Natation, Grousset champion du monde : Mad Max

Personne ne l’avait vu venir, à part nous bien-sûr.

Un départ moyen, un virage moyen et une touche moyenne suffisent à devenir champion du monde. Que se passera-t-il quand il réussira une course ?

Certains observateurs, tout ébaubis de la spontanéité de ses réponses en interview, vous diront qu’il ne saura sans doute jamais écrire correctement son nom. Ce n’est pas ce qu’on lui demande. Ce qu’on lui demande c’est de continuer à humilier le vieux Flo. Un quintal de suffisance qui ne parvient plus à soutenir le poids des années. Les 24 de Grousset ajoutées aux siennes c’en est trop. A l’inverse des déclarations du petit Paul Pagnol, autre Marseillais, autre petit frère, dans la Gloire de mon père : « Ce bébé il fait son âge« . Même si lui non plus n’a pas de barbe. Trois ou quatre ans que Manaudou essaie de revenir à son meilleur niveau. Celui de champion olympique. Celui de la star qui nageait en 21″19 à Kazan, il avait alors 25 ans. Le nombre d’étés qu’aura Max au compteur au moment de plonger dans la piscine à Paris.

Trop court Florent

On ne peut pas être et avoir été, combien de temps lui faudra-t-il encore pour le comprendre ? Tel Teddy Riner, sans doute seul autre champion masculin à lui être supérieur dans l’histoire, il ne vit que pour l’or. Il faudra bientôt qu’il se contente de Laure. Grousset lui s’est ouvert un boulevard ou plutôt une promenade digne de Pierre Vernier, ou la plupart des colons européens prennent soigneusement soin d’éviter la flamboyante jeunesse kanak. On peut donc avoir commencé à Nouméa dans les bassins du CNC entre une sortie à la Bodega et un verre aux 3 Brasseurs, avoir survécu à la beauté des paysages amiénois et à la coiffure de Michel Chrétien. Le reste on vous l’a déjà raconté. L’histoire de cet adolescent qui n’allait pas plus vite que les autres mais qui a su travailler pour transformer son explosivité en vitesse. Le mental a fait le reste. Au point d’ambitionner de finir sa carrière comme kiné. Cela semble même plus compliqué pour lui que de devenir champion olympique.

Pendant ce temps-là Michael Andrew qui lui avait volé l’or du 50m aux Mondiaux juniors d’Indianapolis, n’a toujours pas été titré en grand bassin. C’était bien la peine d’avoir fait construire une piscine dans le jardin familial.

Natation 2023, de Xavier à Leon : Le Marchand de sable

Même si Maxime, et ses gros muscles tout neufs, se demande pourquoi il va moins vite que le maigre Popovici ou que le gros Florent, la pataugeoire tricolore a néanmoins repris des couleurs. Restent à savoir lesquelles. 

Le papa de Leon ne verrait plus la finale avec ses 2’01’’08 mais à l’époque ça suffisait. 

Bien avant que son fils connaisse une puberté, certes boutonneuse, mais rapide et dorée, papounet Xavier Marchand aimait déjà beaucoup la natation. Et le 200m 4 nages. Mais contrairement au demi-frère de Michael Phelps, nouveau protégé de Bob Bowman et déjà champion du monde,  papa n’a jamais autant brillé qu’en finale des championnats d’Europe de Séville en 97. Pour les JO, père et fils sont pour l’instant à égalité, zéro partout. Ça pourrait ne pas durer mais pour l’heure on se souviendra que le daron s’est quand même offert deux finales olympiques en 96 et 2000.

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D’Esposito à Marchand : Franck exposé tôt

Qui n’a jamais été champion olympique, ni champion du monde alors qu’il était le meilleur ?

Avec Stephan Caron et Catherine Plewinski, Esposito c’était le pionnier. Mais à l’époque seul Jean Boiteux savait à quoi ressemblait une médaille d’or. 

Les abonnés de Canal+ s’en souviennent très bien. Le commentaire sportif est né là, dans la psicine de Barcelone, quand Francky, 21 ans à peine, participe à ses premiers JO en 1992 sous les yeux et la voix criarde d’Eric Besnard.  Au milieu d’une natation française encore naufragée il prend tout de même le bronze et ne termine pas si loin de Melvin Stewart. Il ne fait alors aucun doute que le papillon antibois va  s’envoler. Mais pas trop haut, hélas. Quatre fois recordman du monde, quand même, en petit bassin, recordman d’Europe en grand bassin et médaillé d’argent mondial en 1998, voire multiple champion d’Europe. De quoi le considérer comme une légende de la natation ? Peut-être. Si en vrai il n’a jamais rien gagné de sérieux, car il ne savait pas ce que cela signifiait, c’est en le voyant perdre partout que ses successeurs ont décidé de gagner tout le temps.

Pendant ce temps-là, il n’a pas non plus réussi à devenir l’entraîneur qui fait gagner. Il a eu Thibaut Mary, quand Nicolas Castel et Bob Bowman ont forgé Leon Marchand. Quand ça veut pas, ça veut pas. 

Natation, Grousset : Max les menace

Finalement la suite de notre question interdite sur Manaudou arrive encore plus tôt que prévu après la démonstration de force du nouveau cinquième performeur mondial de la saison sur 100m petit bain. Rassurez-vous sur 50m il est toujours cinq bons dixièmes derrière son ancêtre. Mais sur la distance du dessus, il n’est plus qu’à cinq dixièmes aussi de Dressel. 

Maxime Grousset sera-t-il sacré double champion olympique à Tokyo ?

La question est simple et beaucoup moins saugrenue qu’elle n’y parait. Et pas seulement parce que Popov n’avait pas encore fêté ses 21 ans à Barcelone quand, debout sur une boite biscornue, on lui a livré deux grosses pièces en or.  Le Français, ou le Calédonien selon la latitude d’où l’on parle, aura déjà bien entamé les siens (ses 21 ans), lorsqu’il plongera dans le bassin nippon. Un âge qui cependant ne garantit pas d’aller plus vite que Dressel et Manaudou comme le remarqueront les plus perspicaces. Ils n’auront pas tort car même le devin collapsologue Yves Cochet qui avait prévu la fin du pétrole pour 2006, ne se lancerait pas dans un tel pronostic. Il reste que, sur ce qu’il vient de montrer en dix jours, Maxime n’a plus qu’à se préparer pour les Jeux, et les France qui précèdent, avec la même rigueur. Pour devenir le meilleur nageur du monde. Son parcours ne raconte pas autre chose.

