L’édito : Teddy rumeur

Les légendes ne meurent jamais. Teddy Tamgho finira-t-il par marquer l’histoire de la violence comme celle du triple saut, de la bêtise, et de l’arrogance ?

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Pour ceux qui en doutaient, un sportif peut donc changer. Mais pas tous. Jusqu’ici Teddy Tamgho avait quasiment réalisé un sans faute. Fermer sa gueule au lieu de casser celles d’une athlète qui passe par là, ou la fermer parce que ça vaut mieux que de l’ouvrir. A force, les téléspectateurs et ses patrons, pas toujours les plus prompts à intervenir, ont quand même fini par en vouloir à Patrick Montel, entre autres choses, d’avoir tant soutenu Teddy, un mec en or.

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De Lance à Armstrong : les années EPO, monstres et compagnie

A l’occasion de la nouvelle version des aveux de Lance Armstrong, le Vestiaire se souvient qu’il était déjà là au tout début de la grande décennie EPO qu’on a eu plaisir à redécouvrir durant le confinement. Merci Patrick.

Si le dopage a toujours existé dans le cyclisme, l’EPO est parvenu à faire dans les années 90, ce que seul le docteur Frankenstein  avait réalisé jusqu’ici. Transformer Jean-Marie Leblanc le patron du Tour en hypocrite. Et un vieux Danois chauve de 26 ans, non partant lors de la 17ème étape puis 107ème l’année d’après en vieux Danois chauve de 28 ans, 5ème, 3ème puis 1er.  Le Docteur Raoult ne participait pas encore à la fête.

1. Indurain 2. Ugrumov 3. Pantani. C’est ce qu’on appelle l’E.P.Odium de rêve. Le Tour 94 fut un sommet pour toute une génération de coureurs, et la consécration de l’homme d’une époque : Michele Ferrari.  Jusque là, pour briller, les coureurs de l’Est devaient se contenter des vieilles méthodes soviétiques qui faisaient pousser des testicules aux dames. Le recours à l’érythropoïétine, qui se généralisa entre 1990 et 1991, nous offrit Piotr Ugrumov. Lorsqu’il explose cette année là au plus haut niveau, il n’a que 33 ans autant dire qu’il lui reste encore quatre bonnes années de carrière et au moins autant à vivre. Miracle, il serait toujours vivant et son taux d’hématocrite passait de 32% en hiver à 60% en été, déjà une performance en soi.

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Dopage : La fédération internationale de cynisme

Il se dopait déjà au début des années 90. La belle surprise. 


C’était en 1997. Lance Armstrong s’apprêtait à signer chez Cofidis, il était juste un simple mortel, il allait attendre encore un an pour virer son premier directeur sportif, deux pour être sportif américain de l’année et trois pour pousser Pantani au suicide. Son armoire à trophées n’accueillait guère qu’un titre de champion du monde sur route et un testicule dans un bocal. C’était l’exploit de sa vie, il venait de le réaliser. Dans ces cas-là, soit on prend du recul, soit on prend du pognon. Et pourquoi pas les deux ? C’est cette année-là que quelqu’un de mal intentionné, peut-être lui, émettra l’idée de créer une fondation pour que son cancer ne reste pas impayé. Le bouquin confessions ne viendra qu’en 2004, pour ne pas alerter les autorités. 2004, c’est aussi l’année de son 6e Tour de France avec les copains Landis, Beltran, Ekimov, Hincapie, Padrnos. 2004, ou l’année où Nike et Livestrong se sont associés pour 7,5 millions d’euros par an pour la bonne cause. Une association de bienfaiteurs : ils ont vendu comme des petits pains les petits bracelets jaunes à l’effigie de la fondation, fabriqués avec le même silicone que celui qui sert en laboratoire pour isoler les veines avant les prises de sang. Le marketing de demain.

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Hand, 1995-2020 : Frigides barjots

Le Vestiaire revisite la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. 

Ils sont tous riches même s’ils ne seront jamais des stars à part Kara bien sûr, le roi des paris. Et pourtant tout est de la faute de Costantini . Voici la première partie de l’histoire : le jour où les plombs ont sauté.

