et Benzema, mais ils jouent dans des équipes pourries. Comment a-t-on pu en arriver là ? Un élément de réponse, cher à David Pujadas, a été livré cette semaine, comme d'habitude par deux types que tout oppose. Danny Glover et Mel Gibson, Eddy Murphy et Nick Nolte, Belle et Sébastien, Adisson et Forgues n'ont qu'à bien se tenir. 

L'un, dit « le muet », est une petite frappe marseillaise, taiseux et violent, mais surdoué. L'autre, « le crâneur », est un Stéphanois Lyonnais peu charismatique, beau gosse et grande gueule, assez médiocre. Ensemble, ils ont donc infiltré une des plus terribles mafias encore en activité : le foot français.

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Football, Ligue des Champions : La tête dans le Cluj

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Le Vestiaire ne voulait pas avoir raison, une fois de plus, il en est pour son expertise, à regret. Vincent Laban, lui, est rentré dans l’histoire.

N’allez pas stupidement croire que les groupes étaient trop faciles. Certes, il y avait la Fiorentina, probable futur champion d’Europe, un jour peut-être. Certes, il y avait Chelsea, accroché par le grand Cluj. Certes, il y avait Rome, qui pourrait bien être la révélation de l’Intertoto la saison prochaine. Certes, il y avait l’Atletico, Torres joue à Liverpool. Le constat est évident, même Pierre Menès pourrait le faire : la France, après deux matches, a les clubs champions les plus nuls d’Europe. L’OM y ajoute Hilton, Erbate et Zubar pour faire le malin, comme d’habitude. Ca va finir par énerver Givet.

Les poteaux étaient carrés

Evidemment, conteste Thiriez, les Français ne sont pas ridicules dans le jeu, excepté Lyon, au niveau si catastrophique qu’Aulas verrait bien l’avenir en Blanc. Bordeaux et même Marseille (hors défense) ont été largement au-dessus de leurs adversaires du soir. Le french kiss a fait des français d’incorrigibles romantiques : on s’approche de l’exploit, mais on ne conclue qu’une fois par décade. L’exploit en question a bien eu lieu, il est triple, même Cibulkova n’a pas connu ça avec Monfils :  un nul contre des Allemands précis comme un penalty de Sauzée, une bonne mi-temps contre un club italien et donner moins de deux buts par match à son adversaire. Hélas, c’est un cliché plus connu encore que la femme de Fred, le haut niveau, c’est surtout dans la tête, même si on se fait voler de temps en temps. Là par contre, Lyon se démarque.

On pourra toujours regretter que Blanc ait pu aligner Henrique, preuve qu’il y a encore des champions qui ne lisent pas Le Vestiaire, à part ça, le futur sélectionneur pourra quitter Bordeaux l’esprit tranquille. Ce qu’on pourra surtout regretter, c’est que Bordeaux ne sache toujours pas composer avec un environnement nuisible. Chalmé et Jurietti ont tellement passé de temps à jouer à Cyril Rool qu’ils n’ont probablement pas vu les deuxième et troisième buts romains. L’injustice est incontestablen mais c’était déjà arrivé, et ça conduit toujours à la défaite. Sauf pour Lyon ,qui ferait bien d’organiser des séminaires sur la question. Blanc a dû apprécier l’orgueil de ses joueurs : son expulsion avait-elle empêché Leboeuf de jouer France-Brésil ? Dans ces cas là, mieux valait garder l’ambition à la maison. Et si Ricardo revenait au mercato ?

Pendant ce temps-là, Nancy doit se choisir un sport. Comme Steve Marlet.

Football, Ligue des Champions : Un point qui fait bien ch…

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Le FC Hollywood a fait son grand retour hier à l'Allianz Arena. Lyon y a récolté un nul et tout le monde est content : Thiriez a fait un sacré boulot. L'Equipe peut se laisser aller. 

Le Vestiaire mettait en doute les chances lyonnaises de figurer en 8e de finale cette saison en Ligue des Champions. C'était sans compter sur le tirage au sort. L'OL figure dans la poule la moins relevée depuis ses débuts chez les grands, ou depuis Maribor et Bernard Lacombe pour les puristes. Pourtant, avec deux points, le champion de France est loin d'être encore qualifié et le déplacement à Bucarest fait trembler jusqu'à Domenech. On le comprend : les Roumains ont obtenu le 0-0 à Florence et restent sur un titre en C1 en 1986. Heureusement, Duckadam n'est plus là.

