Les questions interdites : Faut-il interdire les contrôles antidopage ?

La déclaration est peut-être un peu passée inaperçue. Sans doute parce qu’elle n’a été relayée que par notre légende du saut en hauteur Maryse Ewanjé-Epée, devenue le pilier d’une émission de radio animée par un ancien talonneur.

Dit comme ça, on pourrait croire qu’on va encore en mettre dans la gueule de nos rugbymen un peu simplet. Si on ne savait pas qu’elle même avait été victime collatérale du dopage (celui de ses adversaires), on aurait pu croire qu’elle cherchait une excuse à tous les athlètes pour pouvoir continuer à se médicaliser à outrance. Maryse a donc relayé les remarques du Dr Mondenard sur les carences de l’agence du médicament, de l’agence française de lutte contre le dopage et du ministère des sports. Pour résumer si vous n’avez pas le temps de lire, il est difficile pour les sportifs de savoir si la merde qu’ils ingurgitent pour se soigner sera considérée comme dopante lors de leur futur contrôle. On osera quand même poser la question naïve qui découle logiquement des propos du même Docteur chez Morandini . Et si les sportifs arrêtaient de se gaver de merdes en tout genre pour améliorer leurs performances ou leur récupération pour le dire poliment ? Ca éviterait probablement à Tony Yoka d’éveiller les soupçons en ne se présentant pas à trois contrôles.

Bosse démate

Mais le problème est peut-être à chercher ailleurs. Car en y regardant de plus près, Pierre-Ambroise Bosse, et quelques grammes, défiguré par le rebond de sa cannette de bière, les Karabatic déshonorés par la cupidité de leurs compagnes et surtout la leur, la carrière de Karim Benzema victime de ses trop bonnes fréquentations et donc nos chers rois de la fessée,  ne sont-ils pas le juste reflet de leur époque. Le monde du sport plonge sans doute ses ouailles un peu trop vite dans le monde des grands sans vraiment les y avoir préparés mais il faut aller plus loin.

Ils sont aussi peut-être victime d’une société où on peut s’automédicaliser sans voir de médecin, croire et écrire que le vaccin contre la rougeolle a été créé ou est devenu obligatoire pour enrichir les laboratoires pharmaceutiques ou diffuser l’idée qu’on peut guérir du cancer en devenant vegan. Une société qui permet sur internet tout ce qu’elle a interdit dans la vie réelle. Reposons la question  :  pourquoi donc les films pornographiques étaient-ils auparavant interdits aux moins de 18 ans et cantonnés à une chaîne cryptée pour être diffusés la nuit après minuit

Le dopage ne semble lui par contre pas avoir été inventé par internet. Ni la connerie qui va avec. Et l’équipe cycliste Sky n’a pas enfreint le règlement mais juste violé l’éthique. On est rassuré.

Médias, Tout le sport : Que faire de Thomas Thouroude ?

On vous l’avait présenté début 2011. A l’époque, il n’était encore qu’un timide et prometteur animateur d’émission de sport. Le problème c’est que sept après il est moins timide, mais n’est toujours que prometteur. Quant à animateur d’émission de sport, on ne sait plus trop.

© France tv

Il fut un temps où Thomas se passait encore d’avoir un melon plus gros encore que les audience de TLS. « Tout le sport » ce monument cathodique quotidien, certes beaucoup moins suivi que « Plus belle la vie« ,  qu’on lui avait proposé de rénover pour succéder à celui que personne n’avait osé qualifier d’aussi vieux que ringard en le placardisant dans l’émission, Henri Sannier. Ainsi Thouroude, dont le nom et la carrière ont encore du mal à se faire une place dans l’univers médiatique, avait accepté avec grand plaisir et toute l’hypocrisie qui sied à ce genre de placard.  Ne trouvant pas mieux de la qualifier de meilleure émission de sport.  C’est toujours bon pour l’égo mais c’est quand même le programme que la direction des sports de France télé refile à tous ceux qui ont du temps à perdre ou occuper.

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Coupe Davis : Virer sa Kulti

A l’occasion de la disparition prochaine de la Coupe Davis par une Coupe du monde de tennis en deux simples un double et deux sets gagnants avec 20 millions à la clé, revivez l’un des plus grands moments de l’histoire de la compétition. Ce jour où Arnaud Boetsch a gagné un match.


Arnaud Boetsch a 27 ans lorsque, ce 1er décembre 1996, il entre sur le court de Malmo. Il n’avait rien demandé.

17 heures. Jusqu’ici, son nom évoque vaguement le camarade de régiment de Chesterfield dans les Tuniques bleues, ou le finaliste de Lyon, double vainqueur à Toulouse, mais pas davantage. Personne n’imagine qu’il pourrait aussi être le partenaire de Robert Redford dans le rôle de Boetsch Cassidy : Paul Newman n’était pas puceau. Agassi non plus lorqu’il accepta d’echanger quelques balles avec Nono au troisième tour de Roland-Garros en 1990. Des balles peut-être trop grosses, une raquette peut-être trop lourde, peut-être pas la même catégorie d’âge : 20 ans tous les deux.

Starsky et Boetsch

Mais en ce jour de 1996, la chance semble avoir tourné, à défaut du talent. Après la volée classique prise face à Enqvist, Arnaud devait offrir sa dernière heure de jeu à Edberg et un saladier bien assaisonné en prime. Même quasi grabataire, Stefan le volleyeur n’aurait pas renié un dernier titre, il l’avait bien fait comprendre à Pioline le vendredi précédent, mais Cedric avait vu son psy juste avant le match. Avec l’âge, on devient pudique, et humilier Nono ne lui dit rien de bon. Edberg a toujours agi ainsi avec les nuls. En 1989, il avait donné Roland-Garros à Chang, cette fois c’est la Coupe Davis qu’il offre. Jamais avare.

Fabrice cent euros

Se présente donc Kulti. Niklas, on le connait à peu près autant que son adversaire imberbe. C’est l’homme qui permit à Leconte en 1992 de faire croire qu’il n’était pas fini, avant qu’Henri ne découvre l’effet Korda. Le drogué, pas le photographe. Le Che devint une icone, pas Riton. La France va donc remporter cette Coupe Davis, c’est certain.  Mais c’est encore surestimer Arnaud Boetsch que de l’affirmer. A l’époque, il est considéré comme le second de Pioline. Loin derrière, certes, mais loin devant les autres. Et la concurrence est forte : de Raoux à Delaître, de Fleurian à Golmard.

Il y a surtout un jeune qui n’est déjà pas très bon et que chacun aimerait déjà voir à la retraite : Fabrice Santoro. Son rêve, s’en mettre plein les poches avec son éternel niveau de junior surclassé. Il le fera. Boetsch gagne le premier tie-break puis perd les deux sets suivants, même les trois. Mais le tennis aime respecter la hiérarchie et Kulti aussi. Le Suédois, dans un grand jour, loupe toutes ses balles de match. Davydenko n’y est pour rien.

Cinquième set, 7-8, 0-40, service Boetsch. Les transistors s’éteignent. Quand ils se rallument vingt minutes plus tard, Boetsch est consultant sur France télévisions.

JO 2018 : Papadakis my ice

Au début c’était  » Papadakis my ass » qui était prévu mais le conseil de surveillance du Vestiaire déteste la vulgarité et l’homophobie. 

Il aura donc fallu attendre logiquement les deux derniers jours de la quinzaine pour assister à l’apothéose de cette olympiade 2018. La presse n’a parlé que de ça ou presque. Ce sublime affrontement final entre les deux superstars de la glisse,  le roi du biathlon Martin Fourcade d’un côté et le on ne sait plus trop quoi Pierre Menes de l’autre à coups de punchlines endiablées.  Une histoire passionnante de qui pissera le plus loin à laquelle s’est mêlé l’impeccable Mathieu Lartot. Lartot évidemment ça ne vous dit rien, vous ne connaissez que Laurent Luyat. La faute sans doute au charismatique Guirado qui a toujours préféré ronfler à Edimbourgh que d’être soupçonné d’agression sexuelle. Allez savoir pourquoi. Et ce week-end il a ronflé à Marseille. Mais cette fois moins que ses coéquipiers.

Que retenir donc de week-end de sport ? Au choix, que Wenger est toujours en poste, Nasri footballeur, l’Italie une équipe de rugby et Tsonga un joueur de tennis du top 30 mondial.

Alors les Jeux c’est pourri ou pas ?

En vrai il a raison Menes, mais il ne sait pas toujours l’exprimer. Les JO d’hiver on s’en branle c’est vrai, mais que avant et après. Pendant, il y a toujours Fourcade, Pinturault et deux ou trois surfeurs pour nous divertir. Et pour passer le temps quand il n’y a pas de biathlon, on regarde le curling. Allez qui se dévoue pour expliquer les règles ? Et bien-sûr pas un mot sur les Jeux Paralympiques.

JO 2018 : Hanyu artificiel

Yoann Gourcuff aurait-il excellé en patinage artistique ? Si cette question, convoquant la brulante passion du Rennais pour la gent féminine, ne semble en apparence qu’une vieille ruse pour démarrer un article quand on est pas très inspiré, elle permet aussi de parler patins sans trop faire chier les gens.

D’ailleurs, si au Japon, où l’épreuve passait en journée, personne n’a manqué un seul détail des virils costumes à paillettes, qui, en France, a vraiment passé sa nuit à regarder deux Japonais faire un calin à un Espagnol ?

