Coupe du monde TF1/Canal+ : Canal pelouse

TF1 avait tout misé sur Gilardi sauf une assurance vie, du coup les vrais journalistes sont restés sur Canal et Alexandre Ruiz sur Europe 1. Et Thierry Clopeau ? Voici les 5 raisons qui justifient ou pas de regarder du foot sur la chaîne cryptée.

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Dominique Armand : La palette n’avait pas réussi à faire passer Doucet pour un intello, et là miracle ça marche, allez savoir pourquoi. Pourtant il n’a ni lunettes, ni le SCO d’Angers sur son CV. Sinon, on dit de lui que c’est un journaliste qui connaît le foot, du coup on ne se focalisera pas sur son explication du faible niveau des matches : « Je n’en ai pas la moindre idée. Y’en a qui disent que les équipes jouent avec le frein à main. »

Lilian Gatounes : Le Dominique Armand bilingue espagnol avait percé grâce au Barçamètre qu’il présentait chaque semaine à Stéphane Guy. Ruiz n’avait rien de plus au départ, mais aujourd’hui c’est lui qui a des cheveux longs, qui passe l’été et les week-ends à faire de la radio et balance quinze fois l’info du jour par journée de Ligue 1 sur Europe 1. Gatounes, lui, fait des sujets sympas même si c’est toujours le même avec sa voix au ralenti et des phrases courtes sur des plans saccadés du public et des joueurs hors du terrain. Frédéric Calenge ne trouve pas ça si mal finalement.

Philippe Carayon : Tous les soirs, il a pris son air grave pour donner des infos exclusives, tous les soirs on n’a pas appris grand chose. Mais l’important, c’est qu’on ait eu l’impression que c’était grave.  

Le footballogue de Messaoud Benterki : « L’Allemagne ne gagnera pas, elle est où en grande compétition depuis 10 ans ? » Finale en 2002, demie en 2006, finale en 2008. Footballogue c’est donc pas un vrai métier, même si on vient pourrir la vie des infographistes avec des tableaux que personne n’a vraiment envie de voir.

Hervé Mathoux : Qui aurait cru que les résidus de Thierry Roland donneraient le meilleur présentateur foot du PAF ? Pas Romain Del Bello qui n’en a que le salaire. Isabelle Moreau, elle, mesure le chemin à parcourir : savoir quoi faire de ses mains debout pendant un coming next, c’est fort.

Pendant ce temps-là, David Astorga tente d’exister face à Lizarazu, on lui avait pourtant promis qu’il commenterait. Si ça continue comme ça, juré, il s’enHardy.

Questions interdites, Roland-Garros : Hanouna est-il le meilleur ?

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Le retour de Roland-Garros, c’est aussi la consécration d’un comédien fantasque, devenu l’indétronable Roi du show-business.

Indétronable est bien le mot, tant ses échecs répétés aux commandes des plus grosses merdes de la télé n’ont pas eu raison de sa carrière. Immortel disent les uns, naze disent les autres. Cyril s’en fout, à bientôt 36 ans il ne cesse de grandir et prend toujours plus de place dans le paysage audiovisuel et ailleurs. Capable, simultanément, de présenter trois programmes télé, d’animer une quotidienne radio, de gérer une ou plusieurs sociétés de production, de courir les exhibitions de poker, les invitations plateau et les soirées privées des chaînes de télévision ou même d’apparaître en perruque dans des sitcom de chaînes TNT, c’est un surdoué.

Doit-on forcément y voir un ami fidèle, un amoureux fou des médias en représentation permanente ou juste un adorable passionné de pognon ? Car quoi de commun entre des sketches sur Comédie, des happenings radio avec Arthur, des lancements de magnéto sur le Grand Bêtisier, les commentaires de l’Eurovision, la présentation de la Porte ouverte à toutes les fenêtres, de Fa Si La Chanter, Tous au club – supprimés faute d’audience -, des chroniques dans Qu’est-ce qui se passe quand – supprimé faute d’audience -, la couverture de Poker Vip ou le tournoi de Poker de Deauville ?

Rien à brelan

21 janvier 2010, Level 4- Blinds 150/300. Il reste alors 393 joueurs sur 427, autant dire tout le monde. C’est le moment que choisit Cyril Hanouna en position UTG pour relancer à 3.000. Tout le monde passe, jusqu’au joueur au cut-off (gros stack) qui reraise à 15 K au total (soit le de Cyril Hanouna). Hanouna fait le et les retournent leurs jeux : il n’a qu’un as et un roi, les règle ne permettent toujours pas à cette combinaison de battre une paire, même une paire de 9.

« Cyril Hanouna est donc éliminé de cet de Deauville 2010. Il se lève et salue toute la table avant de quitter l’aire de jeu ». Dès fois qu’il les recroiserait.

Tati et Daniel

Tout cela n’est évidemment que la traduction de son indécrottable sens du spectacle. Il n’est pas très drôle, pas grave, on a arrêté le Morning Live. Il n’est pas très bon dans les plats réchauffés, pas grave, on a arrêté Fa Si La et La porte ouverte. Il n’est pas très bon animateur, pas grave, on lui confiera des lancements de magnéto. Il plante toutes les émissions qu’il présente, pas grave, il tentera un come back sur Direct 8 en 2006. Il n’est pas très télégénique, pas grave, on lui filera l’Eurovision.

Il a une connaissance encyclopédique du tennis, pas grave, il peut bien animer Roland Garros en recyclant ses vieilles vannes. Appeler Lauclair Dany le Rouge pendant qu’il présente des journaux, inviter Stephane Freiss dès le premier jour sous les yeux déboutonnés de Golovin : il ne recule devant rien. Et si Monfort le déteste autant, c’est bien qu’il représente un danger. Le public massif, pour une fois, n’aura jamais entendu parler de lui, l’occasion de s’acheter une conduite comme disait la CPE du collège. Mais pour une fois qu’un animateur connaît son sport, faut-il le lui reprocher ? Et puis c’est encore là qu’il est le meilleur. Et si on lui confiait une vraie émission de bande maintenant qu’il a fait ses preuves ?

Le classement interdit : Code Liza

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La paire Hanouna-Lauclair doit-elle être reconduite à Roland-Garros ? Georges Eddy sera-t-il naturalisé américain avant Jack White chocolate Monclar ? Wiltord et Leboeuf tiendront-ils le micro dans le bon sens ?

Après 4 mois d’enquête, Le Vestiaire s’est procuré en exclusivité le vrai classement des meilleurs consultants. Dugarry est-il vraiment en tête quand il trouve Marseille solide face à Saint-Etienne ? Guy Forget est-il réellement la référence du tennis malgré son beau parcours en Coupe Davis ? Révélations.

