Tennis : Les ordonnances du Dr Dhrey

dc5558gallery.jpg

Quatrième opus des secrets du Dr Dhrey. Roselyne Bachelot cherche des solutions pour sauver le tennis français à l'approche de Roland.

Emilie polie

Emilie Loit connaît la meilleure période de sa carrière. Après sept éliminations au premier tour et deux au deuxième, assorties d'un match emporté de haute lutte contre Katie O'Brien, la saison 2008 est enfin lancée : Emilie a eu l'incroyable surprise de recevoir un appel d'un journaliste de L'Equipe pour commenter la retraite de Justine Hénin. Le buzz ne s'est pas arrêté là, la télé s'en est emparée comme de Cindy Sander. Certainement sous le coup de l'émotion, elle s'est souvenue des interviews de Juju dans Tennis Mag pour répondre quelques conneries. La voie royale : Arnaud Di Pasquale, qui a la même petite moustache, a commencé pareil avant de devenir consultant.

Amélie mélo

Même si elle ne peut pas l'encadrer, Amélie Mauresmo s'est fendue d'un mot sur la retraite de Justine Henin. « La question que je me pose, c'est pourquoi elle ne fait pas un break. C'est vrai qu'avec son mode de fonctionnement – beaucoup d'investissement dans le jeu, mais aussi beaucoup de crispation et de peur -, on peut comprendre que la lassitude s'installe. » A entendre ça, Loïc Courteau aurait commandé des filles de joie pour fêter ça. Mais le lendemain, gueule de bois : la retraite c'est pour Hénin.

Premier de Cornet

Après Tsonga, le site de L'Equipe a lancé un buzz Cornet en la désignant dans un sondage comme la future star du tennis français. La prudence est enfin de mise. Son tableau de chasse 2008 (Szavay, Kuznetsova, Williams, Chakvetadze) aurait en tout cas permis à Amélie Mauresmo d'assurer le Masters. Elle a même épinglé Schiavone, la Buffy contre les vamps du tennis français. Celle-là même qui avait empêché Goven de fêter comme il se doigt une victoire de la France en Italie, en Fed cup. Qu'importe, il pourra désormais prendre en stage Cornet, qui a 18 ans, en toute légitimité.

Un mâle pour un rien

Comme Le Vestiaire l'appelait de ses voeux la semaine dernière, Deblicker a mis un terme à sa brillante carrière. Gasquet, en pleine préparation de son jubilé, lui a rendu hommage à sa façon : « Éric reste un ami et celui qui m'a aidé à entrer dans le Top 10. » Et à en sortir?

Casablanca bleu et rouge

9 bleus engagés, Tsonga et Monfils têtes de série 1 et 2. Y aura-t-il moins de 3 Français en demi-finale ?

Le match des relégables

Le redoutable Ace Ventura se souviendra longtemps de son voyage au Maroc. L'Espagnol, qui découvrait le tennis il y a à peine un mois, a effet réalisé hier, au premier tour de Casablanca un des plus grands exploits de l'histoire du tennis. A l'issue d'une bataille épique (7-6, 6-1), Lino s'est défait, contre toute attente, d'Arnaud Clément, pourtant récent finaliste de l'Open d'Australie (2001) .

Tati défoncée

Trop fatiguée, Golovin n'ira pas à Roland. Nasri est donc en forme, une bonne nouvelle pour la préparation de l'équipe de France.

Tennis : Blanche-neige et set Hénin

636377857small.jpg

Le tennis français ressemble à un hôpital psychiatrique. Hénin y a largement sa place.

Notre quotidien préféré, quand il ne fait pas des sondages sans intérêt, fait sa Une en célébrant le départ d'une championne. Et quand L'Equipe est dithyrambique, il y a hélas toujours derrière un soupçon d'incompétence et une bonne dose de complaisance. Car si Hénin a gagné des titres, qu'elle est une des meilleures joueuses de l'Histoire, sa façon de prendre congé est évidemment tout sauf la marque d'une grande championne. En plus, elle a même pas donné de préavis à son entraîneur Carlos Rodriguez, qui a passé la conférence de presse à chialer son chômage soudain.

Pourquoi devrait-on se pâmer de voir partir définitivement une numéro 1 mondial de 25 ans avec sa carrière devant elle ?

1. Melon for Evert

Pas une seule raison respectable n'a été donnée par Hénin pour justifier son acte. Pour une fois qu'elle n'était pas blessée ou en dépression, elle a trouvé le moyen de se faire interner. Sa pseudo-délivrance, sa fausse sérénité sont des marques de prétention. Et ses antécédents de mauvaise joueuse sont connus : elle n'est pas la seule à avoir pensé abandonner à cause d'un match mal embarqué contre Mauresmo, mais elle est la seule à l'avoir fait. Trouver momentanément plus forte qu'elle lui a été aussi insupportable que de perdre contre Bartoli à Wimbledon. Et si Mauresmo avait arrêté fin 2006, est-ce qu'on l'aurait félicitée de partir tout en haut ?

2. Une blessure pas si Graff

Elle aurait 13 ans comme Gasquet, on dirait qu'elle réagit en enfant gâtée. Son autisme ne pardonne pas tout, ni son habitude de perdre prématurément ses proches. On ne peut pas prétendre aimer le sport et encenser ce comportement. Quand Zidane est parti au top, on lui a chié dessus à juste titre, il est revenu. Pour sauver son âme, elle n'a plus qu'à revenir et présenter ses excuses à ceux qui croyaient en elle. Une numéro un qui part à 25 ans, c'est bafouer un statut. Mais elle l'a répété souvent : « Je ne joue au tennis que pour moi. » Les rassemblements de Fed Cup devaient être festifs.

3. Seles tombée

Et puis, le très haut niveau, ce n'est pas que savoir gagner, c'est savoir se relever des périodes creuses aussi. Les grands champions, ceux qui marquent l'histoire sur le terrain, sont ceux qui confirment sans cesse et n'abandonnent pas. Elle l'avait fait jusque-là, mais son ultradomination inédite de 2007 l'a rendu inerte. « Sereine, soulagée » dirait-elle. Tsonga a rapidement et parfaitement assimilé qu'il fallait savoir perdre et il l'accepte jusqu'à en faire un principe immuable, pourquoi pas Justine la poisse ?

