Légende JO : La Jossinet empoisonnée

En attendant Amandine aussi jolie par le prénom que par rien du tout d’autre, Shirine et Luka se sont inscrits dans la lignée de Frédérique. Ceux qui sont les meilleurs mais pas tout à fait. Et souvent à cause des Japonaises.

 

Parmi les judokates qui n’ont jamais été championnes du monde ni championne olympique, c’est sans doute celle qui s’en est approchée le plus mais elle n’a finalement pas eu de manga qui racontait sa vie. Ryoko Tamura Tani peut-être.

Cécile Nowak disait d’une certaine Frédérique qu’elle était la seule à pourvoir battre Ryoko Tamura, devenue Tani, la judokate la plus titrée de tous les temps. Tani lui colla une branlée en finale des JO d’Athènes. Elle, c’était Frédérique Jossinet et ce que Cecile Nowak ne disait pas, c’est qu’en finale à Barcelone la fille qui levait les bras à côté de Tamura s’appelait Cécile Nowak. Elle ne disait pas non plus que Jossinet n’avait jamais rien gagné sortie du continent européen, Tani oblige ou pas. Quatre ans après, les mêmes étaient toujours là, à Pékin. Et comme d’habitude Jossinet et Tani étaient favorites. Cette fois, Nowak n’a rien dit, elle n’en a pas eu le temps. Jossinet, peut-être effrayée par la perspective de retrouver Tani en finale, préfèrera finir sa carrière en beauté : prendre un pion au premier tour en 25 secondes par une Kazakhe. Ça fait beaucoup. Si elle avait su que Tani perdrait en demie contre une Roumaine.

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Judo : Gevrise Rain man

Sur la lancée de sa fin de carrière, Gévrise Emane reste au sommet. Personne ne peut aujourd’hui rivaliser avec son expertise et son talent de consultante télé à côté de Fred Lecanu. Comme aux Mondiaux 2011, elle défonce tout. 

C’était à Paris en 2011. L’occasion de reparler de Kim, de Pietri, d’Agbegnenou à ses débuts, Schmitt à sa fin.

Kim, c’était évidemment un Coréen. Un judoka coréen, c’est un Japonais en colère. On le comprend, son pays n’a pas vu naître le judo. Alors, il a fait contre mauvaise fortune bon coeur. Arracher celui d’un Monténégrin au couteau, faire un noeud avec son estomac à l’aide de sa ceinture et d’un bout de sa veste de kimono avant de lui avaler la langue. Auparavant, il avait opéré à vif le tibia de Loïc Pietri, la nouvelle vedette du judo champagne. Loïc pouvait-il vraiment en vouloir à Kim d’être aussi violent et de ne pas se laisser berner par ses ura nage de junior ? Loïc pouvait-il en vouloir au tueur à gage gominé de Canal de venir le traquer jusque dans les égouts de Bercy pour vérifier s’il allait vraiment perdre l’usage de sa jambe ?

C’était plutot sympa par rapport à l’interrogatoire en bonne et due forme  infligé ce matin à Larbi Benboudaoud. L’ avocat fébrile de la jeune Clarisse Agbegnenou condamnée à mort par Thierry Rey, qui pour une fois s’était réveillé avant 16h. Alain Schmitt n’a pas echappé au massacre à l’issue du combat le plus nul de l’histoire du judo proposé avec son accolyte brésilien et un arbitre débutant invité pour l’occasion :  » En sensation c’est-à-dire que en fait » Il a eu de la chance. Après de telles explications, le destin aurait pu choisir la main de Gévrise Emane pour procéder aux ultimes outrages, mais cette fois elle avait mieux à faire.

