Ligue 2, FC Nantes, Médias : Pascal Praud, la résurrection du coq empâté

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Il nous manquait presque. Pascal Praud, jadis figure emblématique des terrains de Champion’s League, souffre-douleur de Thierry et Jean-Mimi lors des France-Azerbaïdjan, a retrouvé du boulot, au sein de son club de coeur, le FCNAze.

Il l’attendait, sa bouée de sauvetage. Placardé à LCI, membre récurrent d’On refait le match, Pascal Praud ne fait plus vraiment partie du Paf. Alors, un rôle en pleine lumière, il n’a pas traîné pour le saisir. Waldemar Kita, le tout frais acheteur franco-polonais du FCNA, lui a tendu la main : « Il a un savoir-faire du bien communiquer. Il aura donc la charge de ce secteur. Pour moi, Pascal sera un guide important. En revanche, dans le domaine sportif, il n’est pas censé avoir voix au chapitre. » Ouf, Kita a dû écouter les analyses « praudiennes » de supporter chauvin des Canaris, qu’il a toujours été. Ainsi déclarait-il en octobre 2006 sur son blog : « le club est lanterne rouge du championnat ! L’équipe d’Henri Michel, de Maxime Bossis, de Jean-Claude Suaudeau (qui ne manquait jamais de le bâcher, Ndlr) et de tant d’autres ! Ils assassinent notre jeunesse ! Ces ersatz de joueurs, ces faux dirigeants. Les imposteurs ! » Pascal Praud parlant d’imposture, c’est Vincent Hardy qui doit se retourner dans sa tombe.

Du travail de Praud

Quoi qu’il en soit, l’objectivité légendaire de Praud, sa connaissance fine des sujets l’ont conduit… à la com’ du FC Nantes, chargé de la bonne image du club. Lui qui a toujours rêvé de comprendre quelque chose au football nantais pénètre la Jonelière par une porte dérobée. Et quand on sait que Xavier Gravelaine, pour sa pige d’un mois avec Dayan, a pris 115.000 euros, on peut penser que la porte de derrière est un accès de luxe.

D’ailleurs, lors du Nantes-Brest d’hier soir comme de Nantes-Clermont, Pascal a pris place dans la fameuse tribune présidentielle. Une fois la mi-temps venue, il a sauté d’un pas svelte la barrière entre la tribune officielle et celle de presse, située juste au-dessus. Histoire d’aller saluer ses anciens compagnons de la presse provinciale, qui le détestent en grande majorité (ce qui n’empêche pas les sourires et les blagues bien senties autour de la tireuse à bière).
Un costume gris, une longue crinière poivre et sel, Pascal Praud est de retour et n’a plus peur de rien. Il est loin le temps où le pauvre Pascal se faisait casser la gueule par Tapie en pleine rue Marbeuf dans le VIIIe (2 jours d’ITT, quand même).

Il affiche même comme un oriflamme ce petit air supérieur qu’il n’avait jamais pu arborer à cause des moqueries sur son cheveu sur la langue, traînées depuis ses années de collège à Saint-Stan’. Le retour du lustre d’antan du FCNA ne fait aucun doute. Enfin, si, il subsiste un souci : le nouveau publicitaire du club huit fois champion de France, ce Nantais de souche n’en à rien à branler de sa ville. « Tous les liens qui me rattachaient à la ville se sont distendus. Seule la nostalgie me ramène sur les bords de Loire. J’aime Paris et Nantes ne me manque plus. » Sa prose est aussi vendeuse que les articles de son blog : truffés de fautes. Toujours aussi Praud, ce Pascal.

L’épilogue à lire ici

Football, Ligue 1, Médias : France 2 Foot joue le maintien

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France 2 Foot, fort de ses médiocres premiers résultats, a compris que son émission n'avait pas grand intérêt. L'infâme débat a été supprimé, mais remplacé par une séquence tout aussi catastrophique. La deuxième partie d'émission risque gros.

