La légende Squash: Greg le millionaire

gaultier

Son meilleur souvenir, c’est la victoire contre l’Angleterre en demi-finale des mondiaux par équipes 2009. Compétition qu’il n’a évidemment pas remporté. En même temps il aurait eu du mal à se souvenir de titres planétaires qu’il a gagnés.

Grégory Gaultier ne pourra pas être jaloux longtemps. Digne héritier de Thierry Lincou, il méritait lui aussi l’intérêt du Vestiaire. Pour devenir numéro un de squash, tout le monde s’en doute, il faut connaître quelqu’un qui en fait, en l’occurrence c’est sa maman. Il faut aussi être surclassé, à 13 ans il bat des adultes. Champion d’Europe junior ça paraît évident, mais il n’est que vice-champion du monde de la même catégorie d’âge et c’est même pas de l’escrime. C’est le tournant de sa carrière, il devra s’imposer sans jamais vraiment gagner.

Lincou pour la route

Depuis, c’est une cinquantaine de finales disputées, une vingtaine de gagnées, une vingtaine de perdues, le champion répond toujours présent. En 2009 c’est la pire année de sa carrière : il devient numéro 1 mondial avec 5 défaites en 7 finales, 5 perdues. Et pourtant le squash ce n’est pas le golf, les ratios négatifs ne rendent pas milliardaires. Même si les golfeurs le deviennent avant. Cette même année notre numéro 1 perd aux mondiaux contre le numéro 5, cerise sur le gâteau c’est un Egyptien, Ashour. Comme s’il avait une raquette et une salle pour s’entraîner. En 2012, Greg est numéro 3, ça ne l’empêche pas de crier qu’il veut le titre mondial. Ca ne l’empêche pas de perdre aux mondiaux contre le numéro 5. Petite fierté : c’est un Egyptien, Ashour. Au total, Greg a évidemment glané 11 médailles internationales dont 6 en Or, toutes aux championnats d’Europe bien-sûr. Petit détail qui fait briller : il a perdu 15 fois en 19 rencontres contre le même mec moins bien classé que lui. Avez-vous deviné que c’est un Egyptien répondant au nom d’Ashour ? Ca claque.

La semaine dernière, les championnats du monde ont évidemment accouché d’une finale égypto-egyptienne. Ca nous rappelle quelque chose.

L’Edito : Andrès code

Entre les déménagements de Gérard Depardieu et les aménagements Rémy Pflimlin, les médias se sont rendus compte que les mondiaux de natation avaient lieu en petit bassin. Et finalement le petit bassin il n’y a pas de quoi se vider dedans. A moins qu’il ne faille en parler que quand il est réservé aux  Européens. Donc aux Français. Nous, on s’en fout on n’en parle jamais.


Pendant que L’Equipe.fr militait pour que Messi et son titre mondial junior 2005 ajoute un faux ballon tout  jaune dans son casier – peut importe qu’Iniesta ait tout gagné depuis 5 ans dont l’Euro 2012 à lui tout seul-, nous apprenions le départ de la femme la plus rapide de tous les temps. Pour une fois qu’elle en réussit un. Il n’aura échappé à personne qu’elle attend un enfant qui ne peut pas être Benjamin Compaoré puisqu’il serait le papa. Si c’était juste pour faire remarquer qu’ils ont pas loin de 15 ans d’écart c’est réussi mais ça ne regarde qu’eux. C’est comme les Etoiles du sport, ça permet à Saint-André de rigoler avec Onesta qui n’aime pas le ski et à 2-3 handicapés de leur servir la soupe. Mais en vrai on s’en tape si on n’y est pas. On finirait même par croire que ce n’est que du marketing. Mais non, personne ne connaît.

Zlatantat terroriste

On a aussi appris que Grange était de retour. Souvenez-vous c’est le skieur français qui n’est pas champion olympique, comme Denis Rey me direz-vous. Pas tout à fait, Grange est le meilleur slalomeur de notre histoire : un coup il est blessé, un coup il gagne une course mondiale. Ca rappelle un autre champion pas olympique, le Christine Arron du riche : Stéphane Diagana. Ca rappelle aussi Ladji Doucouré et tous ces mecs qui luttent, enfin on l’espère, contre ce que le sport offre de plus dégueulasse. On ne dira pas quoi et pour une fois ce n’est pas du Top 14 ou d’Andy Murray qu’il s’agit.

Pendant ce temps-là Ibrahimovic a des circonstances atténuantes. Il a une sale gueule quand même ce Lovren, moins qu’Ibra certes mais il est encore moins bon.

Saint-Etienne : Le port Galtier

Un téléfilm avec Daphné Zuniga n’est jamais un gage de réussite, même quand ça parle de Noël. Sainté avec Galtier, c’est pareil.


Tout débute en décembre 2009. Comme de coutume avant Noël, Saint-Etienne cherche à remplacer son entraîneur, qui cette fois n’est pas Elie Baup. Il s’agit d’Alain Perrin. Le poste échoue, pardon échoit, à Christophe Galtier, qui bien entendu était l’adjoint de Perrin. L’électrochoc se produit : 18e, Saint-Etienne effectuera une remontée fulgurante à la 17e place fin mai.

Mais Galtier n’a pas agressé Gallardo dans un couloir pour se contenter d’un vulgaire maintien. Quelques recrues dont il se débarrassera lui apportent la stabilité la saison suivante. Comme beaucoup d’entraîneurs rennais avant lui, il connaît son heure de gloire fin septembre. Saint-Etienne est premier avant d’aller à Lyon, et Saint-Etienne gagne à Lyon. Hormis les neuf matches sans victoire qui suivront, c’est un parcours de champion. Reparti à la 11e place, Saint-Etienne est encore 5e début février. Les quatre défaites de suite doivent au talent de Lyon, Marseille, Nice et Caen. Qu’importe, en tenant en échec le PSG, Saint-Etienne s’offre une belle 10e place finale.

Las des ASSE

La saison 2011-2012 doit donc être celle des Verts. Troisième après trois journées, voilà qui donne à Galtier des envies de podium. Ses joueurs sont costauds : même après six matches sans victoire, ils restent quand même 12e mi-octobre. La fin d’année est folle. Nice, Ajaccio, Caen et Dijon succombent, pour eux le titre est fini. Saint-Etienne est 5e en décembre, puis quatrième mi-mars. Il reste 11 journées. Rien n’oblige à gagner les 11, d’ailleurs Saint-Etienne en perd 6. Suffisant pour arracher la 7e place à Bordeaux, qui se contente de la 5e en gagnant à Geoffroy Guichard. D’habitude, les dernières journées de championnat ne sont pas décisives, ils ne pouvaient pas savoir.

