France-Fidji : L’impact du LOU

Qui d’Imanol Harinordoquy ou d’Alain Bernard a la plus grande envergure ?

Néo-Zélandais et Sud-Africains étaient déjà pris. Pas de chance. Il ne restait ce week-end plus que les Fidji pour jouer au rugby et ce n’était même pas à l’extérieur. Ce premier test d’automne avait décidément tout du match piège : un public habitué à la médiocrité, les cendres de Gareth Thomas sur la pelouse et une pluie à ne pas sortir Dussautoir de Marcoussis.

Difficile, dans ces conditions, d’espérer beaucoup du XV tricolore. On savait en plus les Fidjiens mieux préparés au crachin atlantique : la moitié d’entre eux jouent à La Rochelle. Les autres sont à Castres ou à Agen, on a d’ailleurs pu s’en rendre compte, par moments, sur les remises en jeu, les mêlées, les touches, les placages, les ballons portés, les passes sautées, le jeu au pied et quelques autres petits détails.

Good Traille

Encore fallait-il à nos Français prendre le match par le bon bout de la lorgnette. Ce qu’ils ont fait, avec courage, en ne lâchant rien d’autre que le ballon après avoir été menés au score (3-6). C’est dans ces moments-là qu’on voit les grandes équipes et Marc Liévremont a assurément couché des géants sur le papier à l’heure de faire sa liste. Lui seul pouvait avoir, à dix matches de la Coupe du monde, l’inspiration géniale de redonner une douzième chance à la doublette magique d’Aguilera, Yachvili-Traille.

La Nouvelle-Zélande est encore loin après tout. A quoi bon se trouver une équipe-type quand on peut faire plaisir à tous ses joueurs ? Les nouveaux ont en tout cas appliqué les consignes tactiques à merveille : multiplier les en-avants pour récupérer des mêlées, il fallait y penser. Ca s’appelle jouer sur ses points forts. Et Météo France est formelle : il pleut aussi parfois à Montpellier. Les avants argentins sont prévenus.

Pendant ce temps-là, les All Blacks n’ont même pas mis cinquante points à l’Ecosse. Petits joueurs.

Bruits de Vestiaire

BASKET-BALL

Un truck qui cloche

Après la parade triomphale des athlètes et nageurs français sur des Champs-Elysées noirs de touristes,  les basketteurs d’Orléans ont préféré au bus à impériale un poids-lourd américain pour faire leur arrivée, escortés par une douzaine de Harley, dans la zone industrielle désertique où se situe le siège de leur premier sponsor : Mr Bricolage. Welcome to ProA !

FOOTBALL

C’est du Giuly

D’accord, il faudrait qu’elle se freine un peu sur les dépenses de shopping, mais une jolie blonde qui joue au foot comme ça, on n’est pas loin de la femme parfaite. Il ne manquerait plus qu’elle aille chercher les bières au frigo les soirs de Ligue des champions. Avis à nos lectrices : plutôt que de laisser des commentaires féministes qui ne seront jamais publiés, allez donc voir la vidéo de Giuly à poil dans un bar parisien. Heureuses ?

Classe, Max

Max, l’ancien animateur vedette de Fun Radio, est le nouveau speaker de l’équipe de France. Et pourquoi pas Difool chargé de com’ de Ribéry ?

Toto calvitie

Une vingtaine d’années séparent ces deux clichés de Toto Schillaci. Cherchez l’erreur.

POKER

In your as

D’accord, le poker, c’est pas vraiment un sport et Ben Affleck se tape déjà Jennifer Garner (et que nous ça nous suffirait). Mais des Bruits de Vestiaire seraient-ils vraiment des Bruits de Vestiaire sans une photo suggestive piquée sur le site de nos confrères du Sun ?

GOLF

Easy Ryder

Puisque les mouchoirs sont sortis, messieurs, ne remontez pas vos caleçons avant d’avoir fait connaissance avec les femmes des joueurs américains de la Ryder Cup. A votre gauche : Lisa, la femme du capitaine, Corey Pavin, qui a récemment posé nue pour un obscur magazine de golf, les seins cachés par un drapeau français. A votre droite : Kandi Harris, la petite sucrerie quotidienne du « chasseur » Hunter Mahan. Tiger Woods ne va plus savoir où donner de la tête.

