L’Edito : Antenne de mes 2

« Il a refusé d’obtempérer et a continué à rouler à une vitesse beaucoup trop élevée. » Ca faisait longtemps qu’on attendait que Christian Prudhomme prononce ces mots. Il parlait de qui ?

Le spin off féminin de la Coupe du monde de foot rappelle quelques secrets de la réussite : 1, avoir un entraîneur ça aide, 2, Thuram derrière ça fait gagner, même quand il a des cheveux longs, et 3, Marinette Pichon c’est le passé. Elise Bussaglia a donc réussi là où ni Sydney Govou, ni André-Pierre Gignac n’ont réussi il y a un an. Marquer, déjà, susciter un commentaire sur Eurosport ensuite et déglinguer Chamou à Stade 2 quand il demande si on dit buteur ou buteuse. C’est aussi ça France Télévision.

Mais un spin off reste toujours un pari sur l’avenir. Il y a un an, Raymond Domenech a quitté le Domenech show avec pertes et fracas mais comme toutes les stars de la télé, il n’est pas resté sans proposition bien longtemps. Ruiz a réuni Perrin et Rey, sans JO à l’horizon. C’est aussi ça France Télévisions, l’été sur France 3 ne dure jamais aussi longtemps que Jamy Gourmaud le croit. Peu importe, comme l’écrit le TV Mag : « Le seul problème de cette émission c’est qu’elle passe à la télé ! Je ne demande qu’à être oublié. » Le bouquin sortira certainement en 2012.

Combien de Carraz ?

En 2012, Christophe Lemaître courra pour une médaille mais rien ne permet d’affirmer qu’il n’en aura pas. Invoquer Quenehervé a ses contreparties. Teddy Tamgho aussi devrait être occupé en 2012 mais pour cela il faudra qu’il saute au-delà des 15,50m une fois la saison prochaine. 16,74m ce week-end même pas en rendez-vous mondial, il grappille centimètre par centimètre. Une bonne course d’Hélan et le tour sera joué. Richard Gasquet, lui, a remonté deux sets à un joueur de tennis. Très fier, Papa a trouvé qu’au début il jouait avec un bout de bois. Tout ça, c’est aussi France Télévisions.

Pendant ce temps-là, Chavanel a laissé Voeckler sur place aux championnats de France fin juin, devant les voitures France Télévisions. Ca valait le coup.

Robert Pirès : Les connards savent très bien tacler

On peut être footballeur et ne pas forcément être bête à manger des chasubles. L’inverse peut aussi être vrai.

On avait de Robert Pirès une image assez  joviale, celle d’un bon camarade, simple. Simple, il l’est, peut-être même un peu trop. Avant de découvrir ses mémoires, qu’il n’a pas encore dû réussir à lire, les seules images qui avaient été diffusées de lui en dehors de Metz, Marseille et Arsenal étaient celles des Yeux dans les Bleus, où son sourire à peine niais et sa bonne humeur ne l’avaient jamais quitté.

L’équipe de France finira pourtant par le quitter. En son temps, Le Vestiaire avait décrit ce personnage exubérant qui semblait ne jamais pousser la réflexion trop loin. Nous étions bien en-deçà de la réalité. C’est un miracle que Robert soit parvenu aussi haut en réfléchissant aussi peu. C’est lui-même qui le dit, au-delà de son talent il n’avait rien. Trop gentil, trop fragile, trop neuneu. Le club Pirès sur Europe 1 avait quand même livré de larges indices, aux banalités succédaient les évidences, quand les lapalissades ne supportaient plus les pléonasmes. Du vide. Sauf quand il s’agissait de parler de Domenech.

Tentative d’Atlanta

Il ne comprenait pas, Robert. Il n’a jamais compris. Quand il faut écouter Raymond 30 secondes pour se rendre compte qu’il se fout en permanence de la gueule du monde, qu’il a sacrifié sans autre raison que son bon plaisir des générations de joueurs, Robert a toujours accepté les humiliations de son mentor. L’espoir fait vivre, l’idiotie peut tuer. La carrière de Pirès est morte contre Chypre mais en réalité elle était déjà décédée à Atlanta en 1996. Jacquet l’avait repêché mais il a fini par se noyer quand même. Robert est bien conscient de tout ça et le raconte. Une amende, un remplacement par Moreira, un rendez-vous planté, un mensonge de Domenech, un mensonge de Domenech, un autre mensonge de Domenech. Domenech aurait pu lui demander de virer tous les mois son salaire sur un compte numéroté propriété d’un certain RD, il l’aurait fait.

Un jour, Robert en a eu assez et s’est lâché dans la presse. Mauvaise méthode. Il n’y a pas de méthode, à part peut-être convaincre ses camarades de ne pas soutenir aveuglément Raymond en 2008. Des camarades dont il pointe gentiment l’hypocrisie dans son bouquin, sans pour autant appeler Patrick Vieira, Patrick Faux cul. Oui, Robert est gentil. Personne n’aimait Domenech, mais la règle c’était de ne pas le dire. Vieira prendra la porte dans la gueule deux ans plus tard. Il y a une justice pourrait dire Robert. Mais Robert est gentil.

L’Edito : Lille de France

Ca n’a pas pu vous échapper, l’équipe de France de hockey sur glace disputait les Mondiaux. De toute façon, il n’y a pas d’autre compétition.

Gourcuff a donc décidé de sortir du placard. Pas pour nous dire pourquoi il ne sait plus se servir de ses pieds depuis près de deux ans, mais plutôt pour nous révéler avec l’assurance de l’adolescent frippon qu’il aime les filles. On aimerait aussi savoir s’il pense que l’homosexualité est une maladie ou si son grand-père a vendu du beurre aux Allemands.  Allez Cécile, un petit effort, il n’a même pas dit s’il préférait la marelle ou la corde à sauter.

Pour ceux qui se demandaient ce que Cris foutait encore en France, le quinquagénaire brésilien a apporté une réponse cinglante. Finir son contrat de mercenaire. Mission accomplie, après avoir empêché Lyon d’être champion, il s’est fait Marseille. Ah, ces Brésiliens.

Autre scoop, Djokovic a livré  la recette pour battre Nadal : mieux jouer que lui. Fallait y penser. En même temps, France 2 a mis vingt ans pour virer Salviac. D’autres mystères ne seront pourtant pas résolus, comme la disparition des papiers NBA et du pigiste qui va avec, le désintérêt pour un sport dominé par un type qui s’appelle Vettel ou  pourquoi Chabal a l’air si bête. Une bonne nouvelle quand même,  apparemment, on peut mourir d’autres chose que d’une overdose ou d’un cancer à 25 ans quand on est cycliste. Rassurant.

Pendant ce temps-là, la France retient son souffle, le Mitterrand du rugby sera-t-il du voyage en Nouvelle-Zélande? Et pourra-t-il y rester ?

Italie-France : Rome charrettes

 

Quelle mouche avait donc piqué Le Vestiaire pour oser demander la tête de Lièvremont il y a trois ans ?

On se doutait bien que cette équipe-là allait finir un jour par rentrer dans l’histoire. Ca n’était pas passé loin, en novembre, contre l’Australie (16-59), mais une équipe de France avait déjà eu l’idée de prendre une valise encore plus grosse (61-10 contre la NZ en 2007). Les salauds. Aucune équipe de France n’avait par contre jamais encore perdu dans le Tournoi contre l’Italie. Et ça, personne ne pourra plus l’enlever à Lièvremont.

Il faut dire que le frère de Thomas Lièvremont avait bien préparé son coup en titularisant Chabal pour faire souffler Harinordoquy, qui n’avait pas joué en club la semaine d’avant. On est jamais trop prudent. Servat, lui, n’a pas eu le droit aux mêmes états d’âme, mais on a vite compris pourquoi après l’entrée en jeu de Guirado. Se faire prendre en photo par Midol devant son centre de rééducation permettra-t-il à Swarzeski de guérir plus vite ? Pas sûr. Regardez Marconnet : voilà quatre ans maintenant qu’il s’est pêté le tibia au ski et il court toujours sur une jambe.

