La Légende : Et Ullrich ramait

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20 juillet 1996. L’avant dernier Tour de France a livré son verdict. Un Danois millénaire dont l’histoire a oublié le nom se balade en jaune sur les routes girondines.

En deux étapes, il a plié la course. Une petite dose dans les Alpes, une plus grosse dans les Pyrénées et Thévenet manqua de s’étouffer avec les glaires de Patrick Chêne. Ca, on vous l’a déjà raconté. Mais ce matin là, au départ de Bordeaux, notre vieux chauve n’est pas très bien. Le dosage de Berzin n’est décidément pas le meilleur,  les 70 km/h seront difficiles à atteindre, autant oublier tout de suite les 80. Il mise quand même sur l’aérodynamisme de son crane pour limiter les dégâts. Mais son jeune coéquipier allemand, deuxième du classement général à quelque 4 minutes, table, lui, sur une jolie casquette à l’envers. Magie du vélo, c’est le bon choix.

Le projet stérone

Il s’appelle Jan Ullrich. Elevé au bon grain d’Europe de l’est, celui de Katrin Krabbe et d’Erik Schinegger, il n’a eu aucun mal à suivre son papi dans Hautacam. Il aurait même pu le battre s’il n’avait pas respecté les limitations de vitesse. Ce qu’il ne va pas faire sur la route de Saint-Emilion. Chacun voit bien Indurain finir en beauté, mais le Navarrais a beau être aussi fort qu’avant dans l’exercice, le petit gros roux l’est encore plus. Il reconnaîtra deux fois le parcours avec une voiture Telekom dans son aspiration, avant de mettre deux minutes à son leader parti évidemment derrière lui. Patrick Chêne parle déjà à son propos de « seigneur », de « grand champion des années avenir ». Il aura raison un an.

Rudy la truffe

En 1997, il accélèrera brusquement pour la dernière fois de sa carrière dans la montée vers Arcalis. L’hiver suivant Janou se réchauffera dans les bras de sa fraülein de maman. Ils sont pleins de gras, c’est la fin de sa carrière. En 1998, Jean-Marie Leblanc découvre stupéfait que l’EPO n’est pas toujours autorisée. Pantani s’en fout. Il ne s’en foutra pas longtemps. Janou, lui, n’aime pas la pluie, il préfère les gâteaux. En 1999, Janou étrennera ses nouveaux molets en Espagne et à Verone, mais pas en France. C’est dommage, il digère mieux les gâteaux.  En 2000, Janou n’aime toujours pas la pluie, n’aime plus Hautacam, mais il retrouve son amour des gâteaux.

Glander dans la Madeleine

En 2001, Armstrong n’est pas bien dans la Madeleine et le Glandon. Janou, qui aime toujours bien les gâteaux, mais un peu moins la tactique, décide de prendre le robot américain sur son porte bagages et dans l’Alpe d’Huez c’est l’Allemand qui regardera celui d’Armstrong. En 2002, Janou préfère la drogue aux gâteaux. Les deux ensemble, c’est pas mal non plus. Jean-Marie Leblanc et Hein Verbruggen préfèrent largement les intraveineuses, Janou est privé de Tour.

Bianchi mais pas blanchi

En 2003, fini les gâteaux et la Telekom. Mais pas Rudi Pevenage. Plus costaud qu’Armstrong, Janou préfère toujours attendre les fins d’étape pour voir si l’Américain est vraiment moins fort. C’est le cas, il perd du temps à chaque fois. Mais Janou n’en est pas convaincu avant les Pyrénées. Vers La Mongie, il tente de partir seul, mais son cul a du mal à se lever de la selle. Arcalis est déjà loin. A Luz Ardiden, c’est cette fois la courtoisie qui lui ôtera l’envie de gagner le Tour. On lui avait pas dit qu’Armstrong n’était pas vraiment  le mec le plus sympa du peloton. Bassons ne doit pas parler allemand, Simeoni non plus.

Le roman du perd OL :
Le roman du perd OM

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Lyon a remporté sa seconde victoire d’affilée, a gâché la passation de pouvoir et perdu le titre. C’est ce qu’on appelle un week-end bien rempli. Pendant ce temps-là, que faisait l’OM ?

Finalement, qu’est-ce qui différencie Le Havre du PSG ? Pas grand-chose, a dû penser Jelen samedi soir en serrant les mains de Landreau, Ceara, Camara, Sakho, Armand, Clément, Makélélé, Rothen, Sessegnon, Luyindula et Kezman. Le PSG, mine d’avoir rien foutu, a mis une sacrée pression sur son adversaire pour la troisième place : perdre, pour les Lyonnais, signifiait rester à la merci d’un retour parisien. Les humiliations, ça va un temps.

