La Légende JO : Olivier à l’amende

 Grospiron n’a toujours pas fait de petits même s’il peut vous apprendre à être heureux pour moins de cinq cent euros.  Il a au moins déjà fait un malheureux. Il s’appellait Olivier Allamand ? Valait vraiment mieux s’appeler Edgar.

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Si vous le croisez un jour dans les environs de Belle Plagne, ou que vous allez même jusqu’à lui louer des skis, surtout ne lui parlez pas d’Edgar Grospiron. Le sympathique Edgar qui lui a tout piqué. Il faut dire qu’Olivier n’avait pas grand-chose.

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Jan Ullrich, la rechute : Rudy la truffe

Les anciens junkies ne finissent pas tous en hôpital psychiatrique après avoir agressé une prostituée. Il y en a aussi qui se suicident. Et les autres ?

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Tout commence le  20 juillet 1996 à Saint-Emilion.  Lors de l’avant-dernier Tour de France avant la découverte du dopage. L’histoire a même oublié le nom du vainqueur. 

Un vainqueur qui aurait pu être danois. Il l’avait même été un temps. Certains l’avaient vu se balader en jaune sur les routes girondines. En deux étapes, il avait plié la course. Une petite dose dans les Alpes, une plus grosse dans les Pyrénées et Thévenet manqua de s’étouffer avec les glaires de Patrick Chêne. Ça, on vous l’a déjà raconté. Mais ce matin-là, au départ de Bordeaux, notre vieux chauve n’est pas très bien. Le dosage de Berzin n’est décidément pas le meilleur, les 70 km/h seront difficiles à atteindre, autant oublier tout de suite les 80. Il mise quand même sur l’aérodynamisme de son crâne pour limiter les dégâts. Mais son jeune coéquipier allemand, deuxième du classement général à quelque 4 minutes, table lui sur une jolie casquette à l’envers. Magie du vélo, c’est le bon choix.

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Hand, 1995-2020 : Frigides barjots

Le Vestiaire revisite la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. 

Ils sont tous riches même s’ils ne seront jamais des stars à part Kara bien sûr, le roi des paris. Et pourtant tout est de la faute de Costantini . Voici la première partie de l’histoire : le jour où les plombs ont sauté.

C’est une banale histoire belge qui va faire basculer à jamais le destin d’une génération hors du commun. Aurait-on préféré entendre une énième fois les raisons qui font qu’un Belge nage toujours au fond de la piscine ? Parce qu’au fond, ils sont pas si cons. Celle-là est peut-être moins drôle. Quoique. Nous sommes en novembre 1995 à la mi-temps d’un anecdotique match de qualification France-Belgique. La dernière fois qu’une telle opposition avait fait parler d’elle, tout était de la faute à Papin. Après une chevauchée de Boli sur le côté droit, des cris de Larqué  et aucun commentaire raciste de Thierry Roland,   l’autre  Marseillais frisé  avait, comme d’habitude, rappelé pourquoi il est le meilleur avant-centre de l’histoire du foot  avant d’aller entraîner le Bassin d’Arcachon. Sans même connaître une seule chanson d‘Obispo.

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La Légende Eastwood : Fidèle gastro

Si Clint Eastwood n’avait jamais existé, saurait-on vraiment qui était Mandela ? En tout cas il est bien bon ton Pienaar autant que ton Invictus est mauvais. Et le cas Richard Jewell ?

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Nelson Mandela restera-t-il dans l’Histoire comme le simple sujet d’un film baclé de Clint Eastwood ou tout au moins pas très réussi ? L’avenir nous le dira Clint s’en fout, ça lui a rapporté. Peut-être moins que quand il nous fait croire que Bobo Lorcy a une soeur, mais on peut pas à chaque fois trouver un moyen de recycler Morgan Freeman en vieux sage.