Pourtant, une fois Chafik privé de pneumothorax, de programme libre et de médaille, malgré une superbe 26ème place au programme court, ces trois brutes épaisses en collant ont redonné de l’intérêt à un sport qui n’en a jamais vraiment été un. Evidemment, la vanne pourrait marcher avec le snowboard, le bobsleigh voire le biathlon. Mais dans ce cas on aurait du mal à faire croire que Martin Fourcade est l’un des plus grands champions Français de tous les temps. Un autre Martin,  Patrice et ses douze titres de champions du monde pourraient bien finir par porter plainte contre le CIO qui n’a jamais souhaité considérer le ski nautique comme un sport olympique. Heureusement le rugby à XV ne l’est plus depuis 1936. A l’époque la France avait battu l’Allemagne qui avait pris une revanche éclair trois ans plus tard. Aujourd’hui le Quinze tricolore l’emporterait peut-être mais pas certain d’Angela Merkel participerait à leur soirée fessée d’après-match. Comme quoi un joueur de rugby n’est pas forcément un gros con.

A part ça Antoine Albeau en est déjà à 24 titres de champions du monde. Mais comme c’est moins noble de s’amuser sur une planche qui va sur l’eau qu’en pyjama sur un tatami, en combinaison de plongée dans une voiture de rallye voire sur des skis avec un fusil dans le dos, personne ne le connait. 

L’enquête Cavani 2018 : Edinson avanie

En juillet 2013, le Vestiaire, quelques mois avant de disparaître, avait enquêté sur la plus grande star du football depuis Ibrahimovic, Lavezzi, Pastore et Dely Valdes. C’était il y a presque cinq ans, tout le monde pensait déjà comme aujourd’hui et pourtant on  avait tout raconté. Alors combien de Ligue des champions a-t-il apporté au PSG depuis ? A force on va finir par revenir.

pasta

 

Sa biographie wikipedia passe brusquement de son recrutement en 2007 à Palerme à son arrivée à Naples en 2010. Pourquoi un tel vide ? Faut-il y voir un rapport avec les 64 millions prévus par le PSG pour s’attacher non pas Zidane, Figo ou Ronaldo mais Cavani. Qu’a-t-il fait de si mal pour avoir droit un traitement aussi infâme ?

Première époque : Edinson avarie

 

C’est le meilleur buteur du Calcio 2013 et pourtant la concurrence était féroce face à Cristiano Ronaldo, Messi et Falcao. Heureusement pour lui, ils jouaient en Espagne pour l’occasion. Et comme Ibrahimovic avait préféré marquer en France, Cavani a enfin pu triompher. Cavani a d’ailleurs un autre point commun avec Ibra, son staff aimerait qu’il fasse remporter une Ligue des champions. Et ça tombe bien, contrairement à Ibra, Van Persie ou Higuain, il coute cher, très cher. Normal, ce qui est rare est cher. Il serait difficile d’imaginer qu’en payant autant les recruteurs parisiens, dont Laurent Blanc à qui on n’a pas du tout imposé un mec dont il ne voulait pas, ne se soient pas renseignés sur le parcours d’un joueur de 26 ans qui n’a joué qu’à Naples et un peu à Palerme. Un cumul de Lavezzi et Pastore en somme. Le problème quand on cumule le talent de deux joueurs pas très bons c’est qu’on finit par leur ressembler. Vous nous voyez venir et vous avez raison : Cavani a joué deux matchs qui comptent dans sa carrière et il les a foirés tous les deux. Et si personne n’en a voulu avant ou n’a pas souhaité comme Abramovitch aligner autant de biftons c’est peut-être parce que le 14 mars 2012 le grand Edinson a joué contre Chelsea un retour de huitièmes de finale de C1.

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Christopher Froome et le dopage : « Une voiture ça fait Froome, Froome »

Il y a quelques temps le Vestiaire avait presque rencontré Christopher Froome en personne. Il avait alors accepté de nous éclairer sur les performances troubles et troublantes d’Antoine Vayer.  A l’occasion de son innocent retour malgré son résultat anormal à un controle antidopage redécouvrez cette interview imaginaire. 

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Christopher pouvez-vous arrêter de pédaler pendant quelques minutes pour répondre à nos questions  ?

Désolé mais dès que j’arrête de tourner les jambes mon sang ne coagule plus, alors je profite de ma particularité pour aider British Airways à acheminer ses usagers en cas de grève. (Il ralentit en frôlant de près un autre avion et s’excuse). Et oui, c’est dangereux de ne pas avoir de couloir aérien dédié aux cyclistes.

Vous êtes hémophile ou vous prenez de l’EPO pour avoir un tel problème de santé ?

Non je suis tombé dans une marmite de jus d’ananas quand j’étais petit.  Je le souhaite à personne

Mais c’est n’importe quoi. Votre entraîneur dit qu’au Kenya au début de votre carrière vous étiez un coureur ordinaire. Désormais la Sky dit de vous que vous êtes surdoué par rapport aux autres. Ca veut dire quoi ?

C’est lié à ma couleur de peau. Avant j’étais noir comme mes frères, du coup j’étais un excellent coureur de fond mais un piètre cycliste comme mes frères. Mais une marmite de jus d’ananas a changé mon métabolisme et mon destin à tout jamais. Depuis on m’appelle le Kenyan blanc ça a failli être le Kenyan jaune rapport à ma couleur quand je bois du jus d’ananas, mais on n’est pas sûr de la couleur de la boisson.

Vous vous foutez de nous, vous n’avez commencé à gagner qu’en 2011, du jour au lendemain, et vous avez toujours été blanc. Vous avez fini votre premier Tour 84ème, c’est un peu léger pour un surdoué. Pourquoi êtes vous devenu talentueux aussi brusquement ? 

Normal, ce n’était pas moi qui courait mais une image de moi. Dans ma religion, le cyclisme est interdit mais on peut être aligné par la force de l’imagination comme Luke Skywalker dans le dernier Star Wars. S’il peut le faire, pourquoi pas moi ? Vous simples mortels ne pouvez pas vous en rendre compte.

Vous êtes immortel ?

Comme Bernard Hinault et Lance Armstrong. Ca vous étonne ? Laurent Fignon doit regretter d’avoir été excommunié. Il l’a payé très cher.

C’est quoi cette histoire de religion ? Pourquoi vous foutez-vous ouvertement de la gueule du monde avec des réponses aussi pourries ?

A cause de ma bilharziose. Depuis que je suis traité correctement je parviens à rouler aussi fort que les plus grands champions de l’histoire mais je n’arrive pas à dire la vérité dans une interview. Vous m’excuserez auprès de Gerard Holtz. Quand il m’a demandé si je prenais des produits j’ai dit non.

Alors que vous vouliez dire oui ?

Non, je voulais dire non. Mais je voulais aussi lui mettre une grosse claque dans la gueule.

JO 2018 : Perrine l’affront

On avait aussi en stock Laffont  la forme ou Laffont déforme mais on les laisse à yahoo sport.

Les anciens lecteurs du Vestiaire, pas forcément ceux qui aimaient quand on mettait des photos de filles nues pour illustrer les articles, ni ceux qui tombaient par hasard sur le site grâce au mot clé « première fois les yeux bandés » ou « cuckold » auraient sans doute imaginé, une fois les mains propres, qu’on allait tartiner trente lignes pour se foutre de la gueule de Martin Fourcade quitte à se faire humilier par ses trois prochaines médailles d’or. Et bien non, on va aussi se moquer de cette pauvre patineuse venue, sans maquillage tout en ayant conservé son pantalon, tenter de rivaliser avec la maigrichonne poupée russe qui n’avait conservé que sa grâce et sa culotte. Pour le meldonium on sait pas mais en tout cas elle, on est certain qu’elle ne s’est pas trompé de sport.

La cuisine des mousquetaires

Maé-Bérénice Meité a donc ouvert son programme  par une magnifique série de déséquilibres lui permettant de voir la glace de très près. Beyoncé, dont l’oeuvre servait de support au massacre, n’aurait d’ailleurs pas donné, non plus, son accord pour ce genre de chorégraphie. Pas certain non plus qu’elle aurait cautionné le premier tir couché de Fourcade. Rien de sexuel cette fois. Puis il y eut Perrine. Le prénom ne fait pas rêver mais sa mère, fameuse présidente du Boss Club des Monts-d’Olmes à Montferrier tout près du château de Montségur dans l’Ariège, avait sans doute ses raisons. Elle a d’ailleurs eu raison de la mettre à cinq ans sur des skis. Au même âge, à quelques 150 km de là, sur les courts de Béziers, Papa Gasquet obligeait déjà Richard à tripoter sa raquette mais sans connaître, in fine, tout à fait le même succès. En plus, il n’est pas certain que Richie connaisse parfaitement l’histoire de la citadelle, siège de la tragédie cathare. Mille deux cent sept  mètres au dessus du pays d’Olmes, la résistance avait dû capituler le 14 mars 1244 après neuf mois de siège.  Les 220 derniers hérétiques qui ne voulaient pas se rendre furent brûlés vifs avec la bénédiction du Pape. De quoi donner à méditer à ceux qui voudraient voler sa médaille à Perrine Laffont.

A part ça elle a fait Staps à Font-Romeu. C’est sympa là-bas, si on a de l’asthme on peut y faire des cures thermales et il y a même un village vacances PTT. 

