Inter Milan-Barcelone : HipipipIbra

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Barcelone, diminué hier soir, n’a rien pu faire face à l’Inter de Ronaldo et Djorkaeff. Mais les retours de Henry, Eto’o et Iniesta devraient suffire la semaine prochaine.

Gonzalo Higuain a donc bien un frère jumeau. Le Vestiaire vous l’avait présenté le 27 octobre dernier, il n’a coûté que le Pichichi plus 46 millions à Barcelone et n’est âgé que de 28 ans, comme David Villa. Le Real se réjouit de ne pas avoir payé aussi cher, quitte à s’arrêter en huitièmes tous les ans. Le Barça, lui, s’arrêtera en demi, c’est pas si mal quand on joue à un contre onze. Ce n’est pas la seule différence, puisqu’Ibra a planté tout de même quatre fois cette saison en C1, soit le double de son compatriote argentin. Les mauvaises langues diront qu’il est décisif puisqu’il en a mis deux contre Arsenal. Si Higuain et Ibrahimovic évoluaient dans le même championnat, les mauvaises langues s’amuseraient aussi à comparer leurs totaux et elles finiraient par se demander si la Liga est vraiment un championnat de merde. David Villa avait en tout cas un avis bien tranché le week-end dernier.

Totaux Squillaci

Le Vestiaire n’avait en tout cas pas commis la même erreur que pour le Barça girondin : aucun Barça ne sait jouer avec son équipe B. Même si la différence est infime entre un Barça avec Henry Eto’o et Messi et un Barça avec Messi. Evidemment, le Laurent Blanc portugais a sa part du gâteau. Quand il a eu un changement à faire il a préféré Stankovic et Balotelli à Jussié et Sané, il faut dire que Gouffran était indisponible.

L’Inter en finale de Ligue des Champions face au Bayern est tout sauf le signe d’un nivellement par le bas.  Lyon champion d’Europe sans Juninho, Essien, Tiago ou Diarra non plus. Et TF1 qui n’a même pas les droits de l’Europa League.

Le procès du Vestiaire: Planus incliné

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Higuain est un grand joueur,  Ronnie est de retour et Ibrahimovic est indispensable au Barça. Quand tout bascule, nos lecteurs, et pas que les geeks, nous interpellent sur equipe.vestiaire@yahoo.fr et même dans le champ commentaires.

Le Vestiaire avait-il prévu l’élimination de Bordeaux ?

Evidemment, non. Ce n’est pas un site de voyance, juste d’analyse.

Alors, quelle avait été l’analyse du Vestiaire ?

Que toute équipe autre que les titulaires ne valait pas grand chose. Analyse difficile à réaliser, surtout quand on pense que l’équipe-type de Bordeaux au complet n’a perdu aucun match cette saison, ne prenant que deux buts.

Mercredi soir ce n’était pas les titulaires peut-être ?

Jussié et Sané vous remercient du compliment. Gouffran rappelle qu’il a joué l’aller.

Maintenant, vous dîtes que Bordeaux n’avait aucune chance ?

Deux barres, des exploits de Lloris, plus d’occasions que Lyon sur les deux matches : l’équipe A’ de Bordeaux avait toutes ses chances, elle n’a pas su les saisir.

Très bien. Alors qu’est-ce que les titulaires ont de plus ?

Vous vous trompez, la question est :  qu’ont-ils de moins ? La réponse est le nombre de buts encaissés en C1, et ça s’écrit au singulier.

Mais bon sang, c’est qui ces titulaires dont vous parlez ?

Carrasso et Planus.

En dix matchs de Ligue des Champions, vous voulez dire que Bordeaux avec Carrasso et Planus n’a pris qu’un seul but. Mais de qui ?

Du plus dangereux joueur adverse.

Ciani ?

Bien vu.

C’est donc en défense que Bordeaux a tout perdu ?

Parce que vous avez vraiment cru que Gourcuff était Zidane et que France 98 marquait deux buts sur commande ? Vous auriez dû lire Le Vestiaire.

Donc vos conneries de possession de balle, ça ne voulait rien dire ?

63% à l’aller, 66% au retour, Bordeaux  A’ a fait comme avec ses titulaires, mais il y a deux ou trois trucs lormontais qui n’ont pas fonctionné. Ça incrimine certainement les titulaires, le retour de Planus est d’ailleurs passé inaperçu.

Reconnaissez-vous avoir affirmé juste avant le match que Lyon était une équipe de merde ? Lyon s’est qualifié et a éliminé le Real. Et si c’est une équipe de merde alors que dire de la Juve, du Milan, d’Arsenal, de Manchester et de Chelsea ?

Tout à fait vrai, belle analyse, voulez-vous écrire pour Le Vestiaire ? Ce serait même surprenant d’ailleurs que l’OL n’aille pas en finale, mais Lloris est humain. Vous venez de prouver de surcroît qu’il n’y a pas de baisse générale de niveau en Europe contrairement à ce que Le Vestiaire raconte depuis septembre.

Etes-vous toujours aussi arrogant ?

Ça dépend. Il y a combien de clubs anglais en demies ? La Juve, le Milan AC et le Real Madrid ont-ils déjà été considérés comme de grands clubs ?

Est-ce l’échec de Laurent Blanc ?

Laurent Blanc savait qu’il pouvait être champion d’Europe avec les titulaires, il ne savait pas que l’absence de Diarra et Planus lui coûterait si cher face aux seuls Marseille, Lyon et Nancy. Aussi cher que des remplaçants corrects.

C’est donc un manque de chance ?

Le facteur chance existe dans le foot, comme quand un arbitre évite de siffler deux penalties ou d’expulser un joueur. Cependant, il faut savoir dépasser ce phénomène en ayant autre chose que des Lormontais sur le banc. Ferguson et Ancelotti seraient presque jaloux.

Mais pourquoi polluer votre site avec un papier comme celui-là, illisible et sans grand intérêt ?

Parce que notre spécialiste avait sous-évalué Delgado. C’est devenu le meilleur joueur de champ lyonnais, ça sert pas à grand chose au haut-niveau, mais le haut-niveau n’existe plus ou alors il ne mesure qu’1m69.

Comptez-vous prendre des sanctions ?

Higuain et Ronaldinho s’en chargeront dès la Coupe du monde. Sinon, demain, papier cricket.

Et Domenech ?

Ligue des Champions, Arsenal-Barcelone : La légende d’Arsène Rupin

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35% de possession, 6 tirs, le jeu léché du Barça anglais fait toujours des miracles. Bergkamp se disait bien que la gloire allait finir par arriver. Et si Vieira, Henry et Pires n’avaient jamais existé ?

Le profil Wikipedia d’Arsène Wenger est formel : « considéré comme l’un des grands entraîneurs de son temps ».  On trouve bien tout et n’importe quoi  sur Internet, Arsène en est persuadé lui qui a tout fait pour prouver le contraire.

Bouffé par la modestie et un brin d’antipathie, son amour des livres le conduira à tous les sacrifices. Capable de dîner avec Charles Villeneuve, directeur des sports de TF1, rue François 1er un jour, puis de pointer le bout de son minois désinteressé à Angers pour les 90 ans d’un club dont il ignore probablement l’existence, le lendemain. Toujours avec Villeneuve, ancien président du PSG, bien sûr.

Mais il ne faut pas s’arrêter à de vulgaires détails matériels, car Arsène a su rester simple et accessible, se prêtant gentiment à toutes les interviews : « La presse locale ? Non, plus tard ». Plus tard signifie jamais, sauf pour Charlie et ses quelques sucreries angevines, blondes ou brunes  aucune importance, Arsène est à l’aise sous tous les domes sauf celui de l’Emirates apparemment.

Ian Wright or wrong

Mais Wenger, ce n’est pas qu’un bandit manchot programmé pour gagner à chaque coup, c’est aussi un manager à l’anglaise qui sait perdre. Une grosse liasse de papier de marque sterling et les pleins pouvoirs suffiront largement à Mister Pound, surnommé au hasard « consultant de luxe ». 14 ans à glaner tous les titres possibles ça classe un homme : 3 fois champion d’Angleterre, 3 fois champion d’Angleterre et surtout 3 fois champion d’Angleterre.
Un homme mais aussi un formateur de talent. Capable de monter avec juste un canif et 150 millions d’euros de remarquables équipes de jeunes pour gagner la Champion’s League. Ça prend du temps, alors pourquoi ne pas le prendre.

Un entraîneur peut aussi se juger sur sa capacité à inverser le cours des grands matches. Mais les finales sont-elles des grands matches ? Il se posera la question pendant 120 minutes face à Galatasaray en 2000, et pendant 75 minutes face à Barcelone six ans plus tard.  Un but en deux finales, l’aboutissement du jeu offensif prôné par le trader d’Highbury qui n’hésite pas à mettre le paquet sur de stars mondiales.

Wreh ou faux

Pour 13 millions Andreï Archavine, Ballon d’Or après l’Euro 2008 ou plutôt avant les demies, et pour 3,5 millions Robin Van Persie, 7 buts en 26 matches de C1. Son chouchou reste Fabregas, ça coûte rien à former et ça peut t’emmener à Madrid plusieurs fois par an. Il a déjà remplacé Shuster, Ramos, Queiroz, Capello, Del Bosque et pourquoi pas Pellegrini. La rançon du talent sans doute.

