Mondiaux de ski : Chris de Nice

Ce qu’il y avait de mieux, chez Christophe Saioni, c’était sûrement sa femme.

Les juilletistes parisiens l’appellent encore Pascal quand ils le croisent en Moon Boots sur la Promenade des Anglais. Il leur répond parfois, en attendant les premières neiges du Mont Fabron, qu’Alberto Tomba prenait deux desserts à la cantine, qu’il n’a pas toujours été le faire-valoir du couple Saioni et que Christel est de toute façon partie au plus froid de l’été 2002.

Il passait alors plus de temps autour des pistes niçoises que sur les tire-fesses de Pra loup. Cette vie-là, en altitude, il ne l’avait pas vraiment choisie. Sans la négligence de ses parents, raconte Christophe le fantasque, il aurait peut-être même été « footballeur professionnel à l’OGC Nice ». Le Stade du Ray en pleure encore : il aurait fait avec Cyril Rool une sacrée paire de descendeurs.

La descente, ça n’était pourtant pas vraiment son truc. Le géant non plus, mais la concurrence de Vincent Millet et Ian Piccard lui assurait chaque année un podium aux championnats de France, entre deux opérations aux genoux. Impulsif, gaffeur, il retire sa barbichette du cirque blanc pour prendre en main Ingrid Jacquemot et ses copines. Elles courrent depuis toujours après le palmarès de leur conseiller, 12e, devant Daron Rahlves, de la troisième descente d’entraînement des championnats du monde 2001, et sur le podium, à Lillehamer. Deux ans après les JO.

La Légende CAN : Le nec Pius ultra

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Qui se souvient que Pius N’Diefi a commencé à Lens ? Pas grand-monde. Mais qui se souvient de Pius N’Diefi ?

Le Camerounais sans cou est encore joueur de football. La réalité est parfois froide et insaisissable, mais elle a le mérite d’exister. L’ancienne vedette de Jour de Foot ne fait plus profiter le Paris FC de son expérience de tous les niveaux, sauf le haut mais Fayet en Interdistricts.  Un retour aux sources pour l’ancien champion de la Reunion qui explosa en National avec Sedan. Il fit preuve d’une remarquable constance. Que ce soit en National, en D2 ou en D1, N’Diefi a marqué une dizaine de buts par saison, de 97 à 2002, avant de sombrer. C’est ça, N’Diefi : une sorte d’haltérophile pas musclé, qui n’ a jamais vraiment ressemblé à un joueur de foot mais davantage à Little Boom Boom Gordon, le nain de Motown. Impossible d’évaluer son niveau, même pour Alex Dupont, qui a vite décelé son potentiel de mercenaire : « Pius N’Diefi fait partie du dispositif de guerre de Sedan et il joue très bien son rôle. »

Il marcha à la Can, il ne marche plus sans canne

C’est sur ce paradoxe qu’il a connu l’équipe nationale. Devenu un Lion indomptable, il glane un titre, la CAN 2002, et est finaliste de la Coupe des confédérations 2003. Sans être titulaire. Cette année-là vient la chute. Ecarté par Henri Stambouliote suite à une vilaine défaite contre le Rennes d’Halilhodzic, le sanglier braisé est rôti. Il part sans gloire à la fin de la saison, découvrir le très relevé championnat du Qatar. Même Sedan l’oublie en faisant signer son sosie, Marcus Mokaké.

La légende CAN : Le lion de l’Yonne

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« Encore un qui n’aime pas la pluie. » Combien de fois l’a-t-il entendue, celle-là, les soirs de matches arrosés dans la très reculée cité icaunaise ? Didier Otokoré, débarqué d’Abidjan en 1985, a découvert le racisme de terroir en même temps qu’il rencontrait le joug de Guy Roux et le football français. Le temps de passer huit saisons (en moyenne 20 matches par saison, soit le total de Ghislain Anselmini à Lyon) à se faire traiter de tous les noms, y compris d’aveugle, non pas pour la qualité de ses passes mais parce qu’il est Ivoirien. Le très dioxiné Gérard Bourgoin en caquette encore.

La suite de sa carrière fut plus à son image : fantasque. Trois mois à Sochaux avant de partir pour le soleil cannois. Puis un an à Guingamp, le temps de comprendre que le Breton a beau être sympa, il a aussi peu l’habitude de l’Africain que l’Auxerrois. Et puis, histoire d’aller se faire du blé, il a fini à Dubai, parce que le seul milliardaire de l’AJA doit payer ses bétabloquants.

Mais la vie d’Otokoré, c’est aussi la sélection. En 1992, il remporte la coupe d’Afrique avec les Elephants et rencontre sa future femme Safia, devenue femme politique au PS, dans une sombre discothèque, le Bastring. L’ingénue amoureuse avoue, à propos de son fougueux mari : « Notre relation avait donc mûri et pour éviter tous ces va-et-vient, je l’ai rejoint en 1993 et nous nous sommes mariés peu après. » L’heure de la fin des va-et-vient extraconjugaux était venue. Le mariage, ça vous range tout au placard, même un joueur.

La légende Squash: Greg le millionaire

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Son meilleur souvenir, c’est la victoire contre l’Angleterre en demi-finale des mondiaux par équipes 2009. Compétition qu’il n’a évidemment pas remporté. En même temps il aurait eu du mal à se souvenir de titres planétaires qu’il a gagnés.