C’est une banale histoire belge qui va faire basculer à jamais le destin d’une génération hors du commun. Aurait-on préféré entendre une énième fois les raisons qui font qu’un Belge nage toujours au fond de la piscine ? Parce qu’au fond, ils sont pas si cons. Celle-là est peut-être moins drôle. Quoique. Nous sommes en novembre 1995 à la mi-temps d’un anecdotique match de qualification France-Belgique. La dernière fois qu’une telle opposition avait fait parler d’elle, tout était de la faute à Papin. Après une chevauchée de Boli sur le côté droit, des cris de Larqué  et aucun commentaire raciste de Thierry Roland,   l’autre  Marseillais frisé  avait, comme d’habitude, rappelé pourquoi il est le meilleur avant-centre de l’histoire du foot  avant d’aller entraîner le Bassin d’Arcachon. Sans même connaître une seule chanson d‘Obispo.

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Michael Jordan : Kobe or not Kobe ?

Le débat n’est toujours pas tranché, au contraire de la vie de Bryant. Michael Jordan, avait-il un LeBron James dans chaque orteil ? A l’occasion de la dernière danse de MJ revoici notre réponse. 

Ils ne sont pas nombreux, mais ils existent quand même. Le Vestiaire en personne ne parvient pas à les atteindre : ce sont les intouchables. Plus fort que Magic Johnson, Theo Maledon, Jim Bilba ou Louis Cassier, voici le plus célèbre homonyme de Francis Jordane.  

« Jordan ? Il n’était pas là aujourd’hui, c’était Dieu déguisé en Michael Jordan ! » Larry Bird n’a que 14 mots de vocabulaire mais pour une fois il a réussi à se faire comprendre sans son ballon. Il lit même dans l’avenir mieux que Madame Irma rendue célèbre par le si peu talentueux Didier Bourdon. Car on est en 1986 après un match de play-offs, et le numéro 23 des Chicago Bulls n’entrera au NBA Hall of fame que 23 ans plus tard, le 6 avril 2009… Neuf ans après Bird. Mais c’est qui ce Bird ?

Rien de plus facile que de passer pour un Dieu vivant quand on est confronté durant toute sa carrière à la pire collection de losers de toute l’histoire de la NBA : Charles Barkley, Shawn Kemp, Karl Malone, John Stockton ou encore David Robinson, qui aura seulement le mérite de gagner le titre en l’absence de MJ, en 1999 et en 2003. Merci Tim Duncan.

Les Bulls de la grande époque, celle d’avant Rodman aussi, c’était une organisation bien rodée, où chacun avait un rôle bien déterminé. Si bien rodée que le seul concurrent européen de MJ s’est tué en bagnole. Sur une autoroute allemande en plus. Alors quand bien même un Toni Kukoc ou un Scottie Pippen des grands soirs pointaient leurs nez, inexorablement toute la lumière restait Jordan à qui la dernière action de gloire revenait, adultère et divorce compris. Un peu comme quand un basketteur français part en NBA sans remercier Hervé Dubuisson.

Un mystérieux Michael Jordan se fera passer pour lui en ligue mineure de base-ball et plus tard du côté de Washington. Mais personne n’y croira vraiment.

Lance Armstrong : Le fantôme de l’Oprah

Sept après ses premiers aveux, Lance Armstrong se propose de livrer une nouvelle vérité. Voici la notre.


Michel Drucker et Eddy Merckx en sont encore tout retournés. On peut gagner et durer en pratiquant plus d’injections que Delarue, Carla Bruni et Evelyne Thomas réunis. Souvenirs.

Il faudra attendre sans doute longtemps pour retrouver un aussi grand champion que Lance Armstrong. Le Vestiaire a longtemps hésité avant de le classer parmi ses intouchables aux côtés de Jordan, Federer et Christian Bîmes. Mais si le basket, le tennis et la corruption ont trouvé leurs maîtres, pourquoi le dopage n’aurait pas droit au sien. Plus qu’un maître, Lance Armstrong est un Dieu. Professionnel jusqu’au bout des métastases, il n’aura jamais rien laissé au hasard, ce serait trop imprudent. En 1993, il a la bonne idée de devenir champion du monde. L’EPO vit ses premières heures de gloire en même temps que Lance qui pèse une tonne, fallait pas rater l’occasion. Deux ans plus tard, alors qu’il traîne son gras sur les pentes du Portet-d’Aspet, son copain Casartelli lit mal les panneaux et choisit le mauvais chemin, celui du cimetière.