Peut-être aussi la consécration de l’obstination du gentleman cambrioleur à lancer ou relancer des joueurs perdus pour le haut niveau. Ljunberg, Adebayor, Gilberto Silva, Rosicky et Nasri lui disent merci. Mais de quoi ? Cette année, comme en 97, 98, 99, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, il y croit plus que jamais. Après tout, Ferguson n’a obtenu que 13 titres en 17 ans.

Ligue des champions, Lyon-Bordeaux : Ciani broyeur

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A une semaine de l’ultime chapitre du roman du Bordeaux Blanc, vous avez été très nombreux à poser vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr. Mais les remaniements ministériels ont-ils lieu entre les 2 tours d’une élection ?

Lyon-Bordeaux était-il le match le plus faible de l’année ?

Dire cela serait injuste pour Carrasso et Lloris qui n’ont pas été à la hauteur d’un match amical alors que pour  le 5-5 de Lyon-Marseille, Lloris et Mandanda avaient eu leur part du gâteau.

La qualification de Bordeaux est-elle un exploit ?

Evidemment non, rencontrer une équipe aussi faible défensivement que Lyon n’arrive pas tout les jours. En revanche, ne mettre qu’un but avec 62% de possession est remarquable.

Quand même, Ciani-Sané n’étaient pas au niveau, ça saute aux yeux.

Cris et Bodmer vous voulez dire ? On le sait depuis un moment

L’équipe type bordelaise au complet n’a pris qu’un but depuis le début de la saison. Si elle est alignée au retour, peut-elle rivaliser avec la bande à Sané et Gouffran ?

C’est une bien longue question mais effectivement vous avez raison d’être inquiet car Bordeaux ne gagne 4-0 que contre Vannes mais avec Diawara.

Ciani aurait-il pu devenir énarque ?

C’est une question piège, d’autant plus qu’il répond à toutes les télés avec une veste en cuir. Le Vestiaire pourrait y laisser son spécialiste foot.

A ce propos, qu’envisagez-vous si Higuain devient champion du monde et meilleur buteur de l’Argentine et si l’équipe type de Bordeaux ne bat pas Lyon par 2 buts d’écart grâce à Ciani ?

Et si Teddy Tamgho bat le record du monde du triple saut en finale à Daegu ?

Pourquoi Lizarazu comprenait si bien Ciani hier soir ?

Parce qu’à une époque lointaine lui avait bien connu Zagorakis et Charisteas

Gourcuff marquera-t-il en finale de Ligue des Champions cette année ?

Blanc doit bien connaître la réponse.

Combien de buts a marqué Gomis en Ligue des Champions ?

Blanc doit bien le savoir.

Quel est le prénom de Sané ?

Ça non, désolé, Blanc ne doit plus le savoir.

Lyon-Bordeaux, le roman du Bordeaux Blanc : Alou à l’huile

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Enfin les quarts-de-finale de C1. Après trois mois de matches amicaux, Bordeaux tient enfin son grand rendez-vous. Attention, c’est encore un match amical.

« Je ne dis pas qu’il a été facile de gommer cette déception, mais nous n’avons pas eu le temps d’y penser. » Laurent Blanc n’a toujours pas digéré. Son grand objectif de la saison, la Coupe de la Ligue, s’est envolé et ce n’est pas faute d’avoir tout tenté. L’équipe-type renforcée par Sané et Ramé, une interdiction de courir et de presser et surtout pas de marquage. Ça devait marcher, mais, au cas où, Blanc avait une botte secrète : remplacer ses deux meilleurs joueurs dès le but du break encaissé. Impossible, donc, d’avoir des regrets ou d’affirmer qu’il s’en branlait de cette finale qui le faisait chier, d’ailleurs son manteau noir laissait à peine apparaître une cravate multicolore. Un premier essai costume avant Manchester, probablement.

Alou barrit

Pourtant, de terribles images hantent le technicien cévénol. Celle de ses joueurs souriants qui courent sur l’estrade sans attendre leur médaille, celle de Ramé qui préserve la victoire marseillaise d’une superbe claquette face à Valbuena, celle des Marseillais soulevant la Coupe haut dans le ciel de Saint-Denis pendant que Blanc et ses joueurs atterrissent à Lyon, celle d’Auxerre auteur d’un brillant match nul en championnat hier soir, ou celle de Gourcuff, hilare à la fin du match. Peut-être Yoann s’inquiétait-il pour l’épaule déboîtée de Messi dans les mains de Marouane l’ostéopathe ?

En revanche, Blanc n’a pas eu le temps de penser à son pote Deschamps soulevant une coupe avec l’écharpe de l’OM. Pourtant, Lolo est avant tout un humaniste, Bilic en mettrait sa thyroïde à couper. Il a aussi oublié son amour du Vieux Port qui attendait depuis si longtemps ce moment. La liesse était heureusement à la hauteur d’un trophée si prestigieux, ça a rappelé un titre moins important à Diawara, mais lequel ? Bordeaux n’a plus qu’à se rabattre sur la Coupe de la Ligue des Champions.

Real estate

Après une telle claque, l’arrogance ne peux plus être de mise. Ce n’est pas parce que Planus et Diarra sont dispensés d’EPS jusqu’à Old Trafford qu’il faut se vanter de virer Lyon avec l’équipe B même si l’aller sera difficile.  Ce n’est pas parce que Lyon est cinquième de L1 qu’il n’est pas un adversaire respectable. C’est donc le moment de se souvenir de l’hégémonie lyonnaise, il y a quelques années, et du nombre de demi-finales de C1 de l’OL. « Il n’y a pas de suprématie. Il faut se rendre compte de ce qu’a fait Lyon ces dix dernières années. » Blanc ne commettra donc pas l’impair de minimiser la performance de son adversaire, qu’il a battu les deux dernières fois – « Lyon a éliminé le Real Madrid et vous dites tous qu’une équipe qui a éliminé le Real a fait une grosse performance » – ni de se foutre de la gueule du monde avec ses banalités habituelles : « L’objectif de Bordeaux sera d’être performant dans tous les domaines et de marquer un but. »

Pendant ce temps-là, Laporta et Ferguson commencent à étudier leur plus gros rival. Marseille, Lyon ou le Real ? A deux marches de la finale, ils aiment bien Laurent Blanc. Allez savoir pourquoi.

LdC : France-Inter, la différence

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N’allez surout pas croire ce que dit  Le Vestiaire depuis septembre à propos d’un nivellement par le bas.

Car c’est évidemment le niveau de la Ligue 1 qui a grimpé, sinon comment expliquer la présence d’un club portuguais lisboète en quart-de-finale de la Coupe UEFA, ou même celle de Fulham ? Pour la Ligue des Champions, en revanche, tout est différent puisque Chelsea, Juventus, Milan, Liverpool, Madrid ont été éliminés à leur juste valeur, offrant à Lyon et Moscou un boulevard. Anecdotique.

Ce qui l’est moins, c’est la domination de Bordeaux sur le foot européen. Sept victoires en huit matches et le petit match nul de rodage, quels que soient les adversaires avec trois buts encaissés. Notre spécialiste vous expliquera bientôt comment l’aimable technicien cévenol est parvenu en finale, le niveau des autres équipes n’y est pour rien ou pas grand chose, la tronche déformée de Bilic non plus, la preuve.

Bayern Munich

Si le Bayern en est là, c’est que quelque chose a changé depuis que la Juve avait fini sur ses talons en poule. Evidemment, sortir le dixième du Calcio, malgré Ribery et Robben, ça tient un petit peu de l’exploit, même en prenant quatre buts.

Manchester United

L’autre favori fait peur. Enfiler sept buts au deuxième du championnat d’Italie est un bon argument. En encaisser neuf par des adversaires aussi solides que Wolfsburg, Moscou et Besiktas en est un autre.

Arsenal

Le Barça anglais affronte son homologue. D’accord, c’est un peu hâtif de dire ça au regard de sa poule. D’accord, ils n’ont encaissés que huit buts en huit matches dont une petite partie dans cette même poule. D’accord, Porto a gagné le huitième aller. D’accord, ils en ont quand même mis cinq au retour. D’accord, c’est Porto.

Barcelone

Cette année le Barça a ajouté la constance à l’efficacité. On ne bat pas le Rubin Kazan en poule. On ne perd pas contre l’Inter. On ne prend pas plus d’un but et on ne perd pas contre le neuvième du championnat d’Allemagne. On joue qu’avec Messi et on prie pour que Pedro soit parfois meilleur qu’Henry.

Inter

La surprise du chef, le chef s’appelle Ancelotti. L’inter est le vrai favori du tournoi. Avec ses sept buts encaissés dont quelques uns contre Kazan et Kiev, l’Inter fait mieux qu’Arsenal et Manchester. L’Inter est aussi leader du Calcio dont les principaux représentants coulent des jours heureux dans le Calcio.

