Formule 1, GP de Turquie : McLaren de France

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Grosjean a écrasé le week-end de GP2. Le nouveau Bourdais n’avait même pas de raquette. Et bientôt plus de Grand Prix.

Curieusement, personne n’aura remarqué l’absence des Super Aguri en Turquie. Sauf Sébastien Bourdais : il n’avait plus grand monde derrière lui sur la grille. Le circuit Henri stambouliote n’a pas plus souri au Français que Raikkonen sur le podium. Il termine dans le sable avec la même régularité que Jean-Louis Schlesser. A ce rythme-là, Gerhard Berger va finir par séquestrer sa fille dans le sous-sol de sa villa suisse.

Maigre consolation, Bourdais parle mieux Anglais que David Coulthard et Felipe Massa, qui se sent si bien à Istanbul qu’il va se faire naturaliser. Il n’a de toute façon plus aucune chance de devenir le Brésilien le plus expérimenté de la F1.

Max Mosley n’a pas remis le couvert ni sa cravache en cuir, mais la presse spécialisée va retrouver du grain à moudre : l’écart entre Ferrari et McLaren s’est resserré, il a juste fallu que l’écurie anglaise siphonne ses réservoirs. Il suffisait d’y penser.

Montez Giancarlo

Comment Martin Brundle a-t-il pu croire une seconde qu’Hamilton allait gagner la course ? Le frère de Nicolas aura tout juste évité un nouveau doublé Ferrari. Raikkonen choisit ses courses comme Button ses paires de Ray Ban et Kovalainen s’est encore chargé de l’animation, sans même sortir en hélico.

Les deux BMW ont fini dans les points une fois de plus, bien à leur place. Elles ont accentué leur avance sur McLaren au classement constructeur et attendent de Kubica un exploit à Monaco. Pendant ce temps-là, Junior continue ses heures de conduite. Est-ce que Renault va attendre la fin de la saison pour s’en débarrasser ?

Formule 1, GP d’Espagne, Ferrari : Lafitte en avant

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La premier Grand Prix européen de la saison a confirmé la tendance : Martin Brundle est encore plus chauvin que Jacques Laffite.

Raikkonen aurait pu profiter de son week-end pour ramener à Jenni (photo) un sac Vuitton de contrefaçon, déposer une gerbe au pied du mémorial Nicolas Ouédec ou descendre quelques San Miguel dans un bar à putes du sud des Ramblas. Il a choisi de sortir la voiture du garage et de s’offrir en famille une balade dominicale que même Sato et Nakajima n’ont pu contrarier. Comme au Bas-Rhin, jamais la Scuderia n’a haussé le ton à Barcelone. Rodé comme il est, le moteur Ferrari va pouvoir tenir toute la saison.

Celui d’Alonso aura au moins servi pendant les qualifs. A la surprise de ses lecteurs, Le Vestiaire avait refusé d’enterrer trop vite le double champion du monde. Une fois de plus, il ne s’était pas trompé. Renault a fait des progrès, c’est sûr. Pas Piquet Junior. C’est à se demander si le Brésilien fait ses reconnaissances sur Formula One 1998. Bourdais, qui a déjà bien du mal à regarder devant lui, ne l’a pas senti venir par derrière, tel Benazzi dans les douches agenaises. Dommage pour le Manc(h)eau, il aurait peut-être pu suivre la voiture de sécurité.

Dans Rubens Benz Benz

Douze millions de téléspectateurs français regrettent encore d’avoir raté la fin de Louis la Brocante pour un spectacle que les efforts de Kovalainen n’ont pas suffi à rehausser. La suppression des assistances au pilotage n’a rien changé : on se fait toujours autant chier à regarder la F1. Plutôt que d’imposer une nouvelle batterie de réglementations stériles, Bernie et la FIA devraient supprimer celle qui a honteusement empêché Heidfeld de jouer le podium pour avoir voulu éviter la panne sèche sous safety car.

