Euro 2011 : Laurent fini

Si un jour le monde entier a pu imaginer que la France pouvait devenir championne d’Europe voire du monde ces dix dernières années c’est bien-sûr grâce ou à cause de Parker, Rigaudeau, Dacoury ou même Dubuisson. Mais à 4 vous pouvez faire un 2 contre 2, pas forcément un 5 majeur.

 Comme le veut la tradition à l’approche d’une compétition internationale, le Vestiaire vous présente ceux qui font, ont fait ou défait le basket français. Aujourd’hui, on se souvient du prénom le plus célèbre. Gadou c’est un nom.

2 juin 1995, Villeurbanne. Dans 28 jours, la France du rêve Gomez se fera exploser par le rêve yougoslave, en quarts de finale de l’Euro. En attendant, elle affronte la Lituanie et le public découvre effaré deux jeunes joueurs de 22 ans qui s’appellent pareil. Quatorze ans, est-ce si long ? Dubuisson s’appelait-il Laurent ? Cinq ans plus tard, le 1er octobre 2000, les deux Laurent sont pourtant encore en vie et pratiquent  le même sport. Mieux, il assistent à la finale des JO. Mieux, ils n’ont même pas payé leurs places. Meilleur marqueur du match, Sciarra finit par ramener la France à quatre points des Etats-Unis. Pendant ce temps-là, Foirest achète des pop corn, 3 en 16 minutes pour être précis. La NBA les attend, elle aura un peu Rigaudeau, même si ce n’est pas la même discipline. 27 mois ont passé lorsque le 25 janvier 2003, Sciarra s’offre la Lettonie pour tirer sa révérence. Il lui est arrivé de marquer 26 points en un seul match, mais qu’attendait la NBA ? Le 2 septembre 2006, la Turquie se rend au Japon pour le jubilé Foirest, tout un symbole.

Le 20 juin 2009 les frères Laurent sont en finale des play-offs, chacun à la tête de leur franchise. Foirest a encore été le meilleur Villeurbannais avec Jeanneau. Parker demande du temps, il vient juste d’investir. Ils ont à peine 36 ans, surtout Sciarra. La NBA peut attendre, Risacher joue encore dans son Châlon.

Euro-2011 : La main au Collet 3

Les matches amicaux, c’est pas leur truc, aux stars NBA. Les stars NBA, c’est pas son truc, à Vincent Collet. Ca l’a jamais été.

A l’occasion de l’Euro dont Boris Diaw est comme d’habitude favori, le sélectionneur français a pris 24 points en Espagne. Ca ne lui était plus arrivé depuis que Parker l’a viré de Villeurbanne.

Antoine Rigaudeau le sait bien : c’est toujours quand on est au sommet de sa carrière qu’on fait ses preuves. A 48 ans, Vincent Collet a déjà tout connu et on commence à y voir plus clair. En 2010, l’Asvel éliminée par Le Mans en tour préliminaire d’Euroligue, c’était déjà ironique mais les clubs c’est de l’histoire ancienne.

Pas de jugement hâtif, la double casquette entraîneur de l’ASVEL-sélectionneur se méritait pourtant. C’était à force de travail, d’années à former des jeunes et surtout d’un titre de champion de France avec Le Mans une fois en huit ans qu’il y est parvenu. Collet rêvait des plus grandes compétitions : l’Euroligue et le Mondial, qui rêvaient un peu moins de Collet.

TP, la taxe professionnelle

Peu importe, le basket français a ceci de passionnant qu’il retient moins volontiers ses erreurs que ceux qui les ont commises. Michel Gomez fut rappelé au secours quinze ans après son fiasco, Vincent Collet a logiquement droit à une deuxième vie de sélectionneur après un Mondial retentissant que le seul jeu de maillots d’Ali Traoré ne suffit pas à expliquer.

Collet avait une circonstance atténuante : sans les stars, c’est difficile. D’un autre côté, ça évitait de se faire humilier par Parker à l’entraînement. Dans le basket français, c’est toujours celui qui a la casquette NBA qui a le dernier mot, voire le pognon pour investir dans l’Asvel, devenir le patron de son sélectionneur et le virer de son club. Maintenant, si Collet veut sa casquette, il peut toujours se la payer. Au-dessus de son blaser trop grand, ça lui donnera un peu de charisme en conférence de presse, pour prêcher les consignes du coach qu’il a apprises Parker.

Au besoin, Collet peut aussi demander à Noah les recettes de Papa.

All Star Game 2010 : Cozette hait les Misérables

Après une trop longue campagne d’Euroligue, Cozette a préféré les vacances au soleil. Mais Jacques Monclar n’était pas seul : Sport+ lui a mis un suppléant inconnu pour commenter. Suppléant basket, ça existe ?

Les programmateurs de Sport+ sont-ils de redoutables stratèges ou des utopistes un peu trop dépensiers ?  Le 30 décembre, normalement, il ne se passe rien. C’est d’ailleurs ce qu’aurait souhaité Avdalovic, le vainqueur du concours à 3 points, qui reste bien entendu plus amusant sur NBA Live 2002 qu’à Bercy la veille du réveillon. La Ligue tient à sa grand-messe et tout le monde a joué le jeu. D’ailleurs, l’inconnu aurait certainement dû se taire quand il a précisé « qu’avec les remplaçants, tous les clubs de Pro A sont représentés ». Mais pourquoi donc dire « ah il est taquin le Jacques ! » quand on est aussi grinçant ?

Comme Mejia, un Dominicain que l’Europe entière s’arrache puisqu’il joue en Pro A depuis deux ans. Quand on est le joueur All Star élu par le public, terminer à 8 points n’est pas si mauvais. « Oh le dunk main droite de Jefferson ! », a même gueulé l’inconnu à Monclar. On a le All Star Game qu’on mérite, Jefferson pourra toujours mettre son trophée de MVP dans la balance au moment de négocier le contrat de sa vie dans un club russe de bas de tableau l’été prochain.

Cochon qui sent Eddy

Comme d’habitude, Tony Parker était là, mais seulement dans les tribunes pour parler de son fils, le vrai Tony Parker. Comme d’habitude, Tchicamboud, Koffi et Bokolo étaient là eux aussi, sur le terrain, et Bercy était quand même plein. Comme d’habitude, il y a eu les pom-pom NBA, les mascottes venues de NBA, les supporters avec des maillots de NBA, Georges Eddy et une casquette NBA et un maximum de panneaux Nike pendant le concours de dunks comme en NBA. « Oh la patate qu’il a mise Kim Tillie ! » Tillie est français, joue à l’Asvel et Monclar n’en rajoute pas du tout pour un joueur de 2,10m qui s’accroche au panneau puisque « c’est show time ! » d’après l’inconnu. Depuis la touche, Audrey Sauret peut confirmer : elle a eu Sonia Rolland en interview.

