Bayern Munich : Tailler un Pep

Heynckes avait trouvé comment détruire le jeu du Barça. Son successeur a donc décidé de recréer le Barça au Bayern. Alors, il est con Guardiola ou juste nul ? Il faudrait poser la question à ceux qui sont venus le chercher.

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Et si tout ça n’avait été qu’un rêve ? C’était il y a 4 mois à peine, se produisait devant nous la plus belle équipe depuis que Jules Rimet a commencé à nous faire chier avec son sport joué par des débiles devant des débiles et on ne dit pas ça que pour Thauvin, Pierre Ménès et Antoine de Caunes. On ne vous dira pas qui est quoi.

Bref cette équipe avait fessé cul nu le nain le plus connu du monde après Passe-Partout et ses copains pas les plus fidèles du monde même s’ils se tapent des bombasses. On se prenait alors à fantasmer une domination de plusieurs milliards d’années comme même Goebbels n’en aurait pas imaginé. C’est alors qu’à mi-saison les dirigeants ont eu l’idée de recruter le type le plus réputé pour animer les soirées munichoises où il n’y aurait ni bières, ni putes. Pourquoi ne pas faire manger de la paella à un Allemand tant qu’on y est. Sur le papier l’idée n’était pas bête puisque désormais les Allemands ne portent la moustache qu’en présence du prince Harry ou de Max Mosley. L’idée est devenue encore moins bête quand le Grand Journal a remplacé Denisot par de Caunes. Le problème c’est que le Grand Bayern et le Grand Journal ont été créés par Denisot et Heynckes, ou l’inverse. Même si l’un des deux était mourant. Une fois de plus on ne vous dira pas qui est quoi.

De Caunes et Guardiola avaient donc laissé un souvenir indélébile remportant match après match leurs lettres de noblesse et l’un des deux n’a même pas eu besoin de papa et maman pour devenir célèbre. Ils auraient pu en rester là, pour toujours inscrits dans la postérité de leur métier. Mais un siècle, voire un peu moins, après leurs exploits ils ont décidé d’y retourner. Et ça fait mal. Car n’y l’un ni l’autre n’ont l’ADN de la mission qu’on leur a confiée. On ne parle pas politique quand on a joué dans les Deux papas et la maman avec Smaïn. On ne vient pas à Munich pour recruter Thiago Alcantara car Muller n’a pas le temps pour lui apprendre le foot.

Si Thiago Alcantara obtient en fin de saison le Ballon d’or que tout le monde lui promet, ce sera un cas sans précédent dans l’histoire du football : il n’était pas titulaire au Barça et en arrivant dans l’équipe qui a humilié le Barça, il s’imposerait et deviendrait le meilleur du monde, un cerveau qui comprend et fait seul ce que Kroos, Schweinsteiger, Gustavo et Javi Martinez font ensemble. On pourrait rajouter Tymoschuk mais la provoc a ses limites. Ah non elle n’en a pas : Luis Gustavo est parti pour faire de la place au petit prodige. En attendant Javi Martinez, qui aurait été trop grand pour intégrer la Masia. Ou alors pour jouer en défense centrale, tiens c’est une idée.

Ce qui devait arriver arriva : une Supercoupe perdue contre Dormtund en en prenant 4 alors que le Borussia avait eu à peine 4 occasions en finale de C1 il y a 3 mois. Et des premières journées de Bundesliga pas super. Tout cela n’est évidemment pas un hasard et tout cela a une explication technique un peu chiante qu’on ne vous livrera pas là : en gros, Pep a voulu reproduire au Bayern le jeu à la barcelonaise. Donc le milieu à trois c’est pas une bonne idée du tout. Et Guardiola est bien l’homme de la situation, le foot lui manquait, le reste aussi, et puis aussi les autres trucs. Enfin rien à voir avec une histoire d’image, d’ego et de pognon. En plus il a déjà appris l’allemand. Niederlage ça veut dire défaite ou échec, ça dépend du contexte.

Pendant ce temps-là, Guardiola n’a jamais été viré. Il paraît que tous les entraîneurs le sont un jour. Mais pas de regret : Jupp a pris sa retraite, ça ne servira à rien de le rappeler, même si tous les joueurs font une pétition pour rejouer comme avant.

Nantes-PSG : Cousu de fil Blanc

Une fois n’est pas coutume, c’est à deux et sans Margotton que le Vestiaire a observé en tribune l’affiche du dimanche soir de Ligue 1. Cette fois Loko a pas montré ses bijoux de famille.

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Sous son costume, il n’avait pas prévu de mettre de déodorant, il aurait dû. Car ça a quand même pué un bon moment. Laurent, persuadé d’être toujours ce grand requin Blanc qui faisait frémir les jeunes surfeurs de Chaban-Delmas, est revenu à Nantes. Il a de nouveau gagné mais se sentait-il aussi sûr de lui et de la sauvegarde de son emploi que la dernière fois, il y a quatre ans, quand un très beau jeune homme marquait même de la tête pour faire gagner Bordeaux ? Le buffet presse était le même, le Vestiaire était déjà là et Kader Boudaoud obtenait de France Télévision un Paris-Nantes en 1e classe pour venir chercher un sourire de Yoann Gourcuff.

Cette fois, le requin a sué jusqu’à la 75e minute, et encore plus en conférence de presse au moment d’expliquer pourquoi c’est Lavezzi qui a sauvé le PSG. Sauvé, parce que le PSG n’avait pas le choix, il devait gagner après deux nuls. Si l’on considère que l’objectif est un dernier carré de Ligue des Champions et que les joueurs sur la pelouse valent pas loin de 200 millions d’euros, même gagner ne suffisait pas. Il ne faut quand même pas trop écouter la nostalgie d’un jeune papa dans les tribunes venu en pensant revoir N’Doram comme il y a 18 ans, avec son propre papa qui parle toujours d’Henri Michel à la mi-temps comme il y a 40 ans. Émouvante mise en abyme, mais Nantes est un promu qui a fini 3e de Ligue 2, ça vaut pas grand-chose. Alors, aligner son équipe-type pour que ça ne fasse pas un pli et ne pas en coller 4, c’est un problème, surtout quand c’est trop facile pendant une demi-heure parce que l’adversaire joue le hors jeu à 40m de ses buts avec un libero vénézuélien, mais aussi un milieu américain et un attaquant serbe pisté par Lyon. Et encore, si Khelaifi entend que Der Zakarian a des regrets, ça va finir aux prudhommes avant fin août.

C’est un peu à cause de tous ces joueurs du tiers-monde du foot qu’Ibra a décidé de ne plus cacher qu’il s’emmerde à jouer ces matchs-là. Entendons-nous : il s’emmerde, mais il ne veut quand même pas qu’Ongenda les joue à sa place, et s’il peut foutre son poing dans la gueule de Cavani, il le fera rapidement : ça fait quand même quatre matchs sans but avec le Trophée des Champions. Ca ne lui arrive jamais en Ligue 1, juste en quarts de finale de C1 d’habitude. Le problème, c’est que la concurrence fait rage : Cavani aussi se met à marcher dès qu’il a marqué un but de plus qu’Ibra. Pastore ne courra de toute façon jamais un dimanche soir, et au bout d’un moment, Motta voit pas pourquoi il le ferait si les autres ne le font pas. Les options du requin sont les mêmes que pour Ancelotti : compter sur Matuidi et Lavezzi pour ça, et sur Thiago Silva et Sirigu pour limiter les conneries des autres derrière.

Pendant ce temps-là, le requin juge la victoire plus que précieuse face à une bonne équipe de Nantes. On dirait du Ancelotti. Sauf qu’Ancelotti était sûr qu’une fois en Ligue des Champions ses joueurs allaient courir.

Gourcuff : Les yeux de Gerland frits

Et s’il était revenu prouver à Grenier que c’est toujours lui le plus beau ?

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Le grand mystère du début de saison est partiellement levé. Pas celui sur l’imperméabilité lyonnaise, pas non plus celui sur la classe biberon lyonnaise, encore moins celui de Florian Maurice qui confie sa sérénité à RTL vingt minutes avant le match contre une « équipe espagnole que je ne connais pas très bien ». On ne va pas quand même pas s’intéresser à toutes les conneries qui circulent. A ce qu’on disait, les titularisations successives de Yoann Gourcuff n’en étaient plus une, il fallait trancher. Effectivement, ce n’en est pas une : il a bien sa place dans cette équipe. Pourtant il n’a pas tant changé, puisqu’à 0-2 il a retenté sa roulette suivie d’une accélération du défenseur adverse qui lui prend le ballon. Le génie est de retour.