Comme nous l’avions annoncé, BMW a été plus en retrait sur le circuit espagnol. Kubica n’a pu suivre Hamilton qu’à distance, la faute à une pointe de vitesse déficitaire qui aura une influence moindre sur les Grands Prix à venir, en Turquie, et surtout à Monaco. Barrichello sera alors devenu le pilote le plus expérimenté de l’histoire de la F1. Ca n’empêche pas de niquer son aileron dans les stands.

Formule 1, GP du Bahreïn : Ferrari bien qui rira le dernier

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L'Eminence Tuning Club du Bas-Rhin organise le 11 mai son show annuel sur le parking de la discothèque Le Komplex, à Brumath. Robert Kubica n'y amènera pas sa BM.

Raikkonen n’avait plus autant sourit sur un podium depuis Imola 2003 et la mort de la mère Schumacher. Le Finlandais a pris à Hamilton les commandes du championnat, mais il n’a pas plus digéré les falafels du cuisto Ferrari que la domination de son coéquipier. Felipe Massa a enfin passé la mi-course cette saison. Il s’était mis tellement de pression en arrivant à Bahreïn que les cheveux lui sont tombés. Ca tient moins chaud sous le casque. Le départ de Jean Todt a fait du bien à la Scuderia. Son doublé autoritaire a rappelé la parade des années Barrichello et les cerveaux de l’équipe ont fait date dans l’histoire des ravitaillements en remplaçant l’homme-sucette par un signal lumineux. Tant pis pour Karen Minier.

La saison de Ferrari est lancée pour de bon avant qu’Ecclestone ne revienne cracher sur les circuits européens. BMW devra y défendre sa première place du classement des constructeurs, la faute à un Robert Kubica de nouveau étincelant ce week-end. Le Vestiaire avait fait de lui le meilleur pilote de F1 après sa deuxième place en Malaisie. Il a accompagné sa première pole d’un nouveau podium, qui aurait pu être le troisième de rang si Nakajima ne lui avait roulé dessus en Australie. Longtemps dans le rythme de Raikkonen, dont il a finit sur l’étalon, le Polonais est bien le digne héritier d’Alain Prost. La pointe de vitesse inférieure des BMW devrait lui poser plus de difficultés à Barcelone, mais on connaîtra d’ici à la fin de la saison les accords de la Mazurka de Dabrowski.

So Piquet

Il y a autant de chances d’entendre la Marseillaise que de voir Jean-Marie Balestre remettre la coupe au vainqueur du Grand Prix de France. Bourdais a fini sa première course en F1 sans passer une seule fois à l’écran. Il faudra sûrement aller en tribunes pour le voir conduire. Alonso souffre du même anonymat. Comment Renault a pu régresser de la sorte en aussi de peu de temps ? Junior y est encore allé de son tête à queue avant de ramener la R28 au garage. Ses sorties font autant rire que l’hymne italien et son père se demande chaque jour pourquoi il lui a donné le même prénom.

Coulthard et Button ont rappelé à Gordon Brown que l’amitié anglo-ecossaise avait du plomb dans l’aileron. Hamilton, aussi tranchant au départ que le train arrière d’Alonso, a assisté à distance à l'une des courses les plus chiantes depuis la retraite de Mika Salo. Max Mosley a bien fait de ne pas venir.

Formule 1, GP de Malaisie, Robert Kubica : la pole au nez

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Schumacher finit troisième de sa première sortie moto, BMW n'est pas qu'une marque de tuning et Bourdais, comme Pierre Rolland, apprend la course en peloton.

Il lui aura fallu une sortie de piste au premier tour pour que Sébastien Bourdais se considère définitivement comme un pilote de Formule 1. C’est rassurant. 18e de la première séance d’essais libres, immobilisé trois minutes après le début de la seconde, contraint à changer de moteur et de partir en fond de grille, il a finit sa course dans le bac à sable du sixième virage, se rappelant avec humilité aux bons souvenirs de Jean Malaisie.

Lewis Hamilton a quitté Kuala Lumpur dans le même anonymat. Moins rapide que son coéquipier, le charismatique leader du championnat du monde n’a pas digéré le coup de pouce de la FIA. A croire que la flambée du baril de pétrole frappe jusqu’aux porte-monnaie des écuries de pointe. McLaren demande maintenant à ses pilotes de gérer leur consommation. Elle va aussi devoir bientôt gérer leur rapport de force si Kovalainen s’invite encore devant l’impatient anglais. Hamilton supporte autant la pression qu’Eddy Irvine un soir de Saint Patrick.

