La Légende 100% foot : Coueffé sur le poteau

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C’était il y a un siècle, Thierry Roland ne voulait plus quitter son salon et son pyjama, il n’y avait plus de journalistes en plateau, ni de maquillage sur son visage. Pépé avait été remplacé par Eric Di Meco, fraîchement diplômé de RMC. Vicash Dhorasoo l’avait ensuite rejoint et Julien Cazarre on ne savait pas trop qui c’était. Puis tout s’est arrêté sauf Thierry Roland. On est bien content car c’était devenu pas bien du tout. On dit merci qui ?

Mais que fallait-il faire ? Depuis l’arrivée de Thierry Roland sur ses antennes, M6 n’avait pas été aussi ennuyée. Son émission football phare, qui avait condamné Benoît Clerc et Estelle Desanges aux charmes de TMC, W9 ou NT1, n’éclairait plus grand monde. Il reste bien quelques pervers du dimanche sauvés un temps par Marie Inbona et ses inutiles questions des internautes, mais Clara Morgane, au moins, elle ne gardait pas sa culotte (photo).

Bernard Menès

Le pilier de l’émission fut un temps Pierre Menès. Vingt ans à L’Equipe lui avait offert  quelques relations et le droit de se la raconter. Hélas, sans Estelle, il n’était plus qu’un Pape du politiquement correct, ce qu’il était avant, mais cette fois sans contradiction. Sa maîtrise et sa compétence:  « Lyon a plié le championnat » ; « Non désolé je me suis un peu emballé » ; « Lyon a plié le championnat » ; « Non désolé je me suis un peu emballé«  faisait toujours trembler les puissants du  monde du ballon rond mais désormais sur Canal, où la connaissance du foot ne sera jamais une priorité. De là à conserver Gérard Houiller et son « David Beckham a toutes les qualités pour s’imposer à Paris » ?  Oui. Son remplaçant poste pour poste s’appellait Vincent Duluc c’était plus compétent, ça mangeait autant mais c’était moins subversif.

Mal Coueffé

Victime de son succès, 100% foot a donc poussé ses points forts si loin qu’Estelle Denis s’est barrée. Ibrahim Ba doit savoir pourquoi. Quand face à deux nibards et un peu de soie, Dominique Grimault fait un petit Caprice, ça nous rappelle son âge. C’était pendant l’Euro, la maîtresse du foot était de retour. Aussi stimulé par l’animatrice que Giuly en son temps, il a même établi un rapport entre les Carpates et le vol à l’étalage. Judicieux, argumenté, perspicace, c’est comme prénommer Gignac Pierre-Edouard dans TV Magazine.

En même temps, Sacco y tient aussi une chronique. A croire aujourd’hui que cette petite touche féminine manque à Papy Grim, pas sûr que la réciproque soit vraie. Porteur d’un blond très tendance, même si les lunettes de soleil sur un plateau, ça fait un peu too much. Avec ses chemises blanches trop ouvertes d’un bouton, voire de  quatre, les apprentis carré rose n’y trouvent vraiment plus leur compte, ils n’attendent même plus le début de Turbo pour zapper, un mouchoir à la main. Et puis lui aussi s’en est allé, un peu à Marseille pour l’argent, un peu sur France 3 pour le légendaire Cyril Viguier comme au bon temps de l’Esprit du sport où on pouvait gagner un peu plus d’argent que prévu grâce à une justice bien faite.

Quelle heure Estelle ?

Et puis, le départ de la maman de Merlin, n’a pas été résolu. Les séduisants successeurs « de Verdière » et « Coueffé » ont déployé des trésors d’ingéniosité. Le gagnant, c’est de Verdière. Stressé comme un élève de 1re S torse nu devant un STT en cours de sport, il n’en a pas moins le mérite d’exister. Ca ne l’a pas empêché non plus d’être viré. Depuis, de Verdière, traumatisé par son expérience, réapprend à vivre sur Paris Première. Il était même dans la salle Wagram pour les Gerard afin d’y déployer un sketch des moins drôles, aussi à l’aise qu’un ingénieur nucléaire à un dîner de Noël avec des chippendales.