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Judo, Teddy battu : La fuite du Riner

Même les monuments les plus solides finissent un jour par se fissurer. Pourra-t-on reconstruire celui-là ?

Quand un bâtiment de près de 200kg s’effondre, même sur un tatami, cela s’entend à des milliers de kilomètres à la ronde. Voire des millions. Ce bruit fut surtout celui de l’humiliation. Et de la honte ressentie par Franck Chambily et Laurent Calleja quand ils ont vu leur si lourd protégé se faire ridiculiser par un Japonais bien moyen. L’honneur est sauf, ça aurait aussi pu être l’Autrichien du tour précédent. Voire le Hongrois du premier tour qui a miraculeusement reçu l’extrême onction, de la part de l’arbitre, toujours aussi prompt à sauver la mise de la légende du judo pendant le Golden Score.

Teddy pire

Pour devenir une légende il faut avoir un certain âge. Teddy l’a atteint. Et après avoir passé autant de temps en pyjama à distribuer des baffes, on peut comprendre qu’il soit un peu lassé. D’autant que son statut est assuré pour longtemps comme son compte en banque. Il faudra quelques années avant que les médias refusent de payer les 20 000 euros que le Géant réclame pour 20 minutes d’interview. Il faudra en revanche, à ce rythme, sans doute moins de temps pour qu’Under Armour ou Ford retranchent quelques millions aux contrats du plus grand judoka de tous les temps. Mais ça le gentil Teddy s’en fout un peu du moment que la boutique tourne et que tout le monde croit qu’il sera encore champion olympique cet été. Jusqu’à ce sinistre dimanche parisien, l’histoire était belle. Riner était un super champion, humble et ambitieux, avec plein de jolies marques sur son kimono. Il semblait invincible, même dans un état de forme précaire. Calleja, débauché de son pôle calédonien pour rassurer son ancien élève, et Chambily, le gars qui doit supporter le colosse au quotidien, priaient régulièrement pour que la providence et les arbitres continuent de l’accompagner.

Le son du Riner

Tout le monde sait que la série de Teddy Riner aurait dû s’arrêter dès 2017 en demi-finale des Mondiaux de Budapest quand Tushishvili l’a balayé durant le Golden Score. Cela fait donc déjà plusieurs années que Riner n’est plus vraiment Riner et qu’il a laissé sa place à un placard publicitaire qui met des posts instagram pour rappeler qu’il s’entraîne de temps en temps et qu’il est gentil. Ça c’est pour le grand public et ceux qui veulent bien y croire. Pour les autres, il est surtout le patron autoritaire du judo français, au caractère difficile, qui n’aime que l’argent et un peu la gloire. Une star à qui tout le monde doit obéissance, surtout ses coachs, qui ne s’entraîne pas assez, trop occupé à prendre l’avion pour Baltimore. Mais on continuera à raconter qu’il voyage pour mieux prendre la température de ses adversaires les plus redoutables . Le brave Nico Kanning, grassement payé, est ravi d’être considéré en si haute estime.

Au final, le cocktail est explosif : l’âge, la méforme physique, la motivation en berne et la Course des champions qui n’interesse personne sur France 2. Le talent, l’aura et les prédispositions naturelles ne suffisent plus. Kageura a su en profiter. A qui le tour ? Riner ne sera de nouveau champion olympique que s’il se prépare enfin comme le sportif de haut niveau qu’il a cessé d’être. Sinon il peut bien prêter sa ceinture noire à Jeff Bezos.

Pendant ce temps-là la Fédération compte toujours emmener une sélection messieurs complète à Tokyo. Drôle d’idée.

Euro hand : Bravo Daniel

Le Vestiaire continue de revisiter la fabuleuse histoire de la plus grande nation de handball de tous les temps. Ce n’est pas la Suède, ni la Russie, ni la Hongrie mais un peu la Yougoslavie quand même. Et un peu la Française des jeux aussi.

Nous avions laissé les Barjots à leur place : dans un hôpital.  Aucun psychiatre à l’horizon, c’était juste pour soigner le nez de l’un des siens. Après être parvenu à expliquer à Quintin qu’il faut parfois utiliser sa tête pour rêgler les problèmes mais pas toujours au sens propre, Costantini s’était laissé tenter par une nouvelle expérience internationale en 2001. Il avait tout de même pris soin de vérifier que Richardson pouvait encore se déplacer sans déambulateur. Sage précaution sinon le Mondial à domicile se serait arrêté en quart de finale face aux Allemands. Ce fameux pays du hand qui n’a jamais rien gagné.

