L1, Globe crotteurs : Robins des sous-bois

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Ils volent aux riches pour terminer leur carrière chez les pauvres. Ils sont nos deux meilleurs Robin des bois du concours des globes trotters. Ex-aequo sur la ligne d’arrivée, ils ont longtemps été promis à l’équipe de France. Ils ont préféré rester des bleus. Les petits clubs aussi ont le droit d’attirer les vedettes.

1. La mort aux rats

Le jeune Daniel Moreira n’a que 19 ans lorsqu’il débute en Division 1, à Guingamp. Un but en 26 matches, l’alerte est donnée, mais personne ne la reçoit. Il n’est pas défenseur. Les antennes relais des Côtes-d’Armor y sont sûrement pour quelque chose, Fabrice Fiorèse en rit encore. Transféré à Lens, Moreira y alterne le pas très bon pendant trois saisons et le meilleur de sa carrière pendant une saison, nous sommes en 2001-2002. 12 buts en 31 matches, Hoarau en ferait des cauchemars, malheureusement, les promesses sont entachées d’une cruelle suspicion : El-Hadji Diouf a aussi marqué dix buts cette saison-là. Deux ans et 17 buts plus tard, il met ses deux premières sélections chez les Bleus avec Santini dans la balance. Lens cède et croit bon de ne pas le retenir. La bonne fortune sourit toujours aux audacieux, Toulouse tente de monter un grand club sur les ruines de pas grand-chose. A partir de là, Daniel mort errera. Deux ans dans le sud pour un montant de 21 buts TTC, ça rapporte une sélection avec Domenech. C’était évidemment contre Chypre. Rennes flaire le bon coup et ne le regrettera pas. 39 matches, 0 but, il se hisse au niveau des tous meilleurs en obtenant une proposition de Grenoble, promu en Ligue 1 par hasard. 4 buts en 31 matches, ça s’appelle de beaux restes.

2. Sans un Dalmatien

Du stade Gaston-Petit, les supporters de Châteauroux se souviennent de la saison 1996-1997. La Berrichonne, Tonton et Tata à Vicq-Exemplet, la Division 2, et un sentiment que le petit jeune a enfin trouvé un chez lui. C’était avant une irrésistible ascension : trois ans, trois présences en tête de gondole du France Football spécial transferts : voilà comment on devient lensois, marseillais et parisien. Il côtoie Peter Luccin, mais rien n’y fait, il sait qu’il est unique. L’Inter Milan le réclame. Au bout de trois saisons, il jurera qu’il tutoie Ronaldo, mais la sanction tombe : l’Inter l’envoie enfin à Tottenham en 2003/2004. Ni l’OM, ni Paris, ni l’Inter ne lui ont ouvert les portes des Bleus. Il entre dans l’histoire par la grande porte. Son secret ? « L’année dernière, Jacques Santini est venu me voir à Milan contre l’Ajax d’Amsterdam et Lyon en Ligue des Champions. Je n’ai pas été bon lors de ces deux matches. Après, je n’ai plus eu de nouvelles. » Il choisit logiquement Toulouse à l’été 2004. Un mois d’août de feu lui offre un nouveau départ, en l’occurrence, ce sera pour le Racing Santander dès le mois de juin 2005. 13 matches, 0 but, la sélection se rapproche. C’est pourquoi il réédite cette performance en 2006-2007 à Bordeaux. Orphelin d’Oruma, Sochaux se tourne vers lui et lui offre un challenge qu’il relève : être le premier club français à le retenir deux ans. Ce n’est qu’un début : il est lié avec le club doubiste jusqu’au 14 octobre.

Ligue 1, PSG : Le code de gérontologie

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Relancé par une sixième place avec Landreau et sans Valdo, le Paris Saint-Germain est ambitieux. L’été sera chaud, pourvu qu’ils le passent tous.

Charles Villeneuve a laissé un bel héritage. Il avait fait venir Claude Makélélé voici un an, Téléfoot est décidément une bien vilaine manie. Après 34 matches, le capitaine parisien a retrouvé peu à peu une seconde jeunesse, souvenez-vous, c’était sa période brestoise. Makélélé a décidé de prolonger et l’ancien président n’y est cette fois pour rien. Inévitablement, ça donne des idées aux autres. Heinze (31 ans) avait sonné la charge le premier pour un retour, mais faut peut-être pas trop déconner. Patrick Vieira, lui, est dans la force de l’âge. 65 matches en trois saisons à l’Inter, il aura pour lui la fraîcheur. Kombouaré, formateur dans l’âme, n’exclut pas de retenir Chantôme, Clément et Mulumbu, sait-on jamais, une ou plusieurs blessures aux deux cuisses sont si vite arrivées. Le tunnel du Parc des Princes est assez long, il faudra bien s’échauffer, la Coupe du monde n’est que dans un an.

Coupet les vivres

Mais pour l’instant, Vieira n’est pas encore parisien et Kombouaré n’a pas encore envisagé de rejouer. En revanche, Ludovic Giuly et Sammy Traoré, 66 ans à eux deux, se sentent seuls aux soirées jeux de l’oie. Pour les accompagner, Paris a réalisé un gros coup en faisant signer Coupet deux ans. Landreau est parti aider Lille à retrouver son lustre d’il y a dix ans, il lui fallait un remplaçant de poids. A 36 ans, Coupet vient d’enchaîner huit matches au plus haut niveau espagnol. Pas question d’imaginer qu’à son âge il a forcément perdu le rythme et qu’il est logiquement encore moins bon qu’à l’Euro 2008, ça n’aurait aucun sens. Pas question de penser que Leo Franco était simplement meilleur, c’est bien connu, les dés étaient pipés. En tout cas, Coupet est heureux, il « a de l’orgueil ». La condition physique et une prolongation de contrat avec la Halle aux Vêtements, c’est subsidiaire. Barthez se mord les doigts d’avoir autre chose de prévu.

Pendant ce temps-là, Mevlut Erding devrait officialiser son arrivée prochainement. Erding, ça rime plutôt avec Laurent Leroy, Kaba Diawara, Mickaël Madar, Alex, Aloisio, Martin Cardetti, Alioune Touré, Daniel Ljuboja, Fabrice Pancrate, Bonaventure Kalou, Pierre-Alain Frau ou Amara Diané ? Après tout, rien de grave, il vaut que 8 millions et Hoarau a prolongé.

La Légende : Le Pana rit de Djibrill

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C’est le plus gros scandale de l’Histoire du sport après l’affaire Bastareaud et la sélection de Coco-Viloin aux JO de Pékin. Liverpool ne s’en est toujours pas remis. Jean-Claude Hamel et Guy Roux ont frôlé la préventive.

Comment un club aussi avisé (Gérard Houiller, Riise, Diouf) a-t-il pu se laisser berner de la sorte ? Hiver 2004, la trêve bat son plein, le jeune Cissé vient de finir double meilleur buteur de Ligue 1. On n’avait plus vu ça depuis Guivarc’h ou Anderson deux ans avant. On ne le reverra qu’avec Pauleta deux ans après. L’exception, l’apanage des géants. Avec 26 buts, Djibrill atteint un total plus vu depuis Shabani Nonda l’année d’avant. Il n’en faut pas plus pour convaincre les Reds de dépenser 21 millions.

Cissé, Kapo

Le tour est joué, 20 buts en à peine deux saisons. Savidan apprend l’anglais. Deux ans avant, il réalisait une jolie première Coupe du monde, ses meilleurs souvenirs en Bleus : 54 minutes sur le terrain, 216 en dehors, international est un bien grand mot, Louis Marlet et Steve Saha de grands joueurs. Trois grosses blessures, dont un passage à l’OM, un coup de foudre à Sunderland, avec option d’achat. Le pensionnaire du Big Sixteen n’achète pas, le nouveau Canto signe à Athènes, malgré la concurrence féroce de Tottenham, Wigan et Stoke City. Le choix des géants, Benzema apprendrait le grec, Govou le rhôdanien.

Communication Le Vestiaire:
Karim Ben s’en va (volume 2)

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Karim Benzema ne sera plus Lyonnais la saison prochaine. Le Vestiaire l’avait annoncé le 24 février 2009.

Depuis, journalistes, observateurs, éditorialistes, dirigeants, joueurs n’avaient cessé de se gargariser du souhait de Benzema de rester un an de plus en France. Depuis, Benzema est au Real. Benzema ne pouvait pas rester, nous l’avions dit, répété, expliqué, justifié. L’expertise du Vestiaire est incomparable, inégalable, inattaquable. Et ce n’est pas la première fois que notre équipe révèle les secrets du meilleur buteur du monde et de ses acolytes. La preuve.

Le 6 août 2007 : le championnat n’a débuté que depuis une seule journée, Le Vestiaire révèle au monde entier la valeur du futur meilleur buteur de Ligue 1.

Le 15 avril 2008 : Lyon est en route pour un doublé coupe/championnat, la presse annonce Perrin intouchable, Le Vestiaire révèle que le débarquement de l’entraîneur est acté.

Le 8 août 2008, ici et : Le Vestiaire passe au crible les effectifs et révèle que Lyon, Juninho et Puel sont trop faibles et que le club ne conservera pas son titre, ne pouvant compter que sur Benzema.

Le 21 décembre 2008 puis le 10 mars 2009 : Alors que les plus éminents obervateurs croient à la qualif’, Le Vestiaire annonce une branlée.

Le 19 avril 2009 : Alors que le monde médiatique bruisse du retour du vieux Lyon, Le Vestiaire révèle pourquoi Bordeaux va battre Lyon.

Vous pouvez retrouver ces triomphes et d’autres dans notre hommage du 18 mai 2009 . D’après vous qui sera Ballon d’Or 2010 ? Domenech ?

Transfert Benzema : RacOLage poussif

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Manchester City, Wolfsburg et la Roma sont aux abonnés absents. Pourquoi seuls l’Inter, le Barça, le Real et Manchester United tournent-ils autour de Benzema alors qu’il y a un mois à peine, les observateurs les plus avisés le trouvaient décevant ?

Quand les meilleurs clubs du monde se cherchent un buteur, ils pensent à Benzema. Serait-ce parce qu’il a fait ses deux premières saisons pleines à plus de 20 buts ? Ou qu’en 15 matches de Ligue des Champions il a mis 9 buts, quand le seul Messi a fait mieux, mais en 21 rencontres, donc aussi bien ?