Mais cette fois, Galtier a compris. Pour qu’Aubameyang puisse aller sur le plateau de Canal déguisé en Michael Jackson, il faut durer. Saint-Etienne démarre mal, mais devient invincible pendant 13 matches. Tout le monde y passe, même Reims doit concéder le nul à Geoffroy-Guichard. Sainté gagne à Paris puis élimine le PSG en Coupe de la Ligue. Cette fois, c’est du sérieux. Pas question d’enchaîner quatre matches sans victoire et de se retrouver 8e après une défaite contre Lorient à domicile. Ce serait un coup à faire dire à Galtier « vivement la trêve ».

Les palmarès athlé : Ca tourne Arron

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Détrompez-vous, Svetla Dimitrova et Maria Mutola auraient pu concourir si elles avaient été françaises. Voici les 5 meilleures athlètes femmes tricolores de ces vingt dernières années.

5. Muriel Hurtis

Elle n’aurait pas dû intégrer le classement mais c’était elle ou Patricia Girard. Du coup, avec un simple titre individuel de championne du monde non validé par le KGB ou la justice américaine, des temps bien inférieurs à ceux de Perec, et un niveau jamais retrouvé, on ne peut lui offrir que la cinquième place.

4. Monique Ewanje Epée

Elle n’a pas les titres relais de ses collègues, mais les titres mondiaux individuels c’est pas si courant. Elle a obtenu le sien à Tokyo comme Pérec. En plus elle est aussi championne d’Europe et toujours recorwoman de France. Le KGB et Bob Kersee aimeraient pouvoir valider  tout ça.

3. Christine Arron

Championne d’Europe en 98, championne du monde en 97, toujours recordwoman du monde. Qui aurait pu lui voler sa place ?  Son mental, Jones, Thanou, Miller, Griffith-Joyner ? Pas cette fois. Et tout ça a déjà été validé.

2. Eunice Barber

Or et Argent mondiaux validés, sa santé mentale sur tout le reste de sa carrière n’entre pas dans nos calculs.

1. Marie Josée Perec

Le scoop est énorme, autant que sa carrière. La plus rapide de tous les temps sur 400, tous les titres remportés, voire toutes les finales. La Stasi et le KGB aimeraient pouvoir valider tout ça. Si sa santé mentale lui avait permis de courir en 2000 elle aurait encore gagné. Et pourtant Cathy Freeman a quasiment égalé en finale le temps de Perec en demie à Atlanta. Mais ça ne veut sans doute rien dire.

OM : Elie beauf

« Se dire les choses en face », nous raconte-t-il. Ok : Souleymane Diawara est pas bon.

C’est à n’y rien comprendre, Jordan Ayew est pourtant un grand espoir du football ghanéen, alors, jamais l’OM n’avait pensé se retrouver dans cette situation. On ne parle pas de la 3e place avec 7 points de plus que l’année dernière, ce qui est au moins aussi perturbant, Lille et ses neuf points de moins est donc bien le concurrent du Paris-SG que toute la presse attendait. Mais de tout temps, quand Lorient marque trois buts ailleurs qu’en Bretagne, il faut toujours se poser cette question : qu’est-ce qu’on fout sur le podium ?

Kinder Valbuena

La première chose à prendre en considération, c’est que Marseille reste sur cinq défaites en huit matches. Le retour de Diawara ne pouvant pas tout expliquer, sans doute faut-il se résoudre à réhabiliter Gignac. Il est blessé et en surpoids : l’image n’est pas inhabituelle, mais elle fait quand même chier Valbuena. Lequel fait toutes les nuits le même cauchemar : il est aussi grand que Stéphane Ziani, moins bon mais Deschamps lui adresse quand même la parole. Le lendemain il conduit sa lamborghini comme un crétin et elle finit à la casse. La semaine d’après il rêve que des gamins veulent un autographe mais il est dans sa lamborghini et ne les entend pas, du coup il sort pour les frapper. Peut-être rêve-t-il aussi que la canne de Cheyrou lui passe la balle, qu’il se retourne vers le but adverse et au moment de lancer un attaquant, il n’y a que des Ayew, et Abedi Pelé. Il le fait quand même, et quand il se réveille, il n’y a jamais eu autant d’articles sur Apruzesse et Raspentino que ce dernier mois. Il n’y en avait d’ailleurs jamais eu.

La vraie force de cette équipe est donc collective puisqu’il y a aussi eu des sujets sur Kassim Abdallah, un Franco-Comorien ancien Sedanais qui découvre le haut niveau à 25 ans, à ne pas confondre avec Abdullah, formé à l’OM, qui malheureusement joue aussi. Et bien-sûr les premiers pas de Joey Barton. Tout ça a fini par éclipser le fait que Morel, Kaboré et Fanni sont toujours là, et que Rémy ne l’est toujours pas. Autrement dit, pour une équipe qui mêle titulaires et remplaçants de l’équipe qui avait arraché la 10e place de Ligue 1 en mai, perdre 3-0 à domicile contre Lorient et rester 3e est presque un week-end à double prime.

Baup a-t-il construit une équipe à son image ou l’OM a-t-il construit une équipe à l’image de Baup ? N’est pas consultant au Canal football club qui veut. D’ailleurs il y a Carrière maintenant.

L’Equipe 21 : Rosso modo

Eurosport, Sport365, Ma chaîne sport, Bein, Canal, L’Equipe TV, France 2, France3, W9, D8, TF1, France 4, Infosport. Le sport ça nous manquait à la télé.


