Le Vestiaire a glissé un de ses rédacteurs dans le train d’atterrissage de l’avion qui a conduit le XV de France au pays des ‘sheep-shaggers’. Plongée dans la nuit galloise.
De notre envoyé spécial permanent à Cardiff
Cardiff, 23 h 45, hier. La nuit a gagné depuis longtemps, déjà, les rues de la capitale galloise, fouettée depuis cinq mois maintenant par un vilain crachin. Un groupe de filles à soldat, la ceinture branlante sur leurs mini-jupes, sort du Zizzi bar de Saint-Mary Street, bientôt suivie par trois silhouettes énigmatiques. On reconnaît les démarches lourdes de Robert Paparemborde et Jacques Fouroux, pendant que Franck Comba, à l’arrière, remonte la braguette de son pantacourt. Soudain, nos hommes s’arrêtent au pied du château, scrutent les alentours et la grande aiguille de leur Flick Flack jusqu’à ce qu’un nouveau compère ne les rejoigne au douzième écho de l’horloge du donjon : Pierre la Mignonne.
Blacks to the future
Bandé, prêt à dormir sur les béquilles, le demi d’ouverture clermontois a faussé la vigilance du staff tricolore, en train de border Beauxis dans sa suite du Hilton Centre, le seul hôtel cinq étoiles de la ville. David Marty, dans la chambre mitoyenne, ne dort toujours pas non plus ; il vient de pisser le troisième des neufs Moccacino descendus dans l’aprem au Starbucks du coin. Il faut dire que Bernard prend Laporte a laissé quartier libre à ses troupes pour préparer le match contre les Blacks, qui seront peut-être gris, finalement, si le bleu-nuit des Bleus est jugé trop noir…
Gareth ton charme
Michalak a cherché un Quick pendant deux heures avant de se contenter du Burger King ; Dominici s’est offert une séance d’acupuncture, Szarzewski un massage du cuir chevelu. Tous ont en tout cas goûté à l’indifférence polie dans laquelle ils retomberont samedi soir à leur sortie du Millenium Stadium (photo). Ici, tout le monde se fout éperdument du match depuis que le XV gallois s’est fait secouer le poireau par les Tonga du pauvre. Nick Mallett, Eddie Jones… personne ne veut mettre les mains dans la merde laissée par Gareth Jenkins (six victoires, quatorze défaites), jeté en pâture aux brebis galloises, au milieu de la nuit douteuse et des bordels de Cardiff.
Roger Secrétin