Coupe d’Europe : How to lose

nougaro

Enfin rentré de Cardiff par Eurolines, notre spécialiste de rugby à XIII offre une séance de rattrapage à ceux qui n’auraient pas bien suivi son direct. Et si Toulouse ne devait pas son élimination qu’à l’arbitre ?

Il y a derrière chaque Toulousain un joueur de rugby qui sommeille et Michalak a montré à Cardiff que la réciproque était parfois vraie. Comme lui, la moitié du Stade est tombée samedi dans les grandes langueurs, assommée, sûrement, par les rigueurs de la canicule galloise. Amorphe, sans imagination ni Garbajosa, Toulouse a conclu avec éclat la belle saison internationale du rugby français. Et une fois de plus, Le Vestiaire n’avait rien vu venir.

Il n’y a pourtant pas lieu de s’inquiéter : la France, pour la deuxième fois en trois ans, ne doit après tout qu’à un mauvais concours de circonstances de n’avoir envoyé aucun de ses représentants en demi-finale. L’Angleterre elle-même n’aurait pas fait beaucoup mieux si Leicester n’était pas sortie Dupuy et Bourgoin peut encore rejoindre Colomiers et Clermont au Panthéon de la Parker Pen Challenge Cup.

Le Vestiaire ne peut pas non plus se permettre de juger sur un seul non match l’étendue du chaos dans lequel la discipline est plongée en France depuis la Coupe du monde. Comme le petit prince du raille, FM82, le confiait à notre envoyé spécial au Millennium Stadium, « ça se joue souvent sur des détails à ce niveau ». Pensait-il à son drop raté ou à l’entrée en jeu de Skrela ?

All Blacks or White

Novès, lui, a eu le temps de refaire toute la généalogie de l’arbitre. Non seulement sa femme est Galloise, mais trois de ses ascendants directs seraient tombés sous les flèches françaises à Azincourt. Comment a-t-on pu le laisser officier ? L’essai de Dusautoir était sûrement aussi valable que le sourire de Baudou méprisant, mais les erreurs d’arbitrage sont vieilles comme Pelous, n’en déplaise à nos lecteurs béarnais.

Pénalisée à outrance ou pas, Toulouse aurait dû gagner de 20 points ce match contre une équipe sans génie. Elle n’a pas été capable d’enchaîner trois passes sans faire tomber un ballon et pointer les lacunes de Chris White ne fait finalement qu’éviter les questions qui se posent après un tel échec : est-ce uniquement parce qu’il évolue dans un championnat sans enjeu que le Munster se maintient au plus haut niveau ? Que vaut la coupe d’un brasseur hollandais face à l’histoire de Charles Brennus ? Gareth Thomas est-il gay ?

Fabien Galthié avait descendu deux cartons de Heineken avant de pouvoir y répondre. Et pendant ce temps-là, malgré deux joueurs en moins, Toulouse réécrivait l’histoire de la deuxième division britannique.

Cardiff-Toulouse :
En direct du Millennium Stadium

blues1

De notre envoyé spécial permanent au Millennium Stadium de Cardiff

Marque au Polos

L’intendant des Cardiff Blues est aussi bon que celui des Blackburn Rovers, rappelez vous. Quelques nouveaux joueurs toulousains ont fait leur apparition sur la feuille de match officielle donnée aux médias avant le quart de finale de H-Cup : Maxime Medrad, Shaun Soderby, Thierry Dusautior, Fabien Polos et Clément Paitrenaud. Fred Michalak y est aussi, mais ce n’est pas une erreur.

Sans toit ni loi

Autre surprise : le toit du stade, que les deux entraîneurs avaient décidé de fermer hier à l’issue du dernier entraînement, est finalement ouvert. Il faut dire qu’il n’a pas fait aussi chaud à Cardiff (13°C) depuis l’été 1973.

A moitié vide

Il n’y a bien qu’une techno dégueulasse qu’on entend pour l’instant. Ca fait quand même vide 30.000 pèlerins dans un stade de 73.500 places.

Strike

Fabien Galthié a sûrement profité de sa soirée du vendredi pour aller jouer au bowling. Il aurait par contre pu changer ses chaussures.

Rebelote ?

Si les Blues gagnent le match, ce qui n’est pas impossible avec Michalak à l’ouverture à Toulouse, les Blues joueront à nouveau au Millennium leur demi-finale. Les Ospreys, en cas de miracle demain face au Munster, ont annoncé vouloir en faire de même.

Tirez les premiers (3-0)

Trois premiers points pour les Blues. Pénalité de l’arrière néo-zéalandais Ben Blair, qui porte son total à 83 cette saison dans la compétition.

Egalisation (3-3)

Michalak remet les deux équipes à égalité, mais on a surtout apprécié le début de baston entre Kelleher et Martyn Williams.

Temps fort toulousain

Beau mouvement des joueurs de Guy Novès. Un placage destructeur de Dusautoir leur permet de récupérer le ballon sur un renvoi aux 22, mais Servat échoue à quelques centimètres de l’en-but.

Essai?

Kelleher part au ras de la mêlée. Il n’est pas loin d’aplatir. Arbitrage vidéo.

Pas essai

On ne voit rien sur la vidéo et malgré une musique au suspense insoutenable l’arbitre Chris White ne valide pas l’essai. Ca a au moins le mérite de réveiller les supporters gallois.

Un manque de Blair

Blair rate sa deuxième pénalité de l’aprem. Et s’il était encore plus mauvais que Michalak ?

Cardiff reprend la main

Cette fois, ça passe. Le Néo Zélandais du pauvre redonne l’avantage aux Blues. C’est pas vraiment mérité.

MI-TEMPS : 6-3

A part les chaussures jaunes de Clerc et Heymans, on n’a pas vu grand-chose dans cette première mi-temps. Dominateurs, les Toulousains se sont heurtés à la défense galloise et aux lacunes de son pack. Une certitude : la France aura encore pour au moins 40 minutes un représentant en Coupe d’Europe.

Fête du bruit

Record d’affluence pour un match d’un club gallois : 36.728 spectateurs. Ils sont cachés où ?

Le petit rince

Inspiration de génie de Michalak : son drop ne passe qu’à quelques mètres des poteaux. Tout Cardiff a tremblé.

Cardiff engrange (9-3)

Ben Blair profite d’une nouvelle pénalité pour donner 6 points d’avance à son équipe. La sortie de Michalak, remplacé par Skrela, permettre-t-elle à Toulouse de marquer ?