Welcome to Parisse

Heureusement, Huget a fait fumer les siennes pour marquer un essai d’anthologie, sur 80 mètres. C’était une semaine trop tôt. Et contre Toulouse. Mais comment voulez-vous qu’il s’y retrouve avec tous ces doublons et Bayonne qui joue aussi en bleu ? Avant de se barrer claquer son fric au Stade français avec Bernard Laporte, Afflelou pourrait lui offrir une paire de Tchin-Tchin ou une copie des règles du rugby pro. Au choix. Amener volontairement un ballon en touche dans ses 22 à dix minutes de la fin pour donner le lancer aux Italiens, même Traille et Poitrenaud n’y auraient pas pensé. Mais de quoi pouvait donc bien parler Lièvremont quand il soulevait la gestion catastrophique de ses Bleus contre l’Ecosse et l’Irlande ?

Cette défaite à Flaminio, c’est d’ailleurs bien de leur faute à ces jeunes cons. Lui ne s’est « pas passé aujourd’hui de joueurs providentiels ». C’est son boulot. Il ne va pas en plus se faire chier à expliquer à ceux qu’il a pris la façon de jouer ensemble. Ils sont bien assez grands pour ça. Et puis, après tout, les Français ne sont pas passés si loin de l’exploit à Rome. A deux points près, ils étaient encore en course pour le gain du Tournoi, mais Rougerie a cru bon devoir montrer à ses potes pourquoi Clermont s’y est repris à quinze fois avant de gagner le championnat.

L’absence de seconde ligne, Chabal, la vitesse d’exécution de Parra, Chabal, les 32 ans de Jauzion et Chabal ont aussi rasuré les Tonga et le Canada sur leurs chances de jouer un jour les quarts de finale d’une Coupe du monde. Nos Bleus ont au moins eu une chance dans leur malheur : le match n’a pas été diffusé au Japon.

Angleterre-France : Le quinze de l’arrose

Un seul des deux sélectionneurs a déjà été champion du monde. Mais lequel ?

Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et la Ceinture du feu du Pacifique n’y est cette fois pour rien. Même si sa belle série de deux matches sans défaite a pris fin, samedi soir, dans le jardin anglais, la France a envoyé un message on ne peut plus Clerc à son futur adversaire du Mondial : elle peut rivaliser avec n’importe qui pendant 40 minutes. Ferme et tenace, la bande à Lièvremont prend du volume : pathétique contre l’Australie, en novembre ; ridicule contre l’Ecosse, pour l’ouverture du Tournoi ; à la rue, il y a deux semaines, en Irlande ; elle a cette fois sorti son « match le plus abouti » depuis des mois. Et dire que Médard n’était pas là.

Au Trinh où vont les choses, c’est simple, il faudrait un séisme pour que cette équipe-là n’aille pas jusqu’au bout en Nouvelle-Zélande, sur Stewart Island. Les motifs de satisfaction sont nombreux après ce France-Angleterre. D’abors, les Bleus n’ont pas attendu, cette fois, d’avoir pris trois pions pour se mettre à défendre. Ils ont su sans jouer sans Parra, sans Poitrenaud et sans ailier droit et Marc Lièvremont a vu à la vidéo « des choses intéressantes dans l’animation offensive ». Il n’a pas précisé, par contre, s’il pensait aux zéros franchissements ou aux zéros essais.

La clé sous le Palisson

Notre ancien chroniqueur Peyo Greenslip, depuis sa lune de miel à Rome, nous a aussi confié par sexto avoir vu des choses moins intéressantes, comme ces Français revenus des vestiaires avec les mêmes intentions qu’en début de match contre l’Irlande. Si Wayne Barnes avait été là, les champions d’Europe en titre n’auraient pas regretté aussi longtemps leur seule occasion d’essai, sur un jeu au pied. Mais Wayne Barnes n’était pas là, Chris Ashton a fait son saut de l’ange dans le vide et on va nous faire croire qu’il n’y aucune raison de s’inquiéter à six mois de la Coupe du monde.

Incapable, en trois ans, de pondre un plan de jeu cohérent, Marc Lièvremont masque son impuissance derrière une irascibilité nouvelle en conférence de presse. Ca nous rappelle curieusement quelqu’un. Ses joueurs ont donné à Twickenham l’image d’un groupe en autogestion à qui seul l’orgueil a permis de sauver les apparences en première mi-temps. A part ça, Chabal ne fait plus peur qu’à la femme de ménage du musée Grévin ; Huget, comme tous ceux qui le regardent jouer, ne sait pas vraiment ce qu’il fait là ; Palisson non plus ; les rhumatismes de Jauzion ne supporteront pas 25 h d’avion jusqu’à Auckland et Guirado n’a toujours pas compris pourquoi Crunch sponsorisait le match sans offrir une seule tablette.

L’Edito : A poor Lansdowne cow-boy

Si seulement le rugby ne se jouait qu’avec une troisième ligne.
J-206.

Avant de faire semblant d’analyser le Roumanie-Namibie d’hier après-midi, rappelons pour ceux qui en doutaient que Bordeaux est bien de nouveau entraîné par Ricardo. La dernière fois qu’ils s’étaient fait voler comme ça, c’était Lyon, il y a trois ans. Par ailleurs, le point d’orgue de ce week-end étant la remise des Mag d’or, nous y reviendrons prochainement, le temps de comprendre pourquoi Arnaud Romera n’a pas digéré son dernier voyage au Laos à la rencontre de l’équipe de France de karaté bouddhiste.

Tsonga la bomba

Marc Lièvremont et ses apprentis ont donc une nouvelle fois révolutionné l’histoire du jeu. Jouer avec une seconde ligne, se faire des passes pour avancer, donner de la vitesse, avoir un plan de jeu qui dépasse le premier temps,  n’est désormais plus indispensable dans le rugby moderne. Rassurez-vous, Nallet, Pierre et Thion font bien référence en club. Parra aussi et pas seulement à cause de son super nom et de son prénom assez classe, à quoi bon insister sur sa lenteur. C’est pas comme si Yachvili, en deux passes, avait rappelé que le haut-niveau n’est pas que mettre un coup de pied dans le ballon. Yachvili a arrêté en 2005. Trinh-Duc s’impose enfin comme le patron, mais du bar-tabac d’en face où il n’y a plus de boum. Trois mots sur Traille, Jauzion et Poitrenaud pour finir:  ils jouent encore ? Il n’y a personne d’autre auraient répondu Huget et Médard. On plaisante, il y a Médard.

Parra vent

A part ça, quinze bonhommes verts vont avoir du mal à se regarder dans la glace et pas qu’à cause de leurs oreilles chouflues couvertes par d’épais cheveux rouges. Car après avoir écrasés de costauds Italiens de plus d’1 point, on pouvait logiquement s’attendre à leur réveil face aux coqs décharnés. Et pourtant, ils leur ont quand même laissés 25 points. Il ne vaut mieux pas qu’ils apprennent que le Chardon en avait mis 22, sinon ils ne se présenteront même pas face à leurs cousins roux.

Pendant ce temps-là, les médias ont trouvé la solution pour faire aimer le ballon ovale au plus grand nombre : continuer à commenter en utilisant « pick and go », « première main » et « ruck ». Et dire qu’on s’était débarrassé d’up and under.

Du coq au vain (2/5) : Le Novès oeil

Octobre 2007. En tuant le jeu à la française, en s’appuyant sur une seule et même génération, un ancien demi de mêlée béglais laisse un champ de ruine et Jo Maso. Il aurait juste laissé le champ de ruine, on n’en serait peut-être pas là. La suite, c’est un encadrement de juniors qui va faire n’importe quoi avec ce qu’il peut.

noise

Le quinze de France 1961 était plus connu que la cuvée 2009. Et 2011 alors ?