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Doucouré danse avec les stars : La lésion d’honneur

Croyez le ou non, Ladji Doucouré n’a pas toujours été un has been, que plus personne ne connaît, vétu d’un collant rouge et d’un slip noir,  qualifié pour la finale d’un divertissement que plus personne ne regarde. Les gens préfèrent voir Kev Adams essayer d’identifier Marie-Josée Pérec déguisée en on ne sait trop quoi.


C’est l’histoire de l’un des plus grand champions propres de tous les temps dont le temps et les blessures ont fini par effacer la trace, telle une vedette du cinema muet. 

Ladji est né médiatiquement en 2005. A cette époque Patrick Montel avait encore le droit d’étaler son inculture sportive publiquement.  La France découvrait qu’on pouvait être Français, courir chez les garçons et champion du monde d’athlétisme en même temps. Le tout dans sa première compétition du genre à 22 ans. On se mettait même à rêver que Diagana n’ait été qu’une exception et qu’en vrai un champion qui ne se dope pas ne passe pas toute sa vie strappé et sa retraite, défiguré.

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Basket NBA, Spurs : Money Parker (3/3)

Puisque plus personne à part Axelle ne pourra  porter les maillots de Tony Parker, il est grand temps de se demander, une nouvelle fois, si être l’égal des Spurs de légende permet d’être l’égal des légendes tout court, ailleurs que dans les frontières de l’hexagone. Suffit-il porter quatre bagues et quelques dizaines de millions  ?  Doit-on lui pardonner son disque ?

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Parker est-il l’égal de Zidane ? Ca dépend de quoi on parle. Côté féminin, l’un ne serait capable de se contenter que de vedettes locales de RNB, si ce n’est sa femme, quand l’autre n’a pas hésité à serrer américain. Côté sport, évidemment non. Zidane était le meilleur joueur du monde et a tout gagné. Parker n’est que le meilleur européen et un bon Américain. Côté business et merchandising c’est une autre histoire. Zidane fait grassement payer ses interviews, sert d’affiche publicitaire à tout ce qu’il peut même au Qatar mais ne s’est jamais compromis musicalement. A l’arrivée c’est un peu plus que le smic quand même. Parker,lui, se débrouille comme il peut : Kinder, Nike puis Peak, Renault sans parler des skateboards et bien-sûr les assos comme Zizou.

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Tennis, Fed Cup : Super Marion rosse

Pas grand monde ne parlera de la Fed Cup et c’est bien normal, ce n’est pas très intéressant. Alors on va couper la poire en deux et c’est tombé sur l’autre meilleure joueuse française de tous les temps. Celle qui a aussi gagné Wimbledon avant de tout foutre en l’air.  Merci papa. 

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Faut-il vraiment être blonde, avoir un regard d’hotesse de bar, de longues jambes et un nom qui se termine en ova pour être considérée comme une grande championne ou même être respectée tout court. Personne n’a jamais été aussi dégueulasse avec Williams. Comme quoi quand on est une femme et qu’on ressemble à un homme, pour être considérée, il vaut mieux être issu d’une minorité visible. Sauf en athlétisme.

 

Marc-Olivier Fogiel avait beau la trouver grosse, personne ne contestera avoir été ému par son exploit de juillet 2013.  Personne n’aura été surpris non plus, à part peut-être tous les parieurs puisque Lisicki était à l’époque donnée favorite sur chaque site. En effet, après avoir battu péniblement Williams et Radwanska, il ne faisait aucun doute qu’elle torcherait Bartoli qui avait mis deux sets à tout le monde. Le Vestiaire avait donc choisi de ne miser que 50 euros pour le 2,40 de Marion. Ca s’est joué à rien, elle a quand même perdu le premier jeu du match. Deux sets et une douzaine de jeux plus tard, elle était prête à servir le fromage à Mauresmo sur ce beau plateau argenté et sans doute à le manger.