La télévision française accueille aujourd’hui 6 nouvelles chaînes qui en plus d’être gratuites et de nous proposer des nouveaux programmes déjà vus 21 fois, nous offriront enfin une chaîne sport. Depuis le temps qu’on l’attendait. Elle s’appellera L’Equipe 21 car L’Equipe TV c’était déjà pris. C’est une vanne puisqu’on vient de vous dire que c’est tout nouveau et ce n’est pas qu’un argument marketing, la preuve:  le soir, L’Equipe 21 proposera « L’équipe du soir » ; la journée France Pierron et la journaliste talentueuse dont on ne sait jamais le nom nous accompagneront. Et il y aura des flash-infos toute la journée.  On ne sait pas encore si la vaseline sera fournie avec le décodeur. Mais comme le rappelle Lionel Rosso il y aura une plus grande visibilité, c’est la TNT. Ben oui, de nos jours personne ou presque n’est équipé de box adsl permettant de recevoir 500 chaînes dont L’Equipe TV son « L’équipe du soir »  et ses stars France Pierron et la journaliste talentueuse dont on ne sait jamais le nom. Faut-il en déduire que L’Equipe 21 s’adresse à ceux qui n’ont pas la télé ? Peut-être, puisque même s’ils l’ont, ils ne seront que 25% à pouvoir se pourlécher les babines devant Lionel Rosso dégustant son coton avant juin 2015 et la couverture de 97% du territoire. Rosso s’en fout, pour lui, « c’était une évidence » de rejoindre une chaîne avec le logo L’Equipe dessus. Comme quand il a quitté Europe 1 pour Canal, Canal pour la Française des jeux, la Française des jeux pour les sauveteurs de l’extrême sur Direct 8, Direct 8 pour CFoot, CFoot pour Yahoo Sport. On a surement oublié Ma chaîne étudiante et le poker. C’était donc bien une évidence de rejoindre L’Equipe 21 ou peut-être de retrouver un job digne. Ou peut-être que Bein Sport n’a pas pensé à lui assez cher. On ne sait pas. Comment ça s’écrit déjà mercenaire ?

Pendant ce temps là, pour voir autre chose que des gens qui parlent de sport, du sport donc, il reste Eurosport, TF1, Canal et France télé. Et L’Equipe 21 pour le tiercé.

L’Edito : Yahoo porcs

Que devient Thierry Clopeau ?


C’est avec cette question existentielle que la conférence de rédaction du Vestiaire a débuté ce matin. Les jeunes pousses ont bien demandé à notre rédacteur en chef de répéter ce nom improbable, d’autres se sont laissés aller à n’en avoir rien à foutre, mais cette perfide initiative a finalement trouvé son miel lorsque notre spécialiste foot a proposé une nouvelle version de la métamorphose du cloporte. Car métamorphose il y a, évidemment. On ne s’en fout pas de ce que devient Thierry Clopeau. Personne. Car où se trouve Clopeau, se trouvent les biftons et l’avenir. L’avenir n’est donc plus une finale de coupe des champions avec Marseille sur TF1, pas plus qu’un numéro d’Exclusif, un Téléfoot moisi sur France 2 ou au service des sports d’Europe1. Désormais c’est sur Yahoo Sport que ça se passe. On se demande qui n’est pas encore allé s’engraisser dans les bureaux de la rue Guillaume Tell. A quelques encablures des productions d’Ardisson et Sublet. L’épicentre des médias.

Blanco tac au tac

Il faut dire que Yahoo a bien raison d’enrichir Delperier, Balbir, Praud, Menes ou Thomas Hugues. Car il y a une vraie valeur ajoutée à ces programmes tous proposés dans le même décor avec des types qui discutent du dernier match, du prochain, ou reçoivent des invités pour une interview sans langue de bois. C’est de la télé sans les moyens de la télé donc de la radio filmée. Fallait y penser. Grâce à Yahoo, on ne regarde plus le sport comme avant. On ne regarde plus de sport du tout d’ailleurs, mais la tronche à Clopeau, à l’aise comme Pascal Praud dans un conseil d’administration du FC Nantes. Ou comme Krumbolhz lors de l’appel du nom des élèves à la rentrée scolaire, on avait même fini par lui pardonner ce manque de classe, devant les résultats de ses filles, mais nul n’est éternel comme dirait Yves Niaré. Blague de mauvais goût, maladresse, course au buzz d’un site à l’agonie qui ne respecte rien mais surtout ne fait plus rire personne ? On ne le saura jamais vraiment. Car pendant ce temps-là Serge Blanco fait le ménage. Ce n’est pas une tentative désespérée de renouer avec des méthodes abolies avant l’Empire ou pour fêter la guerre au Viet-Nam si on se place de l’autre côté de l’Atlantique, mais peut-être une façon pour Serge de s’excuser d’avoir joué avec Xavier Blond.

Au fait, Pinturault a gagné puis enfourché à 4 portes de l’arrivée. Français ou pas ?

Lille : Danse avec Kalou

Si jamais on a des lecteurs fidèles ils vont avoir une impression de déjà vu. Mais au moins ça voudra dire qu’on a des lecteurs.


7 juillet : « La venue au LOSC du champion d’Europe en titre Salomon Kalou s’inscrit assurément parmi les moments forts du mercato 2012-2013 » ; 1er novembre : « Il y a Kalou qui est critiqué mais pas que lui, Martin et Payet aussi. »

Salomon Kalou avait un frère. Il était plus âgé, s’appelait Bonaventure et jouait aussi au football en France. Pour Bonaventure, rien n’avait été simple : une éclosion aux Pays-Bas, un transfert à Auxerre, et puis la grande aventure au PSG pour une fin de carrière six mois plus tard, à 28 ans. Pour Salomon, tout semble plus simple, au contraire. Une éclosion aux Pays-Bas, et puis un transfert à Chelsea. Il y reste six longues saisons et s’impose au poste de remplaçant ailier droit, puis de remplaçant avant-centre et enfin de remplaçant ailier gauche. L’Ivoirien est polyvalent, au point d’avoir voulu la nationalité hollandaise avant de déclarer son amour à la sélection ivoirienne. Lille, qui cherche à remplacer Hazard, est donc un choix de cœur. Cinq mois après l’arrivée de la star, les effets sautent aux yeux : Lille marque cinq fois moins de buts que les saisons précédentes et Kalou gagne cinq fois plus que les autres.

Pendant ce temps-là, Eden Hazard comprend à sa manière ce que veut dire le mot concurrence à Chelsea.

Landreau : Hélices au pays des merveilles

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L’ancien gardien lillois n’aura jamais manquer une occasion de montrer son savoir-faire : le coup de poing ukrainien, le manchette écossaise, la panenka sochalienne ou la sortie auxerroise et bien-sûr la rupture des croisés. Pour fêter son envie de revenir chez les Bleus, et sa fin de carrière, le Vestiaire vous marre le jour où tout a commencé.

Landreau approche les 18 ans en ce 17 avril 1997. Il faut beau, il fait chaud, la Beaujoire a fait le plein, tout le monde se sent si bien qu’une démonstration de saut à la perche est organisée juste devant la tribune Loire. Un petit garçon est même venu sans son papa, à douze ans à peine c’est bien normal, Fourniret a sa carte d’abonné, Gilles de Rais n’est pas loin, qui voudrait gâcher la fête ? Du côté de la pelouse, un autre drame se noue. Invaincu depuis octobre, Nantes revient sur les talons du PSG pour la deuxième place, qualificative pour la Ligue des Champions. Le jeune gardien est leur porte-bonheur, personne ne sait encore ce que piquer la place de Casagrande et Loussouarn signifie vraiment. Landreau n’a pourtant pas fini de grandir, sa circonférence crânienne a encore beaucoup à apprendre.