Steve Marlet le sait bien, on ne renaît pas de ses cendres soudainement. Les niveaux – de confiance et tout court – de l’OL autorisaient un espoir : une prestation solide, même si Essien, Tiago et Diarra le formuleraient autrement. La victoire lyonnaise est facile à résumer : Benzema, Lloris et ses poteaux, Toulalan, un zest de Juninho et de Cris. L’OL a beau être mis au placard, un ancien parrain ne quitte pas la famille sans ses bijoux et un peu de fierté. Ca n’empêche pas Réveillère, Boumsong, Ederson et Delgado, mais ça peut suffire.

Frédéric Brandao

D’aucuns penseraient qu’il s’agit d’un exploit lyonnais si ce succès n’était pas aussi prévisible. Diouf avait annoncé une passation de pouvoir, Lloris s’est permis un clin d’œil à Mandanda. L’été approchant, Benzema avait quant à lui prévu de se faire remarquer, certainement pour mieux rester. Quand bien même Erbate est parti, Hilton-Civelli est le seul argument que l’OM pouvait opposer au caïd.

Gerets le savait, mais il n’imaginait pas que Brandao allait participer à la discussion. La défaite de Marseille est facile à résumer : Brandao, Civelli, un zest de Hilton. L’OM a beau avoir descendu Lille de sang-froid, un apprenti parrain pisse souvent dans son froc au moment de prendre la place du pater. C’est une image : Brandao, lui, n’a pas hésité à dézinguer Ederson en pleine surface. M. Lannoy n’a pu fermer les yeux, au grand dam de Legarda. Bonne nouvelle : c’est sûr, Ederson est bien le nouveau Juninho, même si Puel préfère faire entrer l’ancien pour tirer les coups francs.

Le mardi, c’est Civelli

Une telle mésaventure n’arriverait pas à Civelli. Le Vestiaire avait déjà salué ses efforts. Il poursuit sa formation en alternance du haut niveau. L’Argentin a découvert dans la semaine l’existence d’un poste appelé libéro. Ca permet à un défenseur de jouer dans l’axe derrière tous les autres, si possible en évitant de s’y mettre en plein match sans prévenir les copains. Il faut apprendre à lire le jeu adverse, mais bonne nouvelle : rien n’interdit de balancer avant le match qu’on sent le titre. Avant la déplacement à Nancy, Gerets prévoit de faire apprendre en urgence le hors-jeu à son héros d’Ukraine. Avec une surprise de taille : libéro et hors-jeu ne s’accordent pas.

Pendant ce temps-là, Gourcuff continue de se régaler dans les matches amicaux. La compét’ reprend ce week-end.

L’actu du mercredi 29 avril

Rebellin, un cas isolé

Lefévère, Bruyneel, Basso, Valverde,  Madiot : le renouveau est en route pour le Tour.

Le scapulaire bourguignon

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Cruzeiro et la bannière

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La presse est unanime à saluer le retour au top de Ronaldo. Elle a bien raison, avant lui, de Fred à Nilmar, de nombreux joueurs se sont imposés en Europe avant de confirmer là-bas.

Le roman du perd OL :
Aulas, mille fois Aulas

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Stéphane Bré a tout vu, et il n’a pas sifflé penalty. La larme à l’œil, le président du Mans songe à faire une offre à Benzema.

« Je le dis, on a fait le match qu’il fallait. » Claude Puel est soulagé. L’OL n’a pas retenu les titularisations de Clerc et Kallström comme faute grave, ça évitera le licenciement. Mais le rendez-vous Assedic est déjà pris. Pour l’instant, il est prévu en juin, mais son président a le bras assez long pour l’avancer. Un peu moins pour que son équipe conserve les deux victoires d’avance d’il y a sept journées. Après avoir accroché le grand Monaco, l’OL s’était pris à rêver. Mais tutoyer l’Olympe quand il ne connaît pas, c’est prendre le risque de le froisser. « La victoire face à Lyon revêt toujours une saveur particulière, parce que c’est une équipe très difficile à battre. » Rennes, Metz, Paris, Nantes, Lille, Auxerre : Alou Diarra n’était pas obligé de se foutre de leur gueule, mais ça exorcise ses démons romains.