Grégory Gaultier ne pourra pas être jaloux longtemps. Digne héritier de Thierry Lincou, il méritait lui aussi l’intérêt du Vestiaire. Pour devenir numéro un de squash, tout le monde s’en doute, il faut connaître quelqu’un qui en fait, en l’occurrence c’est sa maman. Il faut aussi être surclassé, à 13 ans il bat des adultes. Champion d’Europe junior ça paraît évident, mais il n’est que vice-champion du monde de la même catégorie d’âge et c’est même pas de l’escrime. C’est le tournant de sa carrière, il devra s’imposer sans jamais vraiment gagner.

Lincou pour la route

Depuis, c’est une cinquantaine de finales disputées, une vingtaine de gagnées, une vingtaine de perdues, le champion répond toujours présent. En 2009 c’est la pire année de sa carrière : il devient numéro 1 mondial avec 5 défaites en 7 finales, 5 perdues. Et pourtant le squash ce n’est pas le golf, les ratios négatifs ne rendent pas milliardaires. Même si les golfeurs le deviennent avant. Cette même année notre numéro 1 perd aux mondiaux contre le numéro 5, cerise sur le gâteau c’est un Egyptien, Ashour. Comme s’il avait une raquette et une salle pour s’entraîner. En 2012, Greg est numéro 3, ça ne l’empêche pas de crier qu’il veut le titre mondial. Ca ne l’empêche pas de perdre aux mondiaux contre le numéro 5. Petite fierté : c’est un Egyptien, Ashour. Au total, Greg a évidemment glané 11 médailles internationales dont 6 en Or, toutes aux championnats d’Europe bien-sûr. Petit détail qui fait briller : il a perdu 15 fois en 19 rencontres contre le même mec moins bien classé que lui. Avez-vous deviné que c’est un Egyptien répondant au nom d’Ashour ? Ca claque.

La semaine dernière, les championnats du monde ont évidemment accouché d’une finale égypto-egyptienne. Ca nous rappelle quelque chose.

Landreau : Hélices au pays des merveilles

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L’ancien gardien lillois n’aura jamais manquer une occasion de montrer son savoir-faire : le coup de poing ukrainien, le manchette écossaise, la panenka sochalienne ou la sortie auxerroise et bien-sûr la rupture des croisés. Pour fêter son envie de revenir chez les Bleus, et sa fin de carrière, le Vestiaire vous marre le jour où tout a commencé.

Landreau approche les 18 ans en ce 17 avril 1997. Il faut beau, il fait chaud, la Beaujoire a fait le plein, tout le monde se sent si bien qu’une démonstration de saut à la perche est organisée juste devant la tribune Loire. Un petit garçon est même venu sans son papa, à douze ans à peine c’est bien normal, Fourniret a sa carte d’abonné, Gilles de Rais n’est pas loin, qui voudrait gâcher la fête ? Du côté de la pelouse, un autre drame se noue. Invaincu depuis octobre, Nantes revient sur les talons du PSG pour la deuxième place, qualificative pour la Ligue des Champions. Le jeune gardien est leur porte-bonheur, personne ne sait encore ce que piquer la place de Casagrande et Loussouarn signifie vraiment. Landreau n’a pourtant pas fini de grandir, sa circonférence crânienne a encore beaucoup à apprendre.

Libbra dort

A la demi-heure de jeu, une tête de N’Doram avait ouvert le score. Puis Gravelaine, à bout portant, avait permis à Marseille de ne pas égaliser. Tout se déroulait donc comme prévu. Jusqu’à ces fameux arrêts de jeu. Letchkov centre, Libbra saute et Landreau se dit que ça ne peut pas être bien méchant. Pas idiot, mais présomptueux. Il court vers le ballon, à moins que ça ne soit vers le tunnel des vestiaires, Suaudeau se précipite pour le retenir, Marraud revit ses grandes années. Comme sur Canal, des années plus tard, Libbra n’a pas vraiment besoin de s’appliquer. Son lob est parfait, 1-1, deux points de perdus. Sur le dernier corner de la dernière journée, Landreau montera-t-il pour le plaisir ou parce qu’il manquait deux points pour la Ligue des Champions ?

Pendant ce temps-là, à quelques kilomètres de là, Barbe-Jaune sévit encore. Le derby n’aura pas lieu.

Communication : Le Domenech show rediffusé

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Le Vestiaire republie aujourd’hui la véritable histoire de Domenech à la tête du football français. Celle où les incohérences prennent tout leur sens, où le foutage de gueule est professionnalisé. Voici l’histoire d’un homme livré à lui-même, seul contre tous : le premier héros de téléréalité sportive.

Raymond Domenech n’en garde que des bons souvenirs. En 1999, 2006 et pourquoi pas 2008, France-Italie aura récompensé les efforts du plus grand génie du football français. Pourvu que ce nouveau grand jour ne soit pas le dernier. Si la production emmenée par le tandem Escalettes / Jacquet n’exclut pas de programmer le Domenech show encore deux ans, rien n’est encore décidé. Depuis qu’il a pris en mains les Espoirs, s’il fait n’importe quoi et ne gagne rien, il accède quand même aux plus hautes fonctions. Frappé du sceau du génie. Après tout, ce n’est que de la télé.