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Football, La Légende : Pascal, la fin du no

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Bordeaux et Saint-Etienne porteront ce soir un crêpe noir pour Pascal Feindouno, en hommage à Patrick Montel.

Il était Guinéen et voulait jouer au foot professionnel. Enfin, c'est ce qu'ont cru ses entraîneurs, à commencer par Elie Baup, même prêt à biser Michel Pavon un soir de mai 1999. Il y avait de quoi, le petit Guinéen avait fait des miracles : inscrire le but du 3-2, offrir le titre et inciter Baup à faire rentrer Bruno Da Rocha.

Mais l'état de grâce n'a pas duré, même si Aimé Jacquet lui trouva beaucoup de talent en Ligue des Champions. C'était contre Willem 2 Tilburg et Jean-Chritophe Rouvière était titulaire. Un départ à Lorient, une amitié sur et en dehors du terrain avec Jean-Claude Darcheville, des passages dans C José et avec Paganelli, peu de carrières y résistent.

Parti à Saint-Etienne pour franchir un cap, il fait taire tout le monde quand une rumeur insistante l'envoie à Toulouse, deux ans plus tard. Mais il reste, attend sagement que France 2 acquiert les droits télé. Patrick Montel le surnomme le « Magicien », s'étonne qu'aucun grand club ne s'intéresse à lui, c'est l'apogée. Par fidélité, il avait commis l'erreur de ne pas partir dans le Golfe dès l'été 2007. Il passe l'hiver dernier à la CAN au Ghana et comprend qu'il n'a plus de temps à perdre, surtout que Schwarzenegger prèfère les cantines qataries au Casino de Geoffroy Guichard. Son dernier but en Coupe d'Europe restera donc la propriété de l'Hapoël Tel Aviv. Il voulait juste jouer au foot.

La Légende des îles, Football : Who’s Bade (2/2)

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Le Vestiaire vous propose une nouvelle série de légendes sur les sportifs des DOM-TOM. Suite aujourd'hui de l'île de La Réunion avec les restes de Jean-Pierre Bade.

De retour dans son île dans le plus strict anonymat après une carrière abyssale, Claude Barnabet occupant le haut de l’affiche, JPB décida de donner une autre orientation à sa carrière. Fini d’être un Arnold et Willy, Jean-Pierre allait devenir Monsieur Bade.

Sa chance, devenir l’entraîneur de la meilleure équipe de l’île : la Saint-Pierroise, la Saint-Louisienne et enfin, depuis cinq ans, le Tampon (ce n’est pas un jeu de mots). Ça ne vous dit rien mais c’est comme si Charles-Edouard Corridor était devenu l’entraîneur du Saint-Etienne des années 70 puis de l’OM 1993 et enfin de l’OL depuis 2002.

J.-P. a glané ses talents d’entraîneur du riche par une méthode très stricte : entraînements deux fois par jour, à 6 heures du matin et à 18 heures sept jours sur sept, colères noires et retenues sur salaire à la moindre défaite. S’il avait dû se coacher comme joueur, il ne roulerait surement pas en BMW de luxe à l’heure actuelle. Tout ça pour un championnat digne du CFA2.

Aujourd’hui, ironie du sort, c’est Claude Barrabé qui vient lui quémander du travail, car être adjoint d’Eric Cantona en équipe de France de Beach ne lui permet pas de faire le beau sur la plage. Bade tient sa revanche. Il a laissé son costume de jeune puceau pour celui du parrain du football réunionnais. Mais quand on lui demande pourquoi, avec son palmarès local, il ne pourrait pas tenter sa chance dans le football professionnel, Jean-Pierre reprend ses yeux de jeune précoce et ses éternelles éliminations en 8e tour de Coupe de France refont surface. Mieux vaut être prophète en son pays.

La Légende des îles, Football : I’m Bade, I’m Bade (1/2)

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Le Vestiaire vous propose une nouvelle série de légendes sur les sportifs des DOM-TOM. Place aujourd'hui à la Réunion avec un Jean-Pierre Bade coupé en deux.

