Football, Médias : Christian Jean-Pierre tombale

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Le Vestiaire inaugure aujourd’hui une série consacrée aux commentateurs et consultants qui occupent tant bien que mal notre quotidien.

Le 25 mars, Thierry Gilardi nous quittait. Dans les couloirs de TF1, Christian Jean-Pierre sortait un mouchoir pour sécher ses larmes de joie.

On ne l’appelait pas Titi Gilardi. Pourtant, outre ses qualités journalistiques, il savait à la fois combler le supporter exigeant type Franck Leboeuf ou Thierry Roland, mais aussi le spectateur de TF1 lambda, chauffeur de taxi. Il n’omettait pas non plus de s’occuper de madame qui, en faisant la vaisselle, fantasmait sur ses beaux yeux verts et son éternel chat dans la gorge. Un héritage difficile à assumer pour Christian, dont le sourire n’a jamais convaincu belle maman, qui l’appelait toujours Jean-Paul et le jugeait au mieux faux-cul, au pire simplet.

Période décès

L’ex-victime de Vincent Hardy, qui n’hésitait pas à l’enfermer dans le placard à balai avec Pascal Praud et son haleine de prof de physique-chimie prognathe, n’a pas exactement le profil du gendre idéal, un peu trop lisse avec sa tête de « Monsieur suit » comme l’appelait sa prof de droit. Alors, il a essayé de se montrer professionnel à défaut d’être charismatique. Pour préparer le match de l’équipe de France suivant le décès du titulaire des commentateurs de TF1, il a profité de l’émotion ambiante et des nombreux reportages d’archives consacrés à Thierry Gilardi pour potasser à fond son match. Il ne fallait en effet pas louper sa chance. Car Vincent Hardy, désormais technicien de surface, c’est Romain Del Bello qui lui verse du laxatif dans son chocolat au lait en attendant de lui piquer sa place.

Alors, abandonné par un Jean-Michel Larqué en larmes, il a assuré. Des trémolos dans la voix après avoir passé la nuit dehors dans l’espoir d’avoir le timbre de Gilardi, tout le monde a cru à de l’émotion alors qu’il commençait juste à être aphone et surtout qu’il se pissait dessus de stress et de joie. C’est une première victoire pour Christian qui se retrouve, enfin, au premier plan. Pour préparer ses débuts dans une grande compétition en tant que chef de file, il travaille d’arrache-pied. Comme il ne peut plus copier le présentateur de Téléfoot puisque c’est lui, il observe la concurrence. Son salaire de stagiaire ne lui permet pas de s’abonner à Canal +. Le pauvre s’en remet donc au savoir de Denis Balbir. Le résultat est terrible.

Thierry Jean-Pierre

L’Euro débute et, terrible nouvelle pour lui, deux des trois matches de l’équipe de France sont pour la chaîne qui monte et Thierry Rolland, qui lui a filé ses premières tartes sous la douche. Encore une fois, il se cantonne à des matches de seconde zone. Mais peu importe, seul le statut compte. Sauf que s’il a oublié rapidement Thierry Gilardi, les téléspectateurs, eux, ne l’ont pas oublié. Si à cause de ses cheveux entre Souchon et David Darrault il ne peut pas se gominer à la Balbir, il emprunte le râle du néo-commentateur du Wap Orange, s’enthousiasmant sur des ballons dans le rond central et en faisant des tonnes sur le malheur des pauvres vaincus tel « ce grand Pieter Chierch, ce gardien que j’aime tant ». On reconnaît le style de Thierry Roland mais, comme tout ce que fait l’homme aux trois prénoms, c’est approximatif. Même ses anecdotes, trop préparées à l’avance, sont bidons. La mayonnaise ne prend pas, Larqué, largué, a jeté l’éponge en attendant qu’on lui fournisse un troisième Thierry, mais il ne reste qu’une Estelle et elle appartient à M6. Avant de débaucher Gilardi, TF1 avait pensé à Josse pour lui trouver finalement une place dans un placard de TPS. Et la jurisprudence Balbir a montré que la solution ne se trouvait pas toujours sur Canal+. Heureusement, l’Euro est terminé depuis plusieurs jours.

Pendant ce temps-là, Europe 1 a eu la bonne idée de débaucher Clopeau, l’autre papa du défunt France 2 foot avec Bilalian, qui lui a eu celle de mettre Chamoulaud à la place de Holtz à Stade 2 avant qu’on mette quelqu’un d’autre à sa propre place. Où se cache la compétence ?

Bruits de Vestiaire

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Pantxi Siriex et Benjamin Genton ont décroché le diplôme du mur de leur chambre, Groquick n’est toujours pas rentré de vacances et Jean-Michel Larqué devrait saisir sous peu le conseil de la concurrence. Avec son BOOTCAMP, Nike marche sur les plates-bandes basques de l’ancien faire-valoir de Thierry Gilardi. L’interactivité en plus. Comme Rio Ferdinand, il n’y aura bientôt plus besoin de se bouger pour jouer au foot : les plans d’entraînement arrivent par sms et Jan Huntelaar s’invite avec Iniesta dans ton salon. On aurait préféré Mia Hamm. Elle mange moins de pizza.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, le service marketing de la virgule a pondu avant l’Euro un réseau social pour ceux qui ne perdent déjà pas assez de temps sur Facebook. PLAYMAKER – in English only – propose aux footeux de se trouver 21 potes avec qui taper la balle. Le puncheur Patrick Vieira n'est toujours pas inscrit.

Football, France-Italie : L’épilogue du Domenech show

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Le Vestiaire l'avait dit, le dernier épisode du Domenech show s'annonçait palpitant. Du sang, des rires, du cul : l'INA risque de le mettre vite en tête de gondole, devant l'introuvable Boetsch-Kulti.

Contrairement à ses collègues Aziz et Kenza, Raymond avait bien préparé sa sortie. Il savait qu'il devait être à la hauteur. Le foutage de gueule ultime pour le match ultime. Dès la feuille de match, il prend la mesure de l'événement. Virer des vieux : un déni de tout ce qu'il avait fait et dit jusque-là, mais aussi une réalisation tardive de ce qu'il voulait dès le début. Une cohérence troublante. Et surprise, Vieira, d'une naïveté confondante, est réservé pour les quarts. Domenech est fier de son canular : depuis deux semaines il a fait croire au grand Pat' qu'il est médecin. Résultat, c'est Evra qui a pris, Boumsong a enfin été utile en les séparant. Videur, son meilleur poste.  Mais la plus grande fierté de Raymond restera la gestion des cas Thuthu et Marcel Sagnol. Hésitant sur la forme, il choisit l'humiliation : les Pays-Bas seront leur dernier match. 98 et 2006 liquidés, il peut partir le coeur léger.

Conseils de discipline

Benzema aussi a eu droit à son entretien préalable. Domenech lui avoue qu'il l'a puni sans raison, et qu'il sera titulaire. Il ajoute comme pour se faire pardonner qu'Henry a déjà négocié des bonnes notes dans L'Equipe. L'heure du match approche, le dernier générique et il faudra retourner à la vie anonyme. Il profite de chaque instant. Mais très vite, les choses se corsent : la France entame bien le match. Coupet se met en danger dès la 3ème minute. Domenech commence même à envisager de sortir Ribéry. Il n'aura pas besoin, le sort vient à son secours, la star germanique se pète mystérieusement la cheville dès la 9e minute et doit sortir.

Raymond, apaisé, se retourne vers son banc. Gomis lui sourit, le sélectionneur aussi. « Samir, tu rentres. » Mais Domenech se met soudainement à suer. Il s'est laissé avoir par les chaussures bleu blanc rouges de Nasri. Et si ce choix était logique, voire payant ? Il doit réagir. Pour gagner le loft, il faut aussi de la chance. Elle arrive quinze minutes plus tard. Abidal a assez de lucidité pour tacler Toni par-derrière en pleine surface. Penalty, carton rouge: Nasri a terminé son Euro. Domenech se retourne alors un nouvelle fois vers son banc, Gomis lui sourit encore, le sélectionneur aussi, Thuram enlève son survêtement. « Jean-Alain, tu rentres. » Tout rentre dans l'ordre. L'Italie se créé une occasion à chaque offensive, la France ne fait plus rien. A la mi-temps, il n'y a déjà plus aucune chance.

Conseils de classe

La seconde période lui permet de répéter son speech final. Quasiment aucun centre, aucun jeu latéral, pas de quoi s'inquiéter. Les joueurs sont au diapason : Coupet tente un plongeon pour éviter un six mètres. Inutile, Henry dévie le ballon dans le but. Il faut enfoncer le clou, Domenech sort Govou, mauvais mais seul ailier, pour Anelka, repositionné entre Makélélé, Toulalan, Benzema et Henry, plein axe. Il touchera treize ballons. Domenech encourage l'arbitre, pressé d'entendre les trois coups de sifflet. La France a réalisé le pire match de son Histoire, le France-Danemark de 2002 n'est plus qu'un bon souvenir.

Pendant que Coupet demande un autographe à Buffon, Domenech blague avec l'arbitre. Il faut évacuer la pression, le grand moment se rapproche. Il doit être grand, il sera énorme. « Je suis fier, j'ai vu une belle équipe de France. » L'audience frémit, difficile de faire mieux. Il le peut et le fait : « J'aurais dû dire qu'on préparait 2010 ». C'est au moment le plus émouvant de sa carrière qu'il passe le bonjour à Ibrahim Ba : « Je n'ai qu'un seul projet : c'est d'épouser Estelle. C'est aujourd'hui que je lui demande vraiment ». Un grand restaurant, une banderole à un avion, pour demander en mariage, c'est du déjà vu. Autant prendre en otage des millions de téléspectateurs médusés. Sa promise lui fait les yeux noirs. Quelques instants plus tard, tout sourire, il réitère sa demande, la main non pas sur le coeur mais sur la cuisse de Nathalie Renoux.

Le 3 juillet, le Domenech show sera officiellement terminé. Même s'il a fait moins bien qu'Houiller, il a fait mieux que Lemerre ou Santini et semble irremplaçable pour Jacquet. Pourtant, il a bien quitté le loft et lors de sa sortie hier, les conneries étaient les mêmes que durant quatre ans. Et si ça n'était pas un acteur ?