Ou parce que comme Le Vestiaire l’avait dit, dès août 2007, et l’avait confirmé sans cesse et même en pleine tourmente Benzema début 2009, l’ancien Lyonnais est le grand joueur mondial actuel. En le plaçant aux cotés des Villa, Cristiano Ronaldo, Kaka et autres Ribéry, les recruteurs se sont subitement mis à penser comme nous. Faut-il les condamner pour autant ? Ou faut-il condamner Benzema de se prendre pour Dugarry en pensant qu’il ne sera pas titulaire dans un grand club à l’aube de la Coupe du monde à laquelle la France a toutes les chances de participer ?

Il ne reste plus qu’une chance de voir Benzema Ballon d’Or la saison prochaine, le convaincre que quand Ronaldo part à Barcelone, il ne se fait pas appeler Sonny Anderson. Et quand Ribéry part à Munich, et Zidane à la Juve, personne ne pensent les surnommer Aliadière et Gourcuff. Et pour ce faire, Aulas, Lacombe, Perez, Ferguson et même Djaziri son agent sont prêts à tout.

Engager une star

Lyon veut redorer son blason, pour cela il doit frapper un grand coup. Ramasser un joueur étranger évoluant dans un grand championnat et ayant déjà brillé en Ligue des Champions. Ils l’ont trouvé, il est de nationalité sud-américaine et même pas Vénézuélien et s’est signalé de la plus belle des façons dans le fameux championnat du Portugal. Le même qui vit éclore Jardel et plus récemment l’immense Deco. D’ailleurs, on veut bien des nouvelles.

Il s’appelle Lisandro Lopez, et en plus il est d’accord pour venir. Cerise sur le gâteau, il n’a que 5 ans de plus que le titulaire actuel sur le départ. Mais pour obtenir la première vedette depuis Lubos Kubik et Tony Kurbos, il faudra débourser 20 millions. Lyon n’a pas le choix, il faut vendre. Depuis que la troisième place n’est plus directement qualificative pour la C1, ça rapporte moins. Seule solution : vendre Benzema, car transférer Ederson couvrirait à peine les frais d’hôtel de l’agent de Lisandro.

Faire fuir Benzema

Le défi est de taille. Le caïd s’est déclaré intransférable en milieu de saison et tout le monde l’a cru, sauf Le Vestiaire et les quatre plus gros clubs européens. Depuis, les questions se bousculent. Pourquoi la Coupe du monde est en 2010 ? Pourquoi n’est-il pas titulaire chez les Bleus ? Pourquoi Domenech a entraîné Lyon et l’équipe de France ? Pourquoi la France, à 15 points près, serait déjà en Afrique du Sud ?

Les raisons de la malédiction resteront un mystère, le temps presse, Govou est bien d’accord, l’offre de Levante pourrait arriver trop tard. Pourtant, Lyon avait bien cru avoir fait le plus dur, même si la femme de Fred ne participait cette fois pas à la transaction. Le montant du transfert est entendu, OL Groupe aurait déjà un chèque à la banque, Aulas serait même capable de mettre le Surinam en faillite si Huntelaar et Robben ne suffisaient pas. Même les proxénètes mancuniens ont vendu leur plus belle gagneuse. Reste à convaincre le joueur. Pour cela, il faut gueuler qu’on en veut plus.

A tort et à travers

« Kaka va au Real, Cristiano Ronaldo et Ribéry vont peut-être suivre. C’est une spirale de fou furieux. Benzema n’est pas intransférable. Je l’avais dit pour Essien, mais à 40 millions… » Jean-Michel Aulas, le 4 juin

« Même s’il ne faut jamais dire jamais dans le football, il y a beaucoup de bruit pour rien en ce moment. L’idée est toujours de conserver Karim une saison supplémentaire. » Bernard Lacombe, le 13 juin

« Je ne vais pas vous cacher qu’il fait l’objet de sollicitations. Pour le moment, j’ai réussi à les convaincre de ne pas aller plus loin. Les nouvelles en provenance du Real, de Chelsea et de Manchester United me rendent perplexes. Personne n’est intransférable, c’est clair, mais connaissant Karim, s’il devait partir, ce serait au Real Madrid. » Jean-Michel Aulas, le 18 juin

Manchester perd Tevez. « On peut tout imaginer, mais je crois que Karim veut rester, et Lyon aussi. Je ne vous cache pas qu’il est l’objet de beaucoup de sollicitations, du côté de l’Angleterre notamment. » Jean-Michel Aulas, le 19 juin

« Si Manchester ,qui comme on le sait a fait de grandes rentrées d’argent, se présente pour acquérir Benzema, on fait quoi ? » Bernard Lacombe, le 20 juin

« On a reçu une offre pour Benzema. Je lui ai dit de partir en vacances et qu’à son retour, on discuterait de ce qu’il veut faire. » Jean-Michel Aulas, le 21 juin

« Rien n’est impossible et si nous recevons une belle offre nous ne fermerons la porte à personne. » Bernard Lacombe, le 23 juin

Si Benzema ne rallume pas son portable dans les 24 heures, Lyon va être contraint de passer à la vitesse supérieure. Un prêt avec option d’achat à 10 millions, dernière offre pour Benzema. Lisandro est à ce prix, mais le double de Benzema, presque comme l’âge du joueur.

Et si Benzema savait très bien qu’il était le meilleur et qu’il voulait juste un peu plus de pognon ? Hypothèse saugrenue, quel gamin arrêterait les vacances au Puy-du-Fou pour aller à Disneyland ?

Ligue 1 : Le guide du routard

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A chaque mercato ses bonnes affaires annoncées. Souvent visés, les agents de joueurs véreux ne sont peut-être que des victimes. Le Vestiaire, qui avait enquêté l’année dernière sur le marché des escrocs, ouvre cette fois le dossier des globe-trotters de la Ligue 1. Parfois, on les a déjà vu quelque part.

10. Jérôme Leroy : Le Vestiaire a beaucoup hésité à son sujet. Bien sûr, son parcours plaide pour lui : Paris, Laval, Marseille, re-Paris, Guingamp, Lens, Sochaux, Rennes. Aujourd’hui, Saint-Etienne le veut, c’est costaud. Mais il a une tare, le talent, et ça permet de voyager trop facile.

9. Alaeddine Yahia : Si les recruteurs ne sont pas bien formés, ce n’est pas de sa faute. Il n’a joué qu’une seule fois plus de vingt matches dans toute sa carrière française. C’était à Lens la saison passée, la Ligue 2 offre quelques avantages. Guingamp, Saint-Etienne, Sedan, Nice et pour le traditionnel passage outre-Manche, il a choisi Southampton. Fabrice Fernandes s’en souvient peut-être. Qui ?

8. Luigi Pieroni : Auxerre, Nantes, Lens et Valenciennes, ça fait 52 matches, 8 buts et deux relégations en trois ans. Tiendra-t-il la distance ?

7. Grégory Vignal : Les dirigeants lensois le savent désormais, acheter Grégory Vignal n’est finalement pas le plus dur. Après quatre saisons de bons et loyaux services, dont une et demie à Kaiserslautern, Vignal s’apprête à ne pas rester. Dommage, ses huit titularisations en Ligue 2 n’avaient débouché que sur quatre défaites. Liverpool, Bastia, Rennes, l’Espanyol Barcelone, les Rangers et Portsmouth se demandent bien pourquoi il jouait si peu. Aujourd’hui, Vignal rêve de Montpellier, son premier club. Un promu euphorique a souvent grand cœur.

6. Frédéric Piquionne : Un statut à part. Même s’il n’a jamais dépassé la barre des onze buts, même si Rennes, Saint-Etienne et Monaco ont tous été heureux de le transférer, même s’il a été formé au Nîmes d’Abder Ramdane, mettre 4,5 millions d’euros sur un globe-trotter ne peut pas être considéré comme une escroquerie.

5. Pierre-Alain Frau : Encore un petit effort et il sortira de la catégorie. Il lui manque un an à Lille, quelques matches joués et un entraîneur qui compte sur lui. Transféré à Lyon, où il ne fut évidemment pas au niveau, Frau a enchaîné les choix de carrière à la limite de l’arrogance. A Lens, il s’est planté, Paris l’a planté, il a frôlé le retour à Sochaux. Pour l’instant, il est là et bien là.

4. Djimi Traoré : Il effectue son retour en force. Deux ans de contrat, Monaco a eu la main lourde en engageant ce pur produit de Liverpool. Le Stade lavallois, son club formateur, peut bien crier au scandale, c’est en Angleterre qu’il a appris le métier. Un an à Lens, plus six mois à Charlton, plus un an à Portsmouth, plus six mois à Portsmouth, plus un an à Rennes, plus sept mois à Portsmouth, plus trois mois à Birmingham : ça fait 29 ans depuis mars. Et Jimmy, ça s’écrit pas Djimi.

3. Pegguy Luyindula : Le globe trotter élevé au rang d’artiste. Niort puis Strasbourg, c’est arrivé à d’autres. Il débarque à Lyon, et au bout de trois ans remplis de matches et de buts, il fait un choix et l’assume : il ne sera chez lui nulle part. Le tryptique Marseille-Auxerre-Levante est un modèle du genre, on parvient presque à l’oublier. Le PSG, nostalgique des intersaisons Ouedec, revient à la charge. Luyindula y boucle sa troisième saison, il a moins marqué qu’en 2003-04 avec Lyon. Paris veut s’en débarrasser chaque été mais ne peut pas, le génie a frappé et il n’a que 30 ans.

2. Toifilou Maoulida : C’est la cruelle histoire du mal-aimé. Il a joué presque partout et n’a vraiment été bon nulle part. Seul Metz garde un souvenir ému de lui, mais qui aurait pu imaginer que Jeannot Fernandez entraînerait ailleurs ? Au commencement, Montpellier l’a formé et bien vendu, ça a marché aussi pour Bamogo. Rennes a attendu quatre ans pour le revendre. Puis c’est l’escalade de la terreur : sublime à Monaco (16 matches, 0 but), il séduit l’OM de Jeannot un an et demi. Puis direction le Auxerre de Jeannot, où il finit par être interdit de penalty. Mais là ,coup de théâtre, Lens le veut et Jeannot n’y est pour rien. Deux ans que ça dure, dont une descente en Ligue 2 et une remontée, titre à la clé. Le palmarès commence à venir.