Le port altier, un brin dépressif, Jean-Pierre Bade passait tout à fait inaperçu. D'un caractère entier ou au moins à moitié, il ne cessera, tout au long de sa carrière, son combat contre le haut-niveau. Amoureux transi, il déchargeait souvent dans les toilettes de Bollaert en pensant à la Coupe de France. Celle-ci ne goûtant que peu ses méthodes salissantes, préféra l'éconduire par trois fois (86, 87 et 90) au moment de conclure. D'une insolente discrétion, l'important était pour lui de ne pas s'imposer. Une règle qu'il suivra à la lettre : entre 84 et 90, il connaîtra six clubs. Cerise sur le badaut, comme la totalité des joueurs de sa génération, il croisa l'équipe de France. Espoir ou A' certes, mais on disait équipe de France. Et pour un Réunionnais, ça voulait vraiment dire quelque chose. Quoi exactement ? « Demandez à Claude Barrabé », répondait-il comme une boutade. Il était drôle Jean-Pierre. Evidemment, il jouait défenseur. Mais que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir. Lui n'avait rien.

Football, Ligue des Champions : Jeanpierre Mariole

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Le Vestiaire l’avait senti, la forme bordelaise était un heureux présage pour la Ligue des Champions. C'était pas bien compliqué à deviner. Heureusement, Makélélé n’est plus à Chelsea.

Un an après, Rafael Benitez a hésité. Gerrard d’entrée ou Benayoun suffirait-il ? L’OM serait-il celui de Valbuena (0-1) ou celui de Cissé (4-0) ? Une mi-temps a suffi à répondre, Domenech n’a pu s’empêcher d’envoyer un SMS à Mankowski pour évoquer Mexès. Le but sublime signé Cheyrou – Cana n’a rien à voir là-dedans – a été fêté comme il se doit par l’axe défensif marseillais. Liverpool a marqué deux buts sur sa seule action construite de la première mi-temps. Un record. M’Bami avait œuvré le premier, mais la course au Ballon d’Or se précise. Alors, Zubar a défendu un ballon aérien comme le défenseur binoclard titulaire en foot entreprise pour faire le nombre. Le Vestiaire l’avait déjà dit, Marseille a de grosses qualités pour ennuyer les grosses équipes et de gros défauts pour ne pas gagner. Hilton était titulaire ?

Bordeaux miné

Laurent Blanc avait bien ri en se revoyant vanter les qualités nantaises il y a un mois. Scolari lui a évité cet affront, devant un public surpris : on ne lui avait pas dit que Bordeaux était l’équipe grecque de service. Marquage, ligne de hors jeu, pressing, passes, buts d’Anelka et surtout Malouda, la séance vidéo sera instructive. Le passage vers le haut niveau commençait cet été, nous l'avions rappelé et bizarrement Paris et Lille ne jouent pas la C1. Wendel et Fernando n’en sont pas revenus. Desailly a bien essayé de masquer que la branlée lui faisait plaisir, il n’a pas pu jusqu’au bout. Et si Thiriez avait vu trop haut ?

La résurrection du Christian 2

Christian aime le football et sait faire partager son suspense aux telespectateurs: « Juste après le match vous retrouverez Appel d'urgence de Carole Rousseau. Ses équipes ont passé deux mois aux Halles, le centre névralgique. » C'est pas de sa faute, c'était écrit sur sa fiche. Quand Taiwo controle et envoie le ballon à 3m, puis frappe mollement au but, Christian est amoureux : « Le contrôle, Taiwo, olalala. Pour le coup, Taiwo c'était bien vu. » Larqué a bien vu que Taiwo a frappé dans la terre et va même jusqu'à le constater.

Christian qui a vu l'arrêt de Mandanda et les zéro balles de but marseillaises de la seconde mi temps, jette un oeil sur le score qui indique 2-1 pour Liverpool:  « C'est peut-être le tournant du match… » Puis, à 7 minutes de la fin, Christian, qui a de l'expérience, se demande si Marseille peut l'emporter. Et lorsque le ballon prend la direction de la touche Christian n'en démord pas : « Il y a la place pour faire quelque chose. » Et si l'arbitre siffle les trois coups, Christian, qui connaît les règlements, est catégorique : Marseille ne prendra même pas 1 point.