A quoi servent les Jeux olympiques d’hiver : Corée graphie

En attendant le retour du Vestiaire après quelques années de vacances, la photo de famille de France télés a réveillé notre ancien redacteur en chef en pleine nuit. Si Alexandre Boyon avait mesuré moins de 2m34, seul son nez serait apparu sur la photo. Pourquoi tant de haine ? 

© facebook Ftv

Une photo

Et encore, la meilleure journaliste du service des sports depuis bien longtemps, mais condamnée à vivre dans le corps d’une femme de plus de 40 ans n’ayant jamais fait partie de l’équipe de France de judo, Marie-Christelle Maury, pour se faire une place sur cette gentille photo de famille, a été contrainte de caresser les frêles épaules de Thierry Bisounours et de Carole Montillet. Coutume locale probablement. Heureusement, Patrick Montel, entre deux vidéos facebook, les yeux globuleux collés à l’écran, pour vanter ses valeurs « pas sa petite gloriole personnelle mais le handisport, la lutte contre le racisme et contre l’hyperprofessionnalisation du sport », a pris le temps de se mettre bien en évidence au premier rang.  Sans doute pas pour sa petite gloriole personnelle. Et rien sur la fille de Tout le Sport (TLS pour les intimes) ? Non.

Une image

Si on ne devait retenir qu’une image de cette cérémonie d’ouverture ce serait bien évidemment ces anneaux olympiques réalisés à l’aide de drones pendant que le président du Comité International Olympique Thomas Bach se demandait, dans un Français des années 40 parfait si, après tout, la corruption n’avait pas du bon même s’il se les gelait. Evidemment on plaisante, il avait même une bonne grosse doudoune. A part ça, le gars qui chante Gangnam Style est toujours le Coréen le plus connu de l’histoire et Martin Fourcade avait le sourire.

A quoi servent les Jeux d’Hiver ?

Jean-Claude Killy. Durant quelques millénaires, les Olympiades enneigées se sont résumées à son nom. D’abord par ses médailles d’or grenobloises en 68 à une époque où il faisait encore bon vivre à Grenoble. Ce qui n’est pas tout à fait vrai puisqu’il n’a jamais fait bon vivre à Grenoble. Pas de quoi donc blâmer Calogero et sa chanson « Plus jamais ».  Puis Killy a invité Platini à Albertville en 92  dans un décor majestueusement bizarre signé Philippe Découflé. On se souvient vaguement de Candeloro déguisé en Parrain à Lillehammer chutant sur son dernier saut et de Crétier découvrant qu’il savait tenir sur des skis en pleine nuit à Nagano. Depuis il est bien difficile de retrouver un moment marquant puisque Surya Bonaly, retraitée des patinoires, n’avait plus l’occasion de tomber ailleurs que dans sa salle de bain ou les escaliers et que les règles du patinage artistique ont changé. Désormais la triche n’est plus le seul critère technique de notation.

Qu’attendre de Pyeongchang 2018 ?

La paix dans le monde ?

 

 

PSG éliminé : Encore une balle à Blanc

 

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Il y a un siècle nous quittions le monde du sport après avoir énoncé durant de longues années les théories scientifiques qui devaient régir le haut niveau durant notre absence. A cette époque, le PSG ne passait pas les quarts de finale de la Ligue des champions. Evidemment rien n’a changé. Petit rappel sur les règles à respecter pour se faire éliminer prématurément par le plus mauvais club du monde.

  1. Ne posséder aucun grand joueur décisif
    Du temps de son vivant, le spécialiste foot du vestiaire avait tracé avec la précision d’Aguero, le portrait de la fameuse superstar qui n’avait offert la Ligue des champions à personne, la finale à personne et la demi-finale à personne. A l’époque, on l’affublait du sobriquet de joueur nul à chier. Amusant pour un type exceptionnel capable de remporter le titre national et de finir meilleur buteur dans tous les grands championnats. La Premier League remercie les statisticiens. City pourrait même finir sur le podium. Que Cavani, Di Maria et Aguero ne se sentent pas exclus, eux non plus n’ont jamais remporté la Coupe du monde. Mais ils ont l’excuse Higuain. Cavani ?

2. Prolonger un entraîneur qui n’en est pas un

Jean-Louis Gasset avait peut-être un coup de trop dans le cigare, au moment de composer l’équipe hier. Il a aligné Aurier et Ibrahimovic. Soit un type un peu ralenti du casque et la superstar. C’est une blague évidemment, il a surtout fait un essai tactique comme à chaque fois qu’il dispute le match le plus important de sa carrière. La dernière fois c’était avec Debuchy en quart de finale de l’Euro 2012. Depuis Debuchy est entraîné par Ramé. A part ça, il vient de se faire éliminer de son cinquième quart de finale. A croire que les conseillers qatari gèrent aussi le staff d’Arsenal en plus de la Syrie.

3. Ne pas être un grand club

Les accidents, ça arrive. Lyon a un jour fait une demi-finale grâce à Mickaël Ciani et Laurent Blanc. En dehors d’une confrontation Chamakh-Lloris avec Gourcuff qui regarde, un petit club français qui veut devenir grand ne peut pas atteindre la demi-finale. C’est une règle absolue même face à un Belge et Aguero. Nantes, Monaco, le PSG, Auxerre, qui ont fait bien mieux, savaient qu’ils finiraient fessés en place publique. Le PSG a ouvert sa grande gueule pour la refermer une fois de plus. Si la loi avait changé, Lyon aurait été le premier à en bénéficier.

Le PSG, comme Lyon, a leur meilleur niveau aurait pu devenir Marseille. Mais ils ne sont pas Marseille car dans les grands matchs, ils ne sont pas à la hauteur. Parce qu’auparavant ils ont fait des choix de petits clubs. Parce qu’ils ont des blessés. Parce qu’ils ont misé sur des joueurs moyens. Parce qu’ils ne sont pas Marseille, le Real, le Barça, le Bayern, l’Ajax ou Manchester United. Voilà comment Nasri se retrouve en demie. On ne vous dit pas merci. 

 

L’edito Zidane et Gourcuff : Le vieil homme et la merde

le-vestiaire.net est désormais 9e occurrence pour la recherche le+vestiaire dans Google. François Gelez n’a que ce qu’il mérite.

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Le Vestiaire peut-il mourir ? Comme l’ermite perché sur les hauteurs de l’Auvergne, à moins qu’il ne vive de vie associative et d’eau fraîche, reclus dans une vallée savoyarde, rien ne sera jamais sûr. Le Vestiaire ne peut pas être né des oboles de quelques paris couplés du championnat ukrainien, pas tous gagnants d’ailleurs, et s’en aller comme ça. C’est quand on le croit totalement disparu qu’il peut surgir, convoqué par les grands personnages de son histoire. Un week-end où deux Zidane, le vrai et son ancien successeur retrouvent le terrain en simultané ne pouvait être ignoré. Gégé résiliera-t-il son abonnement à So Foot ? Il aurait tort. Car les interviews décalées de Pascal Nouma sont passionnantes. Et Zidane, est-il un bon entraîneur ? La question a été posée, à peu près par tout le monde à tout  le monde, la seule qui n’avait pas de sens comme d’habitude. Parce que personne n’en sait rien, et surtout parce qu’on n’en a rien à foutre.

Valbuena reverra-t-il Deschamps ?

Le seul intérêt de tout ça, c’est que Zidane a imposé sa famille en conférence de presse ; ce n’était pas plus dur que de faire jouer tous ses gamins au club. Et encore, ça s’est joué à pas grand-chose que Perez ne soit obligé de créer une section féminine au Real. Zizou est-il trop gentil ? Va-t-il se faire bouffer par les stars ? Tant d’interrogations passionnantes mériteraient bien un débat, mais il faudrait alors expliquer que Benzema ne respecte effectivement pas Valbuena et que c’est la moindre des choses. Si Federer était encore de ce monde, lui comprendrait. Valbuena a déjà compris : il n’est pas contre rejouer avec lui et même lui filer ses meilleures vidéos si nécessaire. Avec WeTransfer et quelques amis, tout va si vite aujourd’hui. Nous voilà donc revenus à Gourcuff, parce qu’on ne va pas parler de volley quand même. Un an a passé et c’est donc à Rennes qu’il joue, ou plus exactement qu’il se fait tacler par ses coéquipiers quand il peut marquer le but de la victoire. L’Euro 2016 lui tendait pourtant les bras.

Pendant ce temps-là le Vestiaire est de retour ou peut-être pas.

Cesson l’hypocrisie ou la fabuleuse histoire des paris truqués et des compagnes Karabatic

Aux dernières nouvelles, L’Equipe tentait tant bien que mal de se remettre au journalisme. Hélas, les efforts de ses rédacteurs ont été anéantis par le rapport des enquêteurs qu’ils se sont contentés de reproduire en sept points sans aucune analyse. Cela permet de dire que les keufs ont de gros doutes et des certitudes, de lâcher quelques noms et de rappeler que Karabatic en plus de ne pas être une lumière, est bien dans la merde sans toutefois le traiter de menteur. Désormais L’Equipe a repêché un morceau de sa carte de presse dans les toilettes en lisant le réquisitoire du procureur. Hélas ils n’ont pas été les seuls. Le Vestiaire , ou ce qu’il en reste, qui ne veut pas donner de leçon de professionnalisme à ses confrères, a préféré opter pour de l’investigation afin de se faire son propre avis. Quoiqu’il arrive en justice, la vérité sera sans doute beaucoup plus proche de ce qu’on a publié ici, , et . Ca ferait presque une chanson. La voici.