Canal+ avait tout compris, même le langage du carnet de chèque. Après avoir acheté tous les matches, il ne manquait que les consultants. Pour ne pas rater le bon autant brasser large. Zidane, Deschamps, Desailly, Lizarazu, Jacquet. Mais aussi Rouyer, Perrin, Denoueix, Baup, Santini et Houiller. Crevoisier et Jeannol, c’est pour les mardis de novembre où il pleut, le Mercure de Boulogne casse ses prix. Et non, Patrice Ferri ne s’appelle pas Jean-Michel. Le principe de la vitrine appliqué à la lettre, Tosi et Guérin bloqués dans le parking de la Tour Bolloré, Gravelaine et Ferreri n’ayant jamais joué au foot, Paganelli non plus, pourrait rétorquer Charles Biétry. Thierry Clopeau mis aux arrêts après France 2 Foot, seul  TF1 pouvait espérer lutter. Hélas, Arsène Rupin préfère largement les succursales d’HSBC aux micros dorés du SDF.

Une sacrée tête de Linette

Et puis, tout a changé. Lizarazu ne voulait pas appartenir exclusivement à la colonne passif du bilan de Canal, Dugarry est propulsé consultant vedette. Originaire de Lormont, comme Lamine Sané, Dugarry est à l’aise, prolixe. Problème, il connaît presque aussi bien le jeu que Pierre Ménès. Du coup, il sent, ressent, constate, mais n’analyse jamais. Lizarazu, c’est une analyse par phrase, le ressenti n’est utilisé que pour parler de son expérience du haut-niveau. Duga a évolué huit jours à Milan et dix à Barcelone. Heureusement, il ne s’occupe que de la Ligue 1. C’est ainsi que Téléfoot se transforme en Liza face à la rédaction de TF1 et devient la meilleure émission foot du PAF sans même montrer les matches. En plus, Lizarazu a pu demander à Demichelis ce qu’il avait pensé de Lyon.

En revanche, personne ne parle à Dugarry, à part Zidane. A l’arrivée, on a le droit à une déclaration de Zizou annonçant que Lyon va remporter la Champion’s League en 2009. Consultant en Loto Foot, pourquoi pas, mais Lionel Rosso a déjà remporté le marché. Cyril Linette a une botte secrète, mais il ne le sait pas. Le seul à pouvoir lutter techniquement avec Liza s’appelle Reynald Denoueix. Jamais de vannes superflues, le jeu, rien que le jeu, pour la première fois un consultant parle comme un entraîneur. A croire qu’il l’a été, mais personne n’a pu confirmer que Nantes avait été champion de France en 2001. Il avait des réserves sur Ibrahimovic, l’Inter a fait son job, Reynald ne va pas se perdre en sentiment à la con sur le beau jeu du Barça, car il sait bien que Henry et Eto’o ont changé de club. France 1998, c’était évidemment un pouvoir offensif sans précédent.

Mondiaux : Faure âge en eaux profondes

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Patrick Montel a tellement aimé la performance de Philippe Delerm à Pékin, qu’il a pris Boyon pour occuper le siège en trop. A quand le commentaire à dix abbeba ?

Si Bilalian ne veut pas lui faire présenter Stade 2, Stade 2 viendra à lui. Berlin 2009, Patrick Montel a débuté son terrible dessein, rassembler toute l’équipe des sports de France télévisions dans sa cabine de commentateur. Après avoir débauché les reporters de seconde zone qui n’auront jamais droit à la cabine, la première grosse victime est Alexandre Boyon. A force de l’entendre se vanter de savoir qu’Allen Johnson avait été aligné sur 4×400 à Athènes ou de reconnaître Juantorena avec 30 ans de plus, Montel s’est dit qu’il pouvait bien venir parler de ce qui n’intéresse personne. L’heptathlon, les lancers et un peu du reste des concours quand les types sont pas connus. Une fois Tamgho éliminé, Alex le nageur a tout loisir de commenter les sauts enregistrés de Nelson Evora. En plus, on peut le bizuter jusqu’à le faire chialer.

Oh pas de télé Thomson

A part ça, Patrick a récupéré sa bouillotte et Diagana a le droit d’en placer une de temps en temps quand le patron décide qu’il peut apporter un oeil intéressant, mais jamais sur les haies, ça serait trop facile. Du coup, Montel peut se lâcher avec la certitude de ne pas être contredit. Il ressort les classiques : Jamaïque, Ethiopie, Kenya. On n’a pas la télé, on court sur les hauts plateaux et surtout on a les mêmes parents puisque l’on est tous frères. Bob et Mahiedine ne l’étaient pas depuis six mois, il le seront probablement l’année prochaine aux Europe de Barcelone grâce à l’indispensable Nelson Monfort, qui a découvert que la zone mixte ne signifiait pas que l’on pouvait mélanger les hommes et les femmes. Nelson aime les petites Ethiopiennes et n’hésite jamais à associer Montel à sa passion, les nuits n’en seront que plus animées. Personne ne reprochera à Patrick d’avoir dit « fureur » pour vendre des tee-shirts allemands, par contre les spectateurs les plus tendus pourront se plaindre de Déborah la guide, aussi sexuelle que la moustache de Jean-Pierre Durand, le photographe pote de Montel de passage dans la fameuse cabine.

Décastar ou Fréquenstar ?

Si démagogie a un sens, il ne s’applique pas à Patrick et ses autres potes, ceux de Facebook, persuadés qu’ils auront des places gratuites pour le prochain Sotteville-lès-Rouen. Il n’y ajoute pas le foutage de gueule quand il propose aux téléspectateurs plus mauvais les uns que les autres de prendre sa place, pour finir sur un gros plan de Diagana à deux doigts de l’apoplexie. Montel est encore là pour un long moment et heureusement car sa naïveté sincère nous manquerait. Quand Bolt méprise et humilie ses adversaires, ce n’est pas de l’arrogance, quand Tamgho crâne entre deux sauts mordus, ce n’est pas un frimeur et quand Fraser égale Christine Arron avec un appareil dentaire, c’est une grande championne. On ne lui en veut pas, c’est le meilleur même s’il appelle William Motti « Bill » et qu’il l’expédie en 1’30 après un mot sur l’athlétisme est-allemand et Talence. Bilou est dans la place.

Pendant ce temps-là, Tahri a montré qu’un champion doit battre son record en finale. Si son pote Baala a compris la leçon de Jean-Mi, il sera au pire deuxième, mais cette fois ce sera sans Hicham.

Omnisports : Direct store

paco

« Je suis vert de rage. » Quand Christophe Pacaud sort de Direct 8 ce soir-là, il pleut des cordes. Il vient aussi d’enregistrer son émission.

Une semaine après la fin de Roland-Garros, Le Vestiaire est tombé sur l’émission de Christophe Pacaud. Une atmosphère étrange, un animateur qui marche pour dire bonjour à chaque invité, d’étranges sosies d’anciennes gloires du journalisme sportif. Réservoir Prod serait-il derrière tout ça ? Personne n’en a jamais parlé, et pourtant la rumeur voudrait que Direct Sport ait commencé le 15 septembre et que des invités s’y succèdent chaque semaine.

Pierre Salviac

Sont-ce ses commentaires de rugby ? Est-ce son résumé de Perpignan-Clermont qu’il conclut par « et à la fin, c’est toujours Clermont qui perd ! Proverbe africain ! » devant un Pacaud des plus séduits ? Est-ce Jean Abeilhou ? Est-ce ses conneries de cabanes qui tombent sur le chien ? Son éviction de France Télévisions reste un mystère.