Lyon et Moscou

Comme en Coupe de France les petits poucets ont une chance. Mais là, c’est la Ligue des Champions, sauf pour Lyon.

Ligue des Champions, Le roman du Bordeaux Blanc : Grec anatomy

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« Paradoxalement, je me sentais moins inquiet sur l’état d’esprit en Champion’s League. Là, on n’a pas de marge sur nos adversaires. »

Six victoires et un nul en sept matches de Ligue des Champions plus tard, Laurent Blanc n’a toujours pas un pli à sa cravate. Zidane, lui, n’en portait pas sur le plateau de Canal, ou alors elle était bien cachée. Etait-ce une raison suffisante pour prendre de haut son ancien meneur de jeu ? « Donc, Lolo, toi tu n’as pas vraiment eu peur ? » Le sourire contenu ne tient plus, les dents du Président apparaissent. « Ça s’est sûrement moins vu chez moi. » En effet, la Ligue des Champions, c’est pas plus compliqué qu’un revers contre les dents de Bilic : il faut juste faire gaffe au timing. Chamakh, comme Gourcuff et son retour en forme ne diront pas le contraire. Avec son équipe type moins Planus, le grand Bordeaux a refait surface, coup de pouce du destin c’était le match à ne pas manquer.

Un peu trop vite, peut-être, Ciani en a oublié les règles du jeu en deuxième période, comme celle où il faut continuer à jouer même après une touche. Gourcuff qui tape ses coups francs dans les tibias du mur, Diarra déjà averti qui tacle les pieds en avant, Wendel qui ne défend plus, il n’est pas seul à s’être autorisé un petit plaisir. Pour une fois, Chalmé a été le plus sage et ne s’est pas laissé griser dans la surface avec les mains ou les crampons.

Puis Blanc s’est Chalmé

A 1-1, l’Olympiakos était officiellement nul, mais pas officiellement éliminé. L’occasion de donner du temps de jeu à Sertic en Ligue 1 ça devient trop risqué. Blanc saura qu’à moins de trois buts d’écart, il ne faut pas se montrer en costard à ses joueurs. L’entraîneur grec, lui, ne saura pas si Blanc l’a remercié de ses félicitations après le coup de sifflet final, à moins qu’on entende quelque chose depuis le parking de Chaban.

Unique accroc dans une soirée parfaite où Lolo l’a joué plus modestement que d’habitude. Passant d’abord un coucou amical à la Russie : « Toutes les équipes rêvent de tomber sur Bordeaux ou sur Moscou. » Le légendaire respect cévenol sans doute. Rendant ensuite hommage au foot européen : « Ce soir il ne faut pas oublier le travail du centre de formation, Tremoulinas-Chamakh c’est du 100% Bordeaux. » Citer Lille, Lorient, Rennes, Monaco ou Cruzeiro aurait été un poil fastidieux en double file et puis c’était l’occasion de fêter le 5-1 pris par les 19 ans bordelais contre Angers. Par contre, Blanc n’avait pas oublié en préambule de préciser que le coup franc avait été préparé à l’entraînement, histoire de saluer le génie de Gourcuff à sa juste valeur probablement.

Sur le Barça, Gourcuff se marrait d’ailleurs à peine plus que son entraîneur. Imaginaient-ils, la jambe de Messi arrachée par le professeur Chalmé ? Ou l’opération des gencives prescrite par le Docteur Ciani ? On ne saura jamais.

Real-Lyon : Promotion Kanouté

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Le Vestiaire ne vous fera pas croire que Lyon a réalisé un exploit, et personne ne croira, presse exceptée, que Lyon est enfin devenu un club populaire.

Le seul exploit qu’auraient pu réaliser les Gones hier soir aurait été de jouer tout le match au niveau de la première mi-temps. Prendre une grosse taule. Mais les exploits sont plutôt rares par définition et Lyon ne pouvait pas être éliminé par ce Real-là, même le vrai Barça en avait pris deux la saison dernière. Dire « Le Vestiaire l’avait dit » ne serait pas très original, puisque « Le Vestiaire l’avait dit » et même longuement expliqué hier, mais aussi avant-hier et même dès septembre. Ce n’était pas de la voyance, juste de l’observation, de l’analyse et de la compétence.

Le Real 2009-2010 est supérieur à celui de l’année dernière grâce à Cristiano. Il aurait pu l’être grâce à Kaka, mais jamais il n’a eu cette année un niveau convenable, et sûrement pas celui d’un quart-de-finaliste européen, même dans l’Europe actuelle. La plus mauvaise défense du continent, un milieu de terrain au diapason, une attaque à un seul joueur valide et Higuain.

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Higuain, la nouvelle star du football mondial espagnol, bourreau de Zürich et Zürich il y a quelques mois, s’est hissé hier soir parmi les plus grands Gauchos. De Aimar à Ortega, de D’Alessandro à Riquelme en passant par Saviola et Marcico. Gonzalo a enfin tutoyé le niveau de Lisandro, se permettant au passage de finir deuxième meilleur buteur ex-aequo de la rencontre. Notre spécialiste en est tout retourné.

PellegrHonni

Benzema aurait pu participer au naufrage, mais hasard ou coïncidence, c’est sans lui que le Real s’est rendu à son enterrement. Aurait-il changé le cours des choses ? Personne ne le saura jamais. Mais ce que tout le monde sait, c’est qu’il a joué  blessé depuis un demi-siècle. Qu’il a été très rarement aligné seul à son poste et qu’il a déjà marqué treize buts en Ligue des Champions. Qui n’a pas su l’utiliser, puis n’a plus voulu l’utiliser ? Qui n’a pas eu assez de maîtrise pour organiser une équipe ?

Après enquête notre spécialiste, le plus gros problème madrilène, et ça « Le Vestiaire l’avait peut-être dit aussi », s’appelle Pellegrini. Si Pires le trouvait si bon c’est peut-être qu’il y avait une raison. Peut-être qu’une équipe qui ne bat ni le Milan AC, ni Barcelone doit changer d’entraîneur à Noël. Peut-être qu’une équipe qui ne joue qu’avec des axiaux doit changer d’entraîneur.

Florentino perd es

Florentino, sans doute trop bien conseillé par Zidane – qui voyait Lyon en demi-finale de C1 l’année dernière – a fait son choix, celui de se faire éliminer par Lyon. Un Lyon pathétique, mais beaucoup moins que son adversaire, coleader d’une Liga au niveau insoupçonnablement bas. « Le Vestiaire aurait peut-être dû le dire une vingtaine de fois supplémentaires ». En 2010, l’exploit n’existe plus en C1, tout le monde peut être champion d’Europe.

Sauf l’immense Ronaldinho, enfin de retour, le Bayern, Arsenal et Lyon bien sûr, sauf si c’est Bordeaux en finale. Si Le Vestiaire a pu livrer avec autant de précision l’issue de l’histoire, c’est uniquement car Lyon ne pouvait que passer. Monaco qui sort le Real en 2003 est un exploit, Bordeaux qui sort Milan en 1996 est un exploit, le PSG et Auxerre en 1993, Marseille en 1991, à la rigueur aussi. Mais les exploits lyonnais appartiennent au passé, c’était en 2005 contre le PSV et en 2006 contre Milan. Cette équipe lyonnaise est affreuse et moribonde, mais elle est plus forte que le Real de Pellegrini et sait jouer en Ligue des Champions. Et si gagner quand on est le meilleur était juste normal ?

Les Lyonnais n’ont plus qu’à prier pour prendre Barcelone. Mais Stuttgart sera-t-il plus indulgent avec la ruine catalane ?

Ligue des Champions, Olympiakos-Bordeaux : Le Pirée à venir

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Jean-Louis Triaud, le 18 décembre, après le tirage des 8es de finale : « Il ne sert à rien de fanfaronner à ce stade de la compétition. »

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

On a l’impression que Bordeaux a maîtrisé, n’a pas laissé une occasion à l’Olympiakos avant de marquer sur un coup de pied arrêté par Ciani.

Si vous le souhaitez, la collection complète des Bordeaux Blanc est en ligne sur Le Vestiaire. C’est un peu répétitif, mais tout y est.

Bordeaux a-t-il fait un bon match ?

Pas vraiment. Blanc regrette toujours d’avoir mis son costard à moins de 3-0. Dans le doute, il avait quand même pris des chewing-gums. Ecoeuré, il a fini par remettre une casquette à l’heure de jeu.

L’Olympiakos est-il plus nul que Barcelone ?

On ne peut pas vraiment porter un jugement aussi sévère. Une victoire 2-1 des Grecs n’aurait surpris personne.

Alors Bordeaux est-il plus nul que Barcelone ?

Le Barça de l’année dernière aurait certainement eu des difficultés à ne pas mettre six buts au Bordeaux d’hier soir. Mais le Barça d’hier soir aurait eu des difficultés à ne pas en prendre trois face au Bordeaux d’hier soir.

Il y avait donc des raisons de s’inquiéter ?

En y réfléchissant bien, Carrasso a en effet eu un peu peur quand Maresca a fait une tête à l’heure de jeu.