Toulouse respire encore (9-6)

David Skrela permet à Toulouse, qui avait frôlé le pire sur un drop de Blair repoussé par le poteau, de rester dans le match. L’entrée de Nyanga a fait du bien. Celle de la jambe gauche de Poitrenaud ne devrait pas changer le sort du match.

Ca sent mauvais

Désolé pour le manque de mises à jour, mais je m’étais endormi sur mon clavier. On joue toujours, ici. Enfin, on essaie. Plus que 5 minutes et Toulouse manque toujours autant d’inspiration.

C’EST FINI (9-3)

La belle saison du rugby français se poursuit avec l’élimination de son dernier représentant en Coupe d’Europe. Et cette fois, Marc Lièvremont n’y est pour rien. On va maintenant se faire les perdants : à retrouver demain sur Le Vestiaire.

L’Hommage : Les clés à Mallett

pasta

Dans un stade Mathieu Flamini à peine assez grand pour contenir tous les pratiquants du pays, le plus Italien des Français, Freddie Michalak, a rassuré le staff tricolore sur ses qualités de buteur. Un an à peine après la Currie Cup, il épingle le Trophée Garibaldi à son palmarès.

Qu’était-il donc passé par la tête de notre spécialiste rugby pour écrire que l’Italie était cette année la plus faible depuis son arrivée dans le Tournoi ? Avec 49 points et deux essais en cinq matches, elle a tout de même fait mieux qu’en 2004, une époque où le XV de France avait encore quelques valeurs. Elle a surtout fait trembler pendant vingt minutes la meilleure équipe d’Irlande de ces soixante dernières années et si les matches s’arrêtaient à la mi-temps, le Pays de Galles y serait passé aussi.

Berbizier avait pourtant laissé la patrie en ruines après la Coupe du monde, persuadant la Fédération italienne de confier enfin les clés à Mallet. Le sort scié sud-africain s’est dès lors ingénié à reconstruire pierre après pierre ce qu’il restait des Azzurri : deux victoires de prestige contre la Roumanie et le Portugal et les incisives supérieures de Troncon.

Le roux fait la quête

Les fondations posées l’hiver dernier contre l’Ecosse (23-20), ce Tournoi 2009  devait être celui de la confirmation. Aussi à l’aise à la mêlée que sur le calendrier des Dieux, Mauro Bergamasco s’en est d’abord chargé avant que Griffen ne finisse le travail : le coiffeur de Médard n’osera plus jamais sortir de son salon.

Il a aussi fallu à Trinh-Duc des qualités de perforation exceptionnelles pour cadrer la moitié de la défense transalpine et Parisse a montré à la face du Monde et de Voici qu’il n’était pas seulement le petit ami d’Alexandra Rosenfeld. Celle du Castré Giovanni – qui n’est pas son homonyme Adriana, Miss Jambon d’Aoste – a attiré l’oeil commercial d’Abribus Chabal. A en croire nos confrères italiens, les deux barbus en seraient même venus aux mains. C’est peu probable : aucun des deux n’a jamais su quoi en faire.

Shanklin tease Wood

La vraie info du week-end nous est en fait venue de Cardiff, où Gavin Henson, privé de sortie, n’a pas pu aller oublier sa détresse et ses placages ratés avec les restes de James Hook. Le Pays de Galles n’aurait sûrement pas volé son Hommage, mais on ne pouvait pas vraiment s’attendre à mieux avec Tom Shanklin.

En face de lui, samedi, O’Driscoll a ramené à l’Irlande le Grand Chelem que son seul talent méritait. Le centre irlandais a porté O’Gara et Stringer sur ses épaules une bonne partie de la décennie et Le Vestiaire peut d’ores et déjà l’annoncer : il prendra à Shane Williams le titre de meilleur joueur du monde en 2009 si les Lions ne vont pas, comme Michalak, faire du tourisme en Afrique du Sud cet été.

Pendant ce temps-là, Ntamak et Retière préparent déjà la succession de Vincent Collet.

Michalak et Chabal : Escrocs mais pas trop

tony

Alors que Le Vestiaire allait se faire Chabal, qui le mérite largement, Lièvremont a sorti de son ridicule chapeau un ancien copain de Jo Maso. Du coup, on va se faire les deux.

Chabal, Michalak : une carrière semblable, une trajectoire similaire, un rôle équivalent sur le terrain. Michalak était tout, Chabal n’était rien. Une dizaine d’années après leurs débuts internationaux, le bilan est flatteur. Ils n’ont rien gagné à part de grosses liasses de pognon. Ils s’en sont même foutu plein la panse. Pour le jeu, on repassera (leurs polos Ralph Lauren). Pourtant, Michalak était prometteur comme Chabal ne l’a jamais été.

Elodie Frégé contre Michal

A l’origine, Fred est un demi-de-mêlée exceptionnel, pas seulement un médiocre joueur lyonnais. Vif, créatif, son jeu au pied suffisamment faible et sa vista font de lui le successeur désigné non désigné de Fabien Galthié. Puis, tout bascule. En numéro 9, il n’y a que Yachvili et plus tard Elissalde, ainsi qu’une bonne dose de burnes qui ne feront jamais oublier personne, mais qu’on oubliera vite. Michalak, lui, se souvient des mots de Salviac, qui avait traité Castaignède de Petit Prince.

Lui aussi veut connaître Saint-Exupéry, quitte à vivre 30 ans avec une jambe dans le plâtre. Michalak sera 10, blessé, éternel espoir. Mais il y ajoutera une belle qualité inconnue de Thomas : il sera nul. Ca n’empêchera pas Bernie de le sélectionner sempiternellement à la même place pour faire la même merde. Deux Coupes du monde baclées plus tard et quelques branlées européennes, Lièvremont prend une blague de Jo Maso au sérieux : « Et si on reprenait Michalak ? » Maso pensait en 10, Marco comprend en 9. Et pour une fois, il ne se trompe pas. Si le Prince 2 sait encore faire une passe et qu’un jour il rejoue, il pourrait ne pas être pire que ses nouveaux prédécesseurs, de Tillous-Bordes à Parra, en passant par le fiston Elissalde, dont la carrière a pris un envol aucagnien intéressant, même si la poule au Pau évite les coliques.

Chabaladejo

Chabal, lui, bénéficia aussi de l’effet Laporte, qui le trouva d’abord bon, puis mauvais, puis bon, puis mauvais, mais toujours très con-stant. La constance, une qualité commune à ce que le rugby a enfanté de pire. Puis Chabal, surnommé on ne sait pourquoi, mais sans doute injustement, le Lomu du pauvre, se lance dans une imposture qui va séduire.

