L’Edito : Chalmé les ardeurs

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Quand Andy Roddick humilie Nadal et que Berdych s’offre Federer à six semaines seulement de Roland Garros, faut-il s’étonner si Lyon élimine Bordeaux ?

Rarement un Tour des Flandres n’aura autant passionné. Rappelons qu’il s’agit de cyclisme et que le dopage a enfin été éradiqué. La preuve, Cancelara a gagné devant Boonen, Hincapie est sixième, Hondo neuvième. Les autres, ce sont des noms qui font classe pour le renouveau du vélo : Leukemans, Farrar ou Hammond, Thierry Bisounours va avoir du boulot.

Il y a un autre nom qui fait classe, en Ligue 1 cette fois, c’est Issiar Dia. Il serait même, si l’on en croit Mathieu Chalmé, le meilleur attaquant du championnat. Etre petit et aller vite n’est donc pas une tare, jouer à Nancy non plus. Henrique en ferait des cauchemars si on lui demandait d’être titulaire. Heureusement que ça n’arrive jamais, ça pourrait inquiéter tout le monde et laisser croire que Lyon est déjà qualifié pour les demies. Vigilance orange quand même pour Bordeaux car Auxerre et Montpellier poursuivent sur leur rythme démentiel, le PSG et Monaco en ont fait les frais.

Black jack Mayol

Qualifié pour les demies, Toulon ne l’est pas encore. Mais le pilou pilou résonne comme aux plus beaux jours de Delaigue et Hueber avant leur accession au plus haut niveau. On ne dira pas à Serge Blanco qu’ils n’ont jamais connu de dernier carré mondial, même si la France n’en a connu que cinq sur six possibles.

Stimulé par le niveau de jeu, Umaga a eu envie d’arrêter d’entraîner, Galthié, Saint-André et Paparemborde pourraient suivre. Boudjellal pourrait même être tenté de claquer des milliards pour une équipe de rugby. Le pilou pilou, c’est un chant ou le nom générique pour la belle saison de Toulouse, Clermont, Perpignan, Biarritz, le Stade Français et l’ensemble des clubs britanniques ? Castres a le début de la réponse, le Racing Metro de Chabal le milieu et les Blacks la fin. Le basket en deviendrait presque aussi intéressant. San Antonio a battu les Lakers sans Parker et Le Mans poursuit son cavalier seul en tête de la Pro A sans Batum. C’est ça un air ball ?

Pendant ce temps-là, Tiger Woods a été applaudi par ses collègues pour son retour. Chapeau l’artiste, comme prévenait son ex-maîtresse avant qu’il ne s’élance sur son green.

GP de Malaisie : Red Bull vous donne Vettel

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Les conférences de presse de la seconde ère Schumacher se font désormais en Allemand. Et pourquoi pas en Australien ?

Il n’avait pas 4 ans quand Schumacher a pointé pour la première fois le bout de son menton de prognathe dans le grand cirque de la F1. Le destin et l’arrogance naïve du Daron Rouge les ont réunis cette saison sous le même chapiteau, mais le gamin est le seul, pour l’instant, à fouler la piste aux étoiles.Vettel est avec Kubica le pilote le plus régulier du plateau. Un seul des deux a une voiture compétente et il ne parle pas Polonais. Presque gêné d’avoir battu Webber en roulant pendant deux heures le coude hors du cockpit, le jeune Allemand aurait déjà pris 75 pions si les ingénieurs de Red Bull savaient dessiner autre chose que des canettes en alu.

Vettel avive

C’est un miracle, derrière, si Ferrari passe la campagne asiatique avec un tel bilan comptable. Ses deux pilotes sont en tête du classement sans rien avoir montré d’autre que leur flair en qualif’ et la supériorité évidente des Red Bull et des McLaren. S’il avait su, Ross Brawn aurait de son côté repris Barrichello pour porter les plateaux-repas de Schumacher. La comparaison aurait sans doute été moins cruelle. Volontairement réservé, jusqu’ici, sur les performances du quadra-dégénère, le gérontologue du Vestiaire doit bien se faire raison : ce n’est plus la moitié du pilote qu’il vénérait jadis. Combien de temps encore va-t-il supporter l’humiliation ?

