On avait beau se foutre de la moustache de Brunel ou des couinements de Saint-André, Galthié n’a donc pas fait mieux. Subissant le même genre d’humiliation, Teddy Riner avait sauvé les meubles en les recouvrant de bronze. Hélas les repêchages n’existent que dans les sports pratiqués en pyjama.
Le Colonel s’est enfin expliqué. Sans surprise les Data lui ont offert le titre de champion du monde. Mais ont-elle appris à Ramos et Jalibert les secrets du haut niveau ?
« Selon les datas, on aurait dû marquer 37 points« . La défaite en quart de finale des futurs vainqueurs de la Coupe du monde 2023 et 2027 est sans doute parfaitement résumée dans cette analyse du Colonel Fabien. Ce n’est plus Dieu qui décide du Destin des hommes mais les machines à calculer. Pascal, Blaise, pas Papé, n’aurait pas dit mieux. Débarassé des coudes de Vahaamahina et du Guirado médusé, le XV de France devait soulever le Trophée Webb-Ellis, c’était écrit dans les chiffres. Un arbitre, un ligament et un Namibien en ont décidé autrement. La vérité est sans doute ailleurs. Dans la chance, un peu, qui se tourne quand même souvent vers le camp des plus forts. Et les plus forts, ce n’étaient pas les Bleus, ce jour-là. Un quart de finale contre une équipe de haut niveau n’est pas un match comme les autres. Il se joue mentalement. Et un peu physiquement dans le cas de Fickou dépassé par le poids des printemps et des automnes ou Dupont tombé en panne de Deysel.
Lire un mauvais Pollard
Mais comme par hasard, c’est au poste d’arrière que le Coq a trébuché. Place la plus instable depuis quatre ans. Bouthier, Dulin, Jaminet et donc Ramos s’y sont essayés avec plus ou moins de talent. Savoir sauter, savoir taper, savoir courir. Trop pour un seul homme qui devait en plus buter. Il a buté les trois autres, pêcher originel du Colonel, peut-être la seule erreur qu’on peut sérieusement lui imputer, lui qui n’a pas su installer le meilleur d’entre eux assez tôt. Mais l’arrière, quel qu’il soit, n’aurait-il pas flanché quand même ?
Car il reste une question à laquelle Galthié n’a pas répondu car personne ne la lui a posée. Si l’équipe de France devait gagner ce match, comme le rappelle à chaque tirade, le sélectionneur aux six Coupes du monde pas remportées, à qui revient la responsabilité de cette défaite puisque ce n’est ni à l’arbitre, ni au coach ?
Pourri Galthié ?
Puisqu’il ne répondra pas, nous allons l’aider un peu et dire ce qu’il n’a pas dit. Les Boks étaient donc plus forts à certains instants clés, car les Bleus l’étaient moins. Moins que d’habitude. Si le fiasco n’est pas tactique, il repose entièrement sur les solides épaules, subitement devenues si frêles, des joueurs. Le Colonel ne s’est à l’évidence pas trompé sur le choix des hommes. Il faut donc reconnaitre une réalité très simple, la plupart d’entre eux n’avaient pas encore le niveau pour supporter, endurer et maîtriser un quart de finale de Coupe du monde.
Dans quatre ans tous, Penaud et Bielle-Barrey inclus, auront déjà joué un quart de finale de Mondial. Et peut-être que les remplaçants seront eux aussi à la hauteur. Peut-être que Jalibert et N’Tamack continueront le rugby. Peut-être. Hormis délivrer des souvenirs, le football ne nous a pas appris grand chose sur la vie. Une vérité tout de même : six joueurs du Mondial 2014 étaient là en 2018. Quatre des battus de France Bulgarie 1993, six des demi-finaliste de l’Euro 96, ont fait tourner la chance en 1998. L’experience est peut-être plus qu’un peigne pour les chauves.
Pendant ce temps-là, Teddy Riner a connu un petit pépin technique : il est vieux.
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