Un ancien lieutenant de Landis parle

phonak.jpg

Lu dans l'Equipe Magazine, ce samedi : une parole troublante et décomplexée de Miguel Angel Martin Perdiguero (ex-Phonak) : « Le secrétaire d'Etat aux Sports actuel (Jaime Lissavetzky) traite mal les cyclistes. Il ne se rend pas compte que des courses de 200 km avec six cols, des tours de trois semaines, c'est dangereux pour la santé. Le dopage est dans la vie quotidienne. Quand il y a un excès de travail, chacun a besoin d'aide extérieure. » A noter que « Perdi », fervent défenseur de Manolo Saiz, l'ancien directeur sportif de la Once, n'a jamais été contrôlé positif, même si « l'UCI sait que j'ai un taux de testostérone naturellement élevé, j'ai un certificat médical depuis 12 ans. » Il brigue désormais un mandat de secrétaire d'Etat aux Sports, après avoir été élu conseiller municipal près de Madrid.

Un vrai Richard d’assaut

20060716gasquet20campeon.jpg

lookalikeroddick.jpg

Il l'attendait, cette victoire en 5 sets, Richard Gasquet. Un peu plus d'un mois après le pire moment de sa carrière (défait par Vliegen à Roland), le Biterrois a vécu le meilleur. Un miracle ? Pour un « Français », une si rapide rédemption n'existe pas (cf Mathieu). Mais Gasquet est différent. Moins cérébral et certainement plus talentueux. On connaissait son coup de patte génial, qui avait rendu son 3e tour contre Nadal à Roland aussi attendu que décevant, ne soulevant que des « ah, si Ritchie ne sortait que des coups comme celui-là ! » à l'ami Chamou. Oui, mais Richie Cunningham n'avait jamais connu de match haletant, en 5 sets, où il faut aller chercher la victoire, serrer le jeu et arrêter de balancer des mines dans la bâche. Hier, il l'a senti. On n'est pas sûr qu'il comprenne bien pourquoi, mais il l'a vécu. Et comme chez lui, rien n'est calculé, tout s'est mis en place naturellement. Sa technique, on l'a dit, est incroyable : il a ecoeuré Andy Stiffler de ses revers à une main. Mais c'est tactiquement qu'il a surpris, en inversant le cours d'un match qu'il avait pris à contresens.

En mettant du rythme d'entrée, sûrement motivé par ce premier quart en Grand Chelem, il a fait le jeu d'un Roddick ultrapuissant. Résultat, une petite longueur de retard durant 2 sets (4-6, 4-6). Et puis, il a trouvé la Clé (non, pas Clément, qui fait des Twister avec Grosjean à Aix). Maintenir Roddick loin du filet, en courbant ses balles. Résultat, il ne fut presque plus embêté sur son service (par ailleurs excellent). Et Roddick n'eut plus que le sien pour se maintenir à flot, mangé par la vista de Gasquet dès que l'échange s'engageait. Encore plus patron sur le court qu'avec Golovin dans le dortoir du pôle France, Ritchie a enfin pris l'initiative, il l'a confisquée et s'est accroché à son modèle dans un final crispant. Jusqu'au break final, qui lui a adjugé une victoire retentissante. On ne peut pas dire que mentalement, il ait progressé. Car il n'avait pas de mental. Il s'en est découvert un ; pourvu qu'il y prenne goût. Car la demi-finale contre Federer, si les deux jouent à leur niveau, pourrait être le plus beau match de tennis sur herbe depuis très longtemps.