Et si, tout simplement, les téléspectateurs n'en avaient rien à foutre ? Ou si, finalement, ils n'attendaient sur la L1 que les images des buts, et basta ? Téléfoot, qui pourtant n'avait rien du magazine parfait, l'avait compris, et les séquences cultes de l'émission resteront à jamais le Top But et l'Affiche. De France 2 Foot, en revanche, on ne retient rien. Peu lisible, mal rythmée et présentée par le trop publicitaire Denis Balbir (combien de fois par émission répète-t-il « c'est dans France 2 Foot ! » ?), la tant désirée heure et demi de résumés ne décolle pas.

Les premiers enseignements avaient pourtant été tirés. Et avec le départ de Montel pour les championnats du Monde d'athlétisme d'Osaka, on pressentait même du mieux. Le vilain débat a été supprimé (bien qu'annoncé dans la semaine par la bande-annonce de l'émission…) par Thierry Clopeau, qui doit fumer comme un pompier à la vue des courbes d'audimat, surtout depuis le retour du désormais people Téléfoot. Rappelez-vous, nous vous annonçions déjà qu'un tel débat n'avait aucun avenir ; il a effectivement disparu très vite…

Guérin et Gravelaine, nouvelles stars

Le seul problème, c'est qu'en supprimant le débat, les penseurs de France 2 ont pondu une nouveauté qui peut prétendre à une suppression encore plus rapide : convier Guérin et Gravelaine le soir d'un match. Comme Balbir and co ont du pif, ils ont installé sur leur canapé les deux consultants du pauvre devant le très pauvre Saint-Etienne-Bordeaux, dont on avait pourtant vu les images dans la première partie (mais ce choix, on leur pardonne, vu le niveau de la L1). Résultat : Guérin (ci-dessus) s'empiffre de saucisses cocktails et de minipizzas en ne décrochant pas un mot, Gravelaine parle des talents de buteur de Moravcik pour faire l'intéressant en « moquant » Ilan. Et à la fin, une majestueuse séquence : Guérin baille et dit : « Je vais finir par m'endormir. » Le VRP Balbir a dû sursauter : tout cela n'est pas très vendeur…

Bref, cette « sofa dance » n'a aucun intérêt et ferait presque oublier les pâles prestations de Laurent Jaoui, les commentaires hippiques de Daniel Lauclair, la poésie minable d'Alain Vernon (« c'est confirmé, le football est bien un art ! »… digne de Joachim Du Balai) et les accolades complices de Patrick Montel avec les entraîneurs de L1… Pas sûr que la 2e mi-temps de France 2 Foot tienne le coup.

Adam et les journalistes sportifs de France Télévisions : polyvalent = anti-talent

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Le Tour de France s’est achevé (ou l’a-t-on achevé ?), l’heure est venue pour les coureurs de « recharger » les batteries. Mais les héros du Tour ne sont pas les seuls à être épuisés par ces trois semaines intensives. Les journalistes et autres commentateurs sont, eux aussi, lessivés. Le Tour de France est une épreuve exigeante pour tout le monde, et il faut s’en montrer digne.

Thierry Adam, pour sa première en couverture de la Grande Boucle n’a, il est vrai, pas eu un baptême idéal vu la propreté de cette édition. Quoiqu'il en soit, on ne peut pas attendre monts et merveilles d’un amateur. Mais pourquoi placer un novice sur la couverture du 3e événement planétaire, après la Coupe du Monde de football et les Jeux Olympiques ?

« France Télévision aime tous les sport, est une chaîne de sport », ne cesse de rappeler Gérard Holtz dans son magnifique blazer blanc de présentateur de Stade 2. On ne peut lui donner tort, combien de dimanche après-midi flânés sur France 3 devant le critérium de Saint-Mars-du Désert de cross country ou devant les championnats interrégions de gym rythmique ? Contrairement aux concurrents, France 2 et France 3 couvrent un nombre impressionnant de disciplines, mais avec un groupe de journalistes restreint.