L’histoire commence en 1993. Domenech est répéré lors d’un casting sauvage des plus classiques par Jean Fournet-Fayard. Le président de la FFF n’en est pas à son premier coup d’excellence, c’est lui qui a mis Houiller à la tête des A. Il repartira avec au lendemain de France-Bulgarie. Ce qu’il aime chez Raymond, c’est sa moustache, et la principale ligne de son CV : fraîchement viré manu militari par son premier vrai patron, Jean-Michel Aulas. C’est un premier signe très favorable. Pas encore assez médiatique, il hérite logiquement de l’équipe de France Espoirs et sa faible exposition (le câble ou Canal+ en crypté) pour se faire les pieds ; il y restera 11 ans. Le bilan des Bleuets est flatteur : deux titres en dix ans (vainqueur du tournoi de Casablanca 1999 et du festival Espoirs de Toulon en 1997), avant la gloire de 2004 et son second Toulon. Un marche pied vers le stade supérieur : ses échecs multiples sont un gage probant, il a même flingué plusieurs générations (cf Henry lors du Italie-France 1999). Il est prêt pour le prime time.

La vraie vie de Raymond

Lors de son entretien d’embauche, Domenech oublie son CV à la maison et passe pour l’homme idéal auprès de Simonet comme d’Estelle Denis, pour le candidat de la DTN face à Tigana et Blanc. Sa première conférence de presse est déjà un foutage de gueule médiatisé. Le premier d’une longue série, le public aime, les journalistes aussi. « Quelles sont les grandes lignes de votre projet ? C’est simple : il faut gagner des matches. » A partir de là, c’est l’escalade. Avec l’équipe de France A, il trouve enfin un jouet à sa mesure. Il veut tout tenter pour ridiculiser le football français le plus longtemps possible. La production lui donne carte blanche, il ne va pas se faire prier. Landreau le comprendra un peu tard, il n’existe pas de relation filiale à la télé. Tout ça c’est du cinéma. On fait clairement comprendre à Domenech l’étendue du challenge : « Les résultats on s’en fout, seule compte l’audience. »

Il commence fort. Interdire les walkman et imposer les protège-tibias à l’entraînement, même une équipe de DH insulte l’entraîneur au bout de deux jours. Il impose une intransigeance dont il se moque éperdument. Il discute avec les joueurs un par un sans écouter leurs avis. Mais ça lui donne un côté humain pas dégueulasse. Il convoque même Luyindula. Mais Raymond veut plus. Il veut se faire tous les cadres. Thuram et surtout Zidane sont retraités. L’occasion de liquider la génération Jacquet est trop belle. Le talent et la persévérance agissent : ils cèdent aux sirènes du génie rapidement. Il fait croire à Zidane qu’une deuxième étoile ferait joli sur sa robe de chambre. En réalité, la Coupe du Monde 2006 doit être leur fiasco final, il va tout mettre en oeuvre pour y parvenir.

L’audience, pas encore la correctionnelle

Il commence donc à se priver de certains indiscutables : Pires et Giuly, notamment, sous couvert d’une banale histoire de rancune. Personne ne relève, les joueurs concernés sont inaudibles, les deux premiers devenant même des récurrents de l’antenne de RMC, il y a même un club Pires sur Europe 1. Il réinstalle les papys dans leur fauteuil, regonfle leur égo et les emmène vers la Coupe du monde. « Rendez-vous le 9 juillet. » Sa pointe d’arrogance l’avait beaucoup amusé, elle passera finalement pour de la compétence. Les matches de préparation confirment pourtant ses prédictions : Zidane et Thuram n’avancent plus, Vieira s’agace sur le côté droit, Barthez et Coupet se tirent dans les pattes grâce à lui. Mais la mécanique s’enraye une première fois avec la blessure de Cissé. Djibril, qui pourrait être plus dangereux sur une jambe, doit être écarté. L’indigne France-Suisse est une mise en bouche appétissante, le très vilain France-Corée est un régal, mais le Togo est vraiment trop mauvais, Kader Touré n’arrive même pas à prendre une fois Thuram de vitesse. Le sélectionneur s’inquiète, il a vu les matches du Brésil, ça lui rappelle furieusement quelque chose.

Et puis, la machine s’emballe. Les joueurs s’organisent sur le terrain, Zidane se remet à courir, l’équipe est solide. Les vieux ont repris le pouvoir, Domenech voit son oeuvre lui échapper. Il regrettera ad vitam eternam que Zidane ait été si poli le matin de France-Brésil. Un mot de trop et il l’envoyait avec plaisir en tribunes. Déçu, il tape quand même dans la main de Thierry Henry après le match. Heureusement, la fin est enfin à la hauteur. Vieira se blesse, l’occasion est encore trop belle, il fait rentrer Alou Diarra, la ficelle est grosse mais tient. Zidane sort expulsé, son jubilé est terni à jamais, Domenech sent que la chance tourne, c’est le plus beau jour de sa vie. Surtout qu’avec une finale, on lui offre deux ans de bonheur supplémentaires. Ca ne sera pas de trop, Thuram est encore debout.

Pour 2008, c’est donc un chapitre de Machiavel qui s’ouvre. Domenech a compris que le costume de patron resterait aux vieux jusqu’à la fin de leur vie. Il faut juste les pousser dans l’escalier. Alors, il les flatte car au fond il sait qu’il dispose de la défense la plus mauvaise de l’Histoire. Jean-Baptiste Poquelin n’aurait pas écrit meilleure pièce. Il pousse la farce jusqu’à avertir le monde de ce qui va se passer. Personne ne bronche.