Finlande rêveur

Dans des circonstances de course normales, Honda, Williams et Takuma Sato ont retrouvé leur rang. Les investissements de Toyota semblent en revanche payer cette saison, dommage que les Nippons aient choisi un manchot pour seconder Trulli. C’est un peu le même cas de figure chez Renault : Alonso tire ce qu’il peut de la voiture ; Nelson Junior a encore du mal à la conduire. La suppression de l’assistance électronique n’aura pénalisé que les Brésiliens.

Massa a encore étalé ses qualités sur les bas-côtés. La hiérarchie est établie chez Ferrari. Elle l’est un peu moins parmi les dirigeants de BMW. Ses deux protégés sont aussi fiables que le moteur allemand. Il ne manque plus qu’une victoire à Kubica pour en faire un candidat au titre, Le Vestiaire avait vu juste malgré son abandon en Australie. Le meilleur pilote de F1 est monté dimanche sur le podium. Il n’était pas Finlandais.

Formule 1, GP d’Australie, Sébastien Bourdais : Raides boules

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Bourdais a manqué pour deux tours la chance de sa saison. Les manoeuvres de Nelson Piquet ne suffiront plus à dégager autant la piste.

La F1 n’avait plus connu pareille hécatombe depuis le printemps 1994. Nakajima a fait tellement de dégât dimanche qu’il a fallu piocher dans le gravier d’Albert Park les deux derniers pilotes à marquer des points.

Ferrari n’en aurait même pas ramené un seul d’Australie si la FIA ne s’était pas acharnée sur le mobility scooter de Barrichello. Jean Todt s’en va à temps. Comme l’avait prévu Le Vestiaire, la Scuderia lancera à nouveau sa saison à retardement. Massa n’a pas été plus loin que Junior et Glauque et Raikkonen fait un aussi beau champion du monde que Jacques Villeneuve.

Homme à lunettes…

Lewis Hamilton n’aura finalement eu que le Safety Car pour concurrence. Trop propre, trop gentil, trop souriant, le fils de son père parle Anglais sans accent et n’a rien pour faire rêver. On en regretterait presque Montoya. Le pilote McLaren devrait revoir le nez de Kubica dans ses rétros cette saison. A défaut de mannequin, le Prost polonais se tire la bourre avec Heidfeld chez BMW. Il peut aller chercher une victoire si les Japonais restent en fond de grille.

Pendant ce temps-là, la France du sport auto a trouvé l’héritier de Stéphane Sarrazin. Quatrième avant que son moteur Ferrari ne le trahisse, Bourdais en a mouillé sa combinaison et ses carreaux. « J’avais du mal à voir les panneaux de mon équipe, mais je savais que c’était quasiment la fin de la course », a confié le Manceau. Son acuité a tellement rassuré le patron de Red Bull que Toro Rosso va bientôt être mise en vente.

Formule 1, Saison 2008, GP d’Australie : La madeleine de Prost

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Les essais hivernaux ont livré aussi peu d’enseignements que Sacha Opinel en a reçu sur les bancs du collège des Muriers. A moins de deux semaines de la première casse moteur de Mark Webber, Le Vestiaire s’interroge.

Qui de Ron Dennis ou de Nakajima se fera virer le premier ? Comment Hamilton arrive-t-il à enfiler son casque ? Barrichello marquera-t-il un point avant de suivre Coulthard et Fisichella en DTM ? Qu’est ce que Nelson Piquet Junior et Super Aguri font en F1 ? Les Queens Park Rangers peuvent-ils encore jouer les play-offs du Coca-Cola Championship ? Bernie Ecclestone porte-t-il des talonnettes ? Sébastien Bourdais voit-il à plus de cinquante mètres ? Qui est Timo Glock ?

La fiabilité a fait un tel bond ces dernières années que le Grand Prix de Melburne ne permettra même pas à Honda d’assurer ses premiers points. Sauf accrochages, on voit mal comment McLaren et Ferrari pourraient ne pas se partager le podium, même si la Scuderia a pris la mauvaise habitude de lancer sa saison avec un handicap.