Piétri de talent

Sa mission du jour consistait à tuer une à une tout ce qui ressemblait à un être humain de sexe féminin de  -63kg. Elle s’est exécuté et elle a exécuté, même la Japonaise au physique discutable de la finale. Il n’y avait pas besoin de voir plus de quinze secondes de son premier combat pour comprendre qu’elle finirait par faire la bise à Valérie Pecresse vers 17h20. Sang froid, maîtrise, Ipon Seoi des ingrédients suffisants pour faire déguster ses bons petits plats sans assaisonnement et elle n’a même pas gardé secrète la recette : émincer une Tchadienne, hacher une Cubaine avant de dégorger une Hollandaise.  Sa connaissance de la cuisine internationale pourrait même lui permettre de s’associer avec un restaurateur coréen.

Pendant ce temps-là, Clarisse s’est reveillé.

Tcheumeo : Chérie, j’ai rétréci Décosse

Audrey Tcheumeo était programmée pour être invincible. Elle ne l’a pas été pendant les 10 dernières secondes de son quart de finale, insuffisant pour qu’on se foute de sa gueule. La nouvelle Décosse c’est elle, en plus fort car moins névrosée.

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« On espère te revoir sur les tatamis pour le plaisir. » Que pouvait rêver de mieux Lucie Décosse que cet hommage de Stéphane Traineau à l’issue de sa merde de combat pour la troisième place. Même s’il était pas pire que son horrible premier combat de repechage ou que son catastrophique quart de finale. C’est vrai que, plutôt que cette sortie pathétique, la plus grande championne de l’histoire du judo aurait sans doute largement préféré un bon psy. Celui qu’on lui promet depuis 10 ans. Celui qu’elle croyait avoir trouvé l’année dernière sur la route de Londres où les cures de Temesta, prozac et autres immodium avaient semble-t-il enfin porté leurs fruits.

Et puis alors qu’elle pouvait s’arrêter au sommet sur un titre olympique elle a choisi d’y retourner. Quel régal de voir Lucie incapable du moindre mouvement pendant 5 minutes, puis pendant 8 minutes puis à nouveau pendant 5 minutes pour les trois derniers combats de sa carrière. Si elle n’était pas né sous le signe du cyborg,  elle n’aurait sans doute même pas passé le moindre tour comme Lucie Louette sa compatriote qui avait à sa décharge le lourd handicap d’être nulle, donc on ne tiendra pas rigueur aux arbitres de l’avoir saquée. Lucie Décosse n’a pas cette excuse. Elle est la meilleure, capable en un millième de seconde de repérer les failles de ses adversaires, de les analyser et de les exploiter.

Face à elle, une jambe qui traine, un léger déséquilibre, une maladie génétique ou une schizophrénie mal soignée et s’en est fini de vos championnats du monde, parfois de votre motricité et parfois aussi de votre vie. Ca l’a rendue quasiment imbattable pendant 8 ans, elle n’est presque jamais tombée sauf quand il s’est agi de laisser filer un titre olympique ou une médaille pour son dernier tournoi. Et à chaque fois on a retrouvé la même Lucie, âgée de 6 ans et demi, terrorisée comme la première fois où Thierry Rey est rentré dans sa chambre d’hôtel sans serviette alors qu’il disait vouloir prendre sa douche. Une partie de cette histoire n’a jamais été confirmée, mais laquelle ?

Pendant ce temps-là la Colombienne qui a ridiculisé Décosse n’a pas « combattu comme d’habitude » se plaignait comme d’habitude après ses défaites, la Française au micro toujours condescendant de Bein Sport. Qui oserait dire qu’elle a été mal préparée jusqu’à ne pas savoir s’adapter ? On taira donc le nom de son entraîneur Larbi Benboudaoud.

Judo : Audrey et Lucie désossent

On n’a pas tous les jours honte de ses élèves, ni de ses professeurs.