Ne pas finir comme Jacquet

Alors il met les pieds dans le plat. Il convoque Thuram à chaque fois, en fait un indiscutable, comme Sagnol. Ils ne jouent pas de l’année, peu importe, il continue de louer l’importance des cadres, dans une France en pleine confiance. Et quand Sagnol fait chier, c’est lui qui prend les remarques d’Escalettes. Sa liste est finalement peu décriée, il s’est pourtant fait très plaisir. Trezeguet n’est pas là et tout le monde invoque la logique. Il convoque Mandanda mais laisse Coupet sur le terrain. Malouda est intouchable, il n’a fait qu’un bon match en club, celui qu’il a joué. Entre Benarfa, Cissé et Gomis, il prend Gomis, et la presse jubile. Entre Clerc, Sagna et même Clichy il n’hésite pas une seconde non plus. Cette fois, la presse a quelques doutes, mais les garde pour elle. Les matches amicaux sont encore très mauvais, les attaquants se marchent sur les pieds, Thuram prend un grand pont contre l’Equatorien Tenorio et Wenger salue « son sauvetage sur la ligne, un modèle pour les jeunes ». Domenech sourit, et persuade David Astorga qu’il pourra bien reluquer les hôtesses autrichiennes les 29 juin à Vienne.

France-Roumanie arrive, la France est toujours nulle, ne se crée pas d’occasion. Des 16 équipes, elle est la seule à faire jouer un infirme, Sagnol, et un dépressif chronique, Malouda. Mais Domenech doit patienter. Les Roumains se rendent compte à la fin du match qu’ils ont laissé passer l’opportunité de leur vie en n’attaquant pas. La France n’est pas éliminée, et elle peut même aller en quarts. Domenech joue banco et tente le tout pour le tout : il se prive de Benzema pour les Pays-Bas, et maintient les vieux comme titulaires. Il a fait sa meilleure équipe possible, comme ça pas de regret. Ils ne le décevront pas. 1-4, Coupet est un Marraud, Thuram et Sagnol sont lents comme Diniz dans un 100 mètres. La France entière se moque de ses anciens, qui ne comprennent pas l’évidence : ils sont cramés. Domenech a réussi, son plan est un triomphe, l’audience au top.

La Légende Invictus (2/2), Lomu : Le café des dialyses

1 530 591 entrées en deux semaines. Le baltringue n’est pas forcément celui qu’on croit. Ou peut-être qui si quand même

lemou

Il aurait pu être Tongien, comme le coiffeur de Finau Maka, et servir tous les 4 ans à faire le nombre en poules. Le sort et les flux migratoires pacifiques en ont décidé autrement : ses parents s’arrêtent à Auckland, la plus néo-zélandaise des villes asiatiques. En 1994 à Christchurch, il démontre une aptitude interessante à passer au travers contre les Français. On ne lui dira pas, mais Thierry Lacroix et Jean-Michel Gonzalez étaient sur le terrain, Delaigue entrera même en jeu.

Jonah l’homme mou

Mais le ridicule ne tue pas si souvent, puisque sa jeunesse et ses quatre essais en demi-finale du Mondial vont faire de l’autobus la première superstar du rugby pro. Son compteur reste pourtant bloqué en finale. La faute à une compétition trop bien organisée et une quinzaine d’oeufs trop frais. 4 ans plus tard, Bernat-Salles et Dourthe gâchent encore la fête,quand bien même l’ailier maudit sort ce qu’il fait de mieux : courir tout droit avec 8 mecs accrochés à son short. Chabal n’a rien inventé à part les cheveux dégueulasses peut-être. Cavenaghi veut comparer les dates. Le charges taurines lui valent quand même un jeu vidéo que son rein droit, son passage aux Cardiff Blues et Catherine Mégret ne pourront jamais lui enlever.

130 kg et une moitié de rein suffiront-ils à placer Vitrolles sur la carte du rugby provençal ?

Michalak/Castaignède : Le petit Boni menteur

Voici pourquoi l’équipe de France n’a plus été la meilleure depuis 1995 et pourquoi un vrai 10 a un Michalak dans chaque cheveu peroxydé.

Par Peyo Greenslip notre spécialiste rugby

« Je l’invite en direct à Stade2 demain! »  20 Janvier 1996, Thomas Castaignède est assassiné par Pierre Salviac en direct sur la télévision publique. Pépé de Dax ne relèvera pas, son voisin montois ne s’en relèvera pas. Sa seule erreur : avoir battu les Anglais en tapant dans un ballon ovale qu’il venait de faire rebondir. Un instant funeste pour le rugby français qui perd à cette instant sa dernière véritable star. Son dernier prodige. Galthié était plus laborieux et Chabal un gros tas de pognon. Nos plus jeunes lecteurs auront du mal à le croire mais le succès du Vestiaire n’a pas toujours été dû à des filles à poil. Pardon, nos plus jeunes lecteurs auront du mal à le croire mais Michalak n’a pas été le premier joueur survendu. Sauf que Castaignède savait faire autre chose que des pubs à la con en bouffant d’excellents hamburgers. Une technique, une vista, une vitesse et une explosivité sans pareille mesure et des pieds. Ce n’était pas un demi de mêlée dévoyé mais le demi d’ouverture de la décennie, peut-être un des plus grands de tous les temps. C’était ou plutôt il aurait dû être. Ou comment prendre une douche avec Aucagne quand on devrait cotoyer Gareth Edwards .