Joly, aveu

[gv data= »http://www.dailymotion.com/swf/6AeOc2nvVkyV3a9kw »][/gv]
Le vestiaire est aujourd'hui en mesure de révéler ce qu'aucun média n'avait osé évoquer jusque là. Sans doute qu'à l'époque on n'en avait rien à foutre, mais aujourd'hui ces déclarations prennent une autre envergure un peu comme la tumeur de Sébastien Joly. Nous sommes alors au début de la saison de cyclisme, au cours de Paris-Nice, le français vient de réaliser une performance remarquable lors du prologue en ne finissant pas dans les 10 derniers. Mieux, il termine 3ème… Interrogé par nos confrères d'eurosport, étonnés qu'un coureur aussi nul puisse être devenu un jour professionnel, il ne peut tenir sa langue, dévoile tout sur ses méthodes pour le moins particulières et se vante même de connaître Benoît Vaugrenard. Révélations.

 

Les interviews (presque) imaginaires du vestiaire

armstrong1.jpg

Le septuple vainqueur du Tour de France Lance Armstrong nous reçoit au Texas dans le ranch de son ami Dobeuliou.

QUESTION : Alors, Lance, comment vous sentez-vous à une semaine du départ du Tour, à Londres ?
LANCE ARMSTRONG : Un peu nerveux. Comme Dennis Bergkamp, j’ai toujours eu peur de l’avion. Ca me compresse la testicule. En plus, l’Angleterre ne me dit rien de bon. Sauf peut-être David Millar, un coureur que j’admire.

Q : En faites-vous un favori pour le prologue ?
L. A. : Il est comme chez lui là-bas. Son médecin traitant est à deux pas de Buckingham ; sa pharmacie à 200 mètres. C’est un énorme avantage.

Q : Ne craignez-vous pas que l’attrait des pubs londoniens puisse faire augmenter les taux de testostérone, comme ce fus le cas l’an passé pour Floyd Landis après avoir consommé du whisky et de la bière ?
L. A. : C’est malheureux pour Floyd. Vous savez, je le connais intimement. Nous étions souvent invités, avec Sheryl (Crow), à manger chez les Landis. Et je peux vous assurer, comme c’est le cas pour votre président Nicolas Sarkozy, qu’il ne boit presque jamais d’alcool. Alors, le moindre verre, et ça décolle…

Q : Qui voyez-vous vous succéder au palmarès puisque le Tour 2006 n’a pas de vainqueur ?
L. A. : Il faudra se méfier des CSC. Avec les conseils de Bjarne Riis, n’importe lequel d’entre eux peut l’emporter. Même un Luxembourgeois. On devra sûrement compter avec Matthias Kessler aussi.

Q : Mais il vient d’être contrôlé positif lors d’un contrôle inopiné à Charleroi !
L. A. : Vous me l’apprenez. Kessler est un coureur que j’admire, de la même trempe qu’un Laurent Brochard. Attendons l’analyse de l’échantillon B. Vous savez tout ce qu’on peut faire dire aux résultats d’analyses sanguines. Il serait positif à quoi ?

Q : A la testostérone…
L. A. : Vous voyez, il a peut-être simplement bu un peu trop de vodka après les victoires d’étape de Vinokourov sur le Dauphiné.

Q : Regrettez-vous que Sébastien Joly ait du mettre sa carrière entre parenthèses pour soigner une tumeur ?
L. A. : Evidemment, sa victoire sur Paris-Camembert faisait de lui un des favoris logiques pour le podium final. Mais il reviendra encore plus fort une fois guéri. Je suis bien placé pour le savoir. Il représente une réelle menace pour mon record. Je le vois bien gagner huit fois le Tour.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétin

Plus joly, tumeur!