Egalement cités : Cyril Rool, le meilleur est derrière lui ; Ronald Zubar, le meilleur est à venir ; Jérôme Alonzo, les gardiens ne sont pas immunisés ; Habib Bamogo, n’en est qu’à six transferts en 6 ans, le 7e est en attente ; Mamadou Bagayoko, six clubs aussi, mais deux fois Nantes ; les joueurs de National ne peuvent malheureusement pas en faire partie. Moussilou, Le Tallec, Berthod, la relève est déjà à l’affût d’un endroit chaud et accueillant. Nasser Ouadah aussi, le Gravelaine d’honneur 2009 lui sera décerné s’il retrouve un club de Ligue 1.

En attendant, Le Vestiaire prépare activement la légende du meilleur des globe-trotters. A vos pronostics.

Le roman du perd OL :
Des victoires à la Puel

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Après son malaise sur le plateau d’OLTV, Juninho se reconstruit peu à peu en jouant au Golfe. Govou se demande comment on fait.

Jean-Alain Boumsong était tranquillement en vacances. Naïf, le jeune défenseur lyonnais a baissé la garde au pire moment. Les terribles tabloïds français l’ont piégé. Des questions insidieuses, des réponses évidemment sorties de leur contexte. Sa seule erreur, avoir laissé planer une once d’ambiguité : « Claude Puel a changé, mais s’il avait continué on aurait fini par jouer l’Intertoto. » Bien remis de ses cinquièmes adieux consécutifs à Gerland, Syndey Govou n’a pas dit autre chose en saluant la rigueur de l’entraîneur multi-titré à Lille : « Parfois, à vouloir trop d’ordre, on s’égare. »

Vivement son cinquième pré-contrat caduque avec Portsmouth, la reprise est dans deux semaines. Plus collectif que jamais, Boumsong ajoute qu’après Barcelone, le groupe aurait pu abandonner totalement son entraîneur. Heureusement, la révolte du leader a permis de conquérir une belle troisième place. Et aujourd’hui, Boum le sent, l’ambition est intacte.

Qui vivra Vieira

Le recrutement est lancé, le rouleau compresseur est en marche. Non content de ne pas avoir attiré Gourcuff, Lyon s’est lancé sur les traces d’un autre international français. Loïc Rémy serait le nouveau Benzema si celui-ci frappait plus souvent au-dessus. Hasard de la vie, la priorité du recrutement lyonnais avait fait toutes ses classes dans un petit club voisin avant de descendre à Lens. Nice le regrettera, mais comme la vie est arrangeante, Bagayoko vient de descendre avec Nantes et à l’argus il ne vaut pas 8 millions. Lyon est tenté d’inclure Mounier dans la transaction, pas idiot, mais c’est prendre le risque de le racheter le double de son prix dans deux ans.

Aulas jure ses grands dieux – aucun lien avec Bernard Lacombe – que le recrutement se fera à l’étranger. Patrick Vieira serait donc le gros coup, attention à l’hématome. Makélélé pourra témoigner si besoin, Vieira n’a pas l’âge du joueur cramé et du transfert contre-indiqué. Lyon, un mauvais plan à un an de la Coupe du Monde ? Lyon, pas encore sûr de faire la Ligue des Champions ? Benzema est perplexe. En mal d’attaquant sans Fred et avec Piquionne, l’OL s’acharne aussi sur Lisandro Lopez. Le pauvre n’a rien demandé à personne, Lucho Gonzalez non plus. Jardel est toujours sur le marché ? 20 millions pour Lisandro, en tout cas Porto a compris que le mécène de Kader Keita est dur en affaire. Heureusement pour les actionnaires que Cissoko préfère le Milan. Deux attaquants dans le viseur, Benzema est donc bien intransférable. Et Delgado ?

Pendant ce temps-là, Deschamps ne regrette pas d’avoir signé.

Ligue 1, PSG : Paul Le Guen for a dream

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Avec le nouveau Okocha et le Georges Weah réunionnais, le PSG a retrouvé les sommets. L’objectif était la Ligue des Champions, mais sans test hypoxie, on n’est jamais sûr de rester longtemps là-haut.

Paul Le Guen attendait ça depuis longtemps. Parti comme un prince de Rennes, comme un roi de Lyon, comme une merde des Glasgow Rangers, il avait connu tous les honneurs dont peut rêver un entraîneur. Il a voulu l’adapter à Paris, mais s’est souvenu un peu tard qu’à l’époque où il jouait, il n’avait déjà pas vraiment confiance en Alain Roche.

27e journée, Lorient-PSG (0-1). Solide, convaincant, réaliste, le grand Paris met à profit sa branlée de Rodez (1-3) pour marquer les esprits. En stoppant le penalty de Saifi, Landreau se dit qu’être champion deux fois avec Nantes, c’est possible. Paris est deuxièle, à un point de Lyon. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

28e journée, PSG-OM (1-3). En se faisant expulser sans véritable raison, Zoumana Camara se dit qu’il n’y avait rien à faire contre ce grand OM-là. Ce match de gala n’avait de toute façon pas d’enjeu. Marseille revient à hauteur de Paris, à un point de Lyon, qui avait perdu quelques heures auparavant. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

29e journée, Toulouse-PSG (4-1). Sur l’un de ses seuls ballons perdus de la saison, Sessegnon paie pour apprendre face au grand Toulouse. Okocha est encore jeune. En face, Bergougnoux n’a pas cette carrière d’international pour rien. Il ouvre le score, Braathen le ponctuera, entre temps Hoarau ratera tout, c’est la soirée des étoiles. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

30e journée, PSG-Nice (2-1). En grande équipe, Paris écarte de la course au titre le grand Nice, revenu à onze petits points au classement. Hoarau et Traoré sonnent la révolte, le PSG a eu deux coups de pied arrêtés. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

31e journée, Lille-PSG (0-0). Le gros coup. Face au grand Lille de Vittek, la défense parisienne ne souffre même pas. Bastos est pourtant en feu, il marquera pas moins de un but lors des huit matches suivants. Un bon point. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

32e journée, PSG-Le Havre (3-0). Equipe surprise, le grand Le Havre évolue à un niveau qu’on n’attendait pas. Mais Paris sait se faire respecter au Parc. Hoarau, qui rappelons-le était au Havre il y a encore un an, se permet même de tromper Revault d’une subtile frappe molle en plein milieu du but. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

33e journée, Lyon-PSG (0-0). Le tournant de la fin de saison. Fatigué, le PSG s’emmêle les pinceaux à Lyon. Il passe même à deux doigts de la défaite et d’une humiliation sans précédent. Malgré tout, Paris reste à un point de Lyon. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

34e journée, PSG-Rennes (0-1). Le grand Rennes a les dents longues en arrivant au Parc. Avec Guy Lacombe à sa tête et la bagatelle de quatre points pris sur les cinq derniers matches, les Bretons font figure d’épouvantail. Paris résiste, mais finit par craquer. Sakho marque contre son camp, Zoumana Camara savait bien que ça arrivait aussi aux autres. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

35e journée, Le Mans-PSG (0-1). Face à un grand Le Mans truffé d’internationaux scandinaves, Paris fait parler la poudre. Kezman et son expérience de Champion’s League font la différence. Bordeaux et Marseille piétinent, la course au titre est relancée., plus que huit points. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

36e journée, PSG-Auxerre (1-2). Auxerre est l’équipe en forme de la fin de saison, Jelen a prouvé qu’il ne marquait pas uniquement contre Lyon. Zoumana Camara marque contre son camp, il savait bien que ça n’arrivait pas qu’aux autres. Le petit Okocha réduit le score, mais la charnière Grichting-Mignot, ça jouerait dans n’importe quel club de L1. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

37e journée, Valencienne-PSG (2-1). Valenciennes est l’équipe en forme de la fin de saison. Une offre pour l’entraîneur adverse, un but de Kezman, une passe de Giuly hors-jeu, la victoire semblait pourtant réglée comme du papier à musique. Malheureusement, le football est parfois vicieux. Comme les frappes de Pujol, Landreau n’est quand même pas coutumier de ballons relâchés dans ses buts. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

38e journée, PSG-Monaco (0-0). Monaco est l’équipe en forme de la fin de saison. Ruffier est imbattable, il va même chercher les deux ou trois frappes cadrées parisiennes. Grâce à sa victoire, Lille passe devant à la différence de buts, juste derrière Toulouse, qui a aussi 64 points. Bordeaux n’a que 80 points, le titre s’est joué à des détails. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

Allez savoir pourquoi, la sixième place n’est pas qualificative pour la Ligue des Champions.

Ligue 1, Toulouse : La guigne ou la gnac ?

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Meilleure défense, meilleur gardien, meilleur buteur : Toulouse a les trois, Marseille aucun. Qui est en Ligue des Champions ?

C’est le dilemme toulousain par excellence. Toujours hésitant, le Téfécé hésite entre le bon et le pas très bon niveau depuis plusieurs saisons. Le bon président Sadran s’en tient à ses fêtes foraines les soirs de match, Mansaré n’a d’ailleurs toujours pas quitté le club. De Liverpool à Laurent Battles, de Moreira à Gignac, le grand écart est permanent. Au moment de viser la jambe de Maradona, Despeyroux se posait moins de questions. Ca n’explique pas pourquoi Toulouse a réussi à ne pas finir sur le podium. Le Vestiaire livre les pourquoi du comment.

Parce que Toulouse est capable de se transcender

C’est l’équipe des grandes occasions. Mieux, à Monaco, là où Bordeaux avait tout tenté pour perdre, en vain (4-3), là où même Le Havre et Nantes avaient passé une belle soirée, Toulouse a réussi le coup de force. Une défaite 3-2, après avoir mené deux fois au score. L’ambition n’a pas de prix, comme ce Lolo dont on ignorait l’existence jusqu’à son but à la dernière seconde. Toulouse, c’est aussi deux défaites à domicile, contre Caen (1-0) et en demi-finale de Coupe de France contre Guingamp (1-2). A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, s’est aussi rappelé Casanova les soirs de défaites à Lorient et Grenoble. Une qualification en Ligue des Champions se perd vite, les ballons enroulés de Mansaré aussi.

Parce qu’ils n’ont perdu qu’une fois dans les dix dernières journées

Toulouse a été l’équipe du sprint final avec Lille. Gignac ne mérite certes pas le titre de Bastos toulousain, mais le TFC a fait parler son expérience de l’an dernier. A cinq points du leader Marseille après la 31e journée, les Toulousains ont senti le titre, comme Civelli. Accrochés au bon wagon, ils n’ont pas lâché : une seule défaite concédée à Grenoble (32e journée), puis la révolte pour accrocher Lorient, Marseille, Lille, Saint-Etienne et Lyon. En maintenant en permanence la pression sur Lyon, Marseille et Bordeaux, ils y ont cru jusqu’au bout. Ils terminent à 16 petits points de Bordeaux.