Le cas Castaignède

Tout s’arrêta à la Coupe du monde 99. Castaignède est attendu tel le messie, il jouera quand même un match face au Canada avec notre héros à l’ouverture. Celui qui était surnommé le « petit Boni » par ceux qui sont assez jeunes pour avoir connu les Boni, aura fait une Coupe du monde c’est déjà pas mal. La suite est belle comme un film de Yamina Benguigui, Sofia Essaidi en moins :  il se blesse durant un entrainement qui suit, sa carrière est terminée. Ou presque car d’autres blessures, succéderont à de douteux choix de clubs dont le fameux pont d’or de Saracens duquel son niveau se suicida. Le petit Prince de Salviac s’appelait désormais Frédéric, c’est pas très classe Frédéric. En 2003, il fut logiquement écarté par un Bernard à lunettes, d’une Coupe du monde, lamentablement perdue par l’équipe de France en demi-finale. Avec Frédéric à la baguette.
Thomas le moyen se reconvertit alors à l’arrière, Dourthe avait bien fait trois quart centre. En fait c’est qu’il était devenu trop mauvais pour postuler à d’autres postes plus naturels que ses cheveux et Sadourny n’était plus là. D’ailleurs il n’est toujours pas là.

Pendant ce temps-là Frédéric refuse toujours de retourner à la mêlée

La légende Costantini : Pas de costard pour les costauds

Costantini aime pas Onesta, il aime plus Karabatic, ni l’équipe de France. Heureusement il s’aime lui-même et il a bien raison.

Aujourd’hui, le deuxième épisode que tout le monde a oublié.

Il s’appelait Charles Biétry. C’était un individu étrange qui avait révolutionné le traitement médiatique du sport à Canal+ avant de l’enterrer sur France Télévisions. Il fut le premier à ouvrir la brèche de l’incompétence sur le fauteuil de directeur des sports avant de laisser s’y engouffrer Frédéric Chevit puis Daniel Bilalian. Qui ?

En 2001, l’équipe de France de handball réalisa le plus grand exploit de l’histoire des sports collectifs tricolores en remportant un deuxième titre mondial. Le service public décida de ne pas diffuser les matches d’un championnat du monde qui se déroulait pourtant en France. Décision logique, car le hand on s’en branle. TF1 aurait pu dire ça effectivement.

Anquetil, la poulie d’or

Lorsque les hommes de Costantini parvinrent en quart de finale, le grand Charles décida par hasard de diffuser enfin des matches des Costauds. Jusqu’à la finale, où les partenaires de Michael Jackson Richardson réalisèrent ce fabuleux match face à la Suède, qui possédait une nouvelle fois à cette époque la meilleure équipe.

Et pourtant, Greg Anquetil surgit d’outre-tombe et envoya les Bleus en prolongations. Euphoriques, ils écrasèrent la fin du match. Tout ça pour que trois minutes après le coup de sifflet final, France Télévisions rende l’antenne là où pour le football, on aurait vu Lizarazu sauter Deschamps sur la pelouse. Trois jours après, la presse se foutait éperduement du titre. Et tout le monde les oublia. D’ailleurs, on a aussi oublié Biétry.

La légende Canal : L’Eddy de Nantes

Si un jour le monde entier a pu imaginer que la France pouvait devenir championne d’Europe voire du monde ces quinze dernières années c’est bien-sûr grâce ou à cause de Parker, Rigaudeau, Dacoury ou même Dubuisson. Mais à 4 vous pouvez faire un 2 contre 2, pas forcément un 5 majeur.

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Puisque la NBA péfère les petrodollars et les Petro dollars, place au doyen, l’ancien double meilleur marqueur du championnat ProB, le méconnu prédécesseur de David Cozette.

Avec Jean-Louis Legrand, Jean-Claude Bouttier, Jean-Luc Arribard, et même Brahim Asloum, George Eddy fait partie de cette longue lignée de sportifs de haut-niveau trop insignifiants pour exister dans leur discipline si vous n’avez pas connu le mur de Berlin. Mais ils ont réussi la prouesse de devenir des consultants très écoutés, au moins pour certains, sur une petite chaîne de télévision payante. Insignifiant, le mot est faible pour qualifier le basketteur George Eddy.  Le moindre coup d’oeil sur sa carrière ferait penser à Jim Bilba qu’il était le meilleur joueur de tous les temps. Après être passé par les prestigieux clubs de Caen, Troyes ou Chalons-sur Marne, ce Franco-Américain voulait devenir entraîneur. Mais son niveau l’enverra plutôt sur les banquettes tout cuir de Canal+. Il y trouvera sa vraie place, le succès et Michael Jordan.

La légende OL : Le conte de Bouderbala

Qui peut se vanter d’avoir un jour joué en même temps avec Gilles Rousset, Rémi Garde et Anselmini ? Mieux, qui peut se vanter d’avoir disputé une Coupe d’Europe avec eux et il y avait même Ben Mabrouck. Nous sommes le 23 octobre 1991, les seizièmes de finale de la Coupe de l’UEFA découvrent un entraîneur moustachu assez performant : 18ème en D1, sorti du premier tour de Coupe de France par Istres, c’est sans crainte que Trabzonspor quatrième du championnat turc visite Gerland. Bouderbala met un des trois buts de Lyon. Les Turcs marquent les quatre autres. Au retour, Bouderbala ne marque pas le sien, les Turcs les quatre autres. Rousset était la doublure de Martini en équipe de France. Dans 6 ans elle sera championne du monde.