sang.jpg
C'est une triste nouvelle. Le monde du sport voit une nouvelle fois, l'un des siens devoir stopper sa saison (sa carrière?) pour raisons médicales. La faute à une tumeur, une vilaine tumeur. Tiens, un sportif malade, un cycliste en plus. Les plus sceptiques y verront sans doute quelque soucis de pharmacie. Ils auraient bien tort.
Sébastien Joly, puisque c'est son nom, ne méritait sans doute pas ça et c'est malheureux pour lui.
Ce coureur français qui apparaissait enfin, depuis peu, dans la première partie des classements (12e de Paris-Nice, 8e du Critérium international
et vainqueur du redoutable Paris-Camembert) semble tout simplement poursuivi par la poisse.
Accablé par la nullité durant tant années professionnelles (depuis 2000), il était devenu subitement cette année un coureur de niveau convenable. Et voilà qu'il est rattrapé par sa santé. C'est pas de chance!
Le pauvre sebastien s'est senti obligé de parler clairement et très sincèrement du mal dont il souffre car « dans notre milieu on est obligé de dire, de montrer maintenant » a-t-il dit dans un célèbre quotidien sportif. Il est vrai que là au moins, il est certain de faire taire toutes les rumeurs. Comme tout le monde, à 27 ans, il a peut-être choppé un cancer. Quoi de plus courant dans « notre » milieu. Cela n'en fait pas pour autant un tricheur. Après tout Armstrong en a bien eu un lui aussi, est-ce que ça en a fait un pestiféré?
Il faut vraiment faire attention aux amalgames comme disent les médias les plus sincères. Heureusement son directeur sportif Marc Madiot le soutient. N'est-ce pas là un gage de « propreté » pour un homme qui à l'époque de l'affaire Festina passait le plus clair de son temps dans les locaux du srpj. Bon d'accord, ça veut rien dire, on peut avoir les 3/4 de son équipe qui se chargent et ne pas être au courant, surtout pour le coureur irréprochable qu'il a été à son époque…
N'allez surtout pas dire qu'il promet à son Sebastien Joly de champion, sur son lit d'hopital, une reconduction de contrat, juste pour qu'il ferme sa gueule… Non.
Tout ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est qu'il y a une nouvelle victime et ça c'est certain. De qui? De quoi? L'avenir nous le dira. L'hypocrisie aussi.
Pendant ce temps là, Franck Vandenbroucke vient d'être interné de force dans un hopital psychiatrique. Je sais, ça n'a rien à voir.

Christian Prud’homme, ce héros

bjarneriiskonn173777a.jpgprudhomme.jpg

Heureusement, Christian Prud'homme est là. Le cyclisme allait si mal, il avait besoin d'un guide pour redevenir propre. Et le grand dégarni à la voix de stentor est arrivé… la belle histoire. En annonçant, aux côtés des membres de l'UCI, la création d'une charte contre le dopage, à quelques semaines du Tour de France, Christian Prud'homme a donné l'impression de frapper un grand coup. Mais y croit-il seulement ? « Un coureur qui refuse de signer ne participera pas au Tour » a-t-il asséné. Lourde menace. Sauf qu'un coureur qui refuse de signer la charte contre le dopage est, par définition, dopé. Alors, on peut ici l'annoncer, tous signeront la charte, avec un franc sourire. Ils pourraient même parapher (jean-marie) le blanc-seing à la pointe sanguine de leur piqûre que le prude homme n'y verrait rien. Qu'importe : la machine est lancée, et bien lancée, puisque c'est Sandy Casar qui l'a inaugurée, en ajoutant qu'il était prêt à donner des poches de son sang pour résoudre l'affaire Puerto. C'est gentil, Sandy Lou, mais ça ira. En tout cas, Cricri est rassuré : le Tour 2007 sera propre, ou ne sera pas.

C’est Wimblefrog !