Gourcuff a aussi, ou surtout, été le premier à frapper dans un match où Lyon n’a pas frappé. Di Meco ne s’y est pas trompé : « donne le ballon à Gourcuff et Grenier et ça ira ». Soit il n’a pas été entendu, soit il mériterait que plus personne ne l’entende jamais. Gourcuff a eu beaucoup de ballons, il a beaucoup combiné à 75m du but adverse en remettant en une touche à ses défenseurs, avec l’application de débutant qui ne l’a jamais quittée. Même avec Tiburce et le cameraman de Canal il le faisait. Il a couru partout, il a défendu, il a œuvré pour l’équipe, il a tiré des corners, ceux que Grenier lui a laissé. Il a aussi admiré en esthète qu’il est les putains de but de Griezmann et Seferovic, ça fait envie. Bref, avec son bilan, il peut regarder Malbranque dans les yeux. En fait, il peut regarder tous ses coéquipiers dans les yeux et en même temps les remercier d’être ce qu’ils sont. Grâce à eux, Gourcuff est de retour. Enfin il est plus blessé quoi.

Alors quelle est la meilleure option ? On le vend, on le garde ? On dit qu’on n’a jamais voulu le vendre ? Et pourquoi pas aller jusqu’à affirmer qu’à ce niveau il va retrouver les Bleus comme à chaque fois ? Sa cote est sans doute remontée de quelques millions d’anciens centimes ; il est vrai que son profil de meneur de jeu à l’ancienne, rapide face à des Niçois, doté d’une remarquable vision de jeu quand les Sochaliens lui laissent le temps de regarder le jeu, bon face à la seconde moitié de la Ligue 1, ça intéresse un paquet de club dont Arsenal sans aucun doute. En plus Karine Ferri doit adorer Londres. Zut Chamakh vient de partir à Crystal Palace.

Voilà pour Gourcuff. Bientôt on vous expliquera pourquoi il jouera l’Europa League.

OM, Baup : L’Elie miné

Une prolongation d’un an jusqu’en 2015, une revalorisation salariale. Comme d’autres avant lui, l’OM se frotte les mains d’avoir engagé cet entraîneur sans cheveu qui ne coûte pas tellement plus qu’une casquette au départ. Mais c’est après qu’il faut faire attention. Et c’est après que jamais personne n’a fait attention.

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Par notre spécialiste foot Jeff Charnier

Episode 1, à Saint-Etienne en 1994. C’est sans autre expérience que celle du centre de formation de Toulouse qu’Elie arrive dans le Forez. Mais il a déjà assez de bouteille pour être là quand Santini s’en va en 1994. Sa première année est un désastre mais le maintien de l’OM en D2 le sauve lui et l’ASSE, la seconde encore pire et il la finira avant les autres un soir de défaite à Gueugnon. De là, Elie va retenir que la première impression compte toujours.

Episode 2, à Bordeaux, saison 1997-98. Guy Stephan le prend avec lui comme adjoint au début de la saison 1997-98. Encore une fois Baup a de l’intuition puisqu’à Noël il faut trouver un remplaçant à Stephan. Elie lève la main. Se doute-t-il que Bernabia et Micoud le feront se rouler par terre au Parc un soir de mai 1999 ? Son titre de champion de France est un laisser-passer pour la suite de sa carrière, y compris à la télé. Moins pour son palmarès. Dans la foulée du titre, Dugarry et sa grande gueule reviennent pour terroriser les défenses de D1. Ils ne terroriseront que Baup et le parcours du club en Ligue des Champions, qui termine la seconde phase avec autant de buts encaissés qu’un club lituanien. Mais cela n’a déjà plus d’importance : Baup a déjà breveté son 4-4-2 avec les créateurs excentrés, et tant pis si ça s’annonce moins bien avec Ziani et Wilmots dans les années suivantes. La vérité est beaucoup plus simple : quand Wiltord et Pauleta sont dans une équipe avec un scapulaire, l’équipe avec un scapulaire marque des buts. C’est donc avec deux belles 4e places, une 6e, puis encore une 4e que Baup ne redécouvre pas la Ligue des Champions. Mais le passé ressurgit : son adjoint Michel Pavon finit par prendre sa place et lui devient entraîneur général du club, c’est-à-dire rien du tout. Comme il l’avait fait à Stephan en son temps, mais c’était pas une raison pour bien prendre la chose.

Il y avait pourtant une vie après Bordeaux. Elle l’a conduite à Saint-Etienne en 2004 pour l’épisode 3, là où sa carrière et ses limogeages avaient commencé. Nous sommes cinq jours après qu’Antonetti ait été remercié pour avoir fait remonter le club, il ne lui pardonnera jamais, mais qui aurait refusé de sauter sur une place libre ? Pas Baup qui s’y connaît en adaptation express. Saint-Etienne, promu, termine 6e, avec Zokora, Hellebuyck et Piquionne et Feindouno qu’il fait venir. La magie opère lors de la deuxième saison, comme toujours. Avec les mêmes joueurs plus Mazure et Helder Postiga, donc avec les mêmes joueurs, Saint-Etienne confirme par une 13e place pas si belle. Du coup il s’en va parce que le recrutement lui convenait pas.

Et coup de chance, il a mieux. Toulouse l’attire en 2006 pour l’épisode 4 et grâce à lui et Elmander qui marque but sur but, le Tef séduit jusqu’aux plus sceptiques supporters de Vic Bigorre. 3e, ça veut dire Ligue des Champions, mais en fait ça veut dire deux défaites au tour préliminaire contre Liverpool. Le charme agit encore, Toulouse remplace Elmander par Gignac qui est nul à chier et finit 17e avec une équipe renforcée. Ben oui pour la Ligue des Champions. C’est donc l’heure de s’en aller à un an de la fin de son contrat, donc avec une légère indemnité de départ, parce que le recrutement lui convient pas. Il restera en bon terme. Et lui qui a connu l’inverse, comment pourrait-il en vouloir à son adjoint ? Ce serait déplacé.

Voilà qui nous conduit à Nantes deux mois plus tard en septembre 2008, c’est l’épisode 5. Appelé au bout d’un mois après un licenciement, alors qu’il se trouvait fortuitement dans les parages, il attaque sa première saison comme une deuxième puisque sa nouvelle équipe est déjà sclérosée. Trop sans doute ; il n’allait quand même pas sauver le club. C’est l’effet Baup : la première impression du président est bonne, la dernière un peu moins. Une indemnité d’un an de contrat et quelques salaires de consultant plus tard, sans oublier les allocations, Marseille se profilait avec son contrat de deux ans. La deuxième année démarre. Et l’épisode 6 avec elle ?

En fait la carrière de Baup est une malencontreuse succession de mauvais concours de circonstances : les joueurs de foot prennent le melon après une bonne saison, ils veulent plus d’argent et de temps de jeu et ça finit par partir en couille. C’est quand même pas à l’entraîneur de gérer ça, il doit déjà faire l’équipe, préparer ses discours, monter une académie de gardiens avec Barthez et appeler ses avocats pour prendre des nouvelles des procédures en cours.

 

Falcao, la vérité (3/3) : Radamel, le Schtroumpf surcoté

Dans l’épisode précédent, Falcao avait éliminé Porto en huitième de finale de ligue des champions 2010. Le problème c’est qu’il jouait à Porto. En 2011, il a une chance d’éclore enfin au très haut niveau avec la Colombie en Copa America. 

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Tout le monde est là, Messi et Higuain, Neymar tout jeune, Robinho et Pato moins jeunes, Alexis Sanchez, et bien sûr le duo Forlan-Suarez qui va tout écraser sur son passage. Parmi tous ces notables du football, il faut être un grand pour se faire de la place : seuls Forlan et Suarez verront donc les demi-finales, ils verront même le trophée. Mais alors dans tout ça, où retrouver la star de la Ligue Europa, l’homme qui valait aussi cher que Cavani, le fameux Radamel Falcao ?

Comble de malchance, il est tombé dans la poule de l’Argentine mais comble de chance, l’attaque est composée de Messi et Higuain du coup la Colombie finit première. Et devinez qui offre la première place sur un doublé plein de sang-froid face à la grande Bolivie ? Un face-à-face lancé dans le dos de la défense, limite hors-jeu, et un péno, et voilà Falcao homme du match et la Colombie face au Pérou en quart.

Le Perou a fini troisième de son groupe, c’est ce qu’on appelle la repêche. La Colombie a donc un boulevard. On sait, vous nous voyez venir. Samedi 16 juillet 2011, il est 16h lorsque le stade Mario-Kempes du nom d’un vrai grand joueur argentin, découvre Juan Vargas, 27 ans, alternant entre Catane, le Genoa et la Fiorentina. Il était même peut-être l’idole de Benjamin de l’Ecole des champions. En tout cas c’est un fameux Péruvien qui sera même élu homme du match. Mais pourquoi c’est pas Falcao ? Mais parce qu’il a tout chié dont un penalty. Voici la vidéo qui l’atteste. On a même en stock le commentaire de As qui le raconte. Combien de passes ratées, de tirs manqués, de fautes commises, de hors-jeu parfaitement accomplis ? On va pas faire le boulot à chaque fois à votre place. Vous avez qu’à compter.