L’édito du Vestiaire : La défaite de Jacquet

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Après une entrée en matière efficace, l'équipe de France peut encore remporter l'Euro. Le miracle est proche pour la meilleure équipe de tous les temps.

C'était le 9 juillet dernier, Le Vestiaire évoquait l'empoisonnement du sport français par la jurisprudence de 98. Dix ans après, l'Euro 2008 n'a pas échappé au mauvais sort. Au lendemain de France-Pays-Bas, L'Equipe, dont nous avons régulièrement dénoncé les carences, a décidé de se lâcher, enfin, sur l'ambulance, et ce avec une rare violence. Il est trop tard, bien trop tard. Le quotidien a une nouvelle fois manqué à son rôle de lobbyiste. Refroidi par la finale 2006, il a passé son temps à faire semblant de critiquer sans jamais relever les vraies faiblesses qui étaient pourtant criantes. Hypocrisie ou incompétence ?

Curieusement, dès octobre 2007, nous annoncions le problème Thuram, sans jamais par la suite nous déjuger. En janvier dernier, nous évoquions l'insuffisance à venir de Coupet devant les regards ébahis des observateurs plus ou moins avertis. Mais surtout en septembre 2007, le match contre l'Ecosse avait livré toutes les clés du futur fiasco.  Tout le monde pouvait le voir, personne ne le disait. Depuis trois jours, le monde médiatique nous a vendu une défense sûre d'elle, mais une attaque trop isolée. Encore une fois, à part nous, personne n'a osé annoncer la fin de Sagnol. A trois sur cinq, on ne pouvait pas s'en sortir. Aujourd'hui, chacun le constate, c'est toujours plus facile de ne pas faire honnêtement ou professionellement son boulot.

La défaite de Zidane

Domenech aussi a perdu, évidemment. En intégrant les trois à sa liste bien-sûr, en mettant Clerc doublure pour légitimer Sagnol, en privilégiant les vice-champions du monde au point que même Lemerre a dû le trouver ridicule, en ne prenant pas Mexès, en ne comprenant pas le rôle fondamental de Zidane. Il ne pouvait pas gagner, mais il pouvait faire de son mieux. Tentera-t-il de se raisonner pour l'Italie, ou mourra-t-il avec ses idées ? Sa dernière erreur ayant été de confondre Gomis avec Benzema. Le pires rumeurs circulent pour expliquer ce choix inexcusable, s'il était bien en état de jouer. Sa gonzesse, le poids des anciens et tant d'autres histoires qui plairaient à Pierre Bellemare. Quoiqu'il en soit, comme Santini ou Lemerre, il n'a pas su tenir son rôle d'adjoint jusqu'au bout.

Le départ de Zidane a tué la légendaire équipe de France, la presse a creusé sa tombe, Domenech a prononcé les derniers sacrements. Qui se chargera de tout faire brûler ?

Football, Euro, France-Pays-Bas : Domenech redacteur en chef du Vestiaire

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La branlée de l'équipe de France a mis en évidence la supériorité et le talent d'une autre équipe, celle du Vestiaire.

David Astorga en avait les larmes aux yeux. Pour la première fois depuis que Vincent n'est plus Hardy, Raymond Domenech a abandonné son froncement de sourcils. Cette fois, il n'a pas vu « l'équipe de France que j'aime, solide, qui maîtrise ». A force de le répéter, la France avait fini par croire qu'elle était solide derrière. Pourtant, nous l'avions écrit dès l'annonce de la liste de Domenech, ça ne pouvait pas marcher. Pas seulement parce qu'elle n'avait pas rencontré d'équipe valable depuis deux ans, mais surtout parce trois joueurs sur cinq n'auraient pas eu leur place en PH à part Thuram au PSG visiblement. Le Vestiaire avait été le seul à dénoncer la catastrophe annoncée des anciens.

Nous avions prévenu Coupet qu'il aurait dû décliner l'invitation. Il ne sort pas, il ne couvre pas ses angles, il ne sauve pas et il rigole avec Van Nistelrooy quand celui-ci manque de le ridiculiser. Nous avions invité Thuram à prendre ses responsabilités. La France découvre horrifiée qu'il n'a pas mis en pratique son principe du « si je peux plus, je m'en vais ». Quelle surprise. Desailly est si fier de lui. La jurisprudence Desailly est donc caduque, puisque Thuram va faire trois matches. Le seul patron de défense de nationalité française, Philippe Mexès, se serait vengé sur la messagerie d'Estelle Denis. Nous n'en rajouterons pas sur Sagnol qui a eu droit à son tour de déshonneur. Van Basten, qui a été pris de court en début de match, a sauté sur l'occasion de faire rentrer Robben à la mi-temps. Surprise, le carnage a bien eu lieu. Pourtant en face, la défense hollandaise ne valait pas mieux, elle etait même pire.

Feu-attaque de feu

Nous l'avions écrit, pour compenser la faiblesse de notre défense, il faudra avoir une attaque à la hauteur. Rendez-vous compte, ce soir, même Govou et Malouda auraient pu marquer, mais hélas ça n'était que Govou et Malouda. Ce dernier a au moins fait des heureux : les supporters castelroussins, qui revoient enfin le « Flo »de Gaston-Petit. Bancarel et Madar n'ont jamais suffi pour gagner. Où était Benzema ? Domenech a fait n'importe quoi. Il a pris le parti des vieux, il s'est vautré. Il prendront leur retraite ensemble.

Le mot de la fin reviendra à Domenech. Nous l'avions dit, il devait se remettre en cause et changer l'équipe en alignant les meilleurs pour s'imposer. Il ne l'a pas fait. Nous lui avions laissé une chance. Il a fait jouer ce pauvre Gomis qui a sans aucun doute mis un terme à sa carrière internationale comme Ouedec et Maurice en leur temps. Des contrôles de trois mètres, ça passe encore contre l'Equateur, mais plus maintenant. Ca aussi, nous l'avions écrit. Cissé s'est pendu en prenant conscience que c'est ce gros nul qui lui avait pris sa place.

Si les Pays-Bas veulent aller loin tranquillement, ils ont l'occasion de se débarrasser de deux gros en perdant contre la Roumanie. Domenech n'aura donc jamais rien gagné avec ou sans Zidane, ça n'est pas un hasard. Il est nul. Et ça non plus nous ne l'avons jamais caché.

Les questions interdites du Vestiaire : La France peut-elle gagner sans Zidane et Platini ?

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Le Vestiaire l’avait dit, de France-Roumanie à France-Roumanie, une boucle se bouclait. La réalité du terrain a été plus cruelle encore : la génération Zidane se fait enterrer, sans même inviter son créateur à la fête. Comme un symbole, c’est l’homme qui l’a fait débuter chez les Espoirs qui a permis ce petit miracle.

Si la fin est digne du palmarès d’Yvon Madiot, l’histoire est pourtant belle. Raymond Domenech, entraîneur naguère champion de France de Division 2, avait choisi d’aligner la même équipe qu’en 2006, celles qui fut finaliste de la Coupe du monde. A trois détails près : Vieira, Henry et surtout Zidane. Le résultat fut étonnament catastrophique, heureusement, Hagi avait pris sa retraite.

Pour se rassurer ou pas, on évoque 2006. Pourtant, et pas grand monde n’en parle, la situation actuelle est radicalement différente. Depuis 1996, la France évoluait avec le meilleur joueur du monde dans ses rangs. Un joueur qui éclairait le jeu et qui devint le patron. Comme Maradona (deux finales mondiales consécutives), ou Platini (deux demies et un Euro gagné), en plus de son propre talent, il rendait tout plus facile et ses partenaires meilleurs. C’est simple, et Jacquet l’avait compris avant tout le monde, avec Zidane, on pouvait faire n’importe quoi, on perdait difficilement et si les vieux faisaient leur job on ne perdait jamais. Le bilan parle de lui-même : champions en 98 et 2000, invaincus en 96 et 2006, il n’y a qu’en 2002, sans le maître, et en 2004, avec Desailly et Liza, finis que le terme de défaite n’a pas été proscrit.

Secret story

Ce que l’entraîneur aux zéros victoires en Espoirs n’a pas compris, c’est que son fameux système de jeu, dans lequel il pouvait se permettre de faire entrer n’importe qui n’importe où sans problème, n’était pas viable sans Zizou, et qu’il fallait apprendre à jouer sans pour préparer l’après. Pourtant, ce n’était pas un secret, Zidane s’en irait un jour, il était même déjà parti. Pour Domenech, ça l’était encore moins, comprenant qu’il n’arriverait à rien sans lui, il avait demandé à Vieira, Henry et Thuram de le faire revenir, et du même coup Makélélé en avait profité pour lancer sa carrière internationale à 54 ans. Et puis Zizou est parti.

Même si l’équipe de France ne sera plus jamais aussi forte qu’avant, ce n’était pas une raison pour ne rien expérimenter et continuer à jouer comme si Zidane était encore là. Il aurait pu chercher un successeur ou rôder un système de jeu par exemple, ou au moins construire une génération de transition capable d’anticiper l’agonie inévitable des anciens. Il préféra jouer avec le fantôme d’une équipe qui n’avait plus de raison d’être sans son magicien et qui vieillissait. Il fallait un électrochoc, il est arrivé lundi sans doute trop tard. Sans Vieira, ni Henry, le terrain devenait trop glissant, la situation presque insurmontable même face à la plus faible des équipes au monde. La meilleure équipe de France, capable de jouer, n’était pas sur le terrain. Les Tricolores ont pris l’eau mais ont limité la casse. Maintenant, l’équipe de France n’est plus au-dessus, il faut faire comme les autres sélections : mettre les meilleurs à leur poste. C’est ça la transition de génération.

Désormais, le dernier défi de Domenech sera de bâtir dans l’urgence d’ici demain cette génération transit. Celle qui assurera la mise sur orbite de la génération Ribery-Benzema. Le sauvetage contre les Pays-Bas passera par une refonte de l’équipe, puisqu’il y est contraint. Mais cela ne suffira évidemment pas, même si le retour d’Henry ou Vieira peut sauver sa tête.

