Avec six millions de téléspectateurs et près de 27% de parts de marché, même les épisodes mineurs du Domenech show cartonnent. Ce n’est pas vraiment une surprise, hier les scénaristes s’étaient lâchés.
Le public en était resté à ces affreuses doubles confrontations contre l’indigente Lituanie, avec l’humiliant passage Luyindula, qui faisait suite à la guignolesque prestation de Savidan. Que pouvait imaginer la production pour faire mieux autour d’un match sans enjeu ? La réponse est simple : en créer un. Le choix du stade a été effectué avec minutie, pour les médias, les instances et certains joueurs, un match en province permet en principe d’éviter les sifflets, il faut donc faire le forcing : ce sera Saint-Etienne. Personne n’ignore la rivalité assassine avec le voisin lyonnais, personne n’ignore non plus qu’il y a parfois de Lyonnais en équipe de France, la mayonnaise va prendre, chacun en est persuadé. Ils ne se trompent pas.
Au Nigéria ya pas Touré
Ensuite, pour une humiliation en bonne et due forme, il faut une équipe faible, si possible très faible. Difficile à trouver, la France n’a pas beaucoup d’adversaires moins bon qu’elle, mais surtout, entre Lituanie, Féroés, Autriche ou Roumanie, ils jouent tous dans son groupe. Un rapide coup d’oeil sur les huitièmes de finales de la Coupe du monde 2006 permet de se rendre compte qu’il faut se tourner vers l’Afrique ou l’Asie. Pour ne pas être suspecté, on va éviter le Mozambique, le Burkina, la Zambie, un rapide coup d’oeil sur les quarts de finale de la CAN indique que le Nigéria serait le coupable idéal. La production est exaucée au-delà de ses espérances, les Super Eagles se déplaceront avec leur équipe A’ et leur entraîneur-joueur Nwanko Kanu.
Evra naissance
Le troisième élément d’un Domenech show réussi est bien évidemment la sélection du chef. Et il y a, là encore, peu de chance de se tromper quels que soient les joueurs. La France a livré son dernier bon match contre l’Italie aux éliminatoires de l’Euro, c’était il y a 3 ans. Mieux, c’est le moment de faire des expériences. Dans les buts, il sait bien que Lloris est meilleur, autant attendre les barrages pour l’aligner, il pourra pas être pire que Mandanda. Pour le reste, il faut voyager quelques jours auparavant. Le grand chef annonce qu’il va aligner les meilleurs joueurs du moment, qu’il va concocter les meilleures paires. Le public n’en peut plus, son attente sera récompensée. Raymond va donc tenter une nouvelle charnière issue du même club, plutôt logique pensera la presse. Pendant ce temps il pourra conforter son équipe type. Evra qui ne connaît toujours pas le sens du concept « haut niveau » sera aligné, comme l’indéboulonnable Fanni qui continue de croire à une blague. Qu’il se rassure, le public aussi.
Qui vieillit Viera
Au milieu, Domenech a du mal, tout le monde est à peu près au même niveau. Il se creuse la tête et visionne les cassettes que Boghos lui a préparées. Le champion du monde est d’autant plus fier de son tour lorsque le sélectionneur, inspiré par les meilleurs moments de Vieira à genou en Série A, décide de le rappeler. La production hésitera à intervenir, ça pourrait être un peu gros, tout le monde sait bien que Vieira est fini et que, comme chaque ancienne gloire, il a du mal à partir. Domenech rétorque que si le Pat diminué ne sert à rien, il est toujours meilleur que tous les autres réunis. Il ne se trompe jamais. Vieira ne servira à rien et la presse dira qu’il a été le meilleur. A côté, Diarra ou Toulalan ça change pas grand-chose, à part que le second a déjà été bon au niveau international. Domenech s’en fout, personne ne réclame Mavuba et ça le fait bien rire. Au moment de composer son attaque, il se souvient de toutes les conneries égrénées par la Fédé au moment de sa reconduction.
Une histoire à dormir Govou
Un minimum de points, une philosophie de jeu, un encadrement resséré, une communication apaisée. Il n’en a pas fait le dixième mais il est toujours là. Mieux, Escalettes voit naître une équipe tous les 3 matchs nuls, la sélection est mal barrée pour le Mondial, et elle perd régulièrement. La voie royale pense-t-il au moment de coucher sur la feuille de match les noms de Rémy, Benzema, Anelka et Ribery. Deux avant-centres, un électron libre et un inconnu pas très bon. Ça ne doit pas, ça ne peut pas fonctionner. Encore une fois, il a raison. A la mi-temps, Domenech qui en veut toujours plus, monte au créneau. Pour la première fois, il annonce que la première mi-temps est catastrophique. Le teasing est parfait, la seconde sera bien pire : la même que la première, les occasions françaises en moins. Les entrées de Gignac, pas du tout tendre pour ce niveau, de Gourcuff et Toulalan n’y changeront rien. Raymond le sait, le problème c’est lui-même. Cerise sur le gâteau, il offre à Govou le privilège de se faire siffler et d’être aligné avec Gignac et Rémy. Le Nigéria, marque, domine et ridiculise les Bleus. Le public suit et siffle logiquement l’équipe de merde qui ressemble étrangement à l’équipe de merde qui affrontait la Lituanie, celle qui a perdu contre l’Autriche et l’Argentine, fait match nul en Roumanie, celle qui était lamentable à l’Euro. Quel est donc le point commun entre toutes ces rencontres ? Que criaient donc les spectateurs à la fin du match ?