Cette fois tout est différent, Morgan Freeman joue un vieux sage, et le reste est une histoire vraie. Aurait pu en être une en tout cas. Car François Pienaar n’interprétera jamais Will Hunting ou Jason Bourne, mais Matt Damon deviendra bien troisième ligne du haut de ses 1m80, presque aussi grand qu’Olivier Merle après un ascenseur. Pour un peu François Berléand aurait échoué à 2 cm de la ligne d’essai en demi-finale. A quand les larmes de Dussollier en 1991 à Bari face à l’Etoile Rouge ? Au moins, Pienaar est devenu beau gosse, espérons que sa vraie femme ait pu en profiter.

Clint aurait pu s’arrêter là et se contenter de la version officielle, celle du conte de fée qui refuse trois essais à Durban. Mais il va plus loin en épousant aussi la thèse du piège Lomu. Celui sur le terrain, pas celui dans les chiottes de l’hôtel. Faute de Smecta, les Blacks aïe pissent. La meilleure équipe de toute l’histoire perdra donc la Coupe du Monde et Lomu n’est plus là pour répondre.

Si Morgan Freeman s’ennuie, un biopic de Don King serait en projet. Quel beau blond aux yeux bleus pourrait interpréter Tiozzo ?

La légende JO : Isabelle et Paul déchainés

La danse sur glace n’a pas toujours été une discipline où faire un enfant interdisait d’avoir une médaille aux Jeux Olympiques. En revanche, on ne pouvait pas choisir la couleur du métal.

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Février 1992, Jean-Claude Killy et Michel Barnier s’en foutent plein les poches sans même l’aide de Paul-Loup. De l’argent, bien sûr, du bronze aussi. Mais de l’or, il n’y en aura pas pour tout le monde.

Ils sont frères et soeurs, se détestent poliment, mais ils sont champions du monde. Isabelle et Paul travaillent ensemble, entre eux, guère de problèmes intimes, n’en déplaisent aux plus jeunes téléspectateurs qui les croient amants. Allez savoir pourquoi, c’est bien le chorégraphe qui se tape la frangine. Isabelle et Paul, tout sauf des mercenaires, sont de vrais Canadiens qui représentent logiquement la France.

Lorsque le couple se présente sur la glace savoyarde sans reblochon, c’est avec un programme abouti, du moins il l’était. Favoris aussi, ils l’étaient, mais les règles en vigueur dans le patinage sont strictes : le podium olympique est logiquement décidé plusieurs mois à l’avance par les juges, les Fédés et les instances. Il faut donc s’adapter. Du coup, autant changer quelques figures à la dernière minute, on ne sait jamais, les Russes pourraient très bien être supérieurs. Logiquement, la juge française va saquer les Russes, mais la corruption est un métier. C’est beau, mais on n’est pas à Holiday on Ice, comme le rappellent certains observateurs. Klimova et Ponomarenko sont champions olympiques, les Duchesnay n’aiment pas l’argent. On aura tout vu.

La Légende Castres : Un Teulet et trois tondus

A l’occasion du Brennus, Le Vestiaire rend hommage au seul Castrais dont il a jamais parlé. Il était remplaçant, ça compte.

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Romain Teulet a tout tenté. Mais le maillot bleu ne s’offre pas à n’importe qui, hormis Chabal peut-être, mais sûrement pas quand on joue au poste de François Gelez.

Naître en Dordogne était déjà un bon point. Morgan Parra le Messin applaudit, il faut savoir respecter les anciens. Se former à Bergerac et renoncer au foot quand Bordeaux l’a voulu c’était costaud, et faire toute sa carrière au Castres Olympique et mesurer 1,65m n’était plus recommandé du tout. Mais le petit avait vraiment soif de conquêtes, de celles que feu notre spécialiste rugby Peyo Greenslip n’a jamais vraiment su contenter.