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L’édito : Doha sur la gâchette

Ci-dessous l’affiche de Danse avec les stars de l’athlé

Ci-dessus le champion du monde 2005 du 110m haies

Comme toujours avant d’écrire un édito, tous les chefs de service du Vestiaire ont fait valoir leur avis au rédacteur en chef. Evidemment, le responsable foot souhaitait évoquer le palmarès vierge de Stéphane Moulin qui n’est pas sans rappeler les quinze dernières années d’Arsène Wenger. Comme quoi leur longévité n’est pas le seul point commun. Mais un seul des deux vit à Angers.   La rubrique handball n’avait rien à dire.

Ladji, Ladji, aïe, aïe, aïe
Le rugby à peine plus puisque le meilleur joueur français Sekou Macalou n’est pas au Japon. Les Tonga s’en réjouissent. En cyclisme, le fiasco tricolore n’inspirait personne. Alors c’est donc l’athlétisme qui s’y est collé, même si la version adulte de PML ne prête plus vraiment à rigoler. Ces championnats ne sont pas seulement ennuyeux parce que la discipline est moribonde entre une trop forte dose de corruption, de dopage et une absence de stars pendant que TF1 fait danser la sienne, en se foutant de sa gueule,  mais surtout parce qu’on les regarde par le prisme de Patrick Montel. Personne ne pouvait supporter ses discours bien pensants mais tout le monde adorait l’écouter commenter une course. Même Boyon semble devenu mauvais, à moins qu’il ne foute rien. Ne reste que Diagana qui tente de sauver la maison et le type aux cheveux poivre et sel qui dort et nous endort juste à côté. Un Pasteur dit-on.

France-USA 2019 : L’amant de Saint-Jean

Même si ce n’est que la version C d’une Dream Team, l’équipe de France vient de réaliser le plus grand exploit de son histoire. Rien n’aurait pourtant été possible sans Tariq Abdul Wahad Saint-Jean

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C’était le Tony Parker du pauvre. Et pourtant. 

C’est ce que l’on appelle un miraculé. Débutant au club d’Evreux, Olivier Saint-Jean avait toutes les chances de réaliser une convenable carrière en Pro B. Seulement, voilà, la prophétie frappa une première fois le gentil Olivier. Il devait être le premier Français à intégrer la NBA. Mais tout s’arrêta en Californie pour le jeune espoir, qui disparaîtra frappé une seconde fois par les oracles. Fred Weis et Alain Digbeu connaîtront la même carrière NBA.

Feu Saint-Jean

A sa place, un certain Tariq Abdul-Wahad utilisera leur passeport commun pour écumer les parquets. Le talent se monnaye si cher qu’à peine quatre clubs différents auront les moyens de s’offrir ses sept points par match, ses 38% de réussite au tir et ses trois rebonds. Mais, gêné par des blessures, la concurrence ou son niveau, il finira à son tour par disparaître. On n’échappe pas à son destin. Quelques années plus tard, Moïso ne connaîtra que cinq clubs aux Etats-Unis. Neuf à l’extérieur.

A part ça, pas la moindre pute américaine, la moindre bague ou le moindre tutoiement de Denisot.

Judo, Mondiaux : Alpha toujours sans omega

Depuis un an, rien n’a changé. Les garçons n’en foutent pas une, les filles se classent et Clarisse la classe. Rendez-vous à Tokyo. Sans catégories masculines ? 

Il est loin le temps où l’on n’osait évoquer son nom de famille par peur de faire une faute. Désormais tout le monde connaît Agbegnenou et presque personne ne se souvient que Clarisse, avant de casser la gueule de ses adversaires sans faire de fautes, démolissait celle de ses copines d’entraînement.  A l’époque elle n’avait encore découvert ce que ça faisait de porter des gros bouts de métaux dorés autour du cou, ça pouvait finir par mettre en colère et pousser à la faute. L’avantage de se contenter de démonter une Slovène ou une Japonaise comme Miku Tashiro c’est que ça n’ouvre pas droit à des dommages et intérêts pour ses adversaires. En son temps le retraité Teddy Tamgho s’était essayé à l’exercice avec à peu près le même résultat.

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Tour de France : Le contrôle orienté

Pour fêter les 20 ans de la fin de l’EPO en vente libre et de la première victoire d’Armstrong, retour sur nos plus belles années. Bernard Hinault ne va pas être content qu’on associe encore le cyclisme et la triche. Alors que maintenant tout le monde est propre.