L’argent Malaisie

La F1 a en tout cas retrouvé son visage habituel après le remue-mais nage de Melburne. Un podium figé dès le premier tour et des dépassements à la pelle sur les attardés : la saison va être longue jusqu’au sacre de Vettel. Il ne peut pas pleuvoir tous les week-ends. Quoique. Bernie a bien inventé les Grand Prix de jour en pleine nuit, il n’y a qu’un pas maintenant pour faire tomber la pluie sous le soleil. On arrose bien les terrains de foot. Et comme dirait Button : plus ça mouille, mieux c’est.     

Pendant ce temps-là, le rallye est tombé encore plus bas que la Formule 1. Et pourtant, il y avait de la marge.

Carte blanche : Pire Huet, caca Huet

Le Vestiaire décline toute responsabilité pour le papier qui suit.

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République Tchèque, Suède et Norvège en poules : une quinzaine de hockeyeurs avec un maillot bleu ont un mois pour préparer le Mondial et France-Italie. Ils le joueront à un.

L’équipe de France finit toujours par rappeler Zidane. C’est vrai dans n’importe quel sport, voire au hockey-sur-glace, même si dans ce cas, bien sûr, Zizou est gardien de but et s’appelle Huet. L’histoire pourrait être belle, d’autant qu’il n’a que 35 ans. Indispensable, décisif, meilleur patineur de son équipe, celui par qui tous les palets transitent fait preuve d’une facilité déconcertante. Dommage qu’il ne soit que gardien. Nombre de ses partenaires, y compris les plus illustres, envient d’ailleurs à Huet la perte de son accent québécois. Dommage qu’il n’ait jamais été Canadien. Cristobal a même poussé le vice jusqu’à jouer à Montréal, en NHL. Jonathan « Magic » Bellemare, qui a fait le trajet inverse, se sent un peu insulté malgré un accent bien présent et le titre de meilleur pointeur de Magnus. Pointeur, ça veut pas dire grand-chose, Magnus pas davantage, Bellemare non plus.

Crosse country

Surtout en équipe de France, où il s’appelle Pierre-Edouard. Mais voilà, le retour d’Huet ne pourrait demeurer qu’un gros et bien dégueulasse poisson d’avril puisque son club joue les play-offs.  Les Black Hawks de Chicago, ça en jette sur un CV et ça fout les Bulls à Jordan. Heureusement, la relève est là et n’a que 38 ans. Et puis, Fabrice Lhenry c’est presque Thierry Henry après tout. Le vrai/faux retour de Zidane pourrait bien perturber les joueurs français en pleine phase finale de Ligue Magnus.

D’une part, il faudrait que la Ligue Magnus existe, d’autre part il faudrait que des joueurs français existent. Benoît Quessandier proteste, il est Français et si Epinal n’a pas pesé lourd contre Grenoble en quarts il n’est pas le seul fautif. Il y a quand même des internationaux en demi-finale et les instances mondiales n’imposent pas qu’ils jouent avec leur club sinon Kevin Igier ne pourrait faire croire à personne qu’il évolue à Angers. Mais l’important est-ce vraiment de participer ?

GP d’Australie : Ecclestone et Charden

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La saison de Robert Kubica s’est terminée en Australie avant même que celle de Vettel commence. Lequel des deux sera champion du monde le premier ?

Retenu à Melburne pour des raisons professionnelles, notre spécialiste bolidage a bien failli ne jamais livrer son analyse du Grand Prix le plus passionnant de la saison. Des pluies torrentielles, John Travolta et une lutte acharnée pour le point de la dixième place : que pouvait attendre de plus le public australien, si ce n’est peut-être un pilote national compétent ? Aussi prompt à s’enflammer que le réservoir de Niki Lauda, Le Vestiaire était même prêt à faire pénitence, sur les genoux, jusqu’aux faubourgs de Sepang  : comment avait-il osé douter du bienfait des nouvelles règles ?

Le chemin de croix attendra pourtant un peu. Les rediffusions ne pardonnent rien : doubler sous drapeau bleu une Lotus qui a trois tours de retard  ne gonfle pas forcément les statistiques de dépassements. La remontée fantastique d’Alonso s’est ainsi curieusement achevée une fois passée en revue toutes les épaves qui rendent huit secondes au tour à sa Ferrari. La manoeuvre de Button sur Vettel, elle, était imparable : l’Allemand n’a pas bougé du bac à sable, les freins hors service, quand l’Anglais lui a pris les commandes de la course.

