Athlétisme, Mondiaux d’Osaka : La France fanny ?

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Après trois jours de compétition, le tableau des médailles de l’équipe de France est toujours vierge. Et c’est parti pour durer… Peut-elle revenir les mains vides du Japon ?

Privée de Désert

Solen Désert est à l’image de l’athlétisme français : en perte de vitesse. La recordwoman de Bretagne a bouclé tant bien que mal à Osaka son plus mauvais 400 m de la saison ; sûrement avait-elle axé sa préparation sur les championnats de France. En 54’’03, elle a tout de même réussi l’exploit de tourner 5 secondes moins vite que Marie-Jo Pérec à Tokyo (49’’13) en… 1991. La pauvre doit se retourner dans sa tombe.

Les mains Baala-deuses

Le petit prince du demi-fond français s’est fait avoir comme un imbécile qu’il est. Au lieu de prendre ses responsabilités et de mener le 1.500 m à son train, Baala prisonnier s’est laissé enfermer et n’a rien trouvé de mieux que de plaquer un Marocain pour pouvoir remonter. « Dans la ligne droite, je ne pousse personne. Je suis sur eux, c’est tout », s’est-il défendu. Qui se charge de dire à Mehdi qu’on n’a pas le droit non plus de marcher sur ses adversaires ?

One Naman show

Comme on pouvait s’y attendre, Keita a passé un p’tit tour. Et s’en est allé (49’’16 en demie du 400 m haies). A la ramasse toute la saison, incapable de taper les minima, le grand Naman n’avait strictement rien à foutre au Japon, si ce n’est un peu de tourisme. Merci la DTN…

Traitée d'Eunice

Elle non plus n’aurait « pas dû venir ». Elle a au moins l’intelligence de le reconnaître. Eunice Barber, qui avait pourtant fait l’impasse sur l’heptathlon pour éviter de se faire humilier par Carolina Klüft, a été moins loin (6,51 m) que Marie Collonvillé (6,67 m) à la longueur. C’est tout dire.

La marche de l'espoir

Les espoirs de podiums français tombent aussi vite que les trois premières haies de Ladji Doucouré. Et ce n’est pas le hurdler, régulier au-delà des 13’’50 cette saison, qui devrait inverser la tendance ; pas plus que Bob Tahri, passé par la petite porte en finale du 3.000 m steeple (8’20’’09) après une fin de course aussi intelligemment gérée que son pote Baala. On voit mal Mesnil montant (perche) et N’Zola Meso giorno (triple) créer la surprise. Si Hurtis réussi à aligner 3 courses, elle a toutes les chances de ne pas finir chocolat tandis que le relais 4 x 100 m ira dans les pâquerettes si jamais Arron n’arrive pas à retrouver le sommeil. C’est dur à dire, mais il va sûrement falloir se taper un 50 km marche et la tronche de Diniz (photo ci-dessus) en plein milieu de la nuit de samedi à dimanche (0h00) pour espérer voir une des seules chances de médaille française.

Athlétisme, Mondiaux d’Osaka, Arron : 11″08, le temps de la retraite

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Le reine Christine Arron a confirmé son statut : en prenant la 6e place, elle a manqué une finale largement à sa portée. Comme d'habitude.

Christine Arron est en retraite. Ou du moins, elle devrait. Car ce n'est pas à son âge qu'elle changera quelque chose au cours de son histoire. La répétition des événements a rendu dépressif plus d'un Français, et il est certainement temps d'arrêter les frais.

Couru d'avance

Comme nous vous l'annonçions dès le 24 juin, Christine Arron s'est loupée. La montée en puissance était prometteuse, sa forme asiatique aussi. Bon, d'accord, elle dort encore mal, mais rien de nouveau, c'est le stress, elle est Française. Mais dès que la compétition a commencé, on a senti ce vent de déjà-vu. Une série remportée facilement, mais avec un départ pourri et une accélération nécessaire. Pareil en quart, puis en demi-finale où elle finit 2e. Oh, elle avait le 3e temps des demies ? Elle aura eu la médaille de bronze des séries, et les éloges de la presse chauvine et amnésique. Problème : Arron s'est vautrée, et c'était très prévisible. La faute, encore une fois, à cette satanée accélération qui ne vient pas en finale. Pourtant aujourd'hui son départ était plus que correct, mais ses réserves étaient épuisées par l'âge et l'accumulation des courses.