Il y aura toujours du rugby en France, professionnel ce n’est pas certain, amateur probablement. On pourra toujours compter sur les terminales STT pour garnir les effectifs des clubs de Nationale 3 entre Zouc le pompier qui n’a pas percé au foot et Bobol le fils du plâtrier qui aime par-dessous tout lever le coude avec Totogne et la Mine. Une valeur sûre. L’amateurisme fut médiatisé dès Domenech, Amédée. Ce qui permit de découvrir des métiers aussi ignorés que celui de géomètre expert. Curieusement, Olivier Roumat, dont le niveau n’était pas folichon mais suffisant, n’a toujours pas trouvé son successeur.

Olivier Brouzet fait de l’écologie, Merle dîne avec Petitrenaud. L’Insa de Toulouse en profita pour prendre soin de distribuer des diplômes d’ingénieur à des joueurs pas forcément géniaux. Puis le pognon arriva avec le cul, la Coupe d’Europe et le Top pour ressembler au Super. Le professionnalisme a aussi eu la bonne idée de faire disparaître le club de Casteljaloux, rugby magazine sur FR3 et Pierre Salviac. Le beau jeu parvint à survivre, mais que dire des beaux joueurs. Agen, et son Thierry Dumas de journaliste, furent les dernières victimes collatérales. Il ne resta finalement plus qu’Eric Bayle et encore, il s’acoquina avec Max Guazzini pour les beaux yeux du portefeuille Vivendi.

Comme des jaunards

Dire que le professionnalisme n’a rien apporté serait mentir. Bernard Laporte n’aurait jamais pu faire oublier qu’il avait joué au rugby avec Moscato. S’il reste quelque supporters moutonniers à lunettes dans certaines régions volcaniques et pneumatiques reculées, c’est uniquement pour avoir une bonne excuse et ne pas assister au mariage de son pote. A part ça, le rugby n’était pas vraiment fait pour ressembler au foot. D’ailleurs, il ne lui ressemble pas. Les Coupes du monde 1987, 1991, 1995 étaient-elles moins belles que les suivantes ? Heureusement, on peut distinguer des tonnes de muscles supplémentaires plus ou moins prohibés, et la baisse du niveau des joueurs qui se ressemblent tous, pas seulement Jauzion et Skrela. Le joueur racé n’existe plus. Le sud a bouffé le nord. John Kirwan a enfanté Tuigamala pour le plus grand bonheur de Lomu.

Novembre 2009 : attention Laporte

32e minute, troisième essai néo-zélandais, sur mêlée française s’il vous plaît. Ca tombe bien, c’est là que les Bleus étaient le plus à l’aise. 39 points encaissés à l’arrivée, à 40 est-on champion du monde ? Les titulaires n’étaient pourtant pas des remplaçants, le doute est quand même permis. A l’exception de Servat, tous ressemblaient à s’y méprendre à des stars du Top 14, à part Chabal peut-être qui ne ressemble à rien, a fortiori en seconde ligne. Et pourtant l’escroquerie perdure. La faute à qui ?

Lièvremont peut s’estimer heureux, il est moins antipathique que son prédécesseur, c’est sa principale qualité. Décidé à offrir un nouveau style de jeu aux Bleus, il en a oublié 2-3 fondamentaux au passage, comme la touche, la défense ou le haut niveau. Le lob d’Harinordoquy n’était pas anondin, les cinq essais blacks non plus. Marco voulait du jeu tout simplement, il a eu le néant. Appelez le Traille, Clerc, Jauzion, Marty, Médard. Et bien-sûr Trinh-Duc, le Reichel qui n’a pas hésité à faire un en avant sitôt qu’un Black fonçait sur lui, la jurisprudence du binoclard. Le nouvel Aucagne fut rebaptisé patron, une semaine avant, par la grâce de guerriers samoans et d’une presse avisée. Les linguistes du monde entier se sont penchés sur la question, pour une découverte peu commune : patron se dit « Dan Carter » en Maori. Son comparse Dupuy, buteur confirmé n’a pas manqué l’essentiel de ses tirs et de ses passes, mais rien d’inquiétant, il n’est que demi-de-mêlée.

Black boks

Il restait heureusement la conquête pour se refaire. Place aux avants tricolores, jamais les derniers pour balancer des clichés sur leur envie de « bouffer du Black » ou de « découper du Bok », héritage d’une culture où on relève les mêlées au cri de yahourt. La pratique est guillerette jusqu’à la fac, mais à l’UNSS les sixièmes sont rarement plus costauds que les troisièmes. Barcella soudainement moins souverain a entraîné ses compagnons, la gueule écrasée sur la pelouse. Dusautoir survivra à Lièvremont, Jo Maso peut-être pas, mais est-il mortel ? Vivement que le rugby français passe professionnel.

Marc son sillon

Pourtant, le sélectionneur ne s’est pas trompé, à 2-3 près les meilleurs étaient là, sur le terrain ou le banc, par contre en tribune il y avait Jo Maso. Sa communication est exemplaire, sauf peut-être quand il refuse de commenter ses choix, qu’il dit que les Sudafs vont mettre une taule à ses joueurs ou qu’il enlève la pression de ces derniers en rappelant qu’il faut battre les Blacks. C’est le fruit de deux ans de travail pour devenir les All Blacks d’Europe, ce n’était pas une blague, même si O’Driscoll n’a pas été naturalisé. Finalement, il ne lui manque qu’une chose : un club ou une reconversion sérieuse ?

L’exploit sud-africain était pourtant séduisant pour ceux qui n’auraient pas vu la première demi-heure, d’autant que personne ne les a battus, à part peut-être l’Irlande. Par honnâteté, il faut avouer que les Boks ont gagné une fois, contre la grande Italie. Une Squadra pas si nulle puisqu’elle a vaincu les terribles Samoas. Les mauvais esprits diront comme tout le monde. Même le Pays de Galles ? Même le Pays de Galles, écrasé de justesse par l’Australie. Vivement 2010.

France-Ecosse : Le Guirado de la méduse

Les champions d’Europe en titre ont fait boire la tasse à l’Australie du Nord. A quoi bon défendre ?

Ceux qui arrêteront cette équipe de France ne sont pas encore sortis des bourses écossaises. C’est simple, elle n’a plus perdu un match dans le Tournoi depuis le 15 mars 2009. C’était en Angleterre (34-10) et Le Vestiaire avait alors été bien dur avec Marc Lièvremont et ses deux faire-valoir. Notre spécialiste sports régionaux doit aujourd’hui se faire une oraison : le tryo de Marcoussis a accouché d’un rouleau-compresseur taillé pour l’hiver. Si la Coupe du monde se jouait en février ou en mars, Yoann Huget verrait sûrement que Webb-Ellis n’est pas qu’une marque de chemises.

La grande Ecosse, celle là même qui n’avait pris que 49 points contre la Nouvelle-Zélande, à l’automne, avant d’en coller 3 aux Samoans, n’a pas existé dans le chaudron de Saint-Denis. Tout juste a-t-elle pu marquer trois essais ; une première sur ses dix-huit dernières sorties internationales. Il faut dire qu’elle avait en face une formidable machine offensive, qui a marqué en un seul match autant d’essais que sur tout le mois de novembre. Fidji compris.

Guilhem le suive

Comment donc expliquer une telle montée en puissance ? Palisson, Estebanez, Andreu et Porical n’ont pas trouvé de réponse, samedi soir, devant leur télé. Ca aurait peut-être été plus simple si Huget, Mermoz et Traille avaient pu se joindre à eux. On est en tout cas rassuré sur la capacité de nos Bleus à jouer sans ce dernier à l’ouverture. Le réservoir de talents est tel dans le Top 14 qu’on pourrait aussi sans doute s’en passer à l’arrière.