Pendant ce temps-là, l’inconnu a annoncé l’entrée de Jacques Monclar au comité directeur de la Ligue. Le travail finit toujours par payer.

Pro A : La main au Collet

La défaite de Göttingen était de trop, mais Collet a quand même dit à Gelabale qu’ils se reverraient à l’Euro.

A l’occasion de la reprise de la Pro A, le sélectionneur français avait pris 17 points à Levallois à cause d’Albicy.

Antoine Rigaudeau le sait bien : c’est toujours quand on est au sommet de sa carrière qu’on fait ses preuves. A 47 ans, Vincent Collet a déjà tout connu et on commence à y voir plus clair, au contraire des finances de l’Asvel, qui, cette année, n’a pas gagné le droit de prendre ses sept branlées sur dix matches en Euroligue. Le Mans était trop fort en tour préliminaire. Ce n’est pas faute d’avoir tout fait la saison dernière pour bien préparer la saison et le Mondial : les play-offs de Pro A, c’est pour les huit premiers. Cholet ? C’est une équipe turque.

Pas de jugement hâtif, la double casquette entraîneur de l’ASVEL-sélectionneur se mérite. C’est à force de travail, d’années à former des jeunes et surtout d’un titre de champion de France avec Le Mans une fois en huit ans qu’il y est parvenu. Collet rêvait des plus grandes compétitions : l’Euroligue et le Mondial, qui rêvaient un peu moins de Collet.

TP, la taxe professionnelle

Peu importe, le basket français a ceci de passionnant qu’il retient moins volontiers ses erreurs que ceux qui les ont commises. Michel Gomez fut rappelé au secours quinze ans après son fiasco, Vincent Collet a logiquement droit à une deuxième vie de sélectionneur après un Mondial scandaleux que le seul jeu de maillots d’Ali Traoré ne suffit pas à expliquer.

Collet a une circonstance atténuante : sans les stars, c’est difficile. D’un autre côté, ça évite de se faire humilier par Parker à l’entraînement. Dans le basket français, c’est toujours celui qui a la casquette NBA qui a le dernier mot, voire le pognon pour investir dans l’Asvel et devenir le patron de son sélectionneur. Maintenant, si Collet veut sa casquette, il peut toujours se la payer.

Grâce à Parker, Collet avait plus de pognon pour acheter les meilleurs joueurs de Pro A et il l’a fait. Parce qu’en plus il fallait les entraîner ?

NBA presque live 2010

Régulièrement, notre surdoué pigiste désintéressé vous contera la légende de la Pro A d’outre-Atlantique.

L.A.- Houston : Du Gasol en Californie

Pau Gasol et Kobe Bryant étaient persuadés qu’en combinant 56 points on allait oublier qu’ils avaient fait que de la merde.  Mais désormais Los Angeles ce n’est plus seulement  Brandon, Brenda, Kelly et Dylan où les vilains Brian Austin Green et sa carpe Donna, c’est aussi un banc. La dernière fois qu’il avait servi c’était en 1989, Orlando Woolridge n’avait pas les moyens d’opérer sa myopie. Du coup le Zen Master dont le surnom n’a pas fini de nous emmerder n’a même pas fait jouer son chouchou de futur monsieur Sharapova dont nous nous passerons d’une photo à poil car ce n’est pas la bonne rubrique. Les rockets ne semblent plus avoir peur des playoffs mais il faudrait penser à condamner l’entrée de l’infirmerie.

Miami-Boston : Les haricots ça fait péter les surfeurs

Les observateurs toujours très avisés de la NBA ont décidé après ce match que la finale 2011 serait un remake de 2010. Il faut croire que l’incompétence n’est pas la propriété privée des journalistes espagnols et de L’Equipe. On en reparlera en playoffs, puisque c’est là que ça se passera. Si le Big 3 a perdu son match face aux finalistes losers, il faut rappeler qu’à 3 contre 6 le match peut parfois être déséquilibré. Et pourtant, 8 points d’avance à l’arrivée, la dream team ce n’est plus ce que c’était se dit John Stockton régulièrement humilié sous la douche par Larry Bird en 1992. Sans vouloir gâcher le suspense, il est évident qu’avec Lebron James et Wade en franchise player Miami ne devrait pas trop chialer cette saison.

Débarassée de Drexler depuis quinze ans, Portland a enfin gagné un match, avec Batum en 4.

Carte blanche NBA: Complètement à l’Est

 A quelques jours du coup d’envoi de la saison régulière, notre pigiste mentaliste peu onéreux Djelil Adjaho a complété sa thèse sur le basket américain (après l’ouest la semaine dernière). Profitez-en, il en a déjà préparé d’autres.


Prédire l’avenir des 3 premières places de la Conférence Est semble aussi difficile que de deviner si le mot bénévolat fait partie du vocabulaire de Sébastien Chabal. 

Orlando et Boston: A l’est donc, Orlando fera cuire la bouffe pendant que Boston la digerera. Banc et titulaires seront soumis au même régime, celui que Miami aura décidé, si Marc Veyrat veut bien rester en Europe pour cuisiner son pissenlit.

Miami :  Le Heat n’a encore rien prouvé hormis qu’on pouvait faire une daube surcotée avec deux des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma. Val Kilmer se demande pour qui est le compliment.  Côté parquet c’est pareil, sauf que la présence de 2 superstars sur 3 garantirait presque une happy-end  malgré une équipe totalement remaniée. Il faudra quand même leur rappeler qu’on peut aussi défendre. 

Les autres : Les autres ce sont Chicago, Atlanta, et Milwaukee, pas besoin de leur donner une ligne à chacun, personne ne sait jamais les situer sur une carte même après 7 ans de cours de géo sur les Grands lacs, 10 ans de Jordan et 15 ans d’Urgences. Ensuite parce que ce sont les mêmes équipes:  des gros qui peuvent jouer à tous les postes. Chabal apprend l’anglais; on déconne, il apprend à lire. A part ça,  pas de finales de conférences par manque d’experience, hormis Atlanta mais Jordan n’a effectivement jamais joué à Milwaukee. Chicago aura quand même un ancien assistant des Celtics aux manettes, ça rend pas forcemment Noah bon mais ça peut aider.

ll reste 2 places : Si on se base sur la présaison, Cleveland va créer la surprise et se retrouver en playoffs tout comme New York. Mais on ne se base pas sur la présaison sinon Nicolas Ouedec serait encore des nôtres. Alors on va plutot parler de la jeunesse, des physiques athlétiques, de coachs de renoms. Ça vous emmerde ? Alors pour finir amusez-vous à citer 10 joueurs de Toronto, New Jersey, Philadelphie, Detroit, Washington, Indiana et 5 de Charlotte.

  And let the game begins. (NDLR Djelil étant le seul hispanophone du Vestiaire nous ne sommes pas en mesure de traduire tous ses propos).