Son visage d’adulescent pubère retardé ne passe plus, on ne le reconnaît que trop. Il est montré du doigt dans les stades, jusqu’aux débutants de l’US Casteljaloux, devenue la très sexy URMC : « C’est lui qui ne connaît même pas sa place sur le terrain. » En effet, aucunement besoin d’être aussi compétent que le cas Camou pour s’en apercevoir. Deuxième ou troisième ligne, il essaye tout, n’est convaincant nulle part, mais il est brutal.

A cette attitude barbare, très appréciée chez nos voisins alcooliques et Marc Cécillon,  il va ajouter le déguisement : il croise un matin un clochard en sortant de chez lui. La suite, on la connaît, American Psycho aussi. Le même joueur indigent, mais une barbe et des cheveux dégueulasses, des pubs, du blé, mais pas un match décisif. Il ne sert à rien, même en perforation. Il ne sait pas jouer, mais il sait escroquer. Même les Enfoirés sont dupes malgré la dope. Personne n’a jamais su répondre à une question : pourquoi Chabal n’a-t-il jamais convaincu ?

Pendant ce temps-là, on ne touche pas à la charnière Parra-Plégique. C’était pour qui le 29-0 de la mi-temps ?

Marchons ensemble à Twickenham

allez

Ce n’était pas une demi-finale de Coupe du monde, mais ça y ressemblait. Ce n’était pas non plus un Australie-Portugal. C’était quoi, alors ?

De notre envoyé spécial permanent dans les faubourgs de Bristol

Faudra-t-il que Le Vestiaire réserve à Marc Lièvremont le même traitement qu’à Domenech et Forget pour que les instances dirigeables du rugby tricolore prennent enfin conscience de son manque de légitimité à la tête de l’équipe de France ? Ses deux haltères ego ont davantage de vécu, il n’y a pas de quoi en faire un Show, mais on a sûrement vu dimanche la pire sortie des Bleus depuis que les Six Nations se jouent à cinq et demi.

Le XV de France a pris la campagne publicitaire de Nike un peu trop au sérieux : à force de vouloir marcher sur Twickenham, il en a oublié qu’il était aussi parfois utile de courir un peu. A son manque d’engagement se sont en plus ajoutés les deux pieds gauches de Parra et des lacunes défensives plus vues depuis la petite finale argentine. Il n’y a bien que le niveau jeu de son équipe que Lièvremont a réussi à faire reculer.

Pour Wilkinson le Glas

Dans son hommage à William Gallas, Le Vestiaire avait évidemment refusé de céder à la facilité il y a deux semaines, après une victoire en trompe l’oeil contre la Nouvelle Zélande d’Europe. La France, dans son chaudron de Saint-Denis, venait alors d’humilier de cinq points la meilleure équipe du monde. Son Tournoi était fini. A quoi bon aller risquer une blessure en Angleterre alors que les phases finales du Top14 approchent ?

Le trio fédéral parachuté à Marcoussis a su trouver les mots pour motiver ses troupes. Il aurait peut-être pu y ajouter quelques abstractions : dignité, envie, combativité. Placage et replacement n’auraient pas non plus été de trop sur la fiche de Chabal : il a plaqué en première mi-temps trois fois moins d’Anglaises que Cipriani au lycée.

La pluie et le pied de Wilkinson n’y sont cette fois pour rien. Le fond de jeu français est si bien en place qu’on en craindrait presque les rouflaquettes de Griffen. Espérons seulement que le résultat en Italie, quel qui soit, n’influence pas la seule issue logique de ce Tournoi : l’éviction de Lièvremont.

Pendant ce temps-là, le premier qualifié de la zone Asie tremble déjà. Il ouvrira sa Coupe du monde contre la France de Fabien Galthié, le 10 septembre 2011.

L’Hommage : Inglourious Bastareaud

william

« Si on gagne, on sera des génies. Si on perd, on passera pour des cons et des incompétents. » Il s’en est quand même fallu de peu pour que Lièvremont confirme lui-même tout le bien que Le Vestiaire pense de lui.

Marc Lièvremont avait retourné la caisse Thion dans tous les sens, sans trouver d’autres solutions qu’au fond des tiroirs du Top14. Ses grands projets enterrés sous la pelouse de Croke Park, il s’était presque résigné à accepter enfin l’héritage de ses prédécesseurs. Jouer ou gagner, il fallait bien choisir.

La victoire contre l’Ecosse n’avait pas suffi à faire taire les critiques. La presse est parfois bien cruelle. Le Vestiaire lui-même n’y avait pas consacré d’article. Et puis, le Pays de Galles est passé par là, entre Paris et Beauvais, avec cette étonnante capacité de déjouer encore plus que la France quand il est favori.

Le XV tricolore a retrouvé lui le rugby complet de ses glorieuses années. Son engagement physique et les coeurs en peine de l’armée rouge ont fait chanter le Stade de France comme Max Guazzi en a rêvé. Un groupe est né, hier, dans le chaudron de Saint-Denis, et Didier Retière tient enfin son match bref et rance.

Baby one more time

On en oublierait presque que gagner de cinq points à domicile contre le Pays de Galles n’était pas vraiment un exploit quand Ibanez était encore de ce monde. Qu’importe, la relève de Beauxis est assurée à l’ouverture si on peut battre les All Blacks du pauvre en y mettant le premier arrière venu.

La charnière Parra-Baby a tellement séduit en première mi-temps que les Gallois n’ont jamais compté plus de dix points d’avance. Bastareaud s’est chargé du reste, comme il sait le faire : en courant droit devant lui. Et quand bien même il en fait déjà le double de son demi de mêlée, le Parisien, aujourd’hui en France, devrait encore prendre un peu de poids dans cette équipe.

Médard, lui, n’a pas trop de mal à faire oublier Poitrenaud derrière, et la troisième ligne la plus compétente du Tournoi est fin prête à marcher sur Twickenham. Elle pourrait même courir un peu.

Pendant ce temps-là, Lièvremont fera souffler ses héros contre l’Angleterre. Il a encore un peu de monde à voir.

6 Nations : De Galles à égal

rafa

Marc Lièvremont n’est sûr que d’une chose avant la deuxième journée du Tournoi : la France ne peut mathématiquement plus accrocher le Grand Chelem. Pour le reste, les joueurs se débrouilleront.

