L’Hommage : Inglourious Bastareaud

william

« Si on gagne, on sera des génies. Si on perd, on passera pour des cons et des incompétents. » Il s’en est quand même fallu de peu pour que Lièvremont confirme lui-même tout le bien que Le Vestiaire pense de lui.

Marc Lièvremont avait retourné la caisse Thion dans tous les sens, sans trouver d’autres solutions qu’au fond des tiroirs du Top14. Ses grands projets enterrés sous la pelouse de Croke Park, il s’était presque résigné à accepter enfin l’héritage de ses prédécesseurs. Jouer ou gagner, il fallait bien choisir.

La victoire contre l’Ecosse n’avait pas suffi à faire taire les critiques. La presse est parfois bien cruelle. Le Vestiaire lui-même n’y avait pas consacré d’article. Et puis, le Pays de Galles est passé par là, entre Paris et Beauvais, avec cette étonnante capacité de déjouer encore plus que la France quand il est favori.

Le XV tricolore a retrouvé lui le rugby complet de ses glorieuses années. Son engagement physique et les coeurs en peine de l’armée rouge ont fait chanter le Stade de France comme Max Guazzi en a rêvé. Un groupe est né, hier, dans le chaudron de Saint-Denis, et Didier Retière tient enfin son match bref et rance.

Baby one more time

On en oublierait presque que gagner de cinq points à domicile contre le Pays de Galles n’était pas vraiment un exploit quand Ibanez était encore de ce monde. Qu’importe, la relève de Beauxis est assurée à l’ouverture si on peut battre les All Blacks du pauvre en y mettant le premier arrière venu.

La charnière Parra-Baby a tellement séduit en première mi-temps que les Gallois n’ont jamais compté plus de dix points d’avance. Bastareaud s’est chargé du reste, comme il sait le faire : en courant droit devant lui. Et quand bien même il en fait déjà le double de son demi de mêlée, le Parisien, aujourd’hui en France, devrait encore prendre un peu de poids dans cette équipe.

Médard, lui, n’a pas trop de mal à faire oublier Poitrenaud derrière, et la troisième ligne la plus compétente du Tournoi est fin prête à marcher sur Twickenham. Elle pourrait même courir un peu.

Pendant ce temps-là, Lièvremont fera souffler ses héros contre l’Angleterre. Il a encore un peu de monde à voir.

L’Edito : Du Coq à l’âne

La Coupe Davis a le don de passionner la Terre entière. Bien malin qui peut dire le score actuel de la finale ou même le nom des joueurs qui la disputent. C’est pourtant presque aussi intéressant qu’un France-Australie.

Thierry Dusautoir a su trouver les mots justes. La France avait les moyens de gagner. Les Bleus auraient même pu remporter la Coupe du monde et plein d’autres matches encore. Mais voilà, ils ont perdu. Qui osera dire comme d’habitude ? En tout cas, comme d’habitude, on va chercher les responsables, et comme d’habitude, ça ne servira pas à grand-chose. Faut-il écarter Skrela ? Parce que le Larkham du pauvre ne serait qu’une brute surévaluée qui n’a finalement jamais vraiment réussi un match important et qui bénéficierait surtout d’un nom de famille. Evidemment, non. Car il n’y a personne d’autre, à part remettre Castaignède ou Michalak. Quoi, Deylaud ?

A part ça, Lyon a perdu, encore. Accident diront les uns, PSG ou équipe B diront les autres. Le fabuleux Fred ne mériterait donc pas encore le Ballon d’Or ? Les Gones ne survivraient donc que par Toulalan et Benzema ? Les observateurs, si prompts à s’enflammer après une victoire ou une défaite, seraient bien inspirés de relever la nervosité ambiante à tous les étages d’un club aux abois, même s’il n’a pour l’instant pas grand-chose à craindre de ses poursuivants, incapables de se prendre pour lui. Quand Marseille se mettra à défendre, personne n’aura besoin d’attendre la Ligue des Champions pour voir du changement. Il reste qu’avec un tel niveau, les hommes de Puel réaliseraient un exploit considérable en se qualifiant pour les huitièmes. Difficile à croire ? Au moins autant que celle de Bordeaux, qui jouera cette semaine le match le plus important de son Histoire post Bez. Rohr repousserait peut-être son coucher de quelques heures pour revoir une équipe aussi grande que la sienne.

Pendant ce temps-là, nos lecteurs se rassurent comme ils peuvent. Les rumeurs indiquent que Le-Vestiaire.net, qui sera lancé demain, ne parlerait toujours pas du Vendée Globe.

L’Edito : Chandelles in the wind

Après la Roumanie latine, l’équipe de France de rugby se frottera samedi à la Roumanie du Pacifique. Une défaite par moins de 15 points d’écart est souhaitable. Le choix de Sochaux n’est pas anodin, les Islanders joueront sans anorak et sans Christophe Lambert.

Le Vestiaire se dit parfois que s’il était rémunéré à hauteur de ses compétences, il pourrait offrir à son trésorier une vie de Christian Bîmes. Ce n’est pas Lyon qui nous démentira. Ni Monaco, qui a du soucis à se faire. Les hommes de Wenger, Tigana et Puel n’ont pas été capables de mettre quatre buts là où le grand Metz en a mis trois. Mais personne n’est dupe, à voir Juninho se décrocher le poumon à la 92e minute, l’OL est sans aucun doute en train de préparer la Ligue des Champions. Depuis quand le fantôme du Bayern n’a-t-il pas mis huit buts en un match ? Heureusement Fred est un bon joueur, c’est Sacco qui le dit, ça doit donc sûrement être vrai. Et que penserait-il des branlées prises par Tsonga, à qui tout le monde promettait le Masters quand notre spécialiste évoquait un gala de fin de saison ? Même Nadal est déjà parti en vacances en livrant un gros indice sur la valeur de la Coupe Davis. Le seul intérêt de la déroute sans importance du nouveau Noah en sucre d’orge, aura été de lui permettre de dégonfler son gros boulard qui ne manque jamais une occasion de faire son retour. Golmard était à l’abri, Simon moins. Nous ne sommes pas innocents, notre futur nouveau site internet non plus. Et les nouveaux torchons de la presse sportive ?

Pendant ce temps-là, le PSG est en procédure de divorce. Qui aurait pris Makélélé, Giuly, Hoarau ou Sessegnon ? Qui n’aurait pas viré les autres ? Que Villeneuve se rassure, Wiltord est encore sur le marché.

France-Argentine : Neige de Saint-André peut cent jours durer

Un Frédéric Michalak inexistant, Bernard Laporte fidèle à lui-même, un jeu pathétique. La Coupe du monde 2007 s’annonce sous les meilleurs hospices que Pujadas dénonce avec véhémence. Pas Pelous.

Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte en personne n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens, Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir qu’il y a de testostérone dans le corps de Rémy Martin. Il renonce aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son quinze de départ par Laporte : des vieux, et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servie à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skréla. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète.

Pendant ce temps là, les nations majeures du rugby ont cartonné et Le-vestiaire.net perd les eaux.