Française et fière de l'être

Aujourd'hui, même si Patrick Montel cherche des excuses à sa reine, elle n'en a plus aucune. Depuis 1998 et l'époque de son accélération phénoménale que sa jeunesse lui permettait de rééditer à chaque course, elle n'a pas fait une finale potable dans un grand championnat. Elle s'est présentée dans 4 finales différentes, avec au mieux une 3e place à Helsinki en 2005, bien pauvre en regard de ses capacités. Les champions des autres pays n'ont, curieusement, jamais de problème. Pas besoin de regarder ailleurs, la France avait aussi une vraie championne, elle s'appelait Pérec. Diagana, qui avait le profil d'Arron avec toujours un pet de travers, a réussi à progresser jusqu'au titre mondial, après le bronze et l'argent. Arron n'y arrivera pas, et ne marquera pas l'histoire. Injuste, car depuis 10 ans, elle est la meilleure et de loin. Elle possède le vrai record du monde du 100 m vu que Jones et Griffith-Joyner n'étaient en réalité que des marques de seringue : 10″73, un temps qui ne sera ni approché, ni égalé dans les 50 prochaines années.

Aujourd'hui, son vrai bilan, c'est quatre entraîneurs dégoûtés. Personne ne saurait la changer, pas même Daniel Dutuel, puisque le problème n'est pas technique. C'est de la concentration qui lui manque, et à 33 ans, c'est trop tard pour se soigner.

Athlétisme, championnats du monde : A la poursuite d’Osaka

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La voici, la voilà, la fameuse liste (tant attendue ?), des athlètes sélectionnés pour les Mondiaux d'Osaka. Ils seront donc 54, dont 41 en individuel. Intéressante distinction toutefois entre les athlètes ayant réussi les minimas et ceux qui les ont foirés, mais ont été récupérés pour faire le nombre.

Le leadercheat pour Djhone

Intéressant surtout car cette dernière catégorie recèle quelques bijoux. Le premier est sans conteste Leslie Djhone, qui a enchanté le public niortais d'un temps pas loin des minimas, certes, mais au-dessus. Le concurrent de Marc Raquil pourra toujours se consoler en se disant que le Mc Peroxydé ne sera pas de la partie, lui. En revanche, il sera accompagné dans le club des tocards par Naman Keita (une objection ?), ou Yves Niaré, la nouvelle perle de l'athlétisme français.

Et Ronald Pognon qui ne pourra pas non plus venir. Invectivé dans la presse pour ne pas être venu à Niort (pour une blessure) par son plus « show » concurrent en France, le très érudit Martial Mband »joke », il laisse donc la place à son ambitieux aîné comme représentant du sprint français. A part prier pour une génération Carl Lewis pour les Bleus sur 100m hommes à Osaka, il n'y aura même pas de demi-finale. (A Niort, Mbandjock a fait 30m, arrêté par des crampes… saloperie de demi-fond, c'est usant).

La confiance aveugle

Par contre, les femmes devraient assurer. Arron, peut-être, encore qu'on ne sache plus trop. Cela dépend si elle dort ou non, mais aussi de la chaleur qui lui donne de la tachychardie, et de la pression du moment multipliée par les conseils que lui donne Caristan. Bref, la reine Christine est une femme très compliquée. Muriel Hurtis est plus simple, et a le potentiel pour une médaille, c'est sûr. Ce que n'a pas Doucouré, c'est sûr aussi. Enfin, sait-on jamais : nous ne croyions pas que la France puisse avoir 50 athlètes à Osaka, et la DTN a fait un remarquable boulot. Encore bravo, d'avance. D'ailleurs, Arron adoube son DTN, puisqu'elle déclare être en pleine confiance malgré des alertes cardiaques. Inch'Arron.

Dovicissitude

Lueyi Dovi était très heureux dimanche. Il a même qualifié d'incommensurable la joie que lui a procuré son titre de champion de France, avec l'abandon de M'Bandjock au bout de 30m. Coqu(a)in qu'il est, il a pourtant préféré se retirer tout seul la possibilité d'aller à Osaka, pour se consacrer à son appel : n'oublions pas qu'à l'automne 2005, il avait été interpellé pour « acquisition, détention et transport de substances vénéneuses » et condamné à 500 euros d'amende.
Et 500 euros, quand on court pour une sélection sponsorisée par Spar, c'est… incommensurable. Voilà pourquoi le seigneur qu'il est s'est retiré. A noter que la FFA s'est portée partie civile dans le procès, pour atteinte à son image. Autant dire que sa sélection était en très bonne voie…

Athlétisme, championnats du monde : A la poursuite d’Osaka

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A trois semaines des Mondiaux d'Osaka, l'Equipe de France a réuni ses « stars » aux championnats de Frannce de Niort. Beaucoup veulent se rassurer, et nous rassurer. C'est mal barré.

50, a-thlètes reposés

C'est donc l'objectif de la fédération. Emmener 50 athlètes à Osaka, histoire de glaner une douzaine de finales et entre 3 et 5 médailles. Et Amsalem de préciser, sans rire, que « les athlètes n'ont plus qu'à faire de belles performances« . Effectivement, ça fait deux mois qu'ils n'ont « plus » qu'à faire cela. Mais ils n'ont plu à personne pour l'instant. Sauf Christine Arron, qui est en train de retomber…

Arron, Arron, petit patapon ?

Nantie d'un excellent 11″06 à Monaco, la reine Christine avait décroché les minimas et les espoirs de podium d'un seul coup. On attendait confirmation, dans le sillage de son envie de doubler 100-200m. Malgré les crises d'insomnie. On espérait un déclic pour la fragile Antillaise, on pressent aujourd'hui l'inverse. Avec 22″88, elle a été largement devancée (par série interposée) par Muriel Hurtis (22″38) sur 200m. «Dès l'échauffement je n'étais pas bien. J'avais la tête qui tournait. Je voulais faire le minima (22″73) pour les mondiaux dès cette première course. C'est dur. J'espère que j'irai vraiment mieux demain». C'est sûr que les conditions de Niort sont autrement plus difficiles à gérer qu'au Japon, pour une Française. Même son entraîneur Stéphane Caristan en convient : « les Championnats de France ici à Niort sont le cadre idéal. » Nous verrons aujourd'hui quel sera son temps, mais la star déclarée de l'athlétisme depuis une semaine battra peut-être un record du monde : celui du pic de forme le plus court.

Djhony Holy Day

Oui, c'est un jour béni pour Leslie Djhone. Béni, car il a enfin réussi une course potable. Béni, car même s'il n'a pas réussi les minimas (45″19 au lieu de 45″10), il devrait aller à Osaka, car la fédération ne pourra se passer de lui : son temps, loin de son record de France (44″64), lui octroie la meilleure perf française de l'année… Hourra. Son entraîneur François Pépin est ravi, et l'arrache avec délice : « C'est bien, il a pris la course à bras le corps. Il s'est totalement engagé… il s'est enfin fait mal. Et sur 400, c'est une obligation. Avec cette course, je pense qu'il va chasser ses vieux démons et va pouvoir rebondir. Jusqu'à présent, il évoquait des petits problèmes qui n'étaient pas fondés. » Tellement heureux, Leslie, qu'il devrait enchaîner au meeting de la Chaux de Fonds. A ne pas confondre avec le show du demi-fond, c'est autre chose (il faut demander à Dghougi).

Faut pas pousser Mémé dans les Hurtis

Muriel Hurtis n'est pas finie, et contrairement à Arron, elle dort. Et enchaîne de belles perfs, sur 100 et 200 (22″38 hier). 30°, du vent, cela ne l'a pas gênée. On attend confirmation cet après-midi, pour une confrontation avec Christine Arron, si elle n'a pas mal à la tête.

Ladchie bien comme il faut

Doucouré est incorrigible. Large vainqueur de sa série, qualifié pour la demi-finale, il a écrasé la discipline à Niort lors des séries. Problème, il n'a pas dû regarder son temps : 13″79. « Je ne suis pas mécontent de ma course, même si mon départ n'a pas été terrible. » Le bougre n'a peur de rien : « Concernant la vitesse j'ai le jus en ce moment. » Ah bon, mais sait-il que ses concurrent courent une demi-seconde de moins ? « La perspective de participer aux mondiaux d'Osaka et de défendre mon titre (Ladji Doucouré a remporté les derniers Mondiaux à Helsinki en 2005) ne me met pas de pression. » Ce serait bien qu'il s'en mette un peu alors…

Pendant ce temps-là, le 100m n'existe toujours pas en France, puisque c'est Dovi qui a gagné en près de 40 secondes, record personnel, paraît-il…

La légende, Athlétisme, Tokyo 91: Le sacre de Carl Lewis ou la victoire du dopage

 

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L'équipe du vestiaire a choisi de s'intéresser au hors-série consacré, par le Journal L'Equipe, aux plus grands événements sportifs de l'histoire. Le premier numéro de « L'Equipe Légendes » aborde les championnats du monde de Tokyo présentés comme la plus belle compétition d'Athlétisme de tous les temps. Mais n'était-ce pas avant-tout la plus sale? Analyse.

 

On peut s'étonner du choix par le groupe Amaury, organisateur du Tour de France cycliste et propriétaire du journal L'Equipe de mettre tellement en avant une compétition aussi sulfureuse que ces mondiaux d'Athlé Tokyo 91.

1. Carl Lewis, l'exemplaire pionnier

A commencer par son titre: « Génération Carl Lewis ». Ou bien le magazine fait preuve d'une ironie très subtile et c'est un véritable coup de génie, ou alors son éthique s'arrête sur les Champs Elysées lors de la dernière étape du Tour de France. En effet, curieux hasard mais Carl Lewis est peut-être le champion le plus chargé de l'histoire de l'Athlétisme et cela de façon très officielle depuis des révélations lancées en 2003.

La carrière de Lewis a pris un envol particulier en 1988 aux J.O. de Séoul, lors de l'énorme scandale Ben Johnson contrôlé positif à l'issue de la finale d'un 100m qu'il a couru en 9″79 (3ème perf de tous les temps encore aujourd'hui). Disqualification du Canadien et voilà Lewis champion Olympique. Le plus drôle dans cette histoire c'est que lors de cette même compétition il y a avait un autre tricheur, positif lui aussi mais couvert par son comité national. Son nom? Carl Lewis, tout simplement. L'emblème de cette génération exceptionnelle, cet athlète pas exemplaire du tout donc, a juste volé dans sa carrière 8 titres mondiaux et 9 olympiques. Bravo King Carl!

Retour à Tokyo 91. Carl Lewis remporte le 100m en 9″86 (record du monde) lors de la course la plus rapide de tous les temps selon l'expression consacrée. Il devança alors Leroy Burrel et Dennis Mitchell deux gars d'une propreté sans pareil, on se souvient tous des formidables taux de testostérone du second, en raison de son abus de sexe et d'alcool avait-il dit…

2. Michael Johnson, le successeur

Tokyo fut aussi le théâtre du premier titre mondial d'un autre Johnson, Michael cette fois-ci. Oui celui-là même qui a placé le record du monde du 200m à un niveau que la Maclaren de Lewis (Hamilton) aurait du mal à atteindre. Ce record ne sera battu que par un autre phénomène de foire, à moins que l'IAAF (l'UCI de l'athlétisme) ne se décide à remettre les compteurs à zéro. On peut toujours rêver d'autant que la loco de Waco détient aussi celui du 400m. Toujours est-il que Johnson et Lewis sont parmi les premiers et les plus beaux fleurons de la grande tradition créée par les instances américaines de couvrir les contrôles positifs de leurs athlètes afin qu'ils écrasent les compétitions. Après eux une foule de champions d'un jour, champions de toujours, aidés eux aussi par Dieu, collectionneront au gré de leur carrière médailles et contrôles positifs. Young, Greene, Adkins, Gatlin, Jones, Bronson, Edwards, Montgomery….

3. Les dernières perf de l'Est

Enfin, Tokyo c'est encore la dernière compétition où le dopage venu de l'Allemagne de l'est aura pu faire ses preuves.
Les cobayes du cru 1991 des laboratoires d'ex-RDA s'appelaient notamment Grit Breuer et Kattrin Krabbe. Curieusement, ces deux hommes-femmes ne sont pas mis(es) en tête de gondole pour la promotion du hors-série de l'Equipe. Pourtant ces deux-là font pleinement parties de la génération Lewis. Par leurs pratiques comme par leurs performances. Ainsi si Breuer termina derrière Perec sur 400m, Krabbe écrasa les 100 et 200m devant Ottey, Privalova et compagnie. L'année suivante en pleine « préparation » en Afrique du sud pour les JO de Barcelone, les deux compères un peu trop asthmatiques au goût des instances internationales se retrouveront suspendues. Krabbe mettra un terme à sa « belle » carrière. Aux dernières nouvelles elle conduirait des camions de déménagement à Leipzig.

 

Aux mondiaux de Tokyo en 1991, aucun doute, c'était bien la génération Carl Lewis qui était sur le stade.

 

Athlétisme, championnats du monde : A la poursuite d’Osaka

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L'étau se resserre. L'équipe de France est toujours en plein doute à un mois des Mondiaux d'Osaka. Heureusement, la reine Christine réalise les minimas ce soir…

Chaud la Arron, chaud !

Christine est de retour. Avec un 100m remporté dans un bon 11″06 à Monaco, la chère leader du sprint féminin français a survolé la barre des minimas pourtant très sélective (11″18). Rassurant, car elle n'a pas dit n'importe quoi, arguant ces jours derniers que « ce chrono, (elle) l'avait dans les jambes ». Mais inquiétant aussi, car il lui a fallu s'inquiéter et donc accélérer sa mise en forme pour accéder à Osaka. Or, les Mondiaux sont encore dans un mois et rester au top un mois n'est pas si simple. Surtout quand on a la bonne habitude de foirer ses finales. Et là, elle s'y voit déjà : « J'aime figurer de nouveau parmi les favorites d'Osaka. » Avec son temps, on ne peut pas lui donner tort. Mais en avoir conscience, c'est le début des ennuis pour elle. Heureusement, là aussi Christine s'est entraînée : elle maîtrise désormais les faux départs comme jamais…

Keitastrophique

Naman Keita, lui, vérifie l'adage inverse : rester en méforme un mois, voire plus, est tout à fait possible. Son 400m a été un modèle du genre : un départ pourri, aucune remontée et des erreurs techniques en pagaille sur les haies. Bilan, un 49″84 qui l'éloigne un peu plus des minimas (48″70). A noter, une étonnante régula-nullité, après ses 49″97 de Reims et 49″94 de Saint-Denis. « Je ne suis pas dans le bon tempo. L'approche n'est pas bonne. Il va falloir que je passe la première haie sur la jambe droite. » C'est sûr qu'avec une dyslexie en courant, ça devient impossible. « Maintenant, il faut que je me prépare tranquillement pour les Championnats de France ». Pour un podium ? Chiche !

Djhony Be Good

Pauvre Leslie Djhone. Encore une 7e place au meeting Herculis, à croire qu'il se contenterait de cette place en finale B des Mondiaux ! Ca relèverait peut-être en partie sa saison pour l'instant merdique, il faut le dire. A six dizièmes des minimas, Osaka semble loin, très loin. Il devrait demander des conseils à Keita, qui sait repérer les défauts. Pour les résoudre, non, on ne voit personne.

Lad'gît ici-bas

Où est passé Ladji Doucouré, le vrai, qui faisait peur à ses adversaires ? Tel un David Alerte, il cherche ses marques. Court sans objectif précis, sinon retrouver ses sensations perdues et son accélération. Seul signe pérenne : il est toujours aussi mauvais techniquement. Sauf qu'il ne sait plus se rattraper. Après ses 13″51 à Rome et ses 13″59 à Reims, il a explosé le chrono en 13″40. Au final, une 6e place riche en espoirs… pour lui. « Je suis content de moi. J'attends beaucoup des championnats de France à Niort (3 au 5 août). » Rappelons que les minimas, il les a. Au moins, lui ne sera pas prêt trop tôt…

Athlétisme, Sdiri : un javelot, Salim le foie

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Salim Sdiri est un miraculé. Pourtant, il n'en pense pas un traître mot, et on le comprend. C'est à croire que tout le monde lui en veut, ou se paye sa tête… C'est trop injuste

1. Un méchant lanceur Finlandais

D'abord, le très précis lanceur de javelot Pitkämäki, qui lui a expédié un javelot direct dans le dos, après une fin de course d'élan que n'aurait pas renié Marc Raquil. Le Finlandais, en course pour gagner du fric sur le concours, n'a pas eu le temps de prendre des nouvelles du gentil Salim. Qui l'avait d'abord absoud, avant de revenir sur ses paroles (certainement conditionné par Eunice Barber, histoire de l'enerver un peu) en lui reprochant son peu de scrupules.

2. De méchants médecins incompétents

Ensuite, les médecins italiens, qui lui ont fait tous les examens nécessaires pour qu'il revienne deux jours plus tard, c'est-à-dire rien. « Grâce » à l'hémorragie interne de Sdiri, ils ont pu s'apercevoir que celui-ci souffrait du foie et du rein. En clair, le javelot a tout défoncé, alors que le communique initial de la clinique Gemelli annonçait que le javelot n'avait touché aucun organe vital. Une chance… Et depuis, Salim est consigné dans sa chambre, parfois sans manger car « si tout va bien, on se tient prêt à vous emmener au bloc à tout moment », lui ont retorqué les prudents praticiens transalpins. Foie de Salim, on ne les y reprendra plus.

3. Une méchante fédération internationale

Et puis, il y a l'IAAF. Salim le sympatoche leur reproche de négliger les risques liés au javelot. Il évoque une plainte, qu'il pourrait déposer. Grosse menace. Heureusement, il se reprend vite : « Je suis chamboulé. Je verrai ça plus tard. Je suis prêt à participer à toute réunion, toute commission, toute manifestation à la Fédération internationale, pour discuter de ce problème. » Tout à fait con-structif.


PS: Pendant ce temps, Leslie Djhone a encore fait de la daube, foirant les minimas de 66 centièmes. Pas mieux.

Athlétisme : à la poursuite d’Osaka

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La guigne poursuit l'équipe de France. Les blessures tombent, les records non, les minima non plus. La série noire ? Si seulement…

Ca ne tourne p'Arron

La Reine (du pauvre) Christine, selon Patrick Montel, ne sait plus où elle en est. Auteur d'un 11″24 qui lui aurait presque valu un podium aux Europe de Göteborg l'an passé, elle n'a pas réussi les minima (11″18) d'une (on ne le répètera jamais assez) très confiante DTN. Du coup, la pauvre Arron raconte tout et son contraire. « J'ai la performance (les minima) dans les jambes, je vaux mieux que mon chrono d'aujourd'hui. Ce n'est pas inquiétant, ça viendra progressivement. Je dois juste bien dormir » Elle n'en dort plus la nuit, mais ce n'est pas de l'inquiétude. « Je n'ai pas la pression, mais c'est vrai qu'il n'y a plus beaucoup d'occasions de les faire et que c'est un peu stressant. » Elle respire tellement la sérénité qu'elle enchaîne les faux départs pour gagner du temps…

Naman quitta la scène

Alors lui, il n'est plus, mais alors plus du tout dans le trip de la Fédé. La confiance, il s'en souvient à peine. Dépressif après son 49″97 (minima 48″70) ? « J'ai un nouveau problème technique à chaque course, je ne comprends pas. Là, j'ai eu un problème de foulée entre le départ et la première haie, j'ai fait 21 foulées au lieu de 22, c'est bizarre… » Non, c'est de l'incompétence. Sûrement observé par les grands yeux de Francky Chevalier, il se rattrape : « Le principal, c'était de gagner la course malgré cette mauvaise première partie. Je ne suis pas inquiet, ça va venir. »

Ladji tout pourri

Le pauvre ne sait même plus courir. Battu par James Brown (!), il lui faudra beaucoup de courage pour Osaka. Car lui, c'est sûr, il ira. Mais cela risque de ressembler à de la figuration. En tout cas, la confiance est là : « Je ne suis pas inquiet mais frustré. » Avant de pointer, avec lucidité, le coeur du problème : « Je prends un mauvais départ et je suis mal placé, je subis toute la course ». Rien que ça ? Facile…

Marc se rhabille

Le très peroxydé Marc Raquil, ancienne égérie du McDo, a décidé d'un commun accord avec lui-même de mettre un terme à sa carri… saison, pardon. Il souffre d'une petite lésion aux ischio, ce qui signifie qu'il n'a rien, si ce n'est un niveau de daube. Puisqu'il lui faut 4 à 5 semaines de repos, Amelie Mauresmo lui aurait proposé de la rejoindre au « club Merdes », pour les vacances.

Athlétisme : à la poursuite d’Osaka

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Et là, c'est le drame. L'athlétisme français n'est pas au top de sa forme, c'est un fait. Une nouvelle confirmation a éclaté au grand jour à la Golden League de Rome. Pour autant, le plus dramatique n'est pas forcément ce que l'on croit…

Doucouré toujours lentement

Le premier drame. Quelques jours après son moyen 13″27 à Saint-Denis, il vient de confirmer sa méforme étincelante en nous gratifiant d'un 13″51 en touchant presque toutes les haies. Il place la barre très haute, battu par Alen Johnson, demi Moore et Bruno Robles (le Cubain). Mais Doucouré reste l'une des meilleures chances de médailles, donc l'athlétisme français ne s'inquiète pas.

Qui se fait Lamalle ?

Encore un grand drame, coutumier, du sprint français. La tricolore avait montré quelques qualités sur le 100 m haies à Saint-Denis (12″75) et a parfaitement confirmé dans un 13″22 « doucouresque » par les temps qui courent. Le problème pour les Français, c'est justement que le temps coure vite (lui), et qu'il n'en reste pas tant que ça jusqu'à Osaka. Mais pas d'inquiétude…

Tout à fait, Sdiri

Le plus gros drame de l'athlétisme français est malgré tout la perforation dont a souffert Salim Sdiri, touché par un javelot finlandais. C'est pas de chance, vu qu'avec son premier saut il a pu finir 4e. A croire que le mauvais sort s'acharne, puisque Sdiri est, de l'avis général, la seule bonne nouvelle du meeting romain. Sa performance, pas sa « perforance », entendons-nous. Donc le drame, c'est qu'il faudra sûrement faire sans lui à Osaka. Ce qui prépare peut-être d'autres drames…

Limite, Lacasse…

Le meilleur pour la fin : Florent Lacasse, devenu « spécialiste » du 800 m (comme le mauvais joueur de foot qu'on met sur un côté en défense, par pitié) a été contrôlé à la testostérone. Tellement désireux qu'on parle de lui, il s'est personnellement « chargé » d'apprendre la nouvelles à nos confrères de l'Equipe, arguant d'un mauvais concours de circonstance alimentaire. Il se trouvait « fatigué physiquement et moralement », ce qui est le cas de tout coureur de demi-fond qui a recours au dopage, tel Gezzar ou Essarik et rokh. Pour sa défense, il a affirmé que son complément alimentaire devait augmenter naturellement son taux de testo, pour l'aider à sortir du gouffre. Certainement profond de 100 m, ceux qui lui ont manqué l'an passé à Göteborg pour monter sur le podium… Ca sent Lacasse stagne !

Athlétisme : à la poursuite d’Osaka

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Le vestiaire vous donnera régulièrement des nouvelles des athlètes français dans leur pénible quête minimaliste, que la fédération a jonché d'embûches.

Leslie rit Djhone

Leslie Djhone a le moral. Auteur d'un très vilain 46″21 sur 400 à Lausanne (remporté par un Congolais), il a terminé sa course très satisfait, dans le sillage d'un athlétisme français qui ne s'affole pas surtout après les promesses du meeting de Saint-Denis. « C'est la première fois cette saison que je pars aussi bien (aïe). C'est ce que François Pépin (son entraîneur, aussi celui de Raquil et de la toujours performante Ramalalanirina) voulait que je fasse pour que cela nous donne des indications en vue des prochains entraînements. » L'indication ? On se demande bien laquelle. Peut-être de se remuer un peu pour effectuer ces « 150 derniers mètres avant l'arrivée où j'ai craqué ». Soit presque la moitié d'un 400m, Johnny. Pour atteindre des minima fixés à 45″10, il est peut-être temps. Osaka, c'est dans un peu plus d'un mois. « C'est vrai que 46''21 ce n'est pas bon, mais je suis content de mon départ. Le chrono est anodin car je craque vraiment. » Nous voilà rassurés… A ce rythme-là, mieux vaut qu'il ne se déplace pas à Osaka. D'ailleurs, il n'ira pas.

Keital ? Muy mal….

Naman Keita lui, est lucide. Son fulgurant 49″67 lui a valu une belle 8e place. L'inquiétude est proche. « Ce n'est pas inquiétant même si je ne voyais pas les choses comme ça en début de saison. Il faut que je remette des choses en place. Pour l'instant il faut d'abord que je pense à faire une course propre avant de penser à faire les minima. »

Parent pauvre

Très confiants, les responsables de l'athlétisme français ont placé la barre haute pour les minima. Notamment pour certaines disciplines comme la perche masculine : 5,75m (soit le record du monde en 1980, il y a 27 ans). Romain Mesnil doit avoir des crises d'angoisses, heureusement que Galfione a vite stoppé sa carrière de marin pour sécher ses larmes. Et où est le jumeau polytechnicien, le Bogdanov du sportif Khalid Lachheb ? « Nul » ne le sait…

Alerte rouge

David Alerte est en forme. Après ses modestes 10″27 sur 100m à Saint-Denis, il devait être tout rouge après son magnifique 20″58 sur 200 à Lausanne (un bon temps de Français, après lequel Christophe Cheval court toujours). Et dire que les minima n'étaient qu'à 20″40… Il ferait mieux de rester coucher, après tout, Alerte était prévenu.

Tahri pas d'éloges

Plus rapide qu'un Kenyan actuellement, Bouabdellah devient l'une des chances de médaille française (et il n'y en a pas beaucoup, comme les qualifiés).

Doucouré pas assez vite

Ladji Doucouré est qualifié, c'est une bonne nouvelle. Par contre, il va falloir s'accrocher pour rattraper le Chinois Xiu, qui a semé 7 Américains à Lausanne, parce que 13″27 (à St Denis) ça reste nul.

Crack and field

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Un nouvelle saison d’Athlétisme en plein air (anabolisé) vient enfin de débuter.
En hors d’oeuvre, deux événements majeurs se sont déroulés ce week-end.
D’un côté, Les trials, championnats américains, qualificatifs pour les mondiaux d’Osaka, avec ses performances « naturellement » sponsorisées par balco. De l’autre la coupe d’europe avec une toujours fameuse équipe de France.
Commençons par les enfants Carl Lewis et Ben Johnson (photo ci-dessus). Evidemment, comme chaque année, un athlète, explose en début de saison le record du monde du 100m avec un vent trop favorable puis annonce qu’il peut courir le 100 m en moins de 5 secondes. Et bien sur il réalise en finale un temps que seuls quatre ou 5 athlètes ont accomplis dans leur carrière. Tyson Gay est l’heureux élu. Combien de temps sa carrière durera-t-elle avant qu’un abus de sexe et d’alcool ne lui occasionne malencontreusement 2 ans de suspension?
On peut également évoquer dans la grande tradition des coureurs de 400m haies avançant plus vite que leur ombre le dénommé James Carter. 3 courses et le voilà déja en dessous des 48 secondes (record du monde 46″76). Allez James, avec un peu d’entrainement, pourquoi tu descendrais pas sous les 40 secondes ?
En France, les buts sont à peu près comparables. A la différence que là où les athlètes US essaient d’aller plus vite que des Maclaren Mercedes, nos compatriotes tentent eux d’améliorer les records régionnaux cadets. Ainsi Muriel Hurtis en 22″83 a battu haut la main, le record de France… minime du 200m. Rappelons que le record senior appartient toujours à mamie Perec qui en 1993…avait fait presque une seconde de moins. Au rayon performance, notons encore les 5m65 de Romain Mesnil, un saut qui lui aurait apporté le titre aux jeux olympiques de Rome… en 1960.
Heureusement tous les français ne sont pas des gros nullos. Il y a toujours des exceptions (ah je crois que Gasquet n’est pas d’accord). Par exemple, dans un monde où il n’y aurait que des Dan Philibert, Doucouré avec ses 13″35 du jour (sur une jambe, première course de la saison) aurait battu le record du monde. C’est anecdotique mais ça montre bien la valeur des uns et des autres. Dans le même genre, les 11″36 d’Arron constituent pour elle une énorme contre performance. Pourtant ce temps, qui plus est réalisé pour une course de rentrée, constituerait le record personnel de toutes les autres françaises. A ce rythme la Reine Christine pourra au moins courir jusqu’à 54 ans sans être inquiétée.
La saison d’Athlétisme ce n’est pas que des chaudières américaines et des charettes françaises. C’est aussi Patrick Montel trouvant gentil Bruny Surin, Drummond très talentueux et Mutola (notre photo) très féminine. Bernard Faure trouvant le morphotype de Gabriela Szabo très interessant et le marathon passionnant. C’est enfin Diagana qui envoie Bernard Faure à la retraite, par ses commentaires beaucoup plus pertinents
Et bien sur, c’est christine Arron qui domine le 100m de la tête et des épaules et qui s’écroule en finale à Osaka. Trac and field?
A suivre
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