Libbra dort

A la demi-heure de jeu, une tête de N’Doram avait ouvert le score. Puis Gravelaine, à bout portant, avait permis à Marseille de ne pas égaliser. Tout se déroulait donc comme prévu. Jusqu’à ces fameux arrêts de jeu. Letchkov centre, Libbra saute et Landreau se dit que ça ne peut pas être bien méchant. Pas idiot, mais présomptueux. Il court vers le ballon, à moins que ça ne soit vers le tunnel des vestiaires, Suaudeau se précipite pour le retenir, Marraud revit ses grandes années. Comme sur Canal, des années plus tard, Libbra n’a pas vraiment besoin de s’appliquer. Son lob est parfait, 1-1, deux points de perdus. Sur le dernier corner de la dernière journée, Landreau montera-t-il pour le plaisir ou parce qu’il manquait deux points pour la Ligue des Champions ?

Pendant ce temps-là, à quelques kilomètres de là, Barbe-Jaune sévit encore. Le derby n’aura pas lieu.

L’Edito : Just a yellow Lemond tree

La nouvelle ne passera pas inaperçue et pourtant elle est bien réelle. Le PSG est en crise. Les milliards qatari n’ont donc rien changé à une malédiction qui plane depuis une vingtaine d’années sur le club de Toko et Loko. Sérieusement vous pensiez vraiment qu’on allait faire un édito pour ressortir ce genre de banalités ?


La nouvelle c’est bien-sûr l’arrêt de l’émission révolutionnaire de Bruce Toussaint : Philippe Tesson discute avec Moscato sur l’actualité de la semaine. Ca va nous manquer. Le gendre idéal des bobos n’arrive donc pas à remplacer Delarue dans le coeur des orphelins de Fogiel. Ressembler à Louis Nicollin avec 40 ans de moins n’ouvrirait pas toutes les portes. Ressembler à Dieu en ouvre un peu plus. Messi a marqué son 3489ème but en 22 matchs, à un moment ça risque de ne plus ressembler à grand chose. Ils finiront peut-être au moins par filer  le ballon d’Or à Iniesta à défaut de l’avoir filé à Xavi qui en aurait déjà cinq. Mais le foot est un spectacle pas une oeuvre de charité sinon Sammer l’aurait gagné aussi et les palmarès du Vestiaire jugeraient autre chose que le nombre de victoires en Coupe du monde.

La Messi est dite

A ce rythme Messi aura du mal à figurer dans les 5 meilleurs buteurs de ces dix dernières années. Dans la catégorie repris de justice, les candidats sont encore plus nombreux. C’est sans doute pour cette raison que Camaret a fait appel. Quoi de commun entre un cycliste qui parjure sur la Bible avec la même main qui serrait celle de Hein Verbruggen et Jean-Marie Leblanc et un prof de tennis touche à toutes ? Greg Lemond a lui aussi bien connu Jean-Marie Leblanc mais il n’a jamais été condamné pour son drôle d’accent. A-t-il pour autant le droit de supprimer tous les collègues de John Gadret ?

Pendant ce temps-là on se demande quand auront lieu les prochains JO d’Hiver pour pouvoir s’intéresser au ski ? Et encore, si Grange veut bien sortir de l’hosto.

PSG : Le foie gras de Qatar

Philippe Bergeroo n’était donc pas responsable.

Le Vestiaire avait donc tout subodoré. Le 28 août, il parlait d’une jeune Argentine effarouchée, courant les rues de Paris à la recherche d’un vol pour Palerme. Le 19 septembre, le Vestiaire avait-il tort de saluer le retour fracassant du PSG en Ligue des Champions ? C’était face au Kiev, une démonstration presque à la hauteur du 7-2 infligé à Rosenborg en 2000. Personne n’a oublié la facilité déconcertante avec laquelle Paris remporta ensuite la Ligue des Champions.

Mais avant ça, le 1er septembre, le Vestiaire avait écrit la saison à l’avance : « Paris aura quelques occasions, Ibrahimovic pourrait même être dangereux et puis à un moment Paris n’aura plus le ballon parce que la Ligue des Champions reste la Ligue des Champions. » C’était un peu théorique, c’est vrai : Nice, Saint-Etienne et Rennes ont fini par comprendre avant le printemps qu’il y avait d’autres méthodes à appliquer pour battre le PSG, même sans le ballon. Trois équipes de merde, dont aucune n’a battu Evian la dernière fois qu’ils l’ont rencontré, n’éclairent pas seulement sur de banales erreurs colossales de recrutement. Ce serait trop simple. Que la crise de novembre se déclenche cette année, alors que Kombouaré l’avait évitée en 2011, c’est une information essentielle. Comme l’est une défaite à Nice alors que le PSG n’a pas le droit de perdre, car sa place sur le podium est menacée. Les joueurs étrangers n’y changent donc rien pour l’instant, le pognon non plus. La Ligue 1 peut être fière d’elle : personne ne lui marche dessus. Lorient-Toulouse le dimanche soir fera toujours le bonheur de Delormeau : elle est bien d’un très mauvais niveau, mais personne ne s’en extrait. A part Ibra bien sûr, rudement bien parti pour être meilleur buteur. Le bougre, il est fort.

La grippe Javier

Pour autant, faut-il virer Ancelotti ? Il a fait les choses dans l’ordre : bâtir une équipe solide, disciplinée, pour être compétitive immédiatement. Ca a marché jusqu’à novembre, le mois où Menez se souvient qu’il joue au foot pour gagner les matches tout seul, où Ibra ne veut plus défendre, où Pastore rencontre les ex de Ronaldinho, où Matuidi commence à avoir mal aux jambes de courir pour les autres. C’était arrivé en 2000 à Laurent Robert et à d’autres, pourquoi pas aujourd’hui ?

Pendant ce temps-là, Paris se prépare à mettre une branlée à Porto. Ca changerait quoi ?

Domenech/Sublet : Raymond, c’est avoue

A quoi sert de payer un conseiller en communication de crise ?

