Natation, Chpts d’Europe : D’amour et d’eau fraîche

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La semaine hollandaise d'Amaury Leveaux et de Sophie de Ronchi a définitivement rejeté la génération Franck Schott aux oubliettes de l'histoire. L'effet Tsonga a-t-il frappé la natation française ?

Frédérick Bousquet, Julien Sicot et Romain Barnier en mouillent encore leurs moule-bites. Le nageur le plus rapide du monde est Français. Il a deux prénoms, quatre cuisses et ne s'entraîne même pas aux Etats-Unis. Alain Bernard a fait en trois jours ce après quoi Ronald Pognon courra toute sa vie. Il ne pouvait pas mieux s'y prendre pour canaliser sur ses seules épaules toute la pression médiatique avant les Jeux.

La Cristalline antiboise semble faire des miracles. Bernard le Marseillais flirtait avec les 50 secondes et Esther Baron avant de poser son mètre quatre vingt seize dans la Baie des Anges. Le voilà détenteur des deux records du monde les plus convoités de la discipline, sans jamais avoir décroché une seule médaille individuelle mondiale. Pas aussi propre techniquement qu'un Popov, il compense par une puissance aussi dérangeante que la dentition d'Inge de Bruijn.

Magnini le scélérat ose voir dans les chronos de Bernard un choix judicieux de « vitamines », d'autres s'interrogent sur l'avantage donné par la nouvelle combinaison Speedo, dont l'intérêt est en fin de compte surtout psychologique. L'Antibois, aussi asthmatique qu'un cycliste, a très certainement progressé dans ce domaine, comme tous ses compatriotes et dans d'autres, plus que ses adversaires.

Les Français sont des Leveaux

Une place en finale ne fait plus le bonheur de la nouvelle vague française depuis que Manaudou lui a fait entendre ses premières Marseillaise. Tout le monde semble s'étonner des performances de cette dernière en dos. C’était non seulement sa spécialité à ses débuts, mais le dos fait en plus appel aux même aptitudes techniques que le crawl, au niveau notamment du battement, de la prise d'eau et de la rotation de épaules. Tout ce que Manaudou a toujours su faire.

Elle a confirmé cette semaine que le petit bain d'Ambérieu n'était qu'un mauvais souvenir sur l'étagère familiale. On aimerait juste en savoir un peu plus sur son programme olympique. Manaudou est capable de jouer la gagne sur 200, 400 et 800 m crawl. Le dos n'est pas à négliger, même s'il lui faudra sur 100 m faire un peu mieux que la minute approchée par Peyo Greenslip avec moins de trois semaines d'entraînement.

Muffat, dans sa vague, s’est enfin montrée sur une compétition internationale. Lebon, Leveaux et les truands aussi. Avec le retour de Dubosq au premier plan, jamais la natation française n’avait connu pareille densité. Stasiulis est curieusement le seul à ne pas profiter de l’effet Manaudou.

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