Jézabel

Son franc sourire illumine l’émission. Une apparition de Leboeuf sur le plateau, une blague graveleuse de Salviac, un Rosenborg-Fiorentina à commenter, rien n’y fait : elle sourit. Noël Tosi ? Elle sourit. Son secret pour placer autant de noms de footballeurs et prouver à Mikis qu’elle aussi elle s’y connaît ? Elle sourit. La chaîne vient d’acquérir les droits pour les matches de l’équipe de France féminine ? Elle sourit ?

Ro Jézabel

Qui se souvient que Roger Zabel animait les soirées Ligue des Champions en 1995 ? Pascal Brunner et son pantalon en toile vert connaissent la réponse, Direct 8 s’en frotte les mains. Il faut tenter le tout pour le tout, les coups de cœur sont là pour ça. Ukrainien et boxeur, Vitaly Klitschko ne s’attendait pas à être l’heureux élu, il passera donc sur la prononciation douteuse de son nom. Abdoujaparov et Vladimir Smirnov ont de quoi être jaloux : eux au moins ne se décommandaient pas.

Mikis

L’autre Monsieur foot de la 8. Capable dans la même année de recruter Noël Tosi comme consultant et de faire un coup de cœur pour saluer Mladenovic. Double exploit journalistique : aller fouiner non seulement dans la catégorie juniors, mais en plus chez les dames. Les geeks qui ne reçoivent pas France 4 paniquent.

Thierry

Toute l’équipe de 100% foot se démène pour qu’il ne sorte plus de chez lui. Les plateaux, c’est plus de son âge.

Pendant ce temps-là, Grimaldo court toujours derrière un petit caprice.

Stade 2, la route de l’Orient

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Dimanche, Stade 2 n’a pas eu lieu. A la place du sport, Chamoulaud a préféré présenter Vivement Dimanche avec des intellectuels à la place de Darmon. Candeloro, Gallas, et même Alphand, le seul pilote du Dakar à rentrer vivant. Giesbert veut relancer Culture et Dépendances.

Malgré le départ de Clopeau, Bilalian n’a pas perdu la main. Lors de la séquence révolutionnaire des coulisses, qu’on n’avait pas vu depuis France 2 Foot, Chamoulaud est dans ses pantoufles. Sa chemise reste ouverte, son micro aussi pendant le premier sujet. Les centaines de téléspectateurs n’ont aucun mal à l’imaginer aller pisser, Lionel a la confidence facile. Guy Carlier est coincé dans son fauteuil, Vinoy et Lévêque tentent la désincarcération, Chamoulaud les enferme à double tour. Rien ne presse, Galthié est bourré, il fera aussi perdre Perpignan.

Surya Bonaldi

Puisqu’il n’y aura pas de pub après autant en faire pendant. C’est l’heure du live promotionnel de Candeloro, la séquence la plus longue de l’émission. Il n’y avait pas beaucoup d’actu ce week-end. Un spectacle qui n’a de sportif que les entrées payantes et Monfort, qu’on n’avait plus vu à pareille fête depuis C’est mon choix. « Franck Sinatra n’a qu’à bien se tenir », le taquine Chamoulaud. Boyon a dû se farcir la rétro. Mais pourquoi donc Sled a-t-il été viré ?  A son époque, Candeloro faisait les JO.

Le con…ducteur

Brève handball, ce n’est que le championnat du monde. Brève rugby, ça se défend. Pas de tennis, c’est Melbourne. Pas de judo, c’est les France. 18h20, le cirage de pompes hebdomadaire d’Armstrong n’attend pas. Luyat n’est donc là que pour le buffet, comme Kader Boudaoud à Nantes la veille. Il avait pourtant trouvé la question inédite pour Gourcuff : Bordeaux ou Milan ? Nicolas Geay, envoyé en Australie en première classe, prévient : « Pour le sport, il faudra attendre. » On avait remarqué. Il a raison d’être jaloux : Richard Coffin et Emmanuel Lefort se sont mélangés à Marie-Marchand Arvier et Ingrid Jacquemod dans un jacuzzi. Comme si ça ne suffisait pas, ils nous mettent la musique des Bronzés pour finir le sujet. Chapatte vient encore de mourir.

Carlier est au diapason, pas trop de second degré. Gallas n’a quand même pas tout compris. Ils ont invité Bastareaud pour l’épauler.

La métamorphose du cloporte

Claude Sautet aurait pu en faire un film. Une bande de jeunes loups ambitieux voulaient tout dévorer dans le PAF. Ils se sont heurtés à la vie et à leurs compétences. Portraits.

Denis Balbir. Un tube de Gomina devait lui suffire à atteindre tous ses rêves. Rapidement propulsé commentateur principal de la chaîne cryptée. Il a fait un choix de carrière payant en allant faire Téléfoot sur une chaîne qui ne diffusait pas de foot. Aux dernières nouvelles, il écumerait le câble avec une ancienne animatrice de l’Ile de la Tentation.

Laurent Luyat. Eternel premier communiant, à 40 ans, il est pourtant le meilleur de tous. Le sport, c’est pas vraiment son truc, mais les talks show généralistes ne veulent pas de lui. Il faisait les beaux jours d’Europe 1 le samedi soir et présentait Stade 2, il ne fait plus ni l’un ni l’autre. Depuis, le multiplex s’est cassé la gueule, et Stade 2 est présenté avec une raie sur le coté.

François Brabant. Le moins prometteur de tous a confirmé. Il rêvait des talks show que Luyat ne présente pas, les ortophonistes du monde entier lui en veulent encore. Comme il connaît mieux le tennis que Jean-René Godart, il a quand même droit au Lenglen.

Thierry Clopeau.
L’énigme. De très beaux débuts munichois, avant de passer par la case exclusif. Ses appuis le renverront dans le monde du sport. Il ne voulait pas ça. Son tableau de chasse est éloquent : France 2 foot, Europe1 sport, les multiplex. Qui a déjà regardé ou écouté l’un des trois ?

Alexandre Ruiz.
Le kamikaze. Avoir de bons contacts n’est pas toujours gage de réussite. En contrat d’exclusivité sur Canal+ à la tête de Jour de Foot, il se laisse convaincre par Clopeau de faire de la radio. Depuis, il fait de la radio avec un physique de télé.

Les placards du Vestiaire : Josse bassine, l’empoisonnement

Le Vestiaire reprend aujourd’hui sa longue série consacrée aux commentateurs sportifs. Dans ce volet, le ski alpin n’aurait jamais dû avoir sa place. Et pourtant.

Charles Bietry voulait l’adopter, pas Bernard Thévenet. En découvrant « son » Jour de Foot 2008-2009, Pépé Charly a classé les papiers dans la garage. Certes, Canal+ n’avait pas les moyens de conserver Alexandre Ruiz et ses « informations de la soirée ». Ouvrir après une virgule de pub sur Cassis-Carnoux : Bompard éprouverait déjà des regrets, si le rendez-vous d’avant porno de la concurrence n’était pas si rassérénant.