Mais les coups de pied arrêtés en fin de match ?

Il faut bien que Carrasso retrouve ses sensations. Au moins Koscielny avait marqué.

Mais quand même, l’Olympiakos c’est pas Boulogne, Valenciennes ou Lorient ?

Vous êtes perspicace, défendre en Ligue 1 est devenu compliqué.

Desailly qui félicite Ziani pour l’ouverture du score ?

A l’heure où nous mettons sous presse, nous ne savons toujours pas s’il parlait du buteur ou du passeur.

Quel a été le joueur le plus dangereux ?

Sané bien sûr. Il a obtenu de nombreux coups francs bien placés et n’a pas hésité à délivrer quelques caviars aux attaquants grecs.

Et la frappe de Lua Lua ?

Du calme, la Ligue des Champions c’est quelque chose de sérieux.

Heureusement que Gourcuff était là ?

Vous voulez dire Martins.

Non, Gourcuff.

Ah, Plasil. Effectivement.

Mais alors, qui a fait la passe décisive ?

C’est un mystère. On a vérifié tout le match, dribbles, passes courtes, frappes et contre-attaques foutues en l’air à l’appui : Bordeaux a bien joué sans Gourcuff ce soir.

Quand on voit Ciani on a du mal à regretter  Diawara et Gourcuff quand même.

Possible.

Jean-Louis Triaud, avant-hier : « J’ai la prétention de croire que nous sommes favoris. »

Devant la qualité de son expertise, Le Vestiaire a décidé de confier l’analyse des joueurs à Reynald Denoueix.

Chalmé : « Les Bordelais maîtrisent. Par contre, ce type de passe un peu moins. »
Wendel : « Visiblement, c’était une frappe. »
Gourcuff (centre derrière le but) : « Vous voyez, la précision est importante. »
Chamakh : « On ne sait pas s’il a fait exprès, mais c’est ce qu’il fallait faire. »
Les Grecs : « Statistiquement, ils encaissent toujours des buts dans les derniers quarts d’heure. Bon, ce soir ils sont fidèles. »
Zairi : « Lui il passe. Le premier adversaire, pas le second. »

La légende d’Oncle Benz : L’antecristiano

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Les centaines de messages reçus sur equipe.vestiaire@yahoo.fr depuis deux semaines sur les performances du Gronaldo madrilène nous conduisent aujourd’hui à vous conter match après match l’agonie du meilleur joueur du monde, selon notre spécialiste. Ce sont donc un peu aussi les dernières heures du Vestiaire.

Cela fait maintenant près de 3 ans que le Vestiaire vous a présenté Karim Benzema, avant même qu’il ne marque le but du siècle contre Manchester, avant même qu’il ne plante 43 buts en 81 titularisations en Ligue 1. Futur Ballon d’or avait dit notre spécialiste, qui avait annoncé 6 mois avant la signature, son départ des jupons d’Aulas. Un départ soutenu à coups de « c’est le meilleur, il est prêt ».

Depuis, il est le meilleur passeur du Real, il a été décisif contre le Milan AC et un peu en Liga, mais au pays où il faut marquer à chaque match, il ne convainc pas. Faut-il se contenter d’un joueur vif qui crée des solutions en attendant qu’il joue 20 minutes en Ligue des Champions ? Ou faut-il qu’il redevienne Lyonnais au moins au compteur buts ?

La réalité est là, au-delà de ses problèmes d’adaptation dont tout le monde se fout, le seul reproche qui lui est fait c’est qu’il ne marque pas ou pas assez, alors que même un nul comme Higuain cartonne. Mais Benzema est parfaitement au niveau, sinon Granero et Raul rentreraient en priorité. Ne pas avoir de talent, c’est bien le seul reproche qui ne lui a jamais été fait. Et si la déception est forte, c’est donc uniquement parce que tout le monde sait que c’est juste qu’il ne se bouge pas le cul.

Kopa comme cochon

Sa seule erreur a été de ne pas prendre en compte la culture boulard du club. A Madrid il n’y a a jamais eu d’équipe, juste des mecs sympas et hyper altruistes. En tout cas, pas des gros fumiers qui pensaient uniquement à leur gueule. Depuis Gento, Kopa, Di Stefano, Puskas, en passant par Zamorano, Michel, Butragueno, Prosinecki, jusqu’à évidemment Zidane et consorts. Benzema est donc parfaitement à sa place mais il a oublié qu’un boulard sans preuve ne compte pas au milieu des autres. Ce soir, il a une occasion inespérée de pouvoir se donner des raisons de se la raconter.

L’autre problème, c’est son poste. Quelle est la vraie place de Benzema ? Il a construit son boulard sur ses buts dans l’axe, hors à Madrid ils sont cinq à jouer au même endroit, c’est le problème des grands clubs. Du coup il est devenu un ailier par la force des choses mais continue à se considérer comme un axial. Les compositions de Pellegrini aussi, mais Pellegrini sait-il qu’un terrain ne fait pas que 10m de large ?

L’attitude de Benzema est donc en décalage avec son jeu. C’est Ronaldo avec le talent d’un 10, car il a trop de talent puisqu’il sait tout faire. CR était ailier mais a voulu devenir buteur, Zidane a fait des passes, Higuain n’a pas vraiment eu le choix, Kaka marque, Ribery a choisi le côté gauche, même Ronnie à une lointaine époque. Benzema doit arrêter de décrocher, sa place est axiale, il doit y rester. C’est un syndrôme que seul un joueur a vaincu, pour la bonne raison qu’il fait partie des deux meilleurs joueurs de ces 20 dernières années et qu’il a fait le ménage : Thierry Henry. Ca n’interdit donc ni le talent, ni le boulard, ni même Arsenal.

Depor-Real, ce n’est donc pas qu’un choc de merde de la Liga pour un Real amoindri par le boulard de CR9. Manchester et Lyon auront sûrement un recruteur dans les tribunes, pourvu que Fenerbahce n’y ait pas pensé.

L’Edito : Ivoirien du tout

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L’Olympique lyonnais attend de pied ferme sa nouvelle recrue, elle s’appelle Lovren et même Vieira le prend mal. Le championnat est relancé.

Qui n’aura pas de médaille à Vancouver ? Lizeroux, Aubert, Lamy-Chappuis, les frères Fourcade ou Surya Bonaly. Une telle question est toujours difficile surtout quand la réponse n’est plus aussi simple qu’avant, Mehdi Baala oblige. Il ne reste donc que Brian Joubert, le Vestiaire suivra évidemment le nouveau Brahim Asloum jusqu’à sa chute dans le programme court et ses deux chutes dans le libre. Mais si Gailhaguet le dit. Promis, pas un mot de hockey.

Sucre de CAN

Qui ne gagnera pas la Ligue des Champions cette année ? Les prétendants sont là plus nombreux, ils nous ont laissé quelques indices ce week-end. Pellegrini semble assez interessé, après la demonstration de son Gonzo face au grand Majorque. Ça lui permettra sans doute de comprendre pourquoi Benzema n’a pas mis un tout petit peu plus de 2 buts en Ligue des Champions. Ibrahimovic serait lui aussi titulaire à Madrid, s’il comprenait pourquoi quand il ne joue pas Barcelone gagne 5-0 et Henry ne marque pas. Saccomano voit bien la Cote d’Ivoire en finale de Coupe du Monde mais le Burkina reste le Burkina et son sélectionneur n’est pas du genre à se faire virer du Mans qui n’est pas du genre à se relever avec Arnaud Cormier.

Pendant ce temps-là, Richard Gasquet gagne et redécouvre l’ambition. « C’est bien sûr un bon départ parce que Feliciano Lopez est un grand joueur. »

Ballon d’Or, Messi : El otro Pipe de Oro

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Le nouveau Pibe de oro est Ballon d’Or aujourd’hui, avec suffisamment d’avance pour faire oublier qu’il est celui qui le méritait le moins.

Après Cristiano Ronaldo Ballon d’Or pour sa demi-saison 2008, il paraissait difficile de trouver un nouveau lauréat qui méritait aussi peu la récompense. Pourtant France Football l’a fait. Il devait forcément finir à Barcelone, meilleure équipe de clubs de tous les temps. Yaya Touré et Xavi avaient déjà renoncé, bien que sans eux le grand Barça n’eut pas existé. Mais Christian Jeanpierre ne les connaît pas. Piqué aurait pu, mais ça faisait rire Puyol qui observait Valdes. Henry, Eto’o et Iniesta sont les meilleurs sur le terrain, c’est donc Messi qui l’a eu. Le meilleur dans l’imaginaire médiatique au moins. C’est déjà ça, en plus il fait parfois de beaux gestes.

Il est presque le meilleur buteur de son équipe

Pour être Ballon d’Or, il faut marquer beaucoup de buts. Messi l’a fait, un peu moins qu’Eto’o, l’année dernière, un peu moins que Henry l’année d’avant, un peu moins qu’Ibrahimovic cette année. C’est pas grave, il fait parfois des beaux gestes.