Pjanic à bord

En face, Bordeaux, c’est un autre monde. Lyon y arrivera peut-être, mais il faut être patient. Une défense centrale qui court, un milieu de terrain qui se fait des passes, des ailiers qui restent du bon côté de la ligne de touche, pas de cinquentainaire, c’est pas donné à tout le monde. M. Bré ne s’est pas trompé de grand club. Pjanic, peut-être, mais ça change pas grand-chose. Puel précise : « Dans les intentions, mon équipe était là. » Les intentions, c’est comme les 5-3 à Bucarest, ça suffit pas toujours. Aujourd’hui, tout le monde rêve de la meilleure attaque d’Europe Benzema-Chamack. Hélas, les gaziers russes ont fait faillite, pas Tottenham.

Aulas la la la vie en rose

« A Bordeaux, cela s’est joué sur trois fois rien. Bon d’accord, il s’appelait M. Bré et non pas trois fois rien. » Nice est bien d’accord avec lui, Legarda aussi. Qu’en pense la presse ?

« Si les joueurs sont ce qu’ils valent et s’ils ont le mental qui était le leur à Bordeaux, alors je ne peux qu’y croire. » Keita pourrait très bien être titulaire au Barça.

Le président de l’OL a également précisé qu’une non-qualification en Ligue des Champions provoquerait « un écart de 20 à 25 millions d’euros » dans le budget du club et qu’il saurait aussi faire face à une septième place au classement. Ca fait combien de Fred ?

« Cela serait juste plus difficile d’attirer des joueurs de très haut niveau. » Makoun, Pjanic, Piquionne, Clerc, Reveillère, Kalstrom, Bodmer, et Keita ne voient pas bien où il veut en venir. Benzema, Lloris et Toulalan un peu plus.

« C’était l’homme idoine à l’époque. Je bénis le ciel de l’avoir choisi sur proposition de Bernard Lacombe. Si nous ne gagnons rien cette saison, ce ne sera pas de la responsabilité de Puel. C’est l’an prochain que l’on saura ce qu’il peut apporter. Si nous avions fait une seconde année avec Alain Perrin, le groupe aurait explosé. Parfois, il n’y a pas que le résultat qui compte. » Il y a un an jour pour jour, il n’avait confirmé que Perrin. Quelques jours avant, Le Vestiaire allait dans le même sens. Cette fois, Lacombe semble lui aussi  jouir de la même confiance.

Lloris. Quelques sorties aériennes qui remettent du baume au cœur à Mandanda. Pour Landreau, il faudra faire encore un peu plus.

Clerc. Son centre en retrait, au nez et à la barbe naissante de Lloris, était une merveille. Dommage, il avait bien vu Chamakh.

Cris-Boumsong. Pas de jaloux : ils ont escorté Chamakh vers le but sur la moitié du terrain, un bon mètre derrière au cas où Toulalan voudrait intervenir.

Kallström. Un bon centre derrière les buts et quelques bonnes combinaisons avec Gouffran, Chalmé, Wendel et même Traoré.

Toulalan. Il a donné tout ce qu’il avait, ça a permis à Lyon de dominer sept minutes.

Makoun. Dans un grand jour. En cassant la gueule à Chalmé, il a empêché la meilleure chance de son équipe de voler un point.

Juninho. On sent qu’il a un potentiel sur coup-franc, le meilleur est probablement à venir. A ne pas juger trop hâtivement, sinon il prendra un rouge avant la mi-temps.

Keita. Si la presse a été voir Govou dans la semaine, ce n’est pas un hasard.

Ederson. Et puis quoi encore ?

Benzema. La seule occasion de Lyon est pour lui, avec quatre défenseurs accrochés à ses mollets. Ronaldo les mettait. Mais Ronaldo a quitté les Pays-Bas à 20 ans.

Piquionne. Qui ?

Une victoire du PSG et Aulas pourrait même rédiger la lettre de démission de Puel. Ca sentirait trop le Pathé.

Communication : Si Bré du but

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C’était dans la nuit de samedi à dimanche, notre spécialiste football n’est pas parvenu à trouver le sommeil et tant mieux, car Diawara c’est quand même plus solide derrière. Au lieu de visiter son épouse, il a préféré faire un compte-rendu du match qui se déroulerait 24 heures plus tard. Ca donne « L’OL, mdr », vous pouvez encore le lire, c’est juste en dessous. C’est donc une nouvelle fois, tout simplement, le triomphe de l’expertise du Vestiaire. Lyon et sa cellule de recrutement sont donc nuls, Bordeaux et son Chamack énormes. Qui avait bien pu l’annoncer dès le  Trophée des Champions ? Les détails d’un chef-d’oeuvre dans le prochain roman du perd OL, après quelques jours de congés bien alités.