Itinéraire d’un enfant gâteux

Christophe Josse, c’était prometteur. L’IUT de Bordeaux et Edith Remond lui avaient offert ses lettres de noblesse dans le journalisme, celles que lui auraient sans doute refusé Robert Escarpit, sa fille, même s’il était devenu sous commandant, voire sa petite fille. Canal+ lui donna ensuite la chance de devenir Thierry Gilardi, il s’y attela jour et nuit, mais eut la bonne idée de partir sur France Télé quand Gilardi préféra TF1. Josse récupéra alors deux-trois matches de Coupe de la Ligue et fréquenta Patrick Knaaf quand Gilardi se contentait de Téléfoot, la Coupe du monde, Charles Villeneuve dans un restaurant de la rue François 1er et le Domenech Show. Mauvaise pioche. Pourtant, mathématiquement, Josse avait une nouvelle occasion de devenir M. Foot (pas le salaud, l’autre). En 2004, lorsqu’il rejoint le groupe TF1, le landerneau bruisse de la fin prochaine de Thierry Roland. Josse est l’heureux élu. Sauf qu’une fois dans les locaux de Boulogne-Billancourt, il dort dans un placard dont il n’a même pas la clé. Il ne veut jamais porter ses lunettes à l’antenne, il aurait peut-être dû, TF1 c’était TPS. Mauvaise pioche.

Entre temps, il avait occupé le fauteuil le plus médiatique, celui du Tour de France. Une idée séduisante sur le papier, mais le vélo c’est pas du foot. Adam n’y connaît rien, mais c’est un passionné, pas Josse. Après tant d’efforts pour devenir quelqu’un, il passe sur la TNT et la fidélité paye enfin, il est repris par Canal.

Mathoux va bien

Grâce à Josse, la chaîne cryptée fait le pari d’une présentation dynamique. Sa voix ferait vibrer une assistance au séminaire jésuite. Il le savait : un an sur M6 pour commenter la coupe Intertoto au Vélodrome avec Delpérier, ça lui a suffisamment coûté. Son truc, c’est le vrai rythme, celui des grands talk, quand l’animateur s’efface au profit des invités. Mathoux n’avait pas dit qu’il les gardait tous, ni qu’il y placerait ses maîtresses. Il ne lui avait pas dit non plus qu’à partir de septembre, Jour de Téléfoot ce serait le dimanche. Mathoux, il fait ce qu’il veut, c’est le maître de la portée, malgré ses années Marianne Mako.

Du coup, Josse est seul le samedi, avec son oreillette, et même pas dans un motel miteux. Un incident, un résumé qui ne part pas et l’animateur fait parler sa science du direct. Les déraillements vocaux, les rires nerveux, les bafouillements font leur effet. Ruquier n’en est que plus heureux. Josse peut-être aussi, qui sait : ça lui rappelle Salt Lake City. Seuls les intimes se souviennent de l’épopée Montillet-Vidal.

Lionel Rosso n’avait rien contre lui, du temps des directs de L1. Mais piétiner ses plates bandes, c’en était trop : il a pris son coton et s’est barré chez Loto.

Football, Domenech Show : Tapie End

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La pression de l'audimat ne pardonne pas. L'émission la plus regardée de l'histoire de la téléréalité ne pouvait pas s'arrêter comme ça. Si les résultats ne rapportent rien, si les matches font chier tout le monde, au moins il restera Domenech pour faire le spectacle. Voici la cinquième saison du Domenech Show.

Souvenez-vous des épisodes précédents, le Domenech Show s'était terminé dans l'euphorie d'une nouvelle humiliation générale pour le football français et Estelle Denis. Raymond Domenech, scénariste, acteur et réalisateur du spectacle devait tirer sa révérence avec un gros chèque pour bons et loyaux services rendus à ses producteurs. C'était sans compter sur ses producteurs, justement. D'une avidité sans limite et face à l'influence grandissante prise par Secret Story dans le reality show, Jacquet et Escalettes vont orchestrer le grand retour du programme favori des Français.

Pour ce faire, les rescapés du naufrage européen apportent leur soutien sans réserve à leur créateur. Ce n'est pas une surprise, ils connaissent eux aussi parfaitement les rouages de la télé. Même Govou, sur le point de ne pas recevoir d'offre de Tottenham, sait qu'il faut lécher papa pour découvrir la Suède. Mais tout n'est pas si simple, car l'ancienne équipe de production, qui faisait elle une vraie émission de service public avec des victoires et des trophées, veut récupérer le bébé. C'est finalement le concepteur original du projet qui va trancher : Michel Platini.

Chypre au vinaigre

L'inventeur du football en France est lucide, il conseille de garder Domenech. L'objectif est ambitieux : pour lui, virer le sélectionneur en plein éliminatoires provoquera probablement la plus forte audience de tous les temps. Platini sait comment ne pas gagner, il faut lui faire confiance. En 1988, il avait lui même succédé à Henri Michel en pleine errance chypriote  et avait fait aussi bien, avant de réaliser un Euro 92 pas dégueulasse pour lancer ensuite Gérard Houiller. Sur un terrain parfaitement préparé, ce dernier n'eut plus qu'à ne pas sortir premier d'un groupe avec la Bulgarie et Israël comme plus féroce adversité. Le Conseil fédéral de reconduction se déroule sans anicroche. Escalettes n'a rien aimé de Domenech et veut qu'il change tout. Les différents représentants du foot amateur lui bricolent alors une espèce de tutelle dirigée par… Gérard Houiller. Fameux. Dominique Grimaud voulait même carrément que ce dernier reprenne l'équipe : de la trash-tv comme on n'en fait plus. Dominique Grimaud n'est pas à la Fédé, il n'est que chroniqueur dans 100% foot. C'est dans cette même émission que sera également jetée en pature l'idée d'un autre recours : Alain Boghossian. Quand l'histoire repasse les plats, c'est Ginola qui se permet cette audace. Il est malin, David. Il sait que personne n'aurait pensé à Boghossian. L'ancien criminel a raison. Bogho c'était un joueur sans épaisseur dont on se souvient à peine, et surtout il n'a jamais entraîné : c'est le candidat idéal. L'occasion est trop belle, Alain B. est catapulté adjoint de Domenech. Un débutant et un incompétent, le duo est magique. Mais il reste un doute sur la capacité de Raymond à franchir les limites imposées. Escalettes est inquiet, il ne le sera pas longtemps…

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Les placards du Vestiaire, Médias : Delerm, une question de survie

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Les Jeux sont finis et France Télévisions a pris un avantage définitif. Margotton, Galfione et Longuèvre, qui ne voit de dopage nulle part, n’y sont pas pour rien, le coup de génie de Bilalian y est pour beaucoup. Le porno soft de Canal était propre, mais trop lisse.