Il est presque le meilleur passeur de son équipe

Pour être Ballon d’Or si on est pas le meilleur buteur, il faut au moins faire des passes importantes voire décisives. Messi l’a fait, un peu moins que  Xavi l’année dernière, un peu moins qu’Henry l’année dernière, un peu moins qu’Iniesta l’année dernière, autant que Eto’o l’année dernière. C’est pas grave, il fait parfois des beaux gestes.

Il est presque le joueur décisif de son équipe

Pour être Ballon d’Or, si on n’est pas le meilleur buteur ou le meilleur passeur de son équipe, il faut au moins être décisif. Messi l’a été. Un peu moins que Henry qui a égalisé contre Lyon à l’aller. Beaucoup moins qu’Iniesta le seul joueur vraiment décisif. C’était à la dernière seconde du seul match important que le Barça aurait pu perdre, à Chelsea. Pendant ce temps, Messi était aussi sur la pelouse, comme à l’aller, au sommet de sa forme. Légèrement moins en réussite que d’habitude, il a sûrement profité des ses pertes de balle pour espérer que les défenses de Bâle, de Donetsk, du Sporting Lisbonne, du Bayern, de Lyon et du Real soient quand même prises en compte par le jury dans l’attribution du Ballon d’Or. Le concours de circonstance ne devait pas s’arrêter là, il a presque changé le cours de la finale en marquant le but important de la finale contre Manchester puisque c’est Eto’o. Mais c’est pas grave, il a au moins mis le deuxième et fait parfois des beaux gestes.

Il est presque le joueur le plus important de son équipe

Pour être Ballon d’Or, il faut que son absence se remarque à tel point que son équipe joue moins bien quand il est pas là. Cette année, le Barça marque moins. Bizarrement Messi est toujours là, Eto’o et Henry plus vraiment. L’année dernière le niveau du Barça baissait quand Iniesta jouait ailier ou pas du tout. Mais ça les stats ne le disent pas, il faut juste regarder les matches, en plus ça permet de voir Messi faire parfois de beaux gestes.

Il impressionne presque en équipe nationale

Pour être Ballon d’Or, il fallait aussi espérer que le jury ne regarde pas trop les matches internationaux. Trois buts en neuf matches, dont un contre la France en amical, ça n’impressionne pas toujours. Heureusement pour lui, Henry n’a pas qualifié la France à lui tout seul à presque 50 ans et Iniesta n’est pas avec Xavi la pierre angulaire des vainqueurs de l’Euro 2008. Ou au moins l’Espagne n’est pas cette sélection intouchable facilement qualifiée pour la Coupe du Monde. C’est pas grave, Messi fait parfois de beaux gestes avec le Barça.

Il fait presque un bon début de saison

7 buts marqués en championnat, 1 seul enC1 , plus aucun dribble qui passe même contre Bilbao. Le Barça a fait son meilleur match sans lui contre l’Inter. Le jury a bien fait d’arrêter comme d’habitude son verdict au mois de juin.

Il aurait presque mérité le Ballon d’Or

Le Ballon d’Or récompense le meilleur joueur du monde. La précision est utile puisque cette année, le jury a logiquement décidé de le remettre à n’importe quel joueur de la meilleure équipe. Le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Il est petit, a été formé dans son club actuel et essaye de dribbler tout le temps et ne réussit plus beaucoup de beaux gestes. C’est pas grave,  il n’est pas non plus le meilleur joueur de son équipe et n’a jamais rien gagné en équipe nationale. Il y aurait bien eu un autre candidat hormis Xavi : le meilleur joueur du monde. Mais Iniesta qui s’est contenté d’être le meilleur toute la saison en maître à jouer du Barça et de marquer le seul but capital. Rien à voir avec une définition de star, c’est pas lui qui fait la jaquette de PES. Ronaldinho ne voit pas le rapport, Gerrard si.

Il est presque le nouveau Maradona

Messi est un génie presque hâtivement comparé aux plus grands. Les plus grands ont presque marqué l’histoire grâce à leur parcours de club. Ainsi Maradona a presque gagné deux Coupes du monde, Zidane a presque gagné deux Coupe du monde, Pelé en a gagné 3, Même Henry en a presque gagné deux. Cruyff en a presque une. Platini a remporté un Euro, et fait deux demi-finales de Coupe du monde. Messi n’en a presque pas encore disputé. C’est pas grave, il fait parfois de beaux gestes.

Le Ballon d’Or 2008 avait la particularité d’être le meilleur de son équipe en 2008, même quand il était mauvais. Messi ne l’était pas même quand il était bon. Unique.

Serbie-France : L’ablation des Abidal

A l’occasion du jubilé Eric Abidal, le Vestiaire vous permet de redécouvrir les exploits historiques de l’autre Sydney Govou.

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Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

Transfert Benzema : RacOLage poussif

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Manchester City, Wolfsburg et la Roma sont aux abonnés absents. Pourquoi seuls l’Inter, le Barça, le Real et Manchester United tournent-ils autour de Benzema alors qu’il y a un mois à peine, les observateurs les plus avisés le trouvaient décevant ?

Quand les meilleurs clubs du monde se cherchent un buteur, ils pensent à Benzema. Serait-ce parce qu’il a fait ses deux premières saisons pleines à plus de 20 buts ? Ou qu’en 15 matches de Ligue des Champions il a mis 9 buts, quand le seul Messi a fait mieux, mais en 21 rencontres, donc aussi bien ?

Ou parce que comme Le Vestiaire l’avait dit, dès août 2007, et l’avait confirmé sans cesse et même en pleine tourmente Benzema début 2009, l’ancien Lyonnais est le grand joueur mondial actuel. En le plaçant aux cotés des Villa, Cristiano Ronaldo, Kaka et autres Ribéry, les recruteurs se sont subitement mis à penser comme nous. Faut-il les condamner pour autant ? Ou faut-il condamner Benzema de se prendre pour Dugarry en pensant qu’il ne sera pas titulaire dans un grand club à l’aube de la Coupe du monde à laquelle la France a toutes les chances de participer ?

Il ne reste plus qu’une chance de voir Benzema Ballon d’Or la saison prochaine, le convaincre que quand Ronaldo part à Barcelone, il ne se fait pas appeler Sonny Anderson. Et quand Ribéry part à Munich, et Zidane à la Juve, personne ne pensent les surnommer Aliadière et Gourcuff. Et pour ce faire, Aulas, Lacombe, Perez, Ferguson et même Djaziri son agent sont prêts à tout.

Engager une star

Lyon veut redorer son blason, pour cela il doit frapper un grand coup. Ramasser un joueur étranger évoluant dans un grand championnat et ayant déjà brillé en Ligue des Champions. Ils l’ont trouvé, il est de nationalité sud-américaine et même pas Vénézuélien et s’est signalé de la plus belle des façons dans le fameux championnat du Portugal. Le même qui vit éclore Jardel et plus récemment l’immense Deco. D’ailleurs, on veut bien des nouvelles.

Il s’appelle Lisandro Lopez, et en plus il est d’accord pour venir. Cerise sur le gâteau, il n’a que 5 ans de plus que le titulaire actuel sur le départ. Mais pour obtenir la première vedette depuis Lubos Kubik et Tony Kurbos, il faudra débourser 20 millions. Lyon n’a pas le choix, il faut vendre. Depuis que la troisième place n’est plus directement qualificative pour la C1, ça rapporte moins. Seule solution : vendre Benzema, car transférer Ederson couvrirait à peine les frais d’hôtel de l’agent de Lisandro.

Faire fuir Benzema

Le défi est de taille. Le caïd s’est déclaré intransférable en milieu de saison et tout le monde l’a cru, sauf Le Vestiaire et les quatre plus gros clubs européens. Depuis, les questions se bousculent. Pourquoi la Coupe du monde est en 2010 ? Pourquoi n’est-il pas titulaire chez les Bleus ? Pourquoi Domenech a entraîné Lyon et l’équipe de France ? Pourquoi la France, à 15 points près, serait déjà en Afrique du Sud ?

Les raisons de la malédiction resteront un mystère, le temps presse, Govou est bien d’accord, l’offre de Levante pourrait arriver trop tard. Pourtant, Lyon avait bien cru avoir fait le plus dur, même si la femme de Fred ne participait cette fois pas à la transaction. Le montant du transfert est entendu, OL Groupe aurait déjà un chèque à la banque, Aulas serait même capable de mettre le Surinam en faillite si Huntelaar et Robben ne suffisaient pas. Même les proxénètes mancuniens ont vendu leur plus belle gagneuse. Reste à convaincre le joueur. Pour cela, il faut gueuler qu’on en veut plus.