Bruits 2 Vestiaire

Son père tout cachet

brundle

Dans la famille Je-veux-faire-comme-mon-père-parce-que-c’est-cool-et-plus-facile-pour-moi, on avait déjà les petits Rosberg, Nakajima, Piquette, Prost, Jean passe et des meilleures. Après Hamilton, le sport mécanique britannique va découvrir un nouveau fils à papa : Alex Brundle, deuxième du nom. Le jeune homme, 18 ans, pilotera cette saison en Formule 2, l’ex-nouvelle antichambre de la F1. « Je pense que c’est le bon choix pour ma carrière », estime le prodige, sixième de la Formule Palmer Audi 2008. « Je suis très pressé de pouvoir commencer à piloter. » Notre correspondant gallois l’est un peu moins de devoir encore supporter les commentaires de son père sur la BBC.

Ton univers impitoyable

basket

Ce n’est bien sûr que du basket UNSS, mais l’histoire est tellement grosse (photo) qu’on ne pouvait la laisser aux seuls médias américains. Tout est parti d’un match banal entre deux équipes de collégiennes, la Covenant School et la Dallas Academy. Cette dernière, spécialisée dans les élèves avec learning disabilities (la Segpa américaine), n’a pas gagné un match en quatre ans et pris ce week-end là une sacrée volée : 100-0, merci d’être venues. C’est pourtant le coach de l’équipe victorieuse, Micah Grimes, qui a été licencié après le match : la direction catho de son école lui reproche de ne pas s’être excusé auprès de ses adversaires. Il aurait pu aussi leur expliquer les règles.

Pars avec elle

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Surya Bonaly commençait cette année-là son règne sans partage sur le patinage français. C’était il y a 20ans, déjà, et personne ne se souvient que de l’autre côté de la Manche Jayne Soliman décrochait l’unique titre national de sa carrière. Alors pointée au septième rang mondial, ce qui n’est pas trop mal pour une Britannique, elle n’avait, depuis, plus jamais fait parler d’elle, jusqu’aux événements tragiques du mois dernier. Décédée à l’hôpital des suites d’une hémorragie cérébrale, l’ancienne patineuse, 41 ans, a donné naissance à une petite fille, deux jours après sa mort. Et pour une fois, Le Vestiaire n’a pas envie de rire. D’autres ne s’en sont pourtant pas privé.

VIDEO ET DES BAS : C’est quoi un 9-darter ?

Vous y avez échappé : Le copilote de Grönholm en a plein le cul ; Kobe Bryant fait dans le socio ; Bourdais se sent moins seul.

LA FAUTE AU FINISH : Fred Covili met sa carrière en suspend
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Vous y avez échappé : David a un coup de mou ; Marc Cécillon en liberté conditionnelle pour la Saint Valentin ; Bordeaux et le PSG recrutent au berceau.

L’Edito : Les comptes de la crypte

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Pendant que Tsonga remportait le plus gros tournoi de la saison, la France se passionnait pour la Fed Cup, surtout Alizée Cornet. Amélie Mauresmo ne regrette pas d’avoir pris sa retraite fin 2006.

Ce n’est plus un lieu commun. Si Lyon a quatre points d’avance sur Bordeaux, qui a mis sept buts au PSG, qui compte le même nombre de points, et que l’OM est à un point en ayant battu le même Bordeaux : que vaut la Ligue 1 ? Pour avoir la réponse, il suffisait de se farcir ce vilain OM-Girondins, probablement le plus mauvais match de la saison, mais on ne les a pas tous vus. C’est quand la Ligue des Champions ?

Que cela soit avant ou après la démission de Marc Lièvremont, il ne manquera  plus que Grange ne soit pas champion du monde et le Vestiaire rendra hommage à Bourdais. Sinon, il y a encore un type qui croit que Bubka était humain.

Pendant ce temps-là, Pascal Gentil de Première Compagnie arrête le taekwendo.

Ligue 1 : Marché plus

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Le Mertocard touche à sa fin et tous les clubs n’ont pas trouvé leur Darcheville.

Auxerre. La zone rouge se rapproche, Oliech est toujours là. Jean Fernandez n’a plus d’idée. Avant, Maoulida traînait toujours dans les parages l’hiver, mais l’Abbé Deschamps l’a déjà excommunié. Qui sera le Roux de secours ?

Bordeaux. Pas besoin de renfort pour remporter la Ligue 1. Tout au plus, faire prolonger Laurent Blanc. Les derniers matches l’ont convaincu que Henrique et Chalmé pouvaient atteindre les huitièmes de la Ligue des Champions l’an prochain. A moins que Triaud ne lui ait déjà donné procuration pour utiliser 15 millions l’été prochain.