Carte blanche NBA: A l’Ouest rien de nouveau

A 2 semaines du coup d’envoi de la saison régulière, notre excellent pigiste gratuit Djelil Adjaho vous répète ce qui disent ses boules de cristal.


Pendant que Michael Jordan fait sa crise de la cinquantaine, que Shaquille O’Neal cherche à se faire canoniser, et que les caméras du monde entier ont les yeux rivés sur le Big Three de Miami, certains se soignent à l’infirmerie en contemplant leurs 5 bagues de champions et n’attendent que le début de la saison pour en décrocher une sixième. D’autres, devant la lourdeur de la tâche de se trouver un club en NBA, s’exilent en Europe. A croire qu’à la différence du public du stade de France, tout le monde n’est pas prêt à filer du pognon à la famille Noah.

Los Angeles : Au regard des matchs de pré saison, il est aussi difficile d’affirmer que les Lakers vont réaliser le triplé que de deviner quand Joakim Noah passera chez le coiffeur. Et pourtant ce n’est pas faute pour les Californiens de posséder actuellement le meilleur tandem Franco-Japonais avec Pau et Kobe. Mais en dehors de leurs dernières bagnoles, ils n’ont rien montré de très flamboyant ces dernières semaines en Europe. Et quand on les enlève de l’équipe, Los Angeles n’est plus « qu’un Lake » pourvu de poissons rares pour ne pas dire pourris. En tout cas parfaitement inoffensifs sur un terrain de basket. Même le banc théoriquement renforcé ne ferait peur qu’à Greg Beugnot. Heureusement, les Lakers ont l’excuse du jeu en triangle qui demande un temps d’adaptation assez conséquent. Rendez-vous donc au all star break, si le kayak et le Vestiaire n’ont pas coulé d’ici là.

Dallas: Le recrutement est intelligent, mais pour une bonne mayo, il faut de l’huile, Robuchon le répète chaque année. Du coup, ce sera le Big four à l’Ouest car Nowitzki le vaut bien. Ajoutez y pour une fois un secteur intérieur blindé en rotations et vous pourrez faire croire que vous vous y connaissez en basket.

Utah : Le club n’est désormais plus une simple plage pour débarquer et le jazz une rengaine from New Orleans. Car cette année, des départs il y en a eu mais des arrivées aussi. Si on vous dit Al Jefferson-Okur-Millsap, vous répondrez pivots polyvalents avec chacun son style de jeu. Mais attention n’allez pas raconter qu’ils vont déstabiliser la défense des Lakers, même Jacques Monclar ne vous croirait pas. Mais ils peuvent quand même créer la surprise car Deron Williams se fait surnommer meilleur meneur au monde. Qui tombera dans le panneau ?

Phœnix : Finaliste vaincu de la conférence Ouest, il va falloir garder un oeil ouvert sur le soleil de l’Arizona. Phœnix a perdu Stoudemire, mais a recruté des joueurs créatifs et athlétiques, qui correspondent bien à Nash. Il pourra au choix se les taper ou jouer avec. Mais comme le secteur intérieur s’est affaibli ça n’ira pas au delà d’une nuit. Le rêve d’une attaque remportant un championnat NBA ne s’est pourtant jamais éteint.

San Antonio : Ce n’est parce que la majorité de l’effectif approche la soixantaine qu’il ne faut plus y croire. Mais sans doute parce qu’on ne sait plus où les situer. Ils se décrivent comme outsider, mais avec l’arrivée de Splitter, le retour en forme de Ginobili et Parker, et un Duncan lesté de quelque 120 kilos en moins, Popovich peut bien leur offrir des playoffs sympas. Tout dépendra du playing time, mais qui sait vraiment ce que ça veut dire ? En tout cas Tony Parker peut s’offrir un beau jubilé et marquer à jamais l’histoire du basket comme un joueur de basket NBA plus connu pour sa femme et ses passages chez Denisot que pour son album de rap. Il manque pas un truc ?

Portland: Ce sera l’année de la confirmation. L’espoir est permis car l’effectif est aussi riche à tous les postes que les passages au poste de Sydney Govou. Batum s’est vu confirmer son rôle de lieutenant et de titulaire indiscutable, il ne lui reste plus qu’à sortir avec Teri Hatcher . Ils seront en playoffs, mais les lakers et les spurs aussi.

La dernière phrase pour Kevin Durant et sa bande qui viseront les 50 victoires en saison régulière, minimum syndical. Mais savoir pour quel club, c’est une autre histoire.

 

NBA, Joakim Noah : Private Jooks

Comme on n’arrête pas le progrès, pour la première fois, Le Vestiaire se met à l’heure du basket américain. Il paraît que ça se joue avec un ballon orange et deux paniers. Comme au collège Jean-Rostand en fait. Le reste, c’est  Djelil Adjaho, notre lecteur pigiste gratuit, qui vous l’explique.

Pendant que la NBA, les joueurs, les proprios de franchises et le NPA veulent voir les salaires et les contrats baisser,  des clubs s’amusent encore à filer du pognon à n’importe qui pour bien se faire baiser.

Soixante millions de dollars sur cinq ans, même Chabal n’avait pas osé. Mais c’est bien parce qu’il ne fait pas de basket aux States ou que Chicago n’a pas de franchise rugby. Les Bulls ont donc décidé de miser leur froc et leur avenir sur un joueur français. Pour comprendre ce geste amical, il faut tenter de se souvenir du dernier bon match aperçu dans l’Illinois, c’était en 1998.  Certes, répondraient les amis de David Cozette, Noah est combatif, avec un bon esprit d’équipe, mais alors pourquoi Frédéric Fauthoux connaît-il mieux la route d’Oloron-Sainte-Marie que la 66 ?

Après tout, qui refuserait onze millions pour gober des rebonds et nettoyer les pump de ses partenaires en gueulant ? Surement pas un mec mal coiffé de 2m11. Bien utile pour les rebonds offensifs et défensifs quand on est seul dans la raquette, plus difficile quand les Cavaliers font jouer des pivots de 38 ans sous le cercle. D’accord, il s’appelait encore le Shaq en 1994, alors parlons d’Orlando. Le revers offert par Dwight Howard aura au moins eu le mérite de lui rappeler papa.

Rasta touille

Mais son jeu est-il si  nul ? Difficile à dire, vu qu’il ne sait faire aucun mouvement dos au panier, la classe d’un poste 5. Sky hook ou jump hook, des tirs à 4-5 mètres, en anglais ou en français, ça passe pas. Le jooks est un joke. Un pivot défensif qui pourrait bien rester rookie toute sa carrière si les joueurs d’en face continuent d’être recrutés sur leur gabarit ou leur talent. Heureusement, il est permis de tirer à 20 cm du panier quand on n’est pas blessé à la voute plantaire. Avec un peu de chance, il fera au moins une demi-saison par saison et Chicago pourra rentabiliser son investissement lors de sa vente. La rançon de la gloire.