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Questions interdites : Manaudou est-il fini ?

On aurait aussi titrer l’article « Grousset a-t-il un Manaudou dans chaque jambe ? » Ou bien « Grousset va-t-il bouffer Manaudou avant les Jeux ? » On le fera peut-être quand même la prochaine fois.

Crédit : Deepbluemedia /LEN

Tout le monde voulait voir ce que le grassouillet petit frère de Laure avait encore dans le bide, en dehors de compléments alimentaires variés. On a vu.

On a vu que sur une course, il était toujours capable d’atteindre un niveau exceptionnel, comme à l’époque où sa balance affichait 10kg de moins. Ce qu’on a vu aussi c’est que, quel que soit son régime pour faire grossir son cou et ses joues, il n’a pas été aussi performant qu’avant dans l’enchaînement des courses. Manque de compétition après deux ou trois ans d’arrêt ? Non, vieillesse.  Il ne faut pas se mentir comme adorent le faire les commentateurs : quand un gars vient chercher un titre ou un record du monde et qu’il fait deuxième ce n’est pas une réussite exemplaire. Lui même ne s’en ait pas caché, loin d’être étouffé par la modestie et l’humilité. Champion olympique il ne sera plus sauf à ce que Morozov, Proud et Dressel montent dans une voiture conduite par Romain Grosjean sur une charmante départementale du Lot-et-Garonne peuplée de platanes.  La Russie a trouvé une autre solution.

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Gwangju 2019 : L’avenir appartient-il à Alex Boyon ?

Son nom vous dit vaguement quelque chose, sa voix vous est familière, son visage ne vous surprend plus, ni le fait qu’il soit capable de reconnaitre Christian Keller parmi 200 journalistes.

Avant de pouvoir reconnaitre Christian Keller, il faut d’abord le connaître. N’importe qui utiliserait wikipedia pour savoir qu’il a glané quelques médailles par ci par là, à une époque où l’Allemagne ne faisait déjà plus nager les femmes chez les hommes ou un truc du genre. Mais Alex Boyon n’est pas n’importe qui : il est Alex Boyon et n’a juste qu’à utiliser sa mémoire. C’est à Gwangju en pleine Corée du Sud et surtout en pleine salle de presse qu’il l’a identifié. Il n’a même pas eu besoin de Richard Coffin, que seuls les groupies de Tout le Sport (TLS) connaissaient jusqu’ici , pour l’aider. Personne n’a besoin de Richard Coffin et c’est très bien comme ça. Lui-même ne voudrait pas d’une si lourde responsabilité, porter les sacs de ses collègues suffit largement.  L’histoire a donc voulu que les retrouvailles Boyon-Keller se déroulent en présence de Yannick Agnel. Un homonyme de l’ancienne vedette de la natation française. Car on imaginerait pas le vrai Yannick Agnel portant autre chose qu’un slip de bain. Et surement pas un bermuda, des mocassins sans chaussettes et une Su Park à son bras. Keller lui a d’ailleurs demandé s’il était marié. L’ancienne brebis égarée de Fabrice Pellerin a répondu que non mais qu’elle le voulait fortement. Là où l’histoire devient drôle c’est que Keller évoluait dans la même discipline que Xavier Marchand. Le 200 4 nages. Et à la même époque. Et ce Xavier Marchand se trouvait à moins de 5m de la scène puisqu’il est devenu JRI pour France Télévisions.  Le quatuor magique a ensuite pris congé de Keller pour préparer le direct 20 minutes avant l’antenne. Plus qu’il n’en faut pour la mémoire de Boyon.

Maintenant que le soporifique Pasteur a croqué le très énervant Montel, le surdoué Boyon ne devrait avoir aucun mal à récupérer l’athlé. En attendant le vélo ?

Berlin-Glasgow : La cagade de Jimmy

 Vaut-il mieux être à Berlin, Glasgow ou sur son canapé ? Jimmy Vicaut n’a pas tranché. Son corps recevant des messages contradictoires a une nouvelle fois buggé. Qui se dévoue pour lui dire que l’échauffement sert à ne pas se blesser et non l’inverse ?

De notre envoyé spécial aux championnats zeuropéens comme le dit si bien Mathieu Lartot encore tout surpris de tenir dans ses mains un micro aussi gros.

Pour ceux qui ont encore du mal à distinguer les qualités humaines de Nelson Monfort depuis le malheureux épisode de l’armoire de Patrick Montel, le Vestiaire va tenter de vous éclairer. Tout d’abord rappelons pour notre public le plus jeune que le si gentil Nelson  avait par accident exigé que toutes les archives de son ami et néanmoins collègue soient envoyées à la dechetterie.

Insuffisant pour juger de la méchanceté voire du vice d’un homme qui se présente comme le mieux éduqué d’entre nous ou à défaut le plus généreux. C’est donc par générosité, que quand il ne cherche pas à monétiser son image déjà largement rémunérée par le contribuable, il déambule dans les couloirs du Tollcross Swimming Center de Glasgow en espérant que les biscuits et le café seront gratuits pour les journalistes. Ils le sont, comme toujours, sauf que parfois il faut aussi croiser des gens et, horreur, discuter avec eux.

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Agnel/Muffat : La baston de Pellerin (2/2)

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Première publication le 29 mai 2013
Il aura fallu 6 ans pour que Yannick Agnel apprenne la définition du mot « connard ». Pourtant il en fréquentait tous les jours et il ne le savait même pas. Mais connard est un terme impropre en psychanalyse. Racamier et plus tard Hirigoyen appellent ça des pervers narcissiques. Des individus dénués d’émotion et d’empathie uniquement préoccupés par l’image qu’ils renvoient d’eux-même, pratiquant sans vergogne le cynisme et le mensonge. Il se dit qu’il serait impossible d’en trouver en politique, à la tête de l’Olympique de Marseille au début des années 90, à la barre du Phocéa, en président du club des Raeliens, dans la famille Bartoli et donc dans les clubs de natation. Leur personnalité et leur charisme sont tels qu’ils mettent leur prochain sous emprise ou domination pour le dire poliment et le monde entier est bien entendu fasciné par l’insoupçonnable grand homme. Cette fascination ne peut cesser que par une rupture brutale qu’il faut soigneusement préparer. Car le pervers ne comprend pas, ne veut pas et ne peut pas comprendre, que l’un des siens le quitte. Une fois devant le fait accompli, le pervers a le choix ou il use de la menace et du harcèlement pour vous faire revenir afin d’éviter que sa réputation soit écornée ou bien il est totalement indifférent et ne pense qu’à une chose détruire son ancien élève et soigner son image. Mais tout cela n’a absolument rien à voir avec Fabrice Pellerin le désormais ex entraineur d’Agnel.
Le maton de Pellerin
Car Fabrice Pellerin a « tout donné à Yannick« ,  « Yannick n’a manqué de rien« , « Yannick m’a rejoint pour devenir champion Olympique, mission accomplie. »  Effectivement, Fabrice sait faire preuve, en plus d’humilité, de chaleur humaine. Il l’a démontré à plusieurs reprises, notamment lorsqu’il insulte et humilie son nageur après son 200m des mondiaux de 2010. Si Yannick est pas bon, ça ne va quand même pas être de la faute de son entraîneur. Cette générosité et cette empathie approchent celle de mai 2013 lorsqu’il rappelle qu’il était presque obligé de torcher le cul de son protégé. Fabrice connait donc parfaitement le concept de chaleur humaine et va avoir bien du mal à comprendre ce que lui reproche Yannick. D’ailleurs, Fabrice n’est pas du genre à se foutre complètement du départ de son poulain et ne lui donner aucune nouvelle jusqu’au moment où Yannick fera une conférence de presse pour dire qu’il quittait son mentor car il manquait entre autres de sincérité. Yannick a été gentil comme toujours et les mots « porc », « toxique », « danger »  et « pourriture » ne lui sont pas venus tout de suite.
Mais Fabrice sait être magnanime puisqu’il pense que Yannick est « trop intelligent » pour penser ce qu’il dit. Allez Yannick revient, Fabrice est prêt à te pardonner tes erreurs. Au fait Yannick il va comment ?  Adressez-vous à Racamier et Hirigoyen, Fabrice a pas le temps à perdre avec ces conneries, son départ est un non événement. Alors pourquoi autant de déclarations à la presse ?

Agnel/Muffat : La baston de Pellerin (1/2)

C’était en mai 2013, le Vestiaire vous avait présenté en deux parties, cet entraîneur si gentil, si simple et si performant. Nous étions évidemment bien en deça de la réalité. C’était un Saint. Revoici ce portrait si flatteur à l’heure où une deuxième prestigieuse victime vient de le remercier pour l’ensemble de son oeuvre.

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Première publication le 29 mai 2013

Jusqu’ici, tout allait pourtant bien. Agnel nageait en souriant, Muffat nageait sans sourire, les deux gagnaient et la piscine de Nice était une belle histoire. Sans structure, sans renommée, sans moyens, mais avec des titres olympiques par la grâce d’un entraîneur de génie.

Si ça peut épargner un peu de lecture hagiographique, c’est globalement le sens des portraits dressés ici ou et là aussi. Les passages les plus éclairants auraient pu être préfacés par Philippe Lucas, qui n’a pas manqué de le défendre sans traîner. Entre confrères, on se comprend. Ainsi donc le merveilleux coach qui avait offert à ses champions une chronique dans L’Equipe Mag, partagée avec lui s’il vous plaît, a dit ceci : « Avec moi, on ne discute pas. Si on fait ce choix, on ferme sa gueule. Je me méfie de l’affectif, quand tout repose là-dessus et que c’est fragilisé, à un moment il ne reste plus rien. » Bien vu. D’ailleurs sa dernière chronique porte sur le fait qu’avec lui, on nage les jours fériés et on garde le sourire, ce que Muffat répète à tous les journalistes qui rôdent, mais sans sourire.

Le bâton de Pellerin

L’intello, tel qu’il aime à se définir lui-même comme n’importe qui d’entre nous, a l’art de l’anticipation entre autres traits de caractère tels que le génie, la clairvoyance, le magnétisme, le charisme ou la queue affûtée comme une lame de pirate. Ses inspirations tutoient le génie, pas Leveaux, l’autre. Comme livrer, sans doute autour d’un café torréfié de confidences, une information totalement invérifiable dans l’espoir qu’elle fasse, pourquoi pas, l’attaque d’un portrait du Figaro : « Il a chez lui plus de 600 cahiers, truffés de réflexion, d’idées, toutes tournées vers la perfection aquatique. » Un chef d’œuvre de distanciation, Goebbels est sous le charme de la presse libre. On ne saurait que trop lui recommander la lecture de « Accédez au sommet ; le chemin est en vous » une oeuvre du fameux écrivain Fabrice Pellerin. Pas d’inquiétude, ce ne sont pas des gens étrangement costumés qui viennent sonner à votre porte pour le vendre, c’est dans toutes les bonnes libraires. « Au début, nous disposions juste d’un médecine-ball éventré et de quelques haltères rouillées », nous narre l’auteur, que la maison d’édition surnomme Le magicien. Manque de bol, le film a déjà été fait et Eastwood a appelé Freeman.

Pellerin pour attendre

De toute façon, ce serait bien mal connaître Bowman que penser qu’il pourrait s’incliner et payer un billet retour à son jeune Phelps. S’il sait se débrouiller sur Internet, il pourra toutefois gagner du temps grâce à la méthode infaillible du pèlerin : le mot délabrement a été autorisé très tôt et il renforce durablement le lien entre un athlète et son mentor. Mais alors, pourquoi Agnel se plaint-il du manque de chaleur humaine ? Mais alors, pourquoi Muffat ne sourit jamais, même à Denisot ? Le bonheur conduit toujours les enfants à l’ingratitude, c’est bien connu. A moins que ça ne soit autre chose à lire dans la deuxième partie.

A suivre…

 

Champions du monde : Lacourt des comptes

« On ne va pas se réjouir du malheur des autres, »  mais un peu quand même. « Auparavant seuls les Australiens avaient battu les Américains en Relais« , sauf que là les Français les ont pas battu. Comment ne pas débuter ce bilan des mondiaux par Alexandra Boyon et ses copines.

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Roxana Maracineanu: Pour l’occasion elle ne nageait pas, comme depuis quelques années. Cela ne l’a pas empêché de patauger dans ses analyses entre approximations et prévisions vaseuses. Son chef d’oeuvre restera sans doute son Lacourt et Stravius vont faire 1 et 2 sur 100m dos. Ils ont fait 5 et 3, après tout c’est qu’une histoire de chiffres. Sinon il y a eu aussi son Manaudou et Bousquet vont faire 1 et 2 sur 50m pap. On se demandait si elle allait aussi nous donner le tiercé dans l’ordre. Samedi Philippe Lucas est venu rappeler ce que ça voulait dire s’y connaître en natation.

Malia Metella: Elle ne nageait pas non plus, elle gueulait. Preuve s’il en est qu’une championne ne fait pas systématiquement une bonne consultante. Ca fait quand même deux exemples avec Roxana. Le degré zéro de l’expertise, à l’exception de ses « il est bien là! » et « elle est bien là! », « ouais!!! ». A part ça sa direction lui avait demandé de la fermer après la première journée. Elle s’est exécuté et dire qu’on le regrette serait mentir.

Alexandre Boyon : On aurait préféré boucler la boucle en vantant ses qualités mais finalement on aurait préféré qu’il la boucle. Tout avait pourtant bien commencé. Comme d’habitude, il savait que les mondiaux de 2021 auraient lieu à Budapest, et évoquait la Royal Navy pour qualifier un nageur britannique. Ses jeux de mots avec bonnet (gros bonnet de la finale, bonnet blanc et blanc bonnet parmi les favoris) nous plaisaient aussi. Mais depuis quelques jours ça n’amusait plus grand monde. Serait-ce son physique atypique dans le monde de l’aviron où Alex a débuté ?  Non. Si Alexandre Boyon a sans doute travaillé depuis ses 7 ans la prononciation correcte de Matt Greevers (Grouiveurse pour les puristes), c’est son chauvinisme qui est devenu insupportable. Qu’ils finissent 7ème ou 1er voire éliminés en série tout était formidable pour la natation française, pour Nice, pour Marseille, pour Jean Boiteux, pour Michel Rousseau qui n’est donc pas mort mais juste vieux et pas assez sexy. S’il s’était arrêté là, on aurait fermé les yeux. Mais à l’issue d’un reportage qui rappelait que le doute planerait pour toujours sur Cesar Cielo, Alex a rappelé que le Brésilien avait été blanchi par le TAS. Hors ce n’est pas le cas et c’est même un gros mensonge. Cielo a bien été averti car il s’est dopé même s’il a été protégé. Quand on ment ou qu’on donne une fausse information aussi grave et qu’on est journaliste, ou on est incompétent ou on est un escroc, en tout cas on est plus un journaliste.

Camille Lacourt : Le Vestiaire avait cousu son costard avant les mondiaux, il a été à la hauteur de l’événement en ne remportant que l’épreuve qui n’était pas Olympique. Sinon il est toujours beau donc on s’en fout qu’il se soit encore fait dessus sur 100m dos. En plus il chante fort la Marseillaise, au moins une qu’il se tape pas.

Fabien Gilot : C’est l’inverse d’Alain Bernard, il cartonne en relais mais chie en individuel. Du coup c’est un champion ou pas ? Magnussen saura nous l’expliquer.

Jeremy Stravius : Le co-spécialiste natation du Vestiaire en pince pour le petit Jeremy à qui il trouve tous les atours de la stars. A première vue, il est pas si grand, pas si beau, un peu trop gentil et souriant. Le nombre de médailles, c’est bon, les titres c’est bon, mais il a pas fait taire Lacourt sur le 50. Du coup il a rien pour lui tout seul même pas la médaille d’argent qu’il partage avec Grouiveurse.

Yannick Agnel : Oser se débarrasser d’un manipulateur à deux mois des mondiaux c’est couillu. Ne pas l’insulter plus que ça c’est encore plus beau. Son titre c’est accessoire on savait déjà que c’était un champion.

Fabrice Pellerin : Alexandre Boyon a décidé qu’il ne fallait pas le sanctionner, qu’il était trop important pour l’équipe de France, du coup le président de la fédé était d’accord avec lui.  Quelle est la définition du mot collusion ? Entente secrète au détriment dun tiers. Et le tiers c’est qui ?

Camille Muffat : Pas de médaille d’or. Quand on est la meilleure c’est un peu embêtant.

Les relayeurs qu’on connait pas : Bravo les gars, mais ici c’est le Vestiaire : on dégomme que les stars.

Mélanie Henique : Qui ?

Florent Manaudou : L’échec. C’était finalement le seul assuré de repartir avec un titre individuel qui repart sans. C’est « pas le genre à nager plus vite en demi qu’en finale » c’est pourtant ce qu’il a fait. C’était une star, il n’est plus rien à part ce gros tas de muscle avec une tête de bébé qui aime aller dans l’eau. C’est dommage Evian préparait sa prochaine pub. La prochaine fois, il se la racontera un peu moins, enfin peut-être.

Frédéric Bousquet : Depuis qu’il tire plus la soeur de Flo il nage moins vite. Mais il n’a jamais nagé très vite en compet de toutes façons. A part nager aux states il n’aura pas fait grand chose de sa carrière au bout du compte.

Amaury Leveaux : Il sert à quoi ?

 

Lacourt, champion du monde : Camille la croûte

L’icône people a-t-elle réussi sa reconversion dans le sport de haut niveau ? 5ème sur l’épreuve qui compte, 1er sur l’épreuve qui compte pas. A vous de juger.

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Dans un sport où un titre de champion de France ne veut plus dire grand-chose, sa carrière se résume à deux courses.

Mondial 2011, Camille Lacourt est déjà une star. La télé, et s’il le désire le porno s’offrent à lui, et le titre de champion du monde aussi puisqu’il est le meilleur sur 100 dos. On ne sait jamais combien de temps ça peut durer, c’est l’heure d’en profiter. Et quand il s’agit de se mettre sur le dos, comme Valérie Bègue, il est le meilleur quelle que soit la longueur. Juste une référence aux Europe de 2010, rien d’autre, puisqu’en plus d’avoir 1 seconde 3 d’avance sur tout le monde sur 100m, il avait aussi claqué 24’’07 sur 50m. Ça fait de l’écume, une certaine Sandie en est encore toute retournée. Il n’y a donc aucune raison qu’il se chie dessus quand arrivent les Mondiaux de Shanghai. D’ailleurs 52’’76 en finale ce n’est pas si mal, le problème c’est qu’il était en tête à la mi-course, pas Stravius. Mais alors pourquoi Stravius est avec lui sur la première marche du podium ?

Le produit de beauté

La deuxième course est très différente. JO 2012, 53’’08 en finale du 100 dos, il se chie dessus. Le problème c’est qu’il était en tête à la mi-course. Une malédiction, alors qu’il avait déjà tout ce que les champions ont : un jeu vidéo, une marque de fringues et une association à aider. Et bien sûr un site Internet avec une intro où son sublime visage cheveux mouillés apparaît dans des ovules. Ou des bulles, selon les interprétations. Ca en fait des liens qui n’ont rien à voir avec la natation dans cet article de natation mais dans le fond peu importe, avec ou sans médaille d’or au cou il est quand même beau à crever.

En attendant les prochains championnats d’Europe, Camille Lacourt s’est donc remis au travail : il va épouser sa Miss, il lui a fait un gosse, il l’a appelé Jazz, et en plus il s’entoure des meilleurs, et comme ça ne suffit pas il en prend des encore meilleurs et projette un peu comme Agnel de traverser l’Atlantique ou un truc du genre. Si avec tout ça il ne prend pas une moitié de bassin d’avance sur Stravius, c’est à se dégoûter d’avoir fait tant d’efforts pour payer l’ISF.

Pendant ce temps-là, il y a un petit problème : Stravius a tendance à lui mettre des raclées à chaque course depuis les championnats de France. Ça a continué en série mais une finale c’est autre chose, il en sait quelque chose. Tant mieux : quand Camille était ultra-favori il n’a pas réussi à gagner tout seul. Il va pouvoir prouver quel grand champion il est.

Mondiaux de Barcelone : Camomille Muffat

sourire

« Je suis content pour le club de Nice, pour Fabrice Pellerin qui a apporté 9 médailles à la France l’année dernière. »  « Repartir sans médaille ça aurait été injuste pour lui. » Cet après-midi on aurait pu croire que le président du club de Nice ou le père de Camille Muffat avaient pris en otage l’antenne de France 2. Mais non, le supporter numéro 1 du bassin niçois était bel et bien Alexandre Boyon le Rain Man du journalisme sportif. On aurait pu croire à ses histoires d’exploit de Camille Muffat, d’orgueil de la championne, de belle médaille de bronze. Mais tout a dérapé lorsque à l’issue de la toujours excellente interview de Nelson Montfort, où il n’a pas hésité à lui mettre la tête dans son caca, Alex a conclu la séquence d’un « moi je retiens le sourire de Camille Muffat. » Or elle souriait autant que Pellerin sortant des chiottes d’Agnel un soir de gastro.

Car tout le monde sait bien, et Camille la première, qu’une médaille de bronze dans deux courses où elle avait fait or et argent un an auparavant c’est un résultat catastrophique. « C’est toujours bon à prendre » dit-elle dans un naturel digne de Pellerin la dernière fois qu’il a dit « Je t’aime. » C’était à sa grenouille, il devait avoir 6 ans et venait de lui arracher un à un tous les membres. Il l’avait appelée Camille.

Était-elle mal préparée ? A-t-elle perdu ses moyens car elle était mal préparée ? Avait-elle la tête ailleurs, car elle était mal préparée ? A moins qu’elle fut simplement mal préparée. On ne le saura sans doute jamais. Car évidemment la Côte d’Azur ne sera pas dans les jours qui viennent le théâtre d’un règlement de comptes plus vu depuis le démantèlement de la French Connection dans les années 1970. Peut-être que Pellerin lui conseillera d’écarter ses parents, d’épouser Frédéric Bousquet ou de prélever les glandes salivaires d’Agnel. En tout cas, ça ne sera pas de sa faute. Ca, c’est que quand ses nageurs gagnent.

 

 

Champion du monde : La souris d’Agnel

Une demi-longueur d’avance en méforme. En forme c’était moins d’1’42

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Il y a des gens qui préfèrent parler et d’autres qui préfèrent agir. Fabrice Pellerin la star qui entraînait le jeune Yannick Agnel a choisi de faire les deux en ajoutant l’arrogance. Pour les paroles tout le monde en a parlé, pour les actes, il a foutu la merde et sa pouliche a apprécié en se plantant dans les grandes largeurs et sur les 8 longueurs du 400. Il lui reste le 200 pour finir d’humilier Yannick Agnel. Car pour l’instant c’est l’inverse. Jusqu’ici il s’était contenté de ne pas évoquer autre chose qu’un manque de tendresse à croire que sa politesse n’allait pas jusqu’aux termes « gros connard » et « sale fils de pute« .

Yannick a fini par craquer. Il a fait sa première longueur en avance sur le record du monde, les 3 suivantes avec un seul bras, sans battre des pieds. Sans oublier de mettre le petit Ryan, onze fois médaillé olympique, qui ne venait donc pas d’apprendre à nager et tous ses amis, à plus d’une seconde comme s’il nageait contre des femmes. Non seulement Yannick Agnel s’est débarrassé de son meilleur ennemi en allant s’entraîner dans la Mecque de la natation, mais en plus il croyait modestement qu’il ne finirait que deuxième. Pellerin a de la chance en Roumanie on l’aurait pendu, en Colombie, fusillé.

Connaissez-vous l’histoire du mec qui s’entraînait dans une pataugeoire à Nice, coincé entre le cours d’aquagym du troisième âge et l’initiation à la brasse des 6/7 ans sous la coupe d’un tyran manipulateur ? A la fin on lui propose d’aller s’entraîner dans le meilleur centre de natation du monde avec les meilleurs équipement et le plus grand entraîneur.

 

 

 

 

Pellerin, Muffat : Le silence de l’Agnel

 Il y a quelques semaines, le Vestiaire vous avait présenté le fruit de sa très belle enquête sur un Pellerin dont le bâton servait surtout à rosser ses ouailles. Cet article avait provoqué une controverse plus vue depuis le fameux « Plus Joly tumeur » où notre spécialiste vélo contait la maladie la plus répandue du monde cycliste, entre la mort subite a 20 ans et l’arrêt cardiaque à 25 : le cancer à 30.

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Le Vestiaire parlait alors en des termes choisis de l’entraîneur de Yannick Agnel à qui son dauphin reprochait son manque de tendresse lorsqu’il récurait ses chiottes ou un truc du genre. Beaucoup avaient alors répondu que Yannick avait changé, mais personne n’était vraiment venu contredire le seul propos de ce papier : le comportement limite de Fabrice le guérisseur. Personne ne s’était non plus réellement interrogé sur le management et la personnalité de Pellerin en dehors de notre spécialiste et d’Agnel. Fabrice restait cet entraîneur de génie victime de la crise d’adolescence d’un de ses gosses les plus doués. On pensait la hache de guerre enterrée à jamais jusqu’à ce week-end de début de mondiaux où le fameux Fabrice, coach de l’autre star française de la natation Camille Muffat a choisi de s’en prendre à tout le monde, la fédé, Agnel et son agent qui s’occupe aussi de sa protégée. Le timing est parfait, les cibles on ne peut plus claires : ça fout la merde. Alors comment interpréter les actes de Pellerin ?

Serions-nous face à la riposte d’un homme blessé, abandonné de tous et lynché ?  Théorie séduisante. Sauf qu’il n’a été abandonné par personne à part Yannick Agnel. Et jusqu’à preuve du contraire, Agnel n’était pas le père adoptif ou le tuteur de Pellerin, ni son esclave ou sa vache à lait. Une de ses poules aux oeufs d’or tout au plus. Pellerin dont la réputation est frolée place habilement le curseur sur la fédération qui n’a pas désavoué le choix d’Agnel. Car pour Pellerin, Agnel aurait sans doute dû être enchaîné ad vitam eternam à Nice, son bassin, et ses retraités. Ou comment transformer en crise nationale, un simple conflit de personne. Pellerin est sans doute blessé mais pas davantage que Bernard Tapie qui s’étonnait que son nom soit devenue une insulte après qu’il eut passé sa vie, selon les rumeurs ou la justice au choix, à tricher, mentir et pourquoi pas voler. Pellerin n’a ni triché, ni volé, ni peut-être menti, mais il a sans doute été au minimum extrêmement maladroit pour utiliser un euphémisme. On récolte ce qu’on sème. Et s’il n’était qu’un homme blessé avec ce brin d’humanité et de professionnalisme qui le caractérise, aurait-il mis le feu au moment où sa protégée entre en lice ? On ne peut pas dire n’importe quoi, n’importe quand, au risque de finir par ressembler à ce que l’on est vraiment.

Les plus éminents psychiatres de notre temps se demanderaient ce qu’aurait fait un pervers narcissique manipulateur dont l’égo a été froissé dans un tel cas. Si Fabrice Pellerin faisait partie de cette catégorie de personnages omniprésents dans notre société comment se serait-il comporté si l’un des ses élèves avait souhaité se séparer de lui en révélant publiquement sa véritable nature ? Il aurait d’abord évoqué l’indifférence, puis il s’en serait pris doucement à son protégé qu’il aime tellement, puis beaucoup plus violemment à son protégé qu’il aime tellement car il ne supporterait pas que son image n’ait pas été lustrée et que son protégé qu’il aime tant n’ait pas été voué aux gémonies et lui réhabilité. Il ne reste qu’une seule question ? Même si Yannick Agnel avait pété les plombs ou avait été influencé pensez-vous qu’un entraîneur qui veut le bien de son élève s’en prendrait aussi violemment à lui quitte à nuire à tout le monde dont ses propres athlètes ? Ou l’a-t-il fait uniquement pour sa gueule ?

Qu’est ce qui met le plus en péril la natation française ?  Le départ de son champion à l’étranger car officiellement il ne trouve pas son entraîneur assez empathique ou l’entraîneur qui s’en prend publiquement à tout le monde car on a osé critiquer son humanité ?

 

Lacourt : Le silence des Agnel

L’un est un champion olympique, l’autre 4e. L’un a 20 ans, l’autre 27. L’un ne sera plus battu, l’autre c’est bien possible. Pourquoi c’est l’autre la star ?


Mais comment le titre a-t-il pu lui échapper ? Dans une piscine pleine d’Américains, le plus dur était fait, c’était lui le beau gosse. Il avait tout : le couloir, le melon et même la Miss France. Mais en natation le temps compte aussi et on ne peut pas dire à Nelson un soir de finale : « Ca coince. J’ai fait une super année mais tout ne s’est pas mis en place. » On ne peut pas dire non plus : « C’est frustrant, ça fait chier mais c’est le sport » alors qu’il n’y a rien de frustrant à nager à son niveau de 2012, un niveau de merde. Ne pas savoir toucher ne lui ressemble vraiment pas. Avoir un tel sourire pour éjaculer si vite, c’est suspect. 52’75 en mars, 54’18 début juillet, aussi. Inverser aurait valu l’argent, mais après tout, tous les Camille ne sont pas des machines, chacun a droit à une saison minable en année olympique : 53’51 en série, 53’03 en demie, 53’08 en finale. Au-delà de la médiocrité des temps, c’est aussi constant qu’un pic de forme.

Camille muffin

Ca permet d’aller voir Nelson deux fois la veille avec des cheveux humides à se faire pamer cinq putes à la sortie d’une boite de nuit réunionnaise et même de lui dire qu’on vise l’or, mais ça ne garantit pas qu’après la finale l’homme aux cheveux sepia ne prendra pas son air affligé en attendant Agnel. Nelson n’a pas manqué de faire son boulot en lui demandant ce qui s’était passé pour décevoir autant la France si fière de son Yannick ce grand homme dans et en dehors des bassins et ce sex-appeal à faire frémir Yoann Gourcuff. Alors Camille a répondu bravo Yannick. Que pouvait-il dire ? Qu’il fallait pas s’enflammer parce qu’en 2011 il faisait 52’44 en mars et 52’76 en finale du Mondial ? Ou qu’en finale du Mondial être ex-aequo avec Stravius c’était déjà un pipi maillot ? C’est quand même pas compliqué d’être une putain de star : il suffit d’être le meilleur un soir tous les quatre ans, même Bernard l’a fait. Tout n’est pas fini : les Europe reviendront vite, les 52’11 aussi. Agnel, il fait quoi, 2,02m ? Bon, il avait 2,05m d’avance. En fait, mieux vaut être intello, prognate et avoir la gueule de Lloris pour batifoler dans l’eau. Mais juste entre hommes.

Pendant ce temps-là, Muffat bourrée ne mettra qu’une seconde sur 200.


Yannick Agnel : Lacourt nu dans le blé

En moins de de 52’’11 sur le dos et sans latex, combien Lacourt pourra-t-il satisfaire de femmes ?

C’est une très belle journée pour le sport français. Ronny Turiaf, Camille Lacourt, Camille Muffat et Yannick Agnel ont nagé comme prévu et tout le monde en a pleuré. C’était une belle soirée à mettre à la retraite Alain Bernard, qui l’était déjà mais puisque Duboscq est venu pour le 4×4 nages, on pouvait inviter n’importe quel Boiteux.

Quelle plus belle sortie qu’un beau deuxième relais bien assuré en séries ? C’est là le parfait épilogue d’une carrière riche en derniers relais. Monfort avait beau arborer une chemise mal repassée, le requin blond s’était quand même arrêté le matin. L’après-midi, Nelson n’a léché le cul qu’à ses chers Amaury, Fabien, Clément et Yannick, sans trouver les mots mais en partageant leur bonheur. Et bien sûr quel esprit d’équipe : ils s’entendent tellement bien quand Agnel ne se fout pas de Bernard, que Bernard ne se fout pas d’Agnel, que Leveaux n’insulte plus tout le monde et que tous les autres ne se reniflent plus le cul aux France pré-olympiques.

Au bras de sa 6e place de copine, Bernard attendait le podium en tribune comme Manaudou, mais il est resté exactement le même : il a la classe, il est humble, il parle bien, il nage vite mais quand c’est une finale de relais il laisse quelqu’un d’autre toucher avant lui. Au bout d’un moment, Lefert devient une évidence et c’est Agnel qui finit. Le choix était dur à faire.

Mademoiselle Agnel

Pekin est donc effacé, Garretier et Eddy ont pu s’en réjouir sur le plateau d’Infosport et faire patienter Metella jusqu’à 0h06 pour en parler. Chacun sa spécialité. Celle de Leveaux est de ne rien comprendre, mais quand Lefert et Gilot se sont mis à hurler, ben il s’est mis à hurler. Ensuite il a parlé à Monfort et il a chanté la Marseillaise, Alain lui a appris les paroles et aussi à enfiler son maillot plutôt que son bonnet.

Le problème n’est pas là. Le problème, c’est que maintenant Agnel, même relax et spirituel, ne va plus tellement pouvoir se faire battre, Muffat non plus, d’ailleurs elle n’est même pas vraiment contente de gagner puisque c’est normal. Lacourt est loin de toutes ces questions, il ne rate jamais sa culbute et quand il est mouillé il touche toujours le premier. « Oui, je vise l’or », a-t-il confirmé à Monfort. Bousquet et Manon doivent s’inquiéter ?

Natation : Leveaux en vilain

Patrick Montel n’a pas son pareil pour choisir ses guides sur le physique et ne jamais leur laisser la parole.


Il est comme ça Patrick, modeste, altruiste mais bigrement égocentrique. Un blog où il raconte n’importe quoi, un Facebook qu’il pollue de ses remarques géniales : « la der à Deschazeaux » comme Jules Deschaseaux ou « Peut-on obliger une athlète à se priver d’une médaille d’or » et dès que Boyon part en voyage, il y a toujours une petite place dans sa valise. Car Nelson insiste pour que Patrick voyage dans la soute, ce sera mieux pour son repos. Alors quand tout ce petit monde débarque en Hongrie, Monfort a soif, hors de question de partager son Tokay. Patrick trouvera bien un Spar ouvert pour s’acheter une bouteille d’eau avec les quelques forints que Nelson a laissé tomber en sortant ses dollars.

Leveaux la vache !

Une fois installés à l’hotel, Monfort est furieux, il pensait être au Boscolo de Budapest, on l’a foutu au Divinus de Debrecen. Pour la peine, il ne fera que les finales de l’aprem. Ca laisse largement le temps à Montel de visiter ce charmant pays où les gens font tout le temps la gueule et portent des fascistes au pouvoir avec une régularité qui n’a d’égal que les mouvements d’humeur de Nelson envers le mobilier de son bureau. Avec tout ça, Montel qui aime si peu se mettre en avant n’a plus le choix, sur sa minute 30 quotidienne de reportage, il parlera 1min 20 sec, sa guide pourra toujours finir ses phrases avec son charmant accent Magyar. Un plongeon dans les bains, un tour dans le bus amphibie, deux-trois clichés à la con et le tour est joué. Dommage que Montel ait oublié que la plupart des hongroises font du porno en France. Boyon refusera donc de rouler une pelle à Maracineanu. Pourtant elle est plutôt Roumaine.

Pendant ce temps-là Maracineanu fait aussi les matinées avec un certain David qui ne figure évidemment pas sur le site de france télé car Boyon ça le fait mieux. Roxana rappellera quand même à la femme de David qu’il préfère se palucher en régie que mater les nageuses et nageurs à moitié à poil. Comme quoi France O c’est pas une chaine qui sert à rien.

Alain Bernard : Relais caillé

L’ancien recordman du monde du 100 mètres en combi, Alain Bernard, nous reçoit, tête baissée, à bord d’une estafette de l’escadron de gendarmerie de Montargis.

QUESTION : Alain, entre nous, envisagez-vous sérieusement de faire carrière dans la gendarmerie ?
ALAIN BERNARD : Je peux pas, j’ai pas de moustache. Et je m’épile le torse, ça faire rire les collègues dans le vestiaire.

Q. : Vous ont-ils aidé à appréhender la jeune femme qui vous a récemment harcelé ?
A.B. : Une vraie folle celle-là, j’ai reçu plus de 1.000 appels en trois jours, ça me fait un quatrième record du monde. En plus, je sais pas comment enlever le vibreur de mon portable, c’est pire que le Sport-Elec, j’ai chopé une hypertrophie de la cuisse.

Q. : Savez-vous de qui il s’agit ?
A.B. : Les gars m’ont dit qu’elle s’appelait Esther. Elle prétend être nageuse de haut niveau. Avec un prénom comme ça, ça m’étonnerait.

Q. : Votre célébrité nouvelle n’a pas que des mauvais côtés. Faire le plateau de Denisot, vous en rêviez ?
A.B. : J’en ai marre des rumeurs qui m’envoient au PSG. De toute façon, Michel m’a dit que ça serait Jean Todt l’entraîneur, avec Philippe Lucas, s’il ne va pas en prison. (Il s’arrête, pris d’une violente quinte de toux.) Voilà, je m’énerve et mon asthme revient.

Q. : La pollution ne risque pas d’arranger les choses à Pékin…
A.B. : C’est sûr, mais grand merci, j’ai toujours trois tubes de Vento® sur moi. (Il fouille le fond de sa poche pour les montrer et sort une poignée de pilules.)

Q. : C’est aussi pour soigner l’asthme ?
A.B. : Non, non, celles-ci sont pour mon anémie et les autres pour l’hypertension. Je n’aurais jamais pensé avoir tout ça, heureusement que les médecins de l’équipe de France veillent. Laure et Amaury auraient la même chose a priori. Ca doit être contagieux.

Q. : Est-ce que vous craignez Amaury Leveaux justement ?
A.B. : Bah je ne mange jamais de viande rouge, que du poulet de temps en temps. C’est un des secrets de ma réussite.

Q. : La fameuse combinaison Speedo en est-elle un autre ?
A.B. : La combi, ça change rien. Seb Bodet il a la même et il sera jamais champion olympique.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

La Légende JO : Dufour aboie

A quelques mois du jubilé de Laure Manaudou, Le Vestiaire se replonge dans les plus grands exploits des nageurs français aux JO. Honneur à Simon Dufour, qui en a disputé trois sans jamais rien gagner.

Comme Manaudou, il aimait rester des heures sur le dos à se demander si la douche serait chaude une fois tout ça fini. Il aimait tellement le dos, Simon, qu’il en a chopé une hernie discale. C’était en 2004, quelques mois seulement après avoir confirmé à Athènes sa médaille de bronze mondiale de 2003 avec la 6e place du 200m dos.

Quatre ans plus tôt, à Sydney, ses débuts olympiques s’étaient arrêtés dès les séries et une 17e place pleine de promesses. C’était une époque où les Français non naturalisés ne gagnaient encore rien. Alors, Simon a voulu pousser jusqu’en 2008 pour voir. 34e des séries du 200m dos, à cinq secondes de son record, il a surtout vu la Chine aux frais de la Fédé. Et comme les 550 euros de ses stages d’été, c’est toujours ça de pris.

Ian Thorpe : Like a Virgin Blue

Les nuits de Michael Phelps vont décidément être courtes jusqu’à l’été 2012. On n’arrête pas la pipe à eau si facilement.

Philippe Croizon et toute la presse française ont applaudi des deux mains, en février dernier, le premier retour aux affaires du grand Ian Thorpe (1,95 m). La belle histoire. Le Vestiaire vous l’avait d’ailleurs racontée. L’idée se serait imposée à lui « dans un avion, au-dessus de l’Atlantique ». Et le destin, farceur, a voulu que le palmipède australien fasse sa grande sauterie médiatique devant un panneau publicitaire de la compagnie Virgin Blue.

L’ancienne terreur des bas seins a même laissé au patron de la Vierge Bleue, John Borghetti, le soin d’annoncer lui-même ce que tout le monde savait déjà : Thorpe veut replonger aux JO 2012 après avoir passé cinq ans à manger des Tim Tam. Pour montrer à quel point sa motivation est grande, il ira même s’entraîner dans une des places-fortes de la natation mondiale, à Abu Dhabi. Coup de bol, Virgin Blue va bientôt ouvrir une ligne aérienne entre Sydney et Abu Dhabi. Le hasard fait quand même bien les choses.

L’obus de confiance

Il faudrait être sacrément tordu pour ne voir dans le retour de Thorpedo qu’un gros coup marketing. Ce n’est pas parce que sa marque de bijoux en perles et que sa carrière de présentateur télé n’ont, au contraire des avions Virgin, jamais décollé, que Ian Thorpe va chercher du fric en allant barboter. Il suffit de voir sa « liste » des choses à faire avant de mourir comme Cathy Freeman pour s’en convaincre : « Jouer James Bond, démarrer un groupe de rock, être pilote de ligne (sic),  nager d’autres JO avant mes 30 ans. » Et pourquoi pas sauter Kylie Minogue pendant qu’on y est ?

Yannick Agnel va donc bientôt pouvoir se frotter à autre chose qu’aux lycéennes de la piscine de Nice. La natation est un sport si simple que huit mois d’entraînement suffiront sans doute à l’ancien Phelps pour suivre la voie d’Armstrong et de Schumacher. Ceux qui s’inquiètent de sa capacité à nager sans combinaison ne savent sans doute pas que les poignées d’amour favorisent la flottabilité. La Torpille, aujourd’hui, ce n’est pas qu’un obus rouillé abandonné dans un champ de la Somme. C’est aussi un champion d’exception qui aime son sport et les voyages en avion.

Pendant ce temps-là, Thorpe a encore fait son retour.