Il semble si loin le temps où l’on regrettait Camberabero. L’ouvreur qui jouait ailier lors du match du XXe siècle contre l’Australie en 1987. Jalibert et N’Tamack ont déjà réussi plus de bons matchs en Bleu que Michalak durant toute sa carrière internationale au même poste. Et pour cause, il était bien meilleur en 9. Et du coup en 9 il est pas non plus dans le classement.
Alors qu’il y a un siècle Trinh-Duc avait semblé prendre une belle roue d’avance grâce à une prestation correcte en dix ans, il a finalement explosé en vol. On attendait de voir si Jalibert, N’Tamack et Carbonnel avaient le niveau, on a vu. Au point d’appeler Hastoy pour la préparation Coupe du monde. Voici le nouveau classement des meilleurs ouvreurs de ces trente dernières années.
6. Thomas Castaignède. Le Vestiaire lui avait déjà rendu l’hommage qu’il méritait. Etait-ce une raison suffisante pour l’écarter du Top 5 ? Désormais oui. La concurrence était telle qu’il était indiscutable. C’est d’ailleurs sans lui que la France est allée en finale de la Coupe du monde 1999. C’est donc grâce à lui que le numéro 1 est numéro 1.
5. Romain N’Tamack. Cinquième c’est déjà très bien pour un numéro 10 qui n’a remporté jusqu’ici qu’un Grand Chelem et surtout grâce à Dupont. Moins génial que Castaignède, moins chiant que Deylaud mais beaucoup plus que Mesnel, il ne lui manque qu’une finale de Coupe du monde pour passer devant tout le monde, ou presque, malgré un jeu au pied moyen. Finir devant Lamaison sera compliqué puisque le buteur s’appelle Ramos. Au final, on se demande vraiment ce qu’on lui trouve. Même si on se le demande moins depuis la dernière finale du Top 14.
4. Christophe Deylaud. Moins doué que Castaignède, mais plus durable, à Toulouse comme ailleurs. Il a remporté la Coupe du monde 1995, mais c’est Mesnel qui a disputé la troisième place. Comme quoi, finir sa carrière à Agen n’ouvre pas toutes les portes à part peut-être celles du journal Sud-Ouest.
3. Franck Mesnel. A-t-on vraiment le droit de classer troisième un ouvreur qui jouait centre aurait demandé Thierry Lacroix, absent du classement. Vingt-cinq fois numéro 10, et pas seulement contre l’Angleterre, contrairement à ce que croyaient les gamins ayant regardé Racing-Agen 1990 sur leur vieille télé Thomson. La Coupe du monde 1987 est aussi la sienne. Peut-on en vouloir à quelqu’un d’avoir aimé le pognon à une époque de sport amateur ?
2. Didier Cambérabero. Ailier de la dream team de 1987, c’est sans aucun doute le meilleur 10 du classement, l’un des meilleurs de tous les temps. La première place lui serait revenue si Mesnel n’avait jamais existé, allez comprendre. C’est le seul grand buteur Français à ce poste. Savoir utiliser son pied, ça peut servir. Michalak a pris un interprète.
1. Christophe Lamaison. Avec Castaignède, le seul du classement à avoir évolué uniquement dans des équipes de merde. Il s’est donc débrouillé tout seul avec Olivier Magne et Christophe Dominici pour emmener un bien vilain quinze de France en finale de Coupe du monde. 28 points en demi, face à la plus grosse équipe des Blacks jamais vue. D’accord, c’était un accident, d’accord il a connu Sébastien Carrat. Mais d’abord, vous n’avez aucun moyen de changer le classement et ensuite personne n’a jamais atteint ce niveau sur un match dans toute l’histoire du rugby.
Le destin est souvent cruel hélas.
Pour 5 heureux élus à ce Panthéon, combien de besogneux déjà oubliés ont manqué le trinh de la renommée ?
Enfin, « sic transit gloria mundi » comme dit souvent Maso avant de s’enfiler un demi.
Nulle trace de Merceron. Inadmissible. Humour, hein; gardez vos sarcasmes pour Worldcup.
Intervertir les 2 premiers aurait eu plus de gueule.