Mondial 2010, France-Turquie :
La main au Collet

La Turquie peut trembler : être invaincu est la pire des choses face à un club de Pro A. Voici le récit de l’équipe de France de basket ultime.

L’histoire balbutie toujours avant que les légendes s’écrivent. Une finale olympique de Rigaudeau, Risacher et les autres, un concours de lancers francs un peu trop dur pour Tony Parker et bien sûr le titre européen du CSP en écrans de fumée. Tout ça réuni dans une seule et même équipe. L’aboutissement de dix-sept ans de basket. L’heure n’est pas à disserter du vrai niveau de l’équipe de France, mais à se réjouir : la vraie équipe de France joue sous nos yeux. De Colo propulsé meneur aurait pu ressembler à une mauvaise nouvelle, et pourtant. Les branlées américaines, canadiennes et australiennes, et surtout moins de dix points d’écart contre la Côte d’Ivoire ont ponctué la préparation parfaite. Zéro confiance, aucun meneur, pas d’intérieur valable et Diaw comme seul recours. La France n’avait aucune chance, l’Espagne se profilait, le scénario était écrit. En sus, le coaching de génie de Collet qui propulse Albicy nouvelle star ferait même croire que Peter Pan existe. Il n’existe pas, mais Ali Traoré oui.

Istanbul art

Le Liban ne s’en est pas rendu compte. La France doutait tellement d’elle-même qu’elle avait besoin d’un deuxième match de confirmation. 86 points marqués, plus que Michel Gomez n’aurait jamais espéré, un vrai festin. C’était trop. Troisième match, le Canada qui avait eu la mauvaise idée d’humilier la France trois semaines plus tôt, deux fois de suite. Pas malin, surtout quand on annonce à des Français qu’ils peuvent se qualifier pour les huitièmes et qu’on les voit déjà leaders du groupe. 68-63, peut-être une alerte au boulard, mais Georges Eddy s’écrie good job. Monclar n’est pas sûr de pouvoir traduire, pourtant c’est assez simple : l’équipe de France est qualifiée, invaincue, Gelabale retrouve son niveau NBA, Batum est un leader qui a des fans dans les tribunes et Diaw le garant du bon état d’esprit. On entend même dire que la chronique Dans les pas d’Ali, sur L’Equipe.fr, est lue.

Gelabale au prisonnier

Dans ces conditions, la Lituanie n’a qu’à se laisser distancer un peu à la mi-temps pour rameuter les chèvres et porter le coup fatal. A quoi bon continuer à défendre quand on a le niveau NBA ? « A nous d’assurer la deuxième place », s’enflammera pourtant Koffi après le match. Mais, malgré les efforts de Jackson et Mahinmi, la peur d’être ridicule n’est pas revenue. Mais face à la Nouvelle-Zélande et son shooteur extérieur obèse, un peu de suffisance ne suffit pas. L’Espagne revient en mémoire, et de toute façon une défaite de moins de onze points ne foutrait pas tout en l’air. C’est le moment pour Bokolo de rappeler à des millions de collégiens qu’une reprise de dribble c’est aussi un truc de pro, pour De Colo de ne plus réussir une passe dans les dernières possessions. Gelabale se souvient qu’il est champion, mais avec Cholet, Batum, lui, se revoit avec Le Mans en Turquie en Euroligue, ça faisait toujours branlée.

Carte blanche Basket : Princesse Saras

A l’occasion du changement de parquet de Marion Jones, Le Vestiaire vous offre un vieux papier jamais publié d’un de nos lecteurs les plus fidèles et ce n’est pas Gégé. Peut-il devenir notre spécialiste basket-ball ?

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Personne n’a jamais su pourquoi George Eddy ne parvint pas à prononcer son nom.

« Putain de Saras! » Larry Brown, n’en peut plus. Il serait nommé manager de l’équipe de France qu’il ne se sentirait pas plus mal. Cette fois, son bourreau ne s’appelle pas de Vincenzi, Gadou ou Verove. De son banc il assiste impuissant à sa mise à mort par un troisième trois points consécutif de Jasikevicius. La sirène approche de son requiem.

Comment un meneur blanc pas très rapide, pas très costaud, qui n’arrête pas d’aboyer, qui ne sait pas sauter et qui surtout ne joue pas (encore) en NBA, peut-il devenir the clutch-player face aux spécialistes intersidéraux ? Et ce Chouf, Chouf, Chouf, ce doux bruit n’est pas celui de la femme de Fred en train d’arroser sa soirée avec Wilou, mais celui du filet qui retentit au passage des missiles baltes longue portée. Les oreilles de Carlos Boozer le bien nommé raisonnent. Il se demande ce qu’il fout là. Il n’est pas le seul.

Pourtant, Sarunas Jasikevicus n’est pas né à la face de la planète basket ce samedi 21 août 2004. Certes, il n’avait traversé l’Atlantique que pour apprendre le métier quand il était petit, mais il était déjà avant ces JO champion d’Europe en titre, tant du point de vue club (Barça en 2003/Maccabi en 2004) que sélection (2003 – MVP).

Déchirer Saras

Ou plutôt, comme le dit ce soir-là Mista Georges Eddy au Patrick Montel du riche : « Ooooooooh, demain matin, j’irai m’acheter son maillot ». On pourrait aussi parler de l’expérience mitigée (pour les fans inconditionnels) ou foireuse (pour les fans objectifs) en ce qui concerne l’aventure des imprimeurs de tempo de l’Indiana et des guerriers de l’etat doré qui n’auront jamais su exploiter les qualités de Saras, à l’image du fantôme de Rigaudeau hantant de temps à autres le parquet de Dallas. En même temps, dur dur de choisir entre Saras et Jamaal Tinsley…

Ils auraient pourtant dû voir qu’il était le fils caché de John Stockton et de Reggie Miller. Hervé Dubuisson, celui de Monsieur et Madame Dubuisson. Et pressentir qu’il deviendrait le seul homme à gagner l’Euroleague quatre fois, avec trois équipes différentes.

Pendant ce temps-là, la Pro B régale avec Orthez-CSP. Où est Freddy Hufnagel ?

All Star Game, Cozette & Co :
Monclar de la thune

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Jacques Monclar est bien une seule et même personne. Ses deux titres de Pro A lui ont ouvert les portes des médias, il n’allait quand même pas s’emmerder à continuer un métier qui ne lui a jamais plu. Manque de bol, c’était sûrement là qu’il était meilleur.

