Top 14 : Revol au-dessus d’un nid de Kockott

 A peine 4 journées de championnat et notre spécialiste rugby est déjà essoufflé. Il n’a pas tenu l’enchainement de 2 matchs en 4 jours, et ce débile de calendrier nous dit qu’il faut rejouer dans à peine 2 jours. Pas sûr qu’il survive jusqu’à la trêve. Le début de championnat a été intense, il est grand temps de faire le point. Un état des lieux du Top 14 s’impose.

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  Une chronique by Alfred Hitchcockott. Retrouvez ici tous nos articles rugby

Excellent état

Le stade Charles-Mathon est intact. L’USO a pris tous les points qui passaient à sa portée. Son rayon d’action fait donc 100 mètres sur 60, c’est pas très grand mais ça peut suffire pour rester en Top 14 un an de plus, et puis maintenant tout le monde sait où placer Oyonnax sur une carte. Ou pas.

 Bon état

Les joints sont comme neufs du côté de Toulon, nous dit l’exilé Eiffion Lewis-Roberts. Du côté du CO, les fondations sont solides. Les entraineurs, sûrs de leur force, ont tenté de raisonner le boss : « Mais, ô Président à Vie, nous n’avons pas besoin de l’arbitre pour gagner, le Stade Français a fait un beau match contre un Biarritz tout moche, Jannie Bornman anéantira Missoup et nous l’emporteront  haut la main ». Mais en matière d’arbitrage, Pierre-Yves Revol, à l’inverse de Guy Novès, préfère prévenir que guérir. Pierre Fabre se retourne dans sa tombe.

Pas de faille à Clermont non plus, le jeu est déjà en place. Trop en place, ça devient un casse-tête. Comment pourrait-on ne pas gagner cette année ? David Skrela n’est plus là, Morgan Parra préfère être mauvais en équipe de France. Tous les espoirs reposent sur un bon vieux pétage de plombs  de Jamie Cudmore en finale.

Toulouse, bah Toulouse quoi.

Grenoble assure à domicile, Brive assure à domicile et à l’extérieur.

 

Etat moyen

A Bègles, un trou, celui de Pierre Bernard mercredi soir face à Montpellier, qui coûte 3 points et vient gâcher un tableau jusque-là très correct. Wisniewski en a déjà marre de se faire traiter de petit Sexton par un chauve qui s’appelle Labit. En plus il ne comprend rien à son accent et le Racing a eu du mal à battre Oyonnax à domicile. Inquiétant.

 A Montpellier, la fissure dans le monument Gorgodze sera bientôt réparée. Deux mauvais matchs d’affilée, mais deux mauvais matchs remportés, tout ne va pas si mal.

 

Etat moyen mais on s’attendait pas à mieux 

Belles façades mais rien derrière. Bayonne a fait illusion contre Oyonnax. Le Stade Français a fait illusion contre Biarritz.

 

Etat lamentable

Faugeron va y laisser sa caution. Pour une fois il avait une excuse, la maison n’était pas en très bon état à son arrivée. Ce n’était pas non plus une raison pour tout saloper. Le dopage chez les joueurs est un problème, ce n’est un secret pour personne à part pour Serge Simon. Mais quand va-t-on parler de la consommation d’amphétamines chez les entraineurs ? N’importe qui à sa place aurait envie de se Taele veines, Didier Faugeron, lui, jubile.

Il arbore en toute circonstance ce sourire radieux et, au bord du gouffre, se prend à rêver de jours meilleurs, « lorsque les absents seront revenus » (!). Quelqu’un osera-t-il lui dire qu’Harinordoquy aura 34 ans dans 5 mois ?  Ce n’est certes pas la première fois qu’il coule une équipe, non, ce n’est  vraiment pas la première fois qu’il coule une équipe, mais aussi rapidement et avec autant de moyens, c’est une performance. Chapeau l’artiste.

Tant pis pour le suspense de ce Top 14, le Biarritz Olympique a plombé sa saison dès le 4 septembre. Ça ne fait jamais plaisir d’aller à Oyonnax, alors si en plus c’est pour perdre et se taper Barcella qui chante pendant 8 heures dans le bus du retour…  La suite, c’est la réception-branlée de Toulon et le voyage-suicide à Toulouse, qui devraient installer le BO à la première place qualificative pour la ProD2. Quand certains doivent attendre le printemps avant que leurs efforts finissent par payer, le BO récolte dès septembre les fruits pourris de son mauvais travail.

 

 Pendant ce temps-là, Serge Blanco n’a plus beaucoup de solutions. Les bons entraineurs ne courent pas les rues, et il n’a pas trop le temps de chercher, le rôti va refroidir. Faire revenir Jean-Michel Gonzalez n’est pas aussi impressionnant que rappeler William Servat.  Si Biarritz tombe contre des équipes italiennes en Top 14, est-ce que ça va se voir ?

 

Top 14 : Talebula gauche

Qui de Toulouse ou de Toulon alignera le premier pack de plus d’une tonne ? Comment Clermont réussira-t-il à ne pas gagner la coupe d’Europe cette année encore ? Comment peut-on devenir aussi riche en vendant des BD pourries ? Cette saison s’annonce aussi palpitante que la précédente, nous confirme François Carillo qui a décidé d’arrêter les arrêts cardiaques.

 

fils a jo

Tout va bien au Pays Basque sauf l’Etorki fabriqué désormais au Pakistan. Joe Rokocoko a dessaoulé des fêtes de Bayonne juste à temps pour jouer le premier match. Plus que deux saisons d’adaptation et il sera en forme, Mike Phillips en donne sa parole. Biarritz s’est fait une petite frayeur en deuxième mi-temps mais a assuré sa première défaite à domicile de la saison. La jeune garde a brillé face à Clermont, les prometteurs Yachvili et Traille ont tenu l’équipe à bout de bras, retenez bien ces noms.

 

Tout ira mieux. Pour le Stade Français, c’est bien évidemment la saison du renouveau, sixième du nom. Les ambitions sont revues à la hausse, on peut se permettre de viser le haut du ventre mou du championnat. Ni peur de descendre, ni adrénaline des phases finales, la vie à Paris est bien assez stressante comme ça. Le capitaine Papé était heureux de retrouver les terrains, voilà huit longs mois qu’il n’avait rien d’autre à étrangler que des espoirs à l’entrainement. Satisfait du comportement de son équipe face à Grenoble, « ça ne [le] dérange pas de perdre comme ça ». Ça tombe bien, ça arrivera encore une bonne quinzaine de fois cette saison.