Lundi 9 février, Marcoussis, 9 h 23. Milou N’Tamack n’a pas fermé son oeil valide du week-end : le patron lui a encore demandé de trouver les responsables de la défaite. Le 10 Sport a mis la moyenne à tout le monde la veille, ça ne l’aide pas vraiment. Alors, il fait comme d’habitude. Alignés depuis vingt minutes au bord du terrain synthétique, pas un de ses joueurs ne bouge, le Centre national est aussi calme que le Stade de France un soir de match. Lionel Faure, au bout de la rangée, est le premier à tousser. C’est le coupable idéal : personne ne remarquera son absence. Chabal est sacrifié pour l’équilibre de la mêlée, il serait capable d’étouffer Barcella. On bouge un autre gros pour la forme et l’affaire est réglée. Pourquoi donc changer une ligne de trois-quarts si flamboyante dans ses 22 ?

Le faux-pas irlandais était quand même bien malheureux : le réalisme d’O’Driscoll et l’arbitre n’ont pas aidé les Bleus. Tillous-Borde et Beauxis méritaient à la rigueur d’être revus ; Jauzion et Nallet beaucoup moins, mais ce n’est que l’Ecosse en face, après tout. Le XV du Chardon a montré ses limites physiques sur les genoux de Lee Byrne. Il a beaucoup de coeur, mais peu de talent, et aucun joueur capable de faire la différence. Il faut sacrément bien connaître le rugby pour sortir un nom de cette équipe. Cris Paterson ne compte pas, ça fait 20 ans qu’il profite des voyages.

Pays de Galles – Angleterre

Une étude officielle montrait en 2003 que le nombre de femmes battues doublait au Pays de Galles les jours de match, qu’il quadruplait après une défaite et qu’il était multiplié par huit en cas de défaite contre l’Angleterre. Les amoureuses galloises vont passer une belle Saint-Valentin.

Ca fait un an maintenant en tout cas que Warren Gatland montre à Jo Maso qu’on peut gagner en envoyant du jeu, même avec Tom Shanklin et les bottes de Stephen Jones. A sa décharge, le Néo Zélandais gallois a de loin la plus belle ligne arrière de l’hémisphère Nord. Byrne est aujourd’hui le meilleur 15 du monde et Shane Williams a été clôné sur l’autre aile. Son absence pourrait quand même faire douter le XV du Poireau, jamais aussi prenable que quand il est favori. L’Angleterre s’est en plus rassurée samedi dernier, malgré le coiffeur d’Andy Goode.

Italie – Irlande

Jamais l’Italie n’avait autant donné l’impression d’usurper sa place dans le Tournoi. On croyait la voir progresser d’année en année ; elle n’a en fin de compte pas beaucoup plus de légitimité que la Géorgie. Elle fait le nombre, c’est tout, et Nick Mallett réussit jusqu’ici à en tirer encore moins que Berbizier, c’est fort. Il a tout de même pour lui le sens de l’innovation : pourquoi donc chercher un demi de mêlée quand on a un troisième ligne sous la main ?

Les commentateurs de la BBC en ont déjà fait une expression : on ne rate plus sa passe de quatre mètres, on fait une ‘Bergamasco’ ; Yachvili n’avait pas déposé le brevet. L’Italie-Angleterre avait lancé le Tournoi sur un des plus mauvais matches de la décennie. A voir jouer l’Irlande, ça risque de ne pas être beaucoup mieux, dimanche. Qui aura donc le courage de se taper les 80 minutes ?

Pendant ce temps-là, L’Equipe Magazine aime fouiller pour rien dans ses archives.

XV de France : Le Lièvre et le tort tuent

dieux

Une fois de plus, Le Vestiaire ne s’en était pas douté. Marc Lièvremont n’est pas l’homme de la situation. La plupart des joueurs non plus. Aujourd’hui, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Ca s’appelle impuissance et nullité.

Le Quinze de France est donc nul. De la tête aux pieds. Des managers aux remplaçants, personne n’a le niveau international, encore moins le niveau pour battre des Irlandais. L’échec vient de loin ou plutôt de haut : il s’appelle Bernard Laporte. Le Vestiaire l’avait expliqué dès 2007. En tuant le jeu à la Française (ça existe), en s’appuyant sur une seule et même génération, l’ancien demi de mêlée béglais n’a laissé qu’un champs de ruine et Jo Maso. Beau joueur, mais très vilain dirigeant. La suite, c’est un encadrement de gamins puceaux qui ont fait n’importe quoi avec ce qu’ils peuvent.

Des Irlandais sado, des bleus Maso

Une volée dans le tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour un jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. A Casteljaloux non plus. La Fédérale 3 est un monde magique.

Rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande.  Le Vestiaire ne voit que six  joueurs valides, ils ont 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet). Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler. Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne dans sa tombe.

Au début des années 1990, notre Quinze ne battait jamais l’Angleterre par indiscipline. L’équipe de France a corrigé ses défauts petit à petit avec les joueurs qu’il faut pour parvenir en demi d’une Coupe du monde 1995 qu’elle aurait pu ou dû gagner. C’était Berbizier. Puis c’est le grand Chelem 1997 malgré Skrela. L’Angleterre est morte. En 2003, la France est la meilleure équipe mondiale, mais son entraîneur est le pire. 5 ans après, il n’y a plus de rugby en France, plus d’équipe nationale, plus que Philippe Saint-André, qui n’a pas été essayé. Les grandes équipes d’Ovalie, c’est aussi parfois de grands entraîneurs . Et de bons joueurs ?

Coupe d’Europe : Sella misère

vic

Dan Carter était venu en France pour jouer la Coupe d’Europe. Comme l’encadrement catalan, il aurait peut-être mieux fait d’y réfléchir à deux fois : Michalak, Lee Byrne et les clubs français avaient déjà la tête aux VI Nations le week-end dernier.

De notre envoyé spécial permanent à Llanddewi Brefi

Peyo Greenslip en serait presque sorti de sa retraite pyrénéenne : pour la première fois de l’ère Laborie, la France pourrait ne pas être représentée en quarts de finale de la Coupe d’Europe. Le service des sports de L’Indépendant et les banquiers clermontois ont beau avoir sorti l’étable de calcul, il faut parfois se rendre à l’évidence : les clubs français ne sont plus au niveau. Il ne manquerait plus que Toulouse se prenne une bonne Bath ce week-end pour que la Hache-Cup 2009 se termine en carnage. Ca ferait quand même tâche au pays du handball.

Une fois de plus, la France de l’Ovalie fait comme si elle n’avait rien vu venir. Comme si depuis deux saisons déjà elle n’avait pas été numériquement dépassée par l’Angleterre dans le dernier huit, comme si Pelous et Yachvili pouvaient encore courir et que Le Vestiaire n’avait pas prévenu ses lecteurs en plein coeur de l’automne. Notre spécialiste rugby, en tout cas, est pour une fois d’accord avec Marc Lièvremont : « Tout le monde sait que le niveau du Top 14 n’est pas bon. » Et ça ne vaut pas que pour son frère.