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Une enquête du service handball  dirigé à l’époque par Leo Tseu

Cesson de croire ces inépties

Il était une fois le 12 mai 2012 et Cesson, un club de handball aussi connu que Brax, Champcevinel ou Casteljaloux. Mais un peu moins bon quand même car la Bretagne ne vaut évidemment pas l’Aquitaine. Ils sont 9èmes du championnat de France de D1 sur 14 et n’ont que 3 points d’avance sur le dernier. A ce moment-là intervient le premier mensonge de l’affaire : un argument bien sordide, sorti a posteriori pour justifier la future et étonnante victoire des Cessonnais. « Ils voulaient se sauver de la relégation« . Manque de pot c’est tombé sur Montpellier. Montpellier dont la moitié de l’effectif est championne du monde ou olympique, l’autre n’étant pas sur la feuille de match ce jour-là. Montpellier, le plus grand club de l’histoire du hand français. Montpellier, en tête du championnat et quasiment invincible. En clair, même motivés face à des joueurs démotivés, il n’est pas si évident d’imaginer une victoire de David contre Goliath. Mais une fois encore la Bible a triomphé.

Madame Soleil n’est pas morte

Quoiqu’il en soit les miracles sont possibles, une bonne dizaine de joueurs montpelliérains et leurs proches croient dur comme fer à la domination bretonne d’un soir sur le hand hexagonal et surtout méridional. La victoire de Cesson laisse si peu de place au doute que la petite bande va parier plusieurs dizaines de milliers d’euros dessus. Les parieurs fous ne vont pas s’arrêter là. Ils ont tous la même intuition : les joueurs de Cesson seront si fort qu’ils mèneront à la mi-temps. Qu’y a-t-il de plus sûr qu’un score à la mi-temps ? C’est ainsi que près 80 000 euros vont être placés. Si tout se passe comme « prévu », ça rapportera 3 fois plus.

Le Père Noël existe, Karabatic l’a rencontré

C’est ainsi que deux ravissantes jeunes filles vont faire honneur à la définition de godiche. La copine de Nikola Karabatic et celle de son frère entrent en scène. Détrompez-vous, les deux garçons n’étaient pas au courant. En tout cas c’est ce qu’ils affirment. A un moment on a bien cru que le mensonge de Kara serait trahi par son portable qui consultait la côte du match le matin même et plusieurs fois durant la nuit précédente. Mais il l’avait filé à sa copine rappelle-t-il. Celle-ci a d’ailleurs confirmé cette consultation. Le problème c’est qu’elle n’était pas au même endroit que le fameux portable qui consultait le pari. Mieux, elle était elle-même en train de vérifier les côtes sur un autre appareil. Et là on s’est tous demandé s’il allait oser. Oser dire que le bornage utilisé par tous les flics de France pour arrêter la plupart des criminels serait défaillant. Il a osé. Emile Louis doit se retourner dans sa tombe si le cercueil est assez large. En gros, Karabatic pourrait tout aussi bien raconter que la barbe de son frère est plus dégueulasse que la sienne et que son statut de joueur star voire légendaire lui permettra de sortir par le haut de la plus grosse connerie de sa carrière. C’est au juge d’instruction d’en décider, après avis du parquet. D’habitude les parquets sont plus cléments avec Kara.

Parier c’est simple comme 20 coups de fils

Ensuite, la copine a parié, ça tout le monde est d’accord dessus. Les relevés d’appels téléphoniques montrent même que juste avant de parier elle a passé des dizaines de coups de téléphones à pas mal de monde dont des joueurs montpellierains. Voulait-elle se faire confirmer que tout était ok ? Mais qu’est-ce qui était ok ? En tout cas, dans le même temps ceux qui recevaient des coups de téléphone étaient eux-aussi en train de parier sur le match. Ce n’est peut-être pas un coup monté mais ça ressemble un peu à un gros foutage de gueule. La situation est d’ailleurs parfaitement résumée par mail par Mickaël Robin le gardien de Montpellier qui juste avant de jouer parle à sa compagne d' »une grosse mise à la mi-temps » précisant toutefois qu’ il « ne faut pas en parler par SMS, c’est vachement risqué si ça se capte. » Il était évident que ça n’allait pas se capter. Imaginez 15 joueurs et leurs proches qui parient en même temps des sommes inhabituellement fortes sur la défaite de leur équipe à la mi-temps contre la plus faible des équipes possibles. Rien d’étrange là-dedans. Et de toute façon l’enquête serait très difficile à dénouer : un mail ne se retrouve jamais, un téléphone portable est indétectable, et les écoutes téléphoniques ça n’existe que dans « Les Experts » mais pour le coup pas les handballeurs de l’équipe de France, plutôt ceux dirigés par David Caruso.

A qui perd gagne…

Il manquait une pièce au puzzle : la fameuse intuition d’une défaite montpelliéraine. Quel marabout avait pu leur filer le tuyau ? Les enquêteurs ont bizarrement eut l’intuition que Maitre Assoouka n’y était pour rien. Ils ont demandé à un expert de visionner le match. Son avis on s’en fout, il a été annulé. Alors Le Vestiaire a décidé de faire un truc très con : visionner le match. Et ce qu’on découvre est accablant. Surtout pour Cesson qui est vraiment une équipe toute pourrie. Mais heureusement, William Accambray l’un des plus grands joueurs français l’a été tout autant. Le meilleur joueur français 2011 est le genre de tocard à tirer à côté après 4’42, sur le gardien après 13’08, à faire un passage en force à 15’37, à faire la passe à l’adversaire à 17’20, et échapper la balle à 22’35.

…Mais risque de perdre gros

Mais logiquement Accambray est un des rares à ne pas avoir été mis en examen. Sa performance a été éclipsée par celle de son coéquipier slovène mis en examen : Gajic. Gajic n’est pas le plus grand joueur du monde mais il est assez fort pour manquer un penalty, « ce que le gardien de Barcelone n’avait pas été capable de provoquer » rappelle le commentateur. Nicolas Lemonne, celui de Cesson, est sans doute un sacré gardien mais Gajic un sacré plaisantin qui aurait ramené son équipe à 11-9 s’il n’avait pas tiré sur le mec au milieu des cages.  Si on avait encore un doute, Gajic a attendu, après son tir à coté à 26’26, la toute dernière seconde de la première mi-temps pour faire du zèle en ratant un face-à-face seul en contre-attaque, se payant le luxe de tirer au dessus. « Un immanquable manqué c’est rare » a fièrement lancé le commentateur. Primoz Prost, son compatriote et gardien remplaçant qui a misé 3000 euros sur la victoire de Cesson à la mi-temps a dû apprécier. Au moins autant que le titulaire mis en examen Mickaël Robin qui après son mail a eu à s’employer pour encaisser les 15 buts promis devant la maladresse ahurissante des Cessonnais, n’hésitant pas chacun leur tour à tirer à côté une fois sur deux, sur un gardien pourtant immobile. A se demander s’ils n’étaient pas au courant des 200 000 euros de gains potentiels de la famille Karabatic et consorts.

Ensuite il y eut les gardes à vues, les accusations, les photos avec Maman dans Paris-Match, les écoutes téléphoniques où tout le monde flippe comme s’ils avaient des choses à se reprocher. Et pour finir des dénégations toutes plus ridicules les unes que les autres dont les plus belles sur Canal+ face à Michel Denisot. « Avez-vous voulu truquer ce match ? » Non, ponctue Niko. « Comment expliquez-vous le nombre de paris inhabituels ? » La Française des jeux s’est trompée sur les cotes, répond Kara. La meilleure équipe du monde avait toutes les chances de perdre et d’être menée à la mi-temps contre la plus mauvaise puisque tous les joueurs ne jouaient pas, trop occupés à parier la moitié de leur salaire annuel de façon anonyme.

Coupe Davis : Une lutte sans Bercy

Le choix va être cornélien.

tennis

Jean Gachassin, qui ne dit pas toujours des conneries quand il parle de rugby, le dit à chaque début de saison : la Coupe Davis, c’est aujourd’hui ou jamais. Ensuite il parle des Mousquetaires, d’étranges personnages qui s’appellent Ritchie, Jo ou Gilou. Un Mousquetaire peu importe comment ça s’appelle vraiment, au fond ça a des bottes qui peuvent être léchées, c’est bien là l’essentiel.

Et il a bien raison le rugbyman : c’est l’année au jamais. Les Français n’ont jamais été aussi forts, ils réalisent tous leur saison la plus accomplie depuis longtemps. Gasquet en est le meilleur exemple. Dans la foulée de sa demie à l’US Open 2013, il a consciencieusement et patiemment travaillé pour redescendre de la 9e à la 23e place mondiale. Et le travail porte ses fruits : il n’en finit pas de trouver des nouveaux joueurs imbattables. A force de ne pas s’étonner qu’untel et untel soient top 10, on en oublierait presque que le top 10 n’est réservé qu’à 10 joueurs. Il y a deux mois il détruisait Berdych, il y a un mois Berdych le détruisait. Et cette semaine, c’est Bautista Agut qui était trop fort. Enfin trop fort pour lui parce qu’il a perdu au tour suivant. Heureusement Lionel Roux ne s’inquiète pas outre-mesure de cette défaite car Richard est enfin revenu à 100%. Mais 100% de quoi ?