 

Les râleurs du rugby, c’est sacré. Après un match moyen, pourquoi se contenter de rejeter la faute sur l’arbitre quand on peut aussi l’humilier ? Non, Guy Novès n’est pas un vieux con, il est très moderne. C’est un ordinateur à la main qu’il est venu rappeler aux arbitres, au cas où ils l’auraient oublié pendant l’été, qu’à chaque fois que le Stade sera victime d’une pseudo injustice, il sera là pour les démolir devant la presse et pour crever les pneus de leur Kangoo jaune. Il le sait bien Guitou, statistiquement, un arbitre qui rentre chez lui en pleurs dans la voiture d’Europe Assistance, ses chaussures encore mouillées par la pisse de ce farceur de Jean-Baptiste Elissalde, a 8 fois plus de chances de laisser jouer la dernière touche pour le Stade dans les 22 adverses.

Pendant ce temps-là, la Ligue ferme les yeux à chaque fois que Guy Novès vient fourrer son nez dans le corps arbitral. Et lui ?

 

 

Les Palmarès : Les demi de mêlées

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Le rugby ne se jugeant que sur deux compétitions, l’une européenne, que la France a déjà perdu, l’autre mondiale, que la France a déjà perdu, il ne suffisait pas d’avoir brillé en Currie Cup, Super 12 ou Top 14 (ça existe) pour y figurer. Voici les cinq meilleurs numéros 9 de ces vingt dernières années.

5. Ruppert Moon

Ceux qui n’ont pas vu le Tournoi des 5 nations 1994 ne savaient même pas qu’il existait. Les autres savent qu’il l’a gagné tout seul avec Scott Quinnell et un Pays de Galles cuillère de bois en 1993. Un des plus grands Quinze tricolores de tous les temps battu. La Coupe d’Europe n’existait déjà pas.

4. Justin Marshall

S’il n’y avait qu’une seule raison pour justifier sa présence, ce serait Byron Kelleher. Oublier ce que signifie jouer au rugby n’est pas condamnable à 36 ans. Il n’a pas gagné la Coupe du monde, mais ce n’est pas que de sa faute.

3. Fabien Galthié

Quatre Coupes du monde qu’il n’a pas gagnées. Une fin de carrière au niveau exceptionnel, voire jamais vu, à la tête d’ un Quinze de France sans équipe, ni jeu. Bernard Laporte était là.

2. George Gregan

L’Australie, c’était plus lui que Larkham ou Horan. Niveau égal toute sa carrière, un peu de génie dans son jeu lui aurait donné la première place. Il a failli se retrouver troisième, mais Bernard Laporte et Boudjellal étaient là.

1. Joost Van der Westhuizen

Le génie des 9. Le plus physique, la plus grande gueule. Une Coupe du monde qu’il gagne seul et un peu avec les organisateurs. Une efficacité hors norme. Une créativité inégalée et une technique inégalable dans le jeu, le sexe ou la drogue. Et en plus il va crever avant Gareth Edwards mais après Jacques Fouroux. La classe.

Egalement cités

Farr-Jones : fin de carrière. Troncon : Italien. Pichot : Argentin. Edwards, Gallion, Berbizier, Fouroux : on a dit vingt dernières années. Carbonneau : Jean-Claude Skrela ?

All Blacks – France : 30-0, deuxième service

Et dire qu’il a joué avec les Sharks et même deux fois. Ils s’en sont aussi débarassés deux fois. Ca ferait un beau proverbe.

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Pour commencer, rappelons qu’en novembre la France était redevenue les All Blacks du Nord. Le rappel n’est pas inutile puisque Michalak faisait partie de cette équipe, les preuves sont là. A 30 ans, il venait de réussir le premier match à peu près bon de sa carrière en bleu et arrivait à maturité, il était enfin le maître à jouer du XV de France. A ce niveau-là aucune sélection ne pouvait se passer de lui. Tout ça étaient évidemment des conneries de spécialistes incompétents que nous n’aurions pas osé écrire. A sa décharge, il paraît aussi que tout le monde s’arrache Bastareaud et que Fofana est un grand joueur avec ses appuis de feu. C’est le rugby ça : on peut essayer Fritz, Médard et Nyanga 50 fois, à la 51e le sélectionneur pensera toujours que ça peut venir. Et au milieu de tout ça, Dusautoir reste capitaine parce que c’est le seul qui ne parle pas beaucoup. A la fin du match, la France est rarement fière de son match et ils ont tous toujours pas loin de 32 ans. 

Dans ces conditions, et sachant que les Français se voyaient bien gagner parce que les mauvais remplaçants blacks avaient gagné de peu la semaine dernière et que les remplaçants des Reichel des Auckland Blues avaient mangé la poussière mardi, le drame du deuxième test d’hier était cousu du fil blanc qui a servi à recoudre Picamoles en fin de match.

Ducalcon manie

C’est simple à comprendre, et ça ne s’est pas joué hier. Au printemps, il existe toujours une compétition qui n’en est pas une, qui s’appelle le Tournoi. On y affronte quatre ou cinq adversaires, on y fait souvent de mauvais matchs et le sélectionneur commence à s’en prendre plein la gueule. Normal, la France y joue généralement plutôt mal. Michalak n’est pourtant pas sélectionneur mais pour lui aussi les choses se sont accélérées à ce moment-là. Accélérer, le mot est amusant puisque Fred ne le peut plus. Il peut en revanche tenter des drops, comme le lui a appris Wilkinson, c’était en 2003. Mais ça remonte à trop loin pour qu’il s’en souvienne alors il a été contré par des mecs en noir qui levaient les bras. Il a aussi été contré par un poteau blanc qui ne levait pas de bras sur une pénalité. Le 0 dans 30-0 n’est jamais très bon signe pour une équipe, mais encore moins pour un ouvreur. Saint-André, magnanime, a laissé son joyau sur le terrain jusqu’à ce qu’il se pète l’épaule. Il espérait le nez, ça aurait aidé le french flair. Pour provoquer la chance, le sanglotant patron des Bleus avait fait entrer un autre 10. Il s’appelle Rémi Talès, il est Castrais comme Nallet avant lui et pas comme Nallet avant lui il a soulevé un gros bouclier il y a deux semaines mais pas pour se protéger du jeu au pied de Fred. Bravo les Castrais, ils sont champions de France avec un buteur sudaf en ayant battu le Toulon de Wilkinson en finale et Clermont en demie. Mais Parra avait été nul. Rien à voir, mais quand on tape PSA et licenciement dans Google, il y a plein de réponses.

Pendant ce temps-là, PSA ou plutôt Saint-André a quand même réussi à retaper un joueur.

La Légende Castres : Un Teulet et trois tondus

A l’occasion du Brennus, Le Vestiaire rend hommage au seul Castrais dont il a jamais parlé. Il était remplaçant, ça compte.

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Romain Teulet a tout tenté. Mais le maillot bleu ne s’offre pas à n’importe qui, hormis Chabal peut-être, mais sûrement pas quand on joue au poste de François Gelez.