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Alors, Teulet a cherché autre chose. Jouer à trois postes ça aurait pu marcher, mais Traille a déposé le brevet. Taper fort dans le ballon en prenant son élan comme un autiste jusqu’à se faire appeler Robocop, jouer la H-Cup, réussir la pénalité de la dernière chance à Montauban. C’était avant de sombrer dans la démence ces derniers temps en amenant Castres en tête du Top 14, meilleur buteur du championnat en prime. Désespéré, il a effectivement fini par se convertir en demi d’ouverture, mais au cas où il a gardé la taille d’un demi de mêlée et parfois le numéro d’un arrière. En fait, rien n’a changé, à son retour Marc Andreu lui dédicacera son maillot du Tournoi 2010. C’est pas comme si le Quinze de France n’avait plus d’ouvreur depuis la retraite de Deylaud et plus d’arrière depuis celle de Sadourny. Poitrenaud, Michalak et Castaignède aimeraient en savoir plus.

La Légende PSG: Joue pas comme Beckham

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Vieiri, Kluivert, Letchkov, Denilson, Nonda. Et même Joe Cole voire Salomon Kalou. La ligue 1 assume désormais ses ambitions.

La nouvelle est tombée, le dimanche 14 mars 2010, en plein après-midi. Plus de deux ans après sa retraite, l’ancienne star des chambres à coucher David Beckham aurait tenté un retour sur d’autres pelouses que celles de Victoria et rivales. Un retour certes timide, mais suffisant pour qu’il prenne une fois de plus un peu trop son pied, sans doute usé par ses centres ratés. « Beckham ne fera probablement pas la Coupe du monde » titrait la presse. Vieira peut-être pas non plus.

Lampard et Gerrard sont rassurés, ils garderont leur place. Mc Manaman aussi. Wright Philipps et Walcott, eux, s’inquiétaient à peine. La poisse, d’autant qu’il s’en est fallu d’un rien pour que Los Angeles Galaxy se qualifie pour les quarts de finale de Ligue des Champions, mais eux n’avaient pas Ronaldinho, de retour. « Une triste fin de carrière pour l’un des plus beaux palmarès mondiaux. » disait la même presse. On parle bien de Beckham, vainqueur un jour d’une Ligue des Champions mais pas de grand-chose d’autre, fait rarissime dans le football moderne de haut niveau, Xabi Alonso excepté.

High Scholes musical

Sans doute aussi un hommage à ses titres avec l’équipe d’Angleterre, mais il nous avait pourtant semblé qu‘Owen était également anglais. Quoiqu’il en soit, de l’avis de tous, Beckham était « l’un des joueurs les plus fair play« , probablement l’effet de ce carton rouge récolté contre l’Argentine en Coupe du monde. On appelle ça l’altruisme à la Zidane.
Que dire de son Ballon d’or si ce n’est qu’Henry a quelque Euro et Mondial en excuse ? Et au bout du compte, Beckham s’en fout : Sammer a-t-il eu son nom dans un titre de film ? En revanche, personne ne pourra lui enlever son rôle de bon père de famille, paroles de baby-sitter.

Un vrai Giggs

Mais David Beckham, joueur, avait aussi des qualités, son gros mental n’était pas la moindre. Manquer un penalty contre la France puis contre le Portugal en séance de tirs aux buts aurait pu compter, mais ça n’était que l’Euro. Un talent célébré par tous, mais surtout quand il n’est plus dans l’équipe. Zidane dit d’ailleurs de lui que c’est un grand pro. Et dans le jeu ça donne quoi ? Ca donne un tireur de coups de pieds arrêtés. Costa aussi, mais l’ancien Montpelliérain se tapait-il une L5 pour autant ? Il y avait bien quelqu’un de vraiment malheureux en apprenant la nouvelle : Fabio Capello. Le seul à avoir toujours soutenu Beckham, notamment lorsque l’Anglais fut mis à l’écart du Real Madrid par son entraîneur, Fabio Capello. Une explication possible aux quelques larmes de Lambrusco coulant le long des joues du sélectionneur lors de la blessure de l’Anglais : il n’était pas frais.

Les fans de la sélection anglaise ne l’avaient jamais autant vénéré que depuis qu’il avait fêté ses 33 ans, pardon 34 (NDLR, 37 presque 38 désormais). Pour preuve, cette ovation reçue pour son retour avec le Milan AC en huitièmes. D’une volée, il a prouvé qu’il n’avait rien perdu. 0-4, c’est bien une volée ?