Pendant ce temps-là, Lequipe.fr parlait vers 20h30 du 4-2-3-1 sécurisant de Bordeaux. L'Atletico avait mieux pour ne pas prendre de but:  mettre Coupet dehors. Et Canal en a profité pour se foutre de sa gueule.

Football, Ligue 1, Lyon : Le parrain des animaux

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A l'occasion de cette ultime journée de championnat, Lyon a conquis son 8e titre consécutif. Diouf et Blanc ont la curieuse impression qu'Aulas leur Bez la gueule. Le Vestiaire s'est trompé et suspend sa rubrique Ligue 1.

L'OL savait tuer l'adversaire et l'enjeu. Il a franchi hier un pas historique en dominant Nice (3-2). Ravanelli, devant sa télé, en a versé une larme : il n'avait jamais vu une si belle oeuvre. A tel point que l'on passe aujourd'hui sous silence le premier coup franc inexistant obtenu par Juninho pour le 1-2. Tout le monde préfère rendre hommage au Lépine picard, qui vient de résoudre les soucis de vocation de l'arbitrage : on supprime les juges de touche. Vexé, celui-ci a fait du zèle en fin de match. On n'avait pas vu tel concours de circonstances depuis que Jacques Glassman offrit une villa à madame au début des années 90. Christophe Robert était jaloux, mais maintenant il a son jorky club. C'est malheureux pour les Niçois, le hasard ne prévient pas quand il frappe.

Rémyniscence

Dans les alcôves de Gerland, la Task Force a en tout cas pu entendre la clameur du stade vers 21 heures. Et se réjouir doublement : l'ogre lyonnais est prêt pour les joutes européennes et peut s'y concentrer exclusivement. L'OL n'a plus à se soucier du titre de champion de France. Thiriez, fraîchement réélu et félicité comme il se doit par Jean-Michel Aulas, a dû apprécier le spectacle. Le buffet était bon, de toute façon Antonetti n'avait que des sandwiches au pâté. Loïc Rémy, que Le Vestiaire a pu moquer à l'occasion, n'est en tout cas pas le plus idiot : il souhaite revenir à Lyon par la grande porte et fait ce qu'il faut pour.

Pendant ce temps-là, Bordeaux a accroché le futur champion d'Europe avec une défense encore plus perméable. Blanc peut être serein : le déplacement à Chelsea ne peut être qu'une formalité. Gasquet, lui, est tombé dans le piège Moya. Le conseil d'administration du Vestiaire doit statuer sur la fermeture du blog.

Football, Domenech Show : Tapie End

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La pression de l'audimat ne pardonne pas. L'émission la plus regardée de l'histoire de la téléréalité ne pouvait pas s'arrêter comme ça. Si les résultats ne rapportent rien, si les matches font chier tout le monde, au moins il restera Domenech pour faire le spectacle. Voici la cinquième saison du Domenech Show.

Souvenez-vous des épisodes précédents, le Domenech Show s'était terminé dans l'euphorie d'une nouvelle humiliation générale pour le football français et Estelle Denis. Raymond Domenech, scénariste, acteur et réalisateur du spectacle devait tirer sa révérence avec un gros chèque pour bons et loyaux services rendus à ses producteurs. C'était sans compter sur ses producteurs, justement. D'une avidité sans limite et face à l'influence grandissante prise par Secret Story dans le reality show, Jacquet et Escalettes vont orchestrer le grand retour du programme favori des Français.

Pour ce faire, les rescapés du naufrage européen apportent leur soutien sans réserve à leur créateur. Ce n'est pas une surprise, ils connaissent eux aussi parfaitement les rouages de la télé. Même Govou, sur le point de ne pas recevoir d'offre de Tottenham, sait qu'il faut lécher papa pour découvrir la Suède. Mais tout n'est pas si simple, car l'ancienne équipe de production, qui faisait elle une vraie émission de service public avec des victoires et des trophées, veut récupérer le bébé. C'est finalement le concepteur original du projet qui va trancher : Michel Platini.