JUDO

Harel et l’ardue

Barbara Harel (non, pas de photo suggestive cette fois. Ah, si, quand même) a mis un terme à sa carrière, le week-end dernier, à l’issue de la Coupe d’Europe des clubs. Elle souhaite se reconvertir dans le journalisme. OK, on s’en fout. Et Jossinet en maillot de bain ?

RUGBY

Check your balls

La Fédération néo-zélandaise n’a tellement plus de fric avec tout ce qu’elle dépense pour l’organisation de la Coupe du monde 2011 qu’elle pique des ballons à chaque fois que les All Blacks vont en tournée. La preuve en image : Mike Delany, de Bay of Plenty (NDLR : allez donc faire un tour en haut du Mount Maunganui), s’entraîne avec un ballon gallois. Et si la FFR se cotisait pour leur envoyer des chasubles ?

L’Edito : Leveaux de ville

A peine les championnats d’Europe d’athlétisme terminés, voilà que ceux de natation vont commencer. Dans le sillage des sept médailles européennes de roller, les années paires font décidément du bien au sport français.

En août, Christophe Lemaître s’appelle Yannick Agnel. Il faut s’y faire, le renouveau du sport français est en marche avec de jeunes têtes d’affiche et les premières conquêtes sont continentales. Conquête, continental : le rugby reprend effectivement ses droits. Mais pour toute excitation devant un Perpignan-Clermont, et ce même si dans un sympathique élan L’Equipe se met cet été aux compte-rendus de matches amicaux, Lièvremont se régale et sombre dans l’euphorie : « Le Tri Nations est une belle promotion du rugby. » L’Europe d’abord, voilà la preuve : un Grand Chelem aux Six Nations sert donc à quelque chose.

Papi et Mahinmi

Du coup, le Mondial de basket vient peut-être un peu tôt, mais ça n’a rien à voir avec Collet, Bokolo, Lombahé-Kahudi, Traoré, Koffi, Ajinça, Causeur, De Colo, Albicy, Mahinmi et Gelabale. Diaw, Batum et Pietrus seront aussi là pour apporter leur expérience des 8e et 5e places des derniers Euros et de la 5e place du dernier Mondial. Pour l’expérience des JO, Rigaudeau n’était pas disponible. Foirest et Sciarra n’avaient pourtant rien de prévu.

Le sport, en août, ce n’est évidemment pas que ça. Il y a aussi la Ligue 1 et son premier leader, le PSG. Kombouaré a réussi son pari, il a hissé son club de coeur tout en haut. L’imprimé du classement sera-t-il pour autant recevable par les prud’hommes en novembre ? Pas sûr. Lyon et Bordeaux ne se posent pas la question, seul leur importe de trouver comment se procurer des occasions. Le Vestiaire leur donnera bientôt quelques tuyaux.

Pendant ce temps-là, Henry est allé à la chasse.

L’Edito : Pédant psychiatre

roufo

Le SU Agen est promu, Castres, le Racing-Metro et Chabal sont en vacances. Il y a des évidences qu’on ne peut pas cacher aux enfants, même dans le cabinet de Rufo.

L’arrogance a donc ses limites. Mal rasé et barbu il y a quelques jours à Valenciennes, Laurent Blanc a compris un peu tard qu’il entraînait bien désormais Lorient, que Gourcuff n’était même pas Micoud et qu’un Pujol sévissait en Ligue 1. Revenu à de meilleurs sentiments, il a vu son équipe battre « un bon Sochaux ». Ricardo manque encore de références.

Certains feraient donc bien de se méfier, la frontière est mince entre condescendance et fragilité. C’est quand c’est trop facile que surgit le danger, par exemple une frappe d’Hilton : voilà comment Lille a failli se faire surprendre par Marseille. Tout est finalement rentré dans l’ordre, il n’y a pas de hasard. Aulas, lui, s’est rendu compte que Claude Puel n’avait toujours pas remis la main sur sa réplique d’Hexagoal, à croire qu’on ne lui en a jamais donné. Du coup, il demande des comptes aux arbitres, la faute de Lloris était litigieuse, la main de Chalmé en quart franchement moins.