Et après tout on s’en fout, Monaco ne joue ni la Ligue des Champions, ni la Copa America. La Ligue 1 devrait bien lui aller même s’il y a Ibra et Cavani. Par contre on peut quand même se dire que le niveau des meilleurs buteurs ne vole plus si haut si on se base que sur cela. Mais c’est peut-être des conneries puisqu’il n’y a ni Messi, ni Cristiano.

Et il y a même un épisode bonus ici

Falcao, la vérité (2/3) : Radamel, le Schtroumpf surcoté

Dans l’épisode précédent, wikipedia nous révélait fièrement que Falcao vedette naissante du football mondial, portugais et surtout colombien allait marquer 4 buts en 8 matchs au cours de sa première ligue des champions en 2010. 8 matchs, cela envoie en huitièmes, pas plus. Sauf s’il n’a pas joué tous les matchs. Alors grâce à sa star, Porto a-t-il réédité son exploit victorieux de 2003 ? Ou à cause de sa star s’est-il fait humilier?

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Pour le savoir, flashback vers le 17 février 2010. Pour un huitième de finale de Ligue des Champions plein de promesses. Porto a eu un tirage plutôt facile, ils auraient pu prendre Bordeaux, Barcelone, Lyon ou même le Real, mais c’est Arsenal qui ne fout plus rien depuis 6 ans qui se présente. On ne dit pas ça pour vous orienter dans votre lecture mais parce que d’une part c’est vrai, et  que d’autre part les Portugais vont s’imposer au match aller. Et grâce à qui ? Falcao bien-sûr, sur un formidable passement de jambe redoublé d’un une-deux avec lui-même.

En vrai, c’est sur une action ultra litigieuse où ce bon gros Campbell remet en retrait à son gardien qui prend la balle à la main. Un coup franc dans la surface rapidement joué et Falcao pousse la balle dans le but vide. La preuve. Quoiqu’il en soit, Porto est presque en quart, notre héros est décisif et c’est ce qui compte, même s’il est transparent de bout en bout. De là à croire que l’enjeu est un peu trop lourd pour lui, il faut attendre le retour pour en être certain. Un indice peut tout de même nous mettre sur la voie : c’est son quatrième but sur les quatre qu’il marquera cette année là. Il faut donc attendre trois semaines pour découvrir que Falcao n’est pas si grand qu’on le croit et c’est Bendtner qui va se charger de nous le rappeler, avec l’aide d’Eboué, de Nasri et un peu du fameux site Internet de l’UEFA :

83 Coup franc suite à une faute de Vermaelen (Arsenal) sur Falcao (Porto). 77 Falcao (Porto) voit son tir bloqué par le gardien. 73 Faute de Falcao (Porto) sur Eboué (Arsenal). 68 Falcao (Porto) manque le cadre. 54 Falcao (Porto) tire au but. 40 Coup franc suite à une faute de Vermaelen (Arsenal) sur Falcao (Porto). 38 Coup franc suite à une faute de Vermaelen (Arsenal) sur Falcao (Porto). 29 L’arbitre signale une position de hors-jeu de Falcao (Porto). 28 Faute de Falcao (Porto) sur Campbell (Arsenal).Yellow Card24 Carton jaune pour Falcao (Porto). 24 Faute de Falcao (Porto) sur Song (Arsenal). 20 Falcao (Porto) voit son tir bloqué par le gardien. 20 Falcao (Porto) voit son tir bloqué par le gardien. 3 Faute de Falcao (Porto) sur Song (Arsenal).

 

On a donc beaucoup parlé de Falcao ce soir-là mais surtout pour dire qu’il n’avait fait que de la merde. Pour résumer, quand Falcao tombe sur une défense qui défend, il est soudainement moins souverain. Au passage Arsenal se qualifie de justesse 5-0. Porto est dehors et ira tranquillement gagner la Ligue Europa un peu plus taillée pour elle et pour Falcao qui y marquera presque un but par minute. De quoi ne pas lui faire regretter le haut-niveau. Mais le haut-niveau, Falcao va quand même le retrouver, certes une seule fois, mais une fois ça permet de confirmer ou d’infirmer certaines théories.

 

En 2011, Falcao joue la Copa America, la compétition la plus importante pour un latino. Emmènera-t-il la Colombie au titre ? Ou bien se plantera-t-il une nouvelle fois lamentablement dans un match à enjeu largement à la portée de la Colombie ? La réponse dans le troisième épisode.

 

PSG : Le Blanc à trois

Après le Buddha Blanc, le Requin Blanc, voici enfin le premier épisode du petit vain Blanc.

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Il ne sait pas lui-même quand il se fera virer, mais il sait qu’il gagnera une nouvelle fois la Ligue des Champions parce qu’il est toujours le meilleur. Son valet Jean-Louis Gasset a pas dû oser le prévenir pour Bordeaux-Lyon.

Il a quand même dit « merci président pour votre confiance », juste après « ah j’en profite pour dire quelque chose que j’avais oublié dans mon discours. » Le caractère d’un homme, aussi majestueux et mégalomane soit-il, apparaît-il encore mieux lors d’une conférence de presse d’intronisation que face à une trachée artère croate ?

L’histoire retiendra qu’au lieu d’entendre partout qu’il n’est pas l’homme de la situation et que le PSG s’est rabattu sur lui parce que Kombouaré n’était plus libre, le Président a préféré s’amuser du français de Khelaifi, qui lui n’est qu’un président sans majuscule. Après cinq minutes de speech, son ami Nasser a eu le droit à un « Très bien, très très bien » de la part de son nouvel employé (à partir de 43’40) à la limite du foutage de gueule, non pas à la limite.

L’autre président, le Qatari a alors repris la parole dans un français impeccable mais ça suffisait pas : « Bonjour à tous, bonjour à toutes, tout d’abord je félicite le président pour son discours en français. Mon anglais est moins bon que votre français. J’espère que vos discours seront de plus en plus dans la langue de la France. » L’ex Requin Blanc ne parle donc pas encore très bien sa langue maternelle mais ça ne l’empêche pas de dire tout ce qui lui passe par la tête et donc n’importe quoi du moment qu’il peut être arrogant, suffisant, voire humiliant et pourquoi pas à la limite du racisme. Il s’en fout il est Laurent Blanc et en tant qu’entraîneur il a déjà tout gagné ou presque avec Bordeaux et les Bleus. D’ailleurs après ça, Blanc a révélé qu’il était venu plusieurs fois au Parc, qu’il avait vu Khelaifi une fois il y a six ou sept mois, ce qui l’a sans doute aidé à le reconnaître au moment de lui proposer de lui faire gagner le Mondial des clubs l’an prochain.

Mais être Président n’interdit pas d’être malin, même si Debuchy contre l’Espagne ça l’était vraiment pas. Par contre avoir Bernès oui. Du coup Lolo connaissait toutes les questions avant qu’elles soient posées, y compris donc celle sur Debuchy. D’ailleurs personne ne l’a posée, mais il y a répondu quand même. « Il va falloir être audacieux dans le jeu. Je m’en suis rendu compte, parce qu’on apprend de ses erreurs, qu’il vaut mieux être audacieux d’entrée que d’être prudent et essayer d’être audacieux après. » Gasset sait ce qu’il lui reste à faire la semaine à l’entraînement. Le reste, c’est-à-dire parler à Ibra et Cavani, Blanc s’en chargera en souvenir de Nasri. « Dans tous les grands clubs le vestiaire est difficile à gérer. En tant que joueur je faisais partie de ces joueurs puisque j’étais dans de grands clubs. » Modestement. Avec son costume sombre, sa montre énorme et son bracelet power balance, c’était le moment de saluer le travail d’Ancelotti, dont le contrat n’a pas été prolongé et qui va tenter de rebondir au Real. « Surtout on va essayer de fédérer tout le monde dans un projet de jeu qui nous permettra certainement je l’espère d’être meilleurs que l’année dernière. » Ensuite c’était la question d’Alain Vernon sur le libre arbitre, mais tout le monde en avait assez entendu.

Pendant ce temps-là, Blanc a failli concéder sa troisième défaite d’affilée après la Suède et l’Espagne. Mais Poko a raté la balle de break et Ongenda a surgi. Prometteur.