A tort et à travers

« Kaka va au Real, Cristiano Ronaldo et Ribéry vont peut-être suivre. C’est une spirale de fou furieux. Benzema n’est pas intransférable. Je l’avais dit pour Essien, mais à 40 millions… » Jean-Michel Aulas, le 4 juin

« Même s’il ne faut jamais dire jamais dans le football, il y a beaucoup de bruit pour rien en ce moment. L’idée est toujours de conserver Karim une saison supplémentaire. » Bernard Lacombe, le 13 juin

« Je ne vais pas vous cacher qu’il fait l’objet de sollicitations. Pour le moment, j’ai réussi à les convaincre de ne pas aller plus loin. Les nouvelles en provenance du Real, de Chelsea et de Manchester United me rendent perplexes. Personne n’est intransférable, c’est clair, mais connaissant Karim, s’il devait partir, ce serait au Real Madrid. » Jean-Michel Aulas, le 18 juin

Manchester perd Tevez. « On peut tout imaginer, mais je crois que Karim veut rester, et Lyon aussi. Je ne vous cache pas qu’il est l’objet de beaucoup de sollicitations, du côté de l’Angleterre notamment. » Jean-Michel Aulas, le 19 juin

« Si Manchester ,qui comme on le sait a fait de grandes rentrées d’argent, se présente pour acquérir Benzema, on fait quoi ? » Bernard Lacombe, le 20 juin

« On a reçu une offre pour Benzema. Je lui ai dit de partir en vacances et qu’à son retour, on discuterait de ce qu’il veut faire. » Jean-Michel Aulas, le 21 juin

« Rien n’est impossible et si nous recevons une belle offre nous ne fermerons la porte à personne. » Bernard Lacombe, le 23 juin

Si Benzema ne rallume pas son portable dans les 24 heures, Lyon va être contraint de passer à la vitesse supérieure. Un prêt avec option d’achat à 10 millions, dernière offre pour Benzema. Lisandro est à ce prix, mais le double de Benzema, presque comme l’âge du joueur.

Et si Benzema savait très bien qu’il était le meilleur et qu’il voulait juste un peu plus de pognon ? Hypothèse saugrenue, quel gamin arrêterait les vacances au Puy-du-Fou pour aller à Disneyland ?

Barcelone-ManU : Le Park des princes

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Barcelone est-elle la plus grande équipe de club de tous les temps ?

Un club a-t-il déjà eu une équipe-type qui dominait autant et ne pouvait perdre contre personne, en marquant plus de trois buts de moyenne par match en dehors du championnat néerlandais ?

Le Real 56-60 ?

Nous n’avions pas  la télé.

Pouvait-on attendre une finale aussi merdique ?

Bonne question. Etant donné le niveau de Manchester cette année, il ne fallait pas espérer mieux. Barcelone a finalement réussi à faire un début de match de merde. Il était temps.

Et si Manchester avait joué ?

Et si Lyon, le Bayern, Chelsea et le Real avaient joué ?

Qu’a dit Guardiola en serrant la main de Ronaldo à la fin du match ?

Avec des joueurs aussi nuls que toi je plains ton entraîneur. Joyeuse médaille.

Le raté de Benzema pour le 4-3 du Nou Camp est-il le moment décisif de la saison ?

Bien vu. Juste devant l’égalisation d’Iniesta à Chelsea.

Le niveau Ligue des Champions est-il supérieur au niveau Ligue 1 ?

Le  Barça et Chelsea pourraient espérer les deux premières places. Le Bayern, Manchester, Liverpool et Lyon réussiraient sans doute à battre Valenciennes. Quoi, 2 mai 2009 ?

Messi ou Ronaldo ?

Iniesta.

Quel est le seul média à avoir annoncé à chaque tour que Barcelone passerait et écraserait Manchester en finale ?

Le Vestiaire.

Quelle était la dernière phrase du Vestiaire dans son papier d’avant-match ?

« Pendant ce temps-là, si Yaya Touré est aligné derrière, Manchester n’en prendra pas trois. Ce serait le Busquets. »

Le Vestiaire avait annoncé une très grande défense mancunienne, qu’en a-t-il été :

Van der Sar: Wimbée ?

Evra: Nul ou pas bon ? Ca dépend, un centre de merde, des fautes, des erreurs de placement. Au moins il se sentait fort mardi, c’est déjà ça. En somme, largement à son niveau de l’équipe de France.

Vidic: Le premier but. En principe les râteaux ça marche que sur les débutants et Eto’o c’est pas Zidane.

Ferdinand: A appris à faire les têtes sur le deuxième but. C’est déjà ça.

O’Shea: Henry lui a appris qu’on pouvait faire un double crochet sur une seule jambe. C’est déjà ça. Finalement tout est dans son nom.

Le Vestiaire avait dit que le milieu mancunien était faible, et bien moins fort que celui de Chelsea. Qu’en a-t-il été ?

Carrick: Essien ne comprend pas comment Manchester a pu être champion.

Anderson: Lampard ne comprend pas comment Manchester a pu être champion.

Giggs: Ça allait moins vite à son époque.

Le Vestiaire avait prévenu les attaquants mancuniens qu’ils n’auraient pas beaucoup de ballons. Qu’en a-t-il été ?

Park: D’attraction. C’est déjà ça.

Cristiano Ronaldo: S’il nous avait habitué à tout réussir, Le Vestiaire s’étonnerait qu’il ait tout raté.  Une finale dans la lignée de son Euro. Il a intérêt à planquer son Ballon d’Or.

Rooney: Il est vraiment devenu un bon défenseur. Dommage qu’il ne soit pas payé que pour ça.

Le Vestiaire avait dit qu’on n’en avait rien à foutre des joueurs qui composeraient la défense. Qu’en a-t-il été ?

Valdes: Plus aussi mauvais qu’avant malgré un début de match rassurant. C’est déjà ça.

Silvinho: Pas au niveau, mais à 50 ans c’est normal. Toujours meilleur qu’Abidal en attaque. Il ne s’est pas fait exclure, c’est déjà ça.

Piqué: Le meilleur. C’est déjà ça.

Touré: N’a servi à pas grand-chose. Mais un piquet d’entraînement ça suffit quand c’est Manchester en face. C’est déjà ça.

Puyol: Même si c’est pas son poste, il peut donner des conseils à Evra. C’est déjà ça.

Le Vestiaire avait dit que deux sur trois ça suffisait pour gagner. Qu’en a-t-il été ?

Busquets: Yaya Touré a essayé de lui piquer sa place. Mais il a appliqué les consignes jusqu’au bout. C’est déjà ça.

Xavi: Ce serait le meilleur joueur du monde s’il n’y avait pas Iniesta.

Iniesta: Malgré Xavi, il est le meilleur joueur du monde à son poste.

Le Vestiaire avait dit que quand Henry joue, tout va mieux. Qu’en a-t-il été ?

Messi: Encore un grand match de merde, mais pour une fois il a marqué et c’est une finale. Il arrive maintenant à la cheville de Maradona.

Eto’o: Il va finir par être considéré comme un grand joueur avec ses conneries.

Henry: Il n’a pas mis son occasion. Privé de Ballon d’Or.

Ligue des Champions : ManU paillettes

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Un déplacement à Rome ne fait plus peur qu’aux clubs français. Et si Manchester ne jouait pas l’AS Roma demain soir ?

Patrice Evra affirme qu’il se sent fort et que Messi ne le passera pas demain soir. On le comprend : champion en titre, Manchester n’a rien à craindre d’une équipe balayée l’an dernier (0-0, 1-0) alors qu’elle était au firmament. Chanceusement, Barcelone n’est pas encore éliminé malgré une leçon de football de Chelsea. Sans bien sûr le contester, Le Vestiaire ose demander : pourquoi Manchester est-il favori ?

Parce que Manchester est le plus gros des gros

Son parcours plaide pour lui. Il était temps que le tirage au sort propose un adversaire facile, après des poids lourds européens : d’abord l’Inter, vainqueur de l’UEFA 1997, tranquillement éliminé grâce à un grand Ibrahimovic. Ensuite, ManU a surpris Porto, grandissime favori de l’épreuve en 2004. Les posters de Deco ont la peau dure. C’était avant le chef d’oeuvre, la demi-finale face à Arsenal, de loin la meilleure équipe de Ligue 1. Ce jour-là, les passes de Ronaldo étaient trop fortes pour Gibbs, presque titulaire en équipe d’Angleterre des 19 ans. Ce jour-là, même les frappes de Ronaldo à mi-hauteur étaient trop hautes pour Almunia, le successeur naturel du héros Jens Lehmann. Irrésistible, Manchester a sorti les meilleurs pendant que Barcelone souffrait contre Lyon et le Bayern avant de voler Chelsea.

Parce que Barcelone est diminué

La marche est trop haute. Pour une équipe défensive comme Barcelone, être privé d’Abidal et de Marquez, c’est beaucoup. Alors Alves en plus, de loin le meilleur joueur de la demi-finale retour, c’est injouable. En aucun cas on ne peut considérer que ces trois joueurs là sont remplaçables. Ce n’est pas le genre de Marquez de filer le ballon à Drogba sur un contrôle de merde. Ce n’est pas le style d’Abidal de réussir les grands matches à tel point qu’un retour à Lyon serait une bonne opportunité. Ce n’est pas du tout l’habitude d’Alves de faire des fautes pas loin de son but et de centrer très loin de celui de l’adversaire. Barcelone est amputé des trois-quarts de sa défense. Guardiola a certainement dû se réjouir que Puyol ne se blesse pas à l’entraînement. Sylvinho-Puyol-Piqué-Keita : à croire que toutes les stars barcelonaises seront absentes.