Parce que le XV de France aujourd’hui, ce n’est pas qu’un ouvreur champion de Tomate ou une demi-douzaine d’avants qui ne tiennent pas un ballon. C’est aussi des remplaçants si solides que toute l’équipe du Vestiaire est allée pour la première fois à la messe, dimanche, prier pour que Servat soit épargné par les blessures jusqu’en octobre. Soyons juste, quand même, avec Guilhem Guirado : il n’a pas fait une plus mauvaise entrée que Chabal ou Ducalcon.

Pendant ce temps-là, on devrait bientôt en savoir un peu plus sur la dangerosité des tables de nuit néo-zélandaises.

H-Cup : les fils à Jo Maso

Le RC Doumiac jouera-t-il un jour un quart de finale de Coupe d’Europe en Espagne ?

La branlée australienne de l’automne n’était donc qu’un accident. Et nous qui osions railler, il y a deux jours encore, le « Maso schisme » du rugby français. Tout le monde fait des erreurs. Damien Traille en sait quelque chose.

La dernière journée de poules de la Coupe Heineken a réveillé nos coqs : quatre clubs français verront les quarts de finale. Rien que ça. Le public espagnol va se régaler. Ceux qui voudraient comprendre pourquoi nos fleurons du Sud Ouest sont obligés de délocaliser leurs matches dans un pays du Tiers-Monde peuvent aller voir Le Fils à Jo. Les autres se féliciteront avec nous et l’AFP de l’embellie du rugby tricolore. Vivement la Coupe du monde que ces tarlouzes d’All Blacks voient de quelle table en bois Mathieu Bastareaud peut se chauffer.

Paume Fritz

Ceux qui auraient voulu faire passer pour une gentille foire d’empoigne cette compétition sponsorisée par le premier brasseur de Hollande, grand pays de hockey sur gazon féminin, en sont pour leurs bières au frais. Prendre la moitié des équipes du Top 14 et toutes les franchises galloises ne fait pas forcément de vous un rassemblement régional. La preuve, ces deux Biarritz-Toulouse et Perpignan-Toulon font déjà saliver dans toutes les chaumières écossaises.

Et que dire du prestigieux Challenge européen et de ces Stade Français-Montpellier et La Rochelle-Clermont qui nous changeront un peu de la monotonie du Top 14 ? Espérons seulement qu’une telle réussite continentale ne tire pas trop sur la corde de nos internationaux avant le Tournoi des Six Nations. En rugby peut-être plus qu’ailleurs, on ne peut pas courir deux Lièvremont à la fois.

Pendant ce temps-là, Florian Fritz a prouvé aux supporters des Wasps qu’il savait quand même bien faire quelque chose de ses mains.

Du coq au vain (1/5) : Le Maso schisme

Octobre 2007. En tuant le jeu à la française (?), en s’appuyant sur une seule et même génération, un ancien demi de mêlée béglais laisse un champ de ruines et Jo Maso. Il aurait juste laissé le champ de ruines on n’en serait peut-être pas là. La suite, c’est un encadrement de juniors qui va faire n’importe quoi avec ce qu’il peut.

stand

Juin 2010, près de trois ans après sa prise de fonction, Marc Lièvremont est dévasté. Son équipe est nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est toujours là. Trinh-Duc aussi. Novembre 2010, Marc Lièvremont est encore dévasté, son équipe est toujours nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est là, bien-sûr. Janvier 2010, Marc Lièvremont a quand même trouvé trente joueurs pour accompagner Jo Maso en Nouvelle-Zélande.

Revoici le premier épisode de l’incroyable saga d’un sélectionneur plus modeste que les autres, un petit peu trop peut-être.

En prenant la tête de l’équipe de France, Marc Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs du Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur, il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens. Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir que de coups de pied de recentrage réussis par Fred Michalak. Il renonce alors aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son XV de départ par Laporte : des vieux et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servi à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skrela. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète. A l’époque, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Lièvremont, lui, ne doute pas.

Marc est sophiste

Une volée dans le Tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour au jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain, on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. La Fédérale 3 est un monde magique.

2009, c’est la rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande. Avec six  joueurs valides de 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet), il faut savoir rester modeste. Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit pas de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler.

Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne alors dans sa tombe.

Ballon d’or, Messi : Le bon, le but et le truand

Zurich réussit décidément aux Argentins. Higuain n’était pas là cette fois c’est Messi qui est reparti avec un cadeau.

Meilleur buteur de Liga, meilleur buteur de la Ligue des champions : que faut-il de plus pour être Ballon d’or ?  Un but en Coupe du monde  ?

La France entière le craignait, le planning d’i-Télé l’a fait : c’est bien Olivier Le Foll qui a conté la soirée du Ballon d’Or ce matin. Excédé, Ghalzi n’a pas pu se retenir : « Qualités intrinsèques… Parce qu’un joueur de foot peut avoir des qualités extrinsèques ? » L’attaque était facile, Le Foll en a vite convenu et de toute façon il était grand temps de lancer un sujet qui disait que le palmarès de Messi était long comme un jour sans fin. Salvateur.

Pichichi, pas de chichi

Pourtant, Le Foll a peut-être eu tort de ne pas y réfléchir avant. Mais après tout, pourquoi un journaliste se demanderait pourquoi avoir donné le Ballon d’or à Messi est scandaleux quand tout le monde dit qu’avoir donné le Ballon d’or à Messi est scandaleux ? Un quadruplé contre Arsenal, des passes décisives dans un clasico, quelques actions de grande classe où il évite de faire des passes, et Sneijder est renvoyé à ses chères études ou plutôt à la gueule de Robben qui salope son ouverture face à Casillas un soir de juillet. C’était un match amical. Sneijder-Robben, c’était aussi un match en mai à Bernabeu, mais où était Leo ?

Xavi de recherche

Mais Le Foll avait raison : Messi le double Ballon d’or a bien des qualités extrinsèques. Deux surtout. La première donne des ballons parfaits pour empiler des buts en Liga et est aussi capable de le faire avec Villa en équipe nationale. La seconde égalise à Chelsea pour permettre de briller en finale quand il n’y a plus de danger et est aussi capable de marquer en finale de Mondial. Sans ces qualités extrinsèques, Messi n’aurait probablement pas tiré la langue avec un faux-air d’Ibrahimovic en montant sur l’estrade, pour recevoir son trophée des mains d’un gars qui pouvait difficilement être plus déçu.

Sans ces qualités extrinsèques, Messi ne porterait qu’un maillot blanc et bleu ciel. Heureusement, 2010 n’était pas une année de Coupe du monde.

Cantona : « Banking for Eric »

A quelques heures de l’effondrement du système bancaire international, notre spécialiste économie a (presque) rencontré l’outremangeur dans la file d’attente du Crédit agricole de Carquefou.

LE VESTIAIRE : Vous appelez les gens, dans une vidéo filmée par un stagiaire de Presse Océan avec son téléphone portable, à retirer tout leur argent des banques pour faire écrouler le système. Est-ce bien raisonnable ?

ERIC CANTONA : Quand les hirondelles suivent le fourgon blindé, c’est parce qu’elles pensent qu’on va leur jeter des billets.

Cette « révolution » financière est-elle réalisable ?

Si les trois millions de chômeurs français vont tous fermer leurs comptes à découvert, ce mardi, on n’aura aucun mal à faire sauter la banquière. Mais ce n’est qu’une première pierre à la destruction de l’édifice : les gens devraient aussi arrêter d’aller bosser et d’acheter de la bouffe.

Allez-vous vous-même suivre le mouvement que vous avez initié ?

I’m not a man, I’m Cantona.

Est-ce le rôle d’un ancien sportif d’intervenir dans les questions économiques ?