1. Un compétent, cent failles

Et voilà Bisounours Thierry Adam, qui n’avait jusqu’alors commenté que les décrochages régionaux des 16e de finale de la Coupe de la Ligue en Poitou-Charentes, promu commentateur du Tour. Son seul fait d’arme avait été la rétrospective de la Coupe du Monde 98, magnifique documentaire sur France 3. Titi Adam aime manier les mots, faire de la poésie sportive (après on aime ou on n’aime pas), mais comment imprimer cette patte sur un direct d’étape ? Pourquoi l’avoir nommé, lui qui n'y connaît absolument rien en vélo malgré ses après-midi ancestraux passés sur la moto 2 du Tour à ne débiter, là encore, que des conneries par centaines ? Pourquoi bafouer la jurisprudence Christophe Josse, qui avait déjà prouvé qu’un journaliste étiqueté foot ne pouvait être à la hauteur de la Grande Boucle ? Quelle crasse a pu faire Henri Sannier, le plus à même dans le groupe à endosser le costume, pour être enchaîné à Tout le Sport ? De la même façon, pourquoi s’escrimer à laisser le commentaire du football à Patrick Montel, qui s’essouffle sur chaque action comme une arrivée de 400m haies aux JO ? Pourquoi Lionel Chamalow, peu à l’aise devant les caméras, tremblant et bégayant, se retrouve à présenter Stade 2 ? A ce rythme, Guy Forget commentera bientôt la Coupe de la Ligue en tandem avec Jean-René Godard, Laurent Jaoui animera le plateau de Roland Garros et Daniel Maréchal Loclerc le rugby.

2. Une équipe, un com…plête

Sous prétexte de posséder une carte de presse syndiquée USJSF (mes hommages à Monsieur Jacques Marchand), on ne peut se targuer de couvrir tous les sports. Bien sûr, les concurrents privés ne sont pas exempts de tous reproches, Christian Jean-Pierre se commettant dans la Coupe du Monde de rugby en est le parfait exemple, mais ils suivent généralement leur ligne de conduite : du football, rien que du football chauvin sur TF1 et du football, rien que du football très très très chauvin sur M6. Le tandem Thierry Rolland-Franck Leboeuf était écœurant, mais dans la spécialité on n’a jamais fait mieux.

Le service public a peut-être commencé à tirer les premiers enseignements de ses erreurs, en recrutant le gominé Balbir aux commandes de France 2 Foot. Quoique… Avec Nelson Monfort, Laurent Jaoui et… Nicolas Canteloup à ses côtés ( ?!), rien n’est moins sûr !

Et dernière nouvelle : le casting est ouvert pour l’édition 2008 du TdF, si TdF il y a, et Daniel Bilalian et Michel Drucker tiennent la corde…

 

Télévision, Football (L1, L2), Denis Balbir : France 2 (se) foot de nous

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Voilà le nouveau Téléfoot. Oh, ce n'est pas que l'on aimait le vrai, mais la première émission de France 2 foot nous ferait presque regretter les bons vieux rires de Thierry Roland, et les dents acérées de feu Vincent Hardy.

Pourtant, on y a cru. Le premier quart d'heure était prometteur : du rythme, un Denis Balbir un peu impressionné (oh la vilaine déglutition, mais on lui pardonne, la gomina fait saliver) mais rien de méchant. Et puis, la claque : l'annonce du débat, très à la mode depuis la rentrée 2006 sur la Paf, mais qui a peut-être déjà trop vécu. S'il ne peut paraître innovant, le débat se doit aujourd'hui d'être clair et percutant sans tergiverser. Il n'y a plus de droit à l'erreur dans cet exercice.