Rythme and Blues

L’argument physique ne tient pas plus debout que Mignoni derrière sa mêlée. Combien de matches ont joué Guazzini et Toulouse entre le Boxing Day et le nouvel an ? Comme les sculptures de Jean-Pierre Rives, le syndrome est surtout culturel : l’arrogance française a toujours fait passer le Brennus avant la H-Cup. « La France se croit au-dessus des autres nations européennes. Gagner le championnat est la récompense suprême, le fruit d’une longue saison face aux meilleures équipes du monde. La Coupe d’Europe n’y est que secondaire », confiait récemment l’ancien toulousain Gareth Thomas à l’envoyé spécial permanent du Vestiaire.

Ses Blues de Cardiff, à l’image des autres franchises celtes, ont abordé cette année la compétition avec une approche antagonique. La Magners League a tellement d’enjeu qu’ils y font jouer leur ‘Academy’ tous les week-ends, ça fait plaisir aux gamins. Avant-dernière de son championnat, derrière Glasgow et Edimbourg, quand même, Cardiff est la seule équipe à avoir gagné tous ses matches de Heineken, même à quatorze pendant 50 minutes contre Gloucester. « Les clubs gallois ont maintenant fait leur retard sur leurs homologues français », nous assurait Alfie. Ils ont même réussi à leur refiler Popham. Et pourquoi pas Justin Marshall ?

Pendant ce temps-là, Lièvremont fait parler la logique du terrain. François Trinh-Duc n’a jamais aussi bien porté son nom qu’en ce début d’année 2009.

L’Edito : Les Flamands sont éternels

belge2

Pendant que Le Vestiaire écrivait sur Papin et Cantona, un troisième larron s’est invité à la fête, mais même le Marseille d’aujourd’hui ne veut pas de lui. Alors, il jouera à Valenciennes. S’il met  plus de cinq buts, cela lui ouvrirait les portes de l’équipe de France. Savidan et Briand n’ont donc pas grand-chose à craindre de lui. Par contre, d’eux-même, on ne garantit rien. Si le Père Noël ne peut rien pour Darcheville, les bonnes résolutions de 2009 tomberont à point nommé. Les voici.

Domenech sera-t-il foutu dehors en avril,  juin ou septembre ? Lyon se débarrassera-t-il de Boumsong et Fred pour aider Benzema à prendre le Ballon d’Or à Eto’o ? Grange prendra-t-il aussi une médaille en géant ? Federer battra-t-il Nadal en moins de cinq sets à Roland ? Le Barça mettra-t-il moins de huit buts à Lloris ?  Tsonga jouera-t-il deux Grands Chelems consécutivement ? Le Lenglen scandera-t-il à nouveau « Julien, Julien ! » pour Benneteau ? Et Gilles ? Lièvremont démissionnera-t-il après la défaite face aux Gallois, aux Anglais ou aux Ecossais ? Les handballeurs français se décideront-ils enfin à perdre ? Armstrong sera-t-il exclu avant, pendant ou après le Tour de France ? Gasquet évitera-t-il les sifflets ? Le basket français verra-t-il enfin le jour ?  Chavanel finira-t-il dans les dix premiers de chaque classique de printemps ? Mathieu et Bartoli sont-ils soignés ? Alain Bernard descendra-t-il sous les 47 sec avant ou pendant les mondiaux ? Amaury Leveaux sera-t-il éliminé en séries ou demi finale du 100m ? Doucouré courra-t-il en 12 »87 ? Baala sera-t-il exempté des championnats de France ? Arron commentera-t-elle les Mondiaux avec Montel ? Et Delerm ?

En janvier dernier, Le Vestiaire promettait le retour d’Anelka, la retraite de Hénin, les trois jours de Gasquet à Melbourne, le gros niveau du basket manceau. Seul Grange n’avait voulu d’aucun globe de cristal.

France-Argentine : Neige de Saint-André peut cent jours durer

Un Frédéric Michalak inexistant, Bernard Laporte fidèle à lui-même, un jeu pathétique. La Coupe du monde 2007 s’annonce sous les meilleurs hospices que Pujadas dénonce avec véhémence. Pas Pelous.

Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte en personne n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens, Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir qu’il y a de testostérone dans le corps de Rémy Martin. Il renonce aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son quinze de départ par Laporte : des vieux, et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servie à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skréla. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète.

Pendant ce temps là, les nations majeures du rugby ont cartonné et Le-vestiaire.net perd les eaux.

Coupe d’Europe : Nothing Toulouse

Chabal jouera en France la saison prochaine. La BBC a encore raté les droits de Joséphine, ange gardien.

Puisqu’il ne recule devant rien, pas même devant l’impôt cible, Le Vestiaire ose poser pour la deuxième fois de la semaine une de ses questions interdites : à quoi sert le Challenge européen ?

L’épreuve est tellement légitime qu’elle a changé trois fois de nom en six ans. Conférence européenne lui allait pourtant bien tant les clubs français n’y échangent que des politesses. Entre eux, d’abord, Colomiers et Pau en savent quelque chose, avant que l’Angleterre ne comprenne que le professionnalisme ne s’arrêtait pas à la porte des pubs.

Il y a tellement de candidats à cette coupe anglo-normande que l’ERC l’a imposée à Toulon et Mont-de-Marsan. C’est un peu comme si Boulogne-sur-Mer jouait l’UEFA ou Le Mans l’Euroligue, mais Etcheverry aura au moins vu à quoi ressemblait un Anglais. C’est bon pour le rapprochement des cultures. Les faire-valoirs du Top14 y mettent tellement de zèle que Brive, Dax, Bayonne et Bourgoin ont tous réussi à perdre contre des clubs italiens. Il faudrait penser à inviter les Espagnols et la Géorgie.

Heineken Skywalker

Heureusement, il y a la grande Coupe d’Europe, la vraie. Celle que nos médias appellent pieusement la H-Cup pour ne pas citer la marque de bière qui s’étale en pages pleines dans les journaux. 38% de nos lecteurs, parmi les plus avertis, espèrent que Pelous n’empêchera pas cette saison Toulouse de justifier ses impasses en championnat. Murrayfield lui réussit mieux que le Stade de France.

Les autres pensent (15%) qu’une des quatre franchises galloises pourrait faire mieux que Dan Carter et Blanche de Castille (10%). Les premières sorties des Blues de Cardiff leur donnent pour l’instant raison ; seul le Leinster a également ramené deux succès bonifiés, dans une poule où les Wasps ont confirmé avec Betsen (8%) leur début de saison domestique. Il aura, enfin, fallu une autre équipe française à Clermont (6%) pour que notre parrain, Julien Closefield, n’avale pas son tube de Prozac.

Pendant ce temps-là, l’asthme de Duncan MacLeod (photo) lui a encore joué un bien vilain tour : ses crises ont fait grimper son taux de testostérone.

Rugby, Exclusivité Le Vestiaire : Le cas Camou

camou.jpg 

Pierre Camou est pour Lapasset « le prochain président d’une équipe de France championne du monde ». Il faudrait qu'il arrête de fumer.

Il arpente depuis plusieurs mois la France du rugby, d’Hendaye à Vic-en-Bigorre, prêchant à qui veut l’entendre sa légitimité et son manque d’ambition. Si l’élection fédérale de décembre n’était pas jouée d’avance, on pourrait croire que Pierre Camou est en campagne. Mais l’homme n’aime pas plus la politique que les projets. Ce qu’il veut, c’est un axe de travail. La nuance est de taille. Bernard Lapasset a déblayé le terrain à son intérimaire de bras droit avant de partir sauver le monde, ses actions Dexia et les pubs de Dublin. Personne, à la Fédé, n’irait remettre en cause sa dernière volonté. Alors, on fait avec. Avec cet homme sans envergure, qui sera dans les mois à venir le visage d’un rugby français incapable de se remettre en question.

Le consensus l’habite

Pierre Camou, dans un entretien exclusif au Vestiaire, se décrit comme « un homme de dialogue, éventuellement de consensus ». Il entretient avec la Ligue et son futur-ancien président des relations amicales, mais estime qu’elle devrait « penser un peu au-delà de ses intérêts à courts termes ». Camou, c’est un peu l’esprit de Raffarin dans le corps de Raymond Barre : il aime parler pour ne rien dire et veut tout décentraliser. « Parce que le Pays Basque n’est pas la Bretagne », que la France contée n’est pas l’enfer du Nord et que Juan Martin Hernandez n’est pas l’Italie, même s’ils parlent la même langue.

L’Escot barre

Il a gardé de ses années de banquier le goût des costumes à rayures et la condescendance des hommes de droite. Il veut « casser les habitudes, refonder les pouvoirs, remodeler les structures » sans toucher aux valeurs de son sport. Une rupture tranquille, en quelque sorte. Bientôt il se frottera à l’exercice d’un pouvoir qu’il a longtemps caressé, tapi dans l’ombre. Camou est un célibataire endurci. Tant mieux, ça rend sourd aux critiques. Il devra partir sous peu, comme les pompiers, vendre son nouveau calendrier de Laporte en porte. Il lui faudra faire vite, Monsieur rugby Richard Escot ne le voit pas parti pour rester (dernier commentaire). Ca doit être vrai : L’Equipe ne l’a pas écrit.

Rugby, Top 14 : En ordre de Marsh

marsh.jpg 

Les Dragons Catalans sont dans le dernier carré du championnat d'Angleterre. L'USAP ira-t-elle un jour, comme Olivier Azam, faire de la figuration en Guinness Premiership ? 

On avait fini par croire qu’à force de ligaments croisés et de luxations, le rugby n’en finirait plus de marcher sur la tête. Serge Blanco avait cloué la Ligue au pilori de ses thalassos et le Docteur Simon fini par comprendre que les calendriers ne changeraient jamais. Les affaires d'espionnage ne souillaient pas que la F1 et les nouvelles règles n’inquiétaient finalement qu'Henry Broncan, plus conservateur que Sarah Palin.

Le week-end a remis les choses en ordre. A l’étranger, d’abord, dans le berceau du XIII, où Wilkinson a fait avec Newcastle son 23e retour de blessure depuis 2003. Ibanez, lui, va bientôt toucher avec Betsen le fruit des fonds de pension britanniques. Laussucq ne les a pas attendu. Plus au sud, la Nouvelle-Zélande a gagné le Tri-Nations, comme les trois dernières années. Et voilà les Blacks en position de force à trois ans de leur Coupe du monde, qu’ils écraseront en poules avant de tomber dans le piège des Fidji. 

L'avis en rose

Chez nous, enfin, Clermont n’a pas laissé croire longtemps qu’il se réservait pour les phases finales. Le printemps sera long pour les banquiers d’Auvergne. On fait ce qu’on peut à Toulouse en attendant Michalak, Clerc, Poitrenaud et les autres unijambistes et le Stade Français est toujours aussi ridicule en rose que Boudjellal devant la presse.

Bayonne devrait vite rentrer dans le rang que Brive occupe depuis longtemps avec Bourgoin et Castres. La moitié de Perpignan et la DNACG attendent le mois de décembre et il n’y a que Lièvremont, les parents de Camille Traversa et les blogueurs de Rugby Hebdo qui s’intéressent aux autres clubs.

Pendant ce temps là, la Ligue Celtique pourrait bientôt se terminer par des play-offs. Parce qu’elle n’en avait pas ? Et Closefield va enfin intégrer les Pink Floyd, Wlodarsk ne s'en porte pas plus mal.

Rugby, Top 14 : La satiété générale

cartebleuerugby.jpg 

Byron Kelleher court le 60 mètres plus vite que Yannick LesourdL'air de Pékin fait des miracles.

Il y a tout juste un an, à trois jours près, l’Argentine mettait le pied dans Laporte, Rugby Hebdo faisait le bonheur de 35.000 fidèles et Peyo Greenslip répondait encore à ses e-mails. Plus rien ne pouvait alors être comme avant : la France entière se laisserait pousser la barbe et Lapasset aurait lui aussi un jour l’occasion de mettre Dati en cloques.

Damien Traille et l’hivers gallois ont suffi à remettre le rugby français à sa place : en fin d’aprem, le samedi sur Canal. Ca fait un bruit de fond pendant l’apéro. La trêve n’a pas été animée qu’à Bayonne, mais à part l’arrivée de l'éCarter en Catalogne le mercato n’a pas mouillé les caleçons du Vestiaire. Justin Marshall a connu la Merluche avant qu’il ne fasse des couteaux et Andy Goode porte aussi bien son nom que Jerry Collins la moustache.

Hernie fiscale

Le Top14 a donc démarré dans le même anonymat que les trois années précédentes. Bourgoin fait toujours jouer ses Reichel et les initiés s’interrogent : Pelous fera-t-il perdre une nouvelle Coupe Heineken à Toulouse ? Palisson aura-t-il son brevet avec mention ? Julien Closefield, notre mécène clermontois, pourra-t-il enfin prendre un week-end de congé ?

Ses Jaunards ont commencé la saison comme ils avaient terminé la dernière. Plus question de tout lâcher pendant huit mois. L’approche tactique a évolué, c’est bon signe, Rougerie est même déjà réservé pour les phases finales. L’homme sans cou s’est chopé une hernie cervicale. C’est fort. Il manquera le Test d’automne contre les Pacifics Islanders. Lièvremont va encore devoir piocher en Fédérale 2.

Rugby, Coupe d’Europe, Toulouse-Munster : Broutage de Pelous

fab.jpg

Mourad Boudjellal a réussi son pari. Le rugby français est aussi solide que le tibia gauche de Poitrenaud.

De notre envoyé spécial permanent à Cardiff

Il avait déjà réussi à faire perdre la droite aux municipales et la patience de son rhumatologue. Les responsabilités du fiasco mondial étaient davantage partagées, mais Pelous n’a eu besoin de personne, cette fois, pour priver Toulouse de la Heineken Cup.

Le Vestiaire l’avait pourtant prévenu. Il n’en a fait qu’à sa tête, accroché au haut niveau comme Pierre Raschi au comptoir du club-house de Bourgoin depuis son licenciement. Tout a déjà été dit sur ces pages, on n'y reviendra pas plus longuement que ne le méritent les drops ratés d'Elissalde et les rouflaquettes de Médard. Le cœur et l’expérience ne suffisent pas toujours à combler des lacunes physiques que les exigences du rugby professionnel ne pardonnent plus.

La ville (en) rose

Plus ridicule encore que les chemises roses de Laurent Benezech, Pelous, sur trois fautes indignes de ses trente ans de carrière, a coûté neuf points et le titre européen à son équipe. Son coup de pied vengeur n’est même pas arrivé au cul de son destinataire et le Stade a marqué son seul essai du match pendant qu’il purgeait sa suspension. Simple coïncidence.

Trop seul avec Jauzion, Heymans n’a pas suffi à faire taire 60.000 supporters irlandais chauffés au Magners dans les pubs de la capitale galloise, dévastée ce week-end après le passage de la Red Army (photos ci-dessous). Munster a un vrai public et des joueurs capables de tenir un ballon depuis que Stringer est laissé sur le banc. Novès aurait dû réserver depuis longtemps le même sort à Pelous. Il l'a fait prolonger d’un an. Pour border Michalak ?

Continuer la lecture de « Rugby, Coupe d’Europe, Toulouse-Munster : Broutage de Pelous »

Rugby, Coupe d’Europe : Born Toulouse

soleil.jpg

Un club anglais succédera à Montferrand au palmarès du Challenge européen. Montferrand a déjà gagné quelque-chose ?

De notre envoyé spécial permanent à Cardiff

Toulouse a sauvé contre Cardiff les meubles de René Bouscatel et l’honneur international du rugby français. Les faux-pas de Gloucester et des Ospreys lui ouvrent un boulevard dans la compétition, mais ses quarante pions n’ont impressionné que le stagiaire de sport24.com. L’arbre toulousain ne suffit pas à cacher Marie Laforêt. Les clubs français ont déjà été boutés hors de la Challenge Cup par les Anglais, la ProD2 balance entre violence et dopage et le Tournoi des Bleus n’a pas été plus fertile que Macha Méril. Qui s’en inquiétera ?

Deux essais tardifs ont permis à Toulouse de faire oublier la vilaine perf de Perpignan, la veille, chez les Irlandais de Londres. Le Top14 se porte au mieux. Son deuxième meilleur marqueur, Maxime Médard, n’a pas eu besoin d’une minute pour rassurer Pelous : les trois-quarts gallois ne courent pas plus vite que lui. Elissalde non plus, mais il a compilé contre Biarritz et Cardiff autant de drops (4) que l’équipe de France en deux Coupes du monde. Cherchez l’erreur. Le petit-fils de Laurent Bidart n’est finalement pas plus mal à l’ouverture. Sa réussite au pied lui a assuré à sa sortie du terrain les applaudissements du club house des Blues.

Albacete, Kelleher et Sowerby se sont également distingués sur le pré toulousain. L’avenir du rugby de clubs passe par l’étranger. La Guinness Premiership n’a pas attendu douze ans de professionnalisme pour s’en apercevoir. Pourtant mis au repos pendant le cirque parisien, les internationaux sont encore fatigués. Heymans était dimanche aussi fébrile que Guy Novès après son accident de vélo, Tom Shanklin le seul à avoir raté plus de ballons que Vincent Clerc.

Le pays de Galles n'aura pas de représentant en demi-finale. La dernière fois qu'il avait fait le Grand Chelem (2005), Toulouse avait gagné la H-Cup.

Rugby, Tournoi des 6 Nations, Galles-France : Cardiff errances

bastareaud.jpg

L'essai de Mathieu Bastareaud n'a pas suffi à l'équipe de France des moins de 20 ans contre les jeunes gallois. La relève est prête.

De notre envoyé spécial permanent à Cardiff

Ceux qui avaient retrouvé du plaisir à voir jouer l’équipe de France ont dû regretter les années Merceron. Le pays de Galles n’avait alors que les oreilles de Neil Jenkins pour faire peur et une défense aussi resserrée que les jambes de ses fausses blondes. Pour avoir confondu le Tournoi avec une série de test matches, Lièvremont a mené son équipe à l’humiliation. On ne brade pas l’histoire impunément.

Seule lequipe.fr ose encore se demander aujourd’hui si le XV de France a réussi son Tournoi. Le Vestiaire avait pointé dès le premier match les limites d’un système de jeu qui n’aura finalement surpris que l’Ecosse et Jo Maso. Le frisé n’aurait jamais dû survivre l’échec de Laporte. Il n’est pas plus utile à l’équipe de France que Barcella en première ligne, mais la Fédé croit encore que son semblant d’expérience suffit à cautionner un trio qui en a autant que Nicolas Manaudou.

Le Crabos pince dort

Pourquoi donc avoir confié les clefs de la sélection à trois entraîneurs de Crabos? Novès et Lagisquet offraient davantage de garanties. Ils n’auraient sans doute pas attendu le dernier match pour aligner une équipe compétitive, du moins sur le papier. Elissalde est titulaire par défaut et Jean-Claude Skrela n’ose plus se montrer quand son fils sort du banc. David a inventé à Cardiff le coup de pied vers l’arrière. Il aura bien du mal à concurrencer Valentin Courrent à Toulouse.

Les Bleus n’avaient pas aussi mal joué depuis le match d’ouverture de la Coupe du monde, le tibia gauche de Poitrenaud en moins. Pas une seule occasion de marquer en 80 minutes, on se serait cru à un match du TFC. Et la France a tellement de relève que les moins de 20 ans, battus la veille, sont ressortis à 2h30 du Walkabout de St. Mary Street la queue entre les jambes, incapables de lever la moindre galloise.

Pendant ce temps-là, Chabal fait ses courses à Asda.

Rugby, Tournoi des 6 Nations, France-Italie : L’expédition d’Emile

tamack.jpg

Longtemps le public du Stade de France s’est demandé pourquoi les Italiens jouaient en blanc, hier. Où sont donc passés Chabal et Michalak ?

N’Tamack doit regretter le temps où la souplesse de ses crochets faisait oublier son physique ingrat, le temps où Manuel Guazzi chantait l’amour que Cécilion avait encore pour sa femme et celui où le strabisme de Bernat-Salles n’empêchait pas la France de planter cinquante pions aux Italiens. Floch et Yann David jouaient en Crabos et Pelous pouvait marcher. Bergamasco abîmait ses pantacourts sur la selle de sa Vespa et les circonvolutions du Trophée Garibaldi avaient à peine germé dans l’imaginaire sculptural.

L’Italie a perdu depuis le seul joueur de rugby de son histoire, mais le Castrat Giovanni a encore fait reculer le pack francais. Il va falloir s’y faire. On en vient aujourd’hui à serrer les fesses sur chaque introduction, avec la même résignation coupable que le coiffeur de Julien Tomas.

Le forfait Millennium

Le XV de France a peut-être marqué ce week-end plus d’essais que toutes les autres nations réunies, mais le jeu offensif prôné par Lievremont a montré ses limites. Trinh-Duc aussi. Diarra n’a fait qu’agiter les bras en touche et Yachvili devrait se contenter de taper les pénalités. Malzieu volleye mieux qu’Arnaud Clément et Picamoles a montré pourquoi il ne jouait qu’à Montpellier.

On ne peut d’ailleurs pas reprocher au Tournoi d’avoir faussé le championnat cette année. Après avoir fait tous les fonds de tiroir du Top14, le beau gosse de la fratrie Lièvremont semble enfin avoir dessiné un semblant d’équipe-type pour aller mettre 20 points aux Gallois. Les coéquipiers de Charlotte Church sont les seuls à envoyer autant de jeu que nos Bleus. Il y aura la place pour gagner avec un peu de rigueur et de cohésion.

Rougerie, l’homme sans cou, ne verra pas le Millennium Stadium, où la France n’a perdu qu’une seule fois, en finale de la Coupe du monde 1999. Cédric Desbrosse ne s'en est jamais remis.

Carte Blanche, Rugby, 6 Nations : L’option à l’eau de Rose

Le Vestiaire inaugure une nouvelle rubrique à l'occasion de la fin de contrat de son stagiaire. Désormais, un lecteur, avec ses qualités et ses défauts, viendra régulièrement écrire dans nos colonnes. Au tour aujourd'hui de Colman Brown de se casser les dents en tentant de rivaliser avec le regretté Feu Peyo Greenslip.

pelous.jpg

On se serait cru à nouveau retombés en demi-finale de Coupe du Monde. Les oreilles gonflées de Pelous en moins, on a retrouvé les mêmes carences françaises face au bloc anglais. Du déjà vu qui contraste pourtant avec les choix audacieux de Lièvremont.

L’état de grâce s’arrête un jour ou l’autre. Cette équipe jusque-là épargnée bénéficiait même de la sympathie des médias. De nouveaux joueurs, jeunes de surcroît, un jeu ambitieux et des cadres mis en concurrence, bref tout ce que n’avait pas compris Laporte l’autiste. N’Tamack et toute sa bande ne sont pas adeptes du jambon et jusqu’ici s’en sortent plutôt bien. Pourtant l'ancien stagiaire du Vestiaire avait déjà guetté le piège anglais et dénoncé la victoire flatteuse sur l’Irlande. Il n’en fallait pas plus pour que les rosbeefs nous fassent chuter à Saint-Denis. Nos meilleurs ennemis nous connaissent mieux que Mauresmo elle-même. Des erreurs tactiques, des fautes de débutants, nos jeunes tricolores s’appliquaient trop bien à reproduire le schéma de jeu de Laporte qu’ils ont vu à la télé cet automne. Menés rapidement 10-0, les Français n’ont jamais su répondre à la puissance et à l’expérience anglaise. Clerc devait s’en vouloir d’avoir laisser Heymans porter les mêmes chaussures que lui … Ce dernier, offrant en effet un essai sur lequel sa culpabilité est autant méritée que celle de Godwin Okpara. Face à une équipe plus forte, les Bleus retrouvaient toutefois un meilleur visage, grâce à des changements intéressants en seconde période.

Réaction au Parrapicamol

Après une mi-temps aussi terne que l’ambiance du Stade de France, le staff de Lièvremont avait remobilisé ses troupes. Certes, Wilkinson n’était pas dans un grand soir, mais Traille s’était trompé de sport, lui. Du déchet au pied qui empêchait déjà d’envisager la victoire à la 68e minute (10-19). Rougeraie et Trouh-Duc, hauteurs d’un match moyen, avaient gâché la fêsse et cédaient enfin leur place à Skrela et Yachvili. Moins ridicule, la France ramenait le score sur pénalité grâce au Biarrot. Puis tristement, l’Angleterre achevait la rencontre aussi opportunément qu’elle l’avait commencé.

Une défaite 13-24 qui ne s’avère cependant pas forcément préjudiciable. Un essai inscrit à l’aide du soutien du pack s’avère non négligeable, au contraire de la Fed Cup. De même, le turn-over, à l’image de l’entrée de Ouedraougou et Poux, s’est avéré convaincant. Dommage que la France n’ait pas su emballer le match tel que Galthié voulait nous le faire croire. Malgré tout, les chances de gagner le Tournoi ne sont pas écartées, à commencer par la réception de l'Italie dont Olivier Merle se réjouit déjà.

La lutte contre le racisme est devenue une manière d’exister pour Laporte qui joue son Ouaddou au sein de son ministère. On n’a pas vu meilleur secrétaire d’Etat depuis Haroun Tazieff… Et dire que le poste serait pourvoyé par Di Méco.