Fin des JO, Luyat se force à rire en voyant le seul plan off de Godard dépourvu d’insulte aux techniciens, pratique pour un bêtisier. La nostalgie, ça vient vite après les JO, mais au moins il arrêtera de lui casser les couilles avec Grenoble en L1. Ca sent le bilan, le retour des costards, mais comme Bilalian est un fin meneur d’hommes, il a aussi mis sa veste de marin. Ca ne l’empêchera pas de se réserver l’habituelle interview consensuelle de Rogge et l’honneur d’annoncer qu’à Londres, France Télé aura des caméras.

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Les placards du Vestiaire, Canal/France TV : Jeux pour adultes

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A l'occasion des Jeux Olympiques, Le Vestiaire inaugure une nouvelle rubrique entièrement consacrée au traitement médiatique. Car le grand duel de la quinzaine aura opposé comme tous les 4 ans France Télé, sans Thierry Clopeau parti faire les mauvais jours d'Europe 1, à Canal +, drivé par l'éternel adulescent Cyril Linette, qui a bien grandi.

Entre Bilalian qui interviewe Philippe Lucas sortant des toilettes et Chamoulaud qui annonce le forfait de Liu Xiang habillé en marin, aucun doute, cette année France Télévisions avait sorti l'artillerie lourde. L'objectif est toujours le même : rivaliser avec le nec plus ultra du sport, la quatrième chaîne, comme disait Jacques Marchand. Pour cette olympiade, l'innovation de la télévision publique aura été de pomper la concurrence, en moins bien, évidemment. A commencer par le plateau fil rouge où un Luyat à l'aise comme Olivier Sauton à table avec Gérard Miller ne peut rivaliser avec le porno de la chaîne cryptée. Rosso y tire les ficelles et Bayle le reste. Si Bilalian acceptait de diffuser parfois des finales en direct, papa, abonné depuis 1984, une fois le coeur léger, zapperait peut-être de temps à autres.

Autre spécialité partagée : le recyclage. Lizarazu qui va crier son admiration aux gymnastes, le nez penché dans les « fiches » de Le Pennec, Richardson qui fait semblant de se passionner pour l'haltérophilie et qui ne suit même pas le hand, ou Douillet qui trouve tout formidable, même son badge dont il ne parle plus, Canal s'est beaucoup dépensé pour justifier les notes de frais de Jean-Charles Sabbatier entre Jiang et Elena au sol. Il est polyglotte. Pendant ce temps-là, à Paris, les enfants appellent leur père Hervé. Allez comprendre. Sur France Télé, on n'a trouvé que Galthié dans le placard alors il va partout et remercie chaque contribuable de lui payer ses vacances. Il y a aussi Philippe Delerm qui tient chaud à Diagana, mais fait chier tout le monde. Heureusement, il reste les sports majeurs.

Douillet reste où ?

Pour le judo, le combat est serré. Canal avait ramené sa paire de champions droitiers : Thierry Rey, consultant cocardier devenu journaliste, associé à Douillet, consultant devenu consultant. Face à eux, la paire publique n'avait politiquement pas grand chose à leur envier avec une consultante bobo chic mère de famille rigide, encore plus à droite donc, chemisier à fleurs de rigueur. A ses côtés, Romera, malgré sa ceinture verte, ne peut faire que de la figuration, ce qui ne le change pas trop des reportages taekwondo au Vénézuela pour Stade 2 quand Marie-Christelle Maury est déjà prise pour le tumbling au Laos. Rien de bien différent au final. Ca balance et c'est partisan, le peuple aime ça.

Plus aussi Faure

L'athlétisme, c'est le point fort de France Télévisions. Près de 20 ans de compétitions internationales, le show est rodé. Sauf que le compagnon de toujours de Montel, craignant d'être enfermé dans les geoles chinoises, a préféré retourner auprès de Sébastien Carrat. Seul avec Diagana, Patrick le gueulard a perdu ses repères. Il fait des nuits complètes et imagine maintenant que 12″68 permettent un podium sur 100m haies. On préfèrerait presque retourner sur la 4 mais il y a Margotton, Galfione qui n'a passé 6 mètres qu'en salle malgré un titre olympique, et les leçons de Maitre Longuèvre. Doucouré n'aurait donc pas besoin de lui ?

Larusso

En natation, on pourrait croire qu'un duo Caron-Esposito constituerait le ticket gagnant. Mais voir le second chialer et ne rien apporter quand Phelps met 12 secondes à ses meilleurs temps antibois, ça donne envie d'écouter la voix lascive de Maracineanu même si Boyon n'était finalement pas la doublure du docteur Ross et Rousseau un champion.

Les cuisseaux de la petite reine

Canal a tout fait pour perdre la bataille du cyclisme sur piste en plongeant le vélodrome dans l'anonymat de la voix de Philippe Ermenault, mais France TV a encore un coup d'avance. Jean-René Godard, c'est déjà bien, mais un piquet de grève ça coupe rarement la parole. Jaja se balade dans la zone centrale, mais il ne trouve pas sa moto. Heureusement, les JO de Thierry Adam se sont finis sur le titre de Jérôme Pineau : il est recyclé au foot.

Pendant ce temps-là, Le Vestiaire avait annoncé la domination américaine au basket et tant d'autres événements plus prévisibles. Il a surtout été le seul média à anticiper la perf de l'ovni.

Carte blanche, Thierry Roland : Un plaidoyer pour l’euthanasie

Burt, un de nos lecteurs les plus assidus, s'essaye pour la seconde fois à l'exercice de la carte blanche. Aujourd'hui, il nous conte sa passion pour un ancien stagiaire de Robert Chapatte. Donnez-nous votre avis.

Thierry Roland

La prestation de Thierry Roland lors de l'Euro 2008 aura confirmé ce que certains pensaient déjà malgré son passage sur le billard : Thierry Roland n'est pas mort.

Pilier de TF1 pendant de très nombreuses années, Thierry Roland avait fini par lasser ses plus fervents admirateurs. L'inénarrable duo avec Jean-Mimi commençait même franchement à gonfler son monde et c'est pourquoi Charles Villeneuve avait viré le moins utile des deux : Roland. Ce dernier, qui se contentait de plus en plus d'ânonner les noms des joueurs quand il ne rigolait pas pendant trois minutes à chacune de ses propres blagues, n'avait pas compris la leçon. Il lui fallait revenir, pour le meilleur et surtout pour le pire.

M6, la petite chaîne qui déconne

Flairant le bon coup, M6 engage alors le jeune homme, retraité depuis 1973. Après avoir longtemps hésité entre Thierry Adam et Bruno Rodriguez comme consultant, on finit par lui coller Leboeuf dans les pattes. Ceux qui avaient crucifié l'insupportable Franckie, cette fois sans sa femme, en sont pour leurs frais : aux côtés de Roland, il semble bon. Pourtant, sans avoir été touché par la grâce, il a fait un Euro dégueulasse, ne ratant jamais une occasion d'amuser ses admirateurs xénophobes. Là dessus, au moins, Roland fut au diapason.

