Gévrise coule un bronze

Tony Estanguet devra-t-il nous apprendre les règles du K1 et C2 pour être reconnu comme le plus grand champion Français de tous les temps ?


« Je me demandais si les Jeux Olympiques étaient une compétition faite pour moi. » Ces mots auraient pu être prononcés par Alain Schmitt un type qu’on ne connaissait pas ce matin et qu’on a déjà oublié ce soir mais ça aurait été inexact : c’est le judo qui n’est pas fait pour lui. Tout le monde s’en doutait mais n’osait le dire qu’à demi-mots et surtout pas à lui directement car le gars fait quand même pas loin d’1m75. N’importe qui en entendant qu’un certain Alain Schmitt allait tirer en -81kg savait qu’à défaut de vibrer on allait bien s’amuser. D’abord parce qu’aucun Alain Schmitt n’a jamais été médaillé quelle que soit l’Olympiade. Ensuite parce qu’il est nul. Même Jossinet qui s’y connaît en nullité ne le cachait pas. Il était de bon ton de dire qu’il n’avait jamais rien fait, à part nous faire chier contre un Brésilien à Paris l’été dernier, mais que cette année était son année après un début de saison exceptionnel peuplé de 2èmes places à Dusseldorf et autres contrées inconnues. A voir son premier tour, on pouvait se dire effectivement que c’était son année. Aucune attaque durant 8 minutes et les drapeaux qui  le désignent vainqueur d’un Hollandais ancien champion du monde. Même Alain paraissait surpris. Il venait d’ouvrir un nouveau champ des possibles. Un fabuleux geste d’espoir à l’égard des unijambistes, cul de jatte et autres paraplégiques de ce monde : on peut devenir champion olympique de judo sans avoir jamais fait de judo de sa vie. Il suffira à Alain d’attaquer. Mais que les myopathes se rassoient : Alain n’attaque jamais. Il a bien un spécial comme disent les judokas mais il le réserve aux combattants plus mauvais que lui. Une espèce en voie de disparition uniquement présente en huitièmes de finale. Un adversaire argentin par exemple qui laisserait trainer sa jambe à 30 secondes de la fin du combat et Alain trébucherait dessus avant de s’allonger lourdement. Ippon comme disent les arbitres, c’était bien son spécial. « Alain Schmitt sorti sans gloire par un obscur argentin ! » gueulait Romera. Irrespectueux ? En tout cas on s’est bien amusé.

Gévrise la correctionnelle

La phrase « Je me demandais si les Jeux Olympiques étaient une compétition faite pour moi » était en réalité l’oeuvre d’une double championne du monde, quadruple championne d’Europe, humiliée à Pékin et pas seulement parce qu’elle tenait mal ses baguettes. Et aujourd’hui elle a ressorti la même recette qu’il y a 4 ans, un vrai truc de champion : la peur. Incapable du moindre mouvement durant ses 5 combats, on se croyait même revenu au temps d’Alain Schmitt. Mais ses adversaires étaient vraiment trop faibles et seule une Mongole qui n’avait rien avalé depuis février 2010 a réussi à changer la couleur des drapeaux. Mais Martine son entraîneuse toujours de bon conseil a menacé d’entrer dans les douches si Gévrise ne ramenait pas le bronze. De quoi donner du talent même à Alain Schmitt. Non pas jusque là quand même.

Pendant ce temps là, le Coréen mangeur d’hommes a fini son repas. Qu’avait dit le Vestiaire hier soir ?

Priscilla Gneto : L’emmerdant c’est Larose

Il était à peine 16h44 au dojo londonien quand les observateurs en tribune ont cru apercevoir  l’accouplement de deux êtres en bordure de tatami.


A y regarder de plus près on pouvait se rendre compte que Priscilla Gneto était allongée et que sur elle se dressait presque une femme mais au style si négligé qu’il était difficile de l’affirmer. Sans doute encore un de ces strikers prêt à tout pour se faire remarquer. Et puis alors qu’aucune main déplacée n’avait glissé sous le kimono de la future championne, le Vestiaire a reconnu une de de ses vieilles connaissances. Nul maçon ou plombier à l’horizon, Martine Dupont venait de faire son retour. Avec l’efficacité qu’on lui connaît, à aucun moment elle n’a su donner la clé à son élève pour passer le quart de finale. Il faut dire qu’en face son adversaire avait le choix entre gagner et vivre le reste de son existence dans une pièce d’environ 50 m² avec une trentaine copains. Réveil à 4 heures du matin pour bosser aux champs avant le repos entre 21 et 23 heures pour l’éducation idéologique : 10 codes éthiques à mémoriser pour être autorisé à dormir sur une planche de bois recouverte d’une couverture. Bref ça vaut pas le code moral du judo malgré un bol de 200 grammes de mauvais gruau de maïs servi à l’issue des 1157m² moissonnés.

Priscilla folle du désert

Priscilla savait que si elle perdait, au pire ce serait une nuit avec Martine mais sans kimono et là sa maîtrise de o goshi et harai goshi lui sera bien plus utile. Pour la troisième place en revanche, le terrain était plus favorable, pour Martine en tout cas. Une grande belge androgyne pas loin d’être très vilaine. Mais un tel commentaire serait sexiste alors tenons-nous en à sa ressemblance avec Keir O’Donnel. Et là comme par hasard Priscilla a oublié qu’elle n’avait que 20 ans, qu’elle avait grandi en Corse, et que Romera lui ferait des avances à la fin du combat après avoir fini ses sous-entendus graveleux sur une petite salope italienne. Tant que c’est pas Martine. David Larose ne risquait pas de lui en faire, il était déjà dans l’Eurostar depuis 2 heures pour échapper au Géorgien qui ne se satisfaisait pas du Te Guruma marteau pilon qui lui avait fait découvrir le goût du tapis.

Pendant ce temps-là, Alain Bernard a pris sa retraite. Souvenons-nous que ses débuts avaient été perturbés par une toxoplasmose fulgurante, c’est-à-dire une maladie de femme enceinte qu’on attrape à force de voir des chattes. Le haut-niveau n’épargne rien et surtout pas les crises d’asthme. Propre.

JO Londres 2012 : Londres de Milous

France-Japon : 0-0


A quoi pensait Hiraoki Hiraoka sur le troisième podium perdant de sa carrière en autant de finales ? A son nom et son prénom qui seraient les mêmes à une lettre près ? Aux champs de coton ouzbeks qui accueilleront bientôt Sobirov à temps plein ? Au Russe d’à côté dont il n’a pas eu le temps de renifler les dessous de bras ? Sans doute un peu à tout ça mais surement pas au petit Sofiane qu’il avait humilié un peu plus tôt dans la journée. C’est dommage, car Sofiane méritait le détour. A partir de 17h30 en tout cas quand Arnaud Romera s’est approché de ce petit garçon timide mais arrogant persuadé qu’il venait de passer à côté du titre olympique. Après tout il n’a perdu que deux fois sur ses trois derniers combats. Notre ex futur champion olympique avait pourtant bien démarré sa compet: mené durant tout son premier combat face à un vigneron géorgien plus à l’aise avec ses reins que Sofiane avec le Coran en braille. Et puis à 15 secondes de la fin il a eu la bonne idée de se rappeler qu’il n’y a pas de Dojo en Géorgie. Coup de chance, il n’y en a pas non plus dans les Iles Salomon. Romera l’a suffisamment répété hilare devant les mouvements approximatifs de Tony Lomo au tour suivant.

Lomo sexuel

Jossinet aussi rigolait, peut-être le souvenir de Brognard s’en foutant plein le pif sur une île déserte mais avec plein de caméras. Quelques minutes plus tard on s’apercevait que le judo de Milous ressemblait terriblement à celui de Lomo face à un Japonais originaire d’Hiroshima, comme c’est original. Et là ça faisait moins rire Romera. La suite suffira à la médaille d’or de Sofiane : Milous qui mène et qui se fait reprendre, Milous qui perd au golden score mais qui est repêché grâce à son coude. Milous qui n’attaque plus et 3 drapeaux blancs. Manque de chance, le kimono de Sofiane était bleu. En tout cas avant qu’il urine dessus durant sa finale olympique face au meilleur judoka de la catégorie : Sobirov. Ce qu’il était avant de se faire contrer par le Russe en demi-finale. C’est souvent celui qui a le moins envie des mines de sel qui s’impose. En France la seule torture c’est le visage d’Arnaud Romera, Sofiane saura s’y faire : « Pour la troisième place j’étais démotivé. Le titre olympique c’était un rêve de gosse. » Qui n’a jamais rêvé d’être Président de la République  ou astronaute ? Même Marie-Christelle Maury a sans doute rêvé de ne pas être reléguée à la gymnastique ou pourquoi pas d’être jolie comme Pérec.

Pendant ce temps-là Payet pleurait, sans doute d’émotion car elle a fait aussi bien que Jossinet à Pékin. On se demande bien pourquoi Jossinet n’a pas combattu, on aurait au moins su pourquoi elle ne disait rien d’intéressant.

Champion du monde : And the Riner is

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C’est un club auquel Céline Lebrun n’appartiendra jamais, mais auquel Lucie Decosse et David Venditti auraient pu appartenir. Après un basketteur et un tennisman, voici le nouvel intouchable du Vestiaire. Il est judoka, même si Daniel Bilalian semble contester l’existence d’un tel sport.

Pour parvenir à entrer dans le cercle très fermé des intouchables du Vestiaire, il faut répondre à plusieurs impératifs, autres qu’une sexualité débridée et l’addiction aux galoches. Etre le meilleur au monde de façon incontestable peut y aider. Teddy Riner l’était, même lorsqu’il n’a fini que bronzé à Pékin. En cinq compétitions internationales disputées à déjà 22 ans, il n’a perdu qu’une fois, quand ça comptait vraiment, à peine moins que Brahim Asloum qui n’a perdu que deux fois en trois championnats du monde. L’avantage c’est qu’en boxe le tournoi commence en finale, ça évite de perdre du temps mais pas forcément d’être un gros nul.

Teddy vague

Au lendemain de son titre à Rio, notre spécialiste pensait Teddy invincible, il le serait encore s’il n’avait pas oublié d’attaquer Tangriev en Chine. David Douillet a pourtant encore deux longueurs d’avance avec ses deux titres olympiques. Teddy Riner est le meilleur, c’est un phénomène tout le monde le sait, tout a été dit. Cette semaine il sera encore chez Denisot, mais hélas, l’influence de Canal plus sport ne permettra pas que demain votre voisin Julien le banquier ou votre concierge Mme Lopes, pourtant de retour de vacances, aient entendu parler de son cinquième titre mondial, le quatrième qui compte vraiment. Teddy Riner va probablement devenir le plus grand champion de l’Histoire du sport français, juste derrière Patrice Martin mais on ne peut pas tout avoir. Il ne reste qu’à citer le prestigieux site du Vestiaire :

« Un physique idéal, une technique constamment perfectionnée et surtout un sens tactique inégalé. Finalement, s’il ne fait pas de moto et qu’il s’entraîne plus que Darcel Yandzi, son plus gros démon risque d’être la motivation. Sans adversaire à sa taille, il pourrait rapidement perdre le goût du haut-niveau. Et s’il peut encore y croire le temps d’effacer Douillet, qui certes prend beaucoup de place au moins dans les palmarès, on ne peut que lui souhaiter si ce n’est de perdre, au moins d’affronter autre chose que Mikhaylin, s’il veut encore être judoka à 27 ans. Yamashita et Douillet sont partis sans avoir trouvé leur maître. Inoue n’a trouvé le sien que chez les lourds, il s’appelait Teddy Riner. »

Judo : Audrey et Lucie désossent

On n’a pas tous les jours honte de ses élèves, ni de ses professeurs.

Elle s’appelle Martine Dupont, elle avait tout pour passer inaperçu. Un nom propre des plus communs, un physique d’Isabelle Carré négligée, un palmarès inconnu de la totalité des spécialistes. Et pourtant, le destin a voulu qu’elle devienne entraîneur national de judo pour les femmes, alors que la moto ou les camions lui auraient été comme un gant. Sur ce coup, le destin n’a pas été très sympa avec un grand nombre de jeunes filles qui se seraient bien vues elles aussi croquer ailleurs quand dans les fruits défendus de Martine. Dans de l’or par exemple comme les deux championnes du jour. Mais il serait injuste de tout mettre sur le dos de la coach, même si elle aime ça.

Au moins dans le cas de Lucie Louette, qui n’a semblé à aucun moment avoir déjà eu une licence dans un club. D’ailleurs, à l’issue de son dernier combat merdique, le deuxième tour, elle est restée longtemps à genoux sur le tapis, comme si elle ne connaissait pas vraiment les règles autres que celles de Martine. En sortant, Lucie a cru bon de faire croire que son prénom n’était pas qu’une coincidence : « J’étais venu pour un podium ou le titre, c’est trop dur. »  Amusant. Car dans la même catégorie -78kg, Audrey Tcheumeo était venue pour la même chose et elle l’a fait. La différence tient à pas grand chose:  un physique, un mental, quatre combats de plus et une technique : de ashi barai. Pour info, ça s’apprend avant la ceinture jaune.

Bleu Decosse

Lucie Decosse en revanche n’aime pas les femmes. Larbi Benboudaoud, la géante hollandaise de la finale et Thierry Rey : que des mecs autour d’elle. Et quand Thierry Rey encourage Lucie on lui pardonne tout : le « cette Russe » quand il parle d’une Tchèque, le  « cette Allemande » quand il parle d’une Hollandaise. Même si cette dernière a pété le nez de Lucie Decosse. Mais cette méthode non plus ne marche pas car vos cervicales finissent inexorablement par frôler le tapis. Il y a aussi une autre technique venue des Pays-Bas : la fuite. Même quand vous mesurez 3m et que vous ressemblez à l’ennemi de James Bond dans Moonraker. En même temps elle n’a pas tort,  uchi mata, arai goshi et o uchi gari elle connaissait déjà.

Pendant ce temps-là, l’intervieweur de Canal n’a eu aucun mal à conserver son titre en félicitant Dafreville : « C’est de sa faute s’il a perdu ? » avant d’envoyer une balle dans le Buffet : « C’est le rêve de médaille qui s’envole ! »

Paris-Bercy 2011 : Ugo surdimensionné

Enfin du bronze, voilà qui doit faire plaisir à Stéphane Traineau, moins à la DTN, on vous avait prévenu.

« Dans quelques jours je serai championne du monde !  » Il y a quelques jours Morgane Ribout avait annoncé la couleur, facile à retenir, c’était la même que ses cheveux dégueulasses. Quelques jours plus tard elle avait soudainement perdu un peu de sa gueule. La faute à une Britannique et c’était même pas du cricket. Quand on a été championne du monde, arriver avec les foies sur le tapis au premier tour, ça fait toujours son petit effet. Darbelet n’a pas eu ce souci, il n’a jamais voulu goûter au métal doré. Une allergie qui ne lui passera toujours pas cette année, même si son hommage à son adversaire du second tour réexpédié dans son pays en 24 secondes laissait augurer d’une issue plus joyeuse : « Attendez c’est le Cap-Vert, il est 289ème mondial« , le brillant stagiaire de Canal attendait 8 mots de conclusion, le « fait pas chier avec tes questions de merde » n’arrivera pourtant jamais. C’est sans doute pour ça qu’il s’est ensuite rendu au chevet des parents Ribout : « Vous y avez cru à un moment ? Ca vous laisse de l’amertume apparemment… » Apparemment les larmes de la maman de Morgane l’ont empêché de formuler une réponse claire, une petite gifle n’aurait pas été superflue pour la faire articuler. Avait-elle de la rancune envers Cathy Fleury, la coach de sa fille, incapable comme à son habitude d’offrir à ses pouliches autre chose que son improbable coiffure ? L’histoire ne le dit pas.

Legrand tournoi

Elles sont belles, elles sont douées mais il manquait un détail à Pénélope Bonna, Automne Pavia ou Priscilla Gneto pour faire aussi bien qu’Ugo Legrand aujourd’hui : un bon gros boulard. Pas celui qui permet d’exploser la star coréenne en 15 secondes, mais celui qui permet de se retourner avec un petit sourire de suffisance. Celui qui aide à enflammer un palais omnisport sans ce même petit sourire. Celui qui permet de prendre un air blasé à la télé après avoir remporté la repêche par yuko. Celui qui oblige à dénoncer un vol quand tu t’es bien fait claquer la gueule par un Hollandais tout pourri. Suffisant pour émouvoir son entraîneur, Daniel Fernandes, le plus beau judoka de ces 10 dernières années. On pouvait lire dans ses yeux les félicitations du maître : « Hé coco t’as pris que du bronze alors que le Hollandais c’était pas Yamashita. » Le problème c’est qu’ à force de vouloir ressembler à Daniel Fernandes, on finit par avoir les mêmes résultats.

Pendant ce temps-là, ben c’est toujours le Japon qui a inventé le judo.

Paris-Bercy 2011 : Qui a tué paumé Larose ?

« On veut de l’or ! » clamait hier la DTN à qui voulait l’entendre. Apparemment personne n’écoutait. A moins que tout cela n’ait été qu’une manoeuvre speculatrice de plus pour faire chuter les marchés. Ça pourrait bien avoir fonctionné car après cette première journée, la seule valeur refuge de l’équipe de France semble être le chocolat.

Canal + avait mis les petits plats dans les grands pour couvrir le plus grand événement sportif de ces trois derniers jours. Des costards bon marché sans cravate, des coupes de cheveux à la tondeuse et des pigistes qui ont au moins passé leur ceinture bleue. Bref, Cyril Linette n’ayant pas jugé bon de diminuer le salaire de Pierre Menes, il faut faire avec. Faire avec, c’est voir Pierre Duprat, bien loin du petit dojo à côté du centre médico-social, qui se fait cartonner par un Vénézuélien au nom colombien d’ancien footballeur montpelliérain. Décidément la Paillade a le vent en poupe en ce moment. C’est pas si mal, Duprat est jeune disent les plus grands dentistes. C’est moins vrai pour Jossinet qui aurait bien eu besoin d’un dentiste après le passage sur le dos de son adversaire américaine en hutièmes. Ça lui a donné des idées pour la suite de l’après-midi qu’elle passera dans la même position. De quoi galvaniser les bleus et les gamins de Canal qui n’hésitent plus à pénétrer sur le tapis pour réaliser l’interview d’après combat. Leur principale victime fut le brave Sofiane Milous.

L’imposant c’est pas Larose

 Si sa  journée de compétition ne restera pas dans les anales des championnats, on peut quand même lui poser la question, en mettant les formes : « Sofiane, ça doit faire mal de se faire éclater comme ça, non ? »  Issam Nour a eu plus de chance, lui a été bon. Jusqu’à un certain point, le ippon que lui collera un japonais à 10 secondes de la fin du plus beau combat de la journée. Alors qu’il menait à l’aise, c’est le moment qu’avait choisi le commentateur pour dire : » Allez Issam ne gère pas. »  Issam l’a peut-être entendu puisqu’il s’est à nouveau lancé dans son o soto gari fétiche,  pour la onzième fois en moins de 5 min. On appelle ça un spécial. Derrière Hiraoka lui a montré le sien, ça valait le déplacement. Ne rien branler du combat, attendre la faute et le contre. Le fameux algorithme japonais quand ils tombent contre des Français plus forts. Ça avait moins bien fonctionné avec Koga contre Bouras en finale à Atlanta. Ça c’était pour la matinée car vers 13h30, Thierry Rey a daigné levé son cul d’ancien champion olympique pour rejoindre ses collègues. Mal reveillé, il a à peine fait sentir que ça le faisait chier de venir aussi tôt. Surtout pour voir l’année Jossinet. Disons la 35ème. Et David Larose. Les miracles ne font pas partie du judo à part si vous êtes Ouzbek.

Pendant ce temps-là, Traineau n’était pas loin, tant mieux, la France pourrait avoir besoin de lui si elle veut des médailles même si ce sera alors surtout du bronze.

L’Edito du Vestiaire :
Lucie, Lucie t’arrête pas

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Le dernier cycliste propre connu s’appelait Jacky Supligeau. Il n’a pas voulu continuer. Et si Christophe Cheval avait eu raison ?

Longtemps, le monde sportif s’est foutu de la gueule des Américains, des Russes et même des Chinois. Ce n’était pas une question physique, en athlétisme comme en natation, les performances ne signifiaient rien, sinon la frontière entre le sport et le ridicule. Si Yves Niaré n’est toujours pas parvenu à revenir du côté du sport, mais pour d’autres raisons, les nageurs tricolores ont réussi leur pari. Avoir autant de crédibilité que Lance Armstrong, en portant juste un peu de cuir, la femme de Fred en a vu d’autres. Un exploit remarquable, qui doit beaucoup à la Fédération internationale et un peu aussi à Franck Esposito.

Loeb du riner

« Quatre médailles c’est insuffisant pour l’équipe de France. » La prophétie est impressionnante, son auteur pas moins : il s’appelle René Rambier, c’est le nouveau responsable du haut niveau français. Comme vous, Le Vestiaire se propose de réfléchir aux liens pouvant exister entre un René Rambier et le haut niveau. Son palmarès lui ouvrirait facilement les portes de l’Ile de la tentation, quoique. En tout cas,  avec lui, le discours va changer. Pas qu’à cause de son cheveux sur la langue, mais parce qu’il se la raconte. Et pour cause il a vaguement connu Benboudaoud, Traineau et Douillet. Des relations qui pourraient bien lui servir, avec la moisson de Tbilissi ses trois protégés pourraient bientôt revenir à la compétition. A moins que la présence d’Audrey La Rizza et Frédérique Jossinet soient un gage du fabuleux réservoir français. Vivement le retour de Dafreville.

Vivement, aussi, le retour de Brahim celui là même qui prête son nom aux fameuses récompenses éponymes. Mais pourquoi donc ? L’effet Christophe Tiozzo probablement. Alain Delon sera-t-il là cette fois ?

Pendant ce temps-là, Lyon peut toujours remporter le titre de Ligue 1 et Bourdais celui de F1, quitte à provoquer la fin anticipée du Vestiaire.

L’édito du Vestiaire : La fuite du Riner

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C'est à croire que nous avons un public de spécialistes : vous n'aviez été que 9% à promettre à Yves Rénier une médaille au poids. Il n'a même pas passé les qualifs. Troublante similitude, notre spécialiste athlétisme s'inquiétait lui aussi pour son homonyme, Yves Niaré.

Nous l'avions donc prévu, notre plus grand lanceur avait le parfait morphotype du loser tricolore. Des perfs régulières au plus haut niveau, un statut de médaillable longtemps envié par Patricia Djaté et donc une nationalité de mauvais augure. Lui non plus ne nous a pas fait mentir. Un titre ne se gagne pas qu'à l'entraînement.

Teddy Riner était au courant de tout ça, pourtant il n'a pas confirmé. Une fois constaté son jeune âge et son manque d'expérience, il ne faut pas pécher par excès d'indulgence. Riner était invaincu en compétition officielle, il ne l'est plus, c'est un échec. Au-delà des arguments de Thierry Rey sur son mauvais jour, ou de Douillet sur l'arbitrage très litigieux, il faut voir plus loin et rappeler ce que nous constations hier à propos de Cathy Fleury : les coaches actuels ne servent à rien. En foot, on parlerait d'incompétence, en judo aussi. Jamais ils n'ont été, durant tout le tournoi olympique, capables de peser sur leurs poulains, de leur donner des clefs, d'influer un tant soit peu sur le résultat final. Teddy l'ex invincible cristallise toutes les failles du judo français. Riner était au dessus, même aujourd'hui, c'est une évidence, comme beaucoup de judokas français cette semaine. Pourtant, il n'a pas saisi sa chance comme d'autres n'y ont pas cru ou se sont dégonflés devant l'événement ou le moment décisif. Le plus inquiétant n'est pas que Tangriev était un gros nul. C'est que Riner est content de lui. Au-delà du choix des combattants, comme nous le disions hier, au-delà du manque de concurrence, champions ou pas, la sentence est claire, hormis Decosse (et encore), ils n'étaient pas prêts, mentalement et même techniquement. Les JO, c'est pas les championnats du monde. La faute à qui ?

Mickaël dans de beaux draps

L'exploit du jour est venu de la vitesse par équipes, qui a réussi une nouvelle fois à ne pas prendre l'or olympique. Jean-René Godard ne s'en relèvera pas, il n'a même plus la tête à aider Ballanger ou Asloum à s'entraîner aux commentaires sur les faux directs de France Télé. Comme Marie Collonvillé, Arnaud Clément ne sera jamais champion olympique, pour Llodra c'est cruel, mais la morale est sauve. Avec 4 h 40 de combat et une petite finale demain contre les frères Bryan ou Federer, on voit mal Di Pasquale les considérer comme successeurs. Et Le Vestiaire passe à un cheveu de relancer la rubrique tennis. C'est bête : Tsonga pourrait être encore un tout petit peu juste physiquement pour gagner l'US Open.

Pendant ce temps-là, l'escrime français est en larmes. Le remplaçant Jean-Mich n'est pas en or. Le médecin de l'équipe préfère en rire.

JO, Judo : Lucy don’t cry

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J-1 avant l'entrée en lice du plus grand judoka de tous les temps. Il vaudrait mieux qu'il le soit, sinon on risque de revoir Traineau sur les tatamis.

Le Vestiaire vous avait parlé à l'automne dernier de la remise en question du judo français avant de se rendre aux pays des chirurgiens. Il avait bien fait, la récolte avait pour une fois été plus consistante que le palmarès de Laurent Crost. Hélas, les responsables du haut niveau n'avaient pas été mis au courant du retour des JO, quatre ans après l'enlèvement des Sabines. Du coup, c'est la même équipe qui a été proposée. Physiquement Douillet, mentalement Pioline. Qui est responsable de ce fabuleux doublé ?

L'équipe du dimanche

Jossinet : Cela ne faisait guère de doute avant même qu'elle n'entre en lice. Elle est finie. Difficile d'imaginer une telle taule, mais les signes du déclin étaient là. A commencer par son point commun avec Jean-Luc Rougé : pas la moustache, l'âge. Dans une catégorie très physique et dynamique, elle n'a plus l'explosivité ni la vista de ses 20 ans. Tani non plus, ce n'est pas un hasard. Ses complexes ne seront jamais surmontés, elle n'aurait pas dû avoir droit à une nouvelle chance olympique après tant d'échecs. Problème : il n'y a aucune concurrence interne, sinon Deydier se serait fait un plaisir de la virer.

Decosse : Elle a pris une branlée en finale, faut-il la blâmer pour autant ? Evidemment non, pour une fois qu'une favorite est au rendez-vous. Par contre, on peut se demander pourquoi son adversaire a su quoi faire et pas elle.

La Rizza : A 27 ans, elle n'existe pas au plan international. Est-ce un simple hasard ?

Dafreville : C'était le Bafé Gomis de Pékin. Confondre un titre universitaire avec une performance de haut-niveau : Deydier a été aussi inspirée que Domenech. Il ne faut pas être Stéphane Frémont pour deviner qu'il ne fera pas carrière.

Dragin et Darbelet : Le choix a été plutôt gagnant. Même si le premier cité a découvert trop tard qu'il fallait remporter au moins un de ses deux derniers combats pour prendre une médaille.

Gévrise Emane : Si elle ne voulait pas combattre, fallait pas l'emmener.

Anthony Rodriguez : A 29 ans, il est vice-champion du monde 2007, mais 3e des France de la même année. Etait-ce une raison suffisante pour lui faire confiance ?

Possamaï : Pour sa sortie bi-annuelle de Cadillac, elle a montré qu'il suffit juste de vouloir pour faire. Est-ce qu'elle réussira avec les Lego ?

Frédéric Demontfaucon : Le Vestiaire s'était déjà exprimé sur le sujet, il ne nous a pas fait mentir.

Cathy Fleury : Harel, Possamaï, parfois c'est bien d'avoir été champion olympique pour coacher, mais des fois ça sert à rien.

Et Barbara Harel ?

La faute n'est donc pas totalement à mettre sur le dos de la DTN. Loin de là, c'est le niveau qui est faible. Manque de relève, manque de champions, toujours un problème français. C'est triste à dire, mais on manque de Traineau. Restoux, Douillet et Rey n'ont pas fini de se faire chier à voir combattre des nuls.

L’édito du Vestiaire : Argent pour Sarko, or et bronze pour Guénot

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Ca aurait pu passer inaperçu : Jean-Jacques Devaux est aussi metteur en scène. C’est bien l’information principale de cette première semaine de JO.

Le Vestiaire vous avait prévenu, les performances globales des nageurs sont stupéfiantes, on attend avec impatience le passage sur tartan. La surprise des derniers jours est de taille : même l’escrime n’est plus capable d’assurer la récolte de médailles. Pour le judo, on savait depuis Athènes, ce qu’on connaissait moins, c’était la capacité de Barbara Harel à nettoyer les tableaux des favoris. Rien que pour ça, elle mériterait quand même une récompense, mais elle est Française. Et tout le club France semble au diapason. Jamais sans doute une olympiade n’avait autant imprimé sa marque tricolore. Cette excellence à fondre devant l’évenement, à ne pas assumer son rôle de favori, à craquer devant la dernière marche ou à être là où l’on ne devait pas être.

Il y a les coupables : Emane qui n’a rien foutu, Jossinet qui n’est pas une championne, Estanguet qui n’aimait pas le bassin et qui n’avait donc finalement rien à foutre là, Dabaya qui n’avait pas été prévenu qu’il était aux JO, Jeannet (lequel ?), Lefèvre c’est Lefèvre, le 4×100 m c’est Bernard, Longo c’est la pluie et Dumoulin, oui Dumoulin au fait ?

Il y a les innocents : Lopez, qui n’avait aucune chance, Decosse, qui n’avait aucune chance, Dhennin, qui n’avait aucune chance, Darbelet, qui n’avait aucune chance, Dragin, qui n’avait aucune chance, Dafreville et La Rizza, qui sont nuls.

Il y a bien sûr les absents : Teulère et Touzaint, qui sont venus à cheval, Flessel, qui est retraitée, Manaudou, qui n’a pas eu le temps de s’entraîner et Guyart, qui fait de l’escrime.

Il y a les champions : Hugues Duboscq.

Et puis il y a les Guénot.

Et le tir à l’arc ?

Pendant ce temps-là, Lionel Rosso, et son coton dans la bouche, rivalise d’ingéniosité pour pénétrer l’intimité de ses collègues. Cyrano Boyon y parvient-il avec sa belle Roxanna ? Heureusement, la France du foot peut enfin se passer de son plus mauvais latéral de tous les temps.

La Légende JO, Hommage : Harel de volée

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Barbara Harel n'avait elle non plus jamais rien gagné sortie du vieux continent. Mieux, elle n'avait même jamais pris de médailles, on a fini par comprendre pourquoi. C'est donc une judokate de 31 ans qui n'a rien à espérer qui s'est présentée ce matin pour le premier combat de ses derniers Jeux Olympiques. En plus, face à elle, c'est une autre légende, la Coréenne Kye, qui a tout gagné partout. Autant dire que Barbara n'a aucune chance et c'est bien normal, elle lui colle donc un pion, un waza-ari et un billet retour pour la Corée. L'Italienne du tour suivant a un palmarès à peine plus fourni que le sien, Harel peut donc passer sans encombre et c'est bien normal. Aidée par l'arbitre et la passivité de Quintavalle, Harel choisit de ne pas attaquer elle non plus, au mépris de toutes les règles du judo : elle découvre les pénalités et le tableau des repêchages. C'est pas grave, l'Italienne sera championne olympique, Barbara en finale pour le bronze, après deux nouveaux combats explosifs. Il ne reste qu'une marche à gravir face à une Chinoise nulle mais Chinoise, Harel peut gagner mais ça ne sera pas si facile et c'est bien normal. Elle lui fout donc un koka, puis un waza-ari dans la gueule au prix d'un judo exceptionnel et spectaculaire. Pas tant que son mouvement suivant. La troisième place en poche, elle se lance donc dans une prise complètement suicidaire qui lui offrira la cinquième place. Elle voulait finir par un ippon, elle l'a fait, c'est bien normal.

La Légende JO, Judo : Un Traineau sans père Noël

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Un jeune champion de judo français écrase tout sur son passage : un parcours royal, maîtrisé de bout en bout. Et un titre mondial bien mérité. C'est déjà à Barcelone, on est en 1991. Les JO, c'est un an plus tard. Un an de trop pour un champion de ce niveau. Archi favori l'année suivante sur le tatami catalan, Stéphane Traineau, c'est son nom, ne fait qu'une bouchée de son premier tour face à un redoutable Indonésien en 1 minute 20. Au 2e tour, sa victime est islandaise elle s'appelle Fridriksson. En à peine 4 minutes 25, il lui colle un ippon. Le club France est confiant, il le sera moins 32 secondes plus tard en apercevant Traineau la gueule écrasée contre le tapis. Pour se consoler, il pourra toujours se dire que son bourreau américain était si impressionnant qu'il ne se fera virer qu'au tour suivant.

La fin de carrière du valeureux Stéphane ressemblera à un opéra comique et durera 15 ans. Il ne gagnera plus jamais rien. Et ce n'est pas son vilain titre européen à 33 ans ou son vrai faux retour à 40 ans pour un titre national qui lui donneront ce titre olympique qui lui manquera toujours.

Judo, Tournoi de Paris: Le son du Riner

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Pendant qu'Arron chiait à juste titre sur ses copines du relais et les laissait tomber pour tenter de monter sur le podium de l'Histoire, Poirée se faisait décaniller par un Norvégien et ratait une marche.

Comme nous avons pu le constater ce week-end, le seul véritable adversaire d'un grand champion est lui-même. Loeb en a fait temporairement les frais, mais pour Teddy Riner, ça paraît beaucoup plus compliqué. Comment se débrouillera-t-il pour ne pas être champion olympique à Pékin ? Mais surtout comment fera-t-il pour ne pas tout gagner pendant 10 ans ? Car si le Tournoi de Paris ne sert en principe à rien, quand on a déjà remporté tous les championnats auxquels on a participé, et que l'on gagne dans la capitale en écrasant n'importe qui, le signe est fort, lourd. Comme Le Vestiaire l'écrivait sans trop différer de l'appréciation ambiante pour une fois, Riner est imbattable et le sera longtemps. Un physique idéal, une technique constamment perfectionnée et surtout un sens tactique inégalé. Finalement, s'il ne fait pas de moto et qu'il s'entraîne plus que Darcel Yandzi, son plus gros démon risque d'être la motivation. Sans adversaire à sa taille, il pourrait rapidement perdre le goût du haut-niveau. Et s'il peut encore y croire le temps d'effacer Douillet, qui certes prend beaucoup de place au moins dans les palmarès, on ne peut que lui souhaiter si ce n'est de perdre, au moins d'affronter autre chose que Mikhaylin, s'il veut encore être judoka à 27 ans. Yamashita et Douillet sont partis sans avoir trouvé leur maître. Inoue n'a trouvé le sien que chez les lourds, il s'appelait Teddy Riner.

Daniel Fern…ansoku make ?

Sinon, hormis l'inhabituelle pluie de confirmations pour nombre de nos filles, les garçons ont lancé leur signal de détresse. Riner ne doit pas être le baobab qui cache les loosers. Il y a en effet de quoi s'inquiéter à trouver encore dans la sélection française des noms tels que Demontfaucon ou Fernandes, déjà présents en 95 pour l'un, et en 98 pour l'autre, qui n'a jamais vraiment confirmé son énorme potentiel à l'international. L'heure du 7e come-back de Stéphane Traîneau (photo) ?

L’édito du Vestiaire : Le veto Riner

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Dans le Petit Larousse du sport, être Français a une signification très précise: briller à l’entraînement, merder en compétition. Aujourd’hui, cette définition prend un relief tout particulier après la naissance mondiale de celui qui a tout pour devenir non seulement le meilleur judoka, mais surtout le meilleur sportif français de tous les temps.

Le Vestiaire le pressentait hier, Teddy Riner nous a donné raison. Il a écrasé sa catégorie, du plus talentueux au plus mauvais, personne ne lui a résisté. Le voilà maintenant aux portes de l’histoire et on ne voit pas vraiment ce qui pourrait l’empêcher d’y entrer, à part une immitation réussie de ses ainés, Pradayrol et Harismendy, hélas morts sur la route. On devine évidemment qu’il va devenir un people à part entière, qu’il va vendre tout et n’importe quoi pour pouvoir se farcir des putes haut de gamme entre Ruquier et Fogiel. Par contre, on ne connaît pas encore bien son seuil de résistance à l’alcool et la drogue. Bref, s’il parvient à se réveiller pour continuer à s’entraîner, il restera invaincu longtemps, longtemps très longtemps. Car il n’en est même plus au stade d’espoir malgré son statut de junior. Il a déjà tout gagné chez les jeunes, chose habituelle en France, il a également remporté un premier titre européen, là encore c’est commun mais lui a déjà confirmé et ce n’est pas un hasard. Cette nuit, il a distancé sans doute à jamais les Asloum, Gasquet, Michalak et consorts. Et Chavanel ?, me direz-vous.

Mais rassurons-nous, pendant ce temps-là, à côté de l’exception Riner, la France garde son rang. Laminée en volley, humiliée en foot, ridiculisée en basket, déchirée en rugby, inexistante en tennis. C’est une nouvelle grande passe pour le sport français.

Judo, championnats du monde : Le syndrome d’Osaka

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Les mondiaux débutent aujourd'hui dans la capitale des travelos. Remy Martin, qui ne retrouve plus son fond de teint, ne sera pourtant pas là.

Il s’appelle Kosei Inoue, il a les yeux bridés, et pourtant c'est un des meilleurs judokas de toute l’histoire. Le Japonais, qui a tout gagné en -100kg, fera son grand retour, dans la catégorie Reine des lourdos, à l’occasion des championnats du monde qui débutent aujourd’hui. Cependant, le tirage au sort n’a pas été tendre avec le Dieu du judo. En effet, dès son deuxième tour, il devrait en principe rencontrer le fils illégitime de David Douillet et Marie-Josée Perec, le monstrueux Teddy Riner. Le champion d’europe en titre présente une étrange particularité pour un sportif aussi doué : il est Français. Cela ne s’explique pas, le sport inventé par Jigoro Kano a le don d’enfanter des vedettes françaises, même s’il est vrai que ces dernières années les médailles se sont faites aussi nombreuses que les dents de Julien Lorcy à la fin de ses combats. Si bien qu’aux JO d’Athènes l’équipe de France de Judo a choisi de faire concurrence à l’athlétisme en ne ramenant qu’une récompense, pour cette pauvre Jossinet. Cette année encore, celle-ci devra se coltiner dans sa catégorie, la meilleure judokate de tous les temps, Ryoko Tamura-Tani qui se fit torcher en son temps par Cecile Nowak une Française d’un autre calibre. Cette fois la Japonaise a voulu faciliter la tache de Frederique en se faisant foutre en cloque et allant même jusqu’à accoucher.

Mon gros fils, mon Bataille

Après Athènes et les mondiaux 2005, la fédération a fait ce que ne fera pas l’Athlétisme français: une remise en cause et un grand ménage. Puis une sérieuse préparation pour Rio de Janeiro. Si bien que si l’équipe ne brille pas, il ne faudra pas virer que le staff, il faudra aussi balancer les compétiteurs par la fenêtre ou les fusiller (comme ça, Bernard Laporte pourra, sans polémique, faire lire la lettre de Mathieu Bataille, judoka toutes catégories, abattu pour avoir été trop nul). Remarquons que Daniel Fernandes le plus spectaculaire et sans doute le plus doué de l’équipe sera encore là cette année. On peut se demander pourquoi, car son judo à risque ne l’a jamais rien fait gagner. C’est sa dernière chance. Il y a aussi Demontfaucon, champion du monde il y a un milliard d’années, qui a fait l’effort de venir sans son déambulateur. Une énième médaille de bronze pour Fred ou se fera-t-il virer avant ? Saluons enfin Lucie Decosse, la valeur sure, qui devrait encore une fois être titrée car elle est la meilleure. Mais tout ça n’a que peu d’importance, car si Inoue ne parvient pas à placer son Uchi-mata, Teddy Riner a de fortes chances de s’ouvrir les portes d’un palmarès qui fera rougir le gros Douillet. Dans le cas contraire, il faudra qu’on lui dégonfle son melon à grands coups de pieds dans la gueule pour pas qu’il devienne un Brahim Asloum.