Tennis, Masters : Le sort s’acharne sur Gasquet

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Toute la presse ne parle que de ça : avec son tirage au sort, Richard Gasquet a peu de chances de voir les demies du Masters. La poisse. Il aurait préféré Wawrinka, Soderling ou Benetteau. Et pourquoi pas Golmard ?

Qualifié in extremis, et puis la tuile. Le tirage au sort des Masters a offert au roi Richard une opposition pour le moins inhabituelle : avec les 2e et 3e mondiaux dans sa poule, il du souci à se faire. Bizarrement, malgré son statut de tête de série n°8, le tableau n'est pas si dégagé, et Richard pourrait très bien l'être rapidement. Voyez plutôt, Nadal, Djorkaevic (en méforme) et Séverine Ferrer. Comment faire pire en effet ? Au mieux, il se fera rouster par Federer en demies.

Le grand bluff
Le destin n'a donc pas été tendre avec notre champion. Il aurait sans aucun doute préféré prendre Rodger, Gros Dick, ou le survitaminé Igor David Benco. Voire Nalbandian, s'il avait été qualifié. Au moins, eux, ce ne sont pas des joueurs contre qui il prend des taules… Mais Nadal, en effet, c'est encore pire : cela risque de réveiller ses ampoules. Nalbandian, le joueur le plus en forme au monde, guette le forfait.

Il est vrai qu'affronter des joueurs du Top 10, en Masters, c'est plutôt rare. Il parait que c'est encore plus rare d'y croiser Cyril Saulnier et Rodolphe Cadart, respectivement 209 et 239es mondiaux. Mais bon, on n'a pas vérifié…

Tennis, Coupe Davis : Forget reconduit, les résultats éconduits

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Dans le royaume du médiocre, le monarque a adoubé son vassal : la terrible passe actuelle du tennis français s'étendra donc à la Coupe Davis pour les deux ans à venir.

Il a rencontré tout le monde. Des entretiens avec Gasquet, pour évoquer leur connaissance commune de Golovin, avec Monfils pour découvrir le Wu tang clan, avec Santoro pour rire ensemble des résultats du double sans lui. Christian Bîmes a le goût du travail mal fait. Et quand il parle, pour reconduire son coach suranné, de « virage générationnel, avec des petites choses à évacuer (Raoux) », on est en droit de sentir que quelque chose ne tourne pas rond, comme s'il commandait une bouteille de rosé La villageoise à table.

Un titre en neuf ans, comme Raoux avec Brisbane 92

Pourtant, les résultats sont en faillite et disons-le, Forget a fait son temps. Ses premières années furent exceptionnelles. D'entrée, il se hisse en finale contre l'Australie (1999), qu'il perd. Après le fiasco brésilien en 2000, la France retrouve le beau gosse Rafter et ses potes ruminants sur l'herbe australienne, que le prognate Escudé fait brouter aussi bien que Mauresmo. Premier… et dernier titre de Forget, en 9 ans. S'ensuivra une finale contre la Russie en 2002, qui rendra autiste Paulo Matthieu. Depuis, plus rien. Une demie sabotée en Espagne, avec une branlée en règle – et avec le sourire – pour Clément contre Nadal. Et le meilleur pour la fin, trois quarts successifs perdus contre la Russie (2005-2006-2007). Avec en face, un Safin devenu aussi intermittent qu'Ascione, Davydenko qui sait perdre si on y met le prix (Bîmes saurait faire ça, pourtant), et Andreev qui ne sait que servir : la Russie est aussi en grande perte de vitesse. Il faut croire que les Français sont nazes.

TohuMahut

Pourtant, tous les joueurs ont plébiscité Forget. Sauf Santoro, mais tout le monde s'en fout. Guy le bronzé se voit même renforcé, son staff étant allégé. Les entraîneurs persos resteront hors du court, et personne ne pourra juger Forget, sauf sur ses résultats, ce que le bon président ne sait visiblement pas faire. Bîmes a aussi consenti à lui payer des voyages hors de prix sur les tournois des joueurs sélectionnables. Nul doute qu'il voudra tous les voir, avec la femme à Chamou qui lui fera des rapports.

Mais Forget n'est pas idiot. Il sait qu'il lui faut donner le change pour garder sa place. Alors, il balance des vérités effrayantes. « Nous n'avons jamais eu autant de joueurs susceptibles de prétendre à une place en simple. » Le tyran des courts menace même de sélectionner Benneteau et Mahut.

Tennis : Forget les a… bîmes

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La victoire de Sébastien Grosjean au tournoi de Lyon nous rappelle que son palmarès est des plus indigeants. Piolinesque, dirions-nous, si ce dernier n'avait pas fait deux finales en Grand Chelem.

Le Marseillais s'enorgueillit d'être encore plus Français que les autres, en accumulant plutôt les quarts et demies que les victoires, comme si l'un ne pouvait pas aller sans l'autre. Ou il fait preuve d'une bêtise que seul Gasquet peut lui envier ou il nous prend pour des cons. Quant à son meilleur classement mondial, il n'est pas non plus si exceptionnel. A moins de se comparer à Fleurian, Delaître, Fontang, Raoux, Gilbert, Bennetteau, Dupuis, Gicquel, Clement, Escudé, Mutis, Patience, Ascione, Santoro, Mathieu, Tulasne, Boestch, Gasquet, Simon, Di Pasquale, Champion, Llodra, Roger-Vasselin (père et fils), Boutter, Roux, Saulnier, Julien Jeanpierre, Guardiola, Devilder ou même Tsonga. Une place dans les cinq premiers si rare que Noah, Forget, Leconte et Pioline l'ont occupée.