Parce qu’il y a une Bergougnoux-dépendance

C’est un mal nouveau, difficile à identifier. Gignac décisif avec ses 24 buts, il restait à trouver le bon complément. Braaten est arrivé, mais c’est finalement entre Larsen, l’autre nouveau, et Bryan, la vieille connaissance, que le rôle clé va se jouer. Et finalement, c’est Bergougnoux qui a empoché la mise. Dédé le dévoreur d’espace veut tout pour sa gueule, Bryan a compris, il doit faire le ménage sur le front de l’attaque. Treize fois titulaire, dix fois remplaçant, deux buts, il se fait discret pour le plus grand bien du collectif. Moussa Cissoko est second meilleur buteur du club, Cetto et Didot suivent : du travail bien fait.

A la suite d’une saison précédente fructueuse à Toulouse où il a appelé Gignac « Bergougnoux » toute l’année, Elie Baup avait pourtant été remercié. Heureusement, Nantes lui a fait confiance et n’a aucune raison de le regretter.

Domenech show, saison 5, épisode 8 : Super Eagle ou double bogey ?

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Avec six millions de téléspectateurs et près de 27% de parts de marché, même les épisodes mineurs du Domenech show cartonnent. Ce n’est pas vraiment une surprise, hier les scénaristes s’étaient lâchés.

Le public en était resté à ces affreuses doubles confrontations contre l’indigente Lituanie, avec l’humiliant passage Luyindula, qui faisait suite à la guignolesque prestation de Savidan. Que pouvait imaginer la production pour faire mieux autour d’un match sans enjeu ? La réponse est simple : en créer un. Le choix du stade a été effectué avec minutie, pour les médias, les instances et certains joueurs, un match en province permet en principe d’éviter les sifflets, il faut donc faire le forcing : ce sera Saint-Etienne. Personne n’ignore la rivalité assassine avec le voisin lyonnais, personne n’ignore non plus qu’il y a parfois de Lyonnais en équipe de France, la mayonnaise va prendre, chacun en est persuadé. Ils ne se trompent pas.

Au Nigéria ya pas Touré

Ensuite, pour une humiliation en bonne et due forme, il faut une équipe faible, si possible très faible. Difficile à trouver, la France n’a pas beaucoup d’adversaires moins bon qu’elle, mais surtout, entre Lituanie, Féroés, Autriche ou Roumanie, ils jouent tous dans son groupe. Un rapide coup d’oeil sur les huitièmes de finales de la Coupe du monde 2006 permet de se rendre compte qu’il faut se tourner vers l’Afrique ou l’Asie. Pour ne pas être suspecté, on va éviter le Mozambique, le Burkina, la Zambie, un rapide coup d’oeil sur les quarts de finale de la CAN indique que le Nigéria serait le coupable idéal. La production est exaucée au-delà de ses espérances, les Super Eagles se déplaceront avec leur équipe A’  et leur entraîneur-joueur Nwanko Kanu.

Evra naissance

Le troisième élément d’un Domenech show réussi est bien évidemment la sélection du chef. Et il y a, là encore, peu de chance de se tromper quels que soient les joueurs. La France a livré son dernier bon match contre l’Italie aux éliminatoires de l’Euro, c’était il y a 3 ans. Mieux, c’est le moment de faire des expériences. Dans les buts, il sait bien que Lloris est meilleur, autant attendre les barrages pour l’aligner, il pourra pas être pire que Mandanda. Pour le reste, il faut voyager quelques  jours auparavant. Le grand chef annonce qu’il va aligner les meilleurs joueurs du moment, qu’il va concocter les meilleures paires. Le public n’en peut plus, son attente sera récompensée. Raymond va donc tenter une nouvelle charnière issue du même club, plutôt logique pensera la presse. Pendant ce temps il pourra conforter son équipe type. Evra qui ne connaît toujours pas le sens du concept « haut niveau » sera aligné, comme l’indéboulonnable Fanni qui continue de croire à une blague. Qu’il se rassure, le public aussi.

Qui vieillit Viera

Au milieu, Domenech a du mal, tout le monde est à peu près au même niveau. Il se creuse la tête et visionne les cassettes que Boghos lui a préparées. Le champion du monde est d’autant plus fier de son tour lorsque le sélectionneur, inspiré par les meilleurs moments de Vieira à genou en Série A, décide de le rappeler. La production hésitera à intervenir, ça pourrait être un peu gros, tout le monde sait bien que Vieira est fini et que, comme chaque ancienne gloire, il a du mal à partir. Domenech rétorque que si le Pat diminué ne sert à rien, il est toujours meilleur que tous les autres réunis. Il ne se trompe jamais. Vieira ne servira à rien et la presse dira qu’il a été le meilleur. A côté, Diarra ou Toulalan ça change pas grand-chose, à part que le second a déjà été bon au niveau international. Domenech s’en fout, personne ne réclame Mavuba et ça le fait bien rire. Au moment de composer son attaque, il se souvient de toutes les conneries égrénées par la Fédé au moment de sa reconduction.

Une histoire à dormir Govou

Un minimum de points, une philosophie de jeu, un encadrement resséré, une communication apaisée. Il n’en a pas fait le dixième mais il est toujours là. Mieux, Escalettes voit naître une équipe tous les 3 matchs nuls, la sélection est mal barrée pour le Mondial, et elle perd régulièrement. La voie royale pense-t-il au moment de coucher sur la feuille de match les noms de Rémy, Benzema, Anelka et Ribery. Deux avant-centres, un électron libre et un inconnu pas très bon. Ça ne doit pas, ça ne peut pas fonctionner. Encore une fois, il a raison. A la mi-temps, Domenech qui en veut toujours plus, monte au créneau. Pour la première fois, il annonce que la première mi-temps est catastrophique. Le teasing est parfait, la seconde sera bien pire : la même que la première, les occasions françaises en moins. Les entrées de Gignac, pas du tout tendre pour ce niveau, de Gourcuff et Toulalan n’y changeront rien. Raymond le sait, le problème c’est lui-même. Cerise sur le gâteau, il offre à Govou le privilège de se faire siffler et d’être aligné avec Gignac et Rémy. Le Nigéria, marque, domine et ridiculise les Bleus. Le public suit et siffle logiquement l’équipe de merde qui ressemble étrangement à l’équipe de merde qui affrontait la Lituanie, celle qui a perdu contre l’Autriche et l’Argentine, fait match nul en Roumanie, celle qui était lamentable à l’Euro. Quel est donc le point commun entre toutes ces rencontres ? Que criaient donc les spectateurs à la fin du match ?

Sous le charme, David Astorga n’a pu s’empêcher de féliciter Uche pour ses qualités. Il joue à Getafe, le Nigeria tient son Sessegnon. Christian Jeanpierre, si partagé, a salué son héros : « Alors qu’on entend des Domenech démission descendre des tribunes. » Où vont-ils chercher tout ça ?

Mandanda : Il a failli se dévier le ballon dans le but, mais Squillaci veillait (heureusement ?). Le Marseillais ne s’attendait pas à avoir autant de boulot. Il lira les compositions d’équipe la prochaine fois.

Fanni : Et hop, une sélection de plus, comme disait Jurietti.

Squillaci : Difficile de le juger, il n’est pas habitué à jouer avec Escudé.

Escudé : Difficile de le juger, il n’est pas habitué à jouer avec Squillaci.

Evra : Toujours là où on l’attend. Il a mené la fronde en salle d’interview.

Vieira : On l’a aperçu à la télé après e match. Travailler au-delà de 65 ans n’est pas payé plus dans le foot.

A. Diarra : Il a dignement fêté son titre de champion de France, ça s’est vu sur le terrain.

Rémy : Il s’est démené comme un beau diable, il a tout tenté. Avec un centre réussi, des conduites de balle en touche, une reprise de volée merdique, un poteau, des pertes de balle dans son camp, un contrat à Nice, il a certainement marqué beaucoup de points pour la suite. Luyindula n’avait pourtant pas démérité.

Ribéry : A son crédit, il a couru et s’est créé les deux grosses occasions françaises du match. A son débit, il les a foirées comme il faut.

Anelka : A son débit, il a tout raté. A son crédit ?

Benzema : Il a été sifflé à chaque prise de balle, Domenech l’a trouvé perturbé. Par contre, ailier gauche, il adore.

Toulalan : Les footings, en vacances, ça fait chier.

Gignac : En Ligue 1 il avait marqué à Goeffroy-Guichard. Mais le Nigéria c’est pas Sainté et la France c’est pas Toulouse.

Gourcuff : Coupe de cheveux toujours impeccable.

Govou : Sifflé tout de suite. Un peu dur, il a pourtant promis de quitter Lyon.

FC Nantes : Requiem for a crime

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Lens se cherchait un successeur. Il ne savait pas qu’il s’agirait de son prédecesseur. Deux ans après, Nantes a fait encore mieux. Deux victoires en seize matches, Baup a perdu son manuel de champion. C’est qui ce Suaudeau ? Mais qui ce Louis Fonteneau ?

Elie Baup a longtemps cru que Bekamenga réussirait un contrôle. En lisant le classement chaque matin, il n’a jamais vraiment fait attention au fait que Grenoble était devant au classement. Il a réalisé trop tard, le jour où Da Rocha était désigné meilleur joueur du siècle par les supporters. Ont-ils oublié la première mi-temps de Nantes-PSG 2001 ?

23e journée, Nantes-Paris (1-4) : La puissance offensive du grand Paris n’a pas d’équivalent. Hoarau n’est pas là, mais Sessegnon est trop décisif, Giuly trop jeune et Luyindula trop international. Nantes plie mais ne cède que quatre fois. Makélélé trouve que N’Daw rame. Une défaite encourageante. Prometteur.

24e journée, Valenciennes-Nantes (1-1) : Après une demi-saison difficile, le grand Valenciennes est de retour. Kombouaré s’est souvenu que PSG-Real ne s’était pas déroulé dans son garage étant gamin, il convainc Schmitz qu’un défenseur peut marquer même contre Nantes. Mais Klasnic marque un but d’avant-centre, c’est donc arrivé. Un nul interessant. Prometteur.

