France-Argentine : La saison des Mosson

L’Argentine ne fait pas le bonheur de Chabal. Mais elle y contribue fortement.

Ca y est, c’est fait. Une équipe est née, samedi soir, à Montpellier, et Galthié n’y est pour rien. Notre spécialiste sports régionaux, à force de voir arriver chaque semaine des joueurs dont il n’avait jamais entendu parler, avait fini par croire que Marc Lièvremont ne savait pas où il allait. C’était avant la Mosson et le récital argentin : zéro essai à zéro. Mela culpa. Le staff tricolore a donc trouvé son XV idéal. La preuve : « Les approximations des Français face à l’Argentine ont poussé les entraîneurs à miser sur la stabilité et la continuité pour préparer la réception de l’Australie ». Les stagiaires Internet du Midol sauraient-ils aussi écrire au second degré ?

Le talent dort

A dix mois de la Coupe du monde, tous les voyants sont ovaires. On attendait de voir jouer nos Bleus au sec, on n’a pas été déçus : ils ont fini juste en-dessous de leur moyenne d’un essai par match contre l’Argentine. Pas mal, quand même, en ayant joué 80 minutes sans demi d’ouverture. Avec un peu plus de réussite, de créativité, de mouvement, de percussion, de vitesse et d’automatismes, la France aurait même pu humilier davantage les Fidjiens hispanophones. Mais ne faisons pas la fine bouche : peut-on demander à un joueur qui apprend un nouveau poste tous les trois jours de penser en plus à ne pas échapper le ballon sur les placages ? Aurélien Rougerie, son Talent d’or sous le bras, nous souffle d’autres questions : Un mec qui a pris deux intervalles peut-il être l’homme du match ? Qui de Marc Andreu ou de Vincent Clerc est le plus grand ? Damien Traille rêve-t-il encore de Josh Lewsey la nuit ?

Pendant ce temps-là, les All Blacks n’ont même pas mis quarante pions aux Irlandais. Petits joueurs.

VI Nations : Chelem à mourir

chemin

Intouchable contre la Géorgie saxonne, le XV de France a réalisé le premier Grand Chelem de l’Histoire du rugby à huit.

Un drop, trois pénalités et quarante minutes sans marquer : en Anglais, on appelle ça un « ugly win ». Allez savoir pourquoi, ces grands connaisseurs du Midol ont entendu eux « la 9e symphonie » dans la cuvette de Saint-Denis. La traduction est un métier. Le journalisme aussi, n’en déplaise à Delpérier.

Peut-on sérieusement se contenter d’une victoire pareille ? Aucune ambition, pas plus de panache et un projet de jeu oublié sur le baby-foot de Marcoussis. Les Bleus en avaient samedi autant sous la ceinture que Tony Marsh après l’opération. Lièvremont fait en tout cas des miracles : on n’aurait jamais cru pouvoir un jour regretter les années Laporte.

Liévremont émerveille

Le Vestiaire se fatiguerait presque à répéter une fois encore ce qu’il avait déjà écrit ici ou . La mêlée est solide, il n’y a rien dire, mais a-t-on déjà vu des lignes arrières aussi peu inspirées ? Combien de ballons Morgan Parra, si autoritaire quand personne ne l’écoute, a-t-il tapé pour rien au-dessus de la mêlée ? Combien de pigeons Trinh-Duc a-t-il descendu dans le ciel du 9-3 ? Pourquoi Bastareaud a-t-il pris Tindall pour une table de nuit ?

Le coup était pourtant parfait : jouer tous les ballons au pied vers un ailier d’1m50, qui aurait pu y penser ? Mais voilà, les Anglais ont des grands bras, encore heureux qu’ils ne savent pas quoi en faire. On nous ressort finalement l’excuse de la pluie. Ca tombe bien, il n’y en a que quatre jours sur cinq au mois de septembre en Nouvelle-Zélande.

Pendant ce temps-là, Boudjellal assoit comme il peut la domination mondiale du pack tricolore.