Il tente désormais de bousculer Jacques Mailhot et Bernard Mabille lors de la fameuse revue de presse des Deux Anes, Malek Boutih leur rend parfois visite, ça lui fait une belle jambe. Jean Amadou en est mort. Coueffé a donc fini plus mal. A force de vouloir la jouer détendue, il ajoutait à son manque d’épaisseur une très belle touche de transparence. Personne ne se foutait de sa gueule, il n’était pas là. Elisabeth Loisel le demanderait en mariage au soir d’une défaite que personne ne serait choqué. Et puis il y avait Julien Cazarre. Qui ?

Bon débarras.

Bilan 2010 : Le Brahim du Serbe

Après 2007, 2008 et 2009, Le Vestiaire rend hommage pour la quatrième fois à son parrain fondateur : l’immense Closefield, peu avare en coups d’éclat. Que dire de « Compagnie de gendarmerie : le nouveau commandant a pris ses fonctions. » Cinq W, pas un de plus, le b. a.-ba du journalisme en dix mots. Une démonstration. L’égaler ? Jamais, sans doute, mais l’imiter, pourquoi pas, sauf si vous voulez vraiment faire ce métier. Voici le palmarès de l’année 2010 des Closefield de fer.


Le point Gégé

Avec 65 commentaires, il bat son propre record et conserve son Closefield de fer. Gégé, puisqu’il s’agit de lui, devient donc le premier lecteur à ne jamais avoir été censuré sans jamais avoir été drôle. L’exploit n’est pas mince, Pierre Menès non plus. La vanne est limite, mais Gégé n’aurait pas fait mieux. Bravo à lui et rendez-vous en 2011 pour savoir si Hulkmusclor parviendra à empêcher le terrible dessein d’une troisième consécration.

Le Closefield du second degré

Il a fallu attendre le 7 décembre, à 22h53, pour découvrir que certains asiles refusent abusivement du monde :

« Bonjour, je suis tombé sur ce message car je souhaite retrouver le documentaire de Thierry Adam dont vous parlez sur la coupe du monde 1998. Ce reportage était une rétrospective avec les commentaires de Thierry Adam, juste avant Henri Sannier avait pris l’antenne. Il est passé en octobre-novembre 1998 je crois, sur France 3. Auriez-vous le nom de ce documentaire et le cas échéant, sauriez-vous où il est consultable ? Merci par avance. »

Le Closefield du titre

Dans la profusion de titres tous plus géniaux les uns que les autres trouvés par nos créatifs, il fallait faire un choix. Pour succéder à la Fosse celtique il était indispensable de répondre à trois critères : l’humour, l’information et la mort. La scatophilie n’est qu’une option. Et finalement, il n’y a pas eu de débat et pas seulement parce que l’auteur de ces lignes est seul à choisir. C’est l’interview de Thierry Bisounours sur les mésaventures bouchères d’Alberto Contador, quelques jours après le départ du plus propre d’entre tous, ou presque, qui obtient tous les suffrages, mais n’allez pas croire que le cyclisme c’est de la merde. Allez, Au trou Fignon quand même.

Le Closefield de la vanne

Une fois n’est pas coutume, il y a des ex-æquo, et pas seulement par souci de diplomatie envers mes collègues. La meilleure vanne est donc un titre du 27 août 2010 qui décrit un tout petit mieux la situation du Real Madrid que toutes les analyses de l’excellent journal ibérique Marca. Melons au porto a résisté seul jusqu’au 21 décembre et cette sibylline remarque de notre spécialiste karaté sur le Michael Phelps français : « Le Ian Thorpe niçois s’est quand même rattrapé sur 400 m en finissant dans le même temps que le double champion d’Europe Sébastien Rouault. Excusez du peu. »

Le Closefield du scoop

Malgré notre recrutement hors du commun entre un pigiste basket un peu trop intermittent et un intermittent rugby un peu trop pigiste, ce n’est pas Le Vestiaire qui décroche le Closefield de la plus belle révélation de la saison ou pas tout à fait. C’est notre ancien stagiaire, déjà récompensé ici en 2008, qui remporte une nouvelle fois la palme grâce à sa remarquable enquête sur une étrange affaire de proxénétisme en EDF. Bonne lecture et bonne bouteille.