Les trois glorieuses (4/3) : Le plus grand Karaboué du monde

Puisque la meilleure équipe de tous les temps peut devenir la meilleure équipe de tous les temps tous sports et toutes nations confondus, Le Vestiaire vous rappelle pour la dernière fois comment elle est devenue la meilleure équipe de tous les temps.

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Quatrième épisode : il n’y a toujours pas de quoi rire.

Il n’y a pas vraiment de quoi rire avec cette équipe de France de handball. Elle est la meilleure du monde, à un niveau de domination jamais vu dans aucun sport, par aucune équipe hormis elle-même à l’Euro 2006. Plus largement, la génération 2001-2010 a tout gagné et figuré dans toutes les demi-finales internationales depuis 2005. Son palmarès, comme celui de Medhi Baala, est effarant : championne du monde 2001, 2009, troisième en 2003 et 2005, championne d’Europe 2006, 2010 et bien-sûr championne olympique.

Plus largement encore, et plus fort que la génération Zidane en football, le handball français est sur le toit de l’univers depuis seize ans. Huit demi-finales mondiales sur huit, dont trois titres, et trois demi-finales olympiques, dont un titre. Même la Croatie, malgré deux titres olympiques et un mondial, n’a pas fait mieux. Même la grande Suède n’a pas fait mieux, même le Bénin n’a pas fait mieux. Pourtant, le handball ne sera jamais l’égal du football, même si Karabatic continuera de passer chez Patrick Sébastien.

Wikipedia a les mêmes statistiques, mais en même temps c’est vrai.

La Légende : Cazé la voit

La Premier League reprend ses droits, alors pourquoi pas un peu de pentathlon moderne.

Que deviennent les sports olympiques après les Jeux ?

La barbichette de Sébastien Deleigne avait eu la primeur de notre rubrique pentathlon moderne au plus fort de l’été pékinois. On pensait bien alors ne plus jamais avoir à parler de Joël Bouzou. C’était bien mal connaître Amélie Cazé. Il existe, en France, deux bonnes raisons de se mettre au pentathlon : avoir des parents profs d’EPS ou naître à Noyon, qui abrite le seul club du pays. C’est la seconde qui pousse la Picarde à revenir de la piscine à cheval chaque mercredi.

Comme les deux autres grands noms français de la discipline, elle est bien décidée à honorer la mémoire de Coubertin. Ca commence par une douzième place à Athènes, en 2004. Elle n’a à Pékin plus l’excuse de ses 19 ans, mais savoir faire ses lacets sans regarder ses doigts ne transforme pas toujours deux titres mondiaux (2007, 2008) en médaille olympique (9e). « Chez nous, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. » Surtout les étés des années bissextiles.

La Légende, Severino : La fulgurante carrière d’Isabelle la cathodique

Deuxième article gym en trois jours. Même pour une rediff, Yann Cucherat méritait-il cela ?

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A 3 ans, elle devait être championne de France, à 6 ans championne d’Europe et à 12 championne olympique. Mais voilà, quelques mois après sa naissance, ses parents ont dû se rendre à l’évidence : leur Isabelle de future championne mesurait moins d’un mètre et aurait du mal à prétendre monter sur les barres asymétriques.

C’est ainsi qu’ on retrouva rapidement Isabelle danseuse au sein d’une troupe tzigane, en 1987. Un ponte de l’Insep (machine à fabriquer des éternels espoirs) la remarque alors un dimanche après-midi et va réaliser un morceau du rêve de ses parents, lui offrant le titre de championne d’Europe, catégorie junior, en 1994. Le bulldozer médiatique est lancé, Isabelle Severino a droit à un reportage par semaine dans Stade 2 et Pierre Fulla, alors chargé de la rubrique gym, se risque même à l’imaginer championne olympique à Atlanta. Elle échouera de justesse et ne rapportera rien des Etats-Unis, la treizième place n’offrant à l’époque pas de médaille.