wimbledon.jpg

Douze français sur quinze engagés, quatre françaises sur 6 (pour l'instant), le premier tour de Wimbledon confirme qu'il y a bel et bien un état de grâce sur herbe, pour les Français. Etonnant, quand on sait qu'il n'existe pratiquement pas de courts en herbe en France, et aucun grand grass tournament en France sur le circuit ATP ou WTA. Pourtant, chaque année, à défaut de briller à Wimbledon, les froggys cartonnent à Nottingham, S'Hertogenbosch, au QUeen's ou à Eastbourne. Sauf que cette année, ils confirment.
L'exemple parfait, c'est Nicolas Mahut. Le vilain Angevin semble sur un nuage depuis sa victoire sur Nadal, que sa défaite « à la française » (une balle de match foirée) en finale contre Roddick n'a pas altéré. Il a survolé les qualifs, et écarté un Clément pourtant lui aussi en forme. C'est sûrement la seule fois de leur carrière que l'on écrira cela, mais Mahut-Clément, c'était un premier tour relevé…
Côté belles perfs, notons celle de Serra contre Kolschreiber, celle de Mathieu contre le compagnon de Martina Hingis, Radek Stepanek (eh oui…), celle de Cornet contre Kirilenko et Roger-Vasselin (des jeunes joueurs en herbe, n'est-ce pas?) et surtout celles de Llodra contre le Suisse Vachemilka et du nabot Santoro contre le géant Karlovic. Ah, on allait oublier le succès en 3 sets de Gasquet contre Ulhirach (si, si, c'en est une).
Tsonga confirme qu'île (île Tsonga) est en forme contre Benneteau, Devilder confirme qu'il est un joueur de tennis (on hésitait encore), Grosjean et Simon sont en forme, tout comme Monfils. Et dire que la France n'a pas joué sur herbe en Coupe Davis depuis la victoire finale en Australie en 2001…

Crack and field

831234johnson300.jpg
Un nouvelle saison d’Athlétisme en plein air (anabolisé) vient enfin de débuter.
En hors d’oeuvre, deux événements majeurs se sont déroulés ce week-end.
D’un côté, Les trials, championnats américains, qualificatifs pour les mondiaux d’Osaka, avec ses performances « naturellement » sponsorisées par balco. De l’autre la coupe d’europe avec une toujours fameuse équipe de France.
Commençons par les enfants Carl Lewis et Ben Johnson (photo ci-dessus). Evidemment, comme chaque année, un athlète, explose en début de saison le record du monde du 100m avec un vent trop favorable puis annonce qu’il peut courir le 100 m en moins de 5 secondes. Et bien sur il réalise en finale un temps que seuls quatre ou 5 athlètes ont accomplis dans leur carrière. Tyson Gay est l’heureux élu. Combien de temps sa carrière durera-t-elle avant qu’un abus de sexe et d’alcool ne lui occasionne malencontreusement 2 ans de suspension?
On peut également évoquer dans la grande tradition des coureurs de 400m haies avançant plus vite que leur ombre le dénommé James Carter. 3 courses et le voilà déja en dessous des 48 secondes (record du monde 46″76). Allez James, avec un peu d’entrainement, pourquoi tu descendrais pas sous les 40 secondes ?
En France, les buts sont à peu près comparables. A la différence que là où les athlètes US essaient d’aller plus vite que des Maclaren Mercedes, nos compatriotes tentent eux d’améliorer les records régionnaux cadets. Ainsi Muriel Hurtis en 22″83 a battu haut la main, le record de France… minime du 200m. Rappelons que le record senior appartient toujours à mamie Perec qui en 1993…avait fait presque une seconde de moins. Au rayon performance, notons encore les 5m65 de Romain Mesnil, un saut qui lui aurait apporté le titre aux jeux olympiques de Rome… en 1960.
Heureusement tous les français ne sont pas des gros nullos. Il y a toujours des exceptions (ah je crois que Gasquet n’est pas d’accord). Par exemple, dans un monde où il n’y aurait que des Dan Philibert, Doucouré avec ses 13″35 du jour (sur une jambe, première course de la saison) aurait battu le record du monde. C’est anecdotique mais ça montre bien la valeur des uns et des autres. Dans le même genre, les 11″36 d’Arron constituent pour elle une énorme contre performance. Pourtant ce temps, qui plus est réalisé pour une course de rentrée, constituerait le record personnel de toutes les autres françaises. A ce rythme la Reine Christine pourra au moins courir jusqu’à 54 ans sans être inquiétée.
La saison d’Athlétisme ce n’est pas que des chaudières américaines et des charettes françaises. C’est aussi Patrick Montel trouvant gentil Bruny Surin, Drummond très talentueux et Mutola (notre photo) très féminine. Bernard Faure trouvant le morphotype de Gabriela Szabo très interessant et le marathon passionnant. C’est enfin Diagana qui envoie Bernard Faure à la retraite, par ses commentaires beaucoup plus pertinents
Et bien sur, c’est christine Arron qui domine le 100m de la tête et des épaules et qui s’écroule en finale à Osaka. Trac and field?
A suivre
r2792969483.jpg