Caen. Ca fume, ça boit, ça rigole, et on ne parle pas que de Dumas et Savidan. Le dernier a failli partir, mais l’hygiène de vie lyonnaise, c’est pas trop ça.

Grenoble. Boya est arrivé pour aider l’attaque iséroise à supporter l’absence de Moreira. Trois ans déjà. Bazdarevic ne va pas en sortir Grandin. Nassim Akrour n’est donc pas Trezeguet.

Le Havre. L’escroquerie Fauré a coûté cher. Franquart est venu apporter sa taille derrière à défaut de son expérience. Marange aussi, après tout Cohade est un bon exemple pour percer en Ligue 2. Mamadou Diallo saura les accompagner, comme à son époque nantaise, à moins que la Ligue n’accorde une dérogation exceptionnelle pour un échange immédiat de championnat avec Lens ou Angers.

Le Mans. Le Tallec a trouvé une place de titulaire, c’est donc le calme plat. Il y avait bien Yohann Pelé, mais ça le fait chier de se faire à bouffer. Au moins au Mans, il a  Mezzo Di Pasta pas loin.

Lille. Tout va bien et Mavuba a coûté cher. Kader Keita n’a pourtant jamais été aussi bon marché.

Lorient. Gourcuff est un gros malin, Picsou aussi. Calvé et Obertan en prêt, ça va pas hypothéquer les travaux du stade.

Lyon. Défense latérale, défense centrale, ailier droit, ailier gauche, meneur de jeu, attaquant de soutien, tous les postes sont verrouillés. Le Mercato parfait, en plus ils ont gardé Fred à bon prix. Le podium est en vue.

Marseille. Givet a filé à Blackburn, mais il a oublié la photo dédicacée de Zubar. Après de longs et loyaux services, Cesar a enfin trouvé un club pigeon pour l’accueillir. Brandao et Wiltord aussi.

Monaco. Bernardi est parti avec les quelques ambitions restantes.

Nancy. Ils avaient annoncé 70 attaquants, un seul a suffi pour partir Fortuné ailleurs. Manque de bol, le nouveau est Islandais.

Nantes. Keseru et Goussé en fin de course, quand les supporters rêvaient de Klasnic et Gravgaard. Il ne reste plus que 55 professionnels : la réserve réalise le meilleur mercato de CFA2.

Nice. Julien Sablé.

PSG. Bazin a remplacé Villeneuve. A part ça, Makélélé.

Rennes. L’équipe tourne bien, pas de renfort nordique en vue. Nino n’a même pas fait de pot de départ, les dirigeants pourront payer dix salaires la saison prochaine.

Saint-Etienne. Feindouno n’alimente pas trop la chronique cette saison. Et le proverbe est bien connu, pas de CAN, pas de Suédois, Danois ou Portugais.

Sochaux. L’opération maintien est lancée avec Sverkos et Mikari. La réserve a au moins une chance de se sauver.

Toulouse. Gignac a encore marqué, ça vaut 130 millions. Et Benzema 42 ? Et Mansaré ? Et Despeyroux ?

Valenciennes. Rien ne sert Decourrière, il faut arriver à point. Darcheville en sait quelque chose.

Girondins : Le Blanc seing de Tavernost

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Le patron de M6 a libéré Laurent Blanc de ses obligations. Bordeaux était à un carrefour, mais il ne finira pas Géant. Mais champion ?

C’est la crise. Nicolas de Tavernost aurait bien aimé injecter un peu d’argent, mais thésauriser c’est plus sûr. Et ça veut pas dire garder Jurietti advitam eternam. Concurrent de Lyon l’an passé, toujours dans la course cette saison, le club vient d’atteindre le maximum de ses possibilités. Après l’avoir suggéré cet été, puis répété dans ses conférences d’après match chaque soir de Ligue des Champions, Blanc l’a clairement dit la semaine dernière. Si Bordeaux veut que la C1 à Chaban n’émoustille pas que les ramasseurs de balle et les supporters adverses, il faudra investir autant que le PSG l’a fait pour son musée. De Tavernost a dit non, comme depuis dix ans.

Chalmé les ardeurs

Blanc, lui, est ravi. Si par miracle, il hésitait encore pour prolonger ou non l’aventure, maintenant il sait. Le haut niveau, pour Bordeaux, passait par deux options. La première, la plus sûre, renforcer l’équipe par des valeurs sûres. Il n’y aura pas un Gourcuff par an, qui troquera en deux mois la cape de Corentin Martins pour celle de Zidane. En plus, à 15 millions le costume, Tavernost risque de désaper Planus, Diarra et Chamakh.