Attablé à l'entrecote

Un détail chiffonne cependant. Un point commun relie la grande majorité des joueurs précédemment cités hormis leur médiocre niveau : l'apparatchik du tennis français, Christian Bîmes. A part quelques exploits en Coupe Davis, Mary Pierce, et l'année dernière Amélie Mauresmo, le bilan du président centenaire au pouvoir depuis aussi longtemps que Mitterrand est des plus inélégants. La plupart des champions en herbe précités, sont restés dans l'herbe et sont devenus des bouses. Et l'homme au carnet de chèque fédéral, comme le surnomment ses convives quotidiens, envisage de se représenter. La base le désire, explique-t-il. Si ça peut permettre à Goven et Camaret de se sentir mieux, pourquoi pas. Briser les habitudes animales, mais néanmoins divertissantes, en cours dans le tennis féminin serait peut-être une mauvaise idée après tout. En effet, qui réglerait les factures, si les prestations devenaient tarifées du côté de la Porte d'Auteuil ? Sans parler de tous les autres « Papa touchant » du tennis.

Amours et gestes bien placés

Aujourd'hui, il a reconduit Forget, le roi du copinage. Il ne faut pas être un grand spécialiste de la balle jaune pour constater que Guy le bronzé a fait son temps à la tête de l'équipe de France après neuf trop longues années. Il va donc finir d'achever le tennis français qui n'aura même plus la Coupe Davis pour briller. Et Bîmes qui sera toujours là. Cela nous rappelle quelque chose de moins jaune et plus ovale…

Souhaitons qu'il nous reste Chamou, sa femme et Brabo à tous.

Tennis, Amélie Mauresmo : retour de flemme

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Amélie Mauresmo a conclu la pire saison de sa carrière sur une défaite contre l'un des frères Bondarenkov. Deux victoires en six matches, elle a bien fait d'ajourner sa retraite. Elle part en vacances épuisée mentalement.

Avec Amélie, l'histoire est un TOC. Mais au lieu de prononcer des noms d'organes sexuels, elle se contente de mauvaises blagues. Cela commence par la lassitude de cette saison. N'oublions pas qu'en plein été, après un catastrophique Wimbledon où ses rivales étaient juste à leur niveau – ce qui suffit pour la sortir -, notre Jennifer Lopez des salles de muscu a déjà plaidé la fatigue sur un yacht en Méditerrannée. Après un mois de reprise, elle vient de passer du « je ne suis pas encore revenue au top, c'est physique » à un « j'en ai marre de cette saison, je ne suis pas fâchée que 2007 se termine ». Du grand art, aussi limpide que la carrière de Di Pasquale. Sait-elle que faire du tennis est un métier ?

Ô rage, ho des espoirs

Mais le second balbutiement est plus inquiétant. Mauresmo, après son éclair de lucidité – « je suis devenue lambda » – a repris du poil de lavette. Comme au bon vieux temps, elle voit des signes, les mêmes que Chamou cherche dans les allées de Roland Garros. Son jeu serait mieux en place. « J'ai joué mon meilleur tennis depuis longtemps », a-t-elle avoué après son 1-6 dans le 3e set contreBondarenkov. « J'ai besoin de travailler. Je reste avec Loïc Courteau. » On se demande qui est l'homme dans leur couple. Si un jour, il veut réentraîner une autre joueuse, le maître psychologue qu'est Courteau ferait bien de se barrer. Car l'histoire (drôle) risque de se répéter de plus en plus souvent : « Je fais un break », annonce Mauresmo dans la foulée.

Tennis, Mauresmo : Save the last chance

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Amélie Mauresmo dispute ce mardi le match le plus important de sa carrière. Un échec et c'est l'hospice… avec Tauziat.

Amélie Mauresmo a l'art de se mettre la pression. Battue depuis deux semaines au premier tour par des Russes (Dementieva et Zvonareva), la Française a soudain pris conscience de sa nullité actuelle. « Je suis une joueuse lambda » a-t-elle avoué avec l'éclair de lucidité que Cécillon regrette encore. A son échelle, elle connaît actuellement la chute de tension de l'Equipe de France de rugby. Sa Nouvelle-Zélande, c'était Wimbledon, elle avait même battu une Russe, Sharapov'. Et depuis, avec son physique de deuxième ligne, elle prend des vestes et n'arrive plus à rien. Même Camille Pin retourne ses premières balles.

La vachette dans l'arène

Son premier tour de Zurich est donc une finale de carrière. A 28 ans, elle pense toujours avoir fréquenté les cimes du tennis féminin et désespère de les (re)trouver. Contre la vachette du Péloponnèse « Dani Danilidou Daniladidou », la défaite est interdite, encore plus que contre Ivanovic au 3e tour de Roland en 2005. Une défaite et elle se fera bizuter par Sandrine Testud pour entrer au club des retraités du TC Looser. Et Chamou rangera pour de bon son millésime 2002 de Moët et Chandon à la cave, qui aurait été jadis inaugurée en grande pompe par sa femme autour d'une queue de Loth.

Tennis, Gasquet, Razzano, Mahut, Golovin : le carré de n’as

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Après l'épidémie de Wimbledon, les Français font une rechute. Ils deviennent subitement bons et écrasent des adversaires de qualité. Mais les virus ne durent jamais.

Richard Gasquet souffre de la Noah-titude. Force est de constater que le sorcier de Douala a réussi avec Gasquet le talentueux, là où il avait échoué avec Mauresmo la cérébrêle. Le roi Richard a retrouvé son meilleur niveau, il y ajoute de la constance et ainsi, personne ne lui résiste. Ce qui devrait être le cas 10 mois sur 12 dure depuis deux semaines, sa plus longue période de haut niveau depuis le début de sa carrière pro. Il vient de battre Berdych et rencontrera Ferrer en finale de Tokyo, qui devrait valser si Gasquet poursuit sur ce rythme. Mais si le Français se met à réfléchir, il est capable de se mettre à jouer avec les pieds.