Si Domenech ne se remet pas en cause, il en sera fini de l’Euro. Et la génération Benzema aura deux ans pour se construire sur rien. Hélas, il ne possède pas la clé et l’après Euro sera le début d’une nouvelle grande période de disette en attendant le nouveau nouveau Platini.

Football, L’instant Le Vestiaire : Vilipendé, pendez Willy

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C'est comme si Pâques était tombé un 1er novembre. Willy Sagnol était entré dans le temps additionnel de sa carrière, il a voulu enchaîner un tour d'honneur avant la fin du match. Il est privé de prolongation.

France-Roumanie a apporté la preuve que perdre son niveau prend peu de temps. Dans un stade aussi champêtre que sa coupe de cheveux, Willy Sagnol a réuni, le temps d'un match, un peu de chaque cadre de 2002 : le rythme de Zidane, l'accélération de Wiltord, la prétention de Leboeuf et l'efficacité de Trezeguet. Un vrai plateau de jubilé, il manquait juste le sex appeal de l'autre Franck, Rabarivony.

Tout avait pourtant bien commencé. Une Marseillaise sans accroc, tout ressemblait au passé. Mais le présent l'a vite rattrapé, en l'occurrence Mutu qui est réputé pour ne pas courir vite. On a hâte de voir Ronaldo ou Sneijder face à lui. A l'expérience, Sagnol compensa par son placement : systématiquement entre deux joueurs, ses interventions étaient à chaque fois remarquées par l'homme en noir, qui hélas n'était pas Thuram. Certains choisissent de ponctuer leur jubilé par un but, Sagnol a choisi la sobriété et un carton jaune. Makélélé aurait longuement milité pour son expulsion si Thuram n'était pas encore plus vieux que Sagnol.

Déjà en 2006, sa capacité à accélérer rendait sceptiques jusqu'aux femmes de joueurs. Mais « Vili » est aujourd'hui incapable de centrer correctement. Ribéry a tellement attendu un dédoublement à droite qu'il a fini par se charger de la passe et de l'appel tout seul. Ca a un peu énervé Willy, qui a voulu casser du Roumain sur certaines actions en fin de match. Le champion a du caractère. Et comme son sélectionneur semble encore aimer les champions de sa trempe, un nouveau jubilé s'annonce vendredi.

Football, Euro, France-Roumanie : French price

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Douze ans après, Christophe Dugarry n'est plus là, Pedros est smicard et Thuram est sélectionneur. France-Roumanie va de nouveau ouvrir l'Euro des Bleus. Qui ratera le tir au but synonyme des Tchèques ?

Le début de compétition internationale, après trois semaines d'isolement, est toujours chargé de mystère. En 2006, peu nombreux sont ceux qui auraient pu deviner que la meilleure occasion de France-Suisse serait pour Dhorasoo. Il s'en est fait tout un film. A la veille de rentrer en compétition, cette équipe est potentiellement encore plus complète qu'en 2006.

Les forces

Arsenal offensif sans Hervé Arsène. Ils font un buzz depuis les matches amicaux alors qu'on n'a pas vu le quart des possibilités de leur association. Benzema, Henry, Anelka et Ribéry savent tout faire : passer, dribbler, marquer, commander une interview par jour dans L'Equipe. S'ils apprennent à centrer à Malouda, ils mériteront un ballon d'or d'honneur. Sur le papier, le Brésil de 2006 passerait pour une équipe de beach-soccer, avec Sébastien Perez. La panoplie offensive des Bleus est plus complète que le dressing de Djibril Cissé.

Maké forza. Entraîneur à Chelsea, il empêchera Toulalan de lui piquer sa place – le vrai poste du Lyonnais – tant qu'il sera là. L'inverse de Lassana Diarra : il sait faire la faute utile sans prendre de carton. Indispensable, le régulateur, il donne le tempo du match. Son seul défaut : ne pas être champion du monde 98.

High level et hardi. L'équipe de France en est l'exemple type. Contrairement à la Roumanie, elle a déjà trois des quatre éléments fondamentaux : le talent, l'expérience, la force athlétique (sauf les vieux) contrairement à 2002 . Le quatrième, c'est le leader incontesté sur le terrain. Ce sera Ribéry ou Benzema, ou les deux, pour un ticket jamais vu dans aucune équipe, même Rizzetto-Pavon à Montpellier. Ou personne.

Les faiblesses

Pas les meilleures hospices. Snober la jurisprudence Desailly pourrait se payer cher. Si Thuram, qui est au top de sa forme, est encore titulaire en 1/4 de finale, deux possibilités : soit l'équipe de France le fait jouer dans un fauteuil, c'est-à-dire en l'empêchant de courir, soit il ne reste plus que Boumsong et Squilacci de valide pour jouer dans l'axe. Sagnol risque aussi de rejouer la fin de Lizarazu, qui aurait pu choquer Shakespeare. Coupet, en plus de n'avoir rien prouvé en compétition internationale, a des genoux qui répondent moins que Wiltord aux médias. Mais si la France se fait éliminer, il ira quand même blaguer avec le gardien adverse.

Trop d'entraîneurs, tue le selectionneur. Domenech est un piètre entraîneur, un des plus mauvais. Son long passage chez les espoirs, catastrophique, l'a montré. Dans la mesure où les vrais selectionneurs tiennent la baraque, c'est pas grave. En 2006, Zidane, le président du club était encore là. Mais cette année, il faudra que Vieira, Henry, Thuram voire Makélélé s'entendent sans leur chef de toujours. Sinon, c'est Domenech qui tranchera. Ca promet. 

Carton Pat'. Vieira, c'est autre chose. A 52 ans, il reste indiscutable en équipe de France car personne n'a son profil. Etre privé de lui, c'est comme jouer à 5 contre 11. Domenech a beau essayer de transformer Toulalan en milieu droit ou numéro 10, il n'y a guère qu'Angel Marcos à y avoir déjà cru.

La vie sans Zidane. Impossible de l'occulter, même si Nasri a un autographe il n'est plus là. Etre privé de lui, c'est comme jouer à 5 sur une seule jambe. Une compétition majeure sans le meilleur joueur du monde, c'est une première pour la France depuis l'Euro 92. Guivarc'h, alias James van der Beek, lui doit un statut de champion du monde malgré l'anonymat de Tregunc. A qui Clerc pourrait devoir celui de champion d'Europe ?

Trois membres sur cinq de la défense feraient peur en District. Les attaquants porteront donc presque seuls la responsabilité de la fin de la génération Thuram et du début de celle de Benzema.

Football, Ligue 1 : Les escroqueries de l’année

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Ils sont souvent payés cher, régulièrement cités en exemple par l’entraîneur, sûrs de leur force, très surcôtés et toujours sur le départ. Les meilleurs d’entre eux sont même inconnus des supporters. Du plus mauvais club au meilleur, tout le monde a le sien. Le Vestiaire vous en révèle aujourd’hui le classement en exclusivité.

2. Piquionne (Monaco). Un habitué des lieux. Il a juré que l’ASM n’était pas un club de mercenaires, même s’il aime aujourd’hui le PSG autant qu’il avait aimé Monaco quand il était à Saint-Etienne. Boulard, grande gueule, insultes à ses partenaires, il a tout le panel de l’escroc. Avait promis une réaction d’orgueil avant Caen-Monaco (4-1).

3. Belhadj (Lyon, Lens). Transfuge de Sedan à Lyon en juin, puis à Lens en janvier, il a amplement justifié son salaire d’escroc. Il n’est responsable de rien à Lyon, si ce n’est d’avoir gueulé au bout de trois mois. Réfléchi comme un rapport de Poulat, il n’est pas le moins responsable de la descente de Lens. Aujourd’hui, il veut partir, boulard oblige. Un destin à la Déhu ?

4. Kluivert (Lille). Un seul footing avec lui a suffi à Fauvergue pour décrocher les posters du grand Patrick époque Ajax.

5. Keita (Lyon). Le véritable escroc gagne quelque chose sans y participer vraiment. Il réussit ses meilleurs dribbles quand il rate ce qu’il veut faire. Son hold up à 18 millions d’euros pourrait bientôt être adapté au cinéma.

6. Ziani (Marseille). Sa saison est un modèle. Mauvais du début à la fin, sauf qu’à la fin il ne joue plus puisqu’il s’est battu avec son entraîneur pour célébrer le pire match de la saison du club (Carquefou). Il paraît que c’est un bon joueur, est-ce qu’on confond avec le nouvel entraîneur de Libourne ?

7. Wiltord (Rennes). Chacun loue son professionnalisme à l’entraînement, puisqu’il ne joue pas. Pour garder leur femme ?

8. Rémy (Lyon, Lens). Une clause libératoire à 9 millions d’euros pour un joueur de CFA, c’est du jamais vu. Ses consternantes prestations de fin de saison aussi. Il a même réussi à énerver Maoulida, qui en a lâché ses vilaines bandelettes. On n’ose pas croire que Leclercq avait bu avant de l’aligner.

9. Berthod (Monaco). L’un des fleurons de la formation lyonnaise. Douze matches : un titulaire indiscutable. C’est ce qu’il voulait.

10. Gignac (Toulouse). Il a commencé sa carrière d’escroc l’été dernier, et Le Vestiaire l’avait présenté dès juin 2007 comme un futur tocard. 35 matches, 3 buts, dont celui de la qualification pour la phase de poules de l’UEFA. Comme la gloire se refuse à lui, tout le monde a répété que cette vilaine Coupe d’Europe avait failli faire descendre le club.

11. Frau (PSG, Lille). Il aime à croire que les supporters parisiens se demandent encore pourquoi il ne jouait pas, et pourquoi Le Guen l’a vendu. Les Lillois, eux, savent.

12. Ceara (PSG). On peut en vouloir à Bernard Mendy pour beaucoup de choses. Mais mettre Ceara à sa place, c’est du suicide. A son crédit, un gros travail pour servir Florentin (Caen).