Et alors ? Moreau est arrivé…

Christophe Moreau n'a pas de coéquipier muet. Pourtant, il apparaît aux yeux de tous comme le nouveau Zorro national, capable de ramener la fameuse tunique jaune aux Champs Elysées. A deux semaines du début du tour, il a troqué la cape noir des espoirs déçus (chutes en début de Tour, fringales de Français,…) pour la tout aussi glamour casaque d'AG2R prévoyance. Et même l'illustre cavalier kazakh Vinokourov le reconnaît : « Moreau est fort en ce moment ». De là à en faire un favori naturel du Tour ? Lui qui rêvait surtout de faire un coup sur la Grande Boucle 2007 a revu ses ambitions, arguant qu'un podium serait mieux qu'une étape de montagne. L'ancien 4e du Tour arrive dans un état de confiance aussi inédit que soudain. Et sa récente performance dans le Ventoux le place au niveau de forme des meilleurs grimpeurs, même si on le savait déjà capable de suivre les cadors au « dop » de leur forme (presque jusqu'au bout). Mais attention : aussi prognate soit-il, il ne faudrait pas que, dans un élan d'enthousiasme très français, il parte l'épée à la main ; il risquerait de se percer un pneu et de connaître une énième chute…
st8moreau.jpg

Miracle dans la Reine

Depuis quelques jours le gazon du Queens est le théâtre d'un phénomène surnaturel.
La victime est le fameux joueur de tennis français Nicolas Mahut.
Lorsqu'en début de semaine dernière il a passé le premier tour du tournoi, personne ne s'est inquiété. Hélas, la suite a été plus dramatique encore. Non seulement l'élu (ainsi se surnomme-t-il désormais), a aligné les victoires jusqu'en finale, mais il s'est sutout permis de sortir Ljubicic, Nadal et surtout l'intouchable Arnaud Clément. Demain, à l'issue de la finale, nos spécialistes tenterons d'expliquer ce miracle. Et de comprendre pourquoi la vie a-t-elle choisi de bouleverser le destin de cet homme, apparemment sans histoire ni talent.
mahutbnp320.jpg

Gasquet se fait Qureshi

Un suicide, une humiliation, une tempête sous un crâne tourmenté… Les qualificatifs ne manquent pas pour illustrer la méforme actuelle du n°1 français Richard Gasquet. Dominé en deux petits sets par le 304e joueur mondial, le Pakistanais Aisam-Ul-Haq « karoshi » Qureshi, évidemment issu des qualifications, le Biterrois a confirmé que depuis quelques semaines, rien ne va dans son jeu comme dans son esprit. Sans ligne directrice, il subit plus les matches qu'il ne les joue. Résultat, Vliegen ou Qureshi passent pour des joueurs offensifs, hyper talentueux et expérimentés (cette fameuse expérience qui manquent tant aux Français, n'est-ce pas Brabo ?) Gasquet ne peut aujourd'hui même plus s'appuyer sur son talent, qui semble le fuir comme pour mieux l'aider à grandir. Les signes sont clairs : Richard coeur baillant n'y voit plus rien. « Qureshi a vraiment bien joué et bien servi. Je ne pense pas avoir mal joué. Je ne sais pas ce qui n'a pas fonctionné. » En poussant à peine, on y lit surtout qu'il ne sait comment s'y prendre pour que cela fonctionne. Rageant, car si les critiques français savent encenser quand il n'y a pas lieu (la clé, si tu nous entends, magnifique…), en revanche l'or reconnu dans les mains du roi Richard est bien réel. Allez, un espoir est permis ; puisque la vérité sort de la bouche des enfants, Gasquet est peut-être sur la voie de l'adolescence : « en tout cas, je suis très déçu de perdre au 1er tour. »