25e journée, Nantes-Caen (1-1) : Deroin n’est pas pour rien le meilleur joueur du championnat. Avec l’aide de Savidan, futur meilleur buteur du Mondial 2010, le grand Caen fait souffrir Nantes. Heureusement, Bekamenga rôde. Un nul interessant. Prometteur.

26e journée, Nantes-Grenoble (1-1) : Match au sommet à la Beaujoire. Sous les yeux de quelques émissaires de Ligue 2 qui le découvrent, Klasnic trouve l’ouverture, c’est donc arrivé. Malheureusement, les coups de butoir du redoutable avant-centre Sandy Paillot, permettent à Grenoble, et son attaque qui titille Gignac au classement des buteurs, d’arracher un point. Les grandes équipes ne meurent jamais. Un nul intéressant. Prometteur.

27e journée, Saint-Etienne-Nantes (2-1) : Face à un habitué des coupes d’Europe, Nantes se préserve pour le match retour. 2-1, ça laisse une chance. Une défaite encourageante. Prometteur.

28e journée, Nantes-Lorient (1-1) : Le grand Lorient n’est pas surnommé pour rien le Barça français. Faute de rivaliser, Nantes est réaliste et Alonzo préserve le 1-1 en stoppant un penalty. Un nul intéressant. Prometteur.

29e journée, Marseille-Nantes (2-0) : Le grand Nantes est de retour en tenant en échec Marseille à la mi-temps (0-0). Mais la défense craque en quatre minutes face au duo Civelli-Brandao qui doit bien réussir parfois des contrôles . Hors coups de pied arrêtés, les Nantais n’ont concédé que 10 occasions. Une défaite encourageante. Prometteur.

30e journée, Nantes-Lille (0-2) : Le grand Lille, emmené par Bastos qui commence son passage à vide, n’ouvre le score qu’à la 45e minute. La malchance s’en mêle : c’est Pierre qui se retrouve devant Hazard en pleine surface. Ca n’arrivera pas à chaque fois, son collègue Poulard a retenu la leçon. Une défaite encourageante. Prometteur.

31e journée, Toulouse-Nantes (1-0) : Nantes domine outrageusement le match et se procure pas moins de 2 occasions. Malheureusement, le grand Toulouse peut compter sur Gignac. Une défaite encourageante. Prometteur.

32e journée , Nantes-Nice (2-0) : Nantes retrouve son jeu. Bekamenga et Bagayoko marquent déjà leur quatrième but de la saison. Gignac n’est plus très loin. Quoi qu’il en soit, le grand Nice et Bamogo sont vaincus. Une victoire de prestige. Prometteur.

33e journée, Nancy-Nantes (2-0) : Que faire face au grand Nancy 28ème attaque du championnat ? Inspirés par Correa, les Nancéens sont irrésistibles. Nantes n’a rien à se reprocher face au 4e de la saison passée. Une défaite encourageante. Prometteur.

34e journée, Nantes-Le Havre (1-2) : En ouvrant le score, Nantes pensait bien tenir son exploit. Mais le grand Le Havre égalise par Diallo. Les supporters savaient que l’ancien Nantais finirait par jouer les premiers rôles. Puis Marange se défait de six joueurs et pétrifie la Beaujoire. Petit Diego pour les uns, nouveau Messi pour les autres. Le talent des grands joueurs, le froid réalisme des gros. Il reste quatre journées, la 17e place est à portée. Une défaite encourageante. Prometteur.

35e journée, Lyon-Nantes (3-0) : Le cauchemar. Face au petit Poucet du championnat qui reste sur 4 matchs sans victoire et une défaite devant l’ogre valenciennois, les Nantais ne sont pas concentrés. Complexe de supériorité ou pression du favori ? Personne ne le saura, Pascal Praud prépare un cantique pour l’oraison. Une défaite encourageante. Prometteur.

36e journée, Nantes-Rennes (1-1) : Face au grand Rennes gonflé à bloc, à seulement 14 points du titre, Nantes fait plus que jeu égal. Bagayoko ouvre le score, mais Sow égalise. La malchance s’en mêle, Poulard se retrouve au marquage en pleine surface. Un nul intéressant. Prometteur.

37e journée, Sochaux-Nantes (2-1) : Le grand Sochaux, sauvé à la 38ème journée était imbattable. Efficace, rapide, le jeu léché des Doubistes leur donnent deux buts d’avance. Nantes réagi en champion mais Capoue ne peut égaliser. Il suffira de battre Auxerre de 20 buts. Prometteur.

Hélas, Auxerre, même privé de Cocard, Diomède et Marlet, sa recrue du Red Star, résistera jusqu’à la dernière seconde. Orgueilleux, Bagayoko donne la victoire à Nantes pendant que les supporters démontent le stade. Et dire qu’au soir de la deuxième journée, Nantes était sauvé, confortablement installé à la 17ème place. Qu’a-t-il bien pu se passer ?

Barcelone-ManU : Le Park des princes

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Barcelone est-elle la plus grande équipe de club de tous les temps ?

Un club a-t-il déjà eu une équipe-type qui dominait autant et ne pouvait perdre contre personne, en marquant plus de trois buts de moyenne par match en dehors du championnat néerlandais ?

Le Real 56-60 ?

Nous n’avions pas  la télé.

Pouvait-on attendre une finale aussi merdique ?

Bonne question. Etant donné le niveau de Manchester cette année, il ne fallait pas espérer mieux. Barcelone a finalement réussi à faire un début de match de merde. Il était temps.

Et si Manchester avait joué ?

Et si Lyon, le Bayern, Chelsea et le Real avaient joué ?

Qu’a dit Guardiola en serrant la main de Ronaldo à la fin du match ?

Avec des joueurs aussi nuls que toi je plains ton entraîneur. Joyeuse médaille.

Le raté de Benzema pour le 4-3 du Nou Camp est-il le moment décisif de la saison ?

Bien vu. Juste devant l’égalisation d’Iniesta à Chelsea.

Le niveau Ligue des Champions est-il supérieur au niveau Ligue 1 ?

Le  Barça et Chelsea pourraient espérer les deux premières places. Le Bayern, Manchester, Liverpool et Lyon réussiraient sans doute à battre Valenciennes. Quoi, 2 mai 2009 ?

Messi ou Ronaldo ?

Iniesta.

Quel est le seul média à avoir annoncé à chaque tour que Barcelone passerait et écraserait Manchester en finale ?

Le Vestiaire.

Quelle était la dernière phrase du Vestiaire dans son papier d’avant-match ?

« Pendant ce temps-là, si Yaya Touré est aligné derrière, Manchester n’en prendra pas trois. Ce serait le Busquets. »

Le Vestiaire avait annoncé une très grande défense mancunienne, qu’en a-t-il été :

Van der Sar: Wimbée ?

Evra: Nul ou pas bon ? Ca dépend, un centre de merde, des fautes, des erreurs de placement. Au moins il se sentait fort mardi, c’est déjà ça. En somme, largement à son niveau de l’équipe de France.

Vidic: Le premier but. En principe les râteaux ça marche que sur les débutants et Eto’o c’est pas Zidane.

Ferdinand: A appris à faire les têtes sur le deuxième but. C’est déjà ça.

O’Shea: Henry lui a appris qu’on pouvait faire un double crochet sur une seule jambe. C’est déjà ça. Finalement tout est dans son nom.

Le Vestiaire avait dit que le milieu mancunien était faible, et bien moins fort que celui de Chelsea. Qu’en a-t-il été ?

Carrick: Essien ne comprend pas comment Manchester a pu être champion.

Anderson: Lampard ne comprend pas comment Manchester a pu être champion.

Giggs: Ça allait moins vite à son époque.

Le Vestiaire avait prévenu les attaquants mancuniens qu’ils n’auraient pas beaucoup de ballons. Qu’en a-t-il été ?

Park: D’attraction. C’est déjà ça.

Cristiano Ronaldo: S’il nous avait habitué à tout réussir, Le Vestiaire s’étonnerait qu’il ait tout raté.  Une finale dans la lignée de son Euro. Il a intérêt à planquer son Ballon d’Or.

Rooney: Il est vraiment devenu un bon défenseur. Dommage qu’il ne soit pas payé que pour ça.

Le Vestiaire avait dit qu’on n’en avait rien à foutre des joueurs qui composeraient la défense. Qu’en a-t-il été ?

Valdes: Plus aussi mauvais qu’avant malgré un début de match rassurant. C’est déjà ça.

Silvinho: Pas au niveau, mais à 50 ans c’est normal. Toujours meilleur qu’Abidal en attaque. Il ne s’est pas fait exclure, c’est déjà ça.

Piqué: Le meilleur. C’est déjà ça.

Touré: N’a servi à pas grand-chose. Mais un piquet d’entraînement ça suffit quand c’est Manchester en face. C’est déjà ça.

Puyol: Même si c’est pas son poste, il peut donner des conseils à Evra. C’est déjà ça.

Le Vestiaire avait dit que deux sur trois ça suffisait pour gagner. Qu’en a-t-il été ?

Busquets: Yaya Touré a essayé de lui piquer sa place. Mais il a appliqué les consignes jusqu’au bout. C’est déjà ça.

Xavi: Ce serait le meilleur joueur du monde s’il n’y avait pas Iniesta.

Iniesta: Malgré Xavi, il est le meilleur joueur du monde à son poste.

Le Vestiaire avait dit que quand Henry joue, tout va mieux. Qu’en a-t-il été ?

Messi: Encore un grand match de merde, mais pour une fois il a marqué et c’est une finale. Il arrive maintenant à la cheville de Maradona.

Eto’o: Il va finir par être considéré comme un grand joueur avec ses conneries.

Henry: Il n’a pas mis son occasion. Privé de Ballon d’Or.

Ligue des Champions : ManU paillettes

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Un déplacement à Rome ne fait plus peur qu’aux clubs français. Et si Manchester ne jouait pas l’AS Roma demain soir ?

Patrice Evra affirme qu’il se sent fort et que Messi ne le passera pas demain soir. On le comprend : champion en titre, Manchester n’a rien à craindre d’une équipe balayée l’an dernier (0-0, 1-0) alors qu’elle était au firmament. Chanceusement, Barcelone n’est pas encore éliminé malgré une leçon de football de Chelsea. Sans bien sûr le contester, Le Vestiaire ose demander : pourquoi Manchester est-il favori ?