PSG-Bordeaux : Le délit Valdes

Blanc a déjà un titre de plus qu’avec l’équipe de France, ça commence bien. Au fait qu’avait fait Ancelotti ?
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 Puisqu’il est inutile de parler de ce match qui n’avait aucun sens, qui n’a servi à rien à part mesurer l’espace entre le ballon et le cadre sur les tirs des attaquants parisiens et bordelais en attendant Cavani et Ibrahimovic même si le second jouait apparemment. Il est temps de dresser le bilan du PSG d’Ancelotti qui finit sur un titre même sans Ancelotti, preuve s’il en fallait qu’avec le Qatar un entraîneur ne sert à rien.
S’il y a une image du PSG 2012/ 2013 qui restera gravée dans le marbre de l’éternité c’est sans doute celle d’Ibra se faisant sucer par tout Canal+ sur le plateau des trophées du foot tout en se tenant comme un porc au pupitre pour suggérer que si Ancelotti se barre, il se barre. Comme quoi il n’a pas que de la gueule. Car il est incontestable que malgré sa carrière continentale et internationale de merde Ibra est la star et partout où il est passé, il a été champion et rien d’autre. Mais à Paris c’est différent : il est champion et tellement d’autres choses. On l’a vu faire une aile de pigeon dans un clasico qui n’a jamais aussi bien porté son nom et qui n’a jamais aussi peu passionné, on l’a vu mettre son pied dans le thorax de Ruffier, on l’a vu prendre les arbitres pour des cons, on l’a vu prendre des adversaires pour des cons même Kalou qui était un tout petit peu plus champion d’Europe en titre que lui et cerise sur le gâteau on l’a vu un soir de titre avoir envie de démonter la gueule de Leonardo.

 

Ibra réussit le petit exploit de faire passer au second plan toutes les autres stars du club, à commencer par le vrai meilleur joueur de saison  : Pastore qui réussit un retentissant come-back en se hissant directement parmi les 50 meilleurs joueurs argentins évoluant en Europe, pas très loin devant Lavezzi qui a réussi un bon mois de février. Il y a aussi Thiago Silva qui s’affirme jour après jour comme le meilleur défenseur brésilien du monde, Verratti comme le meilleur successeur de Pirlo du monde, Matuidi, le meilleur milieu défensif français du monde. Sans oublier Thiago Motta le seul joueur à officiellement choisir les matchs qu’il joue, ceux qu’il ne joue pas et ceux où il se fait expulser.

Et puis il y eut ce splendide mercato hivernal : Lucas a joué une bonne dizaine de matchs, Beckham une mauvaise dizaine. Tout ce petit monde a quand même poussé Gameiro sur le banc qui a fini par détruire une bouteille d’eau tellement la situation lui paraissait injuste :  un caprice d’enfant gâté sans doute, il n’a marqué que huit buts, Lavezzi en a quand même mis trois.

 

Avec de tels personnages et quelques liasses de billets le spectacle était inévitable, on en a pris plein les mirettes : Armand content que Le Crom soit content d’être champion même s’il ne joue pas, c’était à Lyon pour le match du sacre. Armand triste pour Le Crom qui est expulsé à Lorient pour son premier match, celui d’après-sacre. Chantôme content pour Sakho et tous les jeunes du PSG qui auront un jour la chance de s’asseoir sur le banc du Parc. Sakho content d’arracher le trophée des mains de Thiago Silva sur le Trocadero devant les jeunes national-socialistes. Leonardo content qu’Ancelotti reste, Ibra content que Leonardo dégage, et finalement Armand, Chantôme, Douchez, Tiéné, Camara et Le Crom fiers et reconnaissants envers Ancelotti de les faire jouer le dernier match d’une saison que toute la ville attendait, c’est-à-dire le premier match qui ne compte pas. On comprend mieux les larmes d’Ancelotti ému au point de ne pas rester et de ne pas le dire à Tallaron qui a pourtant passé une année infiltré entre deux panneaux Fly Emirates au Parc.

C’était la naissance d’une équipe qui donne autant envie d’être revue au complet qu’elle a envie de le rester. Il y avait tout pour faire une grande équipe : les grands joueurs à pognon, l’orgueil des grands joueurs à pognon, l’efficacité des grands joueurs à pognon, et en plus de tout ça un bon paquet de pognon. C’est dans les grands matchs qu’on reconnaît les grands joueurs : Barcelone a donc fini par gagner, lançant sa marche triomphale vers sa mort annoncée. En se repassant le but de Pastore, qui n’est pas un géant suédois, Margotton aurait pourtant soutenu jusqu’au bout que passer était un exploit. A défaut, il soutiendra que Paris est déjà au niveau des meilleurs. Mais c’est quoi le meilleur ? Sans doute Milan, puisque Ibra est autant le meilleur qu’il l’était là-bas et qu’il ne l’est pas ailleurs.
Pendant ce temps-là, Mourinho avait très envie de venir mais on verra ça plus tard.

Mercato, Lyon, Gourcuff : Danic à bord

Premier volet de la nouvelle série du Vestiaire concernant le mercato estival. Aujourd’hui, Rémi Garde retrouve Christophe Breton , ou presque.
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Réponse à la question de la couverture : Plus grand chose apparemment
Quand un mercato commence par un entraîneur qui dit « être compétitif, est-ce forcément dépenser 25 millions ? », il y a de quoi être optimiste. Et quand en plus l’entraîneur en question est Rémi Garde, le seul capable de dire tous les trois mois que « avec cette réalité économique c’est mieux comme ça et c’est le président qui décide », c’est la porte ouverte à tout, sauf peut-être la Ligue des Champions. Mais on en reparlera. Finalement, un premier match officiel de Danic sous ses nouvelles couleurs, c’est un peu comme un match en juillet face aux Grasshopers : ça a la couleur de la Ligue des Champions, peut-être même l’affluence, mais ça fait deux poteaux pour les Suisses et cinquante passes, contrôles orientés et centres en touche pour notre nouveau Gone. Il aurait pu dire la veille du match qu’il n’avait pas le niveau c’était pareil.
Mais il a beaucoup couru et Garde ne doute pas qu’il a le niveau. Enfin qu’il est meilleur que Ghezzal. Enfin qu’il pourra servir en Coupe de la Ligue. Enfin bref, qu’un joueur de plus c’est pas si mal, surtout un gaucher de 31 ans. 32 en novembre. Comme Gomis ne peut pas en même temps payer un stade neuf à Aulas en partant et être dans la surface pour mettre sa tête, Danic centre derrière le but, ça évite d’insister sur l’attaque désastreuse du club. Oh pardon on oublie Lisandro et Gourcuff. Cela dit, Benzia va revenir et il est redoutable à l’Euro U19. La Ligue des Champions n’attend plus que lui, mais elle est peut-être pas pressée.
Mais le recrutement de Lyon ne se limite pas au joyau de Valenciennes, qui fit aussi les beaux jours de Troyes, Lorient, Guingamp, Grenoble, donc de la Ligue 2. Il y a aussi Miguel Lopes, de loin le meilleur des latéraux qui ne jouaient pas au Sporting, et trois retours de prêt. Arrêtons ce papier tant qu’il en est encore temps.Un tour de qualifications préalable à un barrage : trop de préliminaires tue les préliminaires, même pour ça Gomis s’est jamais emmerdé.

PSG-Real : L’effet pas si beau

Ce n’est pas parce que BeIN dépense son pognon sur des matchs d’avant-saison qu’il faut y prêter de l’attention.

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La télé tournait pour elle seule en plein cœur d’une après-midi moite et orageuse. Rien ne justifiait vraiment le fait de regarder le meeting de Londres. A part peut-être les bientôt traditionnels essais à 6,16m de Lavillénie qui cette fois n’a pas encore pu hisser son énorme teston par-dessus. Ou la simple envie d’étaler son pognon à la face de Canal. BeIN avait aussi choisi d’envoyer Boumsong commenter Rennes-Nantes. Sacré derby breton. Rien ne pouvait donc laisser présager d’un papier PSG-Real sur le Vestiaire dans la fureur et l’insomnie de 1h du matin. Mais voilà, Josse a dit sa connerie. Il a pourtant attendu une bonne vingtaine de minutes. « Pas de doute ce match ressemble à de la compétition. » On pourrait en vouloir à Crevoisier de pas lui en avoir collé une si on était sûr que c’était bien Crevoisier avec lui, mais comment savoir. Et après tout, peut-on en vouloir à Josse ? Il parle avec le cœur, comme quand il faut s’insurger parce que Pastore rate ses coups de pied arrêtés alors que les tireurs du Real les réussissent. C’est un vrai problème ça.

Thiagogol

Il y avait alors une occasion toutes les trois minutes. C’est typique de la compétition, en particulier d’une demi-finale de Ligue des Champions puisque c’était un peu la pensée de notre pertinent confrère : les défenses centrales aiment admirer les combinaisons plein axe des attaquants adverses. Et puis physiquement quel rythme entre deux équipes qui sont à l’aube de leur premier match officiel, ou presque : deux semaines pour le PSG et trois pour le Real, pour deux équipes qui visent leur pic de forme pour le début de la C1. Rappelons qu’elle démarre cette année encore mi-septembre. Sauf pour Lyon bien sûr, ce sera en août, mais c’est déjà très bien.

Affûté et prêt à en découdre, Ibra en aurait dégueulé sur le terrain s’il avait couru, d’ailleurs il a failli. Mais il a préféré s’économiser pour tenter un lob à deux minutes de la fin parce qu’il jouait en Suède. Tout Vestiaire que nous sommes, il faut parfois savoir mettre sa fierté de côté et de reconnaître une erreur : Ibra est aussi capable d’être nul à chier en match amical. Ça ne l’empêche pas d’insulter ses jeunes coéquipiers quand ils oublient de lui filer le ballon, surtout chez lui en Suède. Eh oui, un PSG-Real en Suède ça ressemble bien à de la compétition.