13. Chapuis (Metz). Il voulait absolument retrouver l’élite après un an à Grenoble. L’élite ne l’a jamais retrouvé.

14. Yebda (Le Mans). Il a éclaté cette saison. Comme il a le sens de la reconnaissance, il part du Mans sans laisser d’indemnité de transfert au club qui l’a sauvé des championnats amateurs. Une coupe peroxydée qui rappelle Ibrahim Ba.

15. Rothen (PSG). Il joue comme il parle, avec ses moyens. Pas le plus mauvais parisien, mais le profil du casse-couilles qui met la merde dans un vestiaire. A trois journées de la fin, il annonce son départ du PSG en cas de descente. Aujourd’hui, il s’est auto-promu conseiller du président, pour ne pas avoir à jouer avec des mauvais l’an prochain. Et si lui aussi en faisait partie ?

Vous l’aurez sans doute remarqué, il manque le numéro 1. Il cumule les trophées, à la fois escroc de l’année, mais aussi escroc du siècle de Ligue 1. Une légende lui sera très bientôt consacrée.

Football, Euro, Equipe de France, Domenech : Les sept mercenaires

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Christian Karembeu prépare son jubilé. Pascal Vahirua n'aurait jamais songé y participer ; Eric Loussouarn, pas invité, est désemparé. C'est un peu pareil pour Gomis et Landreau. On n'en saura pas plus. La conférence de presse de Domenech a été aussi utile que sa liste des 30.

Les gardiens : Landreau s'attendait à ne pas y être. C'était il y a trois mois.

Coupet. Trop vieux, il n'a plus le niveau, même s'il est capable de fulgurances rappelant qu'il a été un bien meilleur gardien que Lama. Souhaitons qu'il se limite à une seule bourde durant la compétition et que celle-ci ne soit pas trop décisive. Un choix par défaut.

Frey. Met fin à la jurisprudence Letizi et c'est tant mieux. Ne devrait pas entrer en jeu, en tout cas c'est tout ce qu'on lui souhaite (parce que Letizi quand même).

Mandanda. Indiscutablement le meilleur gardien au monde, n'a rien prouvé au niveau international. Mais s'il supporte aussi bien la pression que Daniel Leclercq, ça devrait couler tout seul. Un seul mauvais match cette saison, a eu du mal à suppléer sa défense de merde. Et s'il joue, il aura Thuram devant, ça promet. Il sera numéro 2 bis, mais il ne faut jamais croire Domenech.

La défense : des vieux tauliers et des Lyonnais. Mieux valait prendre des gendres idéaux pour ne pas brusquer les papys.

Sagnol. Titulaire en puissance par le passé, il vieillit et malgré son énorme circonférence de crâne, il sort d'une saison blanche. Les prétendants sont nombreux. Il vient pour être titulaire ou foutre la merde, Hitzfeld pourra prévenir Domenech.

Thuram. L'inévitable erreur de casting. Le sélectionneur a donc choisi de jouer. Si, contrairement à 2006, la France opte pour dominer ses adversaires, et il le faut, il finira comme Desailly. Finira-t-il par payer son but contre son camp à Barthez ? Souhaitons que Sagnol ne soit pas Lizarazu.

Gallas. Intouchable.

Clerc. Pure logique, pure escroquerie. Pas meilleur que Mater ou Fanni, mais très gentil. L'ultime arme de Domenech pour rendre Sagnol intouchable ?

Evra. Impressionnant, le meilleur, mais Abidal, futur adjoint du sélectionneur, lui laissera-t-il sa place ?

Abidal. Une mauvaise saison, d'un niveau inférieur au Mancunien, il devrait être le titulaire grâce à sa Coupe du monde 2006 pourtant pas top.

Squillaci. Zéro plus zéro égal la tête à Toto. Bonne saison, mais loin d'un Mexès ou d'un Abidal dans l'axe. Un gentil lyonnais.

Boumsong. Il a bien fait de signer à Lyon.

Les milieux de terrain : Nasri conserve son boulard in extremis, Benarfa ira traîner le sien à la plage.

Makélélé. Frais et dispo, esperons qu'il puisse reposer ses 50 ans lors du troisième match.

Lassana Diarra. Une belle saison, remplaçant à la hauteur, surtout Alou.

Vieira. Sans blessure, il jouera toute la compétition et sera comme d'habitude le meilleur. Sa dernière compétition au top. Le plus à même de remplacer Zidane dans le rôle du grand frère. Celui qui rassure, pas celui de TF1 qui casse les couilles.

Toulalan. Un nouveau taulier, prépare la succession. Il a déjà les cheveux blancs de Deschamps.

Nasri. Arsène Wenger vient de le faire signer. Entre lui et Benarfa pour jouer sur un côté, il n'y a pas photo, il est moins indiqué. A moins qu'il ne soit le successeur de Zidane ?

Malouda. Un retour en forme est souhaitable. Intouchable car 2006.

Ribéry. Première saison au Bayern, sans un mot d'Allemand, sans baston avec Kahn, il a beaucoup joué et s'est réservé en fin de saison. Il a tout pour être un leader, sauf l'orthographe. C'est le taulier des nouveaux.

Les attaquants : Gomis a volé la sélection à Cissé. Tout le monde s'en réjouit.

Henry. Une saison parfaite pour le sélectionneur adjoint quand Thuram a ses rhumatismes. Il marquera au moins trois buts si son lumbago ne l'embête pas.

Benzema. Joker de luxe, s'est beaucoup dépensé cette saison. Il pourrait même être titulaire car c'est la nouvelle star.

Anelka. Enfin une compétition qu'il aborde comme indiscutable. Il l'est. Enfin il l'était.

Govou. Le réalisateur de Substitute 2.

Gomis. La surprise de la liste. Un grand talent quand c'est l'Equateur en face. Costaud, imposant, il devra quand même faire attention à Thuram à l'entraînement.

Les Djetou 2008 : ils peuvent proposer leurs services au plus offrant. Naturalisé autrichien en deux semaines, ça doit bien pouvoir se faire.

Landreau. N'avait rien à faire là. Paye sa saison.

Mexes. Devait se tenir prêt au cas où l'entraîneur décidait de prendre sa retraite en cours de match, parce qu'il est déjà meilleur. Ne reviendra sûrement pas tant que Domenech sera l'intendant. Une absence dommageable.

Escudé. Fréquemment appelé, des petites blessures et finalement doublé par les Lyonnais. Dure fin de saison.

Flamini. Très bon, mais n'était pas là ni en 2006, ni en 98, il faut croire que ça joue. On a essayé Toulalan milieu droit mais lui relayeur, non.

Alou Diarra. Paye son match moyen d'hier. Superbe saison, c'est con, le chouchou c'est Lassana.

Ben Arfa. Il devait être 2e joker de luxe, tout le monde le voyait dynamiter les fins de match. Hyper frais. L'autre absence dommageable avec le suppléant de Sagnol.

Cissé. Trop irrégulier même si c'est une force mentale. Pas eu besoin de se casser le pied.

L’édito du Vestiaire : Le titre olympique pour Niaré ?

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L'exploit d'Hernandez éliminant l'ancien nouveau Noah, les play-offs de cette magnifique Pro A et de cette pauvre NBA ne masqueront pas la vraie actu de la semaine : la présence d'Armel Le Cleac'h sur la transat anglaise.

Pour une fois, Aulas n'a pas parlé pour ne rien dire. Après avoir tout essayé pour garder Ben Arfa, il est disposé à s'en débarasser. Notre envoyé spécial lyonnais, toujours très bien informé, nous a confirmé l'information, mais nous a également révélé que le Boss n'avait pas changé d'avis par hasard. C'est le nouvel entraîneur du club, Karim Benzema en personne, qui a réclamé le départ de son bon camarade. Même s'il ne connaît pas grand chose au foot, Aulas sait bien que la perte serait immense, mais il ne peut pas se permettre de fâcher sa star. Pour autant, il ne laisse pas tomber et les discussions se pousuivent avec l'entourage des deux stars.

C1 nul

Que retenir de la finale du championnat anglais qui s'est curieusement déroulée hier soir à Moscou ? Qu'Anelka sera frais et dispo pour l'Euro ou que Makélélé est le meilleur joueur du monde ? En tout cas, la forme athlétique de Chelsea, à l'instar de celle de Stéphane Cali, n'aura pas suffi face au Ballon d'Or 2008. Et Malouda ?

La liste de Kinder

Comme une liste de 30 n'a aucune utilité, nous n'allons pas nous étendre dessus, comme déjà trop de monde sur la femme de Fred. Cependant il est intéressant de constater quelques absences :

Sagna : Le meilleur latéral droit d'Angleterre paye sa coupe de cheveux Taribo West. Cruel, il n'a pourtant pas de perles vertes.

Clichy : Très bon aussi, mais ne fait pas partie du groupe.

Saha : Clichy n'est pas dans l'équipe, pourquoi lui y serait-il ? Pour perdre des ballons à 30 m de ses buts et tout vendanger comme en 2006 ?

Trezeguet : Pas sélectionné, pure logique hélas, Le Vestiaire s'est longuement expliqué sur le sujet. Une indication sur la façon de jouer voulue par coach Thuram.

Rothen : C'est une blague ? Le train, ça coûte trop cher pour aller en Suisse.

Piquionne : Un choix de carrière payant.

Djetou : Impressionnant à l'entraînement, mais c'était en 98.

Kopa : Jugé trop vieux par le staff. Makélélé et Coupet seront pourtant bien là.

Zidane : Espérons que le choix de Domenech soit payant.

Pirès et Giuly : Proximité charnelle fatale

Micoud : ?

N'Zogbia : Laissé à la disposition des espoirs.

Letizi : Paye la jurisprudence Letizi. Pas Frey pour l'instant.

Higuain : L'escroc.

Pelé : Les déclarations de Maradona à son sujet ont probablement pesé sur la décision du sélectionneur.

Zebina, Diaby, Mavuba, Reveillère, Briand et Gourcuff ne seront pas là non plus. Pour l'instant, personne ne s'en est plaint. Etonnant ?

Pendant ce temps-là, Clerc fait toujours partie de l'équipe de France. Et s'il était bon ?