Parce que Manchester est le plus gros des gros

Son parcours plaide pour lui. Il était temps que le tirage au sort propose un adversaire facile, après des poids lourds européens : d’abord l’Inter, vainqueur de l’UEFA 1997, tranquillement éliminé grâce à un grand Ibrahimovic. Ensuite, ManU a surpris Porto, grandissime favori de l’épreuve en 2004. Les posters de Deco ont la peau dure. C’était avant le chef d’oeuvre, la demi-finale face à Arsenal, de loin la meilleure équipe de Ligue 1. Ce jour-là, les passes de Ronaldo étaient trop fortes pour Gibbs, presque titulaire en équipe d’Angleterre des 19 ans. Ce jour-là, même les frappes de Ronaldo à mi-hauteur étaient trop hautes pour Almunia, le successeur naturel du héros Jens Lehmann. Irrésistible, Manchester a sorti les meilleurs pendant que Barcelone souffrait contre Lyon et le Bayern avant de voler Chelsea.

Parce que Barcelone est diminué

La marche est trop haute. Pour une équipe défensive comme Barcelone, être privé d’Abidal et de Marquez, c’est beaucoup. Alors Alves en plus, de loin le meilleur joueur de la demi-finale retour, c’est injouable. En aucun cas on ne peut considérer que ces trois joueurs là sont remplaçables. Ce n’est pas le genre de Marquez de filer le ballon à Drogba sur un contrôle de merde. Ce n’est pas le style d’Abidal de réussir les grands matches à tel point qu’un retour à Lyon serait une bonne opportunité. Ce n’est pas du tout l’habitude d’Alves de faire des fautes pas loin de son but et de centrer très loin de celui de l’adversaire. Barcelone est amputé des trois-quarts de sa défense. Guardiola a certainement dû se réjouir que Puyol ne se blesse pas à l’entraînement. Sylvinho-Puyol-Piqué-Keita : à croire que toutes les stars barcelonaises seront absentes.

Parce que les meilleurs joueurs sont à Manchester

Toute la saison, la qualité de jeu de Manchester a été encensée. Brillant seulement dans les grands matches, Ronaldo est bien meilleur que l’an dernier, où il cartonnait tout le temps. Son Euro lui a fait beaucoup de bien. Rooney a été reconverti défenseur, dommage que son talent l’oblige à marquer de temps à autre. Tevez est peut-être le meilleur, mais il doit rester dans son Park. Messi, Henry et Eto’o ont beau essayer, qui pourrait imaginer qu’ils marquent plus de buts en championnat et en Ligue des Champions ? Au milieu, l’absence de Fletcher ne posera aucun souci. Scholes ou Giggs ont encore beaucoup de gestes techniques à apprendre à Xavi et Iniesta. Chelsea, à qui il ne manquait pas grand chose pour se qualifier, sait qu’Essien? Ballack et Lampard, c’est un peu léger pour le pressing. Carrick et Anderson, ça sonne mieux. Derrière, O’Shea n’a évidemment aucun souci à se faire contre la jambe d’Henry.

Pendant ce temps-là, si Yaya Touré est aligné derrière, Manchester n’en prendra pas trois. Ce serait le Busquets.

Ligue 1: Le palais des Congré

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Domenech, Margotton et Saccomano ont-ils composé l’équipe-type UNFP du championnat de Ligue 1 ? Hervé Mathoux doit avoir la réponse.

C’est un bien beau tour de magie qu’a réalisé l’Union des footballeurs professionnels. Faire composer par ses membres une équipe-type sur son poids médiatique plus que sur son talent, fallait y penser. Le Vestiaire, qui n’aime décidément pas qu’on se foute de la gueule du monde, a donc demandé à son spécialiste d’enquêter sur le réel niveau des joueurs qui la composent. Voici la véritable meilleure équipe du championnat.

Carasso: C’est pas parce qu’Arribagé est parti, qu’il y a plus de boulot.
Il appartient à la meilleure défense du championnat, sans doute un simple hasard

Chalmé: Un bon gros Bonnart. Contrairement à Fanni, il ne sera pas Fanny.

Congré: C’est pas parce qu’Arribagé est parti qu’il fallait continuer à saloper le boulot. Il appartient à la meilleure défense du championnat, sans doute un simple hasard.

Diawara: A son débit, jouer au ballon c’est pas son truc. A son crédit, son seul concurrent c’était Hilton, Hansson, Mangane ou Rami.

Mathieu: Le roux de secours de la meilleure défense du championnat, sans doute un simple hasard. Bon frappeur de balle comme Taiwo. Bon défenseur. Comme Taiwo ?

M’Bia: Si les recruteurs Lyonnais ne confondent plus Makoun avec Diarra, ils seraient bien inspirés de confondre M’Bia avec Essien.

Toulalan: Lyon a été sauvé de l’Europa league. L’un de ses trois joueurs valide du club n’y est sans doute pour pas grand chose.

Gourcuff: Zidane n’a jamais été champion de France, Gourcuff n’a jamais marqué en finale de C1 ou de Coupe du monde. Un détail.

Niang: Jusqu’à la 25ème journée, Marseille jouait avec sa sardine à 7 points de Lyon. Depuis, Marseille joue le titre avec 4 points d’avance sur Lyon. Niang est revenu à la 25ème journée. Sans doute un simple hasard.

Benzema: 17 buts en 33 matches pour la saison la plus merdique de sa carrière. C’est faible. Le plus mauvais Lyon de la décennie est encore troisième. Sans doute un simple hasard

Chamakh : De très loin, le meilleur joueur de la saison. Aucun passage à vide, même durant l’hibernation de Zidane. Indispensable dans le jeu, il n’a plus ou moins offert que 6 victoires sur les 11 dernières journées. Heureusement ce n’est pas là que le championnat s’est joué.

Laurent Blanc: Le meilleur entraîneur 2008 ne l’est plus en 2009. Mais qui entraîne Bordeaux maintenant ?

On voulait bien d’eux, mais on a trouvé autre chose

Gignac: On voulait bien de lui, mais avec la meilleure défense du championnat dans son équipe, être le meilleur buteur devrait offrir un peu plus qu’une quatrième place. A la 27ème journée Toulouse avait deux points d’avance sur Bordeaux, aujourd’hui 14 de moins. Ca veut dire quoi être décisif ? Enfin, s’il suffisait de marquer plein de buts pour être le meilleur, Mario Jardel serait l’égal de Pelé et Djibrill Cissé jouerait à Sunderland.

Lloris: On voulait bien de lui, puisque qu’il est le meilleur et que son rayonnement est international. Mais comme Eric Durand à son époque, les gardiens des petits clubs sont toujours les mieux mis en lumière.

On voulait bien d’eux, mais faut pas déconner quand même

Fanni: L’effet équipe de France. On voulait bien de lui, mais pourquoi Savidan n’est pas nominé ?

Hilton: On voulait bien de lui, mais si Marseille a rien foutu derrière en Coupe d’Europe, c’est que de la faute à Civelli ? Il reste le patron de la défense marseillaise, à moins que ça ne soit Zubar. Gerrard, Benzema et Agüero hésitent. Le meilleur stoppeur UNFP de ligue 1 appartient donc à la sixième défense. Sans doute un simple hasard.

Taiwo: On voulait inévitablement bien de lui depuis que Jurietti est passé chez les vétérans. Mais le meilleur latéral UNFP de ligue 1 appartient à la sixième défense. Sans doute un simple hasard.

Benoît Cheyrou: Longtemps surnommé le Bruno du pauvre, on voulait bien de lui. Mais depuis, il s’est fait un prénom ou son frère a fait oublier le sien ? Le meilleur récupérateur français UNFP appartient donc à la sixième défense. Sans doute un simple hasard.

Michel Bastos: On voulait bien de lui,  jusqu’à la 30e journée, il était alors le meilleur étranger de France depuis Juninho. Depuis la 30e journée, il est le meilleur étranger de Lille depuis Kluivert. Heureusement à la 30e journée le championnat était déjà joué.

Sessegnon: Le surnom du petit Okocha faisait beaucoup rire le Parc des Princes avant Noël, du coup on voulait bien de lui. Depuis quelques mois, on se souvient qu’Okocha a joué au PSG. Le meilleur milieu offensif UNFP appartient donc à la quatrième attaque de Ligue 1. Bordeaux et Marseille n’ont marqué que 14 buts de plus que le PSG.

Hoarau: Le fait que Benzema ait un ratio buts/minutes jouées supérieur ne veut rien dire.

Gerets: Et si le meilleur entraîneur UNFP finissait deuxième ?

Ligue 1 : Un match à deux, franc Zizou

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Bordeaux devra ne pas perdre à Caen s’il veut décrocher le titre de champion. La Roma, Chelsea, même Cluj : tout le monde rigole de bon cœur. Et Gourcuff ?

C’est l’histoire de l’enclume et de la plume. A la fin, c’est jamais Savidan qui est champion. Pourtant, le nouveau Papin a tout intérêt à gagner la semaine prochaine, sinon il rejoindra le cercle très fermé des internationaux de Ligue 2. Ils ne sont pas si nombreux à avoir fait carrière. Caen aura quelque chose à jouer, Bordeaux aussi. Rennes aura quelque chose à jouer, Marseille aussi. Tout le monde est sur la même ligne, mais Bordeaux a de l’avance. « Hors-jeu ! », s’écrie Quiniou. Sa prédiction n’est pas totalement fausse. Que faire ?

Faire mariner Blanc

Jean-Louis Gasset a bien bossé, il est temps de passer la main. Ce n’est pas la dernière semaine du championnat qu’on va améliorer son jeu, donc l’entraîneur bordelais est déjà en vacances. Pour lui succéder pour cette semaine décisive, Laurent Blanc fait figure de favori. Il a le profil : élégant, allumette dans la bouche, il sait parler aux joueurs des grands matches. Son expérience de finaliste de Coupe du monde peut servir à Jurietti. Sa principale mission : rassurer ses joueurs clés, c’est-à-dire Chamakh. Sorbon et Seube l’assisteront dans sa tâche.

Domino day

Face à Monaco, le grand Bordeaux entraperçu à Galatasaray est réapparu. Dominé, comptant uniquement sur Cavenaghi pour se soulager, il a tenu le score par miracle. Ramé y est pour un peu, Chalmé et Tremoulinas pour presque rien. Diawara et Planus photocopient la feuille de match pour certifier leur présence. Les seuls à leur niveau habituel auront été Park et Pino, ça a suffi pour une victoire bordelaise. Les Girondins ont joué une fois avec le feu. Si Caen domine Bordeaux comme Monaco l’a fait, ça peut finir par passer, quand bien même Savidan se rapproche de son tout meilleur niveau. Bordeaux baladé par Caen ? Jurietti en fait une affaire d’honneur, Gasset aussi.