Naître en Dordogne était déjà un bon point. Morgan Parra le Messin applaudit, il faut savoir respecter les anciens. Se former à Bergerac et renoncer au foot quand Bordeaux l’a voulu c’était costaud, et faire toute sa carrière au Castres Olympique et mesurer 1,65m n’était plus recommandé du tout. Mais le petit avait vraiment soif de conquêtes, de celles que feu notre spécialiste rugby Peyo Greenslip n’a jamais vraiment su contenter.

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Alors, Teulet a cherché autre chose. Jouer à trois postes ça aurait pu marcher, mais Traille a déposé le brevet. Taper fort dans le ballon en prenant son élan comme un autiste jusqu’à se faire appeler Robocop, jouer la H-Cup, réussir la pénalité de la dernière chance à Montauban. C’était avant de sombrer dans la démence ces derniers temps en amenant Castres en tête du Top 14, meilleur buteur du championnat en prime. Désespéré, il a effectivement fini par se convertir en demi d’ouverture, mais au cas où il a gardé la taille d’un demi de mêlée et parfois le numéro d’un arrière. En fait, rien n’a changé, à son retour Marc Andreu lui dédicacera son maillot du Tournoi 2010. C’est pas comme si le Quinze de France n’avait plus d’ouvreur depuis la retraite de Deylaud et plus d’arrière depuis celle de Sadourny. Poitrenaud, Michalak et Castaignède aimeraient en savoir plus.

Clermont-Castres : La gueule de Travers

Combien de profs de maths de lycée privé ont accompagné leur fils journaliste de presse locale à la Beaujoire ce week-end ?

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On ne le saura sans doute jamais, ce qu’on sait en revanche c’est qu’ils n’y connaissaient rien. Cela ne les a pas empêché de commenter tout ce qu’ils ont vu, c’est la beauté du rugby. Mais si l’inculture rugbystique était un crime, on se demanderait s’il ne faut pas rétablir la peine de mort. Heureusement, lorsque les bandas se sont mis à jouer du Lady Gaga, tout originaire de Cognac qu’il est, le prof a apprécié. Il fallait bien ça pour que père et fils supportent leurs propres remarques sur les règles du jeu, les performances individuelles de chacun, la surprise castraise, l’ambiance très sympa où on peut facilement emmener des enfants c’est sans danger, les extérieurs décevants de Clermont qui suscitaient l’admiration à l’annonce des équipes, Parra qui craque. Tout ça en affirmant que Vern Cotter pousserait une gueulante à la mi-temps.

Sur Parra il avait pas tort, et on ne comptait plus dans le stade, qui a vu évoluer Bustos et Vulic, les « Parra il nous fait chier aujourd’hui. » Mais Patrick a-t-il vraiment compris que l’humiliation clermontoise n’est pas dû qu’à son système de procréation des demis de mêlée, à un clodo en calbut avec une peluche rose ou aux procédures de recrutement des stagiaires de leur fleuron médiatique Clermont première devenu ic1. Si les 2 kops de supporters jaunards, banquiers, journalistes ou conducteurs de clio ont fermé rapidement leur gueule, c’est parce qu’ils ont compris que chanter « ici ici c’est Montferrand » alors que c’est pas vrai, ça pouvait mal finir. N’en déplaise aux bobos du SNUC, de St-Nazaire et de Trignac qui vivaient leur heure de gloire parce qu’ils jouent en Fédérale et qu’ils se rendent compte que Parra aussi.

Labit au cul

Pour tous ceux qui voudront avoir vraiment l’explication technique sur la faillite clermontoise en dehors des mêmes raisons qui ont fait de Pioline un simple double finaliste de Grand-Chelem, l’expert rugby du Vestiaire, fils d’arbitre régional, visionnant tranquillement le match en streaming du haut de ses 90kg pour 1m65 nous a transmis ce texto :  « Ils ont aligné un pack qui pesait 20kg, Fofana n’a pas réussi à faire sa première passe de la saison, ils étaient cuits, Castres jouait avec un talonneur qui a pas joué un match avec Agen l’année dernière et pour conclure, se passer de Brock James n’est pas l’assurance de gagner a tout les coups. »

Un ami du fils de Patrick le prof de match, tout aussi cultivé, a alors demandé pourquoi James avait pas joué ?

« Parce que Delany (qui n’avait pas le droit de jouer en HCup) a un meilleur jeu au pied, court plus vite et n’est pas sensé porter la poisse.
L’ironie est là, c’est l’équipe de Clermont la plus forte depuis 10 ans, sauf dans les moments important. Non, là ils avaient l’air cuit, pragmatiquement on peut penser qu’ils se la sont collée après le match le weekend dernier, ils étaient pas foutu de pousser une mêlée, ce n’est pas uniquement les cuisses d’Ibrahim Diarra qui les a éclatés en mélée. »  Envoyé de mon iPhone.

Quinze de France : Parra pharmacie

Depuis qu’il a été viré de Stade 2, il n’est plus impossible de croiser la raie mouillée de Chamoulaud sous la pluie irlandaise. Mais sa raie était-elle plus humide que celle de Picamoles sur le premier ballon lâché du match ? C’était à la trentième seconde.


Que raconter aux médias lors de ces traditionnelles conférences de presse de semaine ? La réponse à cette question est de plus en plus difficile à trouver : les « bleus de chauffe », « le sauvetage d’honneur« , « le relevage de tête« , les « on va aller la chercher« , « l’esprit guerrier » tout ça avait déjà été éculé au cours des trois dernières branlées. Qu’importe, il faut bien remplir des pages et les avants-match de France 2, alors les joueurs se sont exécutés en venant raconter les mêmes conneries que d’habitude : à savoir ces promesses de victoires complètement farfelues. Comme si la Roumanie allait soudainement se mettre à battre l’Afrique du Sud. Mais bon ça suffisait. C’est comme ça qu’on a cru que si Michalak pouvait rattraper Camberabero c’est à cause de son talent et non parce que ça fait 15 ans qu’il joue. Ce qu’a pas fait Frédéric en 62 selections, Didier l’a fait en 36. Question prénoms ils sont à égalité, c’est déjà ça. Et Morgan alors ?

La miche à laque

Il faut croire que toute cette merde déballée devait faire chier Saint-André puisqu’il a proposé de démissionner en cas de défaite. Il serait en train de négocier son salaire avec un club anglais qu’il s’y serait pas pris autrement. Pour info on dit « resigned » ou « fired« , au choix. L’arrivée de Saint André aura eu un mérite : redonner de l’intérêt à voir l’équipe de France jouer. Après 10 ans et cette demi-finale anglaise, mouillée déjà, à supporter Laporte, Chabal et Lièvremont on avait fini par retrouver du jeu. Un régal, les blacks européens c’était nous. Et puis ce quinze est subitement devenu le plus nul de l’histoire en terme de résultat. C’est vrai que dans le jeu c’est pas dégueu non plus. Désormais on ne veut plus manquer un match de cette équipe. Les loupés aux placages, les réceptions ratées, les mauls défoncés, la vacuité du jeu et  les coups de pieds pathétiques de Michalak. Quel spectacle. On se prenait même à rêver du record de matchs perdus consécutivement. Ce sera pour une prochaine fois.