Les années Armstrong : 1997-1998, l’overdose du Tour (3/3)

Armstrong n’était pas là, il avait fort à faire avec ses testicules.

Cela s’est passé à Courchevel, le 20 juillet 97. Ce jour-là, le Tour a définitivement basculé dans le spectacle grand guignolesque. On avait bien déjà vu un Letton remporter quasiment trois étapes de montagne consécutives dont un contre-la-montre (en mettant Indurain à plus de 3 minutes), on avait également vu un Danois ridiculiser ses adversaires sur grand plateau dans une des montées les plus difficiles devant un Patrick Chêne gueulard et stupéfait et un Bernard Thévenet admiratif et jaloux. Mais jamais une équipe entière n’avait osé se montrer sans honte aussi forte sur l’étape reine d’un Tour. La Gewiss de 95 avait ouvert la voie du n’importe quoi, la Festina 97 l’a professionnalisé.

Oh ta came!

Entre Bourg-d’Oisans et Courchevel, l’équipe de Richard Virenque avait donc décidé de « tout faire péter« , selon les termes du Varois. Le soigneur Willy Voet, futur héraut de la lutte antidopage, relatera cet épisode onirique dans son livre « Massacre à la chaîne ». Les sept coureurs de Bruno Roussel, « préparés » comme jamais pour tenter de faire craquer Jan Ullrich, confortable maillot jaune, vont innover. Ils ne vont pas attaquer chacun leur tour, mais ensemble. Ainsi dès la première difficulté du jour, les Festina, sur leurs bolides, se détachent irrésistiblement et s’échappent. Ils sont tous là, seuls aux commandes de l’étape. La démonstration de force durera 2 heures, avant que les événements ne tournent en leur défaveur. Ullrich, piégé, attendra Riis pour l’aider à revenir, et se fera accompagner… des insoupçonnables feu Pantani et Jimenez. Tous ces noms, ça vous classe une époque ou pas. Virenque gagnera l’étape devant Ullrich. Le mal était fait. Le Tour allait survivre, mais rien ne serait plus jamais comme avant et surtout pas la santé des coureurs. On ne saura sans doute jamais qui a décidé que ces exploits surnaturels étaient allés trop loin et qu’il fallait révéler au grand jour ces pratiques, connues des seuls milieux cyclistes et médiatiques.

Marco caïne

Toujours est-il que par une belle journée de 1998, Willy le soigneur fut mystérieusement arrêté avec dans sa voiture de quoi soigner pendant des siècles la belle-mère de Rumsas. On connaît la suite. De fil en aiguille, l’usage généralisé de l’EPO fut découvert, perquisitions, procédures, aveux, suspensions… Tout cela était tellement hors de contrôle, que l’histoire déboucha même sur la victoire de Marco Pantani dans le Tour de France, puis par son décès quelques années plus tard. L’affaire Festina et ses conséquences eurent pour conclusion une baisse sensible de la consommation d’EPO et le début de l’ère du renouveau, à partir des années 2000, avec une grande partie des acteurs (loin d’être has been) des années 90, l’ère du dopage sanguin. L’ère Lance Armstrong

Pendant ce temps-là…

De Lance à Armstrong : 1994-1996 le Tour à visage inhumain (2/3)

La Gewiss roulait en Ferrari. C’est illégal ?

1. Un médecin performant

Ferrari débuta sa carrière au début des années 80 à Ferrare, au centre de préparation du Dr Conconi, déjà bien connu des services de pharmacologie puisqu’il prépara Francesco Moser lors de ses deux records de l’heure à Mexico.

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La légende JO : Magné le cul

Sur un site spécialisé, on parle encore de lui et de son surnom « le petit taureau furieux ». Mais furieux de quoi au juste ?


Olympique ou pas, Jean-René Godart a toujours l’anneau qui sue. Et il aime lécher les culs des sportifs, quitte à botter ceux de confrères imprudents, après tout l’ORTF c’est lui. Mais s’il commente le résumé de 45 minutes des France de Saint-Denis de l’Hôtel pour une diffusion un midi sur France 3, c’est qu’il aime la piste bien chaude. Tous les pistards lui doivent quelque chose, au moins un mot gentil s’ils veulent gagner. Même Baugé y est passé, et ça ne l’a pas empêché de ne pas gagner.

Frédéric Magné, lui, ne doit rien à personne, sinon il n’aurait pas été champion du monde de tandem pour commencer. Mais le tandem ça ne rapporte de l’or olympique qu’avec un mois de retard et encore, quand on voit on n’a pas la médaille.

Les concessions de Rousseau

Alors Fred s’est mis en tête de ramasser des médailles partout. Il l’a fait, et les bonnes années : argent et bronze en vitesse et keirin en 1992, bronze en keirin en 96 et la consécration en 2000. Seulement, les années olympiques, il y a aussi des championnats du monde. Les JO de Valence, Manchester et Manchester n’en étaient pas. C’est dommage d’avoir salopé ceux de Barcelone (2e tour), Atlanta (6e). Il restait ceux de Sydney, avec l’apparition du keirin comme discipline olympique. Ce qui est, en théorie, une bonne nouvelle pour un champion du monde en titre de keirin. Magné l’était, pas Rousseau. Qui a fini 6e et qui a fini 1er ?