Mais alors faut-il s’inquiéter que Paris se soit créé aucune occasion en deuxième mi-temps, que Motta soit toujours pas bon, que Lavezzi soit toujours mauvais, que Lucas soit toujours remplaçant même quand il est titulaire, en un mot qu’on n’ait vu que Sirigu ? Valdo, Kombouaré et Zamorano absents, ça donnait presque envie de voir Cavani. Ça fait peur, un peu comme Josse qui commenterait le Tour de France.

Pendant ce temps-là, Guardiola en a pris une comme Heynckes n’en prenait pas, et avec les mêmes joueurs plus Thiago Alcantara et une bonne gifle. Mais il était pas amical ce match-là.

Foot féminin, France-Danemark : Bruno mini

Le foot féminin est bien du foot : quand un sélectionneur se plante, il charge les autres.

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26 tirs à 4, on ne va pas vous refaire l’histoire qu’on vous a déjà contée il y a deux jours, l’équipe de France a perdu pour les mêmes raisons que les fois précédentes. Dans les cénacles, depuis plusieurs décennies, la notion d’inefficacité contrecarre les desseins des plus éminents sélectionneurs de notre temps. Quasi-indéchiffrable. C’est un mystère auquel il est douloureux de se heurter. Il le faut, car le piège serait de croire qu’en fait, tout est de la faute d’un sélectionneur à l’allure débonnaire, au verbe facile qui ne parle que de projet de vie, et qui mènerait son équipe en quart de finale de l’Euro contre une équipe même pas vraiment qualifiée en changeant son équipe qui avait tout gagné jusque-là. Avant de changer au bout de vingt minutes parce que ça va pas et que l’équipe même pas vraiment qualifiée mène au score. « Quand on est coach, on pense que c’est la meilleure composition possible. On l’avait choisie ensemble, avec les cadres de l’équipe », a d’ailleurs assumé l’homme à femmes, dans un élan de courage et d’autorité. Évidemment, faire rentrer ensuite de meilleures joueuses à la place de moins bonnes n’a pas été loin d’être un coaching gagnant. Il s’en est fallu d’une quinzaine de centres de Thomis, d’une dizaine de positions de frappe de Le Sommer et d’un coup franc sur la barre d’Abily pour que ça ne paie. La faute à pas de chance comme nous l’a écrit l’un des fondateurs du Vestiaire, d’un texto à la mi-temps : « alors 4-0 pour la France ? ». La réponse fut un choc, comme le 8 avril 1994.

Délie de droit commun

Mais Bruno Bini ne mériterait pas qu’on tombe dans le piège du sélectionneur qui ne s’inquiète pas après un match à 20 face-à-face ratés contre l’Australie cinq jours avant l’Euro. Ce serait ingrat. Cette équipe, il l’a façonnée. France-Danemark a rappelé à certaines de ses joueuses le France-Pays-Bas de l’Euro 2009, un quart de finale perdu aux tirs au but après avoir tourné autour du but néerlandais pendant 120 minutes. Il y avait eu 0-0, cette fois la France a marqué et est revenue à 1-1 contre le Danemark : Bruno est un homme de progrès. Et il a réussi ça sans sa buteuse, Marie-Laure Délie. Encore la faute à pas de chance : quel autre sélectionneur dans l’histoire s’est qualifié pour une demi-finale en étant privé de sa titulaire en attaque ? Lui reprocher de ne pas avoir trouvé de solution serait proprement dégueulasse et d’ailleurs l’Equipe n’est pas tombée dans la panneau, allant jusqu’à noter que le Danemark n’avait rien à perdre comme à l’Euro masculin 1992 où elle avait éliminé la France. Bien vu.

Dans ce cas-là, pourquoi rappeler qu’il était sélectionneur à chaque fois que la France a fini 4e (Mondial 2011, JO 2012), que c’était encore lui en amical en février quand l’Allemagne est revenue de 3-1 à 3-3, puis en mars quand la France n’a toujours pas réussi à battre le Brésil, puis en avril quand le Canada a égalisé à la 95e ? Ce serait insinuer que sa France se chie dessus à la moindre occasion et que lui arrive en conférence de presse en livrant des analyses tactiques du genre « les Canadiennes n’ont pas passé le milieu du terrain ! On a eu une maîtrise totale du match », ou « Dans une société où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, où il n’y a pas beaucoup de boulot, les Français ont vu 21 filles simples se mettre minables jusqu’au bout. Ils ont vu 21 filles ordinaires avec un coach ordinaire, ça leur a bien plu. »

L’image pas Bini

Si la France a de bons joueurs mais n’en fait rien depuis dix ans, si les avant-centres françaises ne prennent pas plus de ballon de la tête que les hommes et que donc ça sert à rien de centrer, si Zidane n’a pas de sœur qui joue au foot, ce n’est pas de sa faute, pas plus que celle de Houiller ou Domenech qui a déjà joué une finale. Parce qu’au fond on s’en fout des résultats, comme des échecs retentissants. Le plus important, c’est qu’il est atypique, sympa, marrant avec la presse et qu’il cite des auteurs célèbres à ses joueuses mais aussi à la presse qui le trouve encore plus marrant. Ses joueuses trouvent les citations, mais aussi le chantage, les sélections douteuses et tout le reste un peu moins marrant à la longue. De toute façon il vaut mieux positiver parce qu’il avait négocié une reconduction de 2 ans si la France allait à l’Euro. Mission accomplie.

Pendant ce temps-là, les filles passent à la télé grâce à lui. C’est bien le plus important. Sinon à Lyon il y a un entraîneur qui a joué trois finales de Ligue des Champions féminine et gagné deux titres. Et il aurait pas fait comme Bini puisqu’il l’aime pas.

Foot féminin, Euro 2013 : La Renard et les belettes (2/2)

Dans l’épisode précédent ici, les Françaises étaient les meilleures mais n’avaient toujours rien gagné.

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Il faut donc passer par le Mondial 2011. Le Nigéria encaisse un but sur les quinze tirs français, le Canada quatre sur dix-sept. La qualif en poche, place à l’Allemagne qui gagne encore 4-2. Les quarts arrivent avec l’Angleterre qui tient logiquement le 1-1, la France ne tirant que 32 autres fois au but. Mais cette fois les penalties sourient à la France, qui subira la loi des USA. Pas au niveau des tirs (25 à 11 pour la France), mais du score 1-3. Dans ces conditions, la Suède connaît la recette pour cueillir la 3e place : laisser tirer Le Sommer autant qu’elle veut et attendre. 1-2, la France tient donc sa première 4e place.

La Reine et ses Soubeyrand

La seconde sera donc pour les JO 2012. La branlée initiale contre les USA 4-2 reflète encore une fois la domination, 9 tirs à 8 pour la France. La Corée commence pourtant à comprendre au match suivant (5-0) que dès que Thomis accélère ça fait occasions et que si Thiney frappe à peu près correctement un coup franc Wendy Renard est trop grande pour ne pas la prendre de la tête. Juste après ça, la Colombie tire tout de même cinq fois au but en 90 minutes mais perd 1-0. Les quarts contre la Suède tissent un scénario devenu habituel : la France se fait dessus mais passe parce qu’il y a quand mêmes cinq classes d’écart (2-1). En demie, c’est la démonstration contre le Japon, champion du monde en titre : 25 tires à 6. 25 ça suffit pour en mettre 1, 6 ça suffit pour en mettre 2. La quatrième place est au bout du chemin, le Canada attendra son 4e tir à la 92e pour inscrire le seul but du match. La France n’en était qu’à 18.

On l’a compris, la France n’a jamais été dominée que par l’Allemagne durant les trois dernières compétitions internationales. Et la dernière fois qu’elles se sont jouées, ça a fait 3-3 après que la France a mené 3-1. Finalement c’est simple le foot féminin : mettre ses occasions et coller des taules dès que c’est possible, et si c’est tout le temps c’est tout le temps. C’est quand même plus simple d’y arriver avec les meilleures joueuses du monde.

Foot féminin, Euro 2013 : La Renard et les belettes (1/2)

Le foot féminin, c’est comme du foot : quand on a une défense pourrie et qu’on chie ses occasions, on peut parvenir à dominer n’importe qui, on finira quand même par perdre. Mais à un moment on finit par comprendre : dégager Marinette Pichon qui n’était pas la plus moche mais pas la plus belle non plus. Voici pour la première fois expliquée l’équipe de France féminine, et pas que dénudée comme ici.

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Le foot féminin serait-il le premier sport qui pourra défier les lois du haut niveau ? Si non, la France aura bientôt un palmarès aussi fourni que leurs copines de Clairefontaine qui ont des couilles. C’est la première remarque misogyne du papier et voilà la seconde, qui sera aussi la dernière : Wendy Renard avec des dreadlocks, ce serait le vrai Philippe Christanval. Pour comprendre la vanne, il faut cliquer sur les liens et peut-être alors vous trouverez une ressemblance entre les deux joueurs/joueuses. Ca veut pas dire que le foot féminin c’est aussi fort que le foot masculin. Mais là n’est pas le débat.