En fait, on l’a toujours dit : le haut-niveau ce n’est pas que le talent, c’est aussi le physique et le mental. Tout ça crée la régularité. Sinon c’est juste qu’on n’a pas le niveau. Et d’après vous la génération Michalak elle a le niveau ? En même temps quand son meilleur joueur est juste un bon demi de mêlée qui joue 10, ça vous classe une époque. Le reste c’est l’Irlande qui a cru les bleus si mauvais qu’ils pouvaient les écraser avec leurs propres chisteras. Ils étaient pas loin de la vérité

Angleterre-France : Baiser son frog

Ce n’est pas le quinze de France le plus nul de tous les temps mais on en n’est plus trop loin désormais.

Pourtant, les organisateurs de la branlée tricolore hebdomadaire avaient bien fait les choses: un arbitre un tout petit peu moins corrompu qu’en finale de coupe du monde, 6 placages anglais ratés sur la seule action française du match, un ouvreur mal peigné sur une jambe et Michalak remplaçant. Mais il faut croire que s’auto persuader qu’on joue mieux quand on a pris deux raclées ne suffit pas toujours à mieux jouer même si le cul de Bastareaud fait 200 kilos. Tout avait pourtant bien commencé, Lartot et Galthié semblaient décidés à dire moins de conneries que d’habitude. Ca partait d’une bonne intention, ensuite le match a débuté. Mêlée faible, touche ridicule, défense catastrophique, individualités défaillantes : n’importe qui aurait passé 50 points à ces Anglais-là. Mais ça aurait été trop facile. Trop facile de réussir une passe sans interception, de ne pas lâcher le ballon sur chaque impact, de ne pas se faire pénaliser dès qu’un joueur allait au sol, voire d’avoir un buteur correct à ce niveau. Dommage, à un moment les bleus ont mené, c’était sur la fameuse fois où ils sont entrés dans le camp adverse. Une action exceptionnelle : 3 minutes de circulation de balles sans interruption, 95 passes, deux passes au pied millimétrées. La quintessence du rugby. Un rêve.  Et oui un rêve, parce qu’en vrai c’est juste Fofana qui a défoncé 10 mecs.

Sky Fall

Heureusement qu’il y a eu ça sinon Lartot aurait eu du mal à justifier ses « les Anglais doutent« , « les Français font mieux que résister« . Il lui sera sans doute plus compliqué d’étayer cette « domination stérile » des rosbifs qui ont marqué sur chacune de leurs actions et passé toute la rencontre à camper sous les couilles de l’armée de Saint-André. Richard Escot y verra sans doute une équipe courageuse, qui n’a jamais baissé la tête et qui a bien défendu puisqu’ils n’ont pris qu’un ridicule petit essai. Après tout l’essentiel dans 23-13 c’est peut-être ni 23 ni 13.

Tout le monde aura évidemment vu les Français craquer à 20 minutes de la fin. La 48ème minute c’était bien à 20 minutes de la fin ?

XV de France : Le fils à Jo

C’était il y a  4 ans jour pour jour, le Vestiaire écrivait que neige de Saint-André peut 100 jours durer. Il avait raison


Saint-André est l’un des deux disciples, celui qui va trouver Simon pour le conduire au Seigneur. Serge Simon ?

Que s’est-il donc passé dans les bas-fonds de Cordoba ? Jusque-là, tout allait bien : l’équipe de France était battue par l’Argentine et Michalak effectuait tranquillement un septième retour sans lendemain. Et puis tout a basculé : Michalak a été moins mauvais que d’habitude, la France s’est mise à mettre des branlées, à l’Argentine, et puis pas qu’à l’Argentine, cinq mois plus tard. Ca n’aurait jamais dû arriver, et pourtant.

La miche à laque

De manière concomitante, Philippe Saint-André est sélectionneur. Cela aurait relevé de l’anecdote s’il n’avait pas entraîné Chabal, en Angleterre, pas sur le chemin du pognon de la lucrative ProD2. Un destin comme un autre, en tout cas pas celui de Yachvili qui n’est donc pas bon. Saint-André a fini par penser comme Deschamps : on n’entraîne jamais mieux que comme on jouait. Laporte a souffert de ce problème parce qu’il n’a jamais su à quel sport il jouait, et Lièvremont encore plus parce qu’il ne savait que trop comment il avait joué.  Pour qu’une équipe sache quoi faire du ballon il faut que l’entraîneur ait un jour su quoi faire du ballon : Fouroux le sortait de la mêlée, comme Berbizier,  Saint-André allait le foutre dans l’en-but adverse, alors ses joueurs font pareil. Il courait vite, c’est utile pour le contre, alors l’équipe de France contre. Il sanglote ses joies et ses colères, ses joueurs jouent comme des dépressifs dans un champ d’anxiolytiques. Dulin n’est pourtant pas plus prometteur que Medard, Mermoz n’est pas vraiment meilleur que Mermoz. La dernière fois que le quinze de France avait déployé autant de jeu à la main c’était en 1991 et 1994. Contre l’Angleterre et contre les Blacks: devinez qui aplatit et qui relance ? Saint-André a fait ce que Lièvremont avait rêvé. Tout est différent et rien n’est grâce à lui. A côté des test-matches de novembre, la finale du Mondial redevient la purge qu’elle a toujours été. Et les Samoa auront-ils un jour le jeu vidéo sanglant qu’ils méritent ? En rugby c’est pas sûr qu’on en est besoin, c’est comme Chabal.

Pendant ce temps-là, il va falloir trouver une place au meilleur joueur du monde.

La Légende Invictus (2/2), Lomu : Le café des dialyses

1 530 591 entrées en deux semaines. Le baltringue n’est pas forcément celui qu’on croit. Ou peut-être qui si quand même

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Il aurait pu être Tongien, comme le coiffeur de Finau Maka, et servir tous les 4 ans à faire le nombre en poules. Le sort et les flux migratoires pacifiques en ont décidé autrement : ses parents s’arrêtent à Auckland, la plus néo-zélandaise des villes asiatiques. En 1994 à Christchurch, il démontre une aptitude interessante à passer au travers contre les Français. On ne lui dira pas, mais Thierry Lacroix et Jean-Michel Gonzalez étaient sur le terrain, Delaigue entrera même en jeu.