Si vous vous posez cette question c’est que vous n’êtes pas Raymond Domenech. Au delà de tout le pognon qu’il a pris au poste de sélectionneur auquel il ne s’est accroché que « parce qu’il avait l’espoir de devenir champion du monde après être passé si près« , on a toujours besoin d’un petit supplément au million pris lors de son départ de la FFF. On ne sait jamais, si Estelle se fait encore augmenter.
Mais pourquoi avoir attendu 2 ans pour publier ses mémoires ? Pour Sublet, désireuse de coincer son interlocuteur comme Laurent Weil le fait si bien quand il demande à Luc Besson s’il a conscience d’être une légende, c’est qu’il a pris le temps de la réflexion. Mais Raymond avait une meilleure explication, il suffisait de lui demander : « Car l’éditeur a choisi le moment opportun pour buzzer et faire du fric. » Non, on déconne, il a dit qu’il avait envie d’oublier tout ça. Quelle meilleure façon de le faire que de publier un livre dans un moment où l’actualité sportive est si intense qu’on ne parlera que de ça. Au coeur de cette interview magique, il fallait bien à un moment en arriver au contenu du livre : quelles explications à son manque de résultat, à son manque d’autorité ? Incompétence ? Sublet intransigeante a préféré évoquer avec lui l’anecdote qu’il a inventé où son fils lui demandait s’il allait finir en prison. N’allez pas croire à une géniale instrumentalisation du petit Merlin pour lui éviter de sous-entendre que la presse le traitait comme un criminel. A moins que ça soit finalement bien ça, mais Alessandra en était déjà à lui demander s’il cuisinait et Raymond de rétorquer sans se démonter qu’il sait faire les pates et les tomates. Abdel le cuistot un poil plus professionnel a tiqué sur le « faire les tomates » qui ne voulait rien dire. Alessandra a su lui demander s’il voulait dire qu’il avait un potager et non qu’il essayait de se rendre sympathique alors qu’il en avait rien à foutre de la question. « C’est mignon, on en apprend des choses dans cette émission. »

Merlin l’emmerdeur

On apprend surtout que Raymond est aussi gentil qu’à l’époque où il se foutait ouvertement de la gueule du monde quand Sublet lance un magneto qu’il n’a pas le temps d’écouter ni de regarder : « Ca m’intéresse, mais ça à l’air très bon ce que vous avez préparé« . Ca avait l’air très bon aussi la reprise de Véronique Sanson par une humoriste à la fin de l’émission qui voulait que Raymond chante un peu, devant l’air un brin agacé de Domenech qui aurait encore préféré nettoyer les crampons d’Anelka comme à la grande époque. A part ça, son grand regret c’est de ne pas avoir le bac et que les joueurs gagnent trop aujourd’hui pour ne pas tout se permettre. On saluera au passage l’intervention de Vernon, exhumé pour l’occasion, qui a rappelé que Domenech avait révolutionné le poste de défenseur. Le fameux Raymond Beckenbauer c’était donc lui. Le boucher aussi même si « ce sont des histoires de journalistes qui n’ont rien à dire d’autres. » Et donc ce palmarès vierge ?

Pendant ce temps-là sans Domenech et Blanc on se fait quand même bien chier. Autant se lancer dans des paris sportifs.

L’Edito : La curée de Camaret

Pour la reprise officielle de ses activités après la traditionnelle pose hivernale de 8 mois et le recyclage d’un article biathlon, le Vestiaire voulait démarrer sa saison avec le mythique épisode bonus du Domenech show diffusé sur France 5 mardi dernier, devant une Alessandra Sublet qui n’a très probablement pas inventé l’eau tiède, ni le fil à couper le beurre comme le veulent ces expressions populaires pour signifier qu’une personne pourrait aussi bien manger du foin. Finalement nous choisissions d’opter pour le service après-vente des Espoirs du foot français qui après avoir pris un taxi sur un coup de tête à minuit pour faire Le Havre-Paris à trois jours d’un match ont pris conscience qu’ils avaient des agents pour leur apprendre à parler mais pas à réfléchir. Mais dans la foulée, la justice découvrait que Régis de Camaret n’avait pas ses diplômes de Gynécologie.  Tout sosie de Brassens qu’il est il n’avait pas pour autant le droit de découvrir certaines cavités cachées de ses joueuses avec ses propres instruments, sans ordonnance même si ça pourrait faire plaisir à Tauziat.

Bafé serré

Pendant que lequipe.fr déclarait la guerre à la ligue 1 en consacrant une page à Raspentino, notre spécialiste commençait à lui trouver un intérêt. A la ligue 1, pas à Raspentino. Combien de temps Marseille est son niveau ligue 2 va-t-il réussir à se maintenir dans les cinq premiers ? Réponse aisée: tant que Lille et Montpellier ne se battront pas pour la relégation. Lyon risque de bien rigoler et pas qu’à cause du niveau de Gourcuff, de la carrière de Rémy Garde, ou du professionnalisme de la presse espagnole sur Benzema. Messi remerciera longtemps les dieux du football de lui avoir permis de devenir une légende avec pour seule concurrence Wassim Ben Yedder.

Pendant ce temps-là Thierry Dusautoir a perdu son maillot bleu

Martin Fourcade : Echec Amat

Un mec qui tire à la carabine en Russie avec une cagoule est-il forcément un indépendantiste tchétchène ?

C’est de la poursuite, mais il n’a même pas de vélo. Il a une carabine à plomb par contre et elle ne lui sert pas seulement à tirer sur des pigeons. Martin Fourcade en a même laissé un bon paquet derrière lui, l’année dernière et il veut remettre ça. Pas de chance, il y a aussi Wassim Ben Yedder qui veut rejouer. Heureusement que Lequipe.fr et  Le Vestiaire sont là.

Pas grand-chose n’a changé depuis la dernière fois que notre spécialiste d’épreuves combinées a rendu hommage à Jean-Pierre Amat. Le biathlon n’intéresse que les expatriés norvégiens abonnés à Eurosport et tout l’état major de l’armée de terre française, qui se demande bien pourquoi il n’y a plus personne dans ses casernes du Jura.

Jamel et les deux bouses

Le caporal Fourcade est un Pyrénéen, lui, comme son grand frère le caporal-chef Fourcade. La hiérarchie militaire se moque bien des palmarès. La réussite du benjamin, qui s’appelle Martin d’ailleurs, n’empêche pas non plus les « brothers » de Font-Romeu de partager leur site Internet. Ca coûte moins cher en hébergement.