Mahut, lui, a contracté le même virus qu'avant Wimbledon, quand il avait battu Nadal au Queen's. Sérieux, appliqué, il est en demies à Metz et a viré Andreev, dans un duel de serveurs. S'il gagne Metz alors qu'il reste Robredo, Murray et Canas, alors là il faudra l'envoyer passer des analyses : il pourrait être épileptique.

Razzia no

Chez les dames, on connaît le(s) potentiel(s) de Tatiana Golovin. L'ancienne lolita du pôle espoir, que Gasquet aimait entraîner à la cafét' tard le soir pour travailler le haut du corps, a confirmé ses belles formes face à Chakvetadze et à l'un des frères Bondarenko. Opposée à Kuznetsova, l'une des joueuses les plus fraîches de cette fin de saison avec la navigatrice Mauresmo, elle a l'occasion de frapper un grand coup. En accumulant les quarts et demi-finales, elle s'approche du Top 10.

Par contre, le potentiel de Virginie Razzano, personne ne le connaît. Libérée de son éternel appareil dentaire, la 33e mondiale vient de remporter deux tournois : Canton et surtout Tokyo, en battant en finale la femme au nom de mousse à raser, Venus Williams. Cette poussée de fièvre subite est inquiétante. Amélie Mauresmo, sans doute hypocondriaque, a choisi de se faire éliminer au 1er tour de Stuttgart et devrait prendre des vacances pour fuir l'épidémie.

Tennis, ATP : Richard Gasquet peut Bombay le torse

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Le Roi Richard coeur de fion a retrouvé la lumière en Inde, en gagnant un tournoi dont il était tête de série n°1, donc d’un niveau médiocre. L’effet Noah le poussera-t-il jusqu’à espérer jouer les Masters ?

Sacré Yannick. Une semaine qu’il le couve, et déjà un tournoi de remporté pour son protégé, sans avoir concédé de set. Comme quoi, danser la saga africa dans les vestiaires, ça a décoincé le Biterrois. « Yannick m’a fait beaucoup de bien ». Tel Bruno N’Gotty du temps de la victoire du PSG de Noah en Coupe des Coupes, Gasquet a déployé ses plus belles armes pour s’imposer contre des tocards de tout premier ordre (Vliegen, Fognini, Koubek, Santoro et Rochus).

Le nouveau roi du Taj Mahal n’a pas à apprendre à jouer, tout le monde connaît son grand talent. Mais son Sherpa camerounais a capté ce qui lui fallait : positiver sans réfléchir, quitte à raconter des conneries aussi grosses que Tauziat. « Olivier Rochus joue vraiment très bien. Il a fallu réaliser un gros match pour le battre. » Il commence même à se la raconter, sur les conseils de son mentor qui n’a pas oublié les nuits torrides d’après Roland Garros 83 avec les supportrices de Wilander et la femme à Chamou, qui était là aussi. « En remportant le tournoi de Bombay, je me suis désormais imposé sur toutes les surfaces du circuit : sur gazon à Nottingham en 2005 et 2006, sur terre battue à Gstaad en 2006, sur dur à Bombay et en indoor à Lyon l’an passé. C’est vraiment très beau. »

Masters mind

Remonté à la 14e place mondiale, Gasquet confirme son statut de meilleur autiste du circuit. Dans le même mois, il est capable de battre les meilleurs (à Wimbledon) et de perdre contre les plus nuls, comme ces défaites contre Melzer ou Qureshi au printemps. Aujourd’hui, les Masters est à portée. Contrairement à Mauresmo, ils intéressent Gasquet. « Je ne suis pas très loin du Masters (Richard occupe ce matin la 14e place à 28 points du 8e, James Blake). Qui n’en a pas envie ? » Son espoir monte, mais il faudra être très fort à Madrid et Bercy, où ne joueront pas Rochus, Fognini et Devilder. Le planning risque d’être serré : où caser le stage dans les plaines de l’Altiplano, le lieu d’inspiration de Noah ?

Tennis, Coupe Davis, Equipe de France : Les Bleus doivent reForget une équipe

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La France va entamer la coupe Davis avec une équipe toujours plus faible, peuplée de joueurs de seconde zone et de leaders cheap.

L'époque dorée des Boetsch et Escudé est révolue. La France ne gagne plus en Coupe Davis, pendant que Brabant et Chamou continuent de rêver à un titre des Mousquetaires. Mais, la vérité est là, aussi nue que Patrice Loko aviné un soir d'août 1995 : la France n'a plus sa place dans l'élite du tennis mondial.

Vainqueurs en 2001, finalistes en 2002, les Bleus n'ont rien fait depuis à part se faire virer contre la Russie, l'Espagne ou Federer. Et les performances déclinent, les quarts de finale semblent le dernier tour encore accessible pour les Français, comme pour Mauresmo.

Des joueurs Lidl, sans leader

Personne ne remet en question cette équipe. Grosjean, Clément, Matthieu, Llodra sont toujours les piliers avec Borotra et Cochet, et Forget alterne des Simon, Mahut ou Monfils en sparring-partner. Mais les habituels titulaires sont devenus des tocards, qui perdent avec la manière. « Séb' est super en forme malgré ses 3 ans de blessures, il tape très bien la balle à l'entraînement », répète Guy le Bronzé chaque jeudi, veille de branlée, depuis quatre ans. Les Français sont remarquablement présents dans les 100 premiers mondiaux à l'ATP. Mais magnifiquement absents des 20 premiers, et ce n'est pas faute d'avoir une flopée de champions du monde juniors.