Antibes, 1991. Jacques Monclar est champion de France, il le sera à nouveau quatre ans plus tard. Patrick Montel n’est pas encore interdit de salle en Pro A que le Jack sent déjà le créneau à prendre, sa carrière est lancée. Canal et les Spécialistes basket, L’Equipe, L’Equipe TV pourquoi pas, RMC, tous les journaux de PQR, Basket News, Maxi Basket, à l’occasion RTL et Europe 1, i-Télé ça fait pas de mal, Infosport évidemment, Stade 2 si on l’invite : être spécialiste de NBA, bafouiller des termes techniques anglais et avoir une grosse voix, ça ne lui suffit pas. Jacques Monclar est indispensable à l’Euroligue, David Cozette supporte mal la solitude même sur Sport +. Le meilleur spécialiste de NBA peut-il ne rien y connaître ? Tout le monde peut-il surnommer Shaquille O’Neal HippopoShaq ? Les Spécialistes basket sont incapables de juger, seul un Américain le pourrait mais Georges Eddy ne l’a jamais été.

So briquet

« Une finale Los Angeles-Boston serait tout sauf une surprise, si El Manu Ginobili revient bien de son opération à la cheville, les Spurs seront sans doute bien là, baisse probable pour Denver. » C’était en octobre 2008, la saison de NBA allait s’ouvrir, les Lakers ont effectivement gagné, par contre, on a moins de nouvelles de Boston et des Spurs que de Denver, finaliste de conférence. En revanche, Orlando était finaliste, Monclar l’avait presque dit : « Orlando outsider également autour du totem Dwight Howard. » Les quelques autres outsiders sont Portland, Houston, Dallas, New Orleans, Boston, Atlanta, Washington, Chicago, Miami, New York, Toronto (« j’ai un petit doute sur eux mais bon« ), Indiana, Milwaukee et les Clippers. On n’est plus loin des 20, il y a 16 places en play-off, le compte est bon. Rien d’autre ? Y a qu’à demander : « Smiley David » Stern, les « 3 amigos » des Celtics, Houston et son T-Mac, le « White Chocolate » Jason Williams et « Utah fera du Utah« .

Angola gate

Pour retrouver trace d’une expérience sportive après ça, les investigations sont compliquées. Certaines sources nous ont confirmé avoir aperçu Monclar à Dijon entre 2005 et 2007, mais pas les soirs d’Euroligue et certainement pas les lendemains matins à l’entraînement. L’expérience, si elle a vraiment existé, aurait tourné court. On parle aussi de trois mois en Côte d’Ivoire, dont deux semaines à jouer la CAN en Angola, mais faut quand même pas se foutre de la gueule du monde.

En attendant, son blog d’une célèbre chaîne cryptée donne régulièrement de ses nouvelles et parfois des points de vue à contre-courant et très pertinents. Finalement, Monclar ne se sent jamais aussi bien qu’au All Star Game à la française. « La sélection française aura un joli challenge tant les « étrangers » ont belle allure. » Le favori est tout désigné. Et coup de chance, la Pro A possède aussi son « White chocolate« . Evidemment c’est Ben Woodside, associé au « Killer des playgrounds » Karim Reid. Du because à tous les étages, des MVP, des alley hoop et un « buzzer beater » que ni Stern, ni l’Académie Française n’imagineraient en rêve.

Le All Star Game c’est la fête, au moins les joueurs lui parlent, ce n’est pas du basket et en plus c’est passionnant. « Ali Traoré aura de quoi raconter après sa soirée intime avec Uche Nsonwu et Saer Séne. » Puisque on est entre amis, le pronostic un brin péremptoire sur la seconde partie de Pro A ne gâte rien : « Ce nouvel An verra-t-il le retour de Orléans, Nancy et Villeurbanne vers les hauteurs ??? Gravelines, Cholet en mode confirmation, Le Mans en leader, Paris, Vichy, Hyères-Toulon, Poitiers en franc tireur, Roanne en embuscade. » 11 équipes, il y a effectivement 8 places en play off.

Depuis 1973, chaque équipe du All Star Game de NBA dépasse les 100 points. Hier, les Français de Pro A ont battu les étrangers de Pro A 89-88, le All Star Game s’appellera désormais le trophée des champions. Georges Eddy est démasqué, et il n’est pas le seul.

Question interdite : Faut-il interdire les clubs français d’Euroligue ?

sujet

Puisque les résultats des clubs français ne comptent plus, le Vestiaire vous dévoile comment Le Mans a joué l’Euroligue sans que personne ne le sache ces dernières saisons.

Pour le retour sur investissement de Villeurbanne

Tony Parker, Bobby Dixon et Curtis Borchardt, le recrutement fleure l’ambition. Aux dernières nouvelles, le premier n’est que vice-président, c’est son frère TJ qui met un maillot aux entraînements. Et les deux seconds ont joué au Mans et à Grenade en Espagne. En plus, Borchardt a plus coûté à Villeurbanne que Brochard à Virenque, et Ali Traoré est meilleur rebondeur que lui. Il a mal choisi sa spécialité, mieux valait se blesser avant la rupture de contrat. Les agents véreux existent aussi dans le basket. Collet a beau clamer ses envies de Top 16, pour gagner ne serait-ce qu’un match en phase de poule, il faut éviter d’en marquer 15 de moins que l’adversaire. Aymeric Jeanneau ne savait peut-être pas qu’on pouvait marquer des points. Maintenant il sait.

Pour bien comprendre pourquoi Cholet est leader de Pro A

Lyon-Villeurbanne 12e, Orléans 11e, le haut niveau est souvent un révélateur impitoyable. Sauf qu’on ne parle pas des quatre défaites de rang, pour chacun, en Euroligue, c’est de la Pro A. Cholet est leader, devant Gravelines, Dijon, Hyères-Toulon, Roanne. Heureusement Nancy n’est pas trop loin. Deux victoires en dix matches en Euroligue 2008-09.

Pour voir jouer Foirest et Sciarra

L’Euroligue, c’est évidemment la piste aux étoiles, même si elles ont des milliards d’années. Foirest monte en puissance : après ses 0 pt en 11 minutes à Kaunas et ses 0 pt en 15’ contre Fenerbahce, il a enquillé 9 en 23’ dont 6 sur LF contre Sienne, c’est quand même plus facile quand on peut prendre son temps. Il est inarrêtable : à Barcelone, c’est 7 points en 21’, ce qui vaudra cet hommage du Catalan Ndong : « On a eu beaucoup de mal à défendre sur Traoré. ». Et Sciarra, c’est encore mieux : 0 point en 19’ dont 3 passes contre l’Olympiakos, 0 en 20’ dont 7 passes contre le Lietuvos Rytas, 4 pts en 15’ dont 1 passe à Belgrade et 3 points en 21’ dont 9 passes contre Malaga. Sydney, c’était hier.

Et si l’homme qui se cache derrière les 5 défaites en 7 matches n’était pas le sélectionneur de l’équipe de France mais un consultant à grosse voix sur une chaîne du câble ?

Pour Jacques Monclar

Les spécialistes basket, L’Equipe, RMC, tous les journaux de PQR, Basket News, Maxi Basket, à l’occasion RTL et Europe 1, Stade 2 si on l’invite : être spécialiste de NBA, bafouiller des termes techniques anglais et avoir une grosse voix ne suffit pourtant pas à son bonheur. David Cozette n’a pas les épaules pour rester seul les soirs d’Euroligue sur Sport +, Monclar est indispensable. Et ce, malgré la sélection de Côte d’Ivoire.