4. L'Effet Malisse

Si vraiment elle avait pensé arrêter en fin d'année dernière, elle n'aurait pas poursuivi pour voir si elle pouvait encore mettre des taules. Si elle avait battu Sharapov à Melbourne, ils auraient attendu un bail leur mère de substitution, les futurs Rochus. La Reine se fout du monde. Et elle ose parler de soulagement, de décision réfléchie. C'est sûr que se faire tauler toutes les semaines, ça fait réfléchir. Mais elle n'a pas 50 ans comme Mauresmo ou plus aucune chance comme Clijsters.

Justine Hénin fausse le palmarès, l'histoire et l'avenir du tennis avec une intégrité que n'aurait pas renié Lance Armstrong et ses successeurs transgéniques. Son ex-mari n'est pas en meilleur état.

Tennis, Justine Hénin : Qui veut la peau du sanglier des Hardenne ?

15a.jpg

Alors qu'on attendait la retraite de Gasquet, c'est Henin qui annonce la sienne. Explications.

Ces dernières semaines, notre spécialiste tennis ne savait plus où donner de la tête. Devait-il suivre Tsonga dans sa tentative de suicide ? Mauresmo dans sa tournée d'adieux ? Hénin dans son année creuse comme un an sur deux ? Gasquet qui s'apprête à reprendre ses études ? Ou les tennismen français en pleine émulation ?

Finalement, il a enquêté, a multiplié les entretiens et nous a livré des papiers d'une qualité et d'une vérité exceptionnelles. Pris par la tournure des événements, il nous offre aujourd'hui la première partie du fruit de son travail. Voici l'insoupçonnable réalité du tennis de haut niveau et de ses dépressifs chroniques.

Pourquoi les Français ne brillent pas sur terre battue ?

Les Français ne brillent nulle part. Nous l'avons expliqué à plusieurs reprises, la France ne possède que très peu de bons joueurs. Seuls Mathieu, Monfils, Gasquet et Tsonga auraient pu espérer faire carrière au regard de leurs qualités naturelles, nous y reviendrons. Les autres sont d'authentiques buses de second plan, qui n'appartenaient même pas à la Cascadia Academie. Ce n'est pas nouveau, ça a toujours existé. Dans l'histoire, les bons joueurs français se comptent sur les doigts d'une main, les très bons n'ont jamais existé. Noah, Leconte, Forget, Pioline, Grosjean, c'était bon, pas mieux. La solution pourrait être de mieux encadrer, de mieux préparer psychologiquement ou d'éviter de refiler le fighting spirit de Deblicker au plus prometteur. La vérité est plus cruelle, il faut tout simplement mieux détecter des champions avec un mental de champion. On naît champion, on ne le devient pas. Le reste, c'est du travail, un poil de chance et un physique à la hauteur.

Où en est Mauresmo ?

Nous avons tout écrit sur le sujet. Elle est finie pour le tennis de haut niveau. Elle aura marqué l'histoire du tennis français sans difficulté, moins celui du tennis mondial. Elle est dans le Top 20, pas mieux.

Et Hénin ?

Après avoir trop gagné, il lui a suffi d'une défaite pour se démoraliser. A la différence de Federer qui n'était pas invincible, elle, gagnait tout. Depuis que Sharapova lui a mis une bulle en Australie, après un match épique au Masters, elle a perdu contre Schiavone, qui jadis ne s'offrait que des Françaises. Surtout, elle est une poissarde dépressive de première. Trop de problèmes personnels viennent colorer sa carrière. Son irrégularité maladive l'empêchera de surpasser Steffi Graf alors qu'elle le pouvait et le devait. Seles est passée par là, pas Hingis. Comme elle ne peut plus être numéro 1, elle préfère éteindre la flamme toute seule au lieu de lutter. Un come back n'est déjà pas à exclure, avant un départ définitif. Avec ou sans came ?

Quid des quatre mousquetaires ?

PHM, notre chouchou, ne s'est jamais remis de décembre 2002. Dommage. Il pourrait en claquer une d'ici sa fin de carrière, mais le temps presse.

Tsonga, trop fragile, il ne fera pas mieux qu'être un bon joueur, le meilleur parfois comme en Australie. Il a démontré que mentalement, c'était plus Mutis que Cissé. Et physiquement, c'est plus Lazare Ponticelli que Nadal.

Monfils reste la grosse inconnue. N'ayant pas encore envisagé de reconversion, même si le rap lui tendra les bras comme il l'a fait pour Eddy Capron, il ne peut encore quitter le tennis. Son coup droit aurait pu l'envoyer au paradis, sa nonchalance en enfer. Si un jour il comprend que le haut niveau, c'est pas jouer avec des maillots de foot, il arrêtera d'arroser les bâches et de faire marrer Federer. Il sera alors le meilleur des 4. Dès Roland-Garros?

Gasquet, le benêt du tennis français. Son problème n'est pas qu'il est immature, mais qu'il le restera. Il n'est pas un champion, il n'est pas très malin, il pense que faire un break de dix jours avant Roland Garros n'empêche pas une bonne surprise. Et pourtant, il est le plus doué de tous. Arrêtera prochainement le tennis, peut-être sur ses meilleures vannes.

Tennis : La terre des battus

korda3.jpg patience.jpg

Gilles Simon et Nicolas Mahut ont passé un tour de plus à Rome qu'à Monte-Carlo. A trois semaines de Roland Garros, les demi-finales ne leur font plus peur.

Une fois n'est pas coutume, la semaine du tennis français recelle de bonnes nouvelles. Amelie Mauresmo assume enfin ses plus grandes peurs : elle a préféré abandonner plutôt que d'affronter Rezai. Selon Chamou, elle arrivera même enfin apaisée et sereine à Auteuil. Mais surtout, les Français ont entamé une montée en puissance que rien ne semble pouvoir arrêter. Nicolas Mahut a été le premier à retrouver la grande forme : il a expédié le redoutable italien Fabbiano, pourtant porté par tout un peuple (6/7, 6/4, 7/5). Face à Tommy Robredo ensuite, il lui a manqué un troisième set pour inverser le cours du match (7/5, 7/6). Il ne faut pas être consultant sur France 2, pour être certain qu'à Roland, ça serait passé.