Parce que les meilleurs joueurs sont à Manchester

Toute la saison, la qualité de jeu de Manchester a été encensée. Brillant seulement dans les grands matches, Ronaldo est bien meilleur que l’an dernier, où il cartonnait tout le temps. Son Euro lui a fait beaucoup de bien. Rooney a été reconverti défenseur, dommage que son talent l’oblige à marquer de temps à autre. Tevez est peut-être le meilleur, mais il doit rester dans son Park. Messi, Henry et Eto’o ont beau essayer, qui pourrait imaginer qu’ils marquent plus de buts en championnat et en Ligue des Champions ? Au milieu, l’absence de Fletcher ne posera aucun souci. Scholes ou Giggs ont encore beaucoup de gestes techniques à apprendre à Xavi et Iniesta. Chelsea, à qui il ne manquait pas grand chose pour se qualifier, sait qu’Essien? Ballack et Lampard, c’est un peu léger pour le pressing. Carrick et Anderson, ça sonne mieux. Derrière, O’Shea n’a évidemment aucun souci à se faire contre la jambe d’Henry.

Pendant ce temps-là, si Yaya Touré est aligné derrière, Manchester n’en prendra pas trois. Ce serait le Busquets.

La Légende : L’ablation des Abidal

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Le Vestiaire est entré aujourd’hui dans sa troisième année d’existence. Pour l’occasion, il fallait rendre hommage au joueur le plus emblématique du sport français actuel. Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 » qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

Les questions interdites : La carrière de Benzema est-elle déjà finie ?

SOCCER-EURO/

Il n’a même pas marqué contre Nantes. Lyon doit-il se réjouir que Benzema ait annoncé son intention de rester ? Autopsie.

Il fout rien en Equipe de France

Les places sont tellement chères chez les Bleus. Trezeguet rôde toujours, la nouvelle génération Gignac-Hoarau arrive pour reprendre le flambeau. L’émulation a créé Alassane. Saha n’a pas dit son dernier mot, Govou non plus. Benzema, en déficit de confiance, perd chaque jour du terrain, aux yeux du pragmatique sélectionneur. Aujourd’hui, le profil de l’attaquant moderne, capable de marquer, déborder, centrer, jouer dos au but, combiner, frapper les coups francs et défendre, ça ne fonctionne plus. Dans une équipe de France en pleine confiance où les attaquants se succèdent et plantent jusqu’à plus soif, ne pas marquer est un vrai signe. Et puis, Luyindula et Savidan reviennent en forme. Ils ne vont quand même pas avoir peur d’un mec qui ne marque que 5 buts en 22 sélections, soit remplaçant, soit ailier, entre Papin, Trezeguet et Henry et Platini. Pas du tout vexé, Ouedec affirme que le championnat de Chine, c’est déjà pas mal de pression.

Il fout rien en C1

Cet incapable de Benzema a manqué l’occasion du 4-3 au Camp Nou. Si Lyon n’arrive pas à rejoindre les demi-finales de Champion’s League, ce n’est donc pas à cause de son niveau trop juste. Si Benzema avait inscrit 12 buts en 19 matches en trois saisons, à 22 ans à peine, si Benzema avait marqué un but tout seul au futur champion d’Europe l’an dernier, si Benzema marquait en moyenne un but toutes les 123 minutes, si Benzema situait déjà son ratio entre Papin (but toutes les 106 minutes), Trezeguet (1/134 minutes) et Henry (1/163), le jugement serait peut-être différent. Mais pas de demi-finale, c’est rédhibitoire pour juger. Manchester veut mettre combien sur Ribéry ?

Il fout rien en Ligue 1

Au même âge, comme le révélait Le Vestiaire, Papin, Trezeguet, Henry, Madar, Loko et Ouedec n’avaient pas marqué 40 buts. A nombre de matches équivalent, 109, seul Ouedec navigue dans les mêmes eaux que l’ange déchu lyonnais. Le Breton quitta Nantes sur un doublé contre le Spartak et une proposition de contrat de l’Espanyol Barcelone. A quoi bon marquer des buts, se demande encore Roger Boli. Désiré par l’Angleterre et l’Espagne – pas celles de Govou – Benzema aurait donc quelque chose en plus par rapport aux deux meilleurs buteurs de 93/94. A choisir entre la technique, la vitesse de course, la vitesse d’exécution, le sens du but et une saison d’attaquant de pointe sans soutien à 14 buts. Luyindula n’a aucune raison de rougir d’être titulaire en équipe de France.

Pourtant, Gignac le toise du haut de ses 22 buts. Hoarau s’est blessé exprès pour lui prouver que même sans jouer tous les matches, le buteur c’est lui. Jelen lui fond dessus, Gameiro trouve que Kevin ça sonne mieux que Karim. Bekamenga fait ce qu’il peut. Tous ces joueurs, hormis un, ont aujourd’hui plus de chances de figurer dans l’équipe type de l’UNFP en fin de saison. Bizarrement, Manchester n’en veut aucun. Benzema boucle sa deuxième saison pleine en L1. Deux, ça suffit aussi pour Kader Keita. Benzema marque moins cette saison, seulement 14 buts. Luyindula hésite : vanne ou pas vanne ? Dans un grand club, Benzema aurait conservé son niveau, sa concentration, sa motivation et aussi les occasions de but de la saison dernière. Dans un grand club, peut-être Juninho aurait-il été remplacé après avoir prévenu son employeur qu’il prendrait sa retraite à 55 ans, soit l’hiver dernier. Et, comme le résume le dicton : met Keita et Ederson à la place de Henry et Messi, et pour de bon Eto’o s’appellera Camara. Drogba marquait-il 25 buts à chaque saison à Guingamp ? Et au Mans ? La SNCF n’a pas tort : Lyon et Le Mans, aujourd’hui c’est même distance et même tarif.

Partir, c’est mourir ?

Incontournable en équipe de France, indiscutable à Lyon, meilleur attaquant de Ligue 1, terreur en Europe, Karim Benzema aurait encore trop de choses à prouver pour partir retrouver le haut niveau. Puel doit certainement lui enseigner comment encore mieux attaquer tout seul. Moussilou se souvient avoir eu quelques conseils, mais les championnats du Golfe sont plus relevés. S’il veut pouvoir se frotter à la concurrence d’un grand club, l’expérience d’un Keita, d’un Pjanic ou d’un Mounier n’aura pas de prix. Et à un an de la Coupe du Monde, un club en crise, c’est la stabilité assurée. Bafé Gomis approuve.

Grandir, c’est partir

La seule question encore légitime à poser, c’est : Benzema a-t-il déjà joué dans un grand club ? La réponse est ambigüe. Il a effectué sa formation dans un grand club, Lyon, avant d’être prêté contre son gré à un club moyen, Lyon. Nous sommes alors à l’été 2007, il explose parce que le malin recrutement lyonnais lui permet de compter sur Juninho. Malheureusement, le Brésilien part l’hiver dernier. Orphelin, Benzema se sent comme un surdoué avec des gens de son âge. Il est perdu : Fred lui manque, il déclare vouloir rester jusqu’à ce que Lyon soit champion d’Europe, puis au moins un an de plus. La perte de temps est enclenchée. S’il reste, sa dépression va devenir chronique, sans même qu’il s’en rende compte. Ses performances déclinent déjà depuis 6 mois. Pour avoir cru au grand Lyon, il a du mal à croire au petit Lyon. D’autres se sont aussi laissés avoir.

La seconde question légitime, qui découle de la première, c’est : a-t-il le niveau pour s’adapter dans un grand club ? En d’autres termes, Benzema est-il condamné au Vieira du Milan AC, à l’Anelka qui part au Real ou au Gourcuff qui quitte la Bretagne ? Le Vestiaire y a totalement répondu : Benzema a déjà les qualités de footballeur et les statistiques d’un joueur de haut niveau et surtout il y a déjà évolué pendant un an et demi en survolant adversaires et partenaires de son talent. Bafé Gomis se demande où est le rapport, ses formateurs un peu moins.

Pendant ce temps-là, Karim Benzema n’a plus qu’une seule question à se poser : a-t-il plus à gagner en stagnant à Lyon ou en s’entourant de grands joueurs ? Ribery a bien une petite idée, Henry aussi. Qui répond le premier ?

GP d’Espagne : La guerre des Button

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Le premier trimestre sur le point de se terminer, Le Vestiaire distribue ses bons points. Bourdais et Piquette ne sont pas prêts d’avoir une image.

Jenson Button. Spyker Team à part, c’était le seul, l’année dernière, à avoir fait encore moins bien que Bourdais. Comme quoi rien n’est jamais perdu. On l’a fait passer de justesse, il est de loin le premier de la classe depuis la rentrée. C’est ce genre de surdoués qui ne foutent rien à l’école quand ils s’ennuient.

Rubens Barrichello. Après avoir redoublé dix-sept fois, c’est quand même normal qu’il soit à peu près au niveau. Ne peut déjà plus blairer le prof de Maths.