Les contes d’Henderson

Que dit Freud quand Chelsea et Madrid marquent plus de cent buts malgré de déjà longues vacances européennes ? Quand Marseille possède le deuxième total le plus faible depuis que le championnat est à vingt clubs, Lisandro devra-t-il être soigné pour avoir été confondu avec Lloris ? Pour récompenser Higuain de sa saison décisive, faut-il rapidement faire rentrer Benzema quand il y a 1-1, quitte à finir à 5-1 ? Seul Arsène rupin reste cohérent, son Arsenal offensif a économisé vingt buts par rapport au champion, Bendtner a pourtant terminé à six buts.

Pour Federer, en revanche, ça dure depuis trop longtemps. A force de ne vouloir jouer que des Grand Chelem, il va se dégoûter du tennis. Jouer Gulbis n’est pas amusant, battre Clément encore moins. C’est Montanes qui en a profité et à 48 coups droits dans le filet par match, on va finir par entendre ça et là qu’il est fini pas plus tard que cette semaine. Amusant : le Mondial commence à peine pour l’équipe de France de hockey et on entend qu’il est déjà fini.

Pendant ce temps-là, Sébastien Loeb fait du tourisme en Nouvelle-Zélande. Il a promis à Ogier de faire le Portugal en marche arrière.

VI Nations : Chelem à mourir

chemin

Intouchable contre la Géorgie saxonne, le XV de France a réalisé le premier Grand Chelem de l’Histoire du rugby à huit.

Un drop, trois pénalités et quarante minutes sans marquer : en Anglais, on appelle ça un « ugly win ». Allez savoir pourquoi, ces grands connaisseurs du Midol ont entendu eux « la 9e symphonie » dans la cuvette de Saint-Denis. La traduction est un métier. Le journalisme aussi, n’en déplaise à Delpérier.

Peut-on sérieusement se contenter d’une victoire pareille ? Aucune ambition, pas plus de panache et un projet de jeu oublié sur le baby-foot de Marcoussis. Les Bleus en avaient samedi autant sous la ceinture que Tony Marsh après l’opération. Lièvremont fait en tout cas des miracles : on n’aurait jamais cru pouvoir un jour regretter les années Laporte.

Liévremont émerveille

Le Vestiaire se fatiguerait presque à répéter une fois encore ce qu’il avait déjà écrit ici ou . La mêlée est solide, il n’y a rien dire, mais a-t-on déjà vu des lignes arrières aussi peu inspirées ? Combien de ballons Morgan Parra, si autoritaire quand personne ne l’écoute, a-t-il tapé pour rien au-dessus de la mêlée ? Combien de pigeons Trinh-Duc a-t-il descendu dans le ciel du 9-3 ? Pourquoi Bastareaud a-t-il pris Tindall pour une table de nuit ?

Le coup était pourtant parfait : jouer tous les ballons au pied vers un ailier d’1m50, qui aurait pu y penser ? Mais voilà, les Anglais ont des grands bras, encore heureux qu’ils ne savent pas quoi en faire. On nous ressort finalement l’excuse de la pluie. Ca tombe bien, il n’y en a que quatre jours sur cinq au mois de septembre en Nouvelle-Zélande.

Pendant ce temps-là, Boudjellal assoit comme il peut la domination mondiale du pack tricolore.

Hémisphère Sud : La Super manne

papier

Les VI Nations et le Stade Français ayant fait relâche ce week-end, notre spécialiste rugby a quitté Cardiff en voiturette de golf pour aller voir un match de Super 14.

De notre correspondant spécial à Whakapapa Village

Peyo Greenslip, comme son père, gendarme, n’avait pas encore de moustache sur le torse quand le professionnalisme a accouché, comme sa mère, porteuse, de cet assemblage bancal d’abord baptisé le Super Douze (prononcez « twelve »). Le petit bigourdan se levait alors la nuit, au milieu de ses rêves mouillés, admirer ces hommes d’un autre monde pratiquer un sport qui ne serait jamais le sien. Et puis, Peyo a grandi, aussi sûrement que l’élastique de son unique culotte. Quinze ans après, le Super est toujours Super, mais se joue à quatorze (prononcez « fourteen »), et Le Vestiaire, qui ne compte plus ses frais de déplacement, a donné à son analyste, sanguin, l’occasion d’aller jeter son œil de verre sur ce qu’il se passe, là bas, au pays des All Blacks et des kangourous.