Elle s’appelle Martine Dupont, elle avait tout pour passer inaperçu. Un nom propre des plus communs, un physique d’Isabelle Carré négligée, un palmarès inconnu de la totalité des spécialistes. Et pourtant, le destin a voulu qu’elle devienne entraîneur national de judo pour les femmes, alors que la moto ou les camions lui auraient été comme un gant. Sur ce coup, le destin n’a pas été très sympa avec un grand nombre de jeunes filles qui se seraient bien vues elles aussi croquer ailleurs quand dans les fruits défendus de Martine. Dans de l’or par exemple comme les deux championnes du jour. Mais il serait injuste de tout mettre sur le dos de la coach, même si elle aime ça.

Au moins dans le cas de Lucie Louette, qui n’a semblé à aucun moment avoir déjà eu une licence dans un club. D’ailleurs, à l’issue de son dernier combat merdique, le deuxième tour, elle est restée longtemps à genoux sur le tapis, comme si elle ne connaissait pas vraiment les règles autres que celles de Martine. En sortant, Lucie a cru bon de faire croire que son prénom n’était pas qu’une coincidence : « J’étais venu pour un podium ou le titre, c’est trop dur. »  Amusant. Car dans la même catégorie -78kg, Audrey Tcheumeo était venue pour la même chose et elle l’a fait. La différence tient à pas grand chose:  un physique, un mental, quatre combats de plus et une technique : de ashi barai. Pour info, ça s’apprend avant la ceinture jaune.

Bleu Decosse

Lucie Decosse en revanche n’aime pas les femmes. Larbi Benboudaoud, la géante hollandaise de la finale et Thierry Rey : que des mecs autour d’elle. Et quand Thierry Rey encourage Lucie on lui pardonne tout : le « cette Russe » quand il parle d’une Tchèque, le  « cette Allemande » quand il parle d’une Hollandaise. Même si cette dernière a pété le nez de Lucie Decosse. Mais cette méthode non plus ne marche pas car vos cervicales finissent inexorablement par frôler le tapis. Il y a aussi une autre technique venue des Pays-Bas : la fuite. Même quand vous mesurez 3m et que vous ressemblez à l’ennemi de James Bond dans Moonraker. En même temps elle n’a pas tort,  uchi mata, arai goshi et o uchi gari elle connaissait déjà.

Pendant ce temps-là, l’intervieweur de Canal n’a eu aucun mal à conserver son titre en félicitant Dafreville : « C’est de sa faute s’il a perdu ? » avant d’envoyer une balle dans le Buffet : « C’est le rêve de médaille qui s’envole ! »

L’Edito : Marconnet et à la barbe

Ça y est, c’est parti. Il va mieux falloir être chômeur, informaticien ou héritier ces prochaines semaines pour pouvoir bien profiter du spectacle.

On débutera mardi, avec un sport de combat qui se dispute en peignoir blanc ou bleu, où à la fin c’est toujours une baraque d’1m90 de large qui l’emporte. Notre spécialiste, qui a suivi la même préparation que Pierre Duprat depuis les rives de la Baïse jusqu’au parc Lobenheimer, parlera quand même d’Alain Schmitt, Romain Buffet, et Thierry Fabre. Quoique. Et comme le judo c’est surtout un sport de gonzesses, nous vous offrirons le troisième volet ou plutôt la troisième volée de la Jossinet empoisonnée. Entre Lucie, Automne, Morgane, Gévrise, Clarisse, Audrey, Anne-So, notre lectorat de pervers pourra lui aussi mettre la main à la pâte.

Faure en thème

Et c’est tant mieux car la semaine suivante Christine Arron ne sera plus là pour les tenir éveillés durant les chaudes nuits coréennes. A moins que 12 millimètres de poils sur la lèvre supérieure d’un grand dadet qui va vite suffisent à leur bonheur. Nous en reparlerons juste avant d’aborder cette discipline inventée par James Naismith pour être dominée par des Américains qui permet à des Européens de dormir dans des lits américains, de se taper des Américaines et de racheter des clubs Français. Tout cela se terminera on l’espère par une bonne branlée pour le quinze de France. Mais non, on plaisante.

Pendant ce temps-là, la Ligue 1 redécouvre de quoi est capable Geoffrey Dernis.