Le Bleu le plus en forme du moment paraît néanmoins être Gilles Simon. Dans un premier tour haletant, aux allures de finale, il a écarté trois balles de match pour terrasser Jo-Wilfried Tsonga. Une victoire de prestige face au meilleur joueur du monde du mois de janvier, de la semaine prochaine ou celle d'après ou de la suivante ou peut-être de l'année prochaine ou bien de 2012, mais une victoire ternie par l'organisation italienne. En le faisant jouer dès le lendemain, elle a saboté une victoire finale qui ne faisait plus l'ombre d'un doute. De son côté, Tsonga a fait taire tous ses détracteurs : en s'inclinant au premier tour avec la manière, il va pouvoir se reposer après 2 mois sans jouer. Une vraie bonne nouvelle en vue des 15 jours, porte d'Auteuil. Le favori ?

Number won

Enfin, il y a bien-sûr quelques déceptions chez les éliminés du premier tour. On pense évidemment à Olivier Patience. Sur sa surface favorite, il a joué de malchance sur quelques points importants contre Bolelli (6/0, 6/3). Et puis gardons un oeil sur le petit prodige français Richard Gasquet : face à cet apôtre de la terre battue qu'est Luis Horna,  jeune espoir du tennis péruvien, il est passé à quelques points d'une grosse sensation (4/6, 1/6). Horna a enquillé Acasuso au 2e tour : il est incontestablement le futur numéro 1 mondial. La confirmation est venue de celui que l'on attendait plus à pareille fête.  Avec un parcours à la Riton 92 à une wild card près, il est presque de retour: c'est Arnaud Clément. Chahuté au premier tour des qualifs contre Azzaro (4/6, 6/2, 6/3), il réalise son exploit au tour suivant contre Cuevas (3/6, 3/6). Le tableau final n'était plus si loin.

Pendant ce temps-là, Marion Bartoli a retrouvé ses raquettes. Tatiana Golovin, elle, n' a trouvé qu'un copain, qui n'est pas Richard Gasquet, ni Georges Goven.

Tennis, Monte-Carlo, Gasquet : Bouffe pas fraîche et ça l’agace trop

henrides.jpg

Benjamin Balleret et Laurent Recouderc ont passé un tour de qualification : l'effet Tsonga bat son plein et continue de profiter à la natation.

Sale temps pour l'émulation. Le Vestiaire avait pourtant prévenu ces dernières semaines et depuis le début de l'année mais ça n'a pas suffi. Mahut, Santoro, Gicquel, Mathieu, Grosjean, Simon, Llodra : des défaites au premier tour à la pelle, largement de quoi conforter les ambitions nées à Rotterdam ou Marseille. Espérons qu'avec Monfils, on prendra des précautions. Perdre au 3e tour contre Federer avec des dreadlocks ne fait pas forcément de lui le nouveau Noah.

Le tsunami Tsonga, qui a surtout inondé quelques gogo-danseuses tziganes, se poursuit. S'il échappe à l'opération, il pourra se ruiner le peu de genou qui lui reste sur la terre de Roland. L'an passé, il avait préféré se préserver à Paris pour lancer sa carrière, sur herbe. Mais un people, ça joue Roland et ça nique au George-V.

Jeanpierre, le dernier mot

Gasquet, lui, n'est pas un people. Il suit juste le cours logique de son existence : après avoir appris à marcher, il entre en phase de rébellion. Avant Monte-Carlo, il a répondu à un journaliste le questionnant sur sa version de Winston Salem aussi sèchement que le Suaudeau des grandes années. Après, il a déclaré prendre des vacances pour laisser un peu le tennis de côté, « avec un certain plaisir ». Du Mauresmo dans le texte, à seulement 21 ans. Son tournoi a démontré une fois de plus le vrai visage de Richie : un premier match parfait, un premier set contre Querrey dans la lignée, et puis quelques coups à la Gicquel qui sèment un vilain doute. Et là, c'est fini, pas de réaction. Personne ne lui a expliqué comment réagir, donc il jette sa raquette, comme les grands. Mais contrairement à Julien Jeanpierre, tout espoir ne s'est pas envolé, loin de là : si un entraîneur parvient à lui expliquer qu'on peut aussi s'amuser en luttant – comme contre Roddick à Wimbledon – alors Gasquet peut briller et même gagner Roland. Qui s'y colle : Marcel Rufo ou Henri Dès sans sa moustache ?

Tennis : Les ordonnances du Dr Dhrey

reebokpump.jpg

Troisième opus des secrets du Dr Dhrey. Cette semaine, Mauresmo voulait revenir en Fed Cup. Cibulkova ne l'a pas ratée.

Cornet tôt

Alizée Cornet va faire des jalouses. Une des égéries nasales de Peyo Greenslip est la Française la plus en forme en ce début de saison, et pas seulement parce que les autres sont nulles. Finale à Acapulco, demie à Amelia Island, elle continue sa danse à Charleston. Pour se hisser en quarts, Cornet a battu la Roumaine Cirstea dans un duel de « 18 ans ». De quoi donner des suées à Georges Goven.

Chipo lattat Simon

Gilles Simon est un grand seigneur. Non pas qu'il ait vécu au Moyen-Âge, ou fréquenté Jules Césaire. Mais après avoir en Coupe Davis généreusement laisser la vedette à Mickaël Llodra d'un talent équivalent, il a offert une des rares victoires de sa vie à l'Italien Francis Ford Cipolla (qui poursuit son invincibilité en interclubs, il a également battu Roger-Vasselin cette année). Mené 6/3 5/2, il sent poindre la peur de gagner chez son adversaire. Le French flair, sans doute. Il se dirige vers le filet et abandonne alors. La raison : un vilain blocage du dos, qui l'éloignera des terrains au moins deux jours, d'après les médecins. « De toute façon, je faisais un match pourri » a-t-il ajouté face aux sceptiques. Le Dr Dhrey lui rappelle que sa carrière et son niveau de jeu ressemblent de façon troublante à ce match.

Pas triste Dominguez

Entre deux chroniques radiophoniques, Patrice Dominguez s'est souvenu qu'il était aussi DTN de la FFT pour évoquer le cas Gasquet. Pour lui, pas de problème, Richard est un cas classique. « Il traverse une crise de croissance. J'ai toujours dit qu'il atteindrait son maximum à 23-24 ans, parce qu'il est encore en construction. » Dominguez prône une réorganisation : « De l'entraîneur, du préparateur physique, du kiné, du capitaine, il faut redéfinir le rôle de chacun. » Le kiné pourrait donc devenir intendant pendant que Forget ferait les repas. Et Monfils, masseur ? S'il pouvait également suggérer une bonne Assises à Christian Bîmes, cela lui permettrait, ainsi qu'au tennis français, de recouvrer la santé.