Lamour, c’est mieux tout seul

A la différence de la femme de Fred, il préférait donner des coups de sabre qu’en recevoir. A la différence de Ribéry, il n’avait pas besoin de payer pour le faire. Comme Wiltord en somme ? Pas tout à fait.

Il ne faut réduire personne à un fin sourire ravageur de carpe myope, paillasson de l’Elysée. Il était une fois Jeff, un sportif de haut-niveau qui aimait mettre des branlées, comme tout un chacun, aidé de son sabre. Comme tout le monde Jeff faisait Lamour, mais surtout en public aux Jeux Olympiques. Quand  la plupart des escrimeurs mettent en avant le collectif sur leur CV, voire rien du tout, Jeff se plaisait à mettre des médailles d’or sur toutes les lignes.

Sa bio Wikipedia raconte qu’il dominait le sabre français jusqu’à l’arrivée des frères Touya. Et c’est vrai, à eux deux, ils cumulent un titre mondial individuel, Jeff seulement deux titres olympique et un mondial. Et une médaille de bronze à Barcelone ? On ne va pas pinailler, l’escrime est un sport collectif on ne le dira jamais assez. Et puis tout le monde ne peut pas tout gagner. Et tout perdre ?

La légende : L’insoutenable légèreté Delaitre

Si Delaître n’a jamais rien gagné, Monfils n’a pas fait beaucoup mieux. Au moins ils sont au diapason. Mais seul l’un des deux a battu Borg, il y a 20 ans. L’autre c’est Federer, il y a deux semaines. Dans les deux cas, l’adversaire avait 50 ans.

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Entre battre Becker pour laisser Lionel Barthes aller au 3e tour à Lyon et gagner un simple pour du beurre en Coupe Davis contre le Suédois Holm, Olivier Delaître n’a pas choisi. Avait-il vraiment le choix ?

L’exploit se produit à Nice, au cœur du printemps 1992. Habitué des premiers tours difficiles depuis une bonne demi-décennie, d’ailleurs Javier Sanchez vient de lui laisser trois jeux à Indian Wells, Olivier Delaître croit à la malédiction lorsque le tirage au sort lui propose Bjorn Borg. Tout lui revient alors en mémoire, cette défaite en demi finale à Long Island contre Edberg, cette autre en quarts à Bâle contre le grand blond, tout ce qu’il n’a jamais pu être. Alors, Borg va payer pour tous les Suédois. 7-5, 6-2, 76% de réussite derrière sa première balle : le mètre 70 de Delaître fait des merveilles.

Boucle dort

La machine est lancée, Edberg encaissera donc sans broncher un 6-0 à l’US Open un an plus tard. A un set près, Delaître aurait même gagné le match mais la règle est formelle : en Grand Chelem, il faut en gagner trois, Novacek l’aura bien compris au tour suivant. A 25 ans, c’était le déclic pour Delaître, et peu importe si Borg en avait onze de plus et avortait là son quatrième come back.

C’est aussi à Nice, en 1999, que s’arrêtera l’aventure Delaître en même temps que commencera celle de Markus Hantschk, 7-6, 6-2.

La Légende JO : Dufour aboie

A quelques mois du jubilé de Laure Manaudou, Le Vestiaire se replonge dans les plus grands exploits des nageurs français aux JO. Honneur à Simon Dufour, qui en a disputé trois sans jamais rien gagner.

Comme Manaudou, il aimait rester des heures sur le dos à se demander si la douche serait chaude une fois tout ça fini. Il aimait tellement le dos, Simon, qu’il en a chopé une hernie discale. C’était en 2004, quelques mois seulement après avoir confirmé à Athènes sa médaille de bronze mondiale de 2003 avec la 6e place du 200m dos.

Quatre ans plus tôt, à Sydney, ses débuts olympiques s’étaient arrêtés dès les séries et une 17e place pleine de promesses. C’était une époque où les Français non naturalisés ne gagnaient encore rien. Alors, Simon a voulu pousser jusqu’en 2008 pour voir. 34e des séries du 200m dos, à cinq secondes de son record, il a surtout vu la Chine aux frais de la Fédé. Et comme les 550 euros de ses stages d’été, c’est toujours ça de pris.

Euro 2011 : Laurent fini

Si un jour le monde entier a pu imaginer que la France pouvait devenir championne d’Europe voire du monde ces dix dernières années c’est bien-sûr grâce ou à cause de Parker, Rigaudeau, Dacoury ou même Dubuisson. Mais à 4 vous pouvez faire un 2 contre 2, pas forcément un 5 majeur.

 Comme le veut la tradition à l’approche d’une compétition internationale, le Vestiaire vous présente ceux qui font, ont fait ou défait le basket français. Aujourd’hui, on se souvient du prénom le plus célèbre. Gadou c’est un nom.