Jonah l’homme mou

Mais le ridicule ne tue pas si souvent, puisque sa jeunesse et ses quatre essais en demi-finale du Mondial vont faire de l’autobus la première superstar du rugby pro. Son compteur reste pourtant bloqué en finale. La faute à une compétition trop bien organisée et une quinzaine d’oeufs trop frais. 4 ans plus tard, Bernat-Salles et Dourthe gâchent encore la fête,quand bien même l’ailier maudit sort ce qu’il fait de mieux : courir tout droit avec 8 mecs accrochés à son short. Chabal n’a rien inventé à part les cheveux dégueulasses peut-être. Cavenaghi veut comparer les dates. Le charges taurines lui valent quand même un jeu vidéo que son rein droit, son passage aux Cardiff Blues et Catherine Mégret ne pourront jamais lui enlever.

130 kg et une moitié de rein suffiront-ils à placer Vitrolles sur la carte du rugby provençal ?

Michalak/Castaignède : Le petit Boni menteur

Voici pourquoi l’équipe de France n’a plus été la meilleure depuis 1995 et pourquoi un vrai 10 a un Michalak dans chaque cheveu peroxydé.

Par Peyo Greenslip notre spécialiste rugby

« Je l’invite en direct à Stade2 demain! »  20 Janvier 1996, Thomas Castaignède est assassiné par Pierre Salviac en direct sur la télévision publique. Pépé de Dax ne relèvera pas, son voisin montois ne s’en relèvera pas. Sa seule erreur : avoir battu les Anglais en tapant dans un ballon ovale qu’il venait de faire rebondir. Un instant funeste pour le rugby français qui perd à cette instant sa dernière véritable star. Son dernier prodige. Galthié était plus laborieux et Chabal un gros tas de pognon. Nos plus jeunes lecteurs auront du mal à le croire mais le succès du Vestiaire n’a pas toujours été dû à des filles à poil. Pardon, nos plus jeunes lecteurs auront du mal à le croire mais Michalak n’a pas été le premier joueur survendu. Sauf que Castaignède savait faire autre chose que des pubs à la con en bouffant d’excellents hamburgers. Une technique, une vista, une vitesse et une explosivité sans pareille mesure et des pieds. Ce n’était pas un demi de mêlée dévoyé mais le demi d’ouverture de la décennie, peut-être un des plus grands de tous les temps. C’était ou plutôt il aurait dû être. Ou comment prendre une douche avec Aucagne quand on devrait cotoyer Gareth Edwards .

Le cas Castaignède

Tout s’arrêta à la Coupe du monde 99. Castaignède est attendu tel le messie, il jouera quand même un match face au Canada avec notre héros à l’ouverture. Celui qui était surnommé le « petit Boni » par ceux qui sont assez jeunes pour avoir connu les Boni, aura fait une Coupe du monde c’est déjà pas mal. La suite est belle comme un film de Yamina Benguigui, Sofia Essaidi en moins :  il se blesse durant un entrainement qui suit, sa carrière est terminée. Ou presque car d’autres blessures, succéderont à de douteux choix de clubs dont le fameux pont d’or de Saracens duquel son niveau se suicida. Le petit Prince de Salviac s’appelait désormais Frédéric, c’est pas très classe Frédéric. En 2003, il fut logiquement écarté par un Bernard à lunettes, d’une Coupe du monde, lamentablement perdue par l’équipe de France en demi-finale. Avec Frédéric à la baguette.
Thomas le moyen se reconvertit alors à l’arrière, Dourthe avait bien fait trois quart centre. En fait c’est qu’il était devenu trop mauvais pour postuler à d’autres postes plus naturels que ses cheveux et Sadourny n’était plus là. D’ailleurs il n’est toujours pas là.

Pendant ce temps-là Frédéric refuse toujours de retourner à la mêlée

France-Angleterre : Un maigre Buttin

Thierry Dusautoir devrait bientôt reprendre son rôle de sélectionneur.

William Servat, Julien Bonnaire, Lionel Nallet et Julien Dupuy ne l’avaient pas invité à leur jubilé, dimanche, et pour un peu son intrusion serait passée inaperçue. La fiche technique est pourtant formelle : Maxime Mermoz a bien remplacé Vincent Clerc à la 36e minute. C’est sa grand-mère qui a dû être contente.

Celle de Wesley Fofana aussi, mais pour d’autres raisons. Le petit a marqué contre le XV de l’arrose son quatrième essai en quatre matches. Promis, il essaiera aussi de faire des passes la prochaine fois.

L’indulgence Ouedraogo

Mais ne soyons pas trop dur avec ce XV de France encore en rodage. Les deux-tiers de l’équipe ne jouent ensemble que depuis quatre ans. Comment voulez-vous qu’elle trouve des automatismes dans ses lancements avec aussi peu de vécu ?

Contre les athlètes écossais, nos Bleus ont d’abord appris l’endurance. Puis la conservation du ballon contre l’Irlande et les coups de pied de plus dix mètres contre l’Angleterre. A Cardiff le week-end prochain, Philippe Saint-André leur montrera peut-être comment taper un drop. Les placages attendront la tournée d’été. Chaque chose en temps.

Fritz au four

Le moustachu sans moustache est toujours aussi sympathique avec les journalistes et c’est surtout ça qui compte. Pour leur faire plaisir, il a même été jusqu’à reconnaître ce lundi qu’il lui avait fallu un mois et demi pour se rendre compte que certains de ses joueurs n’avaient pas le niveau international. Patience, le jour viendra peut-être où il offrira à Rougerie la même sortie grandiose qu’à Lionel Nallet.

C’est à se demander ce qui est le plus inquiétant aujourd’hui. Que Clément Poitrenaud soit le meilleur arrière depuis deux matches ? Que les Anglais sachent jouer au rugby quand ils ne finissent pas leurs concours de lancers de nains à cinq du mat’ ? Que même Rhys Priestland est meilleur que Trinh-Duc au pied ? Ou que sept millions d’imbéciles continuent à regarder de telles daubes chaque week-end ?

Pendant ce temps-là, Yachvili se demande quelle excuse il va bien pouvoir trouver cette fois pour retourner sauver Biarritz.

France-Irlande : Maestri sans maestro

Encore un France-Irlande annulé, la malédiction ne quitte plus Saint-André.


Au coup de sifflet final Mathieu Lartot avait du mal à retenir ses larmes. Il allait enfin pouvoir pisser après s’être retenu pendant près de 40 minutes. C’est sans doute ce que Galthié retiendra du match puis qu’apparemment il ne l’a pas regardé. On ne peut pas lui en vouloir. Sinon comment expliquer le « match parfait de Clément Poitrenaud en attaque comme en défense. » En attaque pourquoi pas, si la France avait marqué 3 essais, peut-être en aurait-il mis deux. En défense aussi pourquoi pas, s’il n’est pas le Clement Poitrenaud de la 38ème minute, celui qui se fait lober, puis déposé par Bowe avant d’aller tranquillement se replacer entre les poteaux pour attendre la transformation.