Avec la fuite des Experts et ces Braqueuses qui oublient leur butin, le foot féminin est probablement le dernier sport collectif en France à dominer autant son sport. Et si pour l’instant elles n’ont droit qu’à Delpérier pour renifler leur sueur, ça devrait changer. On ne parle pas des hôtels avec gigolos et des taxis à prostitués pendant que leurs maris gardent les gamins, quoiqu’un peu d’égalité des sexes n’a jamais fait de mal.

Veni, bini, vici

Avant cela, il faudra gagner, et c’est précisément ce qui attend les Françaises. Ce ne sera pas un hasard. Pour l’instant, ce n’est effectivement pas le haut du paquet : 4e des JO 2012, 4e du Mondial 2011, ça commence à causer. Et bien plus qu’on ne peut l’imaginer. Il suffit de regarder un peu les parcours, ils feraient pâlir le déjà très blanchâtre Barcelonais Iniesta qui du coup deviendrait soit un vampire, soit Christopher Froome.

L’histoire démarre à l’Euro 2009. C’est là que le Vestiaire a commencé à se poser la question, la seule qui vaille : qu’est-ce qu’un match de foot féminin ? Simple : un match comme un autre, où, quand la France joue, elle domine à mort son adversaire qui, à de rares exceptions près, ne sait pas quoi faire du ballon. En 2009 donc, l’Islande commence par trépasser (3-1), ce qui traduit une intéressante statistique : 15 tirs pour la France, 7 pour l’Islande. Au deuxième match, ça se corse avec l’Allemagne, l’une des deux nations majeures avec le Brésil, comme quoi c’est quand même du foot. Enfin pas complètement, les Américaines complètent le trio. Les Allemandes torchent la France 5-1, en n’ayant tiré que 10 fois au but, contre 7 pour la France. Petite précision : les gardiennes sont souvent nulles à chier. Mais 18 tirs à 7 contre la Norvège suffisent à passer en quarts, où les Hollandaises sont les plus fortes : si on compte les tirs au but qui les qualifient, elles ont presque tiré deux fois moins que les Françaises.

Cet article passionnant se poursuivra dans une deuxième partie. A suivre donc

 

 

Cavani au PSG (2/2) : Le Diego fort lent

Depuis la première partie de notre enquête, que vous pouvez retrouver ici, nous avons appris que le montant du transfert serait plutôt de 63 millions d’euros, pas 64. Amputé du PIB de la Libye, le PSG va donc pouvoir découvrir son Maradona uruguayen à partir de demain. Pour savoir si Ibra lui laissera ou non sa place de parking, voici la 2e et dernière partie de notre enquête.
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Cavani a sans doute joué de malchance pour sa première apparition à ce niveau même si ça a coûté à Naples un premier quart de finale de C1 historique et largement à sa portée. Sauf que ce n’était pas sa première apparition à ce niveau. Croyez-le ou non, si sa valeur a augmenté lors de cette légendaire prestation en 2012, tout avait commencé en 2010. Il disputait alors la Coupe du monde avec l’Uruguay. Et cette année-là l’Uruguay était en demie. Cavani avait joué parfois à gauche et parfois à droite car Suarez et Forlan ça paraissait plus costaud. Ils avaient peut-être tort puisque Cavani vaut 63 millions, mais ils étaient en demie.
En demie justement Suarez est pas là. Alors Edinson jouera devant. A ce moment-là vous imaginez sans doute que si on a fait un article en entier sur lui c’est qu’il va encore rien branler. Ça serait con que ça soit encore par sa faute que son équipe se fasse virer. Par chance, lequipe.fr avait commenté le match en direct et à la 83ème minute Thomas Rudeau notait un énigmatique  : « A noter la disparition totale de Cavani du terrain dans cette seconde période. L’attaquant de Palerme, pourtant très en jambes en début de rencontre, n’a plus rien montré par la suite ». Que voulait dire Thomas Rudeau en évoquant le début de rencontre du très en jambe Cavani ? A-t-il marqué le premier but de l’Uruguay qui avait permis d’égaliser à la 41ème minute ?
Edinson caravaning
Si c’est le cas il évolue dans un monde parallèle où un don lui permet de s’emparer de l’identité et du corps de ses coéquipiers car le buteur s’appelle encore Forlan. A moins que la réalité soit plus simple et qu’il ait été nul à chier. Difficile de trancher, les seuls indices sont cette 35ème minute où « Cavani est rapidement lancé sur son côté droit et a A. Pereira et Forlan dans l’axe. L’attaquant peine à trouver ses coéquipiers, se met finalement sur son pied droit, mais le centre du joueur de Palerme est dévié du torse par Heitinga ». Sinon Thomas Rudeau a été un peu dur avec Cavani car « à la 51ème sur une sortie anodine, Stekelenburg tacle le ballon dans les pieds de Cavani, qui le voulait lui aussi. L’attaquant récupère aux 20 mètres la sphère et s’essaye à une frappe lobée que Van Bronckhorst intercepte finalement juste devant son but.
On aurait pu remonter sur les tours précédents comme dans ce quart de finale où 20 Minutes évoque deux fois l’homme qui valait 63 millions : 47e: Cavani s’écroule dans la surface. L’arbitre ne bronche. Si faute il y a, c’est en dehors de la surface. 62e: Au milieu des Forlan et Suarez, Cavani fait un peu tache techniquement. On va dire qu’il est vaillant.
Bravo au PSG, qui rappelons-le pourra compter sur lui aussi en Coupe d’Europe. Ça vous ferait rire qu’on fasse la même avec Falcao ? Non pas Falcao quand même.

Cavani au PSG (1/2) : Montevideo gag

Sa biographie wikipedia passe brusquement de son recrutement en 2007 à Palerme à son arrivée à Naples en 2010. Pourquoi un tel vide ? Faut-il y voir un rapport avec les 64 millions prévus par le PSG pour s’attacher non pas Zidane, Figo ou Ronaldo mais Cavani. Qu’a-t-il fait de si mal pour avoir droit un traitement aussi infâme ? Le Vestiaire a enquêté sur la plus grande star du football depuis Ibrahimovic, Lavezzi, Pastore et Dely Valdes.

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C’est le meilleur buteur du Calcio 2013 et pourtant la concurrence était féroce face à Cristiano Ronaldo, Messi et Falcao. Heureusement pour lui, ils jouaient en Espagne pour l’occasion. Et comme Ibrahimovic avait préféré marquer en France, Cavani a enfin pu triompher. Cavani a d’ailleurs un autre point commun avec Ibra, son staff aimerait qu’il fasse remporter une Ligue des champions. Et ça tombe bien, contrairement à Ibra, Van Persie ou Higuain, il coute cher, très cher. Normal, ce qui est rare est cher. Il serait difficile d’imaginer qu’en payant autant les recruteurs parisiens, dont Laurent Blanc à qui on n’a pas du tout imposé un mec dont il ne voulait pas, ne se soient pas renseignés sur le parcours d’un joueur de 26 ans qui n’a joué qu’à Naples et un peu à Palerme. Un cumul de Lavezzi et Pastore en somme. Le problème quand on cumule le talent de deux joueurs pas très bons c’est qu’on finit par leur ressembler. Vous nous voyez venir et vous avez raison : Cavani a joué deux matchs qui comptent dans sa carrière et il les a foirés tous les deux. Et si personne n’en a voulu avant ou n’a pas souhaité comme Abramovitch aligner autant de biftons c’est peut-être parce que le 14 mars 2012 le grand Edinson a joué contre Chelsea un retour de huitièmes de finale de C1.

Edinson avanie

Mais commençons par le commencement, le 21 février 2012, Naples qui est sorti juste derrière le Bayern du groupe de la mort débarque en huitièmes comme favori face à un Chelsea qui n’est alors qu’un club vieillissant. A la pointe de son attaque, Cavani bien sûr, révélation italienne depuis 5 saisons. 25 ans au compteur il est dans la fleur de l’âge et s’il n’a jamais rien prouvé ce n’est qu’un accident. Le stadio San Paolo se souvient qu’avant Cavani il a aimé un nain argentin, il se souvient aussi que Cavani a planté 4 buts durant les 3 premiers matchs. Stratosphérique. Le cinquième sera pour la 45ème minute. C’est le troisième napolitain, les deux premiers sont l’oeuvre de Lavezzi, les canonniers ont frappé, Juan Mata n’a pas tué*, Chelsea est mort. Du moins le croyait-on avec un duo d’attaquants aussi affuté. Le site de l’UEFA le croyait aussi. Sauf que dans un match aller- retour c’est surtout le retour qui compte. Le 14 mars 2012, quand Ivanovic marque le quatrième but anglais à la 105ème minute tout le monde se demande pourquoi Naples est éliminé. Cavani jouait-il ? Si oui quelle loi lui a interdit de marquer hormis celle du haut niveau ? A-t-il vraiment eu 8 occasions franches ? Peut-on légitimement affirmer que Cavani a éliminé Naples à lui tout seul ? Le fameux site de l’UEFA donne quelques éléments de réponse.