Et l’avantage de la France, c’est qu’elle possède un sacré vivier. Simon a réussi son tournoi de l’année à Shanghai, c’était beau, et comme d’habitude il a enchaîné par plusieurs de ces défaites qui n’inquiètent pas Lionel Roux. Et puis c’était la faute des balles : il est en grande forme.

Au besoin, on peut toujours s’appuyer sur la Monf. Tant qu’il y a du public, ou Lionel Roux dans les tribunes, il saura enthousiasmer les foules avec ces mites en coups droit qui débordent même Djokovic. De quoi écoeurer le numéro un mondial, au moins jusqu’à sa balle de match, celle du numéro 1 mondial, parce que celle de la Monf c’était au tour précédent . Peu de joueurs savent le faire.

Au pire, on peut toujours rappeler Tsonga. Il est mauvais, il n’est plus top 10 depuis un an et à force ce n’est plus à cause des blessures, son revers est pire que jamais, et maintenant on sait qu’il ne sait toujours pas mieux jouer au tennis que Nishikori. Mais pourquoi ça inquiéterait Lionel Roux ? Il a de quoi avoir le moral : Benneteau a été pas mal, Chardy aussi, et il ne faut pas oublier Lucas Pouille. A trois semaines de la finale, ça valait le coup de demander à un grand quotidien sportif d’écrire que ça commence à frémir.

Au fait, Lionel Roux n’est pas sélectionneur, c’est Arnaud Clément, mais Lionel Roux il est aussi consultant et il donne son avis. On aurait tort de lui demander ?

Ligue des Champions : Forçat Italia

Aurait-on, à l’époque, ne serait-ce que suggéré qu’une équipe de Ligue 1 alignant Pjanic, Gervinho et Yanga Mbiwa pourrait battre le Bayern ?

rudi

Quand un match se termine à 7-1, il faut un coupable. Scolari ne peut pas toujours être celui-là. David Luiz plaide non coupable, ce coup-là il atomisait Nicosie 1-0 en compagnie de Bahebeck, Chantôme et Thiago Silva. La branlée s’est produite en Italie, au pays où on encaisse 7 buts à domicile. Le Scolari du jour a déclaré il y a une dizaine de jours que sa Roma terminerait devant la Juve parce qu’elle est meilleure. Le pire est-il d’avoir dit ça, ou que ce soit possible ? L’avenir le dira peut-être. Ce que le passé dit, comme le Vestiaire, c’est que le Calcio n’est plus tout à fait ce qu’on appelle le meilleur championnat du monde. Entre deux ou trois entraîneurs, Milan tente parfois d’atteindre les huitièmes de finale pour faire croire à tout le monde qu’il peut éliminer un club espagnol.

L’Inter s’y refuse depuis que Mourinho a senti qu’il était temps de foutre le camp de là, six mois avant deux taules contre Schalke en quarts. Après avoir sagement abandonné les recours à la Fiorentina ou la Lazio il y a quelques saisons déjà, le Calcio a tenté l’impossible : inscrire Naples, et même oser l’Udinese en barrage, ce qui n’a pas marché deux fois de suite. C’est pathétique, mais une vertu est au bout de ce douteux chemin : faire de la Juventus la superstar d’Italie. Il fait bon être multi-champion d’Italie ces soirs de décembre sur les bourbiers turcs qui promettent des printemps en Europa League, enfin jusqu’à la demi-finale contre le Benfica. Mais putain, Pogba-Vidal, ça envoi grave et ce Pirlo quel joueur.

Voilà donc qui épargne un peu Rudi Garcia. Mais ça ne veut pas dire non plus qu’il n’est responsable de rien. Sacré Rudi, lui a senti quelle était la bonne heure pour pénétrer les Alpes. Lécher le cul de Totti sans lui faire sentir qu’il faut s’arrêter à un moment, même lui, ce n’est pas plus dur que de maintenir Le Mans.

Pendant ce temps-là, Thiago Silva ne parle toujours pas un mot de français. Mais cette fois il a joué, sans prendre de but ni pleurer sur le terrain. Merci Cavani et merci ce grand PSG qui continue de mettre des branlées à tout le monde en phase de poule. Impressionnant.

Ligue des Champions, Ajax-PSG : Majax d’Amsterdam

Monaco a gagné mais c’est pas un club français. On va donc parler du PSG, mais est-ce un club français ?

maj

Il n’est pas le plus grand, mais il a gravi les échelons un à un. Il était dans la boutique depuis déjà quelque temps quand les stars sont arrivées avant de repartir. Et un jour, tout le monde s’est rendu compte que c’était lui le meilleur. Ca se voit bien sûr quand tout tourne bien, mais ça se voit surtout quand il est au cœur d’un spectacle très moche. Il n’est pas responsable de tout mais quand il n’est pas vraiment lui-même, ça ne peut pas fonctionner.

On ne parle bien sûr pas de Laurent Blanc, qui est très grand et qui n’est jamais dans la boutique avant que les stars arrivent. On pourrait parler de Blaise Matuidi parce qu’il est cramé depuis son retour du Mondial et que quand il joue, le PSG est cramé en fin de match. On peut encore répéter une énième fois que c’est lui qui a fait le PSG de l’an dernier, car il est le seul à presser haut et à perforer, donc à étouffer l’adversaire et à le surprendre. Mais on ne va pas la répéter, parce que c’est toujours assez sympa d’entendre encore que Lucas a raté la balle de break alors qu’il la rate à chaque fois et qu’il continuera. C’est aussi sympa de ne pas entendre qu’Ibra a raté quatre fois plus de balles de break, mais peut-être que les coups francs à 20m et les duels face au gardien ne sont pas des balles de break. Peut-être en effet qu’Ibra ne rate jamais, peut-être aussi que Motta ne vieillit pas, que Verratti ne stagne pas, que Cavani réussit des choses et que le jeu de possession de l’équipe n’est pas un leurre depuis leur défaite à Chelsea. L’Ajax est certainement de retour à son meilleur niveau avec, comment s’appelle-t-il, Serero. Le cheikh maintient toute sa confiance à Laurent Blanc.

Non, on parle de Thomas tout rouge seul au milieu d’un plateau avec un peu de public, qui essaie désespérément de jouer avec le public alors qu’il jouait très bien avec celui qui n’existait pas à l’Equipe du dimanche. Est-ce vraiment l’idée du siècle de lui faire commenter un résumé chronométré de la soirée avec l’arrivée des joueurs au stade, l’échauffement et le match dont on vient d’arriver péniblement à bout ? Il va falloir s’y habituer : le jeu du PSG est chiant depuis le début de saison et les résumés de la Ligue 1 dans Jour de foot aussi. Malédiction.

Pendant ce temps-là, le Barça a battu Nicosie 1-0 avec deux des meilleurs joueurs du Mondial. Il y avait aussi Xavi mais juste une heure.

US Open : Marin d’eau douce

Il est grand, il est fort, et à ce qu’on entend il va régner sur la planète tennis pendant de nombreuses années. Enfin celles qui lui restent, comme on dit des gens qui ont déjà 26 ans.

iva

Il a tapé fort pendant deux semaines, et comme d’habitude un peu moins contre Gilles Simon qui a failli gagner, mais comme d’habitude juste failli. Marin Cilic était réputé comme émotif et inconstant, il ne l’a pas été contre Berdych qui n’aimait pas le vent, Federer qui n’aimait pas ses années de trop et Nishikori qui se demande sans doute encore quand se joue la finale. Il ne faut pas être injuste avec Marin : cela n’enlève rien à son immense mérite, avoir servi la majorité de ses balles dans les carrés de service pour s’assurer les points. Bravo champion.

Mais en vérité, il y a un mérite encore plus grand, relayé par tout ce que les médias du monde entier comptent de représentants hasardeux : le tennis aurait définitivement changé d’ère et la nouvelle génération serait là, dents acérées et progrès phénoménaux. Reprenons donc. Nadal est forfait pour une demi-année, comme tous les deux ans depuis qu’il a chaussé ses genoux d’haltérophile septuagénaire. Murray se remet difficilement d’une opération du dos et d’un début de carrière parfois humiliant. Quant au maître de notre temps, qui se produit chaque semaine aux quatre coins du monde sans jamais plus trouver la solution contre les grands costauds qui tapent fort, ne serait-ce que le moindre chip de revers, il n’atteint plus, méticuleusement, que des finales de Wimbledon. Et encore quand les autres traversent une mauvaise passe.

On peut sans trop de difficulté affirmer que c’est le cas, puisqu’il ne restait à ce tableau de morts-vivants que Djokovic, et que l’imparfait est de circonstance depuis la demi-finale contre l’élève de Chang. Cette dernière remarque n’a rien de raciste, c’est vraiment son entraîneur. Il y a dans cette demi-finale un élément troublant, ce 6-1 au deuxième set, quand Djokovic a préféré jouer plutôt que gueuler des insanités en serbe. Le reste n’est que fautes directes et illusion d’un incroyable coup droit nippon, car l’incroyable coup droit nippon en question a paru moins incroyable que son homologue croate en finale.

En exclusivité, le Vestiaire détient la preuve ultime que non, le niveau ne s’est pas maintenu : la finale était un match de merde. Mais c’est quand même pas leur faute si même Wawrinka n’a pas réussi à en profiter cette fois.