Chypre au vinaigre

L'inventeur du football en France est lucide, il conseille de garder Domenech. L'objectif est ambitieux : pour lui, virer le sélectionneur en plein éliminatoires provoquera probablement la plus forte audience de tous les temps. Platini sait comment ne pas gagner, il faut lui faire confiance. En 1988, il avait lui même succédé à Henri Michel en pleine errance chypriote  et avait fait aussi bien, avant de réaliser un Euro 92 pas dégueulasse pour lancer ensuite Gérard Houiller. Sur un terrain parfaitement préparé, ce dernier n'eut plus qu'à ne pas sortir premier d'un groupe avec la Bulgarie et Israël comme plus féroce adversité. Le Conseil fédéral de reconduction se déroule sans anicroche. Escalettes n'a rien aimé de Domenech et veut qu'il change tout. Les différents représentants du foot amateur lui bricolent alors une espèce de tutelle dirigée par… Gérard Houiller. Fameux. Dominique Grimaud voulait même carrément que ce dernier reprenne l'équipe : de la trash-tv comme on n'en fait plus. Dominique Grimaud n'est pas à la Fédé, il n'est que chroniqueur dans 100% foot. C'est dans cette même émission que sera également jetée en pature l'idée d'un autre recours : Alain Boghossian. Quand l'histoire repasse les plats, c'est Ginola qui se permet cette audace. Il est malin, David. Il sait que personne n'aurait pensé à Boghossian. L'ancien criminel a raison. Bogho c'était un joueur sans épaisseur dont on se souvient à peine, et surtout il n'a jamais entraîné : c'est le candidat idéal. L'occasion est trop belle, Alain B. est catapulté adjoint de Domenech. Un débutant et un incompétent, le duo est magique. Mais il reste un doute sur la capacité de Raymond à franchir les limites imposées. Escalettes est inquiet, il ne le sera pas longtemps…

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Football, Autriche-France, Domenech : AdVienne que pourri

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Raymond Domenech a eu des impressions, David Astorga croit au scoop. Govou, lui, continue de porter le numéro 10.

On aimerait croire que la France de l'Euro est encore là. Mais celle-là aussi est morte. La performance de haut vol offerte par les Bleus a de quoi conforter Le Vestiaire. L'axe central est une garantie pour l'avenir, Mexès s'est enfin mis au niveau du Gallas d'Arsenal. Mourinho a signé à l'Inter, bizarrement William n'est plus le premier joueur qu'il met dans son équipe. Autre bonne nouvelle, sans son maître à jouer Ribéry, la France est moins prévisible. La défense autrichienne n'y a vu que du feu : Benzema et Henry ont tenté à tour de rôle de dribbler la moitié de l'équipe. Grâce à Govou, Sagna est beaucoup monté, le drapeau de l'arbitre de touche aussi. Nasri est encore resté 4 minutes sur le terrain. Toulalan est bien le nouveau Deschamps, surtout ses frappes de 30 m. 

Acide reconduction

Christian Jeanpierre a immédiatement appelé Thierry Roland pour savoir ce qui était arrivé à Henri Michel après Chypre-France et surtout si Houiller pouvait légalement redevenir sélectionneur. Comme Wenger, il y croyait pourtant dur avant le match : l'équipe alignée avait de l'expérience. Et pour cause : Gallas, Evra, Toulalan, Diarra, Govou, Nasri, Benzema, Henry faisaient partie de l'épopée suisse. 8 sur 10 hors gardien et une performance au-delà des espoirs les plus fous entrevus pendant l'Euro. Les mêmes sont là. Au-dessus, on ne trouve plus que Benzema et Henry, quand celui-ci ne sent pas ses rhumatismes. Le Vestiaire avait encore vu juste, la France sans numéro 10 n'est capable de rien. Nasri peut lever le doigt en sautillant, il est trop petit. Il reste Ribéry, qui n'a sauvé ni la nation, ni son genou à l'Euro.