Caleçon de conduite

Contrairement à ce que Mad Bernie veut bien faire croire à Ross Brawn, la suppression de l’assistance électronique au pilotage ne favorisera pas plus les dépassements qu’elle ne bouleversera la hiérarchie. BMW, Williams, Renault et Red Bull continueront à ramasser les débris, du moins en début de saison.

On ne souhaite à Bourdais, Kubica et Button que de trouver pour 2009 un volant à la hauteur de leur talent. Hamilton n’a pas la moitié de celui de Schumacher, qui serait encore capable de dominer le plateau après an d’abstinence. L’Allemand manque autant à son sport que les interviews de Karen Minier. Alors, David, slip ou caleçon ?

Carte blanche,Formule 1, Hamilton : T’as tout faux coco !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Burt le pigiste

La saison de Formule 1 s'est donc achevée au terme d'un suspense digne d'un épisode de Colombo. L'heure de déposer le bilan écurie par écurie.

McLaren : Une bonne saison, certes, mais pas au-dessus de tous soupçons, comme l'a prouvé le déclassement final de l'équipe pour espionnage sur Ferrari. Le fiasco semble maintenant total suite à la mauvaise gestion des relations entre Alonso et Hamilton, et l'Espagnol, rancunier comme un taureau dont le matador a raté l'estocade, va partir sous d'autres cieux. Quant à Lewis « fils à papa » Hamilton, qui est une formidable tête à claques, pas sûr qu'il ait l'étoffe d'un champion, comme le prouvent ses deux dernières courses calamiteuses (2 points récoltés).

Ferrari : La Scuderia semble revenue au top avec une voiture plus compétitive et des pilotes talentueux. Jean « Gollum » Todt a encore concocté une savante potion magique et ses voitures ont une fois de plus honoré la mémoire du vieil Enzo. C'est à se demander pourquoi Alesi n'a jamais rien fait avec.

BMW : La route est longue en F1, mais BMW est certainement sur la bonne voie. Maintenant débarrassée de Villeneuve qui ne valait guère mieux que Pedro Diniz depuis son passage chez BAR, l'équipe est tournée vers l'avenir. Le titre, c'est pas pour demain, mais en attendant Heidfield et Kubica devraient se battre pour la victoire en 2008.

Renault : Une saison moyenne pour Renault F1, tant on sent que ça aurait pu être pire ! Flaaaaaaaaavio va devoir virer Fisicho s'il veut à nouveau bien figurer. L'Italien semble au bout du rouleau et le temps est venu pour lui de se mettre au tricot. Kovalainen n'a pas démérité et a même impressionné à l'occasion.

Williams : On est loin, chez les Britanniques, du luxe d'antan. Néanmoins, avec Nico Rosberg et « Papy » Wurz, on sent bien que le maximum a été fait. Régulièrement performant en qualif (autant que Wurz était à la peine), Rosberg a impressionné alors que Wurz semblait avoir perdu son coup de volant durant l'intersaison. Lassé, fatigué, démotivé, « Papy Wurz » (3e au Canada … Dry) a fait ses valises avant le dernier Grand prix et a cédé sa place à Kazuki Nakajima qui, s'il a décanillé un de ses mécanos, n'en a pas moins fait un bon Grand prix qui pourrait lui assurer sa place pour l'an prochain.

Le baudet de Bourdais

Red Bull : Malgré le fric, les nanas, Newey, Coulthard et Webber, le succès tarde à venir pour Red Bull Racing. Cassante comme du verre, on a rarement vu leurs voitures devant les autres. Webber pourrait sûrement concourir pour le titre de pilote le plus malchanceux, certes, et le vieux Coulthard fait de la résistance avec une belle abnégation. Mais les déambulateurs seront-ils autorisés l'année prochaine ?