Saint-André priez pour nous

Mais Galthié était assez lucide pour ne pas réclamer le talent d’or pour Blanco. Philippe Lafon aurait pu. Loin de son IUT tourangeau il s’est permis quelque libertés avec sa carte de presse qui pourrait terminer au même endroit que les reste du banquet de troisième mi-temps. Cette fois, il n’a pas servi la soupe salée à Marc Madiot mais s’est permis une offensante question à Maestri la star d’un jour : « Yoann vous avez été énorme aujourd’hui« . Que pouvait répondre Yoann qui lui se souvenait encore du score final même 15 secondes après la fin du match : « Si on avait été énorme on aurait gagné. » Le journalisme est un métier, rugbyman aussi. Officiellement, en tout cas, c’est celui de Morgan Parra et François Trinh-Duc. Désormais la touche, la possession et la mêlées sont bleues. Saint-André a une semaine pour leur apprendre à boire sans sans s’en foutre partout. Les attaques placées et le décalage ça peut attendre. En même temps, on ne peut pas leur en vouloir:  le « Première passe, tu percutes », marchait bien dans les bordels néo-zélandais. Ah, le french flair.

Ecosse-France : Poitrenaud faut

Que mangera Maxime Médard en famille dimanche ?

C’est un phénomène étrange, qu’on avait déjà semblé voir contre les Tonga en Coupe du monde. A chaque fois que le XV de France est sur un terrain, son adversaire hausse tellement son niveau de jeu qu’il lui est impossible d’en développer. Contre l’Italie, déjà, nos Bleus n’avaient pas le touché le  ballon pendant une demi-heure. Mais Saint-André, lucide, avait clairement identifié les lacunes de son équipe : « On a pu voir chez les Italiens la marque de leur nouvel entraîneur français. » On l’a un peu moins vue ce week-end en Irlande.

Pareil contre l’Ecosse. Pour éviter d’en perdre, la France n’a pas gardé le ballon. Il faut dire que les Ecossais, éliminés au premier tour de la Coupe du monde, sont devenus la référence internationale en quelques mois à peine. Saint-André : « S’il sont capables de tenir comme ça durant 80 minutes, ils vont être champions du monde. » Ne les confondez surtout pas avec ce vulgaire XV du Chardon qui avait déjà perdu contre l’Angleterre et le pays de Galles. Non, celui que Picamoles et Swarzeski ont regardé joué dimanche était sur une autre planète physiquement. « On va peut-être d’abord chercher des athlètes et ensuite leur apprendre à jouer au rugby. » Dommage que Dwain Chambers soit Anglais.

L’infériorité physique des Français n’a absolument rien à voir avec la moyenne d’âge d’un groupe qui regardera la prochaine Coupe du monde devant la télé. La preuve : Trinh-Duc n’a pas 26 ans et il a réussi à être un peu plus mauvais que Rougerie à Murrayfield. C’est fort. Médard ne craint plus les placages depuis qu’il suit le même régime que Poux et Clerc sait qu’il n’a plus le droit de marquer un essai s’il veut continuer à être appelé chez les Bleus. Il a toujours le droit de faire des placages, mais c’est un geste devenu tellement accessoire dans le rugby moderne que les Français ont commencé à s’en passer contre l’Ecosse. Prudence tout de même : si l’Irlande est capable de courir pendant 80 minutes sans faire tomber un ballon, ils seront certainement champions du monde en 2015.

6 nations : From Parisse with love

Philippe Saint-André va-t-il se laisser pousser la moustache ?

Toutes les civilisations ne se valent pas et le rugby nous l’a encore prouvé hier. Flaminio 2011 n’était qu’un accident : l’Italie est bien cette équipe sans trois-quarts et un ouvreur de Fédérale 1 capable d’avoir le ballon pendant une heure sans franchir une seule fois la défense adverse. On pourrait y voir la patte du nouveau staff tricolore, mais une semaine ne suffit pas pour réapprendre le rugby.

Alors, nos héros malheureux de l’Eden Park ont regardé les Italiens faire. Ca pousse fort en mêlée, ça pousse fort dans les mauls et ça n’oublie pas d’envoyer  des messages subliminaux à ses gonzesses. Et comme Castrogiovanni était trop occupé à montrer à Debaty que la Belgique est encore bien en dessous de l’Italie dans la hiérarchie des civilisations rugbystiques, il en a oublié que Rougerie courait encore un peu plus vite que Jauzion et Mermoz.

Clermont émerveille

On a tellement reproché à Saint-Marc de brader le Tournoi qu’on ne peut pas en vouloir à Saint-André d’avoir pris ce qui se fait de mieux pour préparer la Coupe du monde 2015. Avec des petites trouvailles comme Servat, Yachvili, Nallet, Dusautoir ou Rougerie, l’avenir est prometteur. Galthié et Castaignède se tiennent prêt au cas où.

Les leçons de l’ère Lièvremont ont été tirées en tout cas et ce n’est pas parce qu’on a toujours le même ouvreur incapable de taper un ballon sur plus de 10 mètres qu’il faut y voir la même équipe piteusement qualifiée pour la finale de la Coupe du monde. Non, celle là arrive parfois à faire une passe avant de marquer un essai, elle est imprégnée de la culture de la gagne clermontoise et son sélectionneur tape dans le dos de la moitié de la salle de presse. C’est tout ce qu’on lui demande.

Pendant ce temps-là, Chabal aime toujours aussi peu l’argent.

Nouvelle-Zélande-France : Les vaches Kiwis

Et dire que quatre millions de Néo-Zélandais ne sauront jamais qui est le père de l’enfant de Michel Polnareff.

Il n’y a décidément aucune justice dans ce sport de voyous. Cette équipe de France qui nous a tant fait rêver depuis un mois et demi a échoué à un point du Bonnaire au terme d’une empoignade monstrueuse. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : quinze points, un essai à un et cinq coups de pied ratés, on a bien vu ce matin la « finale de rêve » promise par les généalogistes de L’Equipe.

Paul Guarrigues et Marco Simoncelli ne se sont même pas levés pour voir ça. Et pourtant, pour la première fois depuis 2007, les Bleus n’ont pas avancé que sur le haka. Damien Traille a même récupéré une chandelle et Maxime Mermoz a eu le droit de toucher le ballon. Il faut dire que les All Blacks ont été grands seigneurs : pour remercier la France de leur avoir laissé leurs maillots noirs, ils ont joué tout le match sans charnière. Piri Weepu n’a réussi qu’un coup de pied, pour dégager le ballon en touche à la mi-temps, et Aaron Cruden a poussé le mimétisme avec Dan Carter jusqu’à se péter le genou.