A la 12ème minute, Cavani (Napoli) manque le cadre, à la 13ème minute Cavani (Napoli) manque le cadre. Edinson Cavani tire dans le petit filet sur un excellent service au second poteau de Christian Maggio !  A la 25ème minute Cavani (Napoli) manque le cadre : frappe lointaine de Edinson Cavani suite à un ballon récupéré dans les pieds de Michael Essien. Sa tentative est largement hors cadre. 30ème minute, l’arbitre signale une position de hors-jeu de Cavani (Napoli). 32ème minute Cavani (Napoli) manque le cadre : Edinson Cavani croise trop sa frappe et manque de conclure une contre-attaque éclair du Napoli, qui se présentait à 3 contre 2.

34ème minute, Faute de Cavani (Napoli) sur A. Cole (Chelsea). 44ème minute Faute de Cavani (Napoli) sur Lampard (Chelsea). 94 Prol.  Cavani (Napoli) se trouve en position de hors-jeu : Edinson Cavani est signalé hors-jeu alors qu’il filait droit au but. Naples n’a pas dit son dernier mot ! 108 Prol L’arbitre signale une position de hors-jeu de Cavani (Napoli). 120+1 Prol.L’arbitre signale une position de hors-jeu de Cavani (Napoli).
Cavani a sans doute joué de malchance pour sa première apparition dans un match décisif de ce niveau même si ça a coûté à Naples un premier quart de finale de C1 historique, largement à sa portée. Sauf que ce n’était pas sa première apparition dans un match décisif de ce niveau. Aurait-il déjà coûté à un pays entier une finale de Coupe de monde ? Pas impossible. A suivre ici.
*Jeu de mot basé sur la traduction du mot matar qui signifie tuer.

France-Uruguay : Thauvin des bois

Si l’on s’en réfère à ses prédecesseurs, il est à l’aube d’une très grande carrière.

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Un Mondial U20, c’est comme un Mondial mais avec l’Irak en demi-finale. Si jamais cette vanne ne fonctionne pas au prochain repas de famille, on peut toujours tenter sa chance avec le co-meilleur buteur de la dernière édition, Alexandre Lacazette. Du coup, ça donnerait un Mondial U20, c’est comme un Mondial mais avec Lacazette meilleur buteur. Mais la moquerie ne vaut pas quand on se trouve au pied de l’Histoire. La France se hisse pour la première fois en finale et toutes les radios en profitent pour les appeler les Bleuets. Les U17 sacrés champions du monde en 2001 avaient sans doute eu droit à l’honneur eux aussi, et on peut dire que ça a bien servi à Le Tallec et Sinama Pongolle pour la suite de leur carrière. D’un autre côté, le troisième buteur en finale contre le Nigeria s’appelait Pietre, et le Pologne n’en finit pas de le découvrir.

 Thauvin de Metz

Voilà qui nous ramène à Thauvin. Il a du talent le salaud. Un pied gauche plaqué or, un melon pas possible au service d’une humilité de champion : « Je ne sais pas si ma prestation de ce soir va augmenter ma cote, mais ce sera le cas si on gagne en finale samedi ». Il ignore qu’en réalité on en a rien à branler. Le titre de meilleur joueur du tournoi n’est pas loin. C’est aussi ça un Mondial U20 : il suffit de tomber sur un défenseur ghanéen qui préfère défendre sur le pied droit d’un gaucher et le tour est joué. C’est aussi un peu grâce aux méthodes défensives ghanéennes que la France peut aujourd’hui vanter son « mental incroyable » d’équipe « qui ne lâche jamais rien ». Le lexique est fourni, le jeu collectif aussi. Rien à voir avec les gestes techniques à répétition, les redoublements de passes inutiles pour humilier l’adversaire et épater les 30 spectateurs qui hurlent leur admiration dans les stades en fusion.

On pourrait aussi citer Bahebeck qui pousse son ballon et court, Kondogbia qui essaie de dribbler la moitié de l’équipe adverse quand Pogba lui laisse le ballon parce qu’il a fini de dribbler la première moitié, mais à quoi bon continuer à perdre notre lectorat en parlant de gens que personne ne connaît ? Babak est toujours là pour ça. Mankowski aussi. C’est le sélectionneur, et son heure de gloire le conduira à laisser les Espoirs à Sagnol. C’est ce qu’on appelle marquer les esprits. Pourtant, ce Mondial U20 est un vrai laboratoire : en 2001 Cissé alignait les triplés avant que Saviola ne s’y mette la veille du départ, Domenech n’a jamais aimé s’éterniser. Et en 97 Houiller avait joliment atteint les quarts mais l’Uruguay était déjà plus fort qu’Henry, Anelka, Trezeguet, Gallas et Sagnol.

A croire que c’est une compétition qui ne sert qu’à humilier le tiers monde.

La légende: Le casus Boli

Ce n’est pas parce que la justice a puni la bande à Basile que le Vestiaire doit s’en priver.

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C’était dans les faubourgs d’Abidjan dans les années 60. Un sort fut jeté sur la famille Boli par des voisins malfaisants. Mais lequel ?
Basile fut le premier Boli à se faire remarquer. Auxerre, Marseille, quelques larmes, le 17 mai 1993 et la génération bleue 87-93. S’il n’y avait pas eu cette 43ème minute on aurait sans doute fini par l’appeler Roger. Il s’appelait Basile et c’était déjà pas mal, ça permet de faire une fondation en Afrique, le con avec Roustan, parler du loto et presque finir en prison. Une carrière bonne mais pas géniale donc, ça tombe bien le génie c’est Roger.
Il a longtemps hésité à jouer pour la Cote d’Ivoire et la France. Mais personne ne l’a forcé à choisir. Malin, Roger a gardé sa double nationalité.  Pourtant la Cote d’Ivoire aurait bien eu besoin d’un tel joueur en 1992 au moment de remporter la CAN haut la main. La légende raconte qu’une malheureuse selection chez les espoirs a condamné sa carrière. Pourtant ses stats sont remarquables, 93 buts en 374 match. Il est évidemment attaquant. Soit un but toutes les 273 minutes à peine plus qu’Higuain en ligue des champions. Ses 20 buts en 94 l’envoient presque vers la gloire mais il est à égalité avec Ouedec et Djorkaeff.   Roger attendra sa fin de carrière pour réaliser son exploit en refourgant Aly Cissokho à Lyon après avoir fait croire qu’il irait au Milan AC. Domenech le prendra à son propre jeu en le selectionnant.

Il y a eu un autre Boli, Yannick.

 

Brésil : La république de Neymar

L’allusion à l’Allemagne dans le titre n’est pas complétement fortuite mais qui la comprendra avant 2014 ?

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Après dix ans passés à comprendre que le Brésil éternel n’est qu’une vaste connerie, l’année 2013 remet le foot dans le sens de l’histoire. Avant de parler de quelques phénomènes brésiliens, il faut rappeler qu’un Mondial organisé au Brésil  aura le Brésil en finale.

A partir de là, la question n’était déjà plus pourquoi, mais comment. Avec le Brésil, c’est simple : le sélectionneur importe aussi peu que le gardien, pourvu qu’il révèle un Pelé. Avant Scolari, Menezes en a essayé une cinquantaine et il a compris ce que Laporte, Lièvremont, Saint-André, Domenech et  Blanc ont sans doute compris, fini par comprendre ou pas : quand une génération est nulle, elle reste nulle si on a pas la star, même si on a trois ans pour travailler, quels que soit ses défauts d ‘entraîneur.

Scolari s’est posé moins de questions depuis novembre. Neymar joue à chaque fois, il a marqué 13 buts, de toute façon ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre. Autour, il fallait essayer de trouver ceux qui lui étaient le plus utiles. Il fallait s’appeler Jacquet pour penser à Guivarc’h, Scolari, pour penser à Fred. Benzema avait pourtant laissé un indice en répétant qu’il avait aimé jouer avec lui, mais il a aussi répété que Houiller était un grand entraîneur ; dans le doute, personne n’a rien retenu. Mais voilà, ce que Milan n’a pas vu en 2006, le Brésil le découvre : Fred marque des buts, et pour être plus précis il ne rate aucune occasion.