Football, Bilan, le grand Lyon : La décote du Rhône (3/3)

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Le Vestiaire publie le vrai bilan de Lyon, celui que les sept titres de champion de France et même une misérable Coupe de France ne masquent pas. L'OL se trompe d'ambition depuis des années. Et feint de s'étonner de cette vérité : Lyon n'est pas un club populaire et l'Europe oubliera cette génération. Dernière partie, la culture club.

La phrase date d'il y a à peine un mois. Avant de recevoir Caen pour un glorieux nul (2-2) à Gerland, Grégory Coupet, en bon gardien du temple protestant, a rameuté les troupes. Dans une absconse référence à rien, il a lancé un vibrant appel aux valeurs lyonnaises. De quoi parlait-il ?

Les versions ont divergé. Benarfa pensait aux Twingo sport offertes à chaque joueur de l'effectif. Coupet a songé à sa coupe de cheveux reproduite sur les têtes de jeunes gardiens dans les OL coiffure, avant que Cris ne l'en dissuade d'une vanne bien sentie. Juninho, à part ses coups francs, ne voit pas. Il a raison : faute de titres majeurs, faute d'exploit, faute de matches d'anthologie qui fondent l'histoire d'un club, faute d'un style de jeu unique, le football à la lyonnaise est, comme nous l'avons démontré, avant tout un modèle économique. « Et le premier titre, acquis contre Lens ? » pourrait rétorquer Olivier Blanc, directeur de la Pravda OL. Quand Jean-Guy Wallemme joue en face, ça ne compte pas.

Frustre ration

Les éliminations en coupe d'Europe sont particulièrement révélatrices. Passons les deuxièmes vies européennes en UEFA après un premier tour raté en Champion's League, où les ténors Denizlispor et Slovan Liberec étaient vraiment trop forts. Dans la grande C1, Lyon étrille notamment le Bayern, un exploit en guise de marche pied vers la gloire d'une élimination à Moscou le match suivant (2000-2001). Rebelote deux ans plus tard, souffle l'infâme Smaïn : après une victoire à l'extérieur contre l'Inter, Lyon peste contre l'arbitrage face à l'Ajax pour masquer le désastre de ne pas se qualifier dans un groupe facile (2002-2003). De progression, il n'y eut pas malgré les apparences en 2003-2004, où le quart de finale contre Porto fut aussi laborieux que la finale de Monaco. Lyon n'avait alors pas de quoi rivaliser, et certainement pas l'état d'esprit. L'année suivante, ils avaient de quoi rivaliser, mais toujours pas l'état d'esprit. Sauf si celui-ci consiste à déclarer après coup que le PSV n'était pas plus fort, que Nilmar aurait dû obtenir un penalty. A omettre de préciser qu'un vrai attaquant buteur n'aurait pas été de trop et que le 1-1 de l'aller à Gerland avait sanctionné une prestation aussi rythmée qu'un 100 m de Pascal Delhommeau. Milan l'année d'après, à San Siro, Rome à l'aller en 2007 et Manchester cette année ont été d'une constance toute lyonnaise : l'équipe se fait éliminer sans avoir su saisir sa chance. En France, contre les tocards, Lyon gagne sans forcer. Quand il faut tout lâcher, pousser parce qu'on est dos au mur, Lyon calcule, gère, et regrette systématiquement le match aller.

Bouton pression

Si les onze lyonnais avaient un maillot de Liverpool sur le dos, le public ne chanterait peut-être pas aussi longtemps « Who doesn't jump is not lyonnais, yeah ». L'OL a beau se targuer de son public, il est aussi enthousiaste que Valeri Lobanovski un jour de grêle. Le seul facteur qui peut changer le cours d'un match, dans ce grand OL, aura été les coup-francs de Juninho avant qu'il n'atteigne la quarantaine. Suffisant pour éliminer le Celtic Glasgow en jouant avec Berthod, mais pas pour un vrai exploit. Le public lyonnais aurait dû se révolter dès la saison dernière. Aulas a beau rappeler que le public est gâté et qu'il ne faut pas être trop exigent, c'est tout simplement la condition d'un grand club. La pression médiatique et populaire autour de Lyon est encore à des années lumières de celle de Marseille. Des supporters virulents, c'est une force et une faiblesse. Aulas préfère tout aseptiser. Résultat, Govou ne sait pas plus ce qu'est la pression qu'une offre de transfert.

Aulas, qui idolâtre certainement Mourinho, joue aussi le rôle de bouclier médiatique. Sauf que la situation n'a jamais profité au club jusque-là. Les joueurs ont tellement faim de titres qu'ils auraient fêté un 0-0 à Manchester au balcon de l'hôtel de ville place Bellecour. Il manie l'art de la provocation, il donne des leçons à la Ligue et titille la moustache du VRP Thiriez. Juste pour détourner l'attention ou écraser les autres. L'image qu'il renvoie de son club est aussi peu attrayante qu'une prestation de Zidane au poste de commentateur. Le président lyonnais est depuis longtemps démasqué. Il n'effraie plus quand il menace de ne pas jouer une demi-finale de Coupe, ne convainc plus quand il traite Abidal de Grosso merdo. Quant à sa réputation de négociateur dur : il a vendu cher mais gardé personne, et surtout pas Essien qui boudait.

Le système Aulas ne marche plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Pas Gérard Houiller, cette fois un vrai, un compétent, un qui tient son groupe et qui ne se fait pas licencier par les joueurs. Lyon a une génération exceptionnelle qui émerge et une puissance financière qui met Fred en appétit. Reste à trouver un entraîneur, enfin. Et un successeur à Juninho.

Retrouvez les parties 1 et 2 de notre grande enquête

Communication Le Vestiaire : Bienvenue chiez les Ch’tis

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Le Druide a donc décidé d'embrasser la faucheuse sous le gui. Mais la leçon de ce samedi soir de foot est bien la confirmation de la mainmise du Vestiaire sur le monde du sport et de son analyse.

Le Vestiaire a comme d'habitude le triomphe modeste. L'intégralité de ses annonces sur la Ligue 1 s'est révélée exacte. Dès le15 janvier dernier, nous étions les premiers à dénoncer l'erreur de casting lensoise et nous annoncions déjà la relégation, propos sans cesse confirmé, malgré leur courte période correcte. Nous avions également donné le tiercé de tête dès le 18 février sans oublier bien-sûr que nous avions prévu que le titre se jouerait lors de la dernière journée contrairement à l'ensemble de la presse et même au delà. Nous pensons à notre ancien stagiaire, qui représente aujourd'hui ce qui se fait de pire sur la blogosphère. Rappelons tout de même qu'il voyait notamment Lens se maintenir et Saint-Etienne en L2. Difficile aujourd'hui d'assumer notre erreur de recrutement, comme il a été difficile de virer notre ancien spécialiste foot, qui n'avait pas anticipé les irrégularités marseillaises malgré sa quasi-perfection. Pour les quelques sceptiques, il est bon de préciser que nous avions offert le titre de meilleur buteur à Benzema dès le 6 aout, tout en prédisant le titre, mais aussi une équipe plus faible qu'avant, pour Lyon. Nous vous livrerons tout à l'heure le troisième volet du bilan des sept années de règne lyonnais. Il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir.

Sans parler de l'énorme fin de saison de Henry, mais nous en reparlerons à la fin de l'Euro, félicitations à toute l'équipe du Vestiaire à la veille de fêter sa première année d'existence.

Football, Ligue 1 : M6 recrute

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A priori, Marc Planus ne vaut pas 20 millions d'euros. Le marché de Bordeaux ne sera pas une partie de Shopping Folies.

Les Assedic préparaient le dossier d'Alain Perrin quand la nouvelle est tombée. Jemmali et Micoud ont resquillé, ils sont passés devant. La nouvelle est plutôt bonne : alors que Le Guen n'a pas osé dire en deux ans à Luyindula que Uiseaux serait un bon tremplin pour lui, Laurent Blanc a déjà expédié deux dossiers lourds. L'autocritique n'est pas finie. Combien peuvent prétendre avoir le niveau ? Qui a prétendu le premier qu'Obertan ressemblait à Henry ? Sacco enverra-t-il Eric Guérit en équipe de France ?

Parmi les indiscutables, ceux qui pourront profiter de l'alcôve VIP aussi le mardi et le mercredi après les matches, ils sont six. Planus, Jurietti, Diarra, Fernando, Wendel et Cavenaghi. Ca ne permettra pas de gagner la Ligue des Champions, mais ça évitera d'être aussi ridicule que Toulouse en UEFA cette année.

Menzo giorno

Il y a aussi les cadres en plastique. Ulrich Ramé, toujours surnommé le petit Letizi à Clairefontaine, n'est pas encore de trop, mais l'ombre de Gilbert Bodart rôde dangereusement autour du Haillan. Souleymane Diawara est solide en fin de saison, mais personne n'a oublié qu'il a pris la soupe à Anderlecht. Presque aussi rédhibitoire qu'un tennis ballon avec Michel Pavon. Pas inutile non plus, Marouane Chamakh. C'est une exclu Le Vestiaire : il n'est plus nul. Didier Tholot aurait encore plusieurs trucs à lui apprendre devant le but, mais il a offert quelques buts à Cavenaghi. Et puis Bellion. Ses quatre premiers mois le feront entrer dans le turnover offensif. Les quatre derniers le mettent en contact avec Valenciennes. Ces hommes-là ne sont assurés de rien, même si les finances bordelaises plaident pour leur titularisation.

199192bell.jpg Bell et Sébastien

Il y a aussi les seconds couteaux officiels de Blanc. Obertan est le plus proche du onze type, Tremoulinas n'est pas loin. Ils doivent confirmer dès cette année sous peine de rejoindre Juan Pablo Francia qui ramasse des agrumes en Argentine. Marange a le profil du titulaire en Coupe de la Ligue. Blanc a beaucoup plus confiance en Ducasse, qui pourrait aussi figurer sur quelques feuilles de match en L1 et même être titulaire contre Grenoble. Chalmé pourrait aussi rejoindre cette caste si précieuse. Son passé de roux dans la cour d'école assure à Blanc un bon caractère de remplaçant.