Yannick Noah est bien chanteur. Et puis ce n’est pas parce que j’ai appelé mon fils Emir et que j’ai trois comptes en Suisse que je n’ai pas le droit de l’ouvrir. Je sais ce que c’est la misère, moi. J’ai vu tous les films de Ken Loach.

Qu’allez-vous faire une fois le système bancaire écroulé ?

Il faudra décapiter la classe politique à coups de crampons dans la gueule. Un grand leader comme Amado Guevara ou Gonzalo Castro prendra alors le pouvoir pour éliminer tous les sacs à merde.

Que pensez-vous de l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar ?

C’est simple, il faudrait arrêter de cuisiner au gaz et ne plus faire le plein de sa voiture pendant douze ans.

O’Connor, c’était les corons

Chabal le sait bien : comme au poker, les grands champions ne dévoilent rien de leur jeu. L’effet de surprise n’en sera que plus grand, à l’automne 2011, contre le Japon.

Les Fidji et l’Argentine n’avaient été qu’une gentille mise en bouche. Un amuse-gueule. Il n’y avait alors que ces pédophiles de la presse sportive satirique en ligne pour railler la méthode Lièvremont et le manque d’ambitions de son équipe. Mais on le savait bien : le XV de France, à part en touche, se met toujours à la hauteur de son adversaire et nos tauliers bleus avaient gardé sous la semelle plus que le gazon abîmé de la Beaujoire.

Promis juré, les Australiens et leur mêlée de tarlouzes allaient remonter dans leur Airbus Qantas le slip kangourou détrempé par quatre-vingt minutes en enfer. On allait voir ce qu’on allait voir : quinze mecs en jaune piétinés comme des Aborigènes, étouffés par les placages hauts et abasourdis par la rumeur fracassante de tous les costume-cravate du Stade de France. Avec un peu de chance, on verrait aussi du jeu et des essais, mais il ne faut jamais vendre la peau du koala avant de l’avoir plaqué.

Au Bonnaire d’édam

Ces salauds de sudistes ont pourtant gâché la belle année du rugby tricolore et son Grand Chelem triomphal. Mais avait-on déjà vu manœuvre plus fourbe ? Les Français s’attendaient à jouer les derniers vainqueurs de la Nouvelle-Zélande. Ils ont vu débarquer l’amicale des gendarmes du sud-ouest. Comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ? Ajoutez à cela un froid polaire auquel les moustachus sont évidemment beaucoup mieux préparés et vous comprendrez pourquoi Le Vestiaire, après avoir émis quelques doutes depuis trois ans, refuse aujourd’hui de tirer sur le corbillard.

Il préfère retenir les coups de pieds variés de Morgan Parra au-dessus des regroupements : une fois en touche, l’autre à cinquante mètres. Les Wallabies n’ont pas su comment s’y prendre pendant trois minutes. Et quand bien même ils marquaient leur premier essai sans avoir à se soucier de passer par les ailes, nos Bleus, héroïques, répondaient de la plus belle des manières : personne dans cette équipe si soudée n’avait envie de se mettre en avant, alors, la mêlée s’est chargée de gratter cinq points sans même entrer dans l’embut. Ca évite les fautes de main.

L’USAP le moral

Et puis, la belle mécanique tricolore s’est enrayée après la pause et la cabane est tombée sur Médard. On a alors compris pourquoi l’USAP et sa première ligne destructrice pointaient à la dixième place du Top 14. Guirado aurait par contre peut-être dû ne pas mettre son strapping devant les yeux avant de remplacer Servat. Il aurait sans doute pu lancer un peu plus droit et apprécier le récital offensif du triangle d’or Huguet-Palisson-Porical, dont les automatismes étaient parfaitement huilés après zéro match ensemble et deux jours de boulot dans la salle télé de Marcoussis. Vincent Clerc et Clément Poitrenaud ont aussi apprécié leur sens du placement défensif sous le jeu au pied australien.

Mais était-ce bien là l’essentiel ? Lièvremont, le cœur grand, a pu faire plaisir à tous ses joueurs. Même Ouedragogo, puni devant ses parents à Montpellier, a eu cette fois l’occasion de passer à la télé sur une chaîne même pas câblée. Encore eut-il fallu qu’il porte un ballon. On a beaucoup vu Traille, en revanche, et le score s’en est ressenti. La Trinh-Duc-dépendance est de plus en plus criante en équipe de France, qui finit quand même ses tests d’automne sur un bilan positif : deux victoires, une seule défaite. Ca sent encore le Grand Chelem.

Pendant ce temps-là, les All Blacks enchaînent les contre-performances : comment ont-ils pu ne même pas enfiler quarante pions à une équipe qui a fait match nul contre Fidji ?

(Photo Le Vestiaire)

L’Edito : Lloris au pays des vermeils

Le Vestiaire s’était déplacé au grand complet, hier soir, à Wembley, pour célébrer le triomphe de son ancien spécialiste F1, qui avait quand même attendu le 5 avril dernier pour annoncer que Vettel serait champion du monde.

L’occasion de constater que Jacques Vendroux sait se servir d’un portable en salle de presse et que Guy Roux aurait eu de l’eau dans sa chambre d’hôtel, ça aurait été pareil. Y avait-il autre chose à retenir ? Hormis que Benzema est le meilleur joueur du monde avec ou sans Converse et qu’il « pense que Mourinho a vu le match ». Il a peut-être vu aussi Di Maria. Mais ça, on vous l’a déjà dit. Par contre, vous avait-on dit que Gourcuff n’a rien à faire à ce niveau et donc en Ligue 1 ? Du coup, même Nasri a du charisme, voire du talent. Ce ne sera heureusement jamais le cas de Rami.

Pour fêter ça, Sagna a presque réussi un centre. Et Messi a marqué. Mauvaise nouvelle, la Coupe du monde a pris fin en juillet. Pour fêter ça, à Belgorod, Earvin N’Gapeth a pu une nouvelle fois montrer que l’intelligence n’est pas une qualité sine qua non pour bien jouer au volley-ball. Au quoi ? Pendant ce temps-là, personne ne croit Alberto Contador. C »est pas grave, Ali Badou a traité Bolt de légende, mais ça n’a rien à voir.

Pendant ce temps là, à Cholet, un étrange activité à balle orange a rendu des Turcs tristes et un Turc heureux. Pour fêter ça, Tony Parker a viré l’entraîneur de l’équipe de France après avoir été viré par son entraîneuse.

France-Fidji : L’impact du LOU

Qui d’Imanol Harinordoquy ou d’Alain Bernard a la plus grande envergure ?

Néo-Zélandais et Sud-Africains étaient déjà pris. Pas de chance. Il ne restait ce week-end plus que les Fidji pour jouer au rugby et ce n’était même pas à l’extérieur. Ce premier test d’automne avait décidément tout du match piège : un public habitué à la médiocrité, les cendres de Gareth Thomas sur la pelouse et une pluie à ne pas sortir Dussautoir de Marcoussis.

Difficile, dans ces conditions, d’espérer beaucoup du XV tricolore. On savait en plus les Fidjiens mieux préparés au crachin atlantique : la moitié d’entre eux jouent à La Rochelle. Les autres sont à Castres ou à Agen, on a d’ailleurs pu s’en rendre compte, par moments, sur les remises en jeu, les mêlées, les touches, les placages, les ballons portés, les passes sautées, le jeu au pied et quelques autres petits détails.

Good Traille

Encore fallait-il à nos Français prendre le match par le bon bout de la lorgnette. Ce qu’ils ont fait, avec courage, en ne lâchant rien d’autre que le ballon après avoir été menés au score (3-6). C’est dans ces moments-là qu’on voit les grandes équipes et Marc Liévremont a assurément couché des géants sur le papier à l’heure de faire sa liste. Lui seul pouvait avoir, à dix matches de la Coupe du monde, l’inspiration géniale de redonner une douzième chance à la doublette magique d’Aguilera, Yachvili-Traille.