2 juin 1995, Villeurbanne. Dans 28 jours, la France du rêve Gomez se fera exploser par le rêve yougoslave, en quarts de finale de l’Euro. En attendant, elle affronte la Lituanie et le public découvre effaré deux jeunes joueurs de 22 ans qui s’appellent pareil. Quatorze ans, est-ce si long ? Dubuisson s’appelait-il Laurent ? Cinq ans plus tard, le 1er octobre 2000, les deux Laurent sont pourtant encore en vie et pratiquent  le même sport. Mieux, il assistent à la finale des JO. Mieux, ils n’ont même pas payé leurs places. Meilleur marqueur du match, Sciarra finit par ramener la France à quatre points des Etats-Unis. Pendant ce temps-là, Foirest achète des pop corn, 3 en 16 minutes pour être précis. La NBA les attend, elle aura un peu Rigaudeau, même si ce n’est pas la même discipline. 27 mois ont passé lorsque le 25 janvier 2003, Sciarra s’offre la Lettonie pour tirer sa révérence. Il lui est arrivé de marquer 26 points en un seul match, mais qu’attendait la NBA ? Le 2 septembre 2006, la Turquie se rend au Japon pour le jubilé Foirest, tout un symbole.

Le 20 juin 2009 les frères Laurent sont en finale des play-offs, chacun à la tête de leur franchise. Foirest a encore été le meilleur Villeurbannais avec Jeanneau. Parker demande du temps, il vient juste d’investir. Ils ont à peine 36 ans, surtout Sciarra. La NBA peut attendre, Risacher joue encore dans son Châlon.

La légende division 1 (3/5) : Simba do Brasil

A deux jours de la reprise, le Vestiaire continue de suivre la trace des 5 plus grands gâchis de ces 20 dernières années. Manque de chance ou manque de talent : à vous de juger.

Que penser d’un attaquant qui en 14710 minutes de championnat a marqué 49 buts ?

Les jugements hâtifs sont souvent corrompus : à 29 ans personne ne connaissait Amara Simba, à part Gérard Houiller. Hasard ou coincidence ? Puis ? il y eut le Top but de Frédéric Jaillant et Jean-Claude Dassier. Il y eut aussi Jules Bocandé, France-Pologne, et pas l’Euro 92. Même Christian Perez et Pascal Vahirua se l’offrirent pourtant. Papin et Cantona ne parlèrent plus à Fabrice Divert ; Jérôme Gnako, Stéphane Paille et Jean-Claude Nadon firent de même avec Amara. Ensuite il y eut 7 clubs mais difficile d’en citer un seul. Ceux qui trouveront cet article trop court se demanderont s’il y avait vraiment autre chose à dire sur lui. Mais le titre est pas mal.

La légende division 1 (2/5) : Thétis, 5-2, balle de match

Après plusieurs mois d’enquête, le Vestiaire a retrouvé la trace des 5 plus grands gâchis de ces 20 dernières années. Manque de chance ou de talent: à vous de juger.

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« J’aurais dû ! » S’il vous est arrivé de croiser Jean-Manuel Thétis des les travées de la Mosson ou dans un bistrot, vous avez sans doute entendu cet entêtant refrain. Oui, il aurait dû.

Mercredi 29 novembre 1989, il est à peine plus de 15 heures lorsque Jean-Manuel connaît le moment de gloire de sa carrière. Il a 18 ans et joue déjà aux côtés de Zidane et Dugarry. Ce qu’il oublie de préciser c’est qu’il y a aussi Nouma et Serredzum. L’équipe de France junior perdra ce jour-là 1-2 contre la Grèce. Mais cela n’empêche pas Jean-Manuel de poursuivre sa formation au sein du Racing Paris 1, le fameux RP1. En 1990, il aurait même dû y remporter sa première Coupe de France, mais pour cela il aurait fallu déjà jouer à Montpellier. Ça fait rien, il a cotoyé Olmeta, Ginola et même Jean-Pierre Bade et surtout il a vu Cantona. Il a vu aussi Laurent Blanc qu’il retrouvera à la rentrée suivante dans l’Hérault, car le Racing fait faillite. Jean-Manuel continue de fréquenter les stars même quand elles le sont pas encore ou qu’elles ne le seront jamais. Valderrama, Guérin, Colleter, avec eux, il aurait dû remporter la Coupe des Coupes. Après Eindhoven et le Steaua, il ne manque que Manchester et deux tours. A l’époque il n’y a ni Cantona, ni Giggs, ni Cristiano Ronaldo à Old Trafford. Pas grave, Hugues, Sharpe et Mc Clair battront Montpellier en quart, et Barcelone en finale.

Ere de D2

Mais Jean-Manuel est toujours jeune, il peut encore rêver et ne s’en prive pas. Il rêve donc au Festival de Toulon, 1992. A ses côtés, Dutruel, Blanc, Rabesandratana, Ziani, Llacer, Thuram, Dugarry encore, Ouedec et bien sûr Vairelles. Il y aura du déchet mais pourquoi en ferait-il forcément partie ? En 1994, c’est la consécration, le plus grand club français fait appel à lui : l’OM. Il aurait donc dû être champion de France. Il le sera, mais le légendaire club évolue cette année-là en D2. Pas grave, il sera champion d’Europe. C’est sans compter avec le FC Sion, un peu trop fort pour un deuxième tour. Pas grave, Jean-Manuel sait rebondir, l’Euro approche, il lui faut gagner des titres. En 1996, il aurait dû brandir la Coupe de France avec son Montpellier de coeur. Mais Nîmes fait un Ramdane d’enfer. En 1998, il aurait dû jouer la Coupe du Monde puisque ses partenaires de toujours la jouent. Disons qu’il aurait pu. Il aurait tout aussi bien pu finir ailleurs qu’en D2 espagnole ou qu’à Ipswich.