Sons of a Hore

Malheureusement, la Parra-dépendance était trop forte dans le clan tricolore, qui après avoir marqué zéro point en deuxième mi-temps contre le Pays de Galles a marqué zéro point en première mi-temps contre la Nouvelle-Zélande. Belle régularité. Avec quatre victoires pour trois défaites, la France termine malgré tout la compétition avec un bilan positif. Il ne faudrait pas l’oublier à l’heure de se demander si le rugby n’est pas finalement le seul sport qui a régressé avec le professionnalisme. Les yeux humides pendant que ce tricheur de McCaw soulevait la coupe aux petites oreilles,  Marc Lièvremont aura au moins eu plus de chance que Cruden : après s’être laissé pousser la moustache et coupé les cheveux, il n’aura pas à se raser les poils des couilles.

Carte blanche : Le sud au cul

Devant l’avalanche de messages reçus à propos du voyage de la famille Joubert en Nouvelle-Zélande, le Vestiaire renoue avec ses cartes blanches qui flinguèrent en leur temps de trop nombreuses carrières de lecteurs qui souhaitaient devenir journalistes;


Pour succéder au sublime Peyo Greenslip, voici l’immense François Brulant, sans doute pas encore aussi drôle que Hulkmusclor, redevenu notre meilleur lecteur, mais  probablement à l’heure actuelle le plus grand spécialiste de l’Ovalie contemporaine : « Carbo, Carbo-Penaud, Penaud-Castaignède.« 

Par François Brulant qui nous autorise à le publier.

Si Marc Lièvremont n’a que très peu tenu sa langue durant ces quatre dernières années, et tout particulièrement ces quatre dernières semaines, il a encore perdu une nouvelle bonne occasion de se taire. 48 heures avant la finale, il a affirmé que M. Joubert était sans nul doute le meilleur arbitre du monde, et surtout reporté à ses amis journalistes qu’il lui avait dit en tête à tête, à 48 heures du match, qu’il ne lui tiendrait aucune rigueur d’une éventuelle erreur d’arbitrage. Mauvais présage…

Ceci n’est pas qu’une tribune facile et abrupte contre l’arbitre de la septième finale de coupe du monde de rugby. Ni même la présentation des regrets ou l’amertume d’un supporter invétéré du quinze de France… Non, simplement, aujourd’hui, je suis un peu triste pour le rugby.

Mauls croisés

Jamais dans le monde, et en France en particulier, autant de personnes n’avaient regardé un même match de ce sport. Quelle plus belle publicité pour un sport qu’une finale mondiale. Qu’elles soient de football en 98, qu’elles soient de judo avec Douillet ou Riner, de handball dans les deux dernières décennies… Hier, en dehors de la (récurrente et attendue) défaite en finale du XV de France, les non-initiés ou -pas encore totalement – conquis par ce sport ont perdu une bonne occasion d’y adhérer totalement. J’y verrai deux raisons principales : l’une logique, la défaite tricolore. La seconde, l’une de ses causes, certes minime, la prestation du corps arbitral.

Je ne remets pas ici en cause les qualités du référé. Les arbitres du Sud ont, ou du moins avaient, cette capacité à être d’une logique implacable et laisser faire vivre le jeu. On savait que le premier quart d’heure serait primordial, on avait déjà vu les prémices de douteux errements lors du match de poule que les Néo-Zélandais jouaient à domicile et ce, lorsque la France aurait mérité deux ou trois pénalités que seul l’arbitre n’avait pas vu. La demi-finale avait confirmé que Mc Caw et Kaino, pour ne citer qu’eux, faisaient ce qu’ils souhaitaient dans les regroupements, mais l’ultra-domination des Blacks avait masqué l’indulgence arbitrale… On sait depuis dimanche que ce n’était pas une vue de l’esprit.

Si vous regardez de nouveau le match, vous verrez ( malgré l’absence de ralentis sur les actions douteuses), surtout dans les 20 premières minutes, que la troisième ligne néo-zélandaise entre en travers à plusieurs reprises sur des regroupements, vous verrez un renversement d’attaque ou toute la ligne de trois-quarts noire est hors-jeu… Vous verrez, si l’on veut pousser un peu loin, qu’Harinordoquy était retenu par le maillot sur l’essai de Woodcock.

Craig Jobard

Ensuite, les Bleus se sont adaptés à l’arbitrage et, du coup nous n’avons pas vu le rugby total que l’on voit parfois ; c’est ce que je regrette profondément. On me répondra qu’une finale est tactique. Oui, certes, mais en 2011, on pouvait espérer mieux que les deux dernières finales technico-soporifiques de 2003 et 2007 entre Anglais, Sud-Africains et Australiens. Si le non-initié regarde un match de Top 14 ou de Super 15, il verra que le rugby moderne n’est pas celui de la finale. Il verra que M. Garces, M. Cardonna ou M. Walsh se font aujourd’hui respecter sur cette zone cruciale pour la beauté du jeu et son équité par la même occasion.

Ne vous méprenez toujours pas, je n’associerai pas uniquement la défaite française à cet arbitrage du premier quart d’heure. Et puis, M. Joubert a peut-être mieux fait de rester aveugle et muet sur ces fautes grossières, car les Blacks sont les plus beaux ambassadeurs de ce sport, année après année. Je dis cela ainsi pour confirmer cet adage : les grandes équipes sont toujours arbitrés avec ce petit plus… Dimanche, c’était tout de même un GROS plus. M. Joubert ne passera donc pas ses vacances en France comme on dit, et notre star du patinage, Brian n’est, c’est certain, pas de sa famille.

Mais Brian a bien un point commun avec notre équipe de France de rugby, très souvent champion d’Europe, mais jamais consacré sur le toit du monde… Si j’oubliais, une fois en 2007 à Tokyo. Tokyo… Tiens tiens, ce sera le théâtre de la finale de la coupe du monde de rugby 20…19.

Si seulement on pouvait y voir un signe… La France a désormais 8 ans pour être LE favori de cette lointaine et hypothétique finale.

Tant que vous y êtes allez faire un tour chez nos amis du rugbynistère et après promis on ne vous emmerde plus avec ces conneries.

L’Edito : Un jeu Parralympique

Aucun fonds de jeu, aucune expérience, aucun coaching, pas de nerfs, pas de joueurs. Un capitaine et quelques paires de testicules ont donc suffi au quinze de France pour réaliser le plus grand exploit de l’histoire du rugby : perdre une finale de Coupe du monde en étant presque la meilleure équipe sur le terrain. Autopsie.

Jonah l’homme mou

En 2011 comme en 1995, les Blacks ont chié tout mou la nuit d’avant, empoisonnés, comme le veut la légende, par de gentils maîtres d’hôtels locaux. Les locaux étaient cette fois encore en finale mais ne parlaient pas un mot d’afrikaaner et pourtant les Blacks ont encore eu mal au ventre. Heureusement le prochain film bien-pensant de Clint Eastwood ne contiendra pas Morgan Freeman. En tout cas on l’espère.