Tous hors des 20, sauf un. Richard Gasquet. Le plus talentueux et le plus fragile. Capable de perdre contre Vliegen à Roland et de lui mettre 6-1 6-2 lundi dernier, sans comprendre pourquoi. Doté d'une mémoire tampon de premier choix et seul joueur du circuit à abandonner à cause d'ampoules, le Biterrois ne tient pas 5 sets. Mais les autres sont tellement nuls qu'il est un-con-tournable. A ses côtés, la sélection sera dure : qui de Grosjean qui peine à tourner son coup droit à cause de ses deux jambes de bois, de Clément qui ne sait toujours pas s'il est droitier ou gaucher, ou de Monfils qui retourne sur le court n°2 quand il joue sur le central parce qu'il aime taper fort ? Le choix du Vestiaire reste porté sur le dépressif Paul-Henri-Mireille Mathieu, en cas de lobotomie réussie. Avec ça, on a une chance contre les Roumains, les Anglais ou l'Autriche.

Tennis : Mauresmo a mûri

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Amélie Mauresmo est revenue victorieusement au tennis, après une parenthèse de deux mois. Elle ne pense pas participer au Masters de fin d'année : aurait-elle enfin compris ?

Amélie Mauresmo est sur la bonne pente. Elle a bien pris le temps de se ressourcer, deux mois à s'amuser avec madame sur un yacht en Sardaigne. Cette parenthèse digne d'un chef d'Etat lui a visiblement éclairci les idées. Finies les ambitions démesurées, les dépressions après avoir été sortie par n'importe quelle fille de l'Est plus jolie qu'elle dans un 3e tour de Grand Chelem. Elle sait désormais que son niveau est inférieur. « Je n'envisage pas de disputer les Masters, estime celle qui est sortie des 8 meilleures mondiales. C'est tant mieux. Comme ça, j'arrêterai la saison un peu plus tôt. Je pourrai bien bosser et être à 100% à l'Open d'Australie.» Et 100%, cela peut la conduire en quart de finale, avec un peu de chance. Avant, elle pourra remporter (comme Santoro à Dubaï) les tournois de Auckland, Gold Coast, Sydney ou Hobart, en janvier quand aucune autre joueuse n'est prête. En plus, ça fait des sous pour les vacances d'été (juste après Wimbledon) : un bateau, ça coûte cher.

Emploi à mi-temps

Car pour Mauresmo, les vacances passent désormais avant tout. Quitte à prendre des volées, autant ne jouer que quand on a un niveau potable pour gagner les premiers tours. La mâturité l'a enfin gagnée. Qu'est-ce qui a changé notre championne ? D'avoir frôlé la mort avec son appendicite ? Est-elle jalouse de Gasquet qui se tape Noah ? Hingis lui manque-t-elle ? Toujours est il qu'aujourd'hui, elle est davantage à l'écoute de son corps de feignasse. « La motivation, je l'ai retrouvée, enfin. J'ai attendu que ça me démange, que ça me titille. » Ca n'a pris que deux mois. Le temps de retrouver un niveau physique et la saison sera finie. Courage Amélie, plus que deux gros mois.

Tennis : Gasquet – Noah, ambiance de l’esbroufe

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Richard Gasquet a demandé l'aide de Yannick Noah pour devenir meilleur, malgré la jurisprudence Mauresmo. La carrière du Biterrois est en grand danger.

Sa dernière apparition date de PSG-OM, devant les caméras de Canal+. On sentait alors un Richard Gasquet plus intelligent que jamais, parlant d'un « match de haut niveau entre deux grandes équipes ». Au plus mal, on ne pensait tout de même pas qu'il oserait appeler Yannick Noah à la rescousse. Après avoir embobiné Amélie Mauresmo, pour laquelle il n'y a donc plus rien à faire, la prochaine victime sera ainsi Richard Gasquet. On sait le Biterrois naïf et, disons-le, assez idiot dans son genre. Lassé d'alterner le fascinant (contre Roddick à Wimbledon) et le merdique (le reste), il veut passer la vitesse supérieure : enterrer sa carrière. Pour cela, rien de tel que d'appeler le Gossebuster, tonton Noah. « Je suis toujours touché quand un joueur m'appelle pour me dire « viens m'aider », c'est ce qu'il y a de plus décisif », a déclaré le sorcier noir au journal Le Monde. Le fait que Gasquet soit le seul joueur à lui offrir cette possibilité a dû jouer aussi.

Mentor à l'heure, menteur en or

Noah est donc estampillé préparateur mental en chef, malgré son échec total avec Mauresmo, qui avait lamentablement perdu contre Ivanovic au 3e tour de Roland Garros 2005. Décidément sympa, Mauresmo n'avait pas enfoncé Noah, barré bien avant que le match ne soit fini. « C'est de toute façon intéressant de travailler avec lui. On s'est régalé pendant la préparation. On a eu plein de moments sympas. » Si Mauresmo aimait les hommes, on penserait à un gang-bang sur un yacht. La tactique sera probablement identique avec le roi Richard. Noah le rassurera avec des salades, sur son talent qui est réel alors que tout le monde le sait. A part ça, un entraînement ou deux. Et puis, au bout d'un constat d'échec, il balancera quelques conneries sur les promesses du jeu de Gasquet.