Buffalo brille

Rafael Nadal a donc, ô surprise, remporté ce Roland-Garros 2007 en dominant, ô surprise, Roger Federer en finale. Au-delà de la ô surprise, il y a cette impression que le Majorquin était le plus fort et que tout le monde l'avait remarqué au bout de la première semaine. Seule différence, le niveau monte comme diraient les tordants sociologues Baudelot et Establet. Federer avaient étalé une classe cyclonique il y a quelques semaines à Hambourg face au même « Rafa », classe qu'il n'a d'ailleurs pas laissé en route, puisqu'on a vu quelques séquences limpides tout au long de la quinzaine dans le jeu du Suisse. Notamment contre Davydenko, qui outre ses capacités intellectuelles et introspectives hors normes, est vraiment un bon joueur. Non, vraiment, cette finale n'a pas été un feu d'artifice au rabais. Alors, pourquoi a-t-on l'impression que le scénario ressemble comme deux gouttes d'eau aux désormais habituelles victoires en 4 sets de Nadal contre Federer ? Parce que le buffle de Manacor (pas de Bayonne, attention) augmente sa qualité de jeu en tirant toujours les mêmes ficelles : garder l'initiative, l'agressivité, la concentration et la surprise de son côté. Si bon nombre de joueur s'énervaient par le passé, aujourd'hui cela ressemble plus à de l'impuissance. De la fatalité. Seul le fou fighter Hewitt, avec son eye of the tiger, a failli jouer un génial tour de passe-passe contre l'Espagnol à Hamburger. Mais en vain, la qualité de Nadal ayant fait le reste. Contre Federer, qui tutoient les sommets techniquement parlant, Nadal est lui aussi d'une propreté accablante mais moins valorisée. On le considère à tort comme un « bourrin », qui cogne à n'en plus pouvoir. Mais ses schémas de jeu sont parfaits, adaptables à l'adversaire. Federer a reconnu s'être perdu tactiquement contre Nadal. Alors, si ses coups sont moins souvent gagnants, s'il vient moins à la volée, Nadal n'en reste pas moins aujourd'hui le seul à pouvoir danser un tango avec Rodger (bravo). Nul doute qu'on s'en apercevra sur toutes les pistes, quelles que soient leurs surfaces.
Nib
sciences.jpg

Patience et longueur de temps font perdre

« Olivier était le meilleur aujourd'hui ». Tout est dit.
Seulement voilà, l'auteur de cette phrase s'appelle Novak Djokovic et il jouera en deuxième semaine à Roland-Garros.
Alors pourquoi, oui pourquoi à quelques minutes du début d'une nouvelle carrière à 27 ans, Olivier a-t-il craqué. Pourquoi à 15-40 en sa faveur il n'a pas su convertir les points les plus précieux de toute sa vie. Pourquoi n'a-t-il pas su gagner un des 2 tie break de l'après-midi?
A toutes ces questions une seule et même réponse: parce qu'il est typiquement Français. Ce syndrome qui aux instants décisifs fait perdre son jeu, ses moyens, son intelligence et sa confiance.
« Rassure-toi Olivier, cette peur de gagner, Cedric Pioline la ressentait aussi, mais lui avait un autre niveau qui lui a permis de faire une tout autre carrière que la tienne. Aujourd'hui, tu as bousculé, dominé et même souvent écrasé le numéro trois mondial. Tout le monde en a été témoin. Pourtant on va oublier ta performance, et on va même t'oublier tout court. Tu resteras vaguement un nom, figurant aux côtés d'autres noms comme Fleurian, Delaître, Mutis, Raoux, Roux, Golmard….. Car hélas, je crois bien que tu ne te relèveras pas de cette journée. Eliminer Zabaleta puis Djokovic, et peut-être plus, ça classe un joueur Français, même si ce n'est que l'espace d'un tournoi. Ta seule consolation sera peut-être d'avoir pu montrer que ton jeu n'était pas aussi minable que celui de beaucoup de tes compatriotes. Eux n'auront sans doute jamais cette chance. »