Soulette it be

Contrairement à 1999, Lamaison, Dominici et Magne n’avaient pas tout donné durant l’exploit des demi-finales. D’ailleurs ils n’ont rien foutu de toute la compétition. La finale ne pouvait être que la leur. Sinon ils sont ou très mauvais, ou retraités. Ça peut faire penser à pas mal de personnes en short hier.

Panier de crabos

A la différence de 1987, tout le monde croyait publiquement que la victoire était possible mais secrètement qu’ils allaient prendre une grosse taule. Dans cette hypothèse complètement folle, le record de Sella, Blanco, Mesnel, Dubroca et autre con de sort aurait été battu. Il  l’a été. En 87, les Bleus avaient atteint les 9 points et pourtant en face c’était pas l’équipe B des blacks.

Evidemment, la spirale de la chance aurait pu tourner encore une fois en faveur de Lièvremont, jusqu’à provoquer des excuses du spécialiste rugby du Vestiaire. Rassurez-vous, le sport est incertain mais jusqu’à un certain point seulement. Les Français ont perdu en bons Français, ils ont été nuls comme depuis 4 ans. Mais grâce à  eux, on a retrouvé les valeurs qui ont fait notre pays : perdre et s’en féliciter. Heureusement ils ne nous ont pas proposé de déporter quelques millions de compatriotes. C’est déjà ça.

France-Galles : Le temps des cathédrales

« C’est certainement la demi-finale la plus vilaine de l’histoire de la Coupe du monde. » Marc Lièvremont connaît donc un peu le rugby.

C’était peut-être la couleur des maillots gallois. Ou la coiffure de Toby Faletau. Toujours est-il que ce France-Galles a beaucoup ressemblé à France-Tonga, avec quelques repris de justice en moins dans les tribunes. Pour passer en finale, nos Bleus ont usé des mêmes stratagèmes que pour se hisser en quarts : un jeu stéréotypé, beaucoup de suffisance et des coups pieds ratés en enfilade. Il n’y a pas de secrets.

Maxime Médard a allumé au-dessus de l’Eden Park assez de chandelles pour éclairer Auckland pendant deux mois. Plutôt bien vu quand on a en face un ailier de près de 2 mètres. Mais dans un souci d’équité, on ne s’arrêtera pas trop longtemps sur les cas personnels : Mermoz et Rougerie n’ont pas eu la chance de toucher le ballon.

Des quiches au Poireau

Ceux qui s’inquiétaient de la vilaine tournure prise ces dernières années par le rugby mondial sont aujourd’hui rassurés. On peut toujours gagner un match avec trois pénalités et deux franchissements en quatre-vingt minutes. On peut aussi marquer zéro point en deuxième mi-temps et se qualifier pour une finale de Coupe du monde. L’amateurisme n’est pas mort.

Les choses ont heureusement un peu évolué depuis 1987 en matière de sécurité. Pour que plus jamais un joueur de Fédérale 3 n’ait à rentrer chez lui en fauteuil roulant le dimanche après-midi, les méchants placages cathédrale sont désormais interdits et on va bientôt supprimer l’impact en mêlée. Jean-Baptiste Poux a de l’avenir.

Halfpenny lane

Il faudra surtout retenir de ce match l’abnégation collective grâce à laquelle les Français ont pu résister pendant plus d’une heure à quinze contre quatorze. La mêlée bleue a à peine reculé quand Jamie Roberts a fait semblant de pousser à la place de Warburton et Vincent Clerc, Alexis Palisson, Thierry Dusautoir, Pascal Papé, Lionel Nallet, Morgan Parra et Dimitri Yachvili, entre autres, ont gardé leurs forces pour les All Blacks.

Heureusement, le Pays de Galles avait un buteur prognathe ce matin et Demicentime a raté pour la première fois depuis ses quinze ans une pénalité à moins de 70 mètres des poteaux. Et si les Poireaux ont tant vanté les bienfaits de la cryogénie pendant leur préparation, l’équipe de France, de son côté, a sans doute privilégié la lacrimogénie : elle est nulle à pleurer.

France-Angleterre : Moody soient-ils

La barre sera très haute pour Philippe Saint-André et Michel Polnareff en 2015.

De notre envoyé spécial permanent à Dargaville

Héroïques ! Incroyables ! Irréductibles ! On se demande avec quel adjectif L’Equipe va bien pouvoir barrer la Une de son édition Pdf aujourd’hui. La France a piétiné le champion d’Europe en titre et le monde lui tend maintenant les bras. Comment le trophée Webb et lisse pourrait échapper à une équipe aussi courageuse et solidaire ? Elle a retrouvé en une semaine des valeurs qu’elle n’avait plus montré depuis les cinq dernières minutes de son match contre le Canada. Toute la Nouvelle-Zélande tremble déjà et pas seulement autour de Christchurch.

Les fines bouches regretteront peut-être le point de bonus défensif abandonné aux Anglais en fin de match. Ce serait oublier trop vite cette copie parfaite rendue par nos Bleus : deux essais partout, seulement quinze placages ratés et trois points enquillés après la pause. Rien que ça ! Yachvili n’a même pas eu besoin de passer ses coups de pied. A quoi bon risquer des crampes après vingt-cinq minutes de jeu quand son équipe domine autant son sujet ? Les All Blues se sont retrouvés cette semaine autour d’une bière et ce n’est pas un arbitre alcoolique qui allait empêcher leurs gros d’entrer systématiquement en mêlée avant la fin du commandement.

Un Poux dans la tête

La grande Histoire de la Coupe du monde retiendra surtout l’abnégation de cette belle équipe d’Angleterre, qui y a cru jusqu’au bout après avoir lâché en première mi-temps autant de ballons que pendant toute sa campagne victorieuse de 2003. Wilkinson était déjà là et on se demande aujourd’hui s’il vaut mieux avoir à l’ouverture un faraud avec deux matches dans les jambes à ce poste ou un autre qui en a joué cinquante de trop ? Toby Flood a bien une idée, mais ses copains préfèrent le lancer de nains et Ashton réserve son plongeon Superman pour la partouze de ce soir.

Marc Lièvremont, lui, n’aura pas besoin d’échanger son ADN avec les femmes de chambre néo-zélandaises. Son caleçon est déjà bien humide, tant il a apprécié la performance de ses anciens joueurs. Sa stratégie était aussi fine que sa moustache naissante : emmener son équipe au casse-pipe et l’abandonner en cours de compétition pour qu’elle se débrouille toute seule. Il fallait y penser. Harinordoquy était tellement absorbé par ses nouvelles responsabilités de sélectionneur qu’il en a oublié de faire des placages. Mais tant que Dusautoir gardera son oeil du tigre et sa joie si communicative dans la victoire, tant que Rougerie ne se fera pas pénaliser plus de cinq fois par match et tant que Poux aura une colonne vertébrale, la France peut aller très loin dans ce Tournoi des 6 Nations.

Pendant ce temps-là, le Pays de Galles joue et gagne. Ce n’est donc pas incompatible.