Tomber dans les Escalettes

Thuram, lui, est parti et Le Vestiaire officialise ses regrets. Les créations Domenech font en tout cas honneur à son jubilé : Lassana Diarra rappelle Makélélé, mais celui de Brest. Depuis qu'il joue avec lui, Toulalan est mauvais, il va bientôt le surnommer Emerse Faé. Anelka est rentré en cours de match, pour finir le travail. Que pouvait-on espérer ? La dernière fois qu'on l'a vu bon, c'était un jour fameux aux Antilles, Abidal s'était blessé. Escalettes doit apprécier le renouveau : Govou a le droit de parler en conférence de presse. Et si c'était lui qui faisait office de Boghoss ? La feuille de match d'Autriche-France est à garder précieusement pour les collectionneurs, nul doute qu'elle trouvera une bonne place à côté des cartes Panini de Papin et Canto, la génération plus jaunie que dorée. Platini l'avait façonnée car la France voulait garder son numero 10, même en costard sur le banc. Sa carrière d'entraîneur parle pour lui. Escalettes n'est pas si loin de penser que Zidane est très élégant en costume.

Pendant ce temps-là, Domenech est au-dessus de tout soupçon. Il fait son boulot comme il l'a toujours fait. Il n'avait rien fait pour être mis là, il n'a rien fait non plus pour qu'on le prolonge. Qu'en pensent les présidents de district ?

Football, Ligue 1, Nantes : M’Baup

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Le technicien continue son tour de France des clubs. Il arrive à Nantes en terrain conquis : même le nouveau Le Dizet a jugé qu'une telle tentation, ça cache quelque chose. 

L'entraîneur à la voix d'un Alf bigourdan n'a toujours pas de poil sur le caillou. C'est à peu près la seule certitude qui accompagne la venue d'Elie Baup à Nantes. Son seul rapport avec le FCN est une carrière hommage à Reynald Denoueix : débuts à la formation puis une tendance à ne pas confirmer les bonnes saisons (à Bordeaux, Saint-Etienne puis Toulouse) jusqu'à se faire virer. Guy Lacombe n'a rien à lui envier, même s'il est passé à Nantes. Un sacré chantier l'attend : confirmer à Mareval qu'entre le stage UNFP 2007 et ce début de saison, il a bien été joueur de foot, ou apprendre à défendre à Guirane N'Daw, l'ancien défenseur de Sochaux. Le chef d'oeuvre manceau sera un bon livre de chevet, Houellebecq n'a pas réussi à faire aussi complexe. Ses compétences sont reconnues, mais l'intrus Blazevic a bien été demi-finaliste du Mondial avec le képi du gendarme Nivelle sur la tête sans réussir à Nantes. Il est vrai que ça ne l'empêche pas de dire des conneries.

Betty Baup

Baup sera donc le premier entraîneur hors sérail à intégrer le FC Nantes depuis Blazevic. Le bon président d'alors, Max Bouyer, en est mort, les rêves de Coupe d'Europe de Jean Clerfeuille aussi. Rompre avec les habitudes est certes devenu nécessaire : la filiation nantaise frôlait les affres de la consanguinité. Luttes de pouvoir, choix judicieux comme le départ du recruteur Guy Hillion, les écharpes de Guy Scherrer ou la cession du club à la hâte à la Socpresse. Voilà que le crépi du centre de formation était à refaire au bout de cinq ans. Saccomano, bien avisé, déclarera au lendemain du titre de 2001 à un auditeur nantais : « Que voulez-vous qu'on vous dise ? Nantes ne fait pas d'histoire, c'est un club bien géré ! Merci de votre appel. » On connaît la suite, les dirigeants de RTL un peu moins, LCI a enfin compris.

En peu de temps, le jeu à la nantaise est passé d'une antienne de vieux réacs nostalgiques à l'oeuvre périmée du démon qu'il faut éradiquer. La vérité se trouve au milieu, comme aime le rappeler la femme de Fred. L'ignorer est criminel, c'est ce qui se passe depuis cinq ans, avec des méthodes différents. Nantes était un club à part, qui a tourné progressivement le dos à ses méthodes de formation d'entraîneur, de conception de football, de dialogue entre équipes de jeunes et seniors et d'apéros dans le bureau de Budzinsky. Nantes est devenu un club comme les autres. L'arrivée de Baup en est une étape supplémentaire. Vivement que Troussier débarque.

Pourtant, un club comme un autre accepterait-il que le premier Brésilien à revêtir son maillot soit le plus mauvais de l'Histoire ? Pendant ce temps-là, Charles Devineau repense à la Ligue des Champions dans le vestiaire du SO Cholet.