Melbourne supremacy

A part ça, le monde de la F1 aura sans doute eu le week-end dernier moins d’enseignements à tirer que Jenson dans son motorhome. Si personne ne peut savoir qui de Webber, de Barrichello ou de Trulli prendra le premier sa retraite anticipée, Kobayashi a tout de même confirmé qu’il était dans la droite lignée des grands pilotes japonais : jamais les oreilles de Buemi n’avaient eu si chaud, et pourtant, ses parents ont dû avoir la main lourde.

Une nouvelle fois trahi par sa mécanique, l’ancien nouveau Schumacher commence lui sa saison comme Frank Williams : avec handicap. Ca aurait pu profiter à l’ancien nouveau Tiger Woods de la F1, mais ce dernier ne sait plus quoi inventer, depuis que sa Pussycat l’a largué, pour ramener trois blondes dans sa Merco. Button pourrait quand même partager.

Pendant ce temps-là, le nouvel ancien Schumacher a virtuellement pris le leadership de la deuxième séance d’essais libres malaisienne. Le huitième titre lui tend les bras.

Ligue des Champions, Arsenal-Barcelone : La légende d’Arsène Rupin

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35% de possession, 6 tirs, le jeu léché du Barça anglais fait toujours des miracles. Bergkamp se disait bien que la gloire allait finir par arriver. Et si Vieira, Henry et Pires n’avaient jamais existé ?

Le profil Wikipedia d’Arsène Wenger est formel : « considéré comme l’un des grands entraîneurs de son temps ».  On trouve bien tout et n’importe quoi  sur Internet, Arsène en est persuadé lui qui a tout fait pour prouver le contraire.

Bouffé par la modestie et un brin d’antipathie, son amour des livres le conduira à tous les sacrifices. Capable de dîner avec Charles Villeneuve, directeur des sports de TF1, rue François 1er un jour, puis de pointer le bout de son minois désinteressé à Angers pour les 90 ans d’un club dont il ignore probablement l’existence, le lendemain. Toujours avec Villeneuve, ancien président du PSG, bien sûr.

Mais il ne faut pas s’arrêter à de vulgaires détails matériels, car Arsène a su rester simple et accessible, se prêtant gentiment à toutes les interviews : « La presse locale ? Non, plus tard ». Plus tard signifie jamais, sauf pour Charlie et ses quelques sucreries angevines, blondes ou brunes  aucune importance, Arsène est à l’aise sous tous les domes sauf celui de l’Emirates apparemment.

Ian Wright or wrong

Mais Wenger, ce n’est pas qu’un bandit manchot programmé pour gagner à chaque coup, c’est aussi un manager à l’anglaise qui sait perdre. Une grosse liasse de papier de marque sterling et les pleins pouvoirs suffiront largement à Mister Pound, surnommé au hasard « consultant de luxe ». 14 ans à glaner tous les titres possibles ça classe un homme : 3 fois champion d’Angleterre, 3 fois champion d’Angleterre et surtout 3 fois champion d’Angleterre.
Un homme mais aussi un formateur de talent. Capable de monter avec juste un canif et 150 millions d’euros de remarquables équipes de jeunes pour gagner la Champion’s League. Ça prend du temps, alors pourquoi ne pas le prendre.

Un entraîneur peut aussi se juger sur sa capacité à inverser le cours des grands matches. Mais les finales sont-elles des grands matches ? Il se posera la question pendant 120 minutes face à Galatasaray en 2000, et pendant 75 minutes face à Barcelone six ans plus tard.  Un but en deux finales, l’aboutissement du jeu offensif prôné par le trader d’Highbury qui n’hésite pas à mettre le paquet sur de stars mondiales.

Wreh ou faux

Pour 13 millions Andreï Archavine, Ballon d’Or après l’Euro 2008 ou plutôt avant les demies, et pour 3,5 millions Robin Van Persie, 7 buts en 26 matches de C1. Son chouchou reste Fabregas, ça coûte rien à former et ça peut t’emmener à Madrid plusieurs fois par an. Il a déjà remplacé Shuster, Ramos, Queiroz, Capello, Del Bosque et pourquoi pas Pellegrini. La rançon du talent sans doute.