La Légende, Bonato : L’Antibes social

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A l’occasion de la reprise de la NBA, le Vestiaire se penche sur le grand cas du petit Bonato. Quel est le rapport ?

Yann Bonato a joué de longues années au basket-ball. Et il n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Normal pour un écorché vif. Il y avait de quoi, avec un papa passé en Equipe de France 172 fois et deux ans tous frais payés dans une université américaine. L’oncle Sam est décidément un beau salopard puisqu’il perdra son numéro. Les années 90, Montel et le basket sur les chaînes hertziennes sont proches, quand Bonato décide de rentrer au bercail, faute de mieux diraient quelques aigris mal informés.

Tri Yann  

Il se trouve qu’Antibes cherche des joueurs, papa Bonato y a passé 15 ans et ne voit pas d’inconvénient à pistonner son fils. Ensuite, le PSG Racing, Limoges et le grand saut. D’Aboville s’est déjà fait l’Atlantique, Bonato choisit le tunnel du Mont Blanc. A Pesaro, c’est le clash, on lui reproche de ne pas avoir le niveau, lui l’ailier qui tourne à plus de 50% de réussite au tir. Contrairement à l’autre clash, avec De Vincenzi, ça ne rapporte pas le surnom de Cantona du basket mais un départ pour Reggio Emilia, qui lui-même offre un retour à Limoges l’année suivante. En 2000, il réalise un historique triplé mais assiste impuissant à la chute du CSP, criblé de dettes et relégué. L’écorché vif explose : alors que tout lui commande de rester pour renflouer le navire qui coule, il brave le conformisme et part cueillir du pognon à Villeurbanne.

Bonne à rien

Ca n’empêchera pas Canto de continuer à penser que « tout le monde veut protéger son bifteck et gagner ses petits sous donc tout le monde a un discours préétabli et de complaisance. Et un peu hypocrite. Donc vive les moutons ! » En 1995, il aimait déjà défrayer la chronique, les rebelles sont décidément aussi incorrigibles que les lèche-cul : « Je dois penser à ma carrière et il n’y a que Limoges qui fasse tout pour valoriser ses joueurs. L’équipe se maintient au top niveau depuis plusieurs années, tout le monde se mobilise autour du club, la ville, la région limousine, les sponsors. Les structures sont uniques en France, le budget à la hauteur de ses ambitions, un avion privé… »

Une coupe Korac, deux fois champion de France, une Coupe de France, et quatre fois all star LNB. On appelle ça un joueur pas comme les autres, 79 sélections en Bleu, une finale des JO ratées sur blessure et une mononucléose pour se décider à arrêter. Même Dupontel n’y avait pas pensé et pourtant il s’y connaît.

Les questions interdites : La France peut-elle ne pas remporter l’Euro 2009 ?

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L’équipe de France de basket-ball repoussée aux frontières de ce qui se fait de pire dans le monde de l’Orangeade, tente de se qualifier pour des championnats d’Europe où elle sera favorite. Comment expliquer cela à Michel Gomez ? C’est quoi déjà la NBA ?

Le 10 octobre 2007, le Vestiaire annonçait l’asistolie du basket tricolore, les clubs n’existaient déjà plus depuis 14 ans, la sélection était en phase terminale. Depuis, loin de nous donner raison, la réalité a dépassé Michel Gomez dont nous louions l’expertise. D’entraîneur moyen fini, il est passé à entraîneur nul fini. Désormais tout a changé.

Le nouveau sélectionneur est titré avec des équipes faibles, il ne se la raconte que modérément et surtout il a choisi de faire jouer les meilleurs et les meilleurs ne jouent pas à Hyères-Toulon. Claude Bergeaud pensait aussi avoir tout compris en se tournant vers les Etats-Unis. Pourtant non seulement, il n’a rien gagné avec la meilleure génération de l’Histoire, pire, il n’a même pas égalé de Vincenzi avec une finale internationale. Alors, pourquoi Collet ferait-il mieux avec quasiment la même équipe ? Le fait qu’il soit plus compétent que ne le sera jamais son prédecesseur ne doit pas occulter le « quasiment » de la phrase précédente. C’est la même équipe mais ce n’est plus la même. Là où Cloclo mixait le bon avec le moins bon et même le mauvais, le manceau mélange le bon avec le très bon et bien sûr le mauvais, il n’y est pour rien, la France manque de meneurs. Et ça peut même permettre de bonnes surprises.

Parker ne perd jamais

Même Tony Parker a changé. Membre du deuxième meilleur cinq du monde, il n’a plus grand chose à voir avec Aymeric Jeanneau à part le poste peut-être. Pourtant, il continue de prendre l’avion pour aller chez Denisot, faire du business en banlieue, et visiter la Charente-Maritime alors même que la locale de Sud-Ouest à Jonzac ne l’avait pas invité au goûter des correspondants. On parle bien de Parker, pas de Jeanneau Lapin. Au passage, la star se permet même d’aller assister à des matchs de basket ou de faire une bouteille quand il a 5 minutes.

Ainsi, malgré Ronny Turiaf, la génération dream-team a été balayée par la nouvelle génération dream-team sans pour autant changer de noms. Et celle-là ne se contente plus de dominer, elle gagne et gagne encore avec une prétention assumée, même par Antoine Diot. Certes il ne s’agit que de matchs de seconde zone, mais la France de Parker 1 arrivait bien à perdre contre la Grèce en demi-finale de l’Euro ou la Russie en quarts. Finis les Gelabale et les Sacha Giffa de dernière minute, ceux qui étaient les meilleurs à la récré le seront en compet même si les règles diffèrent un peu de leur basket de play ground. Le coca, les chewing gum, et Mc Do ont-ils été inventés à Orléans ?

Gelabale ou je ne l’ai plus

Il aura fallu 10 ans de domination continentale pour que la Pro A se joue aux Etats-Unis. Dix ans pour arrêter de mélanger les torchons et les serviettes, dix ans pour qu’il y ait assez de Saint-Jean pour ne plus avoir à les mélanger avec des Foirest et des Digbeu. Désormais intégrer la NBA n’est plus un exploit ou un rêve, tout le monde le fait, même les gosses de chanteur. Désormais, jouer dans le club que l’on a intégré est possible, sans avoir à faire croire que l’on est bon, il suffit de le montrer. Moïso valait « 100 millions de dollars » mais personne n’a jamais trouvé la provenance. Désormais, évoluer au Mans ou à Ecommoy n’empêche plus de faire carrière en Anjou ou ailleurs. Ni même de gagner des matches face à des joueurs professionnels et pas qu’au tennis.