Goode mourning

Finalement, s’assoir dans les tribunes d’un match de Super 14, c’est un peu comme regarder un film porno avec le décodeur : on y perd une part de magie. Les gars ont deux bras, deux jambes et Andy Goode à part, tous font des passes vers l’arrière. Si les placages y étaient autorisés, on pourrait presque croire qu’ils jouent au rugby. L’organisation en moins. Le Super 14, c’est en fait la fusion improbable d’Albi et du Stade Français : aucune âme, pas de défense, mais un lot de gamines à moitié nues et des pétards mouillés pour faire passer la pilule.

Max Guazzi l’amoureux a longtemps rêvé que les présidents du Top 14 se donnent la main pour dessiner ensemble un monde sans relégation ni enjeu où les maillots sont en fleur et les CD d’Hermes House Band partent aussi vite que les calendriers de mecs à poil. Ce monde existe et même Michalak l’a trouvé. Il n’a pas d’histoire, pas de passé. On y marque un essai toutes les trois minutes, c’est beau et rapide, ça passe bien à la télé, mais le public a compris depuis longtemps qu’on lui vendait juste des maillots et des rasoirs jetables à la mi-temps.

Pendant ce temps-là, nos banquiers fédéraux rêvent d’imposer un jour en France ce modèle franchisé plein de pognon et d’équipes aux noms ridicules. Le service marketing est déjà sur le pont : Vachettes de Biarritz ou Saucisses de Toulouse ?

VI Nations : Dublin, du vin et du bourrin

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L’équipe de France a signé contre les champions d’Europe des 6 Nations en titre sa plus belle victoire de la décennie. Toute l’Italie tremble déjà.

Une démonstration. Un récital. Une leçon de rugby. Après le Pays de Galles en 2009, la Nouvelle-Zélande en 2009 et l’Afrique du Sud en 2009, le XV de France a connu samedi contre l’Irlande son quatrième match référence de l’ère Lièvremont. Il a surtout porté sa série d’invincibilité à deux victoires – un record – et a enfin conforté le trio fédéral dans ses choix : qui donc pourra maintenant priver la charnière magique O’Parra-Trinh-Duc du trop fait Webb-Ellis ?

Ce n’était finalement que pour brouiller les pistes que le mieux sapé des frères Lièvremont, enfin tacticien, avait sélectionné depuis deux ans tous les boiteux hebdomadaires de l’équipe-type du Midol. Aussi perspicace que Twitter Chabal, Le Vestiaire n’avait rien vu venir après la performance Italienne du week-end dernier. Et pourtant, c’était gros comme Lamaison. Les quarante pions néo-zélandais ? Un leurre, rien de plus. Et l’entame poussive de Murrayfield un écran de fumée.

Le bar, c’est là

Comme fou et moi, Driscoll et Connell sont tombés dans le panneau. Pouvait-on vraiment prendre au sérieux une équipe qui n’avait pas gagné trois matches de suite depuis la Coupe du monde, Namibie et Géorgie inclues ? Et puis la France d’O’Dusautoir s’est réveillée ce week-end devant tout ce que le pays compte de supporters. Elle a retrouvé Lilian entre ses lignes, un vrai buteur et un pack qu’on n’avait plus vu aussi dominateur depuis la semaine dernière en Ecosse. Et dire que le meilleur pilier du monde n’était pas là.

Le Grand Chelem tend désormais les bras aux vainqueurs des Wallabies du Nord. Entre des Gallois sur le déclin et des anglo-italiens à la dérive, la France est en position de force, surtout quand on sait sa capacité à enchaîner les bons résultats. Mais la prudence, rappelle Marc Cécillon, est peine de sûreté. Tout arrive dans le rugby, la preuve : O’Michalak a planté un drop ce week-end. Ce n’était ni contre Albi, ni contre Connacht. Quoique.

Pendant ce temps-là, notre archiviste se demande s’il serait vicieux de rappeler qu’en 2008 la France avait battu l’Ecosse et l’Irlande avant de perdre à domicile contre l’Angleterre ?