Comme toute gymnaste qui se respecte, son genou lui permettra de mettre un terme à sa longue carrière, de presque quatre ans, en 1998. Elle a alors 18 ans. Celle qui était la plus précoce des gymnastes réussira la performance de revenir en 2005, sans déambulateur, pour devenir championne d’Europe au sol. Patrick Knaff, successeur de Pierre Fulla, ne s’en remettra pas.

Ligue des Champions, Arsenal-Barcelone : La légende d’Arsène Rupin

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35% de possession, 6 tirs, le jeu léché du Barça anglais fait toujours des miracles. Bergkamp se disait bien que la gloire allait finir par arriver. Et si Vieira, Henry et Pires n’avaient jamais existé ?

Le profil Wikipedia d’Arsène Wenger est formel : « considéré comme l’un des grands entraîneurs de son temps ».  On trouve bien tout et n’importe quoi  sur Internet, Arsène en est persuadé lui qui a tout fait pour prouver le contraire.

Bouffé par la modestie et un brin d’antipathie, son amour des livres le conduira à tous les sacrifices. Capable de dîner avec Charles Villeneuve, directeur des sports de TF1, rue François 1er un jour, puis de pointer le bout de son minois désinteressé à Angers pour les 90 ans d’un club dont il ignore probablement l’existence, le lendemain. Toujours avec Villeneuve, ancien président du PSG, bien sûr.

Mais il ne faut pas s’arrêter à de vulgaires détails matériels, car Arsène a su rester simple et accessible, se prêtant gentiment à toutes les interviews : « La presse locale ? Non, plus tard ». Plus tard signifie jamais, sauf pour Charlie et ses quelques sucreries angevines, blondes ou brunes  aucune importance, Arsène est à l’aise sous tous les domes sauf celui de l’Emirates apparemment.

Ian Wright or wrong

Mais Wenger, ce n’est pas qu’un bandit manchot programmé pour gagner à chaque coup, c’est aussi un manager à l’anglaise qui sait perdre. Une grosse liasse de papier de marque sterling et les pleins pouvoirs suffiront largement à Mister Pound, surnommé au hasard « consultant de luxe ». 14 ans à glaner tous les titres possibles ça classe un homme : 3 fois champion d’Angleterre, 3 fois champion d’Angleterre et surtout 3 fois champion d’Angleterre.
Un homme mais aussi un formateur de talent. Capable de monter avec juste un canif et 150 millions d’euros de remarquables équipes de jeunes pour gagner la Champion’s League. Ça prend du temps, alors pourquoi ne pas le prendre.

Un entraîneur peut aussi se juger sur sa capacité à inverser le cours des grands matches. Mais les finales sont-elles des grands matches ? Il se posera la question pendant 120 minutes face à Galatasaray en 2000, et pendant 75 minutes face à Barcelone six ans plus tard.  Un but en deux finales, l’aboutissement du jeu offensif prôné par le trader d’Highbury qui n’hésite pas à mettre le paquet sur de stars mondiales.

Wreh ou faux

Pour 13 millions Andreï Archavine, Ballon d’Or après l’Euro 2008 ou plutôt avant les demies, et pour 3,5 millions Robin Van Persie, 7 buts en 26 matches de C1. Son chouchou reste Fabregas, ça coûte rien à former et ça peut t’emmener à Madrid plusieurs fois par an. Il a déjà remplacé Shuster, Ramos, Queiroz, Capello, Del Bosque et pourquoi pas Pellegrini. La rançon du talent sans doute.

Peut-être aussi la consécration de l’obstination du gentleman cambrioleur à lancer ou relancer des joueurs perdus pour le haut niveau. Ljunberg, Adebayor, Gilberto Silva, Rosicky et Nasri lui disent merci. Mais de quoi ? Cette année, comme en 97, 98, 99, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, il y croit plus que jamais. Après tout, Ferguson n’a obtenu que 13 titres en 17 ans.