La seconde consiste à conduire une génération sur plusieurs années. Blanc reconnaît la marge de progression : « Je suis constamment dans l’exigence avec mes joueurs, et je sais que je pourrais encore en attendre plus. » Il sait aussi que pour Chalmé ou Fernando, il attendait de voir, et il a vu. En voyant jouer Bordeaux, Halilhodzic s’est demandé ce que devenaient Bakari et Ecker. La troisième option est encore interdite par la loi : cloner Chamakh et Cavenaghi pour avoir un attaquant de haut niveau.

Pendant ce temps-là, Nancy se débat avec Fortuné, Dia et Hadji. A quelques minutes près, Marcos aurait aussi parlé d’eux.

Lille de la tentation

52e minute, toujours 0-0. Franck Juriettti dépose Panucci sur la gauche. Les spectateurs romains s’impatientent, le lever-de-rideau des vétérans s’éternise. Puis Chamakh frappe, bizarrement il n’attrape pas le cadre. Un doute s’empare du Stade Olympique : et s’il n’y avait pas eu de lever-de-rideau ?

Vingt minutes plus tard, Rome mène 2-0. On aimerait dire sur deux inspirations de génie, mais Planus est modeste. David Astorga essaiera bien de réconforter Blanc. « Bordeaux pourra toujours se dire que la Roma a marqué sur ses deux seules occasions. » Trois répétitions en six matches, Blanc a failli lui balancer une droite. Sauf que cette fois, les Girondins n’ont pas dominé, n’ont pas joué. Il va sans dire qu’avec le Gourcuff rennais, le Chalmé lillois et le Gouffran habituel, la Ligue des Champions est un luxe qu’on ne peut se permettre. Bordeaux savait que s’il ne devait réussir qu’un seul match cette saison, c’était celui-là. Ils l’ont complètement raté.

Cave glissa

Par chauvinisme, Christian JP s’est risqué à un « un grand bravo aux Romains pour leur qualification ». La Ligue des Champions pourrait demander son renvoi. Bordeaux ne peut se réfugier ni derrière la fatigue, ni derrière l’opposition, ni derrière Darcheville. Il ne reste que le match sans. Même Lyon n’y a plus recours. L’ancien entraîneur bordelais a alors tout tenté. Jussie, Cavenaghi, s’il avait eu Valdeir et Ricardinho sous la main, ils auraient surement goûté à la Champion’s League. Même Bellion y a eu droit, comme à l’époque où il rentrait pour Manchester, à 5-0. A l’époque, tout était plus facile, ses contrôles en pleine course le faisaient déjà trébucher, mais personne n’y prêtait attention.

Pendant ce temps-là, les remplaçants lyonnais se préparent à jouer la première place. Et si Govou marquait un deuxième triplé au Bayern ?

Ligue des Champions : Qu’a fait Nagui ?

Malgré la qualification pour les huitièmes, Le Vestiaire exige le départ immédiat de Laurent Blanc. Pour la deuxième fois en deux semaines, Bordeaux n’a pas battu Lyon.

Jean-Louis Triaud pourra tenter toutes les dissimulations. Lettre de licenciement de Jurietti, contrat à temps partiel de Cavenaghi, renouvellement de pilule à la femme de Fred, rien n’y fera : Blanc ne resignera plus rien après Chelsea. La joie coïtale d’Alou Diarra a beau ressembler à celle de Dugarry contre le Milan AC, on subodore une différence. Deux semaines après Lyon, un mois et demi après la Roma, sans oublier Paris ou Nancy, l’affront d’hier soir ne passe pas. Bordeaux n’a pas battu une équipe de Chelsea qui en a moins fait que Cluj. Et le malheur de Blanc a été total : au lieu de Praud et Ginola, il n’avait qu’Astorga. Et si seulement il avait eu Ginola sous la main.