Compilascione

Thierry Ascione débute une nouvelle vie. Non pas parce qu'il a gagné un match (son premier en 2008), mais grâce à sa nouvelle raquette. « Je jouais depuis 10 ans avec une raquette longue, lourde et très tendue et là, j'en ai une courte, légère et pas très tendue ! Je sais même pas comment j'arrive à renvoyer la balle ! » Appelé « le beef » sur les courts, il le serait donc aussi en dehors. Il préfère en rire. « Tous les muscles, tendons et articulations de mon coude sont fatigués ! » A déjà 27 ans, il est toujours plus précoce qu'Olivier Delaître, qui mit un terme hâtif à sa jolie carrière en l'an 2000 à 33 ans à peine, et pour lui, les Reebok Pump (photo) existaient encore.

Tennis, Coupe Davis : Quatre marioles et un enterrement (2/2)

De Melbourne à Winston-Salem, Le Vestiaire vous propose de revivre en deux épisodes cet acte fondateur du renouveau du tennis français : une grosse arnaque.

noahbio.jpg

Heureusement, le nouveau Tsonga est arrivé. Il s'appelle, comme chaque année, Gaël Monfils. C'est le seul Français à avoir gagné en simple depuis vendredi. Encourageant.

Les Français ne valent pas mieux que les filles de Fed Cup : sans les leaders, impossible de voir les demi-finales. L'émulation a vécu aussi longtemps que la carrière ATP d'Olivier Patience. Alors, le « j'assume » de Guy Forget sonne comme une évidence. Il maîtrise son groupe avec l'aura d'un réalisateur de film pour adultes au moment de la scène finale. Ca part dans tous les sens. L'excuse de meilleurs résultats sans les forfaits de Gasquet et Tsonga, écartons-la comme les jambes de la femme à Chamou dans une loge France Télévisions. Pour les Français, comme par hasard, le jour J c'est forfait. En face, Roddick était là. Quand il le fallait, Agassi, Sampras et Malivai Washington l'étaient aussi. Les Français n'étaient pas là, et c'est un mal récurrent et incurable.

Forger ses défaites

Le problème, c'est que, même s'il n'aurait de toutes façons pas gagner, le sélectionneur a été aussi inspiré dans ses choix que Clément dans celui de ses lunettes. Comment Mathieu a-t-il pu jouer le 4e match? Vu son pic de fatigue, même Bernard Sainz n'aurait rien pu faire. Et une fois sur le court, on a senti que le capital confiance du Strasbourgeois avait autant fondu que le palmarès de Marion Jones. Le cap'tain a tellement donné confiance à son joueur qu'il paraissait encore plus déprimé que lui en conférence de presse. Mathieu cherchait vainement du regard un entraîneur dans les tribunes. Il n'en a pas vu. Que Forget soit fautif ou non, cela n'a aucune importance, il est responsable et le reconnaît bien volontiers. Forget n'a plus sa place, Le Vestiaire le savait, l'intégrité de Bîmes l'a emportée. Assumer, c'est normal quand on est capitaine. Sauf que là c'est une défaite, une de plus, une de trop. L'heure de la démission a de nouveau sonné.

Relisez donc nos papiers tennis. Vous y verrez, pour ceux qui ne le savent pas encore, que si Le Vestiaire, qui l'écrivait dès septembre 2007, avait été entendu, personne ne se serait enflammé, car il n'y avait vraiment pas de quoi. La France du tennis est toujours la même. Avec ses autistes, ses blessés chroniques, ses éternels espoirs, son encadrement incompétent, ses coups d'éclat ponctuels, sa quasi absence des gros tournois, son existence dans les petits, mais pas ses victoires. Un seul et unique leader, mais toujours inférieur aux leaders précédents et à lui-même. Même si le classement ATP est flatteur, les résultats sont comme d'habitude inexistants. La cuvée 2008 n'est toujours pas un meilleur cru que les autres, avec encore cet arrière-goût de merde. Et oui. Vivement la terre battue.

Tennis, Coupe Davis : Quatre marioles et un enterrement (1/2)

De Melbourne à Winston-Salem, Le Vestiaire vous propose de revivre en deux épisodes cet acte fondateur du renouveau du tennis français : une épopée.

noah3.jpg 

Seul Arnaud Clément a haussé son niveau de jeu habituel contre les Etats-Unis (1-4). Le tennis français va très mal.

Rappelez-vous, c'était début février, Gilles Simon existait encore, Tsonga aussi. La France éliminait la Roumanie au terme d'une rencontre de Coupe Davis comme le groupe II en recelle. A peine moins euphorique après le match qu'avant, Guy Forget rêvait à la victoire finale, avec ses deux pépites, Gasquet et Tsonga. Deux mois plus tard, la France est tombée. Seule sa longue tradition du double l'a empêchée de rentrer fanny ardent. Le Vestiaire n'a jamais été dupe quand les médias et la FFT ont foncé Bîmes en tête pour présenter la « meilleure équipe de France de l'histoire ». L'équipe de France de Coupe Davis est, au mieux, aussi faible que les années passées et ses défaites contre la Russie.

Richard caquette

Richard Gasquet commence à comprendre que son corps a changé et que l'adolescence est terminée. Enfin, pas complètement, puisqu'il a préféré améliorer son record à Snake 3 sur son Nokia, plutôt que de regarder le double. De toute façon, à la maison, il regarde jamais France 4. Tsonga, lui, aura été un pilier de l'équipe aussi fugace que Barcella. La faute à sa fragilité de nouveau vainqueur de Roland-Garros. Restait Mathieu, qui a joué à son niveau mais pas plus contre Blake. Ses deux balles de matches ratées ne vont pas réécrire l'Histoire, mais le fantôme de Youzhny continue de danser sur sa carrière. Dans la même veine, Llodra a confirmé que Rotterdam et le double étaient ses limites. Il peut faire chier Soderling ou Karlovic, mais service volée contre Roddick, c'est plus suffisant.

A suivre…

Tennis : les ordonnances du Dr Dhrey

duothierrychampiongaelmonfilsreconstitue.jpg morita.jpg

Second opus des secrets du Dr Dhrey. Aujourd'hui, George Goven s'émeut du formidable parcours d'Alizée Cornet. Pourvu qu'il n'en mette pas partout.