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S’il a fallu attendre 2006 pour officialiser le dopage d’Armstrong en 1999,  le vrai tournant eut lieu à Courchevel, le 20 juillet 97.  Ce fut le dernier jour de légèreté, celui où l’on croyait encore que tout ce que l’on voyait depuis le début de la décennie était authentique.  Ce jour-là, le Tour a définitivement basculé dans le stand up. Aussi ridicule que le Jamel Comedy Club sans Fabrice Eboué mais beaucoup plus drôle.  On avait bien déjà vu un Letton remporter quasiment trois étapes de montagne consécutives dont un contre-la-montre, en mettant Indurain à plus de 3 minutes, on avait également vu un Danois ridiculiser ses adversaires sur grand plateau dans une des montées les plus difficiles du pays devant un Patrick Chêne gueulard et stupéfait et un Bernard Thévenet admiratif voire jaloux. Mais jamais une équipe entière, Pascal Hervé compris, n’avait osé se montrer sans honte aussi forte sur l’étape reine d’un Tour. La Gewiss de 95 avait ouvert la voie du n’importe quoi, la Festina 97 l’a professionnalisé.

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Wimbledon (2/2) : Andy capé

On  ne voit toujours pas l’intérêt de ce classement. Mais Ivanisevic a jamais été dans aucun autre, alors voici les meilleurs.

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9. Lleyton Hewitt

C’est quoi leur truc aux Autraliens ? Ils peuvent faire trois quarts et une demie en 25 participations, il suffit qu’ils gagnent l’édition 2002, celle avec Shalken, Sa, Malisse, Nalbandian et Lapentti en quarts de finale, pour être des favoris chaque année ?

8. Krajicek alias Stich

C’était grand, ça servait fort, ça a eu des parents qui parlaient un allemand parfait mais ça a jamais été numéro 1 mondial. Bref c’était pas génial mais ça arrivait tout le temps en quart et souvent plus loin. A force, ils ont fini par en gagner un mais personne ne se souvient quand ni contre qui, ni vraiment pourquoi. Il y a des années comme ça.

6. Stefan Edberg

Ce n’est pas uniquement sa victoire en 90, c’est aussi deux demies et un quart à suivre. Après 1993, il est venu faire le nombre et applaudir Bjorkman, c’était pas utile.

5. André Agassi

Comme Santoro, il a connu deux carrières, deux différentes et aussi intéressantes l’une que l’autre. Sauf que la sienne est intéressante. Il a commencé très fort en battant Ivanisevic en finale, mais après il a toujours trouvé quelqu’un de plus fort. Souvent c’était Sampras, parfois Rafter, et malheureusement Todd Martin, Flach et Srichaphan c’est arrivé aussi. Mais il s’est toujours relevé et a fini contre Nadal.

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Wimbledon (1/2) : Escudé du peu

Le plus grand tournoi du monde n’a jamais eu lieu en mai mais plus souvent en juillet. Les trois meilleurs joueurs de tous les temps y ont tous les records. Un indice : ils ne sont ni Espagnols, ni Serbes. Pour le moment.

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Pioline méritait sans doute d’y être mais une seule finale c’est un peu se moquer du monde. Alors il ne sera que premier du classement des Français un autre jour. Voici le classement masculin des meilleurs joueurs de Wimbledon depuis 1990 et on voit pas vraiment l’intérêt de ce classement. Raison de plus pour le découvrir en deux temps. Aujourd’hui, les moins bons des meilleurs.

14. Patrick Rafter

On le présente comme le dernier grand serveur-volleyeur, mais pas comme le dernier des serveurs-volleyeurs. C’est bien dommage : une demie, deux finales, aucun titre, c’est à croire qu’il était uniquement beau gosse. C’est vrai qu’il l’était, et il est uniquement là pour ça sinon on aurait choisi Todd Martin, sa tête de pasteur de Sept à la maison, ses demies et ses quarts. Mais qui avait envie de la voir sur le court, à part ses adversaires ?

13. Tim Henman

Non seulement il n’a joué que pour Wimbledon, mais il n’a joué que Wimbledon. A part une demie par erreur à l’US Open et à Roland, Henman a passé sa carrière à marquer ses points à Wimbledon. Ca donne quatre demies, mais c’était trop dur que ce soit Sampras, Ivanisevic ou Hewitt en face. Il n’a jamais fait de finale mais il était vraiment pas bon.