Tholot de source

Pour Blanc, à moins qu’il estime vraiment que son équipe peut finir par conclure, il est temps de faire ses valises. Ses joueurs ont écrasé des Anglais pathétiques, mais Lyon ne fait pas match nul avec des Roumains. Pourtant, le niveau était là : la technique de Gourcuff a parfois mis au supplice la défense. Son double râteau sur Terry suffit pour signer où il veut en Angleterre l’an prochain. Mais ses défauts en ressortent plus forts que jamais. Chelsea avait fait un pari, certainement en compilant le début de saison bordelais : ne pas se fatiguer pour rien, donc ne pas jouer. Avec deux certitudes : Marouane Chamakh terminerait le match sans avoir foulé la surface de Cech et la rigueur bordelaise offrirait tôt ou tard soit une expulsion, soit un but. Le gagnant du jour est Jurietti, mais il ne pensait pas qu’Alou Diarra passerait l’éponge. Battre la pire Roma de ces dix dernières années offrira la qualification. Et si Bordeaux préférait l’UEFA ?

Pendant ce temps-là, David Astorga se prend à rêver du poste de commentateur. Il a fait ce qu’on lui a demandé : être chauvin. « Et Anelka y a été de son petit but. » Le FC Antilles a trouvé ses héros. Et la Ligue des Champions pourrait être rebaptisée Ligue 1.

Ligue 1 : ChampoLyon

Il y a trois ans, Lyon dominait ses adversaires comme Bordeaux l’a fait à Gerland. Mais il y a trois ans, Lyon ne perdait pas comme Bordeaux l’a fait à Gerland.

Manchester serait-il champion d’Europe si Lyon s’était comporté l’an dernier comme face à Bordeaux ? Jean-Michel Aulas a en tout cas de la suite dans les idées. Pour séduire Blanc et Gourcuff, il a demandé à son entraîneur Karim Benzema de mettre la meilleure équipe qu’il pouvait sur le terrain. Ederson et Keita n’étaient pas là. Puel aurait-il enfin compris qui décide ? Quant à Fred, il est simplement heureux. Ils ne sont pas tant que ça à bien s’entendre avec Benzema, et lui en fait partie. S’il pouvait encore, il lui présenterait sa femme pour le remercier.

Un Bordeaux sans bouteille

Le Vestiaire vous avait raconté cette belle histoire, qu’on se transmet encore de génération en génération sur les bords du Rhône. Lyon possédait la meilleure équipe du monde, c’était il y a un siècle, ça dura deux ans et demi. Après avoir gâché un premier titre européen tout fait, face à des Hollandais peu volants, le staff de l’OL avait compris que pour aller plus loin, il fallait un buteur, le buteur. Ils ont tout misé sur Fred. Milan sauta sur l’occasion. Lorsque Benzema débarqua, il était trop tard, deux titres s’étaient envolés. Aujourd’hui, Bordeaux a remplacé Lyon dans le niveau de jeu, l’un des meilleurs d’Europe, et dans l’absence de grand buteur malgré Caniggia, Batistuta, Palermo, Tevez, Lopez, Messi, Milito, Crespo, Cavenaghi. La comparaison s’arrête là, les marines et blanc n’ont jamais remporté un match important, ni contre Rome, ni contre Chelsea, ni contre Lyon. Perdre la Ligue 1 et ne pas passer en huitièmes ne seront que les récompenses logiques d’une équipe qui ne veut ou ne sait pas marquer. Lyon sait tout ça et sait aussi que même la Grêce remporta l’Euro.

Le beau, le but et le truand

Lyon est aujourd’hui le Milan français. A défaut de jambes et de niveau, il a encore l’expérience des vieilles équipes titrées. Accélérer, Juni ne peut plus, mais tirer des coup francs et des corners, oui. Pour le reste, on file le ballon à l’entraîneur-joueur quand on est dans la moitié de terrain adverse et c’est bon. Sept tirs dont six cadrés pour le champion, 23 tirs dont dix cadrés pour son dauphin. On n’appelle pas ça un hold-up, on appelle ça un titre. Dominer le championnat de France en étant aussi faible est une grande première depuis le Nantes de 2001.

C’est la différence entre les deux fils de Zidane, Karim et Yoann – pour Samir, la suspection d’adoption n’est pas encore définitivement levée. Karim a une formation de buteur. Il pourrait être aussi meneur de jeu, mais il a laissé tomber sur le tarmac de l’aéroport en voyant partir Tiago, Diarra, Malouda. Govou était là avec sa valise, mais son avion n’existait pas. Yoann, lui, a préféré le beau. Cavenaghi lui a rappelé qu’avoir une barbe dégueulasse, ça valait parfois mieux qu’un rasage frais et de la gomina pour être champion. Le Vestiaire l’avait dit il y a bien longtemps, la victoire lyonnaise en Ligue des Champions passera par Benzema. Sauf si les grands clubs alignent des attaquants. Le ballon d’or aussi, sauf si Anelka en décide autrement.