La Nouvelle-Zélande est encore loin après tout. A quoi bon se trouver une équipe-type quand on peut faire plaisir à tous ses joueurs ? Les nouveaux ont en tout cas appliqué les consignes tactiques à merveille : multiplier les en-avants pour récupérer des mêlées, il fallait y penser. Ca s’appelle jouer sur ses points forts. Et Météo France est formelle : il pleut aussi parfois à Montpellier. Les avants argentins sont prévenus.

Pendant ce temps-là, les All Blacks n’ont même pas mis cinquante points à l’Ecosse. Petits joueurs.

Bruits de Vestiaire

BASKET-BALL

Un truck qui cloche

Après la parade triomphale des athlètes et nageurs français sur des Champs-Elysées noirs de touristes,  les basketteurs d’Orléans ont préféré au bus à impériale un poids-lourd américain pour faire leur arrivée, escortés par une douzaine de Harley, dans la zone industrielle désertique où se situe le siège de leur premier sponsor : Mr Bricolage. Welcome to ProA !

FOOTBALL

C’est du Giuly

D’accord, il faudrait qu’elle se freine un peu sur les dépenses de shopping, mais une jolie blonde qui joue au foot comme ça, on n’est pas loin de la femme parfaite. Il ne manquerait plus qu’elle aille chercher les bières au frigo les soirs de Ligue des champions. Avis à nos lectrices : plutôt que de laisser des commentaires féministes qui ne seront jamais publiés, allez donc voir la vidéo de Giuly à poil dans un bar parisien. Heureuses ?

Classe, Max

Max, l’ancien animateur vedette de Fun Radio, est le nouveau speaker de l’équipe de France. Et pourquoi pas Difool chargé de com’ de Ribéry ?

Toto calvitie

Une vingtaine d’années séparent ces deux clichés de Toto Schillaci. Cherchez l’erreur.

POKER

In your as

D’accord, le poker, c’est pas vraiment un sport et Ben Affleck se tape déjà Jennifer Garner (et que nous ça nous suffirait). Mais des Bruits de Vestiaire seraient-ils vraiment des Bruits de Vestiaire sans une photo suggestive piquée sur le site de nos confrères du Sun ?

GOLF

Easy Ryder

Puisque les mouchoirs sont sortis, messieurs, ne remontez pas vos caleçons avant d’avoir fait connaissance avec les femmes des joueurs américains de la Ryder Cup. A votre gauche : Lisa, la femme du capitaine, Corey Pavin, qui a récemment posé nue pour un obscur magazine de golf, les seins cachés par un drapeau français. A votre droite : Kandi Harris, la petite sucrerie quotidienne du « chasseur » Hunter Mahan. Tiger Woods ne va plus savoir où donner de la tête.

JUDO

Harel et l’ardue

Barbara Harel (non, pas de photo suggestive cette fois. Ah, si, quand même) a mis un terme à sa carrière, le week-end dernier, à l’issue de la Coupe d’Europe des clubs. Elle souhaite se reconvertir dans le journalisme. OK, on s’en fout. Et Jossinet en maillot de bain ?

RUGBY

Check your balls

La Fédération néo-zélandaise n’a tellement plus de fric avec tout ce qu’elle dépense pour l’organisation de la Coupe du monde 2011 qu’elle pique des ballons à chaque fois que les All Blacks vont en tournée. La preuve en image : Mike Delany, de Bay of Plenty (NDLR : allez donc faire un tour en haut du Mount Maunganui), s’entraîne avec un ballon gallois. Et si la FFR se cotisait pour leur envoyer des chasubles ?

Bruits de Vestiaire

FOOTBALL

Viens, à la maison


Comme souvent, nos amis de la presse britannique se posent, en ce début de saison européenne, les vraies questions : qui du milieu de terrain d’Aston Villa au plus long cou du monde, Stephen Ireland, ou du plus Américain des anciens footballeurs anglais, Thierry Henry, a la plus belle maison ? On savait ce dernier particulièrement habile de ses mains – l’Irelande (aucun lien, fils unique) en sait d’ailleurs quelque-chose – mais que va donc t-il bien pouvoir faire d’un piano à queue ? Un billard avec son nom sur le tapis, un aquarium plein de poissons jaune fluo et une belle blonde pour jouer sur le billard, ça, en revanche, c’est quand même la classe.

L’été indien

Larissa piquante

Vous vous rappelez sûrement de Larissa Riquelme. Non, pas le joueur, on n’est pas non plus là pour vous parler de sport, mais la supportrice paraguayenne qui se servait de son soutien-gorges comme étui de portable. Eh bien, la brunette a encore trouvé le moyen de faire parler de ses seins d’elle. Ce sont cette fois les présentateurs qui en profitent. Ils embauchent à la télé mexicaine ?

OMNISPORTS

Delhi de fuites

Non, ce n’est pas la salle de bain de l’hôtel lyonnais dans lequel ont dormi Mickael Llodra et Gael Monfils après leur qualification pour la finale de la Coupe Davis. Mais celle d’une des chambres qui accueillent les athlètes des jeux du Commonwealth, à Delhi, en Inde. Ils auraient quand même pu refermer la cuvette des chiottes.

FOOTBALL AMERICAIN

En avant

Ok, on s’y connaît autant, au Vestiaire, en foot US qu’en basket-ball, mais ce mec-là n’a pas l’air de quelqu’un à qui l’on confierait sa savonette sous la douche.

RUGBY

Nique Clegg

Notre jeu-concours de la semaine : combien de sélections nationales compte cette paire de cuisses ? (Indice : Nick Clegg n’est ni gay, ni joueur de rugby. Mais il aime Harry Potter.)

JUDO

Toi aussi, raconte nous tes fantasmes

Equipe de France, Euro 2012 : Blanc comme un linge

La brève a été publiée, samedi matin, à 9 h 27 sur le site Internet de L’Equipe : « Aliadière au chômage ».

Jérémie Aliadière a 27 ans. Si les recruteurs d’Arsenal avaient été écoutés, il y a onze ans, il aurait levé la Coupe du monde en juillet dernier. Leader magique d’une génération enchantée. Pour la première fois, l’équipe de France n’a pas connu de creux. Aliadière, Meghni, le jeune Gourcuff et Méxès, entourés des tauliers Gallas et Abidal, ponctués d’Anelka et Benzema devant, ont offert un nouveau sacre au pays de Houiller. Le manager d’Arsenal s’appelait Arsène Wenger, une partie des joueurs alignés face à la Biélorussie ont été recrutés par Arsène Wenger.

Le Vestiaire l’avait donc dit à la veille de France-Pays-Bas 2008 et répété ensuite, la France n’a pas construit de génération capable de gagner. La génération Jacquet s’était établie sur les ruines des précédentes, Blanc n’a même pas de ruines, il n’a rien. Ou plutôt juste trois joueurs du plus haut niveau : Lloris, Benzema et Ribéry. La cause est naturelle bien-sûr, mais aussi humaine : six ans de Domenech. Ce n’est évidemment pas de la faute à Domenech si Escudé, Givet, Squillaci, Ciani, Rami, Abidal, Evra, Clichy, Sagna et Escudé n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Diaby, Diarra, Toulalan, M’Vila, Gourcuff et Nasri n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Hoarau, Gignac, Remy, Saha et Cissé sont nuls à chier. Mais faut-il être aussi définitif ? Sans aucun doute, car tous ces joueurs ont fait leurs preuves en club, il était donc inutile de les sélectionner. En revanche, Deschamps, Blanc, Djorkaeff, Desailly, tous membres éminents de la génération France-Bulgarie, ont eux aussi fait leurs preuves en club. Blanc ayant démarré sa carrière un peu plus tard, sans toutefois parvenir à stopper Crespo dans les règles de l’art.