Ils approcheront bientôt à eux deux le palmarès de Vincent Defrasnes, mais les JO divers sont encore loin. En attendant, ces deux fans de Brad Pitt qui n’aiment ni le racisme, ni la pollution, ni la guerre en Libye, ni la fonte des neiges à Perpignan pourront se regarder les DVDs de leur comique préféré, « Jamel Debouse » (sikh).  Les bras lui en tombent.

XV de France : Le fils à Jo

C’était il y a  4 ans jour pour jour, le Vestiaire écrivait que neige de Saint-André peut 100 jours durer. Il avait raison


Saint-André est l’un des deux disciples, celui qui va trouver Simon pour le conduire au Seigneur. Serge Simon ?

Que s’est-il donc passé dans les bas-fonds de Cordoba ? Jusque-là, tout allait bien : l’équipe de France était battue par l’Argentine et Michalak effectuait tranquillement un septième retour sans lendemain. Et puis tout a basculé : Michalak a été moins mauvais que d’habitude, la France s’est mise à mettre des branlées, à l’Argentine, et puis pas qu’à l’Argentine, cinq mois plus tard. Ca n’aurait jamais dû arriver, et pourtant.

La miche à laque

De manière concomitante, Philippe Saint-André est sélectionneur. Cela aurait relevé de l’anecdote s’il n’avait pas entraîné Chabal, en Angleterre, pas sur le chemin du pognon de la lucrative ProD2. Un destin comme un autre, en tout cas pas celui de Yachvili qui n’est donc pas bon. Saint-André a fini par penser comme Deschamps : on n’entraîne jamais mieux que comme on jouait. Laporte a souffert de ce problème parce qu’il n’a jamais su à quel sport il jouait, et Lièvremont encore plus parce qu’il ne savait que trop comment il avait joué.  Pour qu’une équipe sache quoi faire du ballon il faut que l’entraîneur ait un jour su quoi faire du ballon : Fouroux le sortait de la mêlée, comme Berbizier,  Saint-André allait le foutre dans l’en-but adverse, alors ses joueurs font pareil. Il courait vite, c’est utile pour le contre, alors l’équipe de France contre. Il sanglote ses joies et ses colères, ses joueurs jouent comme des dépressifs dans un champ d’anxiolytiques. Dulin n’est pourtant pas plus prometteur que Medard, Mermoz n’est pas vraiment meilleur que Mermoz. La dernière fois que le quinze de France avait déployé autant de jeu à la main c’était en 1991 et 1994. Contre l’Angleterre et contre les Blacks: devinez qui aplatit et qui relance ? Saint-André a fait ce que Lièvremont avait rêvé. Tout est différent et rien n’est grâce à lui. A côté des test-matches de novembre, la finale du Mondial redevient la purge qu’elle a toujours été. Et les Samoa auront-ils un jour le jeu vidéo sanglant qu’ils méritent ? En rugby c’est pas sûr qu’on en est besoin, c’est comme Chabal.

Pendant ce temps-là, il va falloir trouver une place au meilleur joueur du monde.

Paris-SG : Carlo en Fabio Lucci

« La Ligue 1 se déchaîne » titre un quotidien référent. Parce que Lyon leader c’est une bonne nouvelle ?

La question taraude l’esprit de tous nos spécialistes foot depuis des semaines. Ibrahimovic traverse-t-il la meilleure forme de sa vie ? Trop d’indices leur sont venus pour répondre que non, alors c’est oui. Mais la vraie réponse date de ce week-end : et alors ? Ibra a réussi son travail à Paris comme il l’a fait partout ailleurs, sauf au Barça. Il a créé la dépendance, n’hésitant ni à faire des passes décisives, ni à flatter Gameiro. Ses sbires ne se sont rendus compte de rien, et Ancelotti non plus. Même la Ligue des Champions a commencé à parler de Paris, sans se rendre compte qu’elle était elle-même à son plus bas niveau depuis des siècles. Depuis quand une équipe indisciplinée, dont trois joueurs ne défendent que les jours paires de pleine lune, gagne-t-elle la C1 ?

Suédois d’honneur

Zlatan a réussi son coup, et le génial retourné qu’il a marqué en amical avec la Suède ne changera rien au cours des choses. Il est le même : un attaquant qui prend tellement de place qu’il marque des buts et coûte des titres parce que ses équipes ne peuvent pas progresser. Paris s’est douloureusement rendu compte de trop de choses contre Rennes : que Matuidi ne savait pas créer de jeu, ce que Deschamps s’emploie à ne pas lui faire faire, que Hoarau est maladroit, que Menez n’est pas un joueur fiable, que ça fait un an et demi que Pastore ne vaut pas 42 millions et que Nene reste meilleur que beaucoup d’autres quand il joue. C’était donc Rennes en face, à neuf. Si Paris promène depuis des semaines cette habitude de se bouger juste le temps minimal pour gagner, contre Zagreb ou Reims, ce n’est pas un hasard : ça allait lui revenir dans la gueule tôt ou tard. Thiago Silva jouait pourtant. Etrange.

Pendant ce temps-là, Marseille ne se créé pas une occasion, Bordeaux et Gouffran sont 2es, Lyon et Gourcuff sont 1ers et le PSG de Kombouaré avait sept points de plus l’an passé après 13 journées.

Communication : Le Domenech show rediffusé

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Le Vestiaire republie aujourd’hui la véritable histoire de Domenech à la tête du football français. Celle où les incohérences prennent tout leur sens, où le foutage de gueule est professionnalisé. Voici l’histoire d’un homme livré à lui-même, seul contre tous : le premier héros de téléréalité sportive.

Raymond Domenech n’en garde que des bons souvenirs. En 1999, 2006 et pourquoi pas 2008, France-Italie aura récompensé les efforts du plus grand génie du football français. Pourvu que ce nouveau grand jour ne soit pas le dernier. Si la production emmenée par le tandem Escalettes / Jacquet n’exclut pas de programmer le Domenech show encore deux ans, rien n’est encore décidé. Depuis qu’il a pris en mains les Espoirs, s’il fait n’importe quoi et ne gagne rien, il accède quand même aux plus hautes fonctions. Frappé du sceau du génie. Après tout, ce n’est que de la télé.