Or le père Denis nous le survend avant la pub, en lançant une image « volée » en loges où Montel se fait bâcher par Courbis sur le thème « Guy Roux est trop vieux, les jeunes du coup n'ont pas de taf (quel langage, mazette, qu'en dirait Bernard Faure ?)« . Et Courbis d'évoquer la possibilité de prendre un entraîneur étranger, que cela ne règlera aucun problème. Bref, on s'ennuie ferme à l'avance.

Pas de haut mais débat

Et puis vient l'heure du débat, du vrai. Balbir lance Montel sur la feuille qu'il tient à la main, ce bon Pat' se lance dans un terrible réquisitoire qui doit faire frémir le meilleur d'entre Roux. Et Courbis n'a même pas le temps de le calmer « again » que le gominé l'interrompt pour lancer le sujet préalable au débat de Laurent Jaoui… « Ah bon, vous me coupez le sifflet d'entrée », rigole amèrement un Montel délicieusement survolté. Ambiance. Le sujet passe, le débat débute et n'en finit pas, et on frôle l'apoplexie quand Muller (Joël, pas Michel) ouvre son micro. Son surnom hérité du FC Metz le rattrape : le croque mort. En plus de choisir le plus grand spécialiste de foot de la chaîne, France 2 nous balance les meilleurs invités. Ah pardon, Muller est président du syndicat des entraîneurs, l'Unecatef. Dommage que Courbis parle mieux du métier. Alors, c'est vrai, reconnaissons-le, le débat s'est un peu envenimé, et a capté un poil d'attention. Disons que c'est un essai, et qu'il faudra parfaire la formule.

Mais pitié, virez-nous Nelson et son acolyte Nicolas Canteloup. C'est la goutte d'eau. On n'est pas encore chez Drucker ! A quoi bon négocier des droits pour les résumés de la L1 et L2 si c'est pour finir avec Canteloup qui n'obéit pas aux sommations d'un Balbir stoïque face à ses imitations, et dont l'oreillette hurle que le temps imparti est écoulé ? Même Laurent Romejko a plus d'autorité. Ca la foot mal.

Barbant et chamalow sont dans un bateau…

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Incorrigibles, ces commentateurs tennistiques que l'Europe nous envie. Durant la quinzaine, ils inondent les canaux de France télévisions pour nous conter les aventures, pour le moins rocambolesques, des Français et Françaises à Roland. Exemple récent : le match de Mauresmo. Après le « Cette année c'est sûr, Amélie semble détendue » de Yoyo Chamalow au 1er tour, voici le « c'est le grand moment de la journée, Amélie affronte enfin une joueuse de gros calibre avec Lucie Safarova. » On s'enflamme, rien d'inhabituel. Le souci, c'est que si Mauresmo attaque fort – « gros niveau de jeu, on retrouve la Amélie qu'on aime » – elle se fait aussi dépasser fort – « toutes les joueuses se valent maintenant » glisse François Barbant, 3 minutes et un débreak après. Le souci de Mauresmo : elle fait chaque année figure de favorite, par défaut. Cette année, Chamou et consorts ont bien tenté de calmer le jeu mais leur diabolique nature optimiste a repris le dessus, et dès le 2e tour contre Dechy, c'était sûr, on connaissait l'année Mauresmo.
Car le travers français n'est pas de penser que nos protégés sont tous favoris. Non, regardez les Recouderc (hilare face à Nelson), Monfils (« il n'est pas loin du très grand Nalbandian » alors que 2 heures plus tôt il était ultra favori) ou Dechy. La mignonette Nath', tiens, parlons-en : elle aura apprécié le « enfin les choses sérieuses commencent pour Amélie », elle qui a dû batailler trois sets pour virer sa copine de double. Sûr que si elle avait éliminé Mauresmo, elle serait devenue favorite de Roland. Pour finalement perdre au tour suivant, dans l'autosatisfaction générale d'un « elle a manqué d'expérience malgré ses 75 ans, mais elle se rapproche du gratin… »
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