Le Yoann dévalué

Il n’avait pas été aussi étincelant depuis le dernier gros match de Bordeaux, à Galatasaray. Requinqué par la poursuite de l’OM, il a permis à son équipe de rester dans la course au titre. Après une semaine à 13,6 millions d’euros, en tête de Ligue 1 et avec un manager qui parle de titre, il a tout juste retouché sa copie. A croire que les coups de moins bien physiques tombent toujours au plus mauvais moment. Contre Monaco, Bordeaux devait gagner, Zidane devait marquer. Ou au moins continuer à faire comme d’habitude, contre un sparring partner aussi coriace que d’habitude. Monaco a dû préparer son déplacement en Gironde en Lituanie. Miracle, le nouveau Zidane a une nouvelle chance : un grand match. Deuxième miracle, c’est à Caen. S’il n’offre pas le titre à Bordeaux, maître Poulmaire devra se trouver un nouveau Zidane et Manaudou ne quittera jamais Bousquet.

Pendant ce temps-là, Benzema corrige les rapports des recruteurs.

La Légende : L’ablation des Abidal

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Le Vestiaire est entré aujourd’hui dans sa troisième année d’existence. Pour l’occasion, il fallait rendre hommage au joueur le plus emblématique du sport français actuel. Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 » qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

La plus récente, pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ?

Le roman du perd OL :
Le roman du perd OM

montana

Lyon a remporté sa seconde victoire d’affilée, a gâché la passation de pouvoir et perdu le titre. C’est ce qu’on appelle un week-end bien rempli. Pendant ce temps-là, que faisait l’OM ?

Finalement, qu’est-ce qui différencie Le Havre du PSG ? Pas grand-chose, a dû penser Jelen samedi soir en serrant les mains de Landreau, Ceara, Camara, Sakho, Armand, Clément, Makélélé, Rothen, Sessegnon, Luyindula et Kezman. Le PSG, mine d’avoir rien foutu, a mis une sacrée pression sur son adversaire pour la troisième place : perdre, pour les Lyonnais, signifiait rester à la merci d’un retour parisien. Les humiliations, ça va un temps.

Steve Marlet le sait bien, on ne renaît pas de ses cendres soudainement. Les niveaux – de confiance et tout court – de l’OL autorisaient un espoir : une prestation solide, même si Essien, Tiago et Diarra le formuleraient autrement. La victoire lyonnaise est facile à résumer : Benzema, Lloris et ses poteaux, Toulalan, un zest de Juninho et de Cris. L’OL a beau être mis au placard, un ancien parrain ne quitte pas la famille sans ses bijoux et un peu de fierté. Ca n’empêche pas Réveillère, Boumsong, Ederson et Delgado, mais ça peut suffire.

Frédéric Brandao

D’aucuns penseraient qu’il s’agit d’un exploit lyonnais si ce succès n’était pas aussi prévisible. Diouf avait annoncé une passation de pouvoir, Lloris s’est permis un clin d’œil à Mandanda. L’été approchant, Benzema avait quant à lui prévu de se faire remarquer, certainement pour mieux rester. Quand bien même Erbate est parti, Hilton-Civelli est le seul argument que l’OM pouvait opposer au caïd.

Gerets le savait, mais il n’imaginait pas que Brandao allait participer à la discussion. La défaite de Marseille est facile à résumer : Brandao, Civelli, un zest de Hilton. L’OM a beau avoir descendu Lille de sang-froid, un apprenti parrain pisse souvent dans son froc au moment de prendre la place du pater. C’est une image : Brandao, lui, n’a pas hésité à dézinguer Ederson en pleine surface. M. Lannoy n’a pu fermer les yeux, au grand dam de Legarda. Bonne nouvelle : c’est sûr, Ederson est bien le nouveau Juninho, même si Puel préfère faire entrer l’ancien pour tirer les coups francs.

Le mardi, c’est Civelli

Une telle mésaventure n’arriverait pas à Civelli. Le Vestiaire avait déjà salué ses efforts. Il poursuit sa formation en alternance du haut niveau. L’Argentin a découvert dans la semaine l’existence d’un poste appelé libéro. Ca permet à un défenseur de jouer dans l’axe derrière tous les autres, si possible en évitant de s’y mettre en plein match sans prévenir les copains. Il faut apprendre à lire le jeu adverse, mais bonne nouvelle : rien n’interdit de balancer avant le match qu’on sent le titre. Avant la déplacement à Nancy, Gerets prévoit de faire apprendre en urgence le hors-jeu à son héros d’Ukraine. Avec une surprise de taille : libéro et hors-jeu ne s’accordent pas.

Pendant ce temps-là, Gourcuff continue de se régaler dans les matches amicaux. La compét’ reprend ce week-end.

Les questions interdites : La carrière de Benzema est-elle déjà finie ?

SOCCER-EURO/

Il n’a même pas marqué contre Nantes. Lyon doit-il se réjouir que Benzema ait annoncé son intention de rester ? Autopsie.

Il fout rien en Equipe de France

Les places sont tellement chères chez les Bleus. Trezeguet rôde toujours, la nouvelle génération Gignac-Hoarau arrive pour reprendre le flambeau. L’émulation a créé Alassane. Saha n’a pas dit son dernier mot, Govou non plus. Benzema, en déficit de confiance, perd chaque jour du terrain, aux yeux du pragmatique sélectionneur. Aujourd’hui, le profil de l’attaquant moderne, capable de marquer, déborder, centrer, jouer dos au but, combiner, frapper les coups francs et défendre, ça ne fonctionne plus. Dans une équipe de France en pleine confiance où les attaquants se succèdent et plantent jusqu’à plus soif, ne pas marquer est un vrai signe. Et puis, Luyindula et Savidan reviennent en forme. Ils ne vont quand même pas avoir peur d’un mec qui ne marque que 5 buts en 22 sélections, soit remplaçant, soit ailier, entre Papin, Trezeguet et Henry et Platini. Pas du tout vexé, Ouedec affirme que le championnat de Chine, c’est déjà pas mal de pression.

Il fout rien en C1

Cet incapable de Benzema a manqué l’occasion du 4-3 au Camp Nou. Si Lyon n’arrive pas à rejoindre les demi-finales de Champion’s League, ce n’est donc pas à cause de son niveau trop juste. Si Benzema avait inscrit 12 buts en 19 matches en trois saisons, à 22 ans à peine, si Benzema avait marqué un but tout seul au futur champion d’Europe l’an dernier, si Benzema marquait en moyenne un but toutes les 123 minutes, si Benzema situait déjà son ratio entre Papin (but toutes les 106 minutes), Trezeguet (1/134 minutes) et Henry (1/163), le jugement serait peut-être différent. Mais pas de demi-finale, c’est rédhibitoire pour juger. Manchester veut mettre combien sur Ribéry ?

Il fout rien en Ligue 1

Au même âge, comme le révélait Le Vestiaire, Papin, Trezeguet, Henry, Madar, Loko et Ouedec n’avaient pas marqué 40 buts. A nombre de matches équivalent, 109, seul Ouedec navigue dans les mêmes eaux que l’ange déchu lyonnais. Le Breton quitta Nantes sur un doublé contre le Spartak et une proposition de contrat de l’Espanyol Barcelone. A quoi bon marquer des buts, se demande encore Roger Boli. Désiré par l’Angleterre et l’Espagne – pas celles de Govou – Benzema aurait donc quelque chose en plus par rapport aux deux meilleurs buteurs de 93/94. A choisir entre la technique, la vitesse de course, la vitesse d’exécution, le sens du but et une saison d’attaquant de pointe sans soutien à 14 buts. Luyindula n’a aucune raison de rougir d’être titulaire en équipe de France.

Pourtant, Gignac le toise du haut de ses 22 buts. Hoarau s’est blessé exprès pour lui prouver que même sans jouer tous les matches, le buteur c’est lui. Jelen lui fond dessus, Gameiro trouve que Kevin ça sonne mieux que Karim. Bekamenga fait ce qu’il peut. Tous ces joueurs, hormis un, ont aujourd’hui plus de chances de figurer dans l’équipe type de l’UNFP en fin de saison. Bizarrement, Manchester n’en veut aucun. Benzema boucle sa deuxième saison pleine en L1. Deux, ça suffit aussi pour Kader Keita. Benzema marque moins cette saison, seulement 14 buts. Luyindula hésite : vanne ou pas vanne ? Dans un grand club, Benzema aurait conservé son niveau, sa concentration, sa motivation et aussi les occasions de but de la saison dernière. Dans un grand club, peut-être Juninho aurait-il été remplacé après avoir prévenu son employeur qu’il prendrait sa retraite à 55 ans, soit l’hiver dernier. Et, comme le résume le dicton : met Keita et Ederson à la place de Henry et Messi, et pour de bon Eto’o s’appellera Camara. Drogba marquait-il 25 buts à chaque saison à Guingamp ? Et au Mans ? La SNCF n’a pas tort : Lyon et Le Mans, aujourd’hui c’est même distance et même tarif.

Partir, c’est mourir ?

Incontournable en équipe de France, indiscutable à Lyon, meilleur attaquant de Ligue 1, terreur en Europe, Karim Benzema aurait encore trop de choses à prouver pour partir retrouver le haut niveau. Puel doit certainement lui enseigner comment encore mieux attaquer tout seul. Moussilou se souvient avoir eu quelques conseils, mais les championnats du Golfe sont plus relevés. S’il veut pouvoir se frotter à la concurrence d’un grand club, l’expérience d’un Keita, d’un Pjanic ou d’un Mounier n’aura pas de prix. Et à un an de la Coupe du Monde, un club en crise, c’est la stabilité assurée. Bafé Gomis approuve.