Les Brahim d’or

Si Brahim Asloum était encore là, il nous dirait peut-être que lui au moins a déjà été champion du monde. Mais qui peut aujourd’hui le prouver ?
Voici les candidats au trophée de meilleur éternel espoir que vous désignerez sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Individuel

Yoann Gourcuff qui écrit Zidane, Zidan.
Vincent Collet
qui croit que Gomez ne peut pas revenir.
Jo-Wilfried Tsonga qui reste dans le Top 10 français malgré un physique presque irréprochable.
Ladji Doucouré
qui ne se débarrasse toujours pas de Longuèvre, mais aime bien rendre visite à Piasenta quand même.
Aravane Rezai
qui croit qu’être Française impose de faire la carrière qui va avec.
Sylvain Chavanel
qui ne mérite pas d’être nommé, mais le dopage n’est pas encore tout à fait un sport.
Guy Forget qui n’a trouvé qu’une excuse et encore c’est un public trop bruyant.
Christian Prudhomme qui n’a pas encore démissionné. Comme quoi le pognon ça permet de s’asseoir sur quelque convictions.

Collectif

L’équipe de France de basket masculin qui ne doit pas tout qu’à son entraîneur.
L’équipe de France de hand féminin mais je ne sais pas trop pourquoi.
L’équipe de France de foot.
L’équipe de France de volley qui a eu droit à son Intérieur sport sur Canal.
Bordeaux qui a rendu Ciani à Lorient au bout de sept mois. Une saison c’est dix.

France-Luxembourg : Abou de nerfs

La France leader de son groupe, c’est l’heure des grands enseignements. Après la Roumanie, le Luxembourg l’a donc confirmé : il y a un problème Malouda. Mais qui pourrait supporter les dédoublements d’un joueur d’Arsenal ?

Jamais des éliminatoires d’Euro n’auront autant justifié leur appellation. Dans un groupe de six, on ne peut pas en éliminer six donc la France est on ne peut mieux partie pour se qualifier et oublier l’affront. L’affront, c’est peut-être l’Afrique du Sud, peut-être aussi d’avoir livré le pire match de ces vingt dernières années contre le Luxembourg. Gourcuff n’excuse pas tout, d’ailleurs il a marqué, encore bien servi par Payet et le gardien adverse. Mais il a marqué. Roumanie, puis Roumanie et Luxembourg : si en plus il avait réussi à dribbler quelques Luxembourgeois, on aurait commencé à craindre pour Lille ce week-end. Le requin salue d’ailleurs le travail de sape de Puel : « Yoann a besoin de retrouver une certaine joie de jouer. Et pendant ces dix jours, on a vu une personne heureuse. » Ca tombe bien, il ne venait pas pour jouer au foot. Diaby non plus, il voulait juste faire des petits et des grands ponts à quelques joueurs de la Jeunesses d’Esch ou de Dudelange, voire une virgule à un réserviste de Sedan. Pas juste pour humilier, aussi pour être décisif. La prochaine fois peut-être.

Goodbye les pines

Eliminatoire donc, c’est aussi le thème de la conférence de presse d’après-match et de lendemain de match. Vingt questions sur Hoarau, c’est peu et beaucoup à la fois. « Ca ne m’intéresse pas de faire des cadeaux », disait le requin la veille du match. Visiblement pour un atypique, le Luxembourg n’en est pas un. « Le problème quand tu joues dans des espaces serrés, c’est que si tu te procures une occasion, il faut la mettre. C’est dommage pour lui. » Le requin est habile, il a remplacé le mot haut niveau par espaces serrés, ce qui revient à dire Luxembourg poliment. Le PSG sera à Toulouse ce week-end, ça se complique.