La génération Parker 1 c’était un joueur, la génération Parker 2 c’est deux joueurs, dans trois générations la France défiera enfin les Etats-Unis en finale olympique. Quoi Sydney ?

Pro A : Bercy d’être venu

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Des pom-pom girls habillées, Mickels et Joanna pour chanter la Marseillaise : les play-offs de ProA se sont achevés par un show à l’Américaine. Une équipe NBA a-t-elle déjà marqué 41 points en finale ?

Depuis la cellule psychologique de notre envoyé spécial à Bercy

Le terrible derby de la diagonale du vide entre Poitiers et les restes de Limoges n’avait curieusement pas suffi à combler l’appétit des supporters de Bercy. Trois distributions de tee-shirts, 15.000 jambon-beurres sous cellophane et 40 minutes de basket amateur freinaient à peine la fringale collective : Orléans et l’ASVEL défendront bien les couleurs tricolores, l’an prochain, au premier tour de l’Euroligue.

Des préliminaires s’imposeront néanmoins aux cinq majeurs de la cité de Jeanne-d’Arc, qui, elle au moins, n’en n’avait jamais eu besoin. Mais le hasard, et un système de licences plein de bon sens et de cohérence sportive, a voulu que Mariupol, Charleroi et le BK Ventspils soient logés à la même enseigne que nos finalistes des As. On aurait donc déjà joué au basket en Belgique.

Collet serré

La grand-messe parisienne a en tout cas conclu embêté le printemps radieux du basket tricolore. Jugez plutôt : l’ASVEL championne de France, les filles de Bourges championnes de France, Alain Koffi meilleur joueur français du championnat de France… La France attaque les rattrapages des qualifications de l’Euro avec la même confiance que Ronny Turiaf dans la salle d’attente de son cardiologue.

Le score de gonzesses de la finale de ProA (55-41) n’a même pas entamé celle du maestro villeurbannais Vincent Collet. Il a presque pris tout ce que la NBA comptait d’expatriés, sans même savoir s’il arrivait aux nouveaux Parker de voir un ballon de temps en temps. Moerman et Curti seront aussi utiles à l’équipe de France que Petro et Ajinca dans leurs franchises respectives. Qu’importe, la belle saison orléanaise a été récompensée de deux noms sur la liste élargie. Comme quoi une mairie complaisante et la moitié des impôts fonciers de la ville suffisent parfois à faire des miracles.

Foirest Gump

Et puis, il y a l’arbre qui cache le Foirest. L’aide-mémoire d’outre-tombe. Le champion de France 1991 « est sur les rotules et se pose des questions ». Ce n’est pas Le Vestiaire qui le dit, cette fois, et pourtant, Collet veut en faire le « guide » des Bleus en Pologne. La région de Kraków n’a sans doute aucun secret pour l’autre Laurent, mais quitte à avoir un strapontin dans le bus pour l’Euro, le nouveau staff aurait pu y faire asseoir un vrai leader : Rigaudeau. Ou Dubuisson.

Pendant ce temps-là, l’enjeu de la finale de ProA était si pesant que le président de la LNB a préféré la regarder au restaurant.

L’Hommage du Vestiaire : Dans la peau du jeune Maljkovic

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Michel Gomez a payé pour apprendre qu’un abonnement à Sport+, ça ne lui servirait à rien. Entre Alain Weisz et Fred Weis, qui est le plus vieux ?

Arnaud Montebourg a failli avoir peur. Le départ de Nicolas Batum aurait pu couler les ambitions européennes du Mans. Heureusement, comme toujours, c’est le collectif qui a répondu. De toute façon, devenir rookie remplaçant à Portland, c’est comme Laurent Foirest à une partie étoilée (les Américains disent All Star Game), ça ne se refuse pas.

Le Mans vise donc toujours plus haut : à Tel-Aviv, la saison dernière, il avait fait trembler le Maccabi dès la première journée. Trois petits points de retard sur le futur finaliste, qui ne voyait pas les Sarthois au Final Four ?

Récité Parker

Pour les sponsors, le problème ne fut pas tant les onze défaites suivantes que les marchés de Bokolo. Collet faillit y mettre la main. Enfin libéré de ses obligations, Le Mans gagna ses deux derniers matches. Belle manière de prendre date pour cette saison : une défaite de deux points à Tel-Aviv et huit défaites consécutives. La régularité est l’apanage des grands, Alain Koffi a dû mal comprendre. Pour Nancy, tout est plus simple. Deux défaites de 30 points pour commencer, ça ouvre l’appétit. Tant mieux, Cyril Julian a encore faim. Tant mieux ?

Villeurbanne, la terreur de Pro A, a déjà terminé son Eurocoupe. Roanne et Orléans, qui paraît-il ont quitté la Pro B, sont candidats.

L’Hommage : Cozette et les Misérables

BALONCESTO

Georges Eddy dans la peinture, des pom-pom girls habillées en survêtement, un score de NBA avec des anciens universitaires repentis. Le All Star Game à la française a trouvé son public. Et si les places n’étaient que des invitations ?

Alors que la seconde mi-temps va débuter, la caméra de Sport+ fait un gros plan sur un people. David Cozette se lance, c’est sa plus belle chance de devenir Patrick Montel avant la retraite. « Il faut l’avouer : quel plaisir ça fait au basket de voir que des people sont passionnés par ce sport. » L’histoire ne retiendra pas que le people c’était Eric Naulleau. Manque de chance, elle ne retiendra pas davantage le plaidoyer de Monclar : le basket français aurait les qualités pour devenir aussi populaire que le rugby. Qui commente l’Euroligue ? Que devient Rugby Hebdo ?

Bokolo de vacances

Sur le terrain, le show est assuré. Dunks de la sélection américaine, 3 points de Laurent Sciarra, on se croirait volontiers à Sydney si Yannick Bokolo n’était pas aussi sur le terrain. Cela n’empêche pas Vincent Masingue d’aller interviewer le président du syndicat des joueurs, ni Stéphane Risacher de penser qu’il s’agit d’un match officiel et qu’il joue encore en Pro A. Il pourrait. Il est peut-être bien gâteux, on ne sait pas qui de lui ou de Tony Parker senior est le plus vieux.

La sélection américaine finit par s’imposer, non sans qu’un des leurs se soit flingué le genou en voulant faire le cake. Grâce à cela, le spectateur choisi pour vendanger le shoot du centre du terrain à 100.000 euros s’est enfin calmé, puisque ni les huées de Bercy, ni les insultes de Monclar n’avaient marché. Avec le succès des All Star Game, le basket-ball est aux portes des chaînes hertziennes.

Si seulement Dacoury avait encore un double des clés.

Pau-Orthez : La ProA facile

Nallet surtout pas croire que Le Vestiaire s’est trouvé un spécialiste basket. Mais après avoir commencé à disséquer la ProA par la tête, il lui fallait bien s’attaquer un jour, aussi, aux futurs adversaires de Boulazac.