Franck Lebeauf

Thierry Roland a donc repris son chemin vers la fin de vie médiatique. Il fut par exemple le seul à relever lors de la demi-finale Espagne-Russie que « le ballon roule », un des rares à cracher ouvertement sur l'arbitrage quand il faudrait soutenir ceux qui officient. Roland est impérial, M6 ne pouvait rêver mieux. Lors de la demande de Raymond à Estelle, Thierry Roland s'enflamme, on le sent heureux, ému, prêt à verser sa larmichette face à un Leboeuf médusé qui se demande s'il doit rire, pleurer ou pousser son partenaire sénile dans l'escalier.

Pendant ce temps là, Larqué nous égrene ses souvenirs d'un temps que les moins de 45 ans ne peuvent pas connaître. Et ça aussi ça fait chier.

Football, Médias : Christian Jean-Pierre tombale

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Le Vestiaire inaugure aujourd’hui une série consacrée aux commentateurs et consultants qui occupent tant bien que mal notre quotidien.

Le 25 mars, Thierry Gilardi nous quittait. Dans les couloirs de TF1, Christian Jean-Pierre sortait un mouchoir pour sécher ses larmes de joie.

On ne l’appelait pas Titi Gilardi. Pourtant, outre ses qualités journalistiques, il savait à la fois combler le supporter exigeant type Franck Leboeuf ou Thierry Roland, mais aussi le spectateur de TF1 lambda, chauffeur de taxi. Il n’omettait pas non plus de s’occuper de madame qui, en faisant la vaisselle, fantasmait sur ses beaux yeux verts et son éternel chat dans la gorge. Un héritage difficile à assumer pour Christian, dont le sourire n’a jamais convaincu belle maman, qui l’appelait toujours Jean-Paul et le jugeait au mieux faux-cul, au pire simplet.

Période décès

L’ex-victime de Vincent Hardy, qui n’hésitait pas à l’enfermer dans le placard à balai avec Pascal Praud et son haleine de prof de physique-chimie prognathe, n’a pas exactement le profil du gendre idéal, un peu trop lisse avec sa tête de « Monsieur suit » comme l’appelait sa prof de droit. Alors, il a essayé de se montrer professionnel à défaut d’être charismatique. Pour préparer le match de l’équipe de France suivant le décès du titulaire des commentateurs de TF1, il a profité de l’émotion ambiante et des nombreux reportages d’archives consacrés à Thierry Gilardi pour potasser à fond son match. Il ne fallait en effet pas louper sa chance. Car Vincent Hardy, désormais technicien de surface, c’est Romain Del Bello qui lui verse du laxatif dans son chocolat au lait en attendant de lui piquer sa place.

Alors, abandonné par un Jean-Michel Larqué en larmes, il a assuré. Des trémolos dans la voix après avoir passé la nuit dehors dans l’espoir d’avoir le timbre de Gilardi, tout le monde a cru à de l’émotion alors qu’il commençait juste à être aphone et surtout qu’il se pissait dessus de stress et de joie. C’est une première victoire pour Christian qui se retrouve, enfin, au premier plan. Pour préparer ses débuts dans une grande compétition en tant que chef de file, il travaille d’arrache-pied. Comme il ne peut plus copier le présentateur de Téléfoot puisque c’est lui, il observe la concurrence. Son salaire de stagiaire ne lui permet pas de s’abonner à Canal +. Le pauvre s’en remet donc au savoir de Denis Balbir. Le résultat est terrible.

Thierry Jean-Pierre

L’Euro débute et, terrible nouvelle pour lui, deux des trois matches de l’équipe de France sont pour la chaîne qui monte et Thierry Rolland, qui lui a filé ses premières tartes sous la douche. Encore une fois, il se cantonne à des matches de seconde zone. Mais peu importe, seul le statut compte. Sauf que s’il a oublié rapidement Thierry Gilardi, les téléspectateurs, eux, ne l’ont pas oublié. Si à cause de ses cheveux entre Souchon et David Darrault il ne peut pas se gominer à la Balbir, il emprunte le râle du néo-commentateur du Wap Orange, s’enthousiasmant sur des ballons dans le rond central et en faisant des tonnes sur le malheur des pauvres vaincus tel « ce grand Pieter Chierch, ce gardien que j’aime tant ». On reconnaît le style de Thierry Roland mais, comme tout ce que fait l’homme aux trois prénoms, c’est approximatif. Même ses anecdotes, trop préparées à l’avance, sont bidons. La mayonnaise ne prend pas, Larqué, largué, a jeté l’éponge en attendant qu’on lui fournisse un troisième Thierry, mais il ne reste qu’une Estelle et elle appartient à M6. Avant de débaucher Gilardi, TF1 avait pensé à Josse pour lui trouver finalement une place dans un placard de TPS. Et la jurisprudence Balbir a montré que la solution ne se trouvait pas toujours sur Canal+. Heureusement, l’Euro est terminé depuis plusieurs jours.

Pendant ce temps-là, Europe 1 a eu la bonne idée de débaucher Clopeau, l’autre papa du défunt France 2 foot avec Bilalian, qui lui a eu celle de mettre Chamoulaud à la place de Holtz à Stade 2 avant qu’on mette quelqu’un d’autre à sa propre place. Où se cache la compétence ?

Tennis, Médias : Les va et vient de Chamouloth

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Dans les allées de la loge VIP de France télé, les rumeurs et les scoops défilent comme les revers en bas de filet de Clément. Le public et Brabo ne s'y trompent pas : les premiers jours, c'est la fête aux Français.

De notre envoyé spécial

C'est malheureux d'en arriver là, mais c'est un constat : n'est pas Llodra qui veut. Le désormais breveté « effet bouteille », est le sanctuaire des leaders français. Cela n'empêche pas France 2 de tutoyer le génie pour égayer nos après-midi. Notamment en choisissant les deux chocs du premier tour : Llodra-Patience et Clément-Monfils. Clément, pour son crépuscule, a même participé au show en contestant la balle de match pendant qu'un des nouveaux Noah l'attendait au filet, vingt minutes après l'échauffement. Le service public, c'est comme à la radio, il y a un quota de daubes françaises à respecter.

Lauclair de l'allume

Evidemment, Patience l'a encore perdue. Il a même manqué d'expédier un coup droit dans Lauclair, le micro accroché à ses basques avant qu'il serre la main de Llodra. L'expérience aidant, il s'est retenu. En revanche, Lauclair cherche la petite bête, qui n'est pas la femme d'un collègue, quand il assène à Malou Devilder : « Au prochain tour, un jeune que vous avez déjà battu, Rafael Nadal. Non, je rigole. » Le charisme à la Fontang de sa victime le prémunit de toute réaction. Lauclair faisait pareil avec Bazire.

Quelques mètres plus haut, et avant même de tenter de se farcir Mary Pierce, Brabo accueille l'entrée de Mauresmo dans le tournoi avec verve. Au détour d'un plan sur Courteau : « Amélie à Roland, y a de quoi prendre 20 ans. » Après un échange stoppé car Maumau a vu la balle faute : « Bien joué Amélie ! » L'enthousiasme est là, il présentera même Ascione comme un solide joueur français. Et Coria mené deux sets à un par Robredo en futur vainqueur. « Il est juste incroyable. » Il menait 4-2, il perdra 6-4.