Sebastian Vettel. Le chouchou. A sauté trois classes, est toujours à l’heure, n’a pas une rature sur son cahier de brouillon. Qu’attendent les autres pour lui tomber dessus à la récré ?

Mark Webber. Pourquoi donc est-il toujours assis à côté du petit Mozart ? Le génie ne s’attrape pas par les coudes.

Jarno Trulli. Le beau gosse du lycée. Toujours prêt à mordre le gazon. Pourrait sans doute prendre un tableau d’honneur s’il était aussi imaginatif au volant qu’avec ses coupes de cheveux.

Timo Glock. Bien, mais peux mieux faire.

Fernando Alonso. Le teigneux. Jamais bien loin quand les bagarres commencent au fond de la cour. Combien de temps sa mère l’habillera-t-elle avec des pantalons troués ?

Lewis Hamilton. A vouloir tricher systématiquement, il s’est enfin fait prendre. C’est quand même plus dur sans antisèche dans la trousse.

Nick Heidfeld. Capable du pire comme du meilleur. Un peu plus de régularité dans le travail ne ferait pas de mal.

Nico Rosberg. Bac blanc avec mention. Dommage qu’il panique autant pendant les contrôles.

Heikki Kovalainen. Trop souvent absent.

Kimi Raikkonen. L’associal. Se fout autant de ses mauvais résultats que de ses camarades.

Felipe Massa. S’il avait su, il serait pas venu.

Sébastien Buemi. Le nouveau. Plutôt bien intégré, malgré les blagues sur ses oreilles.

Sébastien Bourdais. Le boutonneux à lunettes du premier rang. Passable en anglais, mais sérieusement limité dans les autres matières.

Robert Kubica. La grosse déception. On attendait mieux de lui.

Nelson Piquet Jr. Le fils à papa. N’aurait jamais été là si le paternel n’avait pas joué de son influence.

Kazuki Nakajima. Le casse-couilles. Passe plus de temps à faire chier son monde qu’à regarder ce qu’il se passe devant lui.

Adrian Sutil. Qui ça ?

Giancarlo Fischella. Il fait toujours aussi bon, au fond, à côté du radiateur. Pourquoi donc irait-il voir ailleurs ?

Pendant ce temps-là, l’éducation nationale, une fois de plus, s’est tirée une balle dans le pied.

Ligue des Champions : 40° à Londres

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« Comment, à ce niveau-là, on peut rater des centres ? Mystère et boule de gomme ! » Christian Jeanpierre, 2009
« Y’a du mou dans la corde à linge du côté de Dani Alves ! » Christian Jeanpierre, 2009.

Pour le match le plus important de sa jeune vie d’entraîneur, Guardiola avait mis les petits plats dans les grands. Pas moins de trois choix douteux au coup d’envoi : se priver de Touré dans l’axe au milieu, ne pas se priver de Keita et le port d’une cravate en cuir noire. Il ne voulait pas être seul à la noce, Hiddink l’a généreusement accompagné, avec un mauvais goût des plus élégants : donner sa confiance au duo frenchie magic, Anelka-Malouda, pour animer les côtés.

Gus ne fut pas déçu, Malouda fut énorme. Pour un Ribéry, on dirait médiocre, mais pour un Malouda, le mot n’est pas exagéré :  réussir deux passes et un contrôle au milieu d’un tel carnage, ça vous classe un joueur. Domenech sourit, il n’a pas la mémoire courte et sait parfaitement où il a rangé son Flo. Mais le Greco-Coréen n’avait, pour une fois, pas le monopole de la nullité.

Pep et Carvalho

Son homologue Pep a eu la surprise de découvrir dans son équipe quelques inédits. Devant, l’absence d’Eto’o et Messi aurait pu surprendre, elle devient presque classique dans ce type de match, on l’avait déjà vu l’aller. Cette fois une passe décisive décisive est venu compléter le famélique bilan. Maradona se pose des questions. Derrière,  Alves a su rendre hommage à Roberto Carlos et Busquets a fait cinq minutes de haut niveau, à croire qu’il s’est un jour entraîné avec Xavi. Une semaine n’aurait pas été un luxe. Et puis il y eut les deux hommes du match : Henry, bien-sûr, qui fut largement au niveau des ses deux compères, et Iniesta, qui ramassera le traditionnel Ballon d’Or de Titi dans quelques mois. Et pourtant, il a tout raté en première mi-temps, mais au moins il a tenté. Etrange inspiration. C’est le Henry du match aller, avec un quart d’heure en plus.

Ballack placide

Chelsea, en revanche, ne fut pas plus mauvais qu’au Camp Nou. Pourquoi s’emmerder à essayer de construire quand on a qu’un seul joueur ? Il s’appelle Lampard et ça fait deux ans qu’il ne sert à pas grand-chose. Barcelone fut catastrophique. Aucune percussion, aucune précision, la première mi-temps lyonnaise était là, avec quelques milliers de fautes en complément. Keita lève la main.

Il ne manquait qu’un seul ingrédient pour rendre cette demi-finale carrément dégueulasse :  l’inévitable plaidoyer pour la vidéo. Abidal avait beau ne pas être très bon, comme chaque fois, ça n’était pas une raison pour le virer. Ce qui permit quand même à Keita de moins participer au jeu. Une main de Piqué dans la surface, un attentat d’Essien sur Iniesta et tant d’autres compensations.  « Vol » a un sens, « équilibre » aussi. Que signifie « scandale » ? Au final, regretter la purge mancunienne de la veille n’en aurait pas été un.

Le vilain Barcelone s’en est sorti à la dernière seconde et devint une très grande équipe. Les Hongrois furent vengés, Thierry Henry aussi. Chelsea, faible dans tous les secteurs du jeu, fut donc incapable de tuer un match. Le Barça ne méritait pas de se qualifier à l’aller, Chelsea au retour. C’est le retour qui compte. Le Vestiaire est encore le grand vainqueur  de la rencontre et assistera comme prévu aux cinq buts blaugrana de la finale.

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Qui a été le plus nul sur le terrain ?

Alves, Malouda, Christian Jeanpierre, Anelka, Lampard, Busquets, Keita, Guardiola, Eto’o, Hiddink, Abidal, Messi ont fait le maximum, mais comme souvent ces derniers temps l’arbitre a volé la vedette et le match. Platini et son arbitrage à la papa ont le vent en poupe.

Et Ballack ?

Il a très bien fait ce qu’on lui a demandé : défendre comme un boeuf. Vous le confondez peut-être avec son homonyme de l’équipe allemande.

Qui a été l’homme du match ?

Comme d’habitude, Thierry Henry, celui sur le banc et celui sur le terrain. Peut-on vraiment se qualifier en misant uniquement sur les déviations de Drogba ?

Le Barça était-il vraiment diminué ?

Non. Le Barça de Rijkaard était au grand complet. Peut-être lui manquait-il Thuram.

Etait-ce Titi Camara ou Samuel Eto’o sur le terrain ?

Le Vestiaire n’a pas les éléments nécessaires pour vous répondre. Seul indice : Titi Camara était habitué à être mal entouré.

A-t-on retrouvé le Yaya Touré de Monaco ?

Sans aucun doute, mais dans un rôle bien différent : défenseur central. On a aussi retrouvé le Guardiola clairvoyant de Brescia.

Seydou Keita ressemble-t-il à Thomas N’Gijol aussi sur le terrain ?

Vous avez l’œil. Pour les petits veinards qui ont vu N’Gijol taquiner le ballon à Bercy fin mars, la comparaison n’en est que plus frappante.

Le Malien aurait-il pu jouer un face-à-face avec Cech à la 51e minute ?

Difficile à dire. Son contrôle de la malléole gauche laisse planer le mystère. Une chose est sûre en revanche, c’est bien lui qui a écarté le danger sur une passe de Messi vers Eto’o.

Eric Abidal aime-t-il les grands matches ?

France-Italie aimait-il Abidal ?

Sergio Busquets a-t-il effectué cinq très bonnes premières minutes ?

C’est bien vu. Vous avez sans doute noté également qu’il est resté sur le terrain ensuite.

Iniesta a-t-il remplacé Henry avantageusement sur le côté gauche ?

Pas la peine d’être arrogant, Henry aussi a déjà tout raté et marqué quand même.

Un petit supplément Christian ?

« John Terry a dit à propos de Didier Drogba que dans sa forme actuelle, c’est le meilleur attaquant du monde. C’est une donnée importante de ce match. » Aussi important que le contrôle rétro du tibia qui l’empêche d’aller défier Valdes ? Ou son face-à-face qui a suivi ?

« Il est dans un bon soir Dani Alves. En difficulté défensivement, mais dans un bon soir. » Le Vestiaire ne le dirait pas mieux.

« Si Piqué ne fait pas main », dit Larqué, « Il y a but » ajoute Christian, « Anelka récupère le ballon » tempère Jean-Michel à peine consterné. Quel rapport y a t-il entre Anelka et un but ?

Christian sent les coups, il a déjà plus de 20 ans de carrière. Après plusieurs occasions pour Chelsea, c’est la délivrance, Lampard obtient un corner : « Balle de 2-0 pour les Blues. »