Onde de chocottes

Le QG de la FFT est en alerte. Alors même que le tirage au sort n'est pas effectué, la catastrophe approche. Jo-Wilfried Tsonga s'est blessé au genou (inflammation du ménisque) et comme toujours, l'effet Tsonga est dévastateur:
Les ampoules de Gasquet s'éclairent à nouveau (que sur les mains). Mathieu a rêvé que Monfils est au lit avec Youzhny. Seul Clément n'a rien, Jean-Philippe Fleurian non plus, il ne reste donc aucun joueur de tennis valide.

Paulo la cote

Paul-Henri Mathieu atteint le meilleur classement de sa carrière. 12e mondial, il devient n°2 français du moment, derrière Gasquet et devant Tsonga. Pur hasard, les résultats de Paulo sont nettement plus réguliers depuis que Thierry Champion l'a quitté – en tant qu'entraîneur – pour Gaël Monfils. Lequel reste quand même sur une perf sur le magnifique central de Portschach.

Dechy errement

Nathalie Dechy soigne ses stats. Déjà auteur d'une très vilaine saison en 2007 (17 victoires pour 19 défaites), elle surfe sur une dynamique de pongiste français. Avec 8 défaites en 13 matches, elle part sur des bases élevées. La fille de Pat Morita vient de lui administrer une leçon de tennis. Mais à 29 ans, on ne peut plus être Karaté Kid.

Marion brosse

Les semaines se suivent et on ne voit guère d'amélioration sur le bulletin de santé de Marion Bartoli. Son niveau contre Olga Govortsova (43e mondiale) ne lui aurait même pas permis de battre un Thierry Ascione des grands jours. Comment supportera-t-elle les questions de Brabo après son élimination sur le court numéro 14 ?

Tennis, Coupe Davis : Cap Carnaval

daviscup.jpg

Dix sept ans après, Forget retrouve les Etats-Unis. Pas sûr qu’il danse Saga Africa aux dépens de Stifler après le match.

Un autiste, un dépressif chronique et une victime de Benneteau sont sur le même bateau. Qui ne joue pas ? La sélection de Forget, si elle n’a rien à envier à celle de l’Inde 1993, n’en reste pas moins la meilleure du moment. Actuellement pas au niveau, les trois sélectionnés pour les simples devront sacrément hausser leur niveau de jeu, en même temps. La probabilité est aussi infime que celle de Mauresmo de revoir le Top 5. Gasquet, s’il se souvient qu’il est droitier à l’échauffement, peut pourtant battre Blake et Roddick. Tsonga passera un vrai test en Coupe Davis. Sa victoire sur Pavel n’avait séduit que Chamou et les femmes de joie de Bucarest. Mais contre des cogneurs US aussi fins stratèges que Medhi Baala, il jouera contre un miroir, et comme il se trouve beau, il peut aussi vouloir s'impressionner. Pour Mathieu, c’est la dernière chance de réaliser un exploit. Actuellement, il est le plus constant, mais l’effet Benneteau n’y est pas étranger. Trois pour deux places : et si on faisait jouer les trois ?

Double gras

Devant telle abondance, Forget n’a pu résister au petit plaisir que Bruno Clément, frère et coach, s’est toujours refusé. Il s’est débarrassé d’Arnaud, promu sparring partner. Pas bête. Gasquet avait dû jouer sans coup droit contre Hanescu après une semaine d’entraînement contre Tsonga, le bourreau de Pavel, où il ne marquait pas un point. Il n’avait pas ressenti telle difficulté depuis son apprentissage du vélo, six mois auparavant. Au moins, avec Clément au warm up, il remet les petites roulettes. Sans son pote, Llodra se sentira en tout cas bien seul pour le double. Il n’aura pas le loisir de terminer en slip, mais il n’aura pas non plus à jouer pour deux, comme le note sans jamais s’agacer le grand Brabo. Prime aux anciens oblige, Gasquet-Llodra part avec une « langueur » d’avance. Les frères Bryan tremblent déjà.

Tennis : Les ordonnances du Dr Dhrey

20070707bartolivenusarticle.jpg

Roland Garros approche. Le Vestiaire s'est procuré les prescriptions du médecin des Français. Régulièrement, jusqu'aux premières conneries de Barbant, il lèvera pour vous, non seulement la femme à Chamou mais aussi le secret médical.

Bite et roi

« Dans ma tête, c'était la fusion. » Au sortir du court, Richard Gasquet s'exprime souvent avec la clarté d'un enfant autiste. Les journalistes n'étant pas pédopsychiatres, les raisons de son échec contre Tursunov sont aussi troubles que son début de saison. « Le second set, c'était comme un match de filles. » Une piste ?

Aix libris

La traversée du désert d'Arnaud Clément, qui inclut son vilain double de Coupe Davis en Roumanie, est terminée. L'Aixois a atteint un second tour : après une victoire sur Mardi Poisson, le récent finaliste d'Indian Wells, au premier tour, il a prouvé sa montée en puissance en prenant quatre jeux à Almagro. Sidorenko l'attend en challenger.

Termine à tort

Miami a lancé cette année les prémices d'un tournoi des légendes, au premier tour. Premiers invités : Gustavo Kuerten et Sébastien Grosjean. Avec ses rhumatismes, ce dernier a moins souffert que le Brésilien aux épaules en plastique. Le vainqueur ne fanfaronne pas : Grosjean sera lui aussi bientôt prothesé au premier tour. Même s'il n'est plus tête de série.

Bartaulé

Marion Bartoli ne s'en remet pas. Depuis sa finale à Wimbledon l'an passé, elle n'a plus atteint de finale. Déjà en plein blues depuis son Masters de l'an passé (1 jeu marqué en trois sets joués), elle devient dépressive. On la comprend : battue par Wozniacki, elle culmine à cinq victoires pour sept défaites en 2008. Le même bilan que Nathalie Dechy.

Tennis, ATP : Le défait Tsonga

nicolasmahutarnaudclement1.jpg

Les débuts tonitruants de Tsonga en Australie ont bouleversé la donne du tennis tricolore. Aucun Bleu en quarts de finale à Indian Wells, comme en 2005, 2006 et 2007, l'émulation bat son plein. Aucun doute, le tennis français entre dans une nouvelle ère.