Mais le vrai maudit, c'est Lionel Chamalo. On lui avait promis un Gasquet-Serra, il a hérité de Giraldo. Il a tout essayé. S'extasier sur la puissance d'un coup droit du Colombien qui aurait pu être un amorti un peu long. Harceler Boetsch pour savoir si changer d'adversaire était un problème, en se faisant rembarrer à chaque fois. Il a fini sur les rotules : « Ce serait justice à 27 ans pour Serra de disputer un 3e tour. »

Pendant ce temps-là, Jean-René Godard écume les courts annexes pour commenter en différé des balles de match. Il y croise souvent Montel. Pioline, toujours au placard, est responsable (du haut niveau). Mais pas coupable ?

Les questions interdites du sport : Faut-il supprimer la jusrisprudence Jacquet ?

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Personne n’ose aborder le sujet, le vestiaire brise l’omerta.

« Si j’avais été là, il m’aurait écouté » Ainsi parle Jacques Marchand notre maître à tous au cours d’une conférence offerte à de jeunes journalistes mais aussi un futur banquier. Il a vu Spiridon Louis remporter le premier marathon Olympique, il a souvent combattu son confrère Péricles pour ses mœurs contre-nature malgré le respect sans orifice qu’il lui inspirait, il a soutenu à raison Champollion dans ses incessantes recherches « pourtant illisibles », il a enfin réalisé la dernière interview d’un Copernic à l’agonie. Pourtant, après un bail au sommet du journal L’équipe et du Tour de France, un jour, les Amaury ont décidé de se passer de lui. Etrange décision que celle de déboulonner ce petit grand-père à l’haleine incertaine. Bizarre sentiment de le voir regretter de ne pas avoir pu sortir Gerard Ejnes et Jerome Bureau de leur entreprise de démolition du futur Dieu Jacquet. Papi Marchand de cercueil a bien raison, s’il avait été là, cela aurait donné une autre tournure au traitement médiatique de certaines compétitions sportives qui suivirent 98. La Corée 2002, le Portugal 2004 mais aussi France 2007.

Un cadeau pour Lemerre Noël

2002, la France a déjà sa deuxième étoile assurée, et presque personne ne vient relever le danger représenté par un triste match face à la Belgique. Un match sans intérêt face à la Corée, une fatigue croissante, et un excès de confiance comme seul le rugby a pu en connaître un depuis. Lemerre n’est plus à sa place, les joueurs sont rois sans jouer, le desastre est gros comme l’égo d’Asloum quand il avait les cheveux jaunes. 2004, Lizarazu et Desailly font encore partie de la défense la plus forte de l’histoire. Ce qui n’a donc aucun sens. Santini est depassé. Personne ne bouge, la France se plante. Ne revenons pas sur le cas Laporte maintes fois commenté dans nos colonnes.
Un évidence s’impose: la presse a évidemment une influence inévitable, plus ou moins importante, sur les choix sportifs des uns des autres. Elle se doit d’en jouer avec doigté et sincérité. L’affaire Jacquet, devenue jurisprudence, empoisonne les commentaires et analyses depuis maintenant 10 ans, entraînant une gestion des carrières et compétitions plus qu’approximatives au point que François Clerc s’est retrouvé en équipe de France, que Laporte est resté 8 ans, et surtout que Fred n’a rien su de la générosité horizontale de sa femme. Il faut cesser d’avoir peur qu’un soir de victoire de l’an 2000, au micro de Pascal Praud ou d’un de ses con frêres lêche-cul, Deschamps fasse dans le réchauffé en s’en prenant au même journal mis en cause 2 ans plus tôt. Traumatisant.

Trop Praud, pas assez Pro

Praud ne sévit plus mais surtout, Deschamps était vraiment fini. De surcroît, nous l’avons déjà dit ici, la critique des années Aimé, aurait été justifiée si elle avait été légèrement plus mesurée. Une gestion catastrophique, cruelle et insensée de la liste des 28 devenue 22. En effet, personne n’a oublié que Martin Djétou et Pierre Laigle faisaient partie du club des 6 (avec Ba, Lamouchi, Anelka et Letizi). Des matchs et résultats très plats. Un seul paramêtre avait été omis, hélas pas le moindre, cette équipe de France ne perdait quasiment jamais, grâce à une défense aussi solide et dure qu’une queue de loth consommée par la femme à Chamou. Et ne pas perdre, ça peut être utile quand on veut être champion du monde. A L’euro 96, l’équipe perd, en demi-finale aux tirs au but après un 0-0, une compétition qu’elle aurait sans doute gagnée. Un brin de compétence supplémentaire aurait suffit à une analyse plus juste. Quelques mois après la vengeance médiatique de Jacquet, Jerôme Bureau avouait d’ailleurs en off à un de nos journalistes qu’il ne pensait pas s’être trompé. En réalité, il avait en partie raison, en partie seulement et ce n’est pas toujours suffisant.

Toujours est-il qu’après un France-Allemgne 3-0, en 2003, Vincent Hardy, décidé à caresser voire à lécher le torse et les mollets de Thierry Henry, lui adressa un somptueux:  » Vous êtes un esthète! ».

Football,médias, Ballon d’or : une cérémonie tout Kaka

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L'insoutenable suspense a fait long feu. Tel Brian Joubert qui ne veut pas se retenir plus longtemps pour savoir ce qui attend Elizabeth Berkeley dans Showgirls, les médias n'ont pas patienté jusqu'au 2 décembre, date de la remise du Ballon d'or.

Ce sera donc Kaka, qui a foiré un penalty ce week-end, avec un Milan AC au fond du sac. Du coup, TF1 organisera une émission qui ne sert à rien. Kaka est champion d'Europe, et dans cette année de disette, cela suffit pour le Ballon d'or. Si Inzaghi n'avait pas ouvert le score en finale de la Champion's League, ç'aurait probablement été Gerrard, l'heureux élu. Pour l'heure, les deux hommes effectuent un début de saison poussif : Liverpool ne confirme pas tous les espoirs placés en lui, et Milan a une moyenne d'âge encore supérieure à l'équipe de France 2006. Et l'équipe nationale déçoit, avec un Brésil mauvais comme rarement (ce qui est bon signe pour la coupe du Monde 2010) et une Angleterre virée de la course à l'Euro.

Faute de mieux cette saison, Kaka reste un joueur exceptionnel. La plus grosse arme du Milan. Son but à Manchester en demie de la Ligue des Champions est un modèle de ses qualités : justesse technique, puissance, précision. Et avec sa gueule de beau gosse, il ne gâchera pas les photos comme Ronaldinho.

Médias, Football : Setanta culte

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La mythologie irlandaise est aussi riche que Mourad Boudjellal. Un soupçon d’humanisme en plus. Si le bédéphile toulonnais a trouvé son hairy man avec Umaga, les Celtes vénèrent une autre icône poilue : Cuchulainn, le « chien de Culann ». Comme Tero Pitkamaki, son arme favorite est le javelot-foudre, dont l’extrémité se déploie quand il pénètre le corps d’un ennemi. Salim Sdiri appréciera. Demi-dieu au pays d’O’Driscoll et Keith Wood, Cuchulainn se faisait d’abord appeler Setanta avant de recevoir son sobriquet animalier.