L’histoire commence en 1993. Domenech est répéré lors d’un casting sauvage des plus classiques par Jean Fournet-Fayard. Le président de la FFF n’en est pas à son premier coup d’excellence, c’est lui qui a mis Houiller à la tête des A. Il repartira avec au lendemain de France-Bulgarie. Ce qu’il aime chez Raymond, c’est sa moustache, et la principale ligne de son CV : fraîchement viré manu militari par son premier vrai patron, Jean-Michel Aulas. C’est un premier signe très favorable. Pas encore assez médiatique, il hérite logiquement de l’équipe de France Espoirs et sa faible exposition (le câble ou Canal+ en crypté) pour se faire les pieds ; il y restera 11 ans. Le bilan des Bleuets est flatteur : deux titres en dix ans (vainqueur du tournoi de Casablanca 1999 et du festival Espoirs de Toulon en 1997), avant la gloire de 2004 et son second Toulon. Un marche pied vers le stade supérieur : ses échecs multiples sont un gage probant, il a même flingué plusieurs générations (cf Henry lors du Italie-France 1999). Il est prêt pour le prime time.

La vraie vie de Raymond

Lors de son entretien d’embauche, Domenech oublie son CV à la maison et passe pour l’homme idéal auprès de Simonet comme d’Estelle Denis, pour le candidat de la DTN face à Tigana et Blanc. Sa première conférence de presse est déjà un foutage de gueule médiatisé. Le premier d’une longue série, le public aime, les journalistes aussi. « Quelles sont les grandes lignes de votre projet ? C’est simple : il faut gagner des matches. » A partir de là, c’est l’escalade. Avec l’équipe de France A, il trouve enfin un jouet à sa mesure. Il veut tout tenter pour ridiculiser le football français le plus longtemps possible. La production lui donne carte blanche, il ne va pas se faire prier. Landreau le comprendra un peu tard, il n’existe pas de relation filiale à la télé. Tout ça c’est du cinéma. On fait clairement comprendre à Domenech l’étendue du challenge : « Les résultats on s’en fout, seule compte l’audience. »

Il commence fort. Interdire les walkman et imposer les protège-tibias à l’entraînement, même une équipe de DH insulte l’entraîneur au bout de deux jours. Il impose une intransigeance dont il se moque éperdument. Il discute avec les joueurs un par un sans écouter leurs avis. Mais ça lui donne un côté humain pas dégueulasse. Il convoque même Luyindula. Mais Raymond veut plus. Il veut se faire tous les cadres. Thuram et surtout Zidane sont retraités. L’occasion de liquider la génération Jacquet est trop belle. Le talent et la persévérance agissent : ils cèdent aux sirènes du génie rapidement. Il fait croire à Zidane qu’une deuxième étoile ferait joli sur sa robe de chambre. En réalité, la Coupe du Monde 2006 doit être leur fiasco final, il va tout mettre en oeuvre pour y parvenir.

L’audience, pas encore la correctionnelle

Il commence donc à se priver de certains indiscutables : Pires et Giuly, notamment, sous couvert d’une banale histoire de rancune. Personne ne relève, les joueurs concernés sont inaudibles, les deux premiers devenant même des récurrents de l’antenne de RMC, il y a même un club Pires sur Europe 1. Il réinstalle les papys dans leur fauteuil, regonfle leur égo et les emmène vers la Coupe du monde. « Rendez-vous le 9 juillet. » Sa pointe d’arrogance l’avait beaucoup amusé, elle passera finalement pour de la compétence. Les matches de préparation confirment pourtant ses prédictions : Zidane et Thuram n’avancent plus, Vieira s’agace sur le côté droit, Barthez et Coupet se tirent dans les pattes grâce à lui. Mais la mécanique s’enraye une première fois avec la blessure de Cissé. Djibril, qui pourrait être plus dangereux sur une jambe, doit être écarté. L’indigne France-Suisse est une mise en bouche appétissante, le très vilain France-Corée est un régal, mais le Togo est vraiment trop mauvais, Kader Touré n’arrive même pas à prendre une fois Thuram de vitesse. Le sélectionneur s’inquiète, il a vu les matches du Brésil, ça lui rappelle furieusement quelque chose.

Et puis, la machine s’emballe. Les joueurs s’organisent sur le terrain, Zidane se remet à courir, l’équipe est solide. Les vieux ont repris le pouvoir, Domenech voit son oeuvre lui échapper. Il regrettera ad vitam eternam que Zidane ait été si poli le matin de France-Brésil. Un mot de trop et il l’envoyait avec plaisir en tribunes. Déçu, il tape quand même dans la main de Thierry Henry après le match. Heureusement, la fin est enfin à la hauteur. Vieira se blesse, l’occasion est encore trop belle, il fait rentrer Alou Diarra, la ficelle est grosse mais tient. Zidane sort expulsé, son jubilé est terni à jamais, Domenech sent que la chance tourne, c’est le plus beau jour de sa vie. Surtout qu’avec une finale, on lui offre deux ans de bonheur supplémentaires. Ca ne sera pas de trop, Thuram est encore debout.

Pour 2008, c’est donc un chapitre de Machiavel qui s’ouvre. Domenech a compris que le costume de patron resterait aux vieux jusqu’à la fin de leur vie. Il faut juste les pousser dans l’escalier. Alors, il les flatte car au fond il sait qu’il dispose de la défense la plus mauvaise de l’Histoire. Jean-Baptiste Poquelin n’aurait pas écrit meilleure pièce. Il pousse la farce jusqu’à avertir le monde de ce qui va se passer. Personne ne bronche.

Ne pas finir comme Jacquet

Alors il met les pieds dans le plat. Il convoque Thuram à chaque fois, en fait un indiscutable, comme Sagnol. Ils ne jouent pas de l’année, peu importe, il continue de louer l’importance des cadres, dans une France en pleine confiance. Et quand Sagnol fait chier, c’est lui qui prend les remarques d’Escalettes. Sa liste est finalement peu décriée, il s’est pourtant fait très plaisir. Trezeguet n’est pas là et tout le monde invoque la logique. Il convoque Mandanda mais laisse Coupet sur le terrain. Malouda est intouchable, il n’a fait qu’un bon match en club, celui qu’il a joué. Entre Benarfa, Cissé et Gomis, il prend Gomis, et la presse jubile. Entre Clerc, Sagna et même Clichy il n’hésite pas une seconde non plus. Cette fois, la presse a quelques doutes, mais les garde pour elle. Les matches amicaux sont encore très mauvais, les attaquants se marchent sur les pieds, Thuram prend un grand pont contre l’Equatorien Tenorio et Wenger salue « son sauvetage sur la ligne, un modèle pour les jeunes ». Domenech sourit, et persuade David Astorga qu’il pourra bien reluquer les hôtesses autrichiennes les 29 juin à Vienne.