Alou y es-tu ?

Puisque  la France, a priori, ne déclarera pas forfait pour les cinq prochaines années, il faudra quand même essayer de monter une équipe. Derrière, Blanc possède aujourd’hui, à son image, un joueur tout aussi moyen, évoluant dans un club moyen, mais moins que les autres et qui est quand même le meilleur de tous à son poste : Philippe Méxès. Personne ne peut l’accompagner pour l’instant en attendant de re-tester Planus. Au poste de latéral, Tremoulinas n’a pas encore été essayé, mais il reste le meilleur sur ses performances individuelles et ce malgré le quart de finale aller de Ligue des champions et un but offert à un Manceau.

Comme Sagna et Chalmé ne prévoient pas de faire un enfant, autant garder Sagna. Au milieu, les Diarra n’ont pas d’équivalent en attendant qu’ils jouent enfin avec les Bleus, puisque Mavuba est visiblement interdit de sélection. Et comme Ben Arfa se réservera pour Newcastle et que Hazard s’est trompé de côté, on se passera de créateur. Devant, Benzema, Ribéry et Malouda sont les meilleurs. Anelka pourrait les suivre, mais il a eu un empêchement. Il n’y a donc pas charnière défensive, pas de créateur, pas de leaders. Ce n’est donc pas que de la faute à Blanc si la France a réalisé vendredi son pire match depuis France-Israël 1993. Pas que, donc. Car Domenech battait quand même la Lituanie, mais il avait Ribéry.

Lloris. Abidal ne jouait pas, Clichy oui.

Sagna. Pour sa première sélection, il a tenté de contenir au mieux sa fébrilité et assuré le strict minimum.

Rami. Quelques dribbles pour se relancer dans ses vingt mètres : il apprend vite.

Méxès. La vivacité des attaquants biélorusses l’a gêné, mais en août c’est le strict minimum.

Clichy. « Sur l’action du but, le ballon m’a tapé le pied. » C’est le principe du foot en effet.

M’Vila. On l’a pas mal vu, sauf quand les Biélorusses arrivaient à quatre ou cinq plein axe face à Lloris. Ce n’est arrivé qu’une demi-douzaine de fois. C’est quoi le rôle d’un demi-défensif déjà ?

Diaby. Le Costa Rica n’était finalement pas une aussi bonne équipe que ça. On va quand même attendre un match contre Stoke pour le juger.

Rémy. L’OM lui a donné une nouvelle dimension : il remonte les bras en décélérant comme Henry et il obtient des touches.

Valbuena. Il ne sait toujours pas trop bien ce qu’il va faire, alors des fois c’est un retourné, des fois une frappe cadrée.

Ménez. Son adaptation à l’AS Roma ne saurait faire oublier qu’il joue à l’AS Roma.

Malouda. Ribéry battait la Lituanie sans brassard.

Hoarau. Atypiquement lent et mauvais techniquement.

Saha. S’il y avait un doute, il n’y en a plus.

Gameiro. Un débordement et une occasion en quelques minutes. Gignac va regretter d’avoir quitté Lorient.

Ligue 1 : Requiem for a guigne

18 millions, c’était trop cher pour un mec qui avait planté 18 buts en 23 matches de Liga. Autant en mettre 16 sur un mec qui en a mis 8 en 31 matches. Heureusement, il y a des bonus.

gign

10 juillet 2009 : « Lyon insiste pour Gignac : après une première offre de dix millions plus Piquionne, l’OL a proposé quinze millions d’euros pour le meilleur buteur du championnat. » A la rencontre de la meilleure recrue lyonnaise de la saison dernière.

– 1e journée, Monaco – Toulouse : 1-0.

95e : « Toulouse regrettera son manque d’ambition offensive en début de match. »

– 2e journée, Toulouse – Saint-Etienne : 3-1

39e : « Quel raté de Gignac ! Idéalement servi en retrait, l’international tricolore manque le cadre du gauche, alors qu’il avait la cage grande ouverte. »

67e : « Capoue intercepte au milieu puis donne à Sissoko qui trouve Gignac, ce dernier réussit un bon contrôle orienté, repique dans l’axe et décoche un puissant tir du droit des 25 mètres qui rentre avec l’aide du poteau ! »

– 3e journée, Lille – Toulouse : 1-1

38e : « Centre pour Gignac, à l’entrée de la surface. Ce dernier contrôle puis tire. Il est contré par Rami. »

– 4e journée, Toulouse – Valenciennes : 0-1

34e : « Gignac secoue la défense adverse. En costaud, il contrôle de la tête, écarte Tiéné avec un coup d’épaule puis dribble Bong dans la surface nordiste. La frappe qui suit fait briller Ndy Assembé, très concentré. »

– 5e journée, Nancy – Toulouse : 0-0

53e : « La frappe puissante instantanée de André-Pierre Gignac caresse le montant droit de Bracigliano. »

– 6e journée, Toulouse – Le Mans : 2-0

83e : « Gignac encore une fois !!! Machado lui transmet le ballon. Il fixe puis frappe à l’entrée de la surface. Ovono la sort du pied. Que d’occasions pour Gignac, malchanceux ce soir. »

– 7e journée, Lyon – Toulouse : 2-1

18e : « Gignac est tout près de doubler la mise. Sur une longue chandelle, il bénéficie d’un rebond favorable, protège son ballon devant Bodmer et se présente seul devant Lloris. Sa pichenette du droit passe au ras du poteau. »

– 8e journée, Toulouse – Lorient : 0-1

56e : « Gignac, profitant d’un bon service de Didot, enchaîne une série de dribbles devant les défenseurs lorientais. Avec la complicité d’un contre favorable, il reprend du droit. Parade d’Audard. »

– 9e journée, Toulouse – PSG : 1-0

77e : « Comme en équipe de France, Gignac progresse sur le côté gauche, se décale sur son pied droit puis tente d’enrouler sa frappe à l’entrée de la surface. Mais elle passe au dessus. »

– 10e journée, Lens – Toulouse : 0-2

30e : « Obstruction de Kovacevic sur Braaten. Sur le coup franc, Machado pique son ballon au deuxième poteau où est posté Gignac. Runje a senti le danger et boxe opportunément le cuir du poing. »

56e : « Action toulousaine conduite sur l’aile gauche. Gignac dévie le ballon dans la course de Sissoko qui bute sur la défense lensoise. Gignac récupère le cuir, réalise un bon crochet et enroule une frappe somptueuse du droit qui nettoie la lucarne.»

– 11e journée, Toulouse – Sochaux : 2-0

49e : « Sur un dégagement de Loustallot, Faty rate complètement son contrôle, le ballon lui passant sous le pied. Gignac, qui a senti le coup, se présente seul devant Richert qu’il ajuste d’une pichenette du droit.. » Et, 51e : « Sous la pression de Tabanou, Stevanovic rate sa passe en retrait vers Perquis. En renard des surfaces, Gignac intercepte et remporte son duel avec Richert, qu’il bat d’un tir du pied droit entre les jambes. »

– 12e journée, OM – Toulouse : 1-1

16e : « Servi côté gauche, Gignac parvient à s’infiltrer face à Hilton et repique dans l’axe. Des 20 mètres, l’attaquant place une frappe croisée à ras de terre qui file juste à côté du montant gauche de Mandanda. »

– 13e journée, Toulouse – Rennes : 3-2

63e : « Toulouse enfonce Rennes. Sissoko, encore lui, récupère le ballon à l’entrée de la surface rennaise mais Hansson tacle malheureusement pour Gignac qui reprend le ballon de volée. Douchez rate sa prise de balle et la sphère finit sa course dans le but. »