Lyon : La dernière décote du Rhône (3/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération. Troisième partie : la culture club, inexistante.

La phrase date d’il y a à peine six ans. Avant de recevoir Caen pour un glorieux nul (2-2) à Gerland, Grégory Coupet, qui n’était pas encore doublure, rameutait les troupes, en bon gardien du temple protestant. Dans une absconse référence à rien, il avait lancé un vibrant appel aux valeurs lyonnaises. De quoi parlait-il ?

Les versions ont divergé. Benarfa pensait aux Twingo sport offertes à chaque joueur de l’effectif. Coupet a songé à sa coupe de cheveux reproduite sur les têtes de jeunes gardiens dans les OL coiffure, avant que Cris ne l’en dissuade d’une vanne bien sentie. Juninho, à part ses coups francs, ne voyait pas. A raison : faute de titres majeurs, faute d’exploit, faute de moments d’anthologie qui fondent l’histoire d’un club, faute d’un style de jeu unique, le football à la lyonnaise reste, comme nous l’avons démontré, avant tout un modèle économique. « Et le premier titre, acquis contre Lens ? » pourrait rétorquer Olivier Blanc, directeur de la Pravda OL. Quand Jean-Guy Wallemme joue en face, on finit par oublier.

Se faire tirer les grandes oreilles

Les éliminations en coupe d’Europe sont particulièrement révélatrices. Passons les deuxièmes vies européennes en UEFA après un premier tour raté en Champion’s League, où les ténors Denizlispor et Slovan Liberec étaient vraiment trop forts. Dans la grande C1, Lyon étrille notamment le Bayern, un exploit en guise de marche pied vers la gloire d’une élimination à Moscou le match suivant (2000-2001). Rebelote deux ans plus tard : après une victoire à l’extérieur contre l’Inter, Lyon peste contre l’arbitrage face à l’Ajax pour masquer le désastre de ne pas se qualifier dans un groupe facile (2002-2003). De progression, il n’y eut pas malgré les apparences en 2003-2004, où le quart de finale contre Porto fut aussi laborieux que la finale de Monaco. Lyon n’avait alors pas de quoi rivaliser, et certainement pas l’état d’esprit. L’année suivante, ils avaient de quoi rivaliser, mais toujours pas l’état d’esprit. Sauf si celui-ci consiste à déclarer après coup que le PSV n’était pas plus fort, que Nilmar aurait dû obtenir un penalty. A omettre de préciser qu’un vrai attaquant buteur n’aurait pas été de trop et que le 1-1 de l’aller à Gerland avait sanctionné une prestation aussi rythmée qu’un 100 m de Pascal Delhommeau. Milan l’année d’après, à San Siro, Rome à l’aller en 2007 et Manchester cette année ont été d’une constance toute lyonnaise : l’équipe se fait éliminer sans avoir su saisir sa chance. En France, contre les tocards, Lyon gagne sans forcer et encore, Toulalan ne va plus à Valenciennes avec la certitude que les penaltys n’arrivent qu’aux autres.

Quand il faut tout lâcher, pousser parce qu’on est dos au mur, Lyon calcule, gère, et regrette systématiquement le match aller. Ca a presque changé avec le Real en 2010 mais le Bayern a fini par révéler l’insoupçonnable. La seule année où le niveau européen était assez faible pour gagner, Lyon s’est trouvé une nouvelle mission impossible : refaire un handicap. Benfica, Schalke, le bicentenaire de la fin de Cris : les choses étaient plus claires cette saison, bien avant le Real.

Bouton pression

Si les onze lyonnais avaient un maillot de Liverpool sur le dos, le public ne chanterait peut-être pas aussi longtemps « Who doesn’t jump is not lyonnais, hey ». L’OL a beau se targuer de son public, il est aussi enthousiaste que Valeri Lobanovski un jour de grêle. Le seul facteur qui a pu changer le cours d’un match, du grand OL, auront été les coup-francs de Juninho avant qu’il n’atteigne la quarantaine. Suffisant pour éliminer le Celtic Glasgow en jouant avec Berthod, mais jamais pour un vrai exploit. Le public lyonnais aurait dû se révolter dès le départ de Tiago. Aulas a beau rappeler que le public est gâté et qu’il ne faut pas être trop exigent, c’est tout simplement la condition d’un grand club. La pression médiatique et populaire autour de Lyon est encore à des années lumières de celle de Marseille. Des supporters virulents, c’est une force et une faiblesse. Aulas préfère tout aseptiser. Résultat, Govou ne sait pas plus ce qu’est la pression et une bonne pression.

Aulas, qui idolâtre certainement Mourinho, joue aussi le rôle de bouclier médiatique. Sauf que la situation n’a jamais profité au club jusque-là. Les joueurs ont tellement faim de titres qu’ils auraient fêté un 0-0 à Manchester au balcon de l’hôtel de ville place Bellecour. Il manie l’art de la provocation, il donne des leçons à la Ligue et titille la moustache du VRP Thiriez. Juste pour détourner l’attention ou écraser les autres. L’image qu’il renvoie de son club est aussi attrayante que Zidane questionné par Ianneta. Le président lyonnais est depuis longtemps démasqué. Il n’effraie plus quand il menace de ne pas jouer une demi-finale de Coupe, ne convainc plus quand il traite Abidal de Grosso merdo. Quant à sa réputation de négociateur dur : il a vendu cher mais gardé personne, et surtout pas Essien qui boudait. Avec Gourcuff, il saura se montrer intraitable.

Ca fait désormais six ans que le système Aulas ne fonctionne plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Pas Gérard Houiller, cette fois un vrai, un compétent, un qui tient son groupe et qui ne se fait pas licencier par les joueurs. Lyon avait une génération exceptionnelle et une puissance financière confirmée par les comptables de Fred. Reste à trouver un entraîneur, enfin. Et un successeur à Juninho, toujours. A part ça, Essien, Tiago, Diarra, Cris et Benzema ne s’appellent même plus Pjanic, Kallström, Toulalan, Cris et Gomis.

Lyon : La dernière décote du Rhône (2/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération.  Deuxième partie : le recrutement, pathétique.

« Qui ne saute pas est Lyonnais. » C’est ce que l’on pourrait constater au regard des années d’errements, qui n’ont pourtant pas modifié le système de recrutement à la lyonnaise. Jean-Michel  Aux as a revendu très chers quelques stars amassées dans la Ligue 1 (Essien, Malouda, Benzema). Il a même breveté une utilisation révolutionnaire des centres de formation : sortir des jeunes estampillés « OL », les faire passer pour des espoirs (ce qu’il n’avait pu faire avec Bardon) et les survendre à des clubs gogo. Bergougnoux, Berthod, Clément, Rémy, Tafer ont ainsi signé des contrats pros que leurs parents n’auraient pu imaginer à l’époque de l’équipe C en pupilles à 7. François Clerc, lui, a poussé l’escroquerie jusqu’à l’équipe de France. Florian Maurice, déguisé en Papin par Aulas, c’était il y a onze ans déjà. Tout ce système OL est économiquement génial, mais pour le palmarès, c’est une catastrophe industrielle. Car Lyon n’a jamais élargi son ambition. Ca lui a coûté la Coupe d’Europe dans un cycle hyper favorable. Une simple preuve : la plus grande star qui ait signé à Lyon est Sonny Anderson. Et il n’était une star que pour les Français, après avoir laissé le même souvenir de lui à Barcelone que Dugarry au Milan AC. Le niveau mondial l’affublerait simplement du doux surnom de tocard. Est-ce la peine d’évoquer Lisandro qui aurait bien récupéré le maillot de Benzema mercredi dernier car il y a encore dans la place à côté de ses 7 maillots ramenés de sélection.

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A l’origine, Aulas veut dominer la France. Timidement d’abord, alors qu’aucun club n’est le numéro 1 incontournable. Caveglia, Grassi, Cocard, Dhorasoo arrivent à la fin des années 90. Le gros coup, qui change l’image de Lyon, c’est l’arrivée d’Anderson depuis le Barça en 1999, en même temps que Laigle et Vairelles. Ce dernier illustre le début d’une nouvelle ère : Lyon recrute pour affaiblir ses rivaux. En attirant Papin pour le mettre au placard, le Milan AC aussi le faisait. Mais à l’échelle européenne. Riche et attractif comme Wiltord, rien ne lui résiste désormais dans l’Hexa-gone : Carrière (joueur clé du Nantes champion de France en titre), Luyindula et Née en 2001, Dhorasoo qui redevenait bon en 2002, Malouda et Essien alors convoités par toutes les grosses écuries en 2003 – même si Drogba snobe la surenchère de l’OL visant à humilier Marseille -, Abidal et Frau en 2004, avant le criant exemple de Pedretti en 2005, qui n’était d’aucune utilité pour l’OL, Kallström, Alou Diarra et Toulalan en 2006 puis Bodmer, Keita et Belhadj. Avant Bastos, Pjanic, Gomis et Briand. Au passage, quelques fins de carrières sont accélérées au nom de la gloire : Caveglia, qui vola la Coupe de France à Calais, Née, qui connut le syndrôme Ouedec de retour à Bastia, Luyindula l' »escroc » ultime de Ligue 1 puisqu’il a arnaqué Marseille et Paris. Et Pedretti, mais que pouvait-on faire pour lui ?