PS Olivier Patience a quand même mis deux sets à l'Enarque russe Davydenko à Estoril il y a un mois. Dommage Olivier, vraiment dommage.
20070502vbpatience.jpg

De la balle à la boulotte

cohenalorostephanie.jpg
bartoli.jpg

Le Tennis nous offre parfois des duels auxquels on avait pas songés.
Deux rubis (ne pas changer la première lettre) brillent dans les vestiaires de Roland-Garros:
Marion Bartoli et Stéphanie Cohen-Aloro
Mais qui est la plus belle?
Comme dirait Arlette (une autre pierre poreuse); A vous de juger.

Barbant et chamalow sont dans un bateau…

lionelchamoulaud.jpg
Incorrigibles, ces commentateurs tennistiques que l'Europe nous envie. Durant la quinzaine, ils inondent les canaux de France télévisions pour nous conter les aventures, pour le moins rocambolesques, des Français et Françaises à Roland. Exemple récent : le match de Mauresmo. Après le « Cette année c'est sûr, Amélie semble détendue » de Yoyo Chamalow au 1er tour, voici le « c'est le grand moment de la journée, Amélie affronte enfin une joueuse de gros calibre avec Lucie Safarova. » On s'enflamme, rien d'inhabituel. Le souci, c'est que si Mauresmo attaque fort – « gros niveau de jeu, on retrouve la Amélie qu'on aime » – elle se fait aussi dépasser fort – « toutes les joueuses se valent maintenant » glisse François Barbant, 3 minutes et un débreak après. Le souci de Mauresmo : elle fait chaque année figure de favorite, par défaut. Cette année, Chamou et consorts ont bien tenté de calmer le jeu mais leur diabolique nature optimiste a repris le dessus, et dès le 2e tour contre Dechy, c'était sûr, on connaissait l'année Mauresmo.
Car le travers français n'est pas de penser que nos protégés sont tous favoris. Non, regardez les Recouderc (hilare face à Nelson), Monfils (« il n'est pas loin du très grand Nalbandian » alors que 2 heures plus tôt il était ultra favori) ou Dechy. La mignonette Nath', tiens, parlons-en : elle aura apprécié le « enfin les choses sérieuses commencent pour Amélie », elle qui a dû batailler trois sets pour virer sa copine de double. Sûr que si elle avait éliminé Mauresmo, elle serait devenue favorite de Roland. Pour finalement perdre au tour suivant, dans l'autosatisfaction générale d'un « elle a manqué d'expérience malgré ses 75 ans, mais elle se rapproche du gratin… »
brabant20050717.jpg

Dans le carnet de Guy le bronzé (2)

forget.jpg

Deuxième page du carnet de Guy le hâlé, et cette fois, plongeons-nous dans ce qu'il peut penser en promenant sa grande caracasse dans les allées de Roland.