Peut-être aussi la consécration de l’obstination du gentleman cambrioleur à lancer ou relancer des joueurs perdus pour le haut niveau. Ljunberg, Adebayor, Gilberto Silva, Rosicky et Nasri lui disent merci. Mais de quoi ? Cette année, comme en 97, 98, 99, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, il y croit plus que jamais. Après tout, Ferguson n’a obtenu que 13 titres en 17 ans.

Ligue des champions, Lyon-Bordeaux : Ciani broyeur

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A une semaine de l’ultime chapitre du roman du Bordeaux Blanc, vous avez été très nombreux à poser vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr. Mais les remaniements ministériels ont-ils lieu entre les 2 tours d’une élection ?

Lyon-Bordeaux était-il le match le plus faible de l’année ?

Dire cela serait injuste pour Carrasso et Lloris qui n’ont pas été à la hauteur d’un match amical alors que pour  le 5-5 de Lyon-Marseille, Lloris et Mandanda avaient eu leur part du gâteau.

La qualification de Bordeaux est-elle un exploit ?

Evidemment non, rencontrer une équipe aussi faible défensivement que Lyon n’arrive pas tout les jours. En revanche, ne mettre qu’un but avec 62% de possession est remarquable.

Quand même, Ciani-Sané n’étaient pas au niveau, ça saute aux yeux.

Cris et Bodmer vous voulez dire ? On le sait depuis un moment

L’équipe type bordelaise au complet n’a pris qu’un but depuis le début de la saison. Si elle est alignée au retour, peut-elle rivaliser avec la bande à Sané et Gouffran ?

C’est une bien longue question mais effectivement vous avez raison d’être inquiet car Bordeaux ne gagne 4-0 que contre Vannes mais avec Diawara.

Ciani aurait-il pu devenir énarque ?

C’est une question piège, d’autant plus qu’il répond à toutes les télés avec une veste en cuir. Le Vestiaire pourrait y laisser son spécialiste foot.

A ce propos, qu’envisagez-vous si Higuain devient champion du monde et meilleur buteur de l’Argentine et si l’équipe type de Bordeaux ne bat pas Lyon par 2 buts d’écart grâce à Ciani ?

Et si Teddy Tamgho bat le record du monde du triple saut en finale à Daegu ?

Pourquoi Lizarazu comprenait si bien Ciani hier soir ?

Parce qu’à une époque lointaine lui avait bien connu Zagorakis et Charisteas

Gourcuff marquera-t-il en finale de Ligue des Champions cette année ?

Blanc doit bien connaître la réponse.

Combien de buts a marqué Gomis en Ligue des Champions ?

Blanc doit bien le savoir.

Quel est le prénom de Sané ?

Ça non, désolé, Blanc ne doit plus le savoir.

Lyon-Bordeaux, le roman du Bordeaux Blanc : Alou à l’huile

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Enfin les quarts-de-finale de C1. Après trois mois de matches amicaux, Bordeaux tient enfin son grand rendez-vous. Attention, c’est encore un match amical.

« Je ne dis pas qu’il a été facile de gommer cette déception, mais nous n’avons pas eu le temps d’y penser. » Laurent Blanc n’a toujours pas digéré. Son grand objectif de la saison, la Coupe de la Ligue, s’est envolé et ce n’est pas faute d’avoir tout tenté. L’équipe-type renforcée par Sané et Ramé, une interdiction de courir et de presser et surtout pas de marquage. Ça devait marcher, mais, au cas où, Blanc avait une botte secrète : remplacer ses deux meilleurs joueurs dès le but du break encaissé. Impossible, donc, d’avoir des regrets ou d’affirmer qu’il s’en branlait de cette finale qui le faisait chier, d’ailleurs son manteau noir laissait à peine apparaître une cravate multicolore. Un premier essai costume avant Manchester, probablement.