Pendant ce temps-là, Rennes, Nice et Toulouse sont passés devant Bordeaux. Blanc va-t-il le supporter longtemps ?

Ligue 1 : L’étripe à la mode

Bordeaux ne devra pas faire de sentiment ce week-end. Si les Girondins veulent confirmer leur statut de favoris de Ligue 1, il faut arrêter de perdre des points contre les petits.

Réveillère a été triste toute la semaine. Non pas parce qu’il vient de fêter ses 29 ans et que Domenech lui envoie toujours un texto les jours d’annonce de sélection pour le convoquer chez les Espoirs. Il est triste, simplement parce que l’an passé, c’est lui qui avait eu la fève dans la galette des rois : Wendel jouant milieu gauche, il était au coeur du choc. D’ailleurs, le Brésilien frôla l’arrêt cardiaque en voyant arriver son meurtrier. Mais voilà, cette année, Wendel n’est plus l’indiscutable, la star, l’homme à flinguer. Et repiquer plein axe pour démolir Gourcuff ça se verrait, alors il rongera son frein tout le match pendant que les potes feront le boulot.

A vrai dire, Lyon n’a pas le choix s’il veut gagner ce match. Encore moins que la saison passée, chanteraient en choeur Boumsong et Cris. Et comme le président est aussi confiant envers ses joueurs que satisfait de ses recruteurs, il débute le match avec de l’avance. « Evidemment, Gourcuff est un joueur qui intéresse l’Olympique Lyonnais, quel que soit le prix. C’est vraiment un joueur de grand talent et qui a son avenir devant lui. Je ne dis pas ça pour concurrencer Bordeaux. N’importe quel grand club serait intéressé. C’est bien joué de la part de Bordeaux, un super investissement. Si en plus ils peuvent l’acheter à un bon prix en fin de saison, c’est très bien. » Keita pourra faire autant de tennis ballon qu’il veut, il ne visera jamais aussi juste. « Je ne vois pas comment ils ne pourraient pas lever l’option. » Un détail, le néo-surdoué n’en a rien à foutre de l’intérêt

Ligue des Champions, Obama : Yes we can

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Trois victoires françaises en trois matches de Ligue des Champions. En deux semaines, les progrès sont épatants, l’indice français remonte au niveau de la Roumanie et des Pays-Bas. La coupe UEFA n’est plus un rêve.

38e minute, hier soir. Juninho a l’inspiration de tenter le dribble. Son accélération fait mouche, le ballon est déjà loin, son adversaire aussi et il l’a avec lui. Heureusement, quelques minutes plus tard, il montre que ses lourdes jambes n’ont pas toujours besoin de poumons pour fonctionner en expédiant un coup franc plein centre sur un gardien aussi mauvais qu’à l’aller, mais moins chanceux. Tout juste suffisant, si l’on en juge les trois interventions à blanc de Boumsong à l’heure de jeu. Mais suffisant quand même. Lyon avait intérêt à bonifier sa victoire de Bucarest car le temps presse pour se qualifier. La rumeur se confirme : Ederson est nul. Les recruteurs gones préparent leurs valises. Aulas a déjà bouclé la sienne malgré les alarmantes prévisions de Noël Tosi qui lui promet le dernier carré de la Ligue des Champions. Puel fait du rangement. Grosso est bien champion du monde et Josse a bien fait le Tour de France. « C’est pas possible ! Ils font faute à chaque fois dans la surface les Roumains ! » Si, c’est possible.

Sweet home Obama

Sans même visionner un Best of de Baky Koné, Marseille a le goût du gâchis dans la bouche. Face au PSV, l’OM a confirmé qu’il pouvait dominer et marquer contre chacune des équipes de son groupe. Notamment à domicile, ce qu’on avait déjà vu contre Liverpool, mais Zubar était au top. La France a surtout revu le cas Ben Arfa : Aulas pourra contester, mais son ex joyau peut énerver et ré-inventer le foot l’instant suivant. Il n’est donc pas un bouc émissaire comme les autres. Larqué s’en fout, il a trouvé en Obertan une parfaite relève.

Et encore, la tentation d’ajouter Planus, Diawara, Jurietti et Chalmé a été grande. La faute à dix dernières minutes de souffrance. Rappelons-le, Bordeaux jouait à Cluj et Christian Jeanpierre a osé miser sur Dubarbier en équipe d’Argentine, dans un clin d’œil à Maradona qui ne connaît certainement ni l’un, ni l’autre. Certains signes ne trompent pas, comme les deux arrêts de Valverde, sur lesquels Blanc ne comptait même pas. Ramé va se faire des cheveux blancs.