Jemmali et Micoud ne seront sûrement pas seuls à connaître un Blanc dans le bureau de l'entraîneur. Henrique a le profil du partant certain au mercato. Il pourrait prendre les devants. Mais comme il prend à chaque fois un carton dans les dix premières minutes, sa sagacité ne donne pas tous les gages de sûreté. Alonso est sympa, mais en C1, c'est pas Jean-Pascal Mignot qui joue arrière gauche.

Recrues décentes

Côté recrutement, deux chantiers attendent Blanc. Le premier, c'est le remplacement des postes vacants. Un arrière latéral, un axial et un milieu offensif. Le Président a déjà confirmé que M6 comptait faire de gros efforts pour conserver tous les joueurs, surtout les tocards. Il y aura de l'argent pour des bons français ou des seconds couteaux à l'étranger. Mickaël Sylvestre ferait volontiers une saison Blanc après une saison blanche. Autre rumeur, Jérémy Ménez, qui a rejoint la longue liste des écoeurés de Piquionne. Enfin, Jocelyn Gourcuff, le Gourvennec du jeune. Après tout, Gourvennec a joué une demi-finale de Ligue des champions avant de finir à Angers. Le second chantier, le plus dur, c'est la plus value. Sans gros chèque, Blanc va devoir activer ses réseaux pour attirer une ou deux valeurs sûres (un gardien et un attaquant avec Cavenaghi) susceptibles de renforcer l'équipe. A moins qu'il remette Marius Trésor au footing.

Laurent Blanc est officiellement le meilleur entraîneur en France, tout le monde l'a vu et Le Vestiaire l'avait dit en premier. Micoud n'aurait donc pas dû être déçu ni surpris.

Football, Ligue 1, RC Lens : Requiem for a druide

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Martel voulait depuis des années retrouver une équipe qui fasse le spectacle. Samedi, l'onctueux Gervais va être exaucé.

Il a fallu trois entraîneurs aussi talentueux les uns que les autres pour parvenir au chef d'oeuvre : Guy Roux a fait venir Mangane, Papin ne comprend pas le manuel pour débutants édité par l'Unecatef de Joël Muller, et Daniel Leclercq a de la bouteille. Une seule victoire volée depuis la 24e journée : une descente aux enfers qui rappelle Guillermo Fayed en haut du Hahnenkamm de Kitzbuhel. Les Lensois ont joué de malchance, ils n'ont rencontré que des grandes équipes.

25e journée, Lens-Nice (0-0) : Bon résultat. Face au grand Nice, c'est pas toujours facile. Et Nice, c'est connu, c'est le roi du match sans but. Cinquième match sans défaite malgré Echouafni en face.

26e journée, Nancy-Lens (2-1) : Rien à dire. Equipe de feu, terrible pression offensive : face au grand Nancy, on peut pas faire grand chose.

27e journée, Lens-Toulouse (1-1) : Après une qualification au Mans dans un match digne de la PH (4-5), Papin retrouve la sérénité : son équipe a passé un cap dans la maîtrise du match et sa défense est enfin solide. Le grand Toulouse, l'équipe en forme du moment (sept matches sans victoire), met fin à près de 300 minutes sans marquer.

28e journée, Auxerre-Lens (0-0) : Que faire face à la défense du grand Auxerre et son Sammy Traoré ? 0-0, c'est du solide, surtout que l'attaque de Jean Fernandez rappelle Cristiano Ronaldo (25 buts en 25 matches).

19e journée (en retard), Lens-Lille (1-2) : JPP le sait, Lille, c'est la meilleure équipe de la fin de championnat, mais là c'est pas la fin du championnat. Le grand Lille restait sur trois buts en six matches, la relégation n'était pas loin. Mais 1-2, c'est pas si mal avec Razak Boukari en attaque.

29e journée, Lens-Marseille (3-3) : Rémy et Maoulida buteurs le même jour, c'est rare mais ça suffit pas. Face au grand Marseille cyclothimique comme jamais, Lens retrouve sa solidité en se faisant rejoindre à la 90e minute sur un but de Cissé devant un Coulibaly grabataire.

30e journée, Rennes-Lens (3-1) : Lens est mauvais quand il revient par bonheur à 1-1. Rennes n'est pas très bon quand il marque un second puis un troisième but, ce qui n'était jamais arrivé. Mais face au grand Rennes de l'international Bruno Cheyrou, Lens ne pouvait pas faire grand chose.

32e journée, Lens-Metz (1-1) : Une semaine après la finale des losers contre Paris (1-2), Lens reçoit le grand Metz pour le match le plus abouti depuis le retour du druide. Metz est déjà en L2, Lens ne les a pas encore rejoint. A 1-0 pour les plaques et or, un petit miracle se produit : Metz domine et Pjanic égalise à la 91e. Du jamais vu. A la fin, Runje énonce un vieux dicton croate : « Quand on est nuls, on descend. » Et pourquoi pas ?

31e journée (en retard), Saint-Etienne-Lens (2-0) : Les matches en retard, ça fait chier. Trois jours plus tard, il y a Lorient. Alors, Lens fait l'impasse, sans doute une idée du druide. Gomis marque deux fois en deux minutes, il reste 75 minutes à jouer. Un bon footing pour récupérer et décrasser la chevelure du druide.

33e journée, Lorient-Lens (1-0) : Le pari est amplement réussi. Lens domine, pour une fois, et prend un but en fin de match. Aruna et Monnet-Paquet ont tout raté : le coaching est à la hauteur de l'événement. Le grand Lorient, tremble mais ne rompt pas.

34e journée, Lens-Sochaux (3-2) : JPP est content. A force de pester contre le mauvais sort et les défaites imméritées, le vent tourne. 17 tirs sochaliens, 10 cadrés, 3 poteaux, un Runje aussi chanceux qu'il est mauvais d'habitude. Lens tient son hold-up et se donne de l'air. Le grand Sochaux n'est plus.

35e journée, Le Mans-Lens (3-2) : Face au grand Le Mans, toujours mené, Lens reste constant à l'extérieur. Des buts cadeaux, des occasions foirées, Martel qui grille ses deux cartouches de Gitanes dans l'échafaudage VIP de Bollée. Il survit par miracle.

36e journée, Lens-Monaco (0-0) : Le grand Monaco, celui de Ricardo, déboule à Lens. Pas de quoi avoir peur de la charnière Bolivar-Monsoreau et pourtant, le 0-0 est à l'arrivée. Et Aruna se liquide les croisés. Ca donne soif à Leclercq et ça commence à sentir bon.

37e journée, Lille-Lens (2-1) : Daniel Leclercq avait pourtant mis son maillot ou oublié d'enlever son pyjama et dit à JPP de mettre Rémy seul en pointe. Le prêté lyonnais, qui vaut 9 millions d'euros, a encore été le plus mauvais. Au meilleur moment, Lens plonge dans la charette. Le druide s'en pourlèche la barbe jaune pleine de pisse : le rhum charette, c'est bon.

Il s'était dit rassuré par le 0-0 contre Monaco. Il ne l'a pas senti venir. Daniel Leclercq assiste interloqué au naufrage. Mais puisque les consignes au portable, la fronde anti-journalistes, les chicots et le maillot actuel ne suffisent plus, il va trouver une dernière potion dégueulasse. Aligner le duo Tiehi-Boli devant ?

Football, Ligue 1 : Le scalpulaire du Lyon

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Lyon et Benarfa sont tellement au top que même Saccomano n'est plus sûr qu'ils seront champions. Alain Perrin peut-il être mis sous curatelle à deux journées de la fin ?

Laurent Blanc n'a pas besoin de hausser le niveau de sa voix pour se faire entendre. Alors que son équipe gâchait une occasion en or de revenir à deux points, que Ramé venait de sortir avec la promptitude d'un Ronaldinho pour offrir le 1-0 à Niang, il a donné les clefs d'une somptueuse deuxième mi-temps à son équipe. Et même réussi un petit exploit : donner un tempérament de gagneur à Bordeaux, avec quasiment le même effectif qu'avait Ricardo. Dix mètres plus haut, face à des Marseillais solides comme le genou de Tsonga, Bordeaux a affiché une maîtrise et une circulation de balle qui en font la meilleure équipe de la fin de championnat, juste au-dessus de Metz. Lyon devra faire un match nul et une victoire pour être assuré du titre. Vu leur niveau de jeu actuel, il faudra que les autres (Nancy puis Auxerre) soient plus mauvais pour que le voeu se réalise. Aulas prie pour que Pedretti retrouve son niveau lyonnais lors de la dernière journée.

De guerre (au)lasse

Alors, que va-t-il se passer cette semaine dans les vestiaires de Tola Vologe, à part quelques feintes de corps de la femme à Fred ? Aulas va jouer son va-tout. Déjà inventif avec l'histoire de la demi-finale trois jours avant Nancy, il va devoir créer un nouveau tollé. Avant et après la demi-finale contre Sedan, que Lyon va sûrement remporter, il va taper sur la Ligue, la Fédé, les médias, peut-être chambrer Bordeaux ou inventer des contacts avec la moitié de l'effectif bordelais. Le Lyon victime n'aura jamais été aussi présent, car depuis 2001 Lyon n'aura jamais été aussi menacé, inquiet et inquiétant.

A Nice, les meilleures occasions ont été pour Toulalan, l'homme au un but en 154 matches de L1 (Strasbourg-Nantes 2005) et Juninho sur coup-franc, les seules actions pour lesquelles il se déplace encore. Le meilleur joueur a encore été Benarfa, qui n'est pas entré en jeu. Alain Perrin ne changera pas de ligne de conduite : le foutage de gueule public va se poursuivre. Lui qui prétextait devoir choisir entre Fred et Benarfa pour ne pas menacer l'équilibre de l'équipe, s'est privé des deux à Nice. Le Saïd Taghmaoui du foot est donc bien l'outil de la discorde entre son entraîneur (adjoint, pas Juninho) et le président.

Pour faire entrer Benarfa, et donc se donner une plus grande chance d'être champion sur des exploits individuels, Aulas n'a que deux solutions : soit il vire Perrin à dix jours de la fin du championnat, soit il le met en Garde.