France-Roumanie arrive, la France est toujours nulle, ne se crée pas d’occasion. Des 16 équipes, elle est la seule à faire jouer un infirme, Sagnol, et un dépressif chronique, Malouda. Mais Domenech doit patienter. Les Roumains se rendent compte à la fin du match qu’ils ont laissé passer l’opportunité de leur vie en n’attaquant pas. La France n’est pas éliminée, et elle peut même aller en quarts. Domenech joue banco et tente le tout pour le tout : il se prive de Benzema pour les Pays-Bas, et maintient les vieux comme titulaires. Il a fait sa meilleure équipe possible, comme ça pas de regret. Ils ne le décevront pas. 1-4, Coupet est un Marraud, Thuram et Sagnol sont lents comme Diniz dans un 100 mètres. La France entière se moque de ses anciens, qui ne comprennent pas l’évidence : ils sont cramés. Domenech a réussi, son plan est un triomphe, l’audience au top.

La Légende Invictus (2/2), Lomu : Le café des dialyses

1 530 591 entrées en deux semaines. Le baltringue n’est pas forcément celui qu’on croit. Ou peut-être qui si quand même

lemou

Il aurait pu être Tongien, comme le coiffeur de Finau Maka, et servir tous les 4 ans à faire le nombre en poules. Le sort et les flux migratoires pacifiques en ont décidé autrement : ses parents s’arrêtent à Auckland, la plus néo-zélandaise des villes asiatiques. En 1994 à Christchurch, il démontre une aptitude interessante à passer au travers contre les Français. On ne lui dira pas, mais Thierry Lacroix et Jean-Michel Gonzalez étaient sur le terrain, Delaigue entrera même en jeu.

Jonah l’homme mou

Mais le ridicule ne tue pas si souvent, puisque sa jeunesse et ses quatre essais en demi-finale du Mondial vont faire de l’autobus la première superstar du rugby pro. Son compteur reste pourtant bloqué en finale. La faute à une compétition trop bien organisée et une quinzaine d’oeufs trop frais. 4 ans plus tard, Bernat-Salles et Dourthe gâchent encore la fête,quand bien même l’ailier maudit sort ce qu’il fait de mieux : courir tout droit avec 8 mecs accrochés à son short. Chabal n’a rien inventé à part les cheveux dégueulasses peut-être. Cavenaghi veut comparer les dates. Le charges taurines lui valent quand même un jeu vidéo que son rein droit, son passage aux Cardiff Blues et Catherine Mégret ne pourront jamais lui enlever.

130 kg et une moitié de rein suffiront-ils à placer Vitrolles sur la carte du rugby provençal ?

Italie-France : Les gens bons de Parme

Ibrahimovic a inscrit un quadruplé, dont un retourné de l’extérieur de la surface. Dommage que les matches amicaux ne comptent pas, comme ceux où la Suède est éliminée ou ceux de Ligue 1 avec le PSG.

Le Toulouse football club est une vénérable institution, fondée en 1937. Un club sans histoire, sans titre et dont la seule légende s’est longtemps résumée à une agression de Deysperoux sur Maradona, au bout de deux secondes d’un match de Coupe d’Europe qui n’était pas vraiment fait pour lui. Il y a aussi eu Pickeu, Bancarel, Soler et Calderaro. L’équipe de France, c’était pas pour les Toulousains. Même avec un stade tout neuf, le Mondial passait plutôt par Lyon ou Lens.

T’es fessé

Et puis Italie-France est arrivé et le modèle toulousain a fait des petits, plutôt costauds et pas trop bons techniquement. Jusque-là, le bleu avait hésité entre les deux, ils ont fini par jouer tous les deux ensemble : Moussa Sissoko et Etienne Capoue ont livré une grande performance défensive, ce qui veut bien sûr dire qu’avec le ballon c’était effrayant. Ont-ils mérité leur sélection ? Le football français n’en est plus à ces questions-là. Il n’en est pas non plus à ne pas féliciter Gomis d’avoir inscrit le but de la victoire sous prétexte qu’il a rendu tous ses autres ballons aux Italiens. Sinon Matuidi est bien indispensable, ce qui est une excellente nouvelle et une très mauvaise. Valbuena a été le meilleur, Evra a fait une passe décisive, Ménez a pu dribbler un peu plus qu’en Espagne mais Deschamps s’en branle si l’Italie n’a rien foutu du match : personne n’avait réussi autant de miracle avant lui, même pas Gasset. Jacquet avait gagné avec Di Meco, Gnako et Le Guen en Italie en 94, c’était pas plus dur.

Pendant ce temps-là, TF1 se vante d’avoir une fiction avec Vincent Elbaz. Qui pourra empêcher Gourcuff de revenir ?

L’Edito du Vestiaire: Cesare prend des lits

F1, natation, foot, rugby, ski, handball, athlétisme, judo, basket, volley, cyclisme, tennis ? Passionnant. Et si on parlait de nous ?

Pourquoi le Vestiaire n’écrit plus ? Cette question revient de plus en plus souvent dans tous vos commentaires et vos messages envoyés sur la désormais fameuse adresse equipe.vestiaire@yahoo.fr. En effet nous ne recevons pas que des appels à l’aide venus de Côte-d’Ivoire pour récupérer la fameuse mallette de 25000 dollars, ni des courriers de Guy Patrice du service juridique de l’Euromillion, basé au Mali, chargé de recueillir toutes nos informations personnelles afin de procéder au versement du gain sous deux semaines.  On ne parle évidemment pas des équipes de Yahoo Mail domiciliées au Nigeria qui nous menacent de fermeture de compte si on ne livre pas notre mot de passe qui est « filsdesalope » ou un truc du genre. Bref, le Vestiaire n’écrit plus.

Cesari Maldini

Est-ce seulement à cause d’un emploi du temps limité qui ne permet à son spécialiste foot que de torcher son Enzo, de visiter son ami en HP, et de téléphoner à son autre ami qui mériterait d’y être ? Ou est-ce parce que le spécialiste cyclisme est accessoirement le larbin de 4 ou 5 producteurs de télévision qui lui font tout faire sauf baiser leur femme qu’ils ne baisent plus eux-même ?  Un peu de tout ça pourrait servir d’excuse mais la réalité oblige à reconnaître qu’après 5 ans d’existence, le Vestiaire a tout dit sur tout le monde et que rien ne bouge. Qu’attendre ?  Que Federer arrête le tennis qu’il a arrêté il y a 2 ans ? Que Gourcuff devienne Zidane, Michalak Castaignède et Ibra un joueur de foot ? Car Doucouré qui dégage Longuèvre, c’est déjà fait. Allez, il y a Italie-France ce soir.

Pendant ce temps-là Gégé et HulkMusclor