Sous le charme, David Astorga n’a pu s’empêcher de féliciter Uche pour ses qualités. Il joue à Getafe, le Nigeria tient son Sessegnon. Christian Jeanpierre, si partagé, a salué son héros : « Alors qu’on entend des Domenech démission descendre des tribunes. » Où vont-ils chercher tout ça ?
Mandanda : Il a failli se dévier le ballon dans le but, mais Squillaci veillait (heureusement ?). Le Marseillais ne s’attendait pas à avoir autant de boulot. Il lira les compositions d’équipe la prochaine fois.
Fanni : Et hop, une sélection de plus, comme disait Jurietti.
Squillaci : Difficile de le juger, il n’est pas habitué à jouer avec Escudé.
Escudé : Difficile de le juger, il n’est pas habitué à jouer avec Squillaci.
Evra : Toujours là où on l’attend. Il a mené la fronde en salle d’interview.
Vieira : On l’a aperçu à la télé après e match. Travailler au-delà de 65 ans n’est pas payé plus dans le foot.
A. Diarra : Il a dignement fêté son titre de champion de France, ça s’est vu sur le terrain.
Rémy : Il s’est démené comme un beau diable, il a tout tenté. Avec un centre réussi, des conduites de balle en touche, une reprise de volée merdique, un poteau, des pertes de balle dans son camp, un contrat à Nice, il a certainement marqué beaucoup de points pour la suite. Luyindula n’avait pourtant pas démérité.
Ribéry : A son crédit, il a couru et s’est créé les deux grosses occasions françaises du match. A son débit, il les a foirées comme il faut.
Anelka : A son débit, il a tout raté. A son crédit ?
Benzema : Il a été sifflé à chaque prise de balle, Domenech l’a trouvé perturbé. Par contre, ailier gauche, il adore.
Toulalan : Les footings, en vacances, ça fait chier.
Gignac : En Ligue 1 il avait marqué à Goeffroy-Guichard. Mais le Nigéria c’est pas Sainté et la France c’est pas Toulouse.
Gourcuff : Coupe de cheveux toujours impeccable.
Govou : Sifflé tout de suite. Un peu dur, il a pourtant promis de quitter Lyon.
Je vous trouve un peu durs messieurs du vestiaire. Domenech est lucide : il dit clairement que son équipe n’a pas de système de jeu, qu’elle est en construction et qu’elle va se qualifier pour les barrages.
Doit on lui en vouloir de prendre au mot l’intitulé de son poste? Il se contente de selectionner et designer qui porte quel maillot. Le reste c’est pas son problème il n’est pas entraîneur.
Doit ont lui en vouloir parce que son équipe perd contre l’équipe bis du nigéria ? Après tout ce n’est qu’un match amical, tout reste ouvert au match retour, un but de retard ça peut s’effacer.
Doit lui en vouloir d’avoir était appuyé par vieira et ribery lors de sa non éviction surprise?
Doit on lui en vouloir que la fédé ait décidé d’écrire les noms des joueurs en braille créant ainsi le trouble entre les deux neurones de ribery?
Enfin doit on lui en vouloir si Zidane et makelele avaient décidé de l’emmener en finale de la coupe du monde 2006 malgré lui?
Non c’est un mauvais procès pour ce brave type qui subit un concours de circonstances défavorable. Ces circonstances ne concourent elles pas vers un seul et unique point ?
Allez, je vais m’organiser une soirée pour vendredi parce que j’en ai marre d’espérer un minimum de fond de jeu et de voir la tête ebetée du niaphron.
A bon entendeur.
Ce n’est pas un double mais un triple bogey. L’Equipe de France, emmenée par un caddie de merde les collectionne à chaque trou. Ce par 3 n’était pourtant pas très difficile avec un green un peu mieux protégé que celui de la Lituanie et les rares bunkers vus comme Uche voire Kanu (à qui on peut rajouter 5 ans au minimum) n’auraient pas dû gêner des habitués du PGA Tour.
Seulement, la France est désormais handicap 10 (c’est ce qu’indique son classement FIFA) et le temps des albatross qui avaient égayé le changement de siècle est bien loin. Logiquement, elle ne passera pas le cut en novembre.
Anelka n’a ni le niveau de Chelsea ni celui de la France. Manchester City, Bolton, Fenerbahçe, n’en jetez plus. Rémy est venu sans Colette ; visiblement, ça l’a un peu troublé. Défensivement, avec une équipe de haut niveau, elle s’en prenait trois et Alou Diarra avait pourtant assuré contre Seube. Comme d’habitude, Benzema a joué à gauche, c’est Grimaut qui doit être heureux, nous un peu moins.
Peu importe qui ou quoi est le responsable (fédération office de maison de retraite, sélectionneur guignolesque, joueurs non pas quelconques mais trop dépendants d’un crack qui n’existe pas), c’est aussi bien que de telles équipes ne gagnent rien et laissent leur place à de bien meilleures.