Toyota : Les années se suivent et se ressemblent pour Toyota, où décidément ça ne marche pas. Entre un Trulli qui n'a jamais cassé trois pattes à un canard et un Ralf encore une fois aux fraises, on pouvait difficilement s'attendre à voir les Toyota péter le feu. Pas sûr que l'année prochaine soit meilleure vu que les ingénieurs n'ont jamais compris ce qui marche ou pas.

Toro Rosso : Après avoir viré le sympathique Speed, qui n'en branlait pas une, les choses se sont améliorées et même Liuzzi, se sentant sur un siège éjectable, a été bon. Après ses excellents débuts, Vettel n'aura sans doute pas l'occasion de faire de vieux os ici. Quant à Bourdais, Le Vestiaire lui souhaite bon courage. En effet, l'écurie débutera avec la charrette de cette saison et là ça craint pour le pauvre Sébastien. La F1, c'est bien, mais encore faudra-t-il s'arranger pour que ça ne se termine pas en enterrement de première classe.

Les toiles de Rubens

Honda : 6 points et l'addition, la belle équipe ! Button a souffert toute la saison pour les marquer ces points là, et c'est encore plus dur quand on est l'unique pilote de l'écurie. Barrichello a fait une belle tournée d'adieux sans marquer le moindre point et maintenant il faut partir, Monsieur. Pas certain que Honda le vire, d'ailleurs. Comprenne qui pneu.

Super Aguri : 4 points, c'est déjà une victoire pour eux. Sato a encore assuré le spectacle et il serait peut être tant de le remettre dans la Honda (en même temps, c'est pas forcément un cadeau). Davidson, lui, a appris, difficilement, mais aussi avec quelques coups d'éclats. A revoir pour confirmer ou l'enterrer définitivement.

Spyker F1 : Spyker n'est plus, vive Force India ! Le principal danger pour les pilotes de cette écurie sera de ne pas mourir de honte. Sutil, pour ses débuts, a impressionné et a marqué un point inespéré et salvateur à Fuji suite au déclassement de Liuzzi. Albers, régulièrement largué, a refait ses valises et a été remplacé par Markus Winckelhock pour le Grand prix d'Allemagne. Winckelhock, tout fou, a même mené sous le déluge avant de laisser sa place à cette vieille tâche de Yamamoto. Là, pas d'étincelles et une dernière place sur la grille réservée à son nom pour chaque course.

En voilà une bonne saison : dépassements, accidents, intrigues, belles courses… Le cahier des charges fixé par Bernie a été respecté. Et l'année prochaine, du dopage ?

 

Auto-Moto : Alonso – Rossi, même combat ?

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On a souvent comparé Valentino Rossi à Michael Schumacher, tant les deux pilotes ont écrasé simultanément leurs disciplines respectives. La trajectoire d’Il Dottore ressemble pourtant davantage à celle d’un autre champion du monde de F1 : Fernando Alonso.

Les deux hommes ne s’apprécient guère, c’est le moins que l’on puisse dire. L’Espagnol n’avait pas vu d’un bon œil, l’an dernier, que le motard, mis à l’essai par Ferrari, vienne marcher sur ses plates-bandes : « On connaîtra le potentiel de Rossi lorsqu’il sera à l’arrivée d’une course. Il terminera peut-être cinquième ou sur le podium, mais tout ce qu’il fait avec une F1, je peux le faire avec une moto si on me donne autant de temps que lui pour me préparer. »

« Je pense que nous devrions disputer des courses de F1, de rallye, de MotoGP et additionner tous ces temps afin de savoir qui est le plus rapide », avait riposté l’Italien avec autant de modestie. Le projet est mort-né – « cela m’est interdit par contrat, c’est trop dangereux », s’est défilé Alonso – mais les antagonismes restent, quand bien même les deux rivaux rament cette saison dans la même galère.

Les rois précoces. Plus jeune poleman de l’histoire, plus jeune vainqueur d’un GP, plus jeune champion du monde, Fernando Alonso a longtemps collectionné les records de précocité ; comme le surdoué italien, titré sur mobylette (125 cm3) pour ses 18 ans.