Grandir, c’est partir

La seule question encore légitime à poser, c’est : Benzema a-t-il déjà joué dans un grand club ? La réponse est ambigüe. Il a effectué sa formation dans un grand club, Lyon, avant d’être prêté contre son gré à un club moyen, Lyon. Nous sommes alors à l’été 2007, il explose parce que le malin recrutement lyonnais lui permet de compter sur Juninho. Malheureusement, le Brésilien part l’hiver dernier. Orphelin, Benzema se sent comme un surdoué avec des gens de son âge. Il est perdu : Fred lui manque, il déclare vouloir rester jusqu’à ce que Lyon soit champion d’Europe, puis au moins un an de plus. La perte de temps est enclenchée. S’il reste, sa dépression va devenir chronique, sans même qu’il s’en rende compte. Ses performances déclinent déjà depuis 6 mois. Pour avoir cru au grand Lyon, il a du mal à croire au petit Lyon. D’autres se sont aussi laissés avoir.

La seconde question légitime, qui découle de la première, c’est : a-t-il le niveau pour s’adapter dans un grand club ? En d’autres termes, Benzema est-il condamné au Vieira du Milan AC, à l’Anelka qui part au Real ou au Gourcuff qui quitte la Bretagne ? Le Vestiaire y a totalement répondu : Benzema a déjà les qualités de footballeur et les statistiques d’un joueur de haut niveau et surtout il y a déjà évolué pendant un an et demi en survolant adversaires et partenaires de son talent. Bafé Gomis se demande où est le rapport, ses formateurs un peu moins.

Pendant ce temps-là, Karim Benzema n’a plus qu’une seule question à se poser : a-t-il plus à gagner en stagnant à Lyon ou en s’entourant de grands joueurs ? Ribery a bien une petite idée, Henry aussi. Qui répond le premier ?

Les questions interdites : La carrière de Gourcuff pourrait-elle s’arrêter ?

lopette

Dans quelques jours, son sort sera fixé. Le match de Lyon lui a offert un sursis, les suivants ne lui laissent plus le choix. S’il veut continuer à jouer, il doit rester à Bordeaux, titre ou pas.

C’était il y a cinq semaines, Gourcuff avait réalisé le même match que Stéphane Ziani contre la Lituanie. Bordeaux jouait à son niveau de 1997 quand Stéphane Ziani était à la baguette. Quelques mois auparavant, Zidane avait réglé son compte au PSG, à la Roumanie, mais n’avait rien pu faire face à la Roma de son copain Mexès. L’homme, qui coûtait 15 millions en début de saison, en valait 30 quelques jours plus tard, 7 en milieu de saison. Aujourd’hui, il en vaut 40 et ça pourrait continuer à grimper. Et pourtant, sa valeur réelle est peut-être beaucoup plus grande, mais pour la connaître précisément, il faudra attendre l’arrivée des Girondins en huitièmes de finale l’année prochaine, sinon de Tottenham à la Sampdoria en passant par Rennes et La Corogne on tendra les bras au nouveau Corentin Martins.

Une expérience milanaise probante

Le scoop aurait pu être livré par Les Dessous du Sport : Gourcuff a connu le premier gros échec de sa courte carrière en partant en Italie. Mourad Meghni est jaloux, Bordeaux ne lui  avait rien proposé derrière. Jérémie Aliadière veut bien aussi l’adresse. Trop jeune, trop tendre, trop beau, pas assez expérimenté, trop de concurrence, les raisons sont multiples. Pourtant, il n’était pas vraiment compliqué de deviner qu’il allait se planter.

L’exemple Dugachis

Combien de joueurs ont réussi en partant aussi jeunes à l’étranger sans même avoir réalisé une saison convaincante au haut niveau ? Aucun. Combien de joueurs ont réussi en partant à l’étranger après une saison correcte au haut niveau français ? Aucun. Dugarry est l’archétype. Deux buts dans un gros match – Tholot peut regretter de n’en avoir marqué qu’un – et Adriano Galliani le confond avec Vieri. Mais Duga n’était ni un avant-centre, ni un joueur accompli. Une ou deux saisons de plus au Haillan n’auraient pas été un luxe pour s’en rendre compte. Il lui faudra quatre ans pour devenir incontournable et ce ne sera pas à Barcelone.

Le nez dans le Kaka

Gourcuff, lui, n’a encore rien montré en 2006, mais ça amuse la Gazzeta de le comparer à Zidane. L’envie de rire passera à tout le monde sauf à Rennes. « Au moins, si jamais il était vraiment bon, il jouera pas contre nous« , se satisfait Berlusconi entre sa femme et une amie presque majeure, selon la vieille tradition lombarde qui faisait jouer Van Basten et Papin dans le même club. En juin 2008, Yoann n’intéresse plus grand monde, Milan espère bien en tirer du pognon en même temps que la vente d’un autre Zidane un peu plus consistant. La suite, Laurent Blanc la connaît dans les grandes lignes. Un peu d’équipe de France, quelques buts, un gros passage à vide, et une fin de saison intéressante et décisive contre des petits clubs. Dans les détails, ça donne deux buts en Ligue des Champions, une élimination piteuse en UEFA et une double absence contre la Lituanie. Le haut niveau, c’est en France ou en Europe ? Nasri ne sait plus trop.

Le Zizou, je te veux si tu veux de moi

Que lui reste-t-il donc de Zidane ? Ce n’est pas un vrai 10, il marque plus, et surtout le meilleur joueur de tous les temps a mûri quelques saisons avant que, curieusement, la Juve ne s’intéresse à lui comme un titulaire en puissance. Auparavant, il avait juste emmené Bordeaux en finale d’UEFA quand Weah, Baggio, Desailly, Vieira et Maldini la jouait encore. Gourcuff, qu’il soit Platini ou Djorkaeff, semble déjà aussi important que Messi, mais pas davantage. L’un comme l’autre souffrent du même problème : une petite équipe nationale et un manque de présence dans les grands rendez-vous. Messi peut régler ça à Rome, Gourcuff nous dira bientôt s’il compte le faire sur un banc doré à l’étranger ou sur un terrain siglé du nom d’un célèbre résistant.

Pendant ce temps-là, Le Mans, Monaco, Caen, les Feroés et la Serbie se demandent s’ils peuvent être considérés comme de grandes équipes.

Le roman du perd OL : Plus qu’à Puel

lana

Le grand Lyon a signé son grand come back hier soir en étrillant Nantes, le dernier club à lui avoir subtilisé un titre de champion. L’effet Govou.

Lyon conquérant, Lyon offensif, Lyon retrouvé. Claude Puel a été exaucé hier soir. Il voulait une réaction d’hommes après Valenciennes, il l’a eue. Juninho peut bien resigner une saison de plus, si l’OL joue le même football qu’hier soir contre Nantes, alors Metz, Strasbourg, Grenoble ou même Tours pourraient bien souffrir l’an prochain à Gerland. Contre un adversaire en pleine confiance, Lyon a signé sa plus large victoire à domicile. Il fallait le faire, comme signer N’Daw pour 3 millions diront quelques esprits chagrins. Pas la peine d’insister, Pascal Praud n’arrêtera ni la poésie, ni les costumes crèmes.

Allez, allez, les panaris

En louant son côté petit perso, Bernard Lacombe avait prévenu que seul un grand Benzema pouvait permettre à l’OL de s’en sortir. La justesse de son analyse dépasse donc le transfert de Delgado. Delgado, justement, était déjà titulaire à l’aller. Il avait été transparent. Hier, il a donné un but à Makoun. De là à l’aligner au Camp Nou, il n’y a qu’un pas, regrette sûrement Puel. Le passé, c’est le passé, avec des « si » le Barça en aurait mis neuf. Chelito ne comprend pas, il se souvient pourtant d’avoir joué. A l’aller, il se souvient aussi que Nantes avait gagné 2-1 et hier soir, l’avantage psychologique était forcément du côté nantais.

47 buts encaissés en 34 matches, ça vaut mieux qu’un doublé d’Audel. Mais Lyon, bouffi de l’orgueil du champion, était décidé à tout casser hier soir, quitte à renverser la boîte de Prozac de Da Rocha. Un centre de Juninho, la défense nantaise oublie son deuxième poteau, rien de très original. Ederson qui remet le ballon à Makoun, à peine suffisant pour que Guillon se dise qu’un mec seul dans les six mètres à la 10e minute, ça la fout mal. Comment ça, Guillon ? 1-0, l’avantage psychologique est effacé. Le champion 2001 sortant n’a pas le temps de gamberger. Deux touches aux abords de la surface lyonnaise, trois passes réussies d’affilée, la réaction du FCN transcende la bande à Baup. Lyon tremble et recule. Un choix judicieux : Le Havre s’en était dispensé la semaine dernière à Louis-Fonteneau, et n’avait gagné que 2-1.

C’est donc sur un contre rapide comme Daniel Leclercq que le talent va parler. Moins celui de Delgado qui offre le but à Makoun, que ceux conjugués de Guillon, N’Daw, Pierre et Tall. 2-0 avant la mi-temps, l’exploit est en marche, Gerland en fusion. Benzema un peu moins ; mais pour se sortir de la charnière Poulard-Pierre, ne faut-il pas s’appeler Morel, Gignac, Ilan, Paillot, Deroin, Luyindula, Giuly, Schmitz, Erding, Gourcuff, Chamakh, Hadji, Piquionne ou Licata ? A croire qu’il a quitté le club depuis plus de deux mois, comme Le Vestiaire l’avait dit.

Duga rit

A cet instant, Lyon ne peut pas laisser passer sa chance. L’agressivité et la solidarité sont revenues : Cris est dépassé par Bagayoko, mais au courage il multiplie les fautes pour l’arrêter. L’attaquant nantais n’est pas pour rien le 3e meilleur buteur du club avec 4 buts. Boumsong se charge de Bekamenga : ne dit-on pas dans le milieu que laisser le Camerounais se retourner, c’est être sûr de récupérer une touche ? Pendant que Duga loue la prestation nantaise, la réalisation de Canal propose une compilation des gestes de Jean-Jacques Pierre. Contrôles en touche, ballon sous la semelle, une-deux en corner, tout y passe, le Desailly haitien serait donc plus Haitien que Desailly.

Contre toute attente, Nantes a un genou à terre ,mais n’abdique certainement pas, à l’image d’Abdoun à qui il ne manque qu’un ballon, puis un contrôle réussi, puis une conduite de balle, puis 30 mètres, puis une frappe pour tenter la frappe. Lyon tient sa proie et ne la lâchera pas. Boumsong voulait de l’amour, Mounier va en donner à quelques minutes de la fin, en devançant Guillon. Guillon ? Reconnaissant, le public lyonnais a failli scander « Pjanic, Pjanic ! »

Pendant ce temps-là, Toulalan veut gagner à Marseille et Toulouse. Le 8e titre est proche.