Garçon négatif, qui sent la m…

Noah, en tout cas, voit une opportunité en or de revenir dans le sport. Gasquet ou un autre (mais pas Clément), il s'en tamponne. « Jusqu'à la semaine dernière, je ne connaissais pas très bien Richard. Je l'ai écouté. J'ai pris des notes. C'est un début. » Consciencieux, le vainqueur de Roland soigne sa légitimité. « Il y a une vraie négativité autour de ce môme qui est en train de devenir un homme. On va essayer de voir ce qu'on peut faire ensemble en fonction de mon planning, qui est chargé. » Sa carrière de chanteur, enfin lancée, ne permet plus de coacher mentalement le PSG. Mais un jeune tennisman, on peut l'emmener en backstage et Gasquet est tellement au fond du trou qu'il serait foutu d'aimer la musique du VRP Sloggi.

Tennis, US Open : Les French chient

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La belle forme de Wimbledon a vécu. A l'US Open, où les Français brillent rarement, c'en est déjà terminé pour les 28 tennismen et women nationaux. La deuxième semaine peut commencer…

A y regarder de près, le constat est affligeant. De loin aussi. Car aucun Français en seconde semaine, cela ressemble à un Roland Garros du pauvre. D'autant plus que, comme sur la terre battue française, les engagées français étaient très nombreux : 15 hommes et 13 femmes au sortir des qualifs. Et à regarder les identités des tricolores admis au 3e tour, on s'inquiète encore plus.

Super Marion

Marion Bartoli est certainement la plus « grosse » promesse. En 1/8e, elle s'est inclinée contre la vraie Serena, sèchement cependant. Elle semble avoir retrouvé la forme qui lui avait permis d'aller en finale contre l'autre Williams sur le gazon londonien. Cela ne fera pas d'elle la meilleure joueuse du monde, mais contrairement à Mauresmo, elle ne le pense pas. Amélie, elle, sirotait une Margharita sur son yacht, histoire de décompresser. Elle pense certainement revenir aux Masters, mais il faut lui expliquer qu'en ne jouant pas, on n'a aucune chance d'être qualifiée.

The Tsonga of freedom

Chez les hommes, on ne sait pas de qui peut venir la lumière. Rendez-vous compte : Tsonga et Grosjean sont les deux plus en jambes, avec Santoro qui a eu le malheur de tomber sur Blake. Soit deux vieux et un Monfils du pauvre. Grosjean a prouvé au passage qu'il n'était pas (encore) en retraite et s'est donné un sursis. S'il retrouve sa mobilité perdue depuis trois ans, peut-être pourra-t-il revenir dans les 20. Sur ce qu'il a montré contre Haas, son coup droit a le mérite de tenir encore la route. Mais son physique l'a trahi au 5e…

Tsonga, lui, est le prototype du joueur qui ne saisit pas sa chance. Contre Nadal, il aurait pu remporter le 1er set et se mettre en route pour l'exploit. Il l'a perdu et s'est fait laminer. Donc, on l'oubliera, comme on a perdu Patience après sa défaite contre Djokovic à Roland. Cela dit, même quand on est Français et qu'on bat Nadal, on peut devenir un fantôme deux mois plus tard (Mahut, battu 6/0, 6/4, 6/2 par Del Potro au 1er tour). Mais, si la performance de l'Angevin est en tout point remarquable, la palme revient incontestablement à un autre Nicolas, Devilder, proprement balayé par Youzhny au 1er tour : 6/0, 6/1, 6/2. A croire qu'il voulait apprendre à compter.

Heureusement, la relève est là. Sidorenko est arrivé en demie et surtout Eric Prodon a réussi la perf « atomique » de se hisser en finale à Freudenstadt (Allemagne), battu par Ivo Minar (286e mondial) 7/5, 6/3. A 26 ans, tous les espoirs lui sont permis pour un 1er tour à Roland.

Tennis, US Open : Et pendant ce temps-là, à Flushing Meadows…

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Serait-ce le décalotage horaire ? La concurrence des Mondiaux d’Osaka ? Ou la proximité de la Coupe du monde de rugby ? Toujours est-il qu’on en oublierait presque qu’un tournoi du Grand Chelem est en train de se jouer aux Etats-Unis. Il se passe pourtant pas mal de choses sur le ciment new-yorkais. Jugez plutôt :

Venus Williams a amélioré son record au service avec une première balle chronométrée à 207 km/h, vitesse que n’a jamais atteinte « Fabulous » Fab Santoro dans toute sa carrière, désormais riche de 61 participations en Grand Chelem. Autant qu’Agassi. Les deux joueurs partagent également un goût prononcé pour les polos colorés des années 80 (photos).

Rafael Nadal joue, et gagne, avec des tendinites aux deux genoux (sic) pendant que Richard Gasquet, débarrassé de ses ampoules, a chopé une vilaine angine (re-sic). Pas de chance. Heureusement, Seb Grosjean a passé deux tours, dont un sur abandon. Mais, comme dirait Bernard Diomède, encore fallait-il être là au bon moment.

Nikolaï Davydenko, pour avoir perdu sept fois contre des Français cette saison, est soupçonné d’avoir trempé dans une sordide affaire de paris truqués. Les faits plaident pour l’ATP, qui mène l’enquête avec la complicité de la British Horseracing Authority : comment est-il possible, sans le faire exprès, d’être successivement éliminé par Gilles Simon, Paul-Henri Mathieu (deux fois chacun), Olivier Patience, Gaël Monfils et Florent Serra ?

Sinon, rien de neuf, à part peut-être que Roger Federer joue tout de noir vêtu et devrait remporter dimanche prochain son 12e titre du Grand Chelem, le 4e de suite à Flushing Meadows. D’après les résultats de notre dernier sondage, vous êtes 33% à penser que celui qui le fera chuter de sa première place mondiale n’est pas encore né. Nadal serait ensuite le successeur naturel du Suisse (30%), mais l’on peut légitimement s’inquiéter, en chœur avec le philosophe Dédé Agassi, qu’à le voir « tirer sur sa santé des chèques que son corps ne sera pas capable de payer », le Majorquin ne se fasse souffler sa place de dauphin par le macrocéphale Novak Djokovic, plus en retrait (20%) parmi les 113 votants. Enfin, curieusement, Laurent-Roger (Re)couderc aurait selon vous plus de chances de détrôner Federer que Richard Gasquet himself (respectivement 10 et 7%). Maudite angine…

Tennis : le fabuleux déclin d’Amélie Mauresmo

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« Il faut que je change d'environnement. Couper avec tout ça ». Amélie Mauresmo n'en peut plus. A vrai dire, nous non plus. Après les intermèdes Noah, puis le vrai faux suivi de Forget sur la tournée américaine (du coup, annulée) puisque son entraîneur Loïc Courteau ne pouvait (voulait) pas la suivre, le pseudo-complexe sur Roland Garros, on commence à croire que Mauresmo est plus que Française.

« Couper avec tout ça. » Le tennis, son métier, serait donc devenu un tel fardeau qu'elle ne peut plus en entendre parler. Une chance, elle ne parle pas d'un surplus de pression, que plus personne ne lui met, souvenez vous des propos prudents (un comble) de Chamou au premier tour de Roland. Non, ce n'est pas la pression. C'est juste un ras-le-bol de son sport. Etonnant, alors qu'il y a à peine un mois, elle confiait sa hâte de commencer Wimbledon, son tournoi, le seul du Grand Chelem dont elle ait gagné la finale sur le terrain (contre une Hénin qui sortait de… dépression). Une élimination en 1/8e contre Vaidisova l'a convaincue du contraire : elle déteste le tennis, au point de se barrer sur un yacht pendant deux semaines « voire plus si besoin ». Mais besoin de quoi ? De se convaincre qu'avoir été numéro un mondiale a signifié qu'elle dominait le tennis féminin ? Que Marion Bartoli est moins charismatique ? Comment peut-elle être fatiguée mentalement en une demi-saison ? Soit dit, en passant, elle même reconnaît que sa demi-saison est catastrophique. Elle a abandonné ses Open d'Australie et de Wimbledon, n'a glané qu'un titre à Anvers, contre Kim Clijsters, qui a préféré prendre sa retraite plutôt que d'assumer ça ! Après la défaite de Fed Cup, Amélie s'explique :

« J'ai eu beaucoup de mal à digérer la défaite d'hier (samedi) et Georges m'a fait confiance pour ce premier match aujourd'hui (dimanche), cela m'a touchée, explique Amélie Mauresmo. Je n'ai pas envie de décevoir l'équipe, mais j'ai vraiment lutté contre moi, contre les difficultés du moment. »

Mais lesquelles ? Comme toujours avec Mauresmo, elle cherche des arguments compliqués, « mentaux », pour expliquer un symptôme plus simple : son jeu est moins bon (cela arrive, les étrangers parviennent à régler cela) et plus prévisible, contre des adversaires meilleures. C'est peut-être ça le problème : des Vaidisova, Sharapova, Hénin, voire Bartoli ont un avantage sur Mauresmo : elles ont des frappes qui font mal. Mauresmo sait manoeuvrer, mais se fait plus souvent déborder qu'elle ne déborde. Cela a toujours été. Dans un contexte favorable, avec un service et une volée performantes, elle s'en sort. Sur terre battue, non. Toutes ses éliminations à Roland n'ont rien de mental, juste un problème de niveau. Pas besoin d'aller chercher une « décompression sur le plan mental et sur le plan physique. Cela a été difficile de repartir sur les entraînements parce que je n'ai pas coupé suffisamment. Depuis le début de l'année, j'ai l'impression de courir après le temps. Là, je veux prendre le temps de refixer des objectifs, c'est primordial pour repartir sur des bonnes bases d'entraînements et de jeu. »

Pas faux : pour changer d'objectifs, mieux vaut être lucide sur son statut. Pour une Française, sa carrière est bonne. Dans le gotha du tennis mondial, elle ne laissera qu'une petite empreinte. Mais c'est déjà bien : Golmard et Tauziat n'auront pas fait mieux. Il est temps de redescendre sur Terre…

La boulotte se rebiffe(teak)

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Marion Bartoli est atypique, ça tout le monde l'a compris. Là où certaines cognent avec des bras d'hommes, elle frappent des deux mains « pour avoir plus de force ». Quand certaines jeunes joueuses françaises sautent sur les genoux de leur coach, elle choisit de rester avec papa. Et contrairement à celles qui n'alignent pas deux mots mais compensent avec un physique avantageux, elle se la raconte en égrenant ses notes du lycée, avec ses yeux noirs et sa queue de cheval que n'aurait pas renié la femme à chamou.

A contre courant, elle l'aura aussi été depuis qu'on entend parler d'elle, c'est-à-dire depuis Roland Garros (pardon d'être franc, malgré ses titres de 2006 à Auckland, Tokyo et Québec). Grâce à un coup de gueule de Roland Garros où elle accusait les médias de ne pas s'intéresser à elle, la « plantureuse » Marion s'est libérée d'un poids, sous le henissement complice de M. Tennis sur France Télévision, Daniel Lauclair. Ses frappes à plat ont expédié quelques adversaires surprises de voir en face un bouledogue aussi déterminé (Jankovic, Peer, Krajicek). Aujourd'hui, la reconnaissance arrive, puisqu'elle pointe à la 11e place WTA malgré « un dégoût pour la défaite. Je ne suis pas programmée pour cela » (tiens, elle n'est pas française alors ?). Après une formation longue, finies les années de galère où papa faisait valdinguer les paquets de bonbons que la « miss » ramenait à la maison. Une belle récompense, à force de s'être goinfrée de travail.

Un vrai Richard d’assaut

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Il l'attendait, cette victoire en 5 sets, Richard Gasquet. Un peu plus d'un mois après le pire moment de sa carrière (défait par Vliegen à Roland), le Biterrois a vécu le meilleur. Un miracle ? Pour un « Français », une si rapide rédemption n'existe pas (cf Mathieu). Mais Gasquet est différent. Moins cérébral et certainement plus talentueux. On connaissait son coup de patte génial, qui avait rendu son 3e tour contre Nadal à Roland aussi attendu que décevant, ne soulevant que des « ah, si Ritchie ne sortait que des coups comme celui-là ! » à l'ami Chamou. Oui, mais Richie Cunningham n'avait jamais connu de match haletant, en 5 sets, où il faut aller chercher la victoire, serrer le jeu et arrêter de balancer des mines dans la bâche. Hier, il l'a senti. On n'est pas sûr qu'il comprenne bien pourquoi, mais il l'a vécu. Et comme chez lui, rien n'est calculé, tout s'est mis en place naturellement. Sa technique, on l'a dit, est incroyable : il a ecoeuré Andy Stiffler de ses revers à une main. Mais c'est tactiquement qu'il a surpris, en inversant le cours d'un match qu'il avait pris à contresens.

En mettant du rythme d'entrée, sûrement motivé par ce premier quart en Grand Chelem, il a fait le jeu d'un Roddick ultrapuissant. Résultat, une petite longueur de retard durant 2 sets (4-6, 4-6). Et puis, il a trouvé la Clé (non, pas Clément, qui fait des Twister avec Grosjean à Aix). Maintenir Roddick loin du filet, en courbant ses balles. Résultat, il ne fut presque plus embêté sur son service (par ailleurs excellent). Et Roddick n'eut plus que le sien pour se maintenir à flot, mangé par la vista de Gasquet dès que l'échange s'engageait. Encore plus patron sur le court qu'avec Golovin dans le dortoir du pôle France, Ritchie a enfin pris l'initiative, il l'a confisquée et s'est accroché à son modèle dans un final crispant. Jusqu'au break final, qui lui a adjugé une victoire retentissante. On ne peut pas dire que mentalement, il ait progressé. Car il n'avait pas de mental. Il s'en est découvert un ; pourvu qu'il y prenne goût. Car la demi-finale contre Federer, si les deux jouent à leur niveau, pourrait être le plus beau match de tennis sur herbe depuis très longtemps.

C’est Wimblefrog !

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Douze français sur quinze engagés, quatre françaises sur 6 (pour l'instant), le premier tour de Wimbledon confirme qu'il y a bel et bien un état de grâce sur herbe, pour les Français. Etonnant, quand on sait qu'il n'existe pratiquement pas de courts en herbe en France, et aucun grand grass tournament en France sur le circuit ATP ou WTA. Pourtant, chaque année, à défaut de briller à Wimbledon, les froggys cartonnent à Nottingham, S'Hertogenbosch, au QUeen's ou à Eastbourne. Sauf que cette année, ils confirment.
L'exemple parfait, c'est Nicolas Mahut. Le vilain Angevin semble sur un nuage depuis sa victoire sur Nadal, que sa défaite « à la française » (une balle de match foirée) en finale contre Roddick n'a pas altéré. Il a survolé les qualifs, et écarté un Clément pourtant lui aussi en forme. C'est sûrement la seule fois de leur carrière que l'on écrira cela, mais Mahut-Clément, c'était un premier tour relevé…
Côté belles perfs, notons celle de Serra contre Kolschreiber, celle de Mathieu contre le compagnon de Martina Hingis, Radek Stepanek (eh oui…), celle de Cornet contre Kirilenko et Roger-Vasselin (des jeunes joueurs en herbe, n'est-ce pas?) et surtout celles de Llodra contre le Suisse Vachemilka et du nabot Santoro contre le géant Karlovic. Ah, on allait oublier le succès en 3 sets de Gasquet contre Ulhirach (si, si, c'en est une).
Tsonga confirme qu'île (île Tsonga) est en forme contre Benneteau, Devilder confirme qu'il est un joueur de tennis (on hésitait encore), Grosjean et Simon sont en forme, tout comme Monfils. Et dire que la France n'a pas joué sur herbe en Coupe Davis depuis la victoire finale en Australie en 2001…

Miracle dans la Reine

Depuis quelques jours le gazon du Queens est le théâtre d'un phénomène surnaturel.
La victime est le fameux joueur de tennis français Nicolas Mahut.
Lorsqu'en début de semaine dernière il a passé le premier tour du tournoi, personne ne s'est inquiété. Hélas, la suite a été plus dramatique encore. Non seulement l'élu (ainsi se surnomme-t-il désormais), a aligné les victoires jusqu'en finale, mais il s'est sutout permis de sortir Ljubicic, Nadal et surtout l'intouchable Arnaud Clément. Demain, à l'issue de la finale, nos spécialistes tenterons d'expliquer ce miracle. Et de comprendre pourquoi la vie a-t-elle choisi de bouleverser le destin de cet homme, apparemment sans histoire ni talent.
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Gasquet se fait Qureshi