Les joueurs de L1 constituent encore le fonds de commerce lyonnais. Jean-Michel Aulas a beau déclarer, quand il recrute des Lillois, qu’il promeut le championnat français en gardant ses meilleurs éléments, ceux-ci ne sont pas plus forts que ce que l’OL a déjà. Donc Lyon ne progresse pas. L’autre partie du recrutement est étranger, et notamment la filière brésilienne que Saint-Etienne a tant falsifié. Soyons clairs : Cris, Juninho, voire Edmilson et Cacapa, c’est fort. Mais ça l’est devenu à Lyon, ils ne sont pas arrivés comme des valeurs confirmées. Voilà ce qui empêche Lyon d’avancer : depuis l’opportunité Anderson, qui ne jouait de toute façon plus à Barcelone, jamais JMA n’a cassé sa tirelire pour faire venir une star. Il a bien tenté de nous le faire croire, mais Elber n’avait plus que le bouc de sa grande époque bavaroise (qui sont deux termes antinomiques), Baros n’a jamais été bon, à y regarder de plus près, et John Carew n’a jamais remplacé Tore Andre Flo dans les coeurs norvégiens. Certes, Lyon a approché Trezeguet, Mancini ou Joaquin, mais sans jamais dépasser le contact par Foot Transferts interposés.

 

Ce manque d’ambition a été criminel à l’époque où Lyon avait réussi l’essentiel : en 2005-2006, Lyon attaque la saison avec un vrai groupe. Essien est parti, Tiago est arrivé et Lyon sait très vite qu’il n’a pas perdu au change sur ce poste-là. L’instant du crime se produit à l’été 2005. Le précédent John Carew n’est pas assez vieux pour prendre conscience de la plus grosse erreur de l’histoire du recrutement lyonnais. A part sa tronche d’acteur français sur le retour, Fred a tout pour donner le change : il est Brésilien, il a une feuille de stats à faire pâlir Christophe Sanchez (mais pas Anderson), il est costaud, contrairement à Nilmar, et Wiltord s’invite souvent chez lui, preuve d’une bonne entente dans le vestiaire. La terreur va frapper, la nuit du 4 avril 2006. Gérard Houiller n’utilise plus le terme de criminel, pourtant la performance de Fred est ginolesque : il donne le ballon à un Milan inexistant pour l’ouverture du score d’Inzaghi. Lyon revient à 1-1, et Fred vendange une occasion sur un centre de Juninho. Au final, Milan marquera deux fois entre la 88e et la 93e, avec la complicité de Clerc et d’Abidal. Pour honorer la mémoire d’avoir été le plus mauvais, il fait encore pire onze mois plus tard, jour pour jour, contre la Roma à Gerland. Une performance héroïque, faite de fautes, de contrôles ratés, de non occasions cette fois et pour finir il pète le nez de Chivu. Contre Manchester, il dépasse avec maestria son époque milanaise. Rentré à la place de Benzema pour défendre le 1-0, il offre de multiples coup-francs à un Manchester au plus mal. Et sur un ultime centre de Nani, notre sosie de Francis Perrin surgit au deuxième poteau pour remettre le ballon à Tevez qui égalise. L’illusion Fred n’a que trop duré mais il est toujours à Lyon, l’éclosion de Benzema n’ayant rien précipité. Il a largement participé à l’ambiance pourrie du vestiaire, et a montré toute l’étendue de son art cet hiver, en demandant un salaire astronomique aux clubs de seconde zone légèrement intéressés. Lyon n’a jamais voulu s’en débarrasser. Aulas serait-il foutu de le prolonger ? Lacombe serait-il un conseiller de merde ?

Si Fred est un gros mauvais, il n’est pas non plus la seule erreur de gestion lyonnaise. On passera sur le départ en catimini de Kanouté ou Malbranque en Angleterre. Après tout, face à Anderson, Vairelles et Caveglia, ils n’étaient que des daubes, leurs carrières l’ont prouvé. Ensuite, Jean-Michel Aulas a voulu faire croire qu’il ne pouvait pas garder Essien, Dhorasoo puis Diarra contre leur volonté. Comme nous le répétons depuis des mois, un vrai recrutement digne de ce nom aurait tout changé : faites venir Trezeguet en pointe, assumez les ambitions de victoire en Ligue des champions et Diarra, Essien et compagnie restent. Seulement pour cela, il faut faire de gros chèques, aligner de très gros salaires, ce que Lyon peut faire, mais ne veut pas. Et puis, il y a tous ces nuls recrutés pour faire le nombre. Dans les écoles de management de football, apprendrait-on aux grands clubs à prendre Chanelet ou Grosso pour remplacer le titulaire, ou à signer un joueur plus fort que ce que l’on a en stock ? Cleber Anderson, Milan Baros, Patrick Müller voire Belhadj ont ainsi pu découvrir le saucisson lyonnais à moindre frais.

 

Gouverner, c’est prévoir et Aulas ne prévoit que les montants des salaires. Le diagnostic est pourtant simple à voir : s’il ne le voit pas, il est aussi bon président que Govou capitaine. S’il le voit, alors c’est de la mauvaise volonté et Perrin a un bon maître. Dans les deux cas, ça sent le départ de Benzema dans les deux ans. Sauf si, comme il le réclame à mots ouverts, le portefeuille s’ouvre en grand. Et encore, pas sûr que ça suffise. Car c’est toute la génération Juninho encore au club qu’il aurait fallu remplacer après 2006. Tous n’ont pas connu, comme Govou, les heures lancinantes à attendre en vain une offre d’un club étranger autre que Middlesbrough. Le sort du barbu Juninho devrait déjà être scellé vu qu’il termine chaque match avec une bouteille d’oxygène dans le dos, et ce depuis deux saisons. Mais la vie sans Juni n’est même pas en préparation. Ederson croyait qu’il suffisait d’être d’organiser la prochaine Coupe du monde.  Cissokho, Lovren, Diakhaté, Pjanic, Briand et  Gomis avaient peut-être le profil qui sait ? A quoi bon les siffler, pouvaient-ils décider eux-mêmes se recruter pour moins cher que Essien, Tiago, Diarra et Juninho à l’époque ?  Quand les plus gros actifs, ceux qui pèsent 25 millions d’euros, sont aussi passifs, c’est une bonne raison de faire son pire championnat depuis 2002-2003. Le nouveau Juninho c’était donc lui, un bilan s’impose : les coups francs non, la décision dans les matches importants non, un montant de transfert démentiel oui. Le recrutement était économique, Lyon n’a pas tant changé.

Et puis, comment passer sous silence la caste des entraîneurs lyonnais ? Domenech, Tigana, Stéphan, Lacombe, Santini, Le Guen, Houiller, Perrin et enfin Puel. Garde et Fournier s’occupant de la réserve. Ne cherchez pas de progression, il n’y en a pas. Le lien entre tous ces entraîneurs n’est pas la capacité à faire gagner des titres à l’équipe, comme un Capello. Ceux qui ont gagné avec Lyon portaient les ballons et découvraient le nom des recrues d’Aulas puis de Lacombe – une fois qu’il ne fut plus entraîneur – dans Le Progrès. Comme Canal+, Lyon a recruté des générations de potiches pour les mettre devant les caméras. Des entraîneurs qui font tourner la boutique et mettent bien en place les ateliers dans la semaine. Puis mettent sur la feuille de match ceux qui doivent jouer le week-end, ne gueulent pas contre le recrutement. Bref, des coaches dociles. L’adjoint Le Guen a laissé Juninho choisir son système, le triangle du milieu. Houiller s’est évertué à maintenir une bonne ambiance dans le vestiaire en prenant chaque joueur par la taille pour se raconter des souvenirs d’enfance. De toute façon, les joueurs savaient déjà jouer ensemble avant lui. Il n’a pas réussi jusqu’au bout et s’est barré. Puis, Perrin est arrivé avec sa seule ambition, sans rien comprendre au fonctionnement lyonnais. Il veut tout décider dans le domaine sportif, et donc évincer Aulas du terrain. C’est ce qu’il faut à l’OL pour franchir un palier, sauf que c’est une brêle. Après deux matches en 4-4-2, Juninho lui a poliment rappelé qu’un petit nouveau n’allait quand même pas lui apprendre à entraîner.  Et puis Puel arriva, Lille monta en puissance et les photos du titre monégasque de 2000 devinrent chaque jour aussi sepia que le crâne de Cris. Pas de titre, c’est entendu, mais une demi-finale de C1 la seule année où c’était possible, tout n’est pas à jeter. Dans les grands rendez-vous, son OL est défensif, efficace et signe son premier exploit contre le Real, peu importe si ce n’est pas un exploit le public le croit.

A son époque, Tapie osait davantage dans le recrutement. Il n’avait pas peur de mettre des valises pleines, du champagne et des filles pour renouveler la garde robe de l’OM ou prendre un entraîneur de renom. Financièrement, c’est risqué mais pour Lyon, la Ligue des Champions aurait été à ce prix. Aulas a pris Gourcuff.

Lyon : La dernière decote du Rhône (1/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération. Première partie ; le bilan sportif, insuffisant.