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Pourtant, de terribles images hantent le technicien cévénol. Celle de ses joueurs souriants qui courent sur l’estrade sans attendre leur médaille, celle de Ramé qui préserve la victoire marseillaise d’une superbe claquette face à Valbuena, celle des Marseillais soulevant la Coupe haut dans le ciel de Saint-Denis pendant que Blanc et ses joueurs atterrissent à Lyon, celle d’Auxerre auteur d’un brillant match nul en championnat hier soir, ou celle de Gourcuff, hilare à la fin du match. Peut-être Yoann s’inquiétait-il pour l’épaule déboîtée de Messi dans les mains de Marouane l’ostéopathe ?

En revanche, Blanc n’a pas eu le temps de penser à son pote Deschamps soulevant une coupe avec l’écharpe de l’OM. Pourtant, Lolo est avant tout un humaniste, Bilic en mettrait sa thyroïde à couper. Il a aussi oublié son amour du Vieux Port qui attendait depuis si longtemps ce moment. La liesse était heureusement à la hauteur d’un trophée si prestigieux, ça a rappelé un titre moins important à Diawara, mais lequel ? Bordeaux n’a plus qu’à se rabattre sur la Coupe de la Ligue des Champions.

Real estate

Après une telle claque, l’arrogance ne peux plus être de mise. Ce n’est pas parce que Planus et Diarra sont dispensés d’EPS jusqu’à Old Trafford qu’il faut se vanter de virer Lyon avec l’équipe B même si l’aller sera difficile.  Ce n’est pas parce que Lyon est cinquième de L1 qu’il n’est pas un adversaire respectable. C’est donc le moment de se souvenir de l’hégémonie lyonnaise, il y a quelques années, et du nombre de demi-finales de C1 de l’OL. « Il n’y a pas de suprématie. Il faut se rendre compte de ce qu’a fait Lyon ces dix dernières années. » Blanc ne commettra donc pas l’impair de minimiser la performance de son adversaire, qu’il a battu les deux dernières fois – « Lyon a éliminé le Real Madrid et vous dites tous qu’une équipe qui a éliminé le Real a fait une grosse performance » – ni de se foutre de la gueule du monde avec ses banalités habituelles : « L’objectif de Bordeaux sera d’être performant dans tous les domaines et de marquer un but. »

Pendant ce temps-là, Laporta et Ferguson commencent à étudier leur plus gros rival. Marseille, Lyon ou le Real ? A deux marches de la finale, ils aiment bien Laurent Blanc. Allez savoir pourquoi.

L’Edito : Set à la maison

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Dans la phrase « Andy Murray a subi la loi de Mardy Fish », quel mot était tenant du titre à Miami et finaliste en Australie ?

Rarement quarts-de-finale de Ligue des Champions n’auront autant attisé les passions. Et pour cause, les « gros » sont en forme et n’ont aucune pitié. Chelsea a ouvert le bal samedi après-midi en enfilant sept buts à Aston Villa, Marseille a ensuite humilié l’ancien champion de France bordelais, dont les deux meilleurs joueurs se sont malheureusement blessés après le deuxième but olympien. Enfin, hier soir, c’est Madrid qui en a encore planté trois, dont un de Higuain qui vient s’ajouter à ses deux buts contre Zurich en C1. Trois clubs auxquels viennent s’ajouter Nancy, Lorient et Lille, vainqueur de justesse de l’épouvantail montpelliérain. Hélas, les reglements européens pourraient avoir raison de l’ambition de tout ce beau monde car il est désormais impossible de gagner la Coupe aux grandes oreilles sans la jouer. Rageant.

Push the Button

Mickaël Baugé aurait bien aimé entendre les mêmes conneries sur son compte, mais personne ne sait qui il est ni ce qu’il a fait. Il fut un temps où on mesurait amoureusement les cuisses de Florian Rousseau en se moquant amicalement de celles de Felicia Ballanger. C’était une autre époque, celle juste avant l’apparition du dopage, dont Contador a officiellement entériné  la disparition aujourd’hui puisqu’il a des allergies. Des allergies, les PDM n’y avaient pas pensé en 1991.

Et si la Formule 1 intéresse encore quelqu’un, peut-être en parlerons-nous, on attend vos réactions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr.

ATP, Gasquet : Le dernier chant du coke

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New-York, août 2009. « Après cette défaite au premier tour contre Nadal, dans combien de temps pensez-vous retrouver votre niveau de jeu normal ? » Richard Gasquet : « Pas six mois quand même. »

Près de sept mois se sