De Lance à Armstrong : les années EPO, monstres et compagnie

A l’occasion de la nouvelle version des aveux de Lance Armstrong, le Vestiaire se souvient qu’il était déjà là au tout début de la grande décennie EPO qu’on a eu plaisir à redécouvrir durant le confinement. Merci Patrick.

Si le dopage a toujours existé dans le cyclisme, l’EPO est parvenu à faire dans les années 90, ce que seul le docteur Frankenstein  avait réalisé jusqu’ici. Transformer Jean-Marie Leblanc le patron du Tour en hypocrite. Et un vieux Danois chauve de 26 ans, non partant lors de la 17ème étape puis 107ème l’année d’après en vieux Danois chauve de 28 ans, 5ème, 3ème puis 1er.  Le Docteur Raoult ne participait pas encore à la fête.

1. Indurain 2. Ugrumov 3. Pantani. C’est ce qu’on appelle l’E.P.Odium de rêve. Le Tour 94 fut un sommet pour toute une génération de coureurs, et la consécration de l’homme d’une époque : Michele Ferrari.  Jusque là, pour briller, les coureurs de l’Est devaient se contenter des vieilles méthodes soviétiques qui faisaient pousser des testicules aux dames. Le recours à l’érythropoïétine, qui se généralisa entre 1990 et 1991, nous offrit Piotr Ugrumov. Lorsqu’il explose cette année là au plus haut niveau, il n’a que 33 ans autant dire qu’il lui reste encore quatre bonnes années de carrière et au moins autant à vivre. Miracle, il serait toujours vivant et son taux d’hématocrite passait de 32% en hiver à 60% en été, déjà une performance en soi.

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Dopage : La fédération internationale de cynisme

Il se dopait déjà au début des années 90. La belle surprise. 


C’était en 1997. Lance Armstrong s’apprêtait à signer chez Cofidis, il était juste un simple mortel, il allait attendre encore un an pour virer son premier directeur sportif, deux pour être sportif américain de l’année et trois pour pousser Pantani au suicide. Son armoire à trophées n’accueillait guère qu’un titre de champion du monde sur route et un testicule dans un bocal. C’était l’exploit de sa vie, il venait de le réaliser. Dans ces cas-là, soit on prend du recul, soit on prend du pognon. Et pourquoi pas les deux ? C’est cette année-là que quelqu’un de mal intentionné, peut-être lui, émettra l’idée de créer une fondation pour que son cancer ne reste pas impayé. Le bouquin confessions ne viendra qu’en 2004, pour ne pas alerter les autorités. 2004, c’est aussi l’année de son 6e Tour de France avec les copains Landis, Beltran, Ekimov, Hincapie, Padrnos. 2004, ou l’année où Nike et Livestrong se sont associés pour 7,5 millions d’euros par an pour la bonne cause. Une association de bienfaiteurs : ils ont vendu comme des petits pains les petits bracelets jaunes à l’effigie de la fondation, fabriqués avec le même silicone que celui qui sert en laboratoire pour isoler les veines avant les prises de sang. Le marketing de demain.

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Hand, 1995-2020 : Frigides barjots

Le Vestiaire revisite la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. 

Ils sont tous riches même s’ils ne seront jamais des stars à part Kara bien sûr, le roi des paris. Et pourtant tout est de la faute de Costantini . Voici la première partie de l’histoire : le jour où les plombs ont sauté.

C’est une banale histoire belge qui va faire basculer à jamais le destin d’une génération hors du commun. Aurait-on préféré entendre une énième fois les raisons qui font qu’un Belge nage toujours au fond de la piscine ? Parce qu’au fond, ils sont pas si cons. Celle-là est peut-être moins drôle. Quoique. Nous sommes en novembre 1995 à la mi-temps d’un anecdotique match de qualification France-Belgique. La dernière fois qu’une telle opposition avait fait parler d’elle, tout était de la faute à Papin. Après une chevauchée de Boli sur le côté droit, des cris de Larqué  et aucun commentaire raciste de Thierry Roland,   l’autre  Marseillais frisé  avait, comme d’habitude, rappelé pourquoi il est le meilleur avant-centre de l’histoire du foot  avant d’aller entraîner le Bassin d’Arcachon. Sans même connaître une seule chanson d‘Obispo.

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Liverpool, Houiller, Crevoisier : Owen will soon

Le titre aurait pu être Owen Rooney. Mais on ne saura jamais vraiment lequel des deux a été le plus surcoté ou le plus gros gâchis. Ce qu’on sait en revanche c’est qu’il y en a un qui a eu le ballon d’or.  Et que c’est celui qui a un jour été entraîné par Houiller et Crevoisier.

La légende le fait passer pour l’un des dix meilleurs buteurs de ces vingt dernières années et pourtant, les mauvaises langues racontent que c’est le plus gros vol de ballon d’or de l’histoire et qu’il n’a finalement gagné qu’une Coupe de l’UEFA avec un doublé en finale.

C’est un peu comme si MBappé était resté à Monaco jusqu’en 2022 voire 2023. Owen aura attendu 24 ans bien tapés pour s’essayer à un autre club que Liverpool. La progression n’attend pas. Durant sept saisons chez les Reds, il réalise le même championnat, le même nombre de buts et le jury France Football trouva même le moyen de lui filer le Ballon d’Or. Une récompense méritée : contrairement au meilleur gardien du monde de l’époque Oliver Kahn, son principal concurrent, il n’est pas champion dans son pays, ni vainqueur de la Ligue des Champions et évidemment pas meilleur buteur de Premier League. Ce coup de génie le propulse dans la légende. Donetsk, Saint-Pétersbourg, Séville, Valence, Porto ou Rotterdam connaissent la valeur d’une Coupe UEFA, moins celle d’une Cup.

Owen’s world

Mais pour lui, tout a donc commencé un peu plus tôt, à 18 buts. Le nombre de réalisations record qui lui permettra par deux fois d’être sacré meilleur buteur et n’allez pas dire que c’est la faute aux blessures de Shearer, triple tenant du titre, il jouait en 1998. La faiblesse du total n’est d’ailleurs qu’anecdotique et ne dit rien du niveau global des canonniers de l’Albion puisque les légendaire Chris Sutton et Dion Dublin faisaient jeu égal. Il ne fallait remonter qu’à 1902 pour retrouver un équivalent, il s’appelait Jimmy Settle. Par la suite, seul un autre Jimmy, le redoutable Hasselbaink, remplaçant du remplaçant chez les Oranje, fera aussi mal aux défenses anglaises. Anelka fera même mieux.

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Michael Jordan : Kobe or not Kobe ?

Le débat n’est toujours pas tranché, au contraire de la vie de Bryant. Michael Jordan, avait-il un LeBron James dans chaque orteil ? A l’occasion de la dernière danse de MJ revoici notre réponse. 

Ils ne sont pas nombreux, mais ils existent quand même. Le Vestiaire en personne ne parvient pas à les atteindre : ce sont les intouchables. Plus fort que Magic Johnson, Theo Maledon, Jim Bilba ou Louis Cassier, voici le plus célèbre homonyme de Francis Jordane.  

« Jordan ? Il n’était pas là aujourd’hui, c’était Dieu déguisé en Michael Jordan ! » Larry Bird n’a que 14 mots de vocabulaire mais pour une fois il a réussi à se faire comprendre sans son ballon. Il lit même dans l’avenir mieux que Madame Irma rendue célèbre par le si peu talentueux Didier Bourdon. Car on est en 1986 après un match de play-offs, et le numéro 23 des Chicago Bulls n’entrera au NBA Hall of fame que 23 ans plus tard, le 6 avril 2009… Neuf ans après Bird. Mais c’est qui ce Bird ?

Rien de plus facile que de passer pour un Dieu vivant quand on est confronté durant toute sa carrière à la pire collection de losers de toute l’histoire de la NBA : Charles Barkley, Shawn Kemp, Karl Malone, John Stockton ou encore David Robinson, qui aura seulement le mérite de gagner le titre en l’absence de MJ, en 1999 et en 2003. Merci Tim Duncan.

Les Bulls de la grande époque, celle d’avant Rodman aussi, c’était une organisation bien rodée, où chacun avait un rôle bien déterminé. Si bien rodée que le seul concurrent européen de MJ s’est tué en bagnole. Sur une autoroute allemande en plus. Alors quand bien même un Toni Kukoc ou un Scottie Pippen des grands soirs pointaient leurs nez, inexorablement toute la lumière restait Jordan à qui la dernière action de gloire revenait, adultère et divorce compris. Un peu comme quand un basketteur français part en NBA sans remercier Hervé Dubuisson.

Un mystérieux Michael Jordan se fera passer pour lui en ligue mineure de base-ball et plus tard du côté de Washington. Mais personne n’y croira vraiment.

Lance Armstrong : Le fantôme de l’Oprah

Sept après ses premiers aveux, Lance Armstrong se propose de livrer une nouvelle vérité. Voici la notre.


Michel Drucker et Eddy Merckx en sont encore tout retournés. On peut gagner et durer en pratiquant plus d’injections que Delarue, Carla Bruni et Evelyne Thomas réunis. Souvenirs.

Il faudra attendre sans doute longtemps pour retrouver un aussi grand champion que Lance Armstrong. Le Vestiaire a longtemps hésité avant de le classer parmi ses intouchables aux côtés de Jordan, Federer et Christian Bîmes. Mais si le basket, le tennis et la corruption ont trouvé leurs maîtres, pourquoi le dopage n’aurait pas droit au sien. Plus qu’un maître, Lance Armstrong est un Dieu. Professionnel jusqu’au bout des métastases, il n’aura jamais rien laissé au hasard, ce serait trop imprudent. En 1993, il a la bonne idée de devenir champion du monde. L’EPO vit ses premières heures de gloire en même temps que Lance qui pèse une tonne, fallait pas rater l’occasion. Deux ans plus tard, alors qu’il traîne son gras sur les pentes du Portet-d’Aspet, son copain Casartelli lit mal les panneaux et choisit le mauvais chemin, celui du cimetière.

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La Légende Eastwood : Fidèle gastro

Si Clint Eastwood n’avait jamais existé, saurait-on vraiment qui était Mandela ? En tout cas il est bien bon ton Pienaar autant que ton Invictus est mauvais. Et le cas Richard Jewell ?

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Nelson Mandela restera-t-il dans l’Histoire comme le simple sujet d’un film baclé de Clint Eastwood ou tout au moins pas très réussi ? L’avenir nous le dira Clint s’en fout, ça lui a rapporté. Peut-être moins que quand il nous fait croire que Bobo Lorcy a une soeur, mais on peut pas à chaque fois trouver un moyen de recycler Morgan Freeman en vieux sage.

Cette fois tout est différent, Morgan Freeman joue un vieux sage, et le reste est une histoire vraie. Aurait pu en être une en tout cas. Car François Pienaar n’interprétera jamais Will Hunting ou Jason Bourne, mais Matt Damon deviendra bien troisième ligne du haut de ses 1m80, presque aussi grand qu’Olivier Merle après un ascenseur. Pour un peu François Berléand aurait échoué à 2 cm de la ligne d’essai en demi-finale. A quand les larmes de Dussollier en 1991 à Bari face à l’Etoile Rouge ? Au moins, Pienaar est devenu beau gosse, espérons que sa vraie femme ait pu en profiter.

Clint aurait pu s’arrêter là et se contenter de la version officielle, celle du conte de fée qui refuse trois essais à Durban. Mais il va plus loin en épousant aussi la thèse du piège Lomu. Celui sur le terrain, pas celui dans les chiottes de l’hôtel. Faute de Smecta, les Blacks aïe pissent. La meilleure équipe de toute l’histoire perdra donc la Coupe du Monde et Lomu n’est plus là pour répondre.

Si Morgan Freeman s’ennuie, un biopic de Don King serait en projet. Quel beau blond aux yeux bleus pourrait interpréter Tiozzo ?

La légende rugby : 9 et d’occasion

Après avoir presque tout essayé, on a peut-être fini par trouver : après Parra, Machenaud, Serin, Dupont et donc Machenaud et pourquoi pas Iribaren ou Lesgourgues, puis Serin, revoici Dupont. 

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Quand ça veut pas, ça veut pas. On se retrouve même avec Carbo dans le classement. Voici les 5 plus grands demi-de-mêlée français de ces 25 dernières années. Et contrairement aux 10, ça fait pas rêver.  A part peut-être le numéro 1 devenu depuis le colonel.

5. Carbonneau

Il n’a pas marqué l’histoire et c’est plus que mérité. Quelques bonnes passes mais seulement dans les chambres d’hôtel. Sinon c’était le préféré de Skrela qui a fini par préférer Galthié. C’est vraiment parce que Galthié apprenait encore son métier. Ça en dit long sur le réservoir qui était déjà bien sec. Une cinquième place quand même pour se souvenir de la dream team briviste.

4. Mignoni

Le Carbonneau du riche n’a pas laissé une trace beaucoup plus indélébile que son prédécesseur. Le riche c’était Laporte, ça veut pas dire qu’il est meilleur que Carbonneau. Mais Carbo n’a pas été humilié par des Gauchos à qui Florent Pagny avait filé leur semaine de congé annuel en 2007. Pourtant Clermont triple finaliste ça n’était que lui. Sacré Rougerie, merci Brock James.

 

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Judo, Teddy battu : La fuite du Riner

Même les monuments les plus solides finissent un jour par se fissurer. Pourra-t-on reconstruire celui-là ?

Quand un bâtiment de près de 200kg s’effondre, même sur un tatami, cela s’entend à des milliers de kilomètres à la ronde. Voire des millions. Ce bruit fut surtout celui de l’humiliation. Et de la honte ressentie par Franck Chambily et Laurent Calleja quand ils ont vu leur si lourd protégé se faire ridiculiser par un Japonais bien moyen. L’honneur est sauf, ça aurait aussi pu être l’Autrichien du tour précédent. Voire le Hongrois du premier tour qui a miraculeusement reçu l’extrême onction, de la part de l’arbitre, toujours aussi prompt à sauver la mise de la légende du judo pendant le Golden Score.

Teddy pire

Pour devenir une légende il faut avoir un certain âge. Teddy l’a atteint. Et après avoir passé autant de temps en pyjama à distribuer des baffes, on peut comprendre qu’il soit un peu lassé. D’autant que son statut est assuré pour longtemps comme son compte en banque. Il faudra quelques années avant que les médias refusent de payer les 20 000 euros que le Géant réclame pour 20 minutes d’interview. Il faudra en revanche, à ce rythme, sans doute moins de temps pour qu’Under Armour ou Ford retranchent quelques millions aux contrats du plus grand judoka de tous les temps. Mais ça le gentil Teddy s’en fout un peu du moment que la boutique tourne et que tout le monde croit qu’il sera encore champion olympique cet été. Jusqu’à ce sinistre dimanche parisien, l’histoire était belle. Riner était un super champion, humble et ambitieux, avec plein de jolies marques sur son kimono. Il semblait invincible, même dans un état de forme précaire. Calleja, débauché de son pôle calédonien pour rassurer son ancien élève, et Chambily, le gars qui doit supporter le colosse au quotidien, priaient régulièrement pour que la providence et les arbitres continuent de l’accompagner.

Le son du Riner

Tout le monde sait que la série de Teddy Riner aurait dû s’arrêter dès 2017 en demi-finale des Mondiaux de Budapest quand Tushishvili l’a balayé durant le Golden Score. Cela fait donc déjà plusieurs années que Riner n’est plus vraiment Riner et qu’il a laissé sa place à un placard publicitaire qui met des posts instagram pour rappeler qu’il s’entraîne de temps en temps et qu’il est gentil. Ça c’est pour le grand public et ceux qui veulent bien y croire. Pour les autres, il est surtout le patron autoritaire du judo français, au caractère difficile, qui n’aime que l’argent et un peu la gloire. Une star à qui tout le monde doit obéissance, surtout ses coachs, qui ne s’entraîne pas assez, trop occupé à prendre l’avion pour Baltimore. Mais on continuera à raconter qu’il voyage pour mieux prendre la température de ses adversaires les plus redoutables . Le brave Nico Kanning, grassement payé, est ravi d’être considéré en si haute estime.

Au final, le cocktail est explosif : l’âge, la méforme physique, la motivation en berne et la Course des champions qui n’interesse personne sur France 2. Le talent, l’aura et les prédispositions naturelles ne suffisent plus. Kageura a su en profiter. A qui le tour ? Riner ne sera de nouveau champion olympique que s’il se prépare enfin comme le sportif de haut niveau qu’il a cessé d’être. Sinon il peut bien prêter sa ceinture noire à Jeff Bezos.

Pendant ce temps-là la Fédération compte toujours emmener une sélection messieurs complète à Tokyo. Drôle d’idée.

Le Colonel Fabien, acte 2, France-Angleterre: Dupont, la joie

Un seul être vous manque et tout est repeuplé. S’agit-il de Guirado, Vahaamahina, Medard, Huget ou Picamoles ?

Le XV de France n’est pas encore champion du monde, mais il n’en est plus très loin.

Le Colonel Fabien aurait pu choisir de calmer le jeu. Après un nettoyage aussi violent qu’humiliant de l’ancienne génération, rien ne l’obligeait à continuer les basses oeuvres avec le même cynisme, la même arrogance. Il faut croire que déposer les armes n’est pas son crédo et que seul l’orgueil le guide. Quand Eddie Jones s’est gentiment moqué des gosses sélectionnés par Galthié, le patron du rugby français aurait pu faire profil bas et dissimuler les ceintures de munitions qu’il venait de se procurer. Mais non. D’une part il a répondu avec son vocabulaire, certes limité, piochant parmi les 33 mots que son instituteur lui avait tant bien que mal inculqué durant ces longues matinées de dictées à Montgesty. D’autre part , il a demandé à Bernard Le Roux de répondre sur le terrain. Choisir Le Roux n’avait rien d’anodin.

Le Roux tourne
C’était le seul rescapé de l’ancienne époque et donc, de loin, le joueur le plus faible de cette équipe avec Willemse. Le Colonel n’a aucune confiance en Willemse, mais il sait qu’au moins lui ne dégommera pas un Anglais ou un Gallois à coup de coude, juste parce qu’il en a envie, en direct à la télé. A voir les tronches démolies des rosbifs à  la fin du match, il faut bien se rendre à l’évidence, les Bleus ont beaucoup progressé dans ce domaine là aussi.  C’est ainsi que le XV de la Rose est redevenu une sélection normale, voire moyenne, et à certains moments médiocre. Sans même avoir besoin d’utiliser Fickou ou Vakatawa en lance-roquettes. En trois réceptions, Bouthier a rappelé que s’il n’a pas la classe de Sadourny, il mesure trois fois Brice Dulin. Et bien-sûr, ultime outrage, c’est un talonneur de l’URC Dumbéa qui a terminé le match. Cela s’est un peu vu quand il a expédié une passe de maçon sur sa première touche.

Pendant ce-temps là, Jacques Brunel semble avoir 115 ans.

Retrouvez ici tous les épisodes du Colonel Fabien.

Euro hand : Bravo Daniel

Le Vestiaire continue de revisiter la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. Et un peu la Française des jeux aussi.

Nous avions laissé les Barjots à leur place : dans un hôpital.  Aucun psychiatre à l’horizon, c’était juste pour soigner le nez de l’un des siens. Après être parvenu à expliquer à Quintin qu’il faut parfois utiliser sa tête pour rêgler les problèmes mais pas toujours au sens propre, Costantini s’était laissé tenter par une nouvelle expérience internationale en 2001. Il avait tout de même pris soin de vérifier que Richardson pouvait encore se déplacer sans déambulateur. Sage précaution sinon le Mondial à domicile se serait arrêté en quart de finale face aux Allemands. Ce fameux pays du hand qui n’a jamais rien gagné.

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Six Nations, Galthié : Le colonel Fabien, acte 1

Il fut un temps où Colomiers était un vrai club de rugby. A cette époque, où le Groupe A ne s’appelait pas encore Top 14 puisque le Dacquois Olivier Roumat se présentait encore comme géomètre expert, il était difficile d’être certain que ce village n’avait rien à voir avec Coulommiers et que ce dernier n’avait qu’un lointain rapport avec le camembert. Le camembert n’étant pas originaire de la région toulousaine c’est bien de la patrie de Jean-Luc Sadourny et Fabien Galthié dont nous parlons aujourd’hui. Sur la photo, ci dessous, c’est le meilleur arrière français. Pas Sadourny mais Kylan Hamdaoui .

Capitaine, cela ne lui suffisait pas. Il voulait être Colonel, avoir le port d’armes et le permis de tuer.  Fabien avait signé pour ça, quand il a accepté d’organiser l’euthanasie de son prédécesseur.  Six mois qu’il attendait ce 8 janvier 2020. Peut-être beaucoup plus. La première cartouche a été la bonne. Vahaamahina et Guirado l’avaient senti venir. Guirado, Lauret, Medard ou Guitoune sans doute moins. Galthié les a éxecutés froidement d’une seule décharge. Et cette fois sans utiliser le micro de France TV.  Dégommer les médiocres : ce que personne n’avait osé faire depuis dix ans. Quoiqu’il arrive désormais, le Colonel Fabien a déjà réussi sa mission. Trente ans qu’il s’y prépare.

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Retour au Milan AC : Ibra raccourci

La faible actualité sportive hivernale a permis de se rendre compte que Milan était aux abois, qu’Ibrahimovic ne manifestait pas contre la réforme des retraites et qu’il n’avait pas encore pris la sienne. Comme toujours sa médiatisation est à la hauteur du médiocre joueur qu’il a été. Ça on vous l’a déjà raconté.  Retrouvez l’intégralité du feuilleton ici, et le souvenir de son précédent passage en Lombardie là, juste après la photo de sa tronche.


Pour comprendre comment Zlatan a pu se retrouver un jour à jouer en rouge et noir, devenu le plus mauvais club du monde, il faut se souvenir qu’il évoluait alors avec les Blaugrana, meilleur club du monde, qui venait subtilement d’échanger Eto’o contre ce Suédois de seconde zone. L’un des deux remportera la Ligue des champions. L’autre aura au moins joué sa  première demi-finale. Voici son histoire.

Au match aller, Zlatan retrouve donc Giuseppe Meazza, l’un des nombreux stades où il n’a jamais rien foutu en Ligue des Champions. L’Inter n’est donc pas surpris par la nullité du géant suédois, le Barça un peu plus. Pedro s’en rend compte assez tôt et décide de faire le job d’Ibra : 0-1. Zlatan est en verve, à la 62ème minute, l’Inter mène 3-1 et c’est le défenseur Abidal convalescent qui rentre faire le job d’Ibra à la place d’Ibra. Presque du poste pour poste mais au moins si Barcelone ne marque plus, l’Inter non plus. Au retour, Ibrahimovic se doit de justifier son scandaleux transfert, il ne faut pas lui dire deux fois  : Piqué ouvre le score à la 84ème minute. Et ce n’est plus à la 62ème mais la 63ème que Guardiola a remplacé Ibra par Bojan. Abidal était déjà sur le terrain.  Il s’en débarrasse ensuite et le refourgue à Berlusconi. 4 buts en 761 minutes de Ligue des Champions 2010, le Milan AC en a rêvé, Ibra l’a fait.

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Natation, Grousset : Max les menace

Finalement la suite de notre question interdite sur Manaudou arrive encore plus tôt que prévu après la démonstration de force du nouveau cinquième performeur mondial de la saison sur 100m petit bain. Rassurez-vous sur 50m il est toujours cinq bons dixièmes derrière son ancêtre. Mais sur la distance du dessus, il n’est plus qu’à cinq dixièmes aussi de Dressel. 

Maxime Grousset sera-t-il sacré double champion olympique à Tokyo ?

La question est simple et beaucoup moins saugrenue qu’elle n’y parait. Et pas seulement parce que Popov n’avait pas encore fêté ses 21 ans à Barcelone quand, debout sur une boite biscornue, on lui a livré deux grosses pièces en or.  Le Français, ou le Calédonien selon la latitude d’où l’on parle, aura déjà bien entamé les siens (ses 21 ans), lorsqu’il plongera dans le bassin nippon. Un âge qui cependant ne garantit pas d’aller plus vite que Dressel et Manaudou comme le remarqueront les plus perspicaces. Ils n’auront pas tort car même le devin collapsologue Yves Cochet qui avait prévu la fin du pétrole pour 2006, ne se lancerait pas dans un tel pronostic. Il reste que, sur ce qu’il vient de montrer en dix jours, Maxime n’a plus qu’à se préparer pour les Jeux, et les France qui précèdent, avec la même rigueur. Pour devenir le meilleur nageur du monde. Son parcours ne raconte pas autre chose.

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Falcao, l’épisode bonus : Radamel, le Schtroumpf vraiment surcoté

Ce n’est pas la première fois que Mbappé humilie notre Radamel. Même en Turquie, il ne le laissera donc jamais tranquille.

Nous l’avions laissé en 2013, avec un bilan dans les grands matchs équivalent à celui d’Ibra, Cavani, ou Van Persie. Et puis après avoir presque brillé en championnat, en Ligue des champions et en Copa America, il était en passe de devenir un joueur efficace quand ça compte, mais il a rencontré le petit Kylian.

Après plusieurs années d’errances, Radamel retrouve un semblant de dignité à Monaco lors de la saison 2016-2017. Pour son premier huitième de finale de Ligue des champions depuis le 0-5 d’Arsenal en 2010, où il était le 0, Falcao a décidé de frapper fort. Et devinez quoi ? Il ne rate pas le match aller comme à chaque fois. Wikipédia rappelle d’ailleurs qu’il est l’auteur d’un doublé, se montrant « à la hauteur de l’événement« . Effectivement, il marque aux 32e et 71e minutes, de quoi assurer un résultat certain à Monaco, renforcé par la réalisation du jeune Mbappé à la 40e. Le match est presque plié puisque Manchester City ne marquera que cinq fois. Au retour, Falcao et Mbappé font à nouveau parler la poudre. Enfin surtout Mbappé, Bakayoko et Fabinho auteurs des trois buts qui qualifient Monaco.

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PSG-Galatasaray, Falcao : Radamel, le Schtroumpf surcoté

Falcao a-t-il déjà été un grand joueur ? A-t-il vraiment disparu de la circulation ou a-t-il juste eu la carrière qu’il méritait ?  Le Vestiaire avait déjà répondu il y a six ans déjà et n’avait cessé de se répéter. C’est qu’il est plus tout jeune. Le Vestiaire ou Falcao ?

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D’après lequipe.fr, Cavani et Falcao n’étaient pas très loin l’un de l’autre car ils marquaient beaucoup. Et finalement, la seule différence apparente c’est que Falcao avait gagné la Ligue Europa, deux fois même. La fameuse Ligue Europa que Porto et l’Atletico se sont partagés sous le règne de Radamel. Pour un peu, ça ressemblerait presque à du journalisme. Presque.

Le beau travail de journaliste effectué par lequipe.fr aurait donc presque mérité la carte de presse si la vraie valeur de ces deux joueurs avait été évaluée par le vrai critère du très haut niveau : ces fameux matchs décisifs en grande compétition. C’est avec cette méthode que le Vestiaire avait révélé il y a bien des années que nombre de buteurs prolifiques n’étaient pas vraiment ce qu’on disait d’eux : aligner Higuain en Ligue des Champions n’a jamais servi à rien, Ibrahimovic n’avait pas les moyens d’en faire gagner une, Van Persie ne valait pas beaucoup mieux.  Puis ce fut Cavani qui eut droit à l’analyse de son statut et de ses capacités qui lui ont permis de s’effondrer en demi-finale de Coupe du monde, d’être absent contre la France en 2018 et de s’effondrer de nouveau en huitième de finale retour de Ligue des Champions. On en reparlera, puisqu’il joue encore apparemment. Falcao aussi a joué un huitième de finale retour de Ligue des Champions. Et devinez-quoi ? Revoici l’enquête qui n’a jamais été réalisée qu’une seule fois sur Falcao.

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Questions interdites : Manaudou est-il fini ?

On aurait aussi titrer l’article « Grousset a-t-il un Manaudou dans chaque jambe ? » Ou bien « Grousset va-t-il bouffer Manaudou avant les Jeux ? » On le fera peut-être quand même la prochaine fois.

Crédit : Deepbluemedia /LEN

Tout le monde voulait voir ce que le grassouillet petit frère de Laure avait encore dans le bide, en dehors de compléments alimentaires variés. On a vu.

On a vu que sur une course, il était toujours capable d’atteindre un niveau exceptionnel, comme à l’époque où sa balance affichait 10kg de moins. Ce qu’on a vu aussi c’est que, quel que soit son régime pour faire grossir son cou et ses joues, il n’a pas été aussi performant qu’avant dans l’enchaînement des courses. Manque de compétition après deux ou trois ans d’arrêt ? Non, vieillesse.  Il ne faut pas se mentir comme adorent le faire les commentateurs : quand un gars vient chercher un titre ou un record du monde et qu’il fait deuxième ce n’est pas une réussite exemplaire. Lui même ne s’en ait pas caché, loin d’être étouffé par la modestie et l’humilité. Champion olympique il ne sera plus sauf à ce que Morozov, Proud et Dressel montent dans une voiture conduite par Romain Grosjean sur une charmante départementale du Lot-et-Garonne peuplée de platanes.  La Russie a trouvé une autre solution.

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Messi ballon d’or : A Xavi à l’amor

Quel joueur n’a jamais rien gagné d’important sans Xavi et Iniesta ? Quels joueurs ont déjà gagné la Coupe du monde sans Messi ?  Difficile d’exister médiatiquement quand on ne marque pas 60 buts par saison, qu’on ne porte pas le numéro 10 et que Vincent Duluc ne vous consacre pas un édito tout médiocre. 


Voici l’une des raisons qui expliquent pourquoi l’Argentine n’est pas le Barça.  Pourquoi il n’y pas qu’un seul meilleur joueur de notre époque.  L’autre s’appelle Iniesta.

Il est petit, pas très rapide, pas charismatique et quand il a commencé à jouer au foot c’était avec des Hollandais et en plus pas les meilleurs. Pourtant il est vite devenu plus doué que Van Persie ne l’a jamais été. Continuer la lecture de « Messi ballon d’or : A Xavi à l’amor »

Top 14, UBB, Urios : Bordeaux beugle

Le Top 14 n’avait pas attiré notre attention depuis quelques mois. 28 ans exactement. Le temps qu’il a fallu pour que Bègles trouve un successeur à Sébastien Conchy qui fut joueur avant d’être cité dans les articles relatant la compétence de Bernard Laporte.

Par Peyo Greenslip Jr

Consultant vainqueur du Brennus auprès d’Isabelle Ithurburu quand elle ne promène l’un des gosses de Maxime Nucci dans les squares du 18ème, manager de clubs issus de la France périphérique, et type qui n’articule pas vraiment, pouvait-on faire confiance à Christophe Urios ? Apparemment oui.

Si nous avions écrit cet article il y a quinze jours, il n’y aurait pas eu une ligne sur le robuste coach girondin. Teddy Thomas, Finn Russell, Virimi Vakatawa, Cedate Gomes Ca et Wenceslas « Grout » Lauret avaient alors, croyait-on, appris à jouer au rugby ensemble. Samedi, c’est ensemble qu’ils ont été humiliés, bien aidés par le pied tordu d’Iribaren mais surtout par le talent de Cameron Woki qui a, semble-t-il, un Lauret dans chaque mollet. Une bonne nouvelle pour Galthié qui ne pouvait pas décemment se contenter de Gregory Aldritt pour former une troisième ligne complète. Inutile de continuer d’énumérer les joueurs uns par uns, on finirait par se rendre compte qu’un fils  Roumat était sur le terrain et qu’un fils NTamack ne rivalise pas avec un Jalibert. Après tout c’est presque Jalabert.

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Doucouré danse avec les stars : La lésion d’honneur

Croyez le ou non, Ladji Doucouré n’a pas toujours été un has been, que plus personne ne connaît, vétu d’un collant rouge et d’un slip noir,  qualifié pour la finale d’un divertissement que plus personne ne regarde. Les gens préfèrent voir Kev Adams essayer d’identifier Marie-Josée Pérec déguisée en on ne sait trop quoi.


C’est l’histoire de l’un des plus grand champions propres de tous les temps dont le temps et les blessures ont fini par effacer la trace, telle une vedette du cinema muet. 

Ladji est né médiatiquement en 2005. A cette époque Patrick Montel avait encore le droit d’étaler son inculture sportive publiquement.  La France découvrait qu’on pouvait être Français, courir chez les garçons et champion du monde d’athlétisme en même temps. Le tout dans sa première compétition du genre à 22 ans. On se mettait même à rêver que Diagana n’ait été qu’une exception et qu’en vrai un champion qui ne se dope pas ne passe pas toute sa vie strappé et sa retraite, défiguré.

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