Football, Zidane aux QPR : passage à caniveau

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Les Queen Park Rangers vont frapper un gros coup ce dimanche. Chuck Norris et Trivette n'y sont pour rien.

De notre envoyé spécial permanent au Royaume-Uni

La presse de caniveau britannique, honteusement relayée par ce qu'il se fait de pire dans la blogoshpère sportive française, avait fait de Newcastle la prochaine destination de Thierry Henry. C'est aussi probable que de voir Dwayne Chambers au Stade français. La lecture des tabloïds dominicaux donnera davantage de grain à moudre à Didier Roustan.

Mohamed Al Fayed aurait ainsi promis caviar, viagra et photos dédicacées de Diana en cas de victoire de Steed Malbranque contre Birmingham ; des agents du FBI étaient ce week-end en mission secrète dans les tribunes d'Old Trafford pour assurer la sécurité des Red Devils et Bacary Sagna va toucher une augmentation sans même avoir fait grève.

Mais un article énigmatique sur le site des Queens Park Rangers a réussi à lui seul à faire mouiller les caleçons de Fleet Street plus rapidement que Madame Crouch. On y annonce « l'aube d'une ère nouvelle » et les promesses d'un « dimanche que tous les fans du club se rappelleront à vie ». Suffisant pour que l'intraitable People on Sunday fasse de Zinédine Zidane le futur entraîneur du club. Et pourquoi pas Schumacher en défense centrale ?

Le meilleur joueur de la dernière décennie a de quoi nourrir Enzo sans se fourvoyer dans l'anonymat du Coca-Cola Championship. Briatore et Ecclestone devraient se contenter de ce qu'ils savent faire : jouer avec Mosley sans ses déguisements.

Football, Bilan, le grand Lyon : la décote du Rhone (2/3)

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Le Vestiaire publie le vrai bilan de Lyon, celui que les six, voire sept, titres de champion de France ne masquent pas. L’OL se trompe d’ambition depuis des années. Et feint de s’étonner de cette vérité : Lyon n’est pas un club populaire et l’Europe oubliera cette génération. Deuxième partie, le recrutement.

« Qui ne saute pas est Lyonnais. » C’est en somme ce que l’on pourrait constater au regard des années d’errements, qui n’ont pourtant pas modifié le système de recrutement à la lyonnaise. Jean-Michel  Aux as a revendu très chers quelques stars amassées dans la Ligue 1 (Essien, Malouda). Il a même breveté une utilisation révolutionnaire des centres de formation : sortir des jeunes estampillés « OL », les faire passer pour des espoirs (ce qu’il n’avait pu faire avec Bardon) et les survendre à des clubs gogo. Bergougnoux, Berthod, Clément, Loïc Rémy ont ainsi signé des contrats pros que leurs parents n’auraient pu imaginer à l’époque de l’équipe C en pupilles à 7. François Clerc, lui, a poussé l’escroquerie jusqu’à l’équipe de France. Florian Maurice, déguisé en Papin par Aulas, c’était il y a onze ans déjà. Tout ce système OL est économiquement génial, mais pour le palmarès, c’est une catastrophe industrielle. Car Lyon n’a jamais élargi son ambition. Ca lui a coûté la Coupe d’Europe dans un cycle hyper favorable. Une simple preuve : la plus grande star qui ait signé à Lyon est Sonny Anderson. Et il n’était une star que pour les Français, après avoir laissé le même souvenir de lui à Barcelone que Dugarry au Milan AC. Le niveau mondial l’affublerait simplement du doux surnom de tocard.

Franco folies

A l’origine, Aulas veut dominer la France. Timidement d’abord, alors qu’aucun club n’est le numéro 1 incontournable. Caveglia, Grassi, Cocard, Dhorasoo arrivent à la fin des années 90. Le gros coup, qui change l’image de Lyon, c’est l’arrivée d’Anderson depuis le Barça en 1999, en même temps que Laigle et Vairelles. Ce dernier illustre le début d’une nouvelle ère : Lyon recrute pour affaiblir ses rivaux. En attirant Papin pour le mettre au placard, le Milan AC aussi le faisait. Mais à l’échelle européenne. Riche et attractif comme Wiltord, rien ne lui résiste désormais dans l’Hexa-gone : Carrière (joueur clé du Nantes champion de France en titre), Luyindula et Née en 2001, Dhorasoo qui redevenait bon en 2002, Malouda et Essien alors convoités par toutes les grosses écuries en 2003 – même si Drogba snobe la surenchère de l’OL visant à humilier Marseille -, Abidal et Frau en 2004, avant le criant exemple de Pedretti en 2005, qui n’était d’aucune utilité pour l’OL, Kallström, Alou Diarra et Toulalan en 2006 puis Bodmer, Keita et Belhadj l’été dernier. Au passage, quelques fins de carrières sont accélérées au nom de la gloire : Caveglia, qui vola la Coupe de France à Calais, Née, qui connut le syndrôme Ouedec de retour à Bastia, Luyindula l' »escroc » ultime de Ligue 1 puisqu’il a arnaqué Marseille et Paris. Et Pedretti, mais que pouvait-on faire pour lui ?

Les joueurs de L1 constituent encore le fonds de commerce lyonnais. Jean-Michel Aulas a beau déclarer, quand il recrute des Lillois, qu’il promeut le championnat français en gardant ses meilleurs éléments, ceux-ci ne sont pas plus forts que ce que l’OL a déjà. Donc Lyon ne progresse pas. L’autre partie du recrutement est étranger, et notamment la filière brésilienne que Saint-Etienne a tant falsifié. Soyons clairs : Cris, Juninho, voire Edmilson et Cacapa, c’est fort. Mais ça l’est devenu à Lyon, ils ne sont pas arrivés comme des valeurs confirmées. Voilà ce qui empêche Lyon d’avancer : depuis l’opportunité Anderson, qui ne jouait de toute façon plus à Barcelone, jamais JMA n’a cassé sa tirelire pour faire venir une star. Il a bien tenté de nous le faire croire, mais Elber n’avait plus que le bouc de sa grande époque bavaroise (qui sont deux termes antinomiques), Baros n’a jamais été bon, à y regarder de plus près, et John Carew n’a jamais remplacé Tore Andre Flo dans les coeurs norvégiens. Certes, Lyon a approché Trezeguet, Mancini ou Joaquin, mais sans jamais dépasser le contact par Foot Transferts interposés.

Fred à se taire

Ce manque d’ambition a été criminel à l’époque où Lyon avait réussi l’essentiel : en 2005-2006, Lyon attaque la saison avec un vrai groupe. Essien est parti, Tiago est arrivé et Lyon sait très vite qu’il n’a pas perdu au change sur ce poste-là. L’instant du crime se produit à l’été 2005. Le précédent John Carew n’est pas assez vieux pour prendre conscience de la plus grosse erreur de l’histoire du recrutement lyonnais. A part sa tronche d’acteur français sur le retour, Fred a tout pour donner le change : il est Brésilien, il a une feuille de stats à faire pâlir Christophe Sanchez (mais pas Anderson), il est costaud, contrairement à Nilmar, et Wiltord s’invite souvent chez lui, preuve d’une bonne entente dans le vestiaire. La terreur va frapper, la nuit du 4 avril 2006. Gérard Houiller n’utilise plus le terme de criminel, pourtant la performance de Fred est ginolesque : il donne le ballon à un Milan inexistant pour l’ouverture du score d’Inzaghi. Lyon revient à 1-1, et Fred vendange une occasion sur un centre de Juninho. Au final, Milan marquera deux fois entre la 88e et la 93e, avec la complicité de Clerc et d’Abidal. Pour honorer la mémoire d’avoir été le plus mauvais, il fait encore pire onze mois plus tard, jour pour jour, contre la Roma à Gerland. Une performance héroïque, faite de fautes, de contrôles ratés, de non occasions cette fois et pour finir il pète le nez de Chivu. Contre Manchester, il dépasse avec maestria son époque milanaise. Rentré à la place de Benzema pour défendre le 1-0, il offre de multiples coup-francs à un Manchester au plus mal. Et sur un ultime centre de Nani, notre sosie de Francis Perrin surgit au deuxième poteau pour remettre le ballon à Tevez qui égalise. L’illusion Fred n’a que trop duré mais il est toujours à Lyon, l’éclosion de Benzema n’ayant rien précipité. Il a largement participé à l’ambiance pourrie du vestiaire, et a montré toute l’étendue de son art cet hiver, en demandant un salaire astronomique aux clubs de seconde zone légèrement intéressés. Lyon n’a jamais voulu s’en débarrasser. Aulas serait-il foutu de le prolonger ? Lacombe serait-il un conseiller de merde ?

Si Fred est un gros mauvais, il n’est pas non plus la seule erreur de gestion lyonnaise. On passera sur le départ en catimini de Kanouté ou Malbranque en Angleterre. Après tout, face à Anderson, Vairelles et Caveglia, ils n’étaient que des daubes, leurs carrières l’ont prouvé. Ensuite, Jean-Michel Aulas a voulu faire croire qu’il ne pouvait pas garder Essien, Dhorasoo puis Diarra contre leur volonté. Comme nous le répétons depuis des mois, un vrai recrutement digne de ce nom aurait tout changé : faites venir Trezeguet en pointe, assumez les ambitions de victoire en Ligue des champions et Diarra, Essien et compagnie restent. Seulement pour cela, il faut faire de gros chèques, aligner de très gros salaires, ce que Lyon peut faire, mais ne veut pas. Et puis, il y a tous ces nuls recrutés pour faire le nombre. Dans les écoles de management de football, apprendrait-on aux grands clubs à prendre Chanelet ou Grosso pour remplacer le titulaire, ou à signer un joueur plus fort que ce que l’on a en stock ? Cleber Anderson, Milan Baros, Patrick Müller voire Belhadj ont ainsi pu découvrir le saucisson lyonnais à moindre frais.