La Légende : L’ablation des Abidal

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Le Vestiaire est entré aujourd’hui dans sa troisième année d’existence. Pour l’occasion, il fallait rendre hommage au joueur le plus emblématique du sport français actuel. Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

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La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 » qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

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Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

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La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

La Légende : Et Ullrich ramait

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20 juillet 1996. L’avant dernier Tour de France a livré son verdict. Un Danois millénaire dont l’histoire a oublié le nom se balade en jaune sur les routes girondines.

En deux étapes, il a plié la course. Une petite dose dans les Alpes, une plus grosse dans les Pyrénées et Thévenet manqua de s’étouffer avec les glaires de Patrick Chêne. Ca, on vous l’a déjà raconté. Mais ce matin là, au départ de Bordeaux, notre vieux chauve n’est pas très bien. Le dosage de Berzin n’est décidément pas le meilleur,  les 70 km/h seront difficiles à atteindre, autant oublier tout de suite les 80. Il mise quand même sur l’aérodynamisme de son crane pour limiter les dégâts. Mais son jeune coéquipier allemand, deuxième du classement général à quelque 4 minutes, table, lui, sur une jolie casquette à l’envers. Magie du vélo, c’est le bon choix.

Le projet stérone

Il s’appelle Jan Ullrich. Elevé au bon grain d’Europe de l’est, celui de Katrin Krabbe et d’Erik Schinegger, il n’a eu aucun mal à suivre son papi dans Hautacam. Il aurait même pu le battre s’il n’avait pas respecté les limitations de vitesse. Ce qu’il ne va pas faire sur la route de Saint-Emilion. Chacun voit bien Indurain finir en beauté, mais le Navarrais a beau être aussi fort qu’avant dans l’exercice, le petit gros roux l’est encore plus. Il reconnaîtra deux fois le parcours avec une voiture Telekom dans son aspiration, avant de mettre deux minutes à son leader parti évidemment derrière lui. Patrick Chêne parle déjà à son propos de « seigneur », de « grand champion des années avenir ». Il aura raison un an.

Rudy la truffe

En 1997, il accélèrera brusquement pour la dernière fois de sa carrière dans la montée vers Arcalis. L’hiver suivant Janou se réchauffera dans les bras de sa fraülein de maman. Ils sont pleins de gras, c’est la fin de sa carrière. En 1998, Jean-Marie Leblanc découvre stupéfait que l’EPO n’est pas toujours autorisée. Pantani s’en fout. Il ne s’en foutra pas longtemps. Janou, lui, n’aime pas la pluie, il préfère les gâteaux. En 1999, Janou étrennera ses nouveaux molets en Espagne et à Verone, mais pas en France. C’est dommage, il digère mieux les gâteaux.  En 2000, Janou n’aime toujours pas la pluie, n’aime plus Hautacam, mais il retrouve son amour des gâteaux.

Glander dans la Madeleine

En 2001, Armstrong n’est pas bien dans la Madeleine et le Glandon. Janou, qui aime toujours bien les gâteaux, mais un peu moins la tactique, décide de prendre le robot américain sur son porte bagages et dans l’Alpe d’Huez c’est l’Allemand qui regardera celui d’Armstrong. En 2002, Janou préfère la drogue aux gâteaux. Les deux ensemble, c’est pas mal non plus. Jean-Marie Leblanc et Hein Verbruggen préfèrent largement les intraveineuses, Janou est privé de Tour.

Bianchi mais pas blanchi

En 2003, fini les gâteaux et la Telekom. Mais pas Rudi Pevenage. Plus costaud qu’Armstrong, Janou préfère toujours attendre les fins d’étape pour voir si l’Américain est vraiment moins fort. C’est le cas, il perd du temps à chaque fois. Mais Janou n’en est pas convaincu avant les Pyrénées. Vers La Mongie, il tente de partir seul, mais son cul a du mal à se lever de la selle. Arcalis est déjà loin. A Luz Ardiden, c’est cette fois la courtoisie qui lui ôtera l’envie de gagner le Tour. On lui avait pas dit qu’Armstrong n’était pas vraiment  le mec le plus sympa du peloton. Bassons ne doit pas parler allemand, Simeoni non plus.