La petite balle jaune perd la tête. Une pléïade de champions virés dès le premier tour, dont le redoutable Llodra, la terreur de Rotterdam. Marseille, Dubaï, Las Vegas, la rigolade est finie, la dégringolade non. Dès que la route s'élève vraiment, c'est toujours plus difficile. Brochard connaît ça, Benneteau aussi. Mahut a pu échanger quelques balles avec un Federer souriant et chaleureux après la balle de match et finalement très accessible. A une demande d'autographe près, on l'aurait confondu avec un ramasseur de balle. Gilles Simon, prétendant à une valorisante place de 5e homme, a pu voler neuf neufs jeux à Youzhny. Encourageant.

PHM ça veut dire quoi ?

Et Richie a encore montré toute sa dyslexie tennistique. Constance, consistance, régularité, il ne sait pas plus en faire preuve que l'épeler. Inarrêtable contre Soderling puis Sheila, il a chuté contre la terreur James Blake, avec six petits jeux à la clé. Moins que Marc Gicquel, qui lui avait pris un set au second tour. Mais demander un conseil à Gicquel, c'est comme déclarer forfait pour la Coupe Davis. Rassurant à quelques semaines de celle-ci.

Coulaines à pic

Finalement, dans la cour des grands, seul Tsonga a fait mieux que de la figuration. Mener 5-2 contre Nadal et perdre les cinq jeux suivants d'affilée, c'est entrer un peu dans la légende. Paul-Henri Mathieu en a ressurgi un cauchemar du passé : une exhibition sans Llodra ni Barhami, devant 16.000 spectateurs hilares à Bercy. Tsonga a donc laissé passer une chance d'être la seule terreur de Nadal sur le circuit. Après une première manche remarquable, où son mental rappelait l'Australie, il n'a jamais pu conclure. Un peu comme Gasquet.

La question du niveau de Tsonga, contrairement à celui de Albert Cohen Aloro, ne fait plus mystère. En poussant Nadal à la faute les trois quarts du match, il a montré que son niveau de Melbourne n'était pas un cas isolé. Il est fort, très fort même. Voilà qui le démarque à jamais de l'accidenté Clément. Mais cette fois, il a commis dans son short au plus mauvais moment, chose que l'on imaginait pas à son âge avec un jeu aussi propre. S'il ne veut pas finir sur le plateau de Delarue pour parler de son blocage psychologique, il devra rapidement briller en Master Series voire en gagner un. Pourquoi pas à Miami dès la semaine prochaine ? Avant le passage de l'examen, sur la terre battue de la Porte d'Auteuil. Clément ira-t-il au rattrapage ?

La Coupe Davis approche, qui aligner pour les deux premiers simples ? La concurrence est telle que le choix de Forget va être cornélien. Tsonga et Gasquet ou Gasquet et Tsonga ?

Tennis : Emu l’Ascione?

sp11.jpg 

Les meilleurs joueurs du circuit font un début de saison de Français. Et si Guillermo Coria gagnait Roland-Garros avec 20 doubles fautes par match ?

Youzhny, Seppi, Tsonga, Roddick : voilà pour Nadal. Pas mieux pour Federer, battu par Murray et Djokovic. Le Serbe serait-il le nouveau ténor du tennis mondial ? En se faisant torcher par Simon, Davydenko et Roddick, il a prouvé que non. Dans ce magma d'incertitude, les excuses virales réapparaissent, mais la vérité est là, aussi nue que Llodra et Clément après une victoire : plus personne ne domine le tennis mondial. Roddick, Gonzalez, Murray, c'est à eux que bénéficie l'effet Tsonga. Les moins bons sont un peu meilleurs, et les meilleurs un peu moins bons.

On ne tariq pas d'éloges

Si cela signifiait une baisse du niveau, les Français brilleraient. Or ce n'est pas le cas. Depuis l'Australie, on constate un vrai méfait Tsonga. S'il poursuit son époustouflante série, celui-ci deviendra ce que Julie Pietri a été avec « Eve, lève toi » : un has never been. Arnaud Clément, qui maîtrise ce sujet, collectionne les premiers tours : battu par un frère Rochus, il songerait à rédiger son testament. On craint aussi pour Sébastien Petit-Jean, torché par Robin Soderling sans même recourir au PQ. Gasquet, Simon, Mathieu sont les meilleurs. Enfin, avec aucune finale, les moins mauvais. Ah, on oubliait Llodra qui réinvente la constance à la française, si chère à Tariq Benhabiles : deux titres puis deux premiers tours. Et comme répond Forget quand on lui parle de Monfils : « Et ta soeur ? » Saloperie d'émulation. La Coupe Davis, c'est dans un mois, les choix seront durs comme les supporters de Golovin.

Pendant ce temps, Sharapova, exhibe sa détestation des féministes en balayant tout sur son passage et Justine ne henni plus de plaisir. Tout est ouvert : vivement le retour d'Amélie.

Tennis, Coupe Davis : Les quatre mousquetons

0908a.gif

Les Français ont éliminé ce week-end la Roumanie en faisant moins d'audience sur France 4 que la 375e diffusion de l'épisode du prince de Bel Air où Will joue au golf avec son oncle.

Les Roumains disposent certainement de la plus mauvaise équipe de l'histoire du groupe élite de Coupe Davis. Comme l'Inde de 1993, mais cette fois sans la défaite. C'est le seul enseignement d'une rencontre qui avait moins de valeur que Rodolphe Gilbert. Richard Gasquet a joué son simple avec la précision de Thierry Ascione, en coup droit. Mais il a gagné en trois sets, ce qu'il doit apprendre à faire contre n'importe quel jour classé jusqu'à la 20e place mondiale. Le double Llodra-Clément s'est aussi ressaisi pour gagner. Il n'aurait pas passé un tour de grand Chelem en jouant comme cela. Llodra était le seul joueur de tennis sur le terrain. La clé termine d'ailleurs au fond d'un tiroir : le gros Guy l'ayant laissé disputer son jubilé hier contre le 15/5 roumain Tecau, il a réussi à perdre un set 6-2. Il est désormais inscrit d'office à tous les tours de qualifs de tournoi des légendes.