 

Sept titres d’affilée, des larges victoires contre des équipes moins fortes, un pillage systématique des meilleurs joueurs des autres clubs français : l’hégémonie lyonnaise était incontestable. Son impopularité aussi, mais qui n’a rien à voir avec la jalousie théorisée en d’autres circonstances par « Sigmund » Fred. Le développement lyonnais est aussi rapide à résumer que le passage de Perrin : Lyon est un club qui calcule tout et qui finit par décevoir, inlassablement. Le grand calcul a débuté dans les années 90, après une remonté en D1 en 1989. Aulas a une stratégie simple et logique : se renforcer économiquement pour dominer la France. Après plusieurs saisons aussi vilaines qu’un passement de jambe de Bruno N’Gotty, entrecoupées d’une qualification européenne liquidée par le grand Trabzonspor, les résultats arrivent (2e en 1995) et le club se stabilise dans la première partie de tableau. Le centre de formation porte aussi ses fruits (Maurice, Giuly, N’Gotty, Laville), malgré Maxence Flachez. Toutes les composantes du club progressent, Lyon devient un modèle de stabilité. A l’approche des années 2000, le club devient incontournable. Depuis 1998, Lyon termine sur le podium de L1 chaque saison. Premier titre en 2002, retour fabuleux sur Monaco en 2004, 15 points d’avance en 2006 : les supporters lyonnais n’ont plus à avoir honte. L’OL est un épouvantail, a le meilleur effectif en France et pour cause (à lire dans la deuxième partie).

 

Problème, à partir du 5e titre, ça coince. Lyon ne sort plus que du D’Artigny abricot pour fêter le titre. La faute au syndrôme Wiltord : pour de nouvelles sensations, il a besoin d’aller voir ailleurs. Et là, Lyon déçoit. En restant toujours à la porte quand il y a la place de passer, en faisant de grandes erreurs de gestion. Ce que la Juve, Manchester, le Bayern, le Barça ne font pas deux fois de suite. Dominer la France du foot, faire le doublé, c’est très bien. Mais quand on a l’équipe pour rentrer dans la légende sans y parvenir, ça ne suffit plus. Aulas le sait bien : avec l’effectif qu’il a eu, Lyon aurait dû atteindre une, voire deux, finales de Ligue des Champions du temps de sa splendeur. Ne jamais avoir dépassé les demi-finales est un scandale, digne du palmarès de Domenech avec toutes les équipes qu’il a entrainées.

 

En 2005, Lyon se fait éliminer par un PSV Eindhoven de Cocu, malgré une équipe bien meilleure. La fin de cycle, c’est 2006, l’année référence de l’OL, avec le milieu de terrain le plus fort d’Europe donc du monde (Diarra, Juninho, Tiago). Se faire éliminer par le Milan AC a été aussi regrettable que la venue de Fred (nous y reviendrons). Le Vestiaire pensait déjà à l’époque que la seule équipe capable de battre le grand Barça de cette saison-là était Lyon. Pour rentrer dans la légende, Lyon doit faire un exploit. C’est-à-dire éliminer un club de plus grand statut que lui, et non pas battre le Real ou faire marquer Govou contre le Bayern. Il ne l’a toujours pas fait, donc il reste au rang qu’occupent La Corogne, Schalke 04 ou la Roma : des clubs régulièrement en C1, toujours placés, jamais gagnants. Et puis il y eut le Real. Mais c’était celui de Pellegrini. Le plus nul de ces 10 dernières années puisque Benzema n’y est pas titulaire. Pourtant le Real va écraser la première mi-temps mais ce Real est aussi celui d’Higuain. Madrid est éliminé ce n’est pas un exploit, Bordeaux aussi derrière et c’est la demi-finale. Battre le Bayern aurait pu être exploit on ne le saura jamais. C’est l’humiliation, la même que face au Real de Mourinho et Benzema, le meilleur depuis Zidane.

Comparé à l’histoire européenne des clubs français, le paradoxe lyonnais jaillit avec plus de force que la femme de Fred n’en a jamais rêvé. Lyon a peut-être été l’équipe française la plus forte de l’Histoire, dominatrice en Ligue 1 comme Marseille ou Saint-Etienne des grandes époques. Pourtant, l’OL n’a jamais fait mieux que demi-finaliste. Une performance à des années lumières de l’OM ou de l’ASSE. Même d’autres clubs se sont aussi davantage transcendés que les Gones. A une époque où chaque coupe était relevée, valorisée, et où tout le monde attendait le jeudi avec autant de passion pour matter la C3, qu’on en a pour la C1 aujourd’hui ou que la défunte C2 hier. Le PSG d’avant, brillant en UEFA (1/2 finale), brillant en Coupe des Coupes (1/2 finale, finale et victoire) et même en Ligue des Champions, n’avait pas autant de talents, même si c’était un PSG sans N’Gog, sans Bernard Mendy et surtout sans Rothen. Monaco, finaliste glorieux de la Coupe des Coupes, 1/2 finaliste de la Ligue des Champions. Auxerre, 1/2 finaliste vraiment héroïque et malheureux de l’UEFA (avec un tir au but de Mahé qui lui valut d’être fusillé), avant un quart de finale de Ligue des Champions toujours contre Dortmund et toujours aussi héroïque et malheureux. Même Bordeaux, avec sa finale UEFA, ou le Nantes 96 emmené par Franck Renou, entrent dans ce gotha. Face au Bayern 2010 personne n’a vibré car personne n’y croyait, Cris avait déjà 50 ans, Benzema s’appelait Lisandro.

Cette période s’arrêta en 96 par trois performances ahurissantes, l’année même où Jacquet découvrit la meilleure sélection de l’histoire. En 97, Auxerre bloqua en quart et le PSG en finale. Densité et constance que l’on ne retrouva plus par la suite avec des exploits le plus souvent isolés avec Monaco – comme Metz, Toulouse ou Bastia en leur temps – ou couplée (Monaco et Marseille en 2004). Ou encore inexistants, avec Lyon. Pourtant, concernant l’OL, la faute n’est pas à mettre sur le niveau de la Ligue 1 qui aurait baissé, nous y reviendrons également. Pour l’OL, l’étoile filante est donc passée en 2006. Le Lyon des saisons suivantes a été moins fort. En 2007, Houiller a eu beau clamer que Toulalan était plus fort que Mahamadou Diarra, seul Barth d’OLTV a pu y croire. Avisé, il a eu un doute quand Aulas a triomphalement estimé Grosso meilleur qu’Abidal. Le déclin était amorcé. Le terrible hiver 54 fut moins contrariant que celui de 2006, quand Juninho et ses amis brésiliens s’en allèrent au Brésil sans penser à mal (contrairement à Wiltord bien des fois). Au retour, des engueulades, plusieurs belles défaites y compris à Troyes, un derby contre un mauvais Saint-Etienne en trompe-l’oeil avant d’affronter la Roma. Et patatra. Lyon affiche un complexe de supériorité aussi déplacé que les prétendus gestes d’un autre âge de son ancien entraîneur envers quelques femmes de ménage méridionales. La défaite est cruelle ,mais Lyon ne s’était menti que trop longtemps. Puis Puel arriva, puis Garde, puis Fournier puis la mort. En passant ils ont acheté Gourcuff. L’erreur de trop.

Cette défaite n’a pas tué Lyon, puisqu’il était déjà mort. Pour n’avoir pas changé complètement de cycle, l’OL 2008 était un zombie que Benzema, Toulalan et Benarfa ont abandonné dans le cimetière de la L1.

Ligue 1, OM : Pas triste Loco

 

Il va tout révolutionner, vous allez voir.

desch

Un génie se reconnaît facilement : il n’aime pas les conférences de presse, il adopte un comportement autiste, il reste prostré sur son banc pendant 5 minutes à chaque point égaré, ses zygomatiques bougent frénétiquement et ses lèvres ont des spasmes comme les claudos dans le métro, et il n’hésite pas à parler d’un débit lent, en regardant ses pieds, sans faire le moindre effort pour parler la langue du pays. Il concocte aussi des séances d’entraînement d’avant-saison terribles, à des horaires pas possibles, qui font dire qu’à l’OM ça bosse plus que jamais et qu’on n’a jamais vu ça. Et évidemment ça se voit à l’ouverture du championnat. En même temps, il compte sur Franck Passi pour traduire ça aux journalistes, ce qui est un faux problème, et sans doute aux joueurs, ce qui en est un vrai. Patience, Thauvin réussira peut-être quelque chose ce week-end.

Un vrai génie est aussi un ovni sur le plan tactique. Capable d’inventer de nouveaux schémas et de replacer des joueurs à des postes qui ne sont pas le leur. Tout le monde s’enthousiasme, l’adversaire aussi jusque-là, ses joueurs peut-être un peu moins. Mais en tout cas, terminé l’équipe de l’an dernier, moribonde, trop friable défensivement, qui ne court pas. Le public du Vélodrome va être ravi si ça continue.

La révolution, c’est faire ce que personne n’attend : par exemple, faire jouer ensemble Thauvin, Imbula, Payet et Mendy, ce que Baup et Anigo avaient fini par éviter. Et recruter Alessandrini pour avoir encore un joueur qui n’a pas envie de défendre. Como se dice « équipe équilibrée » ? Ca va venir, ce n’est qu’une question de temps, le temps justement de dégager André Ayew et Mandanda. Et que Romao et Lemina soient rétablis, toutes les équipes du monde sont dépendantes de leurs meilleurs joueurs, non ?

Pour un peu, on penserait qu’El Loco n’est pas calculateur, qu’il est vraiment comme ça, un peu barré, et qu’il ignore même pourquoi on a fait appel à lui mais ça avait l’air d’un défi sympa. On pourrait le penser mais il touchait 2,5 millions et demi par an à Bilbao.