On raconte dans les cuisines du Pilota Jaï-Laï que le Palais des Sports voisin abritait jadis une des meilleures équipes d’Europe, que l’axoa ne s’est pas toujours préparé au micro-onde et que le patron lui-même aurait déjà soulevé autre chose que des coupes à champagne. « C’est dans les vieux Pau qu’on fait les meilleures soupes », répond simplement Freddy Hufnagel à ses nouvelles serveuses. A quoi bon, après tout ? Il y a bien longtemps qu’on ne joue plus au basket par ici.

Echaudé par deux saisons anonymes, L’Elan béarnais avait pourtant décidé cet été de tourner la Page : « Fauthoux remettre au plat », avait même annoncé Didier Gadou, qui s’y connaît lui aussi en cuisine. Le logo des Houston Rockets, Samad Bahrami Nikkah et un Lacq l’aimant n’ont pas permis à Pau de retrouver son lustre passé. Le groupe de Tout panne a même atteint le premier quart du championnat derrière Vichy et Besançon, avec huit défaites consécutives. Dont huit en championnat.

Welcome to Mahinmi

Le Vestiaire, dont les recettes publicitaires ne lui permettent pas encore de s’abonner à Sport+, n’a pas trouvé non plus Limoges et l’ASVEL dans le haut du classement. Et où ont donc bien pu partir Foirest, Muresan, Evtimov et les frères Pietrus ? Le paysage du basket français a autant changé en dix ans que la garde-robe d’Eva Longoria. D’aucuns y voient un resserrement des valeurs. Les effectifs d’Orléans et Gravelines plaident plutôt pour un nivellement par le bas.

La ProA est aujourd’hui d’un niveau si faible que même les joueurs qui n’en ont pas la carrure s’empressent de partir en haine biais. Et on ne pense pas qu’à Mahinmi. Combien d’Ajinca pour un Parker ? Souvent, quand elle lui rend visite à Mirande, Cathy Melain rappelle à Alain Jardel que ça ne va pas beaucoup mieux chez les filles. Il fut un temps où Maxi-Basket se demandait qui de Bourges ou de Valenciennes allait gagner la Coupe d’Europe. Les Berruyères se déplacent maintenant à Brno avec autant d’assurance que Nancy et Le Mans en Euroligue.

Pendant ce temps-là, Mickaël J’ai la balle n’exclut pas un retour un Europe. Didier Gadou est preneur.

Pro A : Le nouvel Orléans

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Michel Gomez n’a pas réussi à couler l’Entente pour de bon. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé.

De notre correspondant spécial à Orléans

Après le patin et avant le water-polo, Le Vestiaire poursuit par le basket son exploration des sports mineurs. Et comme la NBA a repris cette semaine, nous nous sommes attardés sur un championnat européen encore méconnu du grand public : la ProA, et son leader improbable, L’Entente orléanaise.

Pour bien comprendre comment un club sponsorisé par La République du Centre pouvait pointer en tête après quatre journées, nous avons des péchés sur place le seul de nos rédacteurs passé par le Wall Street Institute. Banks, Covile, Greene, Dobbins et Dials n’ont pas appris à jouer à Orléans. Ca n’en fait pas forcément des mercenaires, même si ça y ressemble.

Les billets de Banks

Le premier, Cedrick Banks, a été faire sécher la saison dernière en Israël ses tatouages grossiers et son foie en souffrance. Il a cette fois bien choisi sa destination : la cité johannique est un plaidoyer pour l’inertie, un foyer de désoeuvrement. Laboratoire des politiques sécuritaires, Orléans, c’est une cathédrale, trois rues piétonnes et un désert sportif.

Avec une équipe de foot en CFA et celle de rugby en Fédérale 1, ce qui n’est pas beaucoup mieux, la mairie n’a que le basket pour justifier ses impôts locaux. Alors, tout le budget sportif y passe, rien n’est trop beau pour l’Entente, pas même Laurent Sciarra, qui n’en demandait plus tant.

Les JO de Sydney encore dans les jambes, il ne se fatigue plus à attaquer le panier. Trois passes décisives et la tournée PQR suffisent au bonheur de ses dirigeants. Avec Curti, Greene et Dobbins, précieux sans le ballon, Orléans a un collectif honnête. Mais pas de banc. Pascal Hervé a beau être le meilleur entraîneur français de la décennie, son fils, William, ne sera jamais un grand joueur. TJ Parker (1,83 m) non plus.

Pendant ce temps-là, Le Mans et Nancy confirment en Euroligue les dernières sorties de l’équipe nationale.

Basket-Ball, équipe de France : Gomez est mal à l’aise

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Tony Parker ayant décliné l'offre, c'est le tristement célèbre Michel Gomez qui sera chargé d'éliminer la France de l'Euro 2009. Et ça, il sait faire…

Stéphane Ostrowski s'est reveillé en pleine nuit, à cause d'un terrible cauchemar : il était rappelé en équipe de France par Michel Gomez, toujours à la tête de celle-ci. Si le sous-doué antibois ne reviendra pas, son manager est bien de retour, lui. Décidément, les complots de Fédération n'en finissent plus. Dernière victime, Antoine Rigaudeau, joueur de génie, entraîneur trop inéxpérimenté. Pourtant, écarter l'ancien meneur de jeu au profit de son ancien coach est une erreur (manipulation ?) comme seul Laporte savait en commettre. On ne fait pas du neuf avec du vieux, encore moins avec du vieux périmé. Le succès, Gomez l'a connu en club, au début, il y a des millénaires, avec une génération exceptionnelle. A la tête des tricolores, certes avec une sélection parmi les plus nulles que la France n'ait jamais connu, il n'a rien su faire.

Assis sur son Seillant

Ceux qui ont connu cette époque se souviennent de ce chouchou médiatique, à l'image du Président Seillant, qui cumulait les fonctions en pleine toute puissante rivalité Limoges/Pau-Orthez. Mais jamais il n'a su apporter autre chose que son charisme dans une équipe. Il connaissait le jeu, mais ne savait pas transmettre. Son échec à Orléans est un bel exemple. Pas fait pour les petits clubs, pas fait pour les sélections. Finalement, il n'est à sa place qu'au sein d'une équipe sûre de gagner. C'est faire injure à Rigaudeau que de penser qu'il n'aurait pas su conduire la France sur la route de l'Euro (la mission de Michel l'Espagnol). C'est même carrément du foutage de gueule. Antoine le magnifique aurait pu se faire les dents sur un parcours des plus simples. Car le basket n'est pas le foot. En foot, c'est déjà pas si compliqué alors imaginez en basket. La France se qualifiera, avec ou sans Parker, avec n'importe qui à sa tête sauf peut-être avec Gomez hélas.  Avec un tel choix, le basket français n'est pas sorti de l'auberge de la médiocrité. Il est vrai qu'avec de telles instances, il n'est pas aidé.