Mais le requin le sait, son atypique n’a besoin ni de ses pieds, ni de sa tête pour être utile. « Oui il l’est et je n’irai pas plus loin. Quand on joue à deux attaquants, il peut être très complémentaire avec son coéquipier. » Benzema a toujours besoin d’être la star pour nourrir son boulard, bizarrement ça fait deux fois en trois matches qu’il ouvre le score. Au cas où Hoarau n’aurait pas compris, « Karim n’est pas au top physiquement. J’ai voulu le faire jouer pour le mettre en confiance car on savait qu’il aurait des occasions. Il n’en a pas eu beaucoup mais il a marqué. »

Pendant ce temps-là, le requin avait aussi une précision à apporter : rentrer contre la Roumanie et le Luxembourg n’est pas un métier si difficile. « Dimitri a fait un excellent début de saison et une excellente rentrée contre la Roumanie. Mais je lui ai aussi dit que cela allait être difficile de continuer comme ça. Alors patience… » Utile, avant que Téléfoot n’aille à La Réunion voir son ancien formateur ou que France Football n’en fasse sa une. Comment ça trop tard ?

Le classement interdit : Code Liza

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La paire Hanouna-Lauclair doit-elle être reconduite à Roland-Garros ? Georges Eddy sera-t-il naturalisé américain avant Jack White chocolate Monclar ? Wiltord et Leboeuf tiendront-ils le micro dans le bon sens ?

Après 4 mois d’enquête, Le Vestiaire s’est procuré en exclusivité le vrai classement des meilleurs consultants. Dugarry est-il vraiment en tête quand il trouve Marseille solide face à Saint-Etienne ? Guy Forget est-il réellement la référence du tennis malgré son beau parcours en Coupe Davis ? Révélations.

Canal+ avait tout compris, même le langage du carnet de chèque. Après avoir acheté tous les matches, il ne manquait que les consultants. Pour ne pas rater le bon autant brasser large. Zidane, Deschamps, Desailly, Lizarazu, Jacquet. Mais aussi Rouyer, Perrin, Denoueix, Baup, Santini et Houiller. Crevoisier et Jeannol, c’est pour les mardis de novembre où il pleut, le Mercure de Boulogne casse ses prix. Et non, Patrice Ferri ne s’appelle pas Jean-Michel. Le principe de la vitrine appliqué à la lettre, Tosi et Guérin bloqués dans le parking de la Tour Bolloré, Gravelaine et Ferreri n’ayant jamais joué au foot, Paganelli non plus, pourrait rétorquer Charles Biétry. Thierry Clopeau mis aux arrêts après France 2 Foot, seul  TF1 pouvait espérer lutter. Hélas, Arsène Rupin préfère largement les succursales d’HSBC aux micros dorés du SDF.

Une sacrée tête de Linette

Et puis, tout a changé. Lizarazu ne voulait pas appartenir exclusivement à la colonne passif du bilan de Canal, Dugarry est propulsé consultant vedette. Originaire de Lormont, comme Lamine Sané, Dugarry est à l’aise, prolixe. Problème, il connaît presque aussi bien le jeu que Pierre Ménès. Du coup, il sent, ressent, constate, mais n’analyse jamais. Lizarazu, c’est une analyse par phrase, le ressenti n’est utilisé que pour parler de son expérience du haut-niveau. Duga a évolué huit jours à Milan et dix à Barcelone. Heureusement, il ne s’occupe que de la Ligue 1. C’est ainsi que Téléfoot se transforme en Liza face à la rédaction de TF1 et devient la meilleure émission foot du PAF sans même montrer les matches. En plus, Lizarazu a pu demander à Demichelis ce qu’il avait pensé de Lyon.

En revanche, personne ne parle à Dugarry, à part Zidane. A l’arrivée, on a le droit à une déclaration de Zizou annonçant que Lyon va remporter la Champion’s League en 2009. Consultant en Loto Foot, pourquoi pas, mais Lionel Rosso a déjà remporté le marché. Cyril Linette a une botte secrète, mais il ne le sait pas. Le seul à pouvoir lutter techniquement avec Liza s’appelle Reynald Denoueix. Jamais de vannes superflues, le jeu, rien que le jeu, pour la première fois un consultant parle comme un entraîneur. A croire qu’il l’a été, mais personne n’a pu confirmer que Nantes avait été champion de France en 2001. Il avait des réserves sur Ibrahimovic, l’Inter a fait son job, Reynald ne va pas se perdre en sentiment à la con sur le beau jeu du Barça, car il sait bien que Henry et Eto’o ont changé de club. France 1998, c’était évidemment un pouvoir offensif sans précédent.