« Un 2e tour de Roland, c'est tellement de bonheur… C'est un Daniel Lauclair accueillant Montcourt comme un fils après sa rouste contre Nieminen (6/1 6/1 6/4) en lui assénant un « l'expérience de Nieminen a beaucoup joué sur ce match. C'est une défaite dont vous apprendrez beaucoup à 22 ans. » Bien sûr, Daniel, à 22 ans, on a encore tout le temps de progresser pour se hisser au 3e tour. Mais Roland un jeudi de 1e semaine, c'est aussi le point sur la journée en fin d'après-midi avec Patrice Dominguez, ses analyses fines (et pas redondantes), ses réactions stoïques aux blagues de Luyat qui essaie de meubler quand l'orage se profile… Enfin, Roland c'est les tics de Nelson qui secoue frénétiquement la tête comme pour dire non quand il interview un Recouderc tout sourire après sa défaite. Roland, c'est un peu tout cela, des surprises là où on ne les attend pas, n'est-ce pas Richard Basket ? Ah, non, on me fait signe qu'il est déjà parti, le central représente déjà trop de mauvais souvenirs. On ne viendra pas à Roland pour la Coupe Davis, je vais le noter… »

Et si Gasquet était nul?

Retrouvez tous nos articles tennis ici

Si je vous dis, Chavanel, Asloum, ou Michalak. Vous l’aurez compris, il s’agit là du panthéon des éternels espoirs. Plus encore, ces noms évoquent de bons sportifs nationaux mais trop mauvais pour exister au niveau mondial. Et si Richard IV les avait ce soir rejoint dans la médiocrité. En effet, un certain Nadal, du même âge, ne parle pas de pression, ne s’entraine pas en ayant peur de se blesser mais surtout il gagne et n’a jamais de jour sans. Gasquet a évidemment des fulgurances de jeux (moins souvent d’intelligence), mais on ne peut pas passer sa vie à dire comme Chavanel que l’on va éclore, qu’il faut laisser du temps ou qu’on est trop jeune. Agassi au même âge était déjà en finale de Roland Garros et Sampras avait gagné l’US OPEN.

D’accord, Federer n’en était qu’à des quart de finale à Roland et Wimbledon mais qui voit gasquet avoir un destin à la Roger? Et si tout simplement notre jeune champion de la pression avait été surévalué? L’excuse d’être Français ne peut pas marcher éternellement, elle sert surtout à expliquer comment rater sa carrière. Michalak a encore la coupe du monde pour confirmer, pour Ricardo on va lui laisser jusqu’à Wimbledon. Après tout Joubert et mauresmo s’en sont bien sortis….

Les vestes du vestiaire

Félicitations à toute l'équipe du vestiaire, qui immiscée au coeur du monde du tennis vous avait révélé en avant première la semaine dernière, la déroute de Richard Casquette. Hier soir un proche du joueur confiait d'ailleurs à un de nos journalistes « Richard je le sens pas, il va prendre 3 sets ». Le vestiaire vous annonçait également il y a quelques jours l'arrivée en forme de Gaël Monfils bien avant qu'il sorte Roddick, Hewitt et donc Chela. Un grand Brabo à tous!

Dans le carnet de Guy le bronzé

forget1.jpg
Guy le bronzé a repéré pour vous les bruits de couloir (pas celles des frappes « out » d'ascione dans les 1er et 2e set contre rodger) de la journée de mercredi à Roland…
– Première bâche : elle a été signée d'Arnaud Boetsch aux dépends, bien entendu, de François Brabant. Ce dernier osa, après une séquence montrant Gasquet et Monfils parler après la défaite du roi Richard, dire que « l'on a tendance à penser que les joueurs français sont ulta-individualistes ». Le cinglant héros de Suède répliqua : « Pas du tout. C'est ce qu'on se dit quand on n'a jamais mis les pieds dans un vestiaire de tennis. » 15-0…
– Tant qu'on y est, un autre Brabo à l'incorrigible François, coupable d'un « Vliegen semble n'avoir aucune faille ». Remplace Gasquet par Nadal et il y aura quelques failles…
– 15h37 : l'histoire retiendra que c'est à cette minute précise que Chamou a (enfin) prononcé le funeste « on la sent très détendue, cette année » à propos d'Amélie « Pelé » Mauresmo. Alors, 2e, 3e tour ? 1/8e de finale peut-être ?