Le nom a été repris en 1990 par une bande d’illuminés irlandais soucieux de donner des nouvelles du pays à leurs compatriotes expatriés : Setanta Sports était née. La chaîne s’est depuis développée à l’international, au point de commettre, avec Canal+, l’une des plus grosses erreurs médiatiques de ce début de siècle : acheter les droits de la Ligue 1.

Setanta Sports One and Two diffusent plusieurs soirs par semaine les plus grands moments de « Le Championnat », l’une des émissions phares du groupe avec les highlights des ligues hollandaises et portugaises. Les expatriés irlandais en ont décidemment pour leur argent, d’autant que les programmateurs dublinois ont du nez pour fleurer les affiches dont même France4 et M6 ne voudraient pas : Nancy-Sochaux (1-1) et Toulouse-Metz (0-0, ci-dessus) dans le même mois… Autant se taper un Braga-Leiria.

L’édito du Vestiaire : Le bal des faux-culs

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Le concert de louanges qui s'abat aujourd'hui sur le rugby français est d'origine inconnue. En effet, on en vient à croire que le seul France-Angleterre a révélé la vérité au monde médiatique. Il était temps. Mieux vaut tard que jamais?

L'équipe du vestiaire a lu aujourd'hui sur le site internet du journal l'Equipe un formidable papier d'analyse du fiasco de l'équipe de France et de son staff. Comme nous l'avons fait depuis longtemps sur notre blog, lequipe.fr dresse un parallèle troublant entre 2003 et 2007, mêmes causes, mêmes conséquences. Quatre ans qui n'ont servi à rien (nous le disions déjà à la radio en 2004, mieux valait se débarasser de Laporte après l'échec cuisant de Twickenham, pour éviter les frais). Un encadrement suffisant et très satisfait de lui-même pour un bilan pour le moins catastrophique (Laporte gueulera sur les toits qu'il est plusieurs fois champion d'Europe, bravo à lui…). L'article est parfait, très bien écrit, documenté, argumenté et criant de vérité. Mais pourquoi établir cette observation maintenant alors que le constat aurait pu être fait bien avant? Par plaisir de voir la France se casser la gueule à cause de dirigeants incompétents , juste par hypocrisie, ou par manque de courage? Sans aucun doute plutôt pour les deux dernières raisons avec un brin de politique et de jurisprudence Jacquet comme nous l'écrivions après France-Argentine. Sauf que Jacquet, il ne perdait pas. Déjà en 96 il faisait demi-finale de l'Euro, éliminé sur un 0-0. Il ne marquait pas beaucoup mais sa défense était la meilleure du monde et en foot, ça peut suffire, en rugby non, la preuve.

Nous sommes aujourd'hui vraiment navrés de voir toutes ces remarques, certes justes mais beaucoup trop tardives, se déverser ainsi. Nous sommes également triste de voir Laporte toujours incapable de se remettre en cause. Le soutien renouvelé de Lapasset, étant, quant à lui, logique car interessé. Il va en effet devenir le sous-fifre de son sous-fifre.
Mais nous sommes surtout malheureux pour la France qui pourrait être à l'heure actuelle, peut-être double, mais au moins championne du monde de rugby.

Enfin, et ce sera la dernière chose que nous écrirons à ce sujet, personne ne l'a rappelé au ministre, mais lorsqu'il récupère l'équipe en 99 (au passage, Maso était déjà là depuis 1995, faudrait aussi penser à s'en débarasser), elle sort d'une miraculeuse finale mondiale. Laporte en a fait une double demi-finaliste. Seuls Dubroca et Trillo ont fait pire. Au suivant.

Football, Médias : France 2 footu

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Heure du décès : dimanche 16 septembre à 13h50. France 2 foot vient de réaliser une énième audience médiocre, et la gomina de Balbir ne suffira pas à recoller les morceaux.

Comme bon nombre d'entre vous, nous ne faisions pas partie des téléspectateurs qui ont regardé France 2 foot dimanche. Une mauvaise habitude perdue dès la seconde émission dominicale. Avec 15,8 % de parts de marché pour la première partie, la plus regardée des deux, le mag foot du service public a plongé à 10 points en dessous des prévisions de Daniel Bilalian, le patron des sports. Un gouffre qui en dit long sur la mort cérébrale de l'émission. Et que dire de la seconde partie, que nous n'avons pas regardé non plus. Elle réalise moins d'audience que 100% foot, qui reste pour Le Vestiaire la meilleure émission foot du Paf. Léger détail : l'émission de M6 est diffusée à minuit.

Et ta mère, elle Balbir ?

Le problème, c'est qu'avec Balbir aux commandes, sorte de VRP épileptique qui répète sans cesse « France 2 foot » comme message subliminal, la présentation est digne du téléachat. Celui qui frôlait l'orgasme dans la cabine de commentateur de Canal dès qu'un ballon sortait du rond central (même pour un 0-0 lors d'un Sedan – Caen), a fini de faire ses preuves d'inaptitudes à vitesse grand V à la présentation. « Il est trop esseulé, même si je l'aime bien » a tenté de justifier Dominique Grimault, son concurrent peu inquiet que France 2 foot devienne plus impertinent que 100% foot, à propos de l'émission cathomerdique de France 2. La chaîne a foiré son pari de débaucher un membre de l'équipe Canal +, en prenant l'un des seuls à n'avoir jamais présenté. Son sourire figé ne résistera pas longtemps aux jeux de mots d'Alain Vernon. Christophe Josse, l'ancien de la 2 qui a avantageusement pris sa place, en rigole encore.

Attention à la marche

Et puis, en choisissant les dinosaures de la chaîne, France 2 foot était mort-né. On a beau les essayer sur un débat, au commentaires, en interviews, rien ne marche pour les Montel, Lauclair et compagnie. En programmant la Ligue 2 en ouverture d'émission, les énarques de France 2 ont joué tocards sur table. Patrice Duhamel, le directeur de la rédaction de France 2, lassé d'entendre que l'heure et demie de foot est inutile, a décidé de faire un point à la Toussaint. S'il concède que les chiffres ne sont pas bons, sa patience n'a pas encore atteint ses limites. « En face, nous avons tout de même Attention à la marche. » Ne pas déprogrammer la messe, c'est un choix. Et la qualité de l'émission ne se discute pas. « Demandez donc aux présidents des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ce qu’ils en pensent. Ils vous diront que jamais ailleurs leur club ne fut aussi bien exposé que sur France 2 foot. Les autres chaînes privilégient en permanence Paris, Lyon et Marseille. Nous, nous faisons vivre le football en profondeur. » Les 15,8 %, qui sont de moins en moins nombreux chaque semaine, doivent approuver. Atteindre le haut niveau ne s'improvise pas.