Bernard Catacombe

Gouverner, c’est prévoir et Aulas ne prévoit que les montants des salaires. Le diagnostic est pourtant simple à voir : s’il ne le voit pas, il est aussi bon président que Govou capitaine. S’il le voit, alors c’est de la mauvaise volonté et Perrin a un bon maître. Dans les deux cas, ça sent le départ de Benzema dans les deux ans. Sauf si, comme il le réclame à mots ouverts, le portefeuille s’ouvre en grand. Et encore, pas sûr que ça suffise. Car c’est toute la génération Juninho encore au club qu’il aurait fallu remplacer après 2006. Tous n’ont pas connu, comme Govou, les heures lancinantes à attendre en vain une offre d’un club étranger autre que Middlesbrough. Le sort du barbu Juninho devrait déjà être scellé vu qu’il termine chaque match avec une bouteille d’oxygène dans le dos, et ce depuis deux saisons. Mais la vie sans Juni n’est même pas en préparation. A moins qu’Ederson ne soit LE successeur, mais par égard pour les quelques joueurs lyonnais toujours ambitieux, mieux vaut le tenir encore secret.

Et puis, comment passer sous silence la caste des entraîneurs lyonnais ? Domenech, Tigana, Stéphan, Lacombe, Santini, Le Guen, Houiller et enfin Perrin. Ne cherchez pas de progression, il n’y en a pas. Le lien entre tous ces entraîneurs n’est pas la capacité à faire gagner des titres à l’équipe, comme un Capello. Ceux qui ont gagné avec Lyon portaient les ballons et découvraient le nom des recrues d’Aulas puis de Lacombe – une fois qu’il ne fut plus entraîneur – dans Le Progrès. Comme Canal+, Lyon a recruté des générations de potiches pour les mettre devant les caméras. Des entraîneurs qui font tourner la boutique et mettent bien en place les ateliers dans la semaine. Puis mettent sur la feuille de match ceux qui doivent jouer le week-end, ne gueulent pas contre le recrutement. Bref, des coaches dociles. L’adjoint Le Guen a laissé Juninho choisir son système, le triangle du milieu. Houiller s’est évertué à maintenir une bonne ambiance dans le vestiaire en prenant chaque joueur par la taille pour se raconter des souvenirs d’enfance. De toute façon, les joueurs savaient déjà jouer ensemble avant lui. Il n’a pas réussi jusqu’au bout et s’est barré. Puis, Perrin est arrivé avec sa seule ambition, sans rien comprendre au fonctionnement lyonnais. Il veut tout décider dans le domaine sportif, et donc évincer Aulas du terrain. C’est ce qu’il faut à l’OL pour franchir un palier, sauf que c’est une brêle. Après deux matches en 4-4-2, Juninho lui a poliment rappelé qu’un petit nouveau n’allait quand même pas lui apprendre à entraîner.

A son époque, Tapie osait davantage dans le recrutement. Il n’avait pas peur de mettre des valises pleines, du champagne et des filles pour renouveler la garde robe de l’OM ou prendre un entraîneur de renom. Financièrement, c’est risqué mais pour Lyon, la Ligue des Champions est désormais à ce prix. Si Aulas n’y consent pas, autant prendre la porte avec Fred dès cet été.

Retrouvez les parties 1 et 3 de notre grande enquête

Bilan, le grand Lyon : La décote du Rhône (1/3)

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Le Vestiaire publie le vrai bilan de Lyon, celui que les six, voire sept, titres de champion de France ne masquent pas. L’OL se trompe d’ambition depuis des années. Et feint de s’étonner de cette vérité : Lyon n’est toujours pas un club populaire, et l’Europe ne se souviendra pas de cette génération. Première partie, le bilan sportif.

Six titres d’affilée, des larges victoires contre des équipes moins fortes, un pillage systématique des meilleurs joueurs des autres clubs français : l’hégémonie lyonnaise est incontestable. Son impopularité aussi, mais qui n’a rien à voir avec la jalousie théorisée en d’autres circonstances par « Sigmund » Fred. Le développement lyonnais est aussi rapide à résumer que le passage de Perrin : Lyon est un club qui calcule tout et qui finit par décevoir, inlassablement. Le grand calcul a débuté dans les années 90, après une remonté en D1 en 1989. Aulas a une stratégie simple et logique : se renforcer économiquement pour dominer la France. Après plusieurs saisons aussi vilaines qu’un passement de jambe de Bruno N’Gotty, entrecoupées d’une qualification européenne liquidée par le grand Trabzonspor, les résultats arrivent (2e en 1995) et le club se stabilise dans la première partie de tableau. Le centre de formation porte aussi ses fruits (Maurice, Giuly, N’Gotty, Laville), malgré Maxence Flachez. Toutes les composantes du club progressent, Lyon devient un modèle de stabilité.

A l’approche des années 2000, le club devient incontournable. Depuis 1998, Lyon termine sur le podium de L1 chaque saison. Premier titre en 2002, retour fabuleux sur Monaco en 2004, 15 points d’avance en 2006 : les supporters lyonnais n’ont plus à avoir honte. L’OL est un épouvantail, a le meilleur effectif en France et pour cause (à lire dans la deuxième partie).

Problème, à partir du 5e titre, ça coince. Lyon ne sort plus que du D’Artigny abricot pour fêter le titre. La faute au syndrôme Wiltord : pour de nouvelles sensations, il a besoin d’aller voir ailleurs. Et là, Lyon déçoit. En restant toujours à la porte quand il y a la place de passer, en faisant de grandes erreurs de gestion. Ce que la Juve, Manchester, le Bayern, le Barça ne font pas deux fois de suite. Dominer la France du foot, faire le doublé, c’est très bien. Mais quand on a l’équipe pour rentrer dans la légende sans y parvenir, ça ne suffit plus.

L’exploit : pas d’exploit

Aulas le sait bien : avec l’effectif qu’il a eu, Lyon aurait dû atteindre une, voire deux, finales de Ligue des Champions dans les quatre années passées. Ne jamais avoir dépassé les quarts de finales est un scandale, digne du palmarès de Domenech avec ses générations Espoirs. En 2005, Lyon se fait éliminer par un PSV Eindhoven de Cocu, malgré une équipe bien meilleure. La fin de cycle, c’est 2006, l’année référence de l’OL, avec le milieu de terrain le plus fort d’Europe donc du monde (Diarra, Juninho, Tiago). Se faire éliminer par le Milan AC a été aussi regrettable que la venue de Fred (nous y reviendrons). Le Vestiaire pensait déjà à l’époque que la seule équipe capable de battre le grand Barça de cette saison-là était Lyon. Pour rentrer dans la légende, Lyon doit faire un exploit. C’est-à-dire éliminer un club de plus grand statut que lui, et non pas battre le Real ou faire marquer Govou contre le Bayern. Il ne l’a toujours pas fait, donc il reste au rang qu’occupent La Corogne, Schalke 04 ou la Roma : des clubs régulièrement en C1, toujours placés, jamais gagnants.

Comparé à l’histoire européenne des clubs français, le paradoxe lyonnais jaillit avec plus de force que la femme de Fred n’en a jamais rêvé. Lyon a peut-être été l’équipe française la plus forte de l’Histoire, dominatrice en Ligue 1 comme Marseille ou Saint-Etienne des grandes époques. Pourtant, l’OL n’a jamais fait mieux que quart de finaliste. Une performance à des années lumières de l’OM ou de l’ASSE.

Même d’autres clubs se sont aussi davantage transcendés que les Gones. A une époque où chaque coupe était relevée, valorisée, et où tout le monde attendait le jeudi avec autant de passion pour matter la C3, qu’on en a pour la C1 aujourd’hui ou que la défunte C2 hier. Le PSG, brillant en UEFA (1/2 finale), brillant en Coupe des Coupes (1/2 finale, finale et victoire) et même en Ligue des Champions, n’avait pas autant de talents, même si c’était un PSG sans N’Gog, sans Bernard Mendy et surtout sans Rothen. Monaco, finaliste glorieux de la Coupe des Coupes, 1/2 finaliste de la Ligue des Champions. Auxerre, 1/2 finaliste vraiment héroïque et malheureux de l’UEFA (avec un tir au but de Mahé qui lui valut d’être fusillé), avant un quart de finale de Ligue des Champions toujours contre Dortmund et toujours aussi héroïque et malheureux. Même Bordeaux, avec sa finale UEFA, ou le Nantes 96 emmené par Franck Renou, entrent dans ce gotha.

Un beau et triste coucher d’OL

Cette période s’arrêta en 96 par trois performances ahurissantes, l’année même où Jacquet découvrit la meilleure sélection de l’histoire. En 97, Auxerre bloqua en quart et le PSG en finale. Densité et constance que l’on ne retrouva plus par la suite avec des exploits le plus souvent isolés avec Monaco – comme Metz, Toulouse ou Bastia en leur temps – ou couplée (Monaco et Marseille en 2004). Ou encore inexistants, avec Lyon. Pourtant, concernant l’OL, la faute n’est pas à mettre sur le niveau de la Ligue 1 qui aurait baissé, nous y reviendrons également.

Pour l’OL, l’étoile filante est donc passée en 2006. Le Lyon des saisons suivantes a été moins fort. L’an passé, Houiller a eu beau clamer que Toulalan était plus fort que Mahamadou Diarra, seul Barth d’OLTV a pu y croire. Avisé, il a eu un doute quand Aulas a triomphalement estimé Grosso meilleur qu’Abidal. Le déclin était amorcé. Le terrible hiver 54 fut moins contrariant que celui de 2006, quand Juninho et ses amis brésiliens s’en allèrent au Brésil sans penser à mal (contrairement à Wiltord bien des fois). Au retour, des engueulades, plusieurs belles défaites y compris à Troyes, un derby contre un mauvais Saint-Etienne en trompe-l’oeil avant d’affronter la Roma. Et patatra. Lyon affiche un complexe de supériorité aussi déplacé que les prétendus gestes d’un autre âge de son entraîneur actuel envers quelques femmes de ménage méridionales. La défaite est cruelle ,mais Lyon ne s’était menti que trop longtemps.

Cette défaite n’a pas tué Lyon, puisqu’il était déjà mort. Pour n’avoir pas changé complètement de cycle, l’OL 2008 reste un zombie que Benzema, Toulalan et Benarfa soutiennent au-dessus du cimetière L1.

Retrouvez les parties 2 et 3 de notre grande enquête