Génération des enchantés

Les Etats-Unis seront d'un autre calibre. Le grand espoir soulevé par la presse avec l'arrivée de Tsonga pourrait bien être aussi solide qu'Arron en finale d'un 100m. La France n'a pas de nouvelle génération : Gasquet reste le numero 1 incontestable, le numéro 2 étant le plus en forme du moment. Grosjean, Mathieu ont encore leur chance. Le double ne change pas. Cette équipe est donc la même que celle qui se réjouit chaque année d'avoir accroché une Russie déclinante en perdant. « Don't Forget », rumine Guillaume Raoux en contemplant son trophée du tournoi de Nantes, acquis de haute lutte contre Jeff Tarango (photo) un sombre dimanche de novembre 1995.

Pendant ce temps-là, une bonne nouvelle nous est venue de Paris où malgré sa défaite contre Chakvetadze, Amélie Mauresmo, en pleine forme, a retrouvé son meilleur niveau possible. Celui d'une bonne joueuse capable d'atteindre les huitièmes de n'importe quel tournoi, et même de réaliser l'exploit d'y atteindre les quarts.

Tennis, Tsonga : L’accident ?

Christian Bîmes l’a accueilli en héros à l’aéroport, persuadé qu’il gagnera le prochain grand chelem français. Tsonga ressemble de plus en plus à Clément et consorts. Mais ressemble-t-il à Noah ?

L’histoire du tennis français est comme Gervais Martel : elle bégaie. Jo-Wilfried Tsonga a battu Nadal en trois sets, au terme d’un match ébourrifant, après un parcours exceptionnel. Suffisant pour en faire le futur numéro un mondial. Pourtant, contrairement à Thierry Tulasne ou Arnaud Di Pasquale, il n’a jamais été numéro un mondial junior. Seulement dauphin, comme Julien Jeanpierre…

Les lauriers pleuvent, Denisot fait plus d’audience qu’avec Mauresmo, à qui seule Mireille Dumas s’intéresse désormais. Mais son parcours n’a rien d’inédit. Clément, en 2001, sur ces mêmes terres australes, élimina Robredo, Martin, Federer, Rusedski, Kafelnikov et Grosjean. Avant de sombrer, drapeau bleu et blanc à la main, contre Agassi en finale. Les Français sont toujours des finalistes souriants sur la photo d’après-match, avec le petit trophée du cocu. Sympathique : un petit mot pour le public et une déclaration uniforme : « Je n’ai pas de regret, j’ai tout donné. » Le Vestiaire l’avait écrit avant la finale : s’il joue à son meilleur niveau, il gagnera. Il a baissé de pied donc il a perdu. Ne pas avoir de regret, se satisfaire du parcours, c’est avoir l’ambition d’un sprinter français.

Mat, maté, Mathieu

Tsonga, comme Clément, Pioline, voire Escudé (demi-finaliste à Melbourne en 98… à 22 ans) et même Mahut, à son niveau (finale perdue contre Roddick au Queen’s après un match d’anthologie contre… Nadal), ont établi la jurisprudence française. Sans parler de la finale de Coupe Davis de Mathieu contre Youzhny en 2002, un modèle breveté pour des années. Une semaine auparavant, il gagnait tout et devenait le futur sportif français vainqueur de grand chelem. Un parcours hors du commun, porteurs d’espoirs aussi grands que Mario Ancic, autant suivi d’effets qu’une prédiction du président de la FFT après quelques jeux de flûtes au champagne avec la femme à Chamou.

Son parcours montre que Jo-Wilfried est dans la forme de sa vie, en ajoutant Adélaïde. Pas qu’il est un joueur plus prometteur que les autres loosers chroniques précédents. S’il joue deux demi-finales de grand chelem dans l’année, il se distinguera des autres. Roland Garros et surtout Wimbledon seront deux révélateurs plus fiables que la fidélité de Virenque. Seul Pioline a réussi à confirmer en retrouvant Sampras en finale de Wimbledon par la suite. Clément, lui, n’a jamais confirmé : sa finale l’a conduit à se lancer dans le tennis exhibition avec Llodra. Au passage, la France du tennis peut lui en vouloir d’avoir flingué la carrière de numéro 1 mondial de la vache Grosjean, sans réaction après sa demi-finale perdue, malgré deux sets d’avance. Faire une Mathieu contre un autre Français, ça c’était fort.

Tennis, Open d’Australie : Jo le Maxi

lemariagepolynesiendehenrileconteetflorentinereference.jpg

Jo Woodbridge Tsonga a signé un exploit retentissant ce matin en faisant déclarer à Christian Bîmes qu'un Français pouvait gagner un Grand Chelem.

Finalement, il l'a vite su. Rafael Nadal, au bout du premier set, avait trouvé un maître. Son sourire écoeuré, dans le dernier jeu sur un smatch pleine ligne du Français, ressemblait à celui des Messins après chaque match de L1 cette année. Gilles Simon avait un plan, Tsonga l'a appliqué.

Complet poulet

Mais pour l'appliquer et qu'il marche au point que Nadal se sente Clément pour quelques heures, encore faut-il être talentueux. Bîmes, qui s'y connaît plus en gastronomie qu'en tennis, l'a aussi remarqué, même si son repas trop arrosé l'a poussé à comparer Tsonga à Leconte. Nadal était aussi loin de la balle que Boetsch contre Agassi dans les archives de l'INA. Le match qu'il vient d'accomplir le place d'office dans le top 10 des matches les plus aboutis de l'histoire, quelques encablures devant Mutis.

Il a eu, l'espace de deux heures, la puissance du meilleur Safin (avec un coup droit jamais vu sur le circuit), le service du meilleur Sampras, la volée du meilleur Edberg, la décontraction du meilleur Federer et le tempérament du meilleur Nadal. Imprenable, il n'a laissé que sept jeux à un adversaire qui n'avait pas perdu un set depuis le début de la quinzaine. S'il réédite le même match, il gagnera le Grand Chelem, Federer ou pas en face.  Et dire que si Gasquet n'avait pas eu mal à l'orteil droit, il était sûr d'éliminer Tsonga…

L’édito du Vestiaire : Ad vitam eternam

ameliemauresmo.jpgradb173f1.jpg

C'est une journée historique que nous avons vécue en ce vendredi. C'est un skieur du Lichtenstein (si si , ça existe) qui a remporté le Super G de Kitzbuhel. Il s'est même permis de battre le meilleur des Maier.