12. MaliVai Washington

En 96, alors qu’il reste sur six premiers ou deuxièmes tours consécutifs, il va en finale. Sortir Enqvist, prendre Radulescu en quarts et Todd Martin en demie n’auront pas été les moindres de ses mérites. Krajicek ne lui a heureusement mis que trois sets en finale, l’honneur est sauf et on ne l’a plus revu ensuite.

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Madrid : Gamelle Monfils 3

Et si Federer, Djokovic, Nadal, Murray voire Ferrer, Thiem, Dimitrov, Del Potro, Roddick ou Nishikori n’avaient jamais existé.

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« Ce n’était pas loin. Je n’ai pas réussi à convertir mes deux balles de match. J’ai fait un mauvais début avec beaucoup de fautes directe. »  Les historiens, s’il en reste après la fonte des derniers glaciers, gloseront sans doute longtemps sur ces quelques mots. De quelle époque faut-il les dater ? Quand Monfils se faisait défoncer par Federer à la fin des années 2000, au milieu des années 2010 ou à la veille des années 2020 ?   Difficile à dire. En 2014, Gaël attendait le cinquième set pour se faire virer 6-0 en quart de finale de Roland, et pas forcément par Roger. En 2019, le toujours ancien champion du monde de tennis, pardon de paddle tennis, prend les devants et se fait massacrer dès la première manche mais à Madrid, privilège des monarchies. Les suivantes ne servant qu’à permettre à son adversaire de boucler le match quel que soit le chemin. En 2014, on avait droit à  « je ne sais pas encore ce qui s’est passé, je ne me sentais pas mal dans le cinquième set, j’ai eu un moment sans, c’est passé super vite ». Tellement différent de la version cinq ans plus tard. Entre temps, il a fait demi à l’US Open acceptant au passage de se faire torcher par Djoko. Infidélité pardonnée.

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Handball féminin : Sex Yachine

Si elle n’avait jamais existé, on aurait été privé des cris de Margotton. Dommage.

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Lev Yachine a eu une fille, elle est française et s’appelle Nicolas. Mais le Ballon d’Or, ça n’a jamais existé au hand.

Trois fois championne de France, deux fois du Danemark, trois coupes d’Europe dont une Ligue des Champions, une Supercoupe d’Europe, des coupes nationales en pagaille : Véronique Pecqueux Roland aimerait aussi avoir une salle des trophées chez elle. Mais en Equipe de France, pas de jalouse. Chacune a le même palmarès mais pas le même physique.

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Judo, Mondiaux : Buchard d’assaut

Pour voir les Mondiaux de judo il faut soit, être étudiant et ne pas avoir cours, être au chomage,  ou bien être parent au foyer et bien-sûr savoir qu’il y a une chaîne qui s’appelle L’Equipe TV.

Les garçons sont toujours aussi mauvais. Les filles ramènent des médailles. Rien n’a changé.

Son entraîneur dit de lui qu’il peut mettre des « ippon » à tout le monde. Maintenant on sait qu’il peut aussi en mettre à personne. Daniel Jean est donc passé ce matin en quelques secondes de la lumière fade  de l’Equipe TV à l’anonymat de l’Insep où il croisera surement Eniel Caroly la star des juniors qui aura fait presque aussi bien que Daniel aux championnats d’Europe de sa catégorie d’âge. Heureusement qu’il lui arrive de sauver des vieilles dames.

Daniel bat l’avoine

Pour en revenir à Daniel Jean, il s’en est fallu d’un rien pour qu’il fonde le Nouvel Observateur . Au lieu de cela, il se retrouve à Bakou à ne rien foutre face à un Israelien qui n’a d’ailleurs pas eu le temps de produire grand chose non plus.  Exclu pour trois pénalités il a pu tranquillement s’installer en tribune à côté de son coach Christophe Massina qui lui non plus n’a pas souvent gagné sorti de ses frontières. Mais il a quand même eu le culot de sélectionner Daniel Jean pour le plus grand plaisir de Daniel Jean. Bref, tout le monde était bien installé pour assister festival paramédical d’Amandine Buchard.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=37&v=KAYjgKh0_Uk

 

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