Un suicide, une humiliation, une tempête sous un crâne tourmenté… Les qualificatifs ne manquent pas pour illustrer la méforme actuelle du n°1 français Richard Gasquet. Dominé en deux petits sets par le 304e joueur mondial, le Pakistanais Aisam-Ul-Haq « karoshi » Qureshi, évidemment issu des qualifications, le Biterrois a confirmé que depuis quelques semaines, rien ne va dans son jeu comme dans son esprit. Sans ligne directrice, il subit plus les matches qu'il ne les joue. Résultat, Vliegen ou Qureshi passent pour des joueurs offensifs, hyper talentueux et expérimentés (cette fameuse expérience qui manquent tant aux Français, n'est-ce pas Brabo ?) Gasquet ne peut aujourd'hui même plus s'appuyer sur son talent, qui semble le fuir comme pour mieux l'aider à grandir. Les signes sont clairs : Richard coeur baillant n'y voit plus rien. « Qureshi a vraiment bien joué et bien servi. Je ne pense pas avoir mal joué. Je ne sais pas ce qui n'a pas fonctionné. » En poussant à peine, on y lit surtout qu'il ne sait comment s'y prendre pour que cela fonctionne. Rageant, car si les critiques français savent encenser quand il n'y a pas lieu (la clé, si tu nous entends, magnifique…), en revanche l'or reconnu dans les mains du roi Richard est bien réel. Allez, un espoir est permis ; puisque la vérité sort de la bouche des enfants, Gasquet est peut-être sur la voie de l'adolescence : « en tout cas, je suis très déçu de perdre au 1er tour. »

Buffalo brille

Rafael Nadal a donc, ô surprise, remporté ce Roland-Garros 2007 en dominant, ô surprise, Roger Federer en finale. Au-delà de la ô surprise, il y a cette impression que le Majorquin était le plus fort et que tout le monde l'avait remarqué au bout de la première semaine. Seule différence, le niveau monte comme diraient les tordants sociologues Baudelot et Establet. Federer avaient étalé une classe cyclonique il y a quelques semaines à Hambourg face au même « Rafa », classe qu'il n'a d'ailleurs pas laissé en route, puisqu'on a vu quelques séquences limpides tout au long de la quinzaine dans le jeu du Suisse. Notamment contre Davydenko, qui outre ses capacités intellectuelles et introspectives hors normes, est vraiment un bon joueur. Non, vraiment, cette finale n'a pas été un feu d'artifice au rabais. Alors, pourquoi a-t-on l'impression que le scénario ressemble comme deux gouttes d'eau aux désormais habituelles victoires en 4 sets de Nadal contre Federer ? Parce que le buffle de Manacor (pas de Bayonne, attention) augmente sa qualité de jeu en tirant toujours les mêmes ficelles : garder l'initiative, l'agressivité, la concentration et la surprise de son côté. Si bon nombre de joueur s'énervaient par le passé, aujourd'hui cela ressemble plus à de l'impuissance. De la fatalité. Seul le fou fighter Hewitt, avec son eye of the tiger, a failli jouer un génial tour de passe-passe contre l'Espagnol à Hamburger. Mais en vain, la qualité de Nadal ayant fait le reste. Contre Federer, qui tutoient les sommets techniquement parlant, Nadal est lui aussi d'une propreté accablante mais moins valorisée. On le considère à tort comme un « bourrin », qui cogne à n'en plus pouvoir. Mais ses schémas de jeu sont parfaits, adaptables à l'adversaire. Federer a reconnu s'être perdu tactiquement contre Nadal. Alors, si ses coups sont moins souvent gagnants, s'il vient moins à la volée, Nadal n'en reste pas moins aujourd'hui le seul à pouvoir danser un tango avec Rodger (bravo). Nul doute qu'on s'en apercevra sur toutes les pistes, quelles que soient leurs surfaces.
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Patience et longueur de temps font perdre

« Olivier était le meilleur aujourd'hui ». Tout est dit.
Seulement voilà, l'auteur de cette phrase s'appelle Novak Djokovic et il jouera en deuxième semaine à Roland-Garros.
Alors pourquoi, oui pourquoi à quelques minutes du début d'une nouvelle carrière à 27 ans, Olivier a-t-il craqué. Pourquoi à 15-40 en sa faveur il n'a pas su convertir les points les plus précieux de toute sa vie. Pourquoi n'a-t-il pas su gagner un des 2 tie break de l'après-midi?
A toutes ces questions une seule et même réponse: parce qu'il est typiquement Français. Ce syndrome qui aux instants décisifs fait perdre son jeu, ses moyens, son intelligence et sa confiance.
« Rassure-toi Olivier, cette peur de gagner, Cedric Pioline la ressentait aussi, mais lui avait un autre niveau qui lui a permis de faire une tout autre carrière que la tienne. Aujourd'hui, tu as bousculé, dominé et même souvent écrasé le numéro trois mondial. Tout le monde en a été témoin. Pourtant on va oublier ta performance, et on va même t'oublier tout court. Tu resteras vaguement un nom, figurant aux côtés d'autres noms comme Fleurian, Delaître, Mutis, Raoux, Roux, Golmard….. Car hélas, je crois bien que tu ne te relèveras pas de cette journée. Eliminer Zabaleta puis Djokovic, et peut-être plus, ça classe un joueur Français, même si ce n'est que l'espace d'un tournoi. Ta seule consolation sera peut-être d'avoir pu montrer que ton jeu n'était pas aussi minable que celui de beaucoup de tes compatriotes. Eux n'auront sans doute jamais cette chance. »

PS Olivier Patience a quand même mis deux sets à l'Enarque russe Davydenko à Estoril il y a un mois. Dommage Olivier, vraiment dommage.
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