Souvent, la mort d'un être est compensée par la naissance d'un autre. Ce merveilleux phénomène de la vie s'est produit la nuit dernière au pays de Rod Laver. Mais ça n'a pas suffit à laver la honte. Une fois de plus, Le Vestiaire l'avait dit et c'est arrivé. La carrière d'Amélie Mauresmo s'est donc arrêtée comme ça, sans faire de bruit. Réduite à trois pauvres sets, atomisée par une femelle Kangourou sans envergure tout droit sortie de l'eau, Dellacqua. L'ancienne numéro 1 mondiale, numéro 1 française, vainqueur à Melbourne et Wimbledon, aura-t-elle le courage, l'orgueil et la dignité suffisante pour revenir réussir un dernier Roland-Garros et y passer enfin un tour ?

Pendant ce temps-là, c'est Jo Wilfried Tsonga et Paul-Henri Mathieu, qui, profitant du décès professionnel d'une joueuse devenue normale,  renaissent de leurs cendres. Le second après cinq ans de purgatoire et un cinquième set volé 8-6 à Larry Koubek.  Le voilà reparti sur la route d'une gloire qu'il croyait devenue posthume. Il est où Gaël Monfils ?

Tennis, Open d’Australie : Les premiers seront les derniers

clementllodra.jpg 

Comme chaque année, le début de saison sourit aux Français. Manque de chance, ce sont les vieux ou les tocards qui brillent.

Llodra qui gagne un tournoi (ATP et Challenger confondus), Santoro qui sort Blake, Benneteau qui gagne plusieurs matches à la suite… Les débuts de saison sont moins relevés qu’une finale de championnat de France entre le Team Lagardère et l'AS Patton Rennes. Il y a quelques années, Santoro fut même numéro 1 mondial à la Race, ce classement renouvelé d’une saison sur l’autre, grâce à sa victoire dans un tournoi du Golfe Persique, début janvier, où Rodolphe Gilbert aurait pu être tête de série.

La période défaite

Quand on ne peut pas prétendre à un dernier carré de Grand Chelem, autant être malin et gagner du fric pour les onze mois suivants. Si Mutis avait su, il porterait du Levis plutôt que Fabio Lucci. Amélie Mauresmo y a donc songé cette année. Mais elle ne repoussera pas la retraite longtemps. Sa « préparation » l’a conduite au second tour et une défaite contre l’imbattable Patty Schnyder. Et elle est déjà blessée. Même Kournikova aurait sa chance.

Richard Gasquet, conscient qu’il manque encore d’expérience dans l’approche de sa saison, a déjà compris son erreur. Il a merdé dans le premier tournoi et sait qu’il ne pourra pas profiter de points d’avance, lui. Avant l’Australie, il demande officiellement l’indulgence s’il perd. Il devient donc officiellement moins ambitieux que Papy Grosjean, qui a toutes les chances de redevenir numéro 1 français.

L’édito du Vestiaire: Roger and me

federer1.jpgborgp.jpg

Pendant que l'équipe de France de foot passait sans jouer, on n'avait toujours aucune nouvelle du ski français et Dieu se manifestait en Chine.

Jusqu'où ira Ferrer? La question, digne d'intérêt, était toutefois mal posée. En finale du masters, on a compris que la réponse était simple et qu'il manquait quelques lettres à sa bonne formulation. C'est Federer en personne qui s'est permis d'y répondre et de façon cinglante. Beaucoup l'ignoraient certainement, mais même au bout du rouleau, le meilleur reste le meilleur surtout face à un Ferrer qui venait d'éclater sur un nuage les redoutables Gasquet et Roddick.

6-2, 6-3, 6-2 une rouste inouïe et Schumacher en ligne de mire

Jamais, un joueur n'avait dominé comme le phénoménal Suisse écrase le circuit. Borg, Connors, Lendl, MacEnroe, Sampras, Agassi et Gasquet n'existeront bientôt plus, eclipsés par le futur vainqueur de Roland Garros. Federer est-il le plus grand champion de toute l'histoire du sport dans son ensemble? Il en prend en tout cas le chemin.

Il reste le problème Thuram qui est loin d'être réglé. Va-t-on sacrifier la défense française sur l'autel d'une septième phase finale consécutive pour le gentil Lilian?

Tennis, Masters : Richard l’attend

gasq.jpg

De notre envoyé spécial aux Masters, 

Richard Gasquet est entré dans l'Histoire par la porte de derrière. Il a été dépecé encore plus violemment qu'à Tokyo par Ferrer. Au moins, il a rigolé avec l'arbitre.

La scène est saisissante. Alors qu'il vient de prendre 6-1 en 26', en ne marquant qu'un point sur son service, Gasquet fait des blagues à l'arbitre de chaise. Et regarde un Deblicker consterné, en se marrant. Résultat, 33 minutes plus tard, il reprend 6-1. Ferrer a paru aussi immense que Vliegen à Roland, ce qui inquiète. Gasquet n'a jamais su prendre le jeu à son compte, pourtant il savait qu'en laissant manoeuvrer Ferrer, il perdrait. Il savait qu'il fallait jouer 1 mètre dans le court, il a couru 3 mètres derrière la ligne.

Saga affligea

Alors quoi ? Et bien, pas d'effet Noah en tout cas. Estampillé préparateur mental, il a dû vite s'apercevoir qu'il avait affaire à un très très jeune joueur. Ferrer s'est cru revenu sur les tournois juniors. Puisque l'autre bouge mieux, allez hop, on lâche tous les coups. Pas la peine de s'accrocher dans l'échange, c'est un mauvais jour. Nadal, lui, n'a jamais de mauvais jour.

Pour Gasquet, les deux premiers jeux sont primordiaux : ils lui indiquent s'il s'amuse ou pas. Si oui, le petit prince est capable de sortir des coups d'anthologie voire de s'accrocher pour gagner (Roddick à Wimbledon). Si non, il joue comme Camille Pin à l'entraînement, le mental en moins.

S'il veut un jour prétendre au top 5, ce que ses capacités techniques valent, Gasquet devra être systématiquement quart ou demi-finaliste. Ce qui signifie être le patron. Là, dans ce qu'on peut apparenter à un quart de Masters, il a démissionné plus vite que Guy Roux. 5 points gagnants dans le match, pour 25 fautes directes : une telle branlée, feuille de stats à l'appui, est unique dans l'Histoire du tennis. Y entrera-t-il un jour d'une autre façon ?