– 14e journée, Nice – Toulouse : 1-0

– 49e : « Parfaitement lancé dans la profondeur sur un long ballon de Berson, Gignac hérite du cuir aux 25 mètres et arme une lourde frappe sans contrôle qui manque le cadre pour quelques bons mètres. »

– 15e journée, Toulouse – Boulogne : 1-0

82e : « Luan déborde côté droit et centre en retrait. Gignac contrôle au point de penalty mais est repris par Soumaré. Il aurait pu mieux faire. »

– 16e journée, Grenoble – Toulouse : 1-0

72e : « Gignac est bien lancé dans la profondeur et parvient à résister au retour de Cesar. L’attaquant repique dans l’axe et enroule sa frappe de l’intérieur du pied droit, directement sur Le Crom… »

– 17e journée, Toulouse – Montpellier : 0-1

79e : « Gignac percute plein axe mais oublie ses coéquipiers une fois entré dans la surface alors que les attaquants étaient en supériorité numérique. »

– 18e journée, Auxerre – Toulouse : 1-1

77e : « Superbe contre lancé par les Violets ! Au bout de l’effort, Braaten sert Gignac, qui crochète et envoie une frappe enveloppée. Sorin détourne sur sa droite, décisif. »

– 19e journée, Toulouse – Bordeaux : 1-2

60e : « Gignac est parfaitement lancé dans la profondeur et crochète Ciani pour se présenter seul face à Carrasso. Mais l’attaquant se précipite un peu trop et frappe directement sur son ancien coéquipier ! »

– 20e journée, Valenciennes – Toulouse 1-3

80e : « Toulouse rate le coche ! Fofana est alerté au second poteau par Didot depuis la gauche, mais la tête plongeante du défenseur central vient heurter le poteau droit de Wimbée. Gignac hérite du cuir mais manque le cadre à bout portant… »

– 21e journée, Toulouse – Nancy : 0-0

74e : « Gignac s’introduit tout seul dans la défense nancéienne et, au panache, frappe. C’est à côté. Dommage, Gignac semble pouvoir faire seul la différence et ouvrir le score. »

– 22e journée, Le Mans – Toulouse : 1-3

56e : « Gignac de nouveau se signale et donne le tournis à ses vis-à -vis. Sa passe ne trouvera pourtant personne au final. »

– 23e journée, Toulouse – Lyon : 0-0

84e : « Gignac hérite du cuir dans la surface, il a quelqu’un au point de penalty mais il frappe. Lloris se couche. »

– 30e journée, Toulouse – Nice : 0-2

90e+3 : « Gignac ne lâche rien. Il dribble dans la surface et efface 3 défenseurs. Il frappe mais son tir manque de puissance. Ospina capte ce ballon tranquillement. »

– 31e journée, Boulogne – Toulouse : 1-1

68e : « Depuis l’entrée de la surface, sur la gauche, Gignac tente sa spéciale en enroulant fort du droit son tir en direction du petit filet opposé. Mais Bédénik est vigilant et capte le cuir. »

– 32e journée, Toulouse – Grenoble : 4-0

90e+3 : « Avec un Gignac buteur pour fêter son retour et un Tabanou, auteur d’un doublé, les Toulousains surclassent Grenoble, officiellement relégué en Ligue 2. »

– 33e journée, Montpellier – Toulouse : 1-1

21e : « Du côté de Toulouse, dés que le ballon est récupéré, on cherche Gignac par de longs ballons aériens. Jourdren semble se satisfaire de cette tactique. »

– 34e journée, Toulouse – Auxerre : 0-3

23e : « Gignac semble vraiment être revenu à son meilleur niveau et multiplie les nombreux appels dans la profondeur depuis le coup d’envoi. »

– 35e journée, Bordeaux – Toulouse : 1-0

84e : « Corner pour les Toulousains qui le jouent rapidement sur le coin gauche. Gignac réclame une faute adverse. A défaut de déclencher le sifflet de M. Duhamel, il reçoit ceux des spectateurs de Chaban-Delmas. »

24 buts et une 4e place en fin de championnat, Toulouse sait ce qu’il a dû à son buteur la saison passée. 150 tirs, 62 cadrés, 7 buts : cette fois-ci, le Téfécé sait ce qu’il doit à Moussa Sissoko.

Bonus

– Europa League, Bruges Toulouse : 1-0

88e : « Bonne phase de jeu toulousaine. Ebondo est démarqué sur le côté droit et place un bon centre qui passe devant la cage de Stijnen. Gignac est arrivé trop tard. »

Question interdite : Gourcuff jouera-t-il bientôt en Allemagne ?

Cinq buts, dont deux doublés, en août 2009, et six passes, dont deux doublés, en août 2009. Décisif lors de sept matches de Ligue 1, c’était la définition du meneur de jeu moderne en février dernier. Meriem veut maintenant la réciter en arlésien. Heureusement, il y avait aussi eu ce but contre le Bayern, de la tête. Depuis, il y a eu ce coup-franc contre des Grecs.

Le 23 février dernier, Le Vestiaire avait osé évoquer le talent de juristes italiens qui avaient réussi à revendre leur plus mauvais joueur près de sept fois sa valeur réelle. Car aujourd’hui, si Aulas hésite à sortir un euro pour Gourcuff, alors qu’ils en a mis vingt sur Lisandro, ce n’est plus tout à fait un hasard. Celui qui fut d’abord un espoir comme Aliadière et Meghni, avant de tenter l’expérience de devenir Aliadière et Meghni, a désormais tout pour devenir Aliadière et Meghni. Combien de temps son but contre le PSG en 2008 va-t-il encore marquer les esprits ? Qui se souvient que Guivarc’h a marqué pour sa première sélection en bleu ?

Pourtant, Gourcuff a eu sa période dorée, comme chaque grand espoir. Pour Pedros, ça a duré trois ans. Gourcuff en est déjà à quatorze matches réussis en deux ans. Parmi eux, trois rencontres qui comptent : une mi-temps en équipe de France, un coup-franc contre l’Olympiakos et, et rien d’autre finalement. Suffisant toutefois pour que chacun ait au fond de soi une vague image de Gourcuff avec un accent marseillais de Cannes. Mais l’image s’estompe, jusqu’ici Gourcuff apportait plus psychologiquement qu’il ne coûtait par ses déchets techniques. Désormais, la tendance s’inverse au point que plus personne n’en veut et qu’il sera prochainement bradé. Sa seule chance est de retrouver son niveau, mais il semble que le niveau soit bien celui entrevu au cours de 95% de ses matches et non des 5% restants. Sinon Dhorasoo n’aurait jamais eu le temps de tourner son film. Gourcuff ne fait plus peur à personne, bientôt même son père se renseignera sur les prix du marché.

Juni tout en bloc

Pour la destination de sa prochaine passe décisive dans le jeu, Brême ou Villareal devraient suffire. Ses buts, ses passes, ses contrôles, ses dribbles contre le PSG attestent d’un niveau, sa panenka ratée d’un autre et les performances d’Higuain d’un troisième. Une typologie est toujours utile pour expliquer les frappes de trente-cinq mètres qui ne dépassent plus les seize mètres, les coups francs dans les tibias des adversaires, les passes en profondeur millimétrées pour toutes les charnières centrales de Ligue 1 et les roulettes qui ne trompent plus Diego Perez ni Damien Marcq. Ni même récemment Giroud et Yanga Mbiwa, et encore, il s’agissait plus d’une conduite de balle que d’une roulette. Bientôt, on ne pourra plus lui reprocher d’avoir raté sa Coupe du monde. Pour devenir un grand joueur, faut-il être bon tout le temps, parfois, ou rarement et si possible qu’en championnat national ?

« A quinze millions, tout le monde avait fini par croire la théorie du leader technique. Mais le volume de jeu de l’ancien nouveau Zidane est devenu équivalent à celui du vrai Zidane dans le Madrid d’aujourd’hui. » Le reste, on vous l’a évidemment déjà raconté.