Luiz fait flipper Scolari

Pour trouver le bon système et la bonne place du Pelé à crête, Scolari a sorti les grands moyens : Ronaldinho, Luis Fabiano et Kaka ont été successivement convoqués. C’est vrai qu’il ne restait qu’un an et demi à Neymar pour apprendre ce qu’il faut faire ou absolument pas faire pour être Pelé. Robinho aussi était dispo, mais le gamin n’est quand même pas un abruti. Mais il reste un gamin, qui est émerveillé de jouer avec son Hulk en plastique. Le reste était déjà en boutique : des défenseurs qui s’arrachent à prix d’or et qui font parfois des passes décisives aux attaquants uruguayens, ce qui peut arriver n’importe quand durant un Mondial contre n’importe qui, un milieu de terrain pas connu qui joue au pays et dont le nom finit en inho. A côté de lui, il suffit juste de mettre un joueur qui décide de tout, donc qui ne soit plus Zé Roberto.

Décider de tout, c’est filer le ballon à Neymar quand il faut. Ca demande pas de dominer tout le match, mais le Brésil l’a jamais fait, juste d’accélérer de temps en temps et d’en mettre entre deux et quatre à tout le monde. Scolari a un an pour ne pas faire oublier le mot pressing à Neymar et interdire à Robinho d’emmener ses jeunes successeurs faire des passements de jambes avec les copines de Ronaldinho. Müller l’apprendrait, Xavi aussi, et ça les arrangerait beaucoup.

Pendant ce temps-là, Neymar n’a jamais eu un match important à jouer et Scolari envoie un à un tous ses titulaires en Europe. Sans doute un hasard. Parce qu’évidemment la Coupe des confédérations on en a rien à foutre, ça sert juste à dire que la grande Espagne est morte mais ça le Vestiaire l’avait dit il y a plus d’un an.

Euro Espoirs : A few years Thiago

Il est le fils de Mazinho. Mais qui se souvient de Mazinho à part le fondateur du Vestiaire ?

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Vous avez été très nombreux à ne pas nous demander si Thiago Alcantara était le nouveau Xavi ou un truc dans le genre. Il était donc urgent de trouver la réponse.

Pour répondre à l’interrogation inquiète que notre rédacteur en chef « presse espagnole » n’a pas manqué de poser, une simple vidéo suffit. Elle est en accès simple sur Internet, elle s’intitule « Thiago Alcantara, the new xavi, skills and goals ». Première indication, elle dure 3 minutes 24 avec les ralentis et c’est largement suffisant. A la décharge de l’auteur, qui ne le savait peut-être pas, Xavi n’est pas réputé pour ses buts, on ne peut pas donc reprocher à Thiago de n’en avoir inscrit que 11. On peut quand même y voir qu’il n’est pas un mauvais joueur. Les passes aveugles, des roulettes, les frappes en lucarne dans un match d’avant-saison, bref tout ce qui fait de vous un meilleur buteur et un MVP de l’Audi Cup 2011 : il a ça en lui.

Il maîtrise aussi les crochets intérieur et extérieur, les louches, les petites passes du revers du pied, mais un peu moins les 26 minutes de demi-finale retour de Ligue des Champions pour l’instant. C’est Xavi et Iniesta avec un but un peu différent que faire gagner leur équipe :  marquer, faire le show ou à défaut dribbler. Outre la trentaine de matchs, les 3 ou 4 buts et les 5 ou 6 passes décisives qu’il offre aux yeux du monde depuis trois saisons, il a tout de même une vraie utilité : montrer à Fabregas ce qu’aurait été sa vie s’il était resté dans son club formateur. On ne peut pas jurer que partir écouter Wenger a été un bon choix mais ça lui a quand même permis de revenir pour faire la connaissance du nouveau Xavi. Sur le banc, on a le temps de papoter. Ils ne vont quand même pas observer comment Xavi joue : ce nul, il avait fini que 3e à l’Euro espoirs 2000.

Xavi Herr Nandez

Cela lui arrive souvent même avec les inconnus : la presse espagnole est en émoi, ou en panique, ou en plein délire, c’est selon. Comment retenir Thiago Alcantara sachant que Manchester et le Bayern se l’arrachent et que Barcelone projette de continuer à ne pas le faire jouer ? Et merde, il a quand même 3 sélections. Guardiola l’avait fait démarrer en pro en 2009, et depuis, le Barça le protège deux fois sur trois de l’insoutenable attente qu’il porte sur ses épaules dès qu’il est titulaire. Sans doute un coup de Xavi et d’Iniesta, prêts à tout pour ne pas laisser leur place. Pas sympa. Et dire qu’eux à 20 ans ils jouaient 50 matchs par an, les ingrats.

Alors peut-on vivre un soir de gloire, être sacré champion d’Europe Espoirs 2013 et ne pas faire carrière ? La question est vicieuse, mais pas encore assez : peut-on vivre deux soirs de gloire, être double champion d’Europe Espoirs 2011 et 2013, deux fois titulaire en finale, et vouloir quitter Barcelone parce qu’on n’y joue pas ? Et puisque les éditorialistes espagnols se sont tous levés ce matin en découvrant horrifiés que Barcelone n’avait mis qu’une clause de 18 millions sur son phénomène, il faut être encore un peu plus vicieux : peut-être avoir gagné l’Euro U17 2008 et les Euros espoirs 2011 et 2013 en marquant à chaque fois, sans oublier cette finale de l’Euro U19 2010, et s’entendre dire que 22 ans c’est le bel âge pour cirer les crampons de Xavi ?

Pendant ce temps-là le Real est sur Isco . Et Thiago il sent le paté ?

Brésil-France : Ils vont le Payet

Quatre défaites en cinq matchs, Deschamps n’avait jamais connu ça. Il n’avait jamais connu Mangala non plus.

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Le truc bête. Dimitri Payet avait tout réussi : il n’était pas brillant mais cela suffisait à faire de lui le meilleur Français de la tournée. Contre l’Uruguay, Gourcuff avait même donné de sa personne pour faire de lui la très bonne pioche de la tournée. Mais une bonne pioche, ça sert aussi à défoncer la gueule des jeunes arrogants qui ne veulent pas comprendre ce qu’est le haut niveau. Et le haut niveau, ce n’était pas le Brésil, parce que Hulk a jamais été un super héros. Heureusement que Neymar est le nouveau Pelé.

Pas très loin de la fin du match, Payet a donc choisi de révéler la vérité à son sélectionneur. Scolari était tellement compatissant envers Deschamps qu’il a fait sortir le plus vite possible son Paulinho et rentrer un Bernard pour l’aider. L’insupportable aveu commençait déjà à apparaître : il était encore le plus dangereux, mais la France ne l’était pas du tout. Et on n’avait plus vu Payet depuis une bonne quarantaine de minutes. Et donc, il a perdu un ballon à 30m des buts. La suite, c’est le football français qui revient en pleine gueule de Deschamps : Payet foire un contrôle pas très dur comme un joueur de merde, Payet râle comme un joueur de merde qui se la raconte, Payet laisse les autres courir en défense pour rattraper sa merde comme un joueur de merde qui se la raconte et qui n’en a rien à branler. Après tout, ce n’est que la sélection, on va pas se gâcher les vacances au Brésil. 3-0, c’est comme un très mauvais film d’Hazanavicius, les acteurs ne sont pas obligés de bien jouer jusqu’à la fin.

French cheaps

D’assez loin, Payet a vu Lloris lui renvoyer le ballon pour réengager. Le sait-il ? Il n’est déjà plus sur le terrain mais sur le tarmac de l’aéroport. Et il n’est pas seul, Deschamps vient d’encenser Guilavogui. Pas loin de lui, il y a deux jeunes Lyonnais un peu perdus. Le premier a rappelé qu’il ressemblait encore à Gourcuff plutôt qu’à Juninho, et le second ne ressemble à rien. Pas loin, il y a un grand défenseur de Valence qui jure à tout le monde depuis un an qu’il mérite de rester, mais personne ne le croit à part ses anciens collègues à la mairie de Fréjus qui s’y connaissent en marquage, mais plutôt sur la voirie. Il y avait aussi l’autre défenseur de Valence, le gaucher rouquin, que tout le monde réclame mais juste quand il n’est pas là. Pas très loin, ça taquine un peu l’anglais entre Frenchies de Newcastle. Debuchy vient même d’apprendre le mot PH en portugais.

Si en Uruguay Didier Deschamps était ravi de troquer une défaite contre un maillot de Suarez, il n’a trouvé aucun Brésilien assez bon pour ce genre d’arrangement, et certainement pas Benzema, qui s’est empressé de chercher la solution collective en chargeant ses coéquipiers de merde qui ne lui ont filé aucun ballon. Le futur Ballon d’or a regretté l’absence de centres. Mais qu’est-ce qu’un centre ? Un ballon envoyé dans la surface de réparation, si possible proprement. Payet était pris, il devait cirer ses propres pompes. Valbuena est un peu plus petit et un peu moins bon sans Ribéry. En fait, tout le monde est nul à chier sans Ribéry. Déjà qu’avec ça casse plus de culs que de briques. Mais avec Thauvin et Kondogbia, ce sera sans doute différent. Payet, lui, s’en branle : il a pris le numéro 7.

Pendant ce temps-là, ils avaient l’excuse d’être fatigués. La saison a été longue. Et que dire de la prochaine.