Enfants gâtés. Champion du monde 125 cm3 et 250 cm3 sur Aprilia, Valentino Rossi a bénéficié dès sa première saison dans la catégorie supérieure de ce qu’il se faisait alors de mieux sur le plateau : la Honda NSR deux-temps. Après une année de purgatoire chez Minardi, le protégé de Flavio Briatore a eu très vite sa chance au volant d’une Renault.

Prise de risque. Intouchable avec la marque au losange malgré la concurrence du grand Schumi, l’Espagnol a choisi de relever le défi McLaren, terriblement attrayant financièrement. Au-dessus du lot, et du manchot Max Biaggi, avec Honda, Rossi a lui aussi viré de bord, chez Yamaha.

Plus dure est la chute

Phénomènes, prodiges, virtuoses… Les deux pilotes n’ont presque jamais connu la défaite. Alors, que Nick Hayden souffle à Rossi le titre mondial 2006 après cinq années de domination, passe encore. Mais, englué dans ses démêlés avec le fisc italien, l’égocentrique n°46 ne supporte plus de voir Casey Stoner, plus jeune que lui (21 ans), lui damner le pion au point de compter 85 points d’avance à cinq courses de la fin. « Si les choses doivent continuer comme cela, le mieux est d’arrêter. C’est dur à dire, mais, pour moi, le championnat est fini », a diagnostiqué le docteur après son nouveau fiasco de Misano, le week-end dernier.

Comme lui, le rat Alonso devrait quitter le navire McLaren alors que sa concurrence avec Hamilton tourne à l’humiliation. Son égo surdimensionné ne supporte pas que son débutant de coéquipier fasse la course en tête, au point de le retarder volontairement dans les stands pendant les qualifications du GP de Hongrie. Sanctionné par la FIA, Alonso est en net retrait depuis, résigné, impatient de poser son cul de prétentieux dans un autre baquet depuis que Ron Dennis a déclaré que McLaren ne s’y opposerait pas, malgré le contrat de cinq ans qui lie les deux parties. Si les pistes Renault et BMW se refroidissent, peut-être pourra-t-il rebondir en MotoGP. « Avec un peu de préparation », il ne peut, après tout, pas être plus mauvais que Sylvain Guintoli.

Formule 1 : Label Bourdais

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La France de la F1 peut respirer. Rendez-vous compte : il y a un mois à peine, elle n’avait plus de Grand prix, plus de pneus, personne digne de tenir un volant et une écurie à la ramasse. OK, le Bibendum ne reviendra pas concurrencer les Jap's de Bridgestone la saison prochaine et Renault n’a encore ramené qu’un malheureux point du Hungaroring la semaine dernière. Mais le très chauvin Jean-Louis Moncet tient enfin sa bonne nouvelle alors que Magny-Cours – toujours – a été inscrit au calendrier 2008 : avec la signature de Sébastien Bourdais chez Toro-Rosso, « la France relève la tête », juge aujourd’hui le non moins populaire Parisien.

Parce que la catégorie reine du sport automobile sans pilote tricolore, c’était un peu comme Nigel Mansell sans sa moustache et une honte à la mémoire d’aussi fins limiers que Jean Alesi et Olivier Panis, 359 départs et 2 victoires à eux deux. Aucun de nos compatriotes n’avait d’ailleurs pris place une saison complète dans un baquet depuis le départ de ce dernier en 2004. Tout juste Franck-Guy Montagny avait-il assuré l’an dernier un intérim discret chez Super-Aguri.

Pistonné par Todt pour une charette

En plus, Bourdé, ce n’est pas le premier tocard plein de fric venu. Il laisse ça à Paul Belmondo, Pedro Diniz ou Gaston Mazzacane. Le Manceau a ainsi remporté le championnat du monde de F3000 en 2002, puis trois couronnes de ChampCar consécutives (2004, 2005, 2006) ; une première aux Etats-Unis depuis plus d’un demi-siècle. Mais le talent ne suffit pas : il n’a rien sur son compte en banque et un physique très banal. C’est donc par piston – il a pris pour agent Nicolas Todt, fils de – que Bourdé gagne le droit de montrer ce qu’il sait faire à Gerhard Berger, le patron de l’écurie italienne, petite sœur de Red Bull. Ses essais sont alors si concluants que l’Autrichien lui préfère l’espoir allemand Sebastian Vettel. Il doit donc encore attendre, mais à 28 ans, le temps presse. Par chance, Vitantonio Liuzzi est encore plus nul que son ancien coéquipier débarqué, Scott Speed le mal-nommé. Mais peut-on parler de chance ?

Là où le bas blesse, c’est que le Frenchie à lunettes a hérité d’une charrette. Toro-Rosso n’a en effet que le moteur d’une Ferrari et pas encore ouvert son compteur de point cette saison. « Nous ne voulons pas rester scotchés en fond de grille, mais entrer régulièrement dans le Top 10 », a-t-il déclaré, pétri d’ambition, après avoir paraphé son contrat. On lui souhaite beaucoup de courage car avec la batterie d’aides au pilotage que renferment aujourd’hui les F1, il suffit de mettre n’importe quel gamin derrière un volant pour dominer le championnat du monde. McLaren en sait quelque chose.

Les interviews (presque) imaginaires du Vestiaire

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Le grand argentier de la Formule 1 Bernie Ecclestone nous ouvre avec sa femme les portes du motor-home géant de McLaren, où est donné un concert privé des Rolling Stones pour les 15 ans de Lewis Hamilton.

QUESTION : Bernie, vous avez annoncé cette semaine qu’il n’y aura plus de Grand Prix (GP) à Indianapolis la saison prochaine. Qu’en est-il de Magny-Cours ?
BERNIE ECCLESTONE : La plaisanterie a assez duré, il sera supprimé lui aussi. J’en ai assez de dormir chaque été à l’hôtel Formule 1 (sic) de Nevers ; les toilettes et les douches sont dans le couloir ! Et puis le sport auto français, à l’image de son GP national, n’a toujours apporté que des chèvres et des charrues.

Q. : Ce n’est pas sympa pour Jean Alesi…
B.E. : Je pensais aussi à Olivier Pénis.

Q. : Alain Prost a tout de même remporté quatre titres de champion du monde…
B.E. : (Il n’a pas bien entendu la question, ma voix couverte par les premiers accords de Waiting on a Friend) Alain quoi ?

Q. : Prost !
B.E. : Oui, oui. A la votre ! (ndlr : prost veut dire « santé » en Allemand, il lève sa flûte de Moët & Chandon)

Q. : Y a-t-il encore une chance de voir un GP de France en 2008 ?
B.E. : Autant que de gagner à votre loterie monopolistique. A moins que le projet de Versailles n’aboutisse, qu’on installe le paddock dans les jardins du château et qu’on me retienne la chambre de Louis XIV. Ca, c’est glamour !

Q. : Mais on ne peut pas se permettre pareille chose dans un monument historique !
B.E. : (Il tend à nouveau l’oreille) Vous me flattez, je ne suis pas encore classé comme tel. Ce serait évidemment une distinction à la hauteur de ma contribution exceptionnelle au développement de ma discipline, mais j’ai, pour l’heure, encore énormément de choses à lui apporter.

Q. : Comme quoi ?
B.E. : Je rêve de sortir la F1 de ses bastions traditionnels. Supprimons un à un les GP d’un autre temps : Indianapolis, Spa Francorchamps, Magny-Cours, Silverstone… Des pays comme la Russie, le Venezuela, le Nigéria (ndlr : trois des dix plus gros producteurs mondiaux de pétrole) ou le Bahreïn ont un potentiel glamour incroyable.

Q. : Il y a déjà un GP à Bahreïn…
B.E. : Je confonds toujours avec le Koweït… Et bien, on en fera un deuxième ! C’est déjà le cas pour l’Italie (Monza et Imola) et l’Allemagne (Hockenheim et le Nürburgring).

Q. : La comparaison n’est-elle pas un peu osée avec ces deux pays au riche passé automobile ?
B.E. : Oh, vous savez, mon ami le roi du Bahreïn, Cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa, aime aussi énormément les voitures. Il les collectionne depuis qu’il est tout petit. Je crois même qu’il a le dernier exemplaire au monde d’une Panhard et Levassor sans volant de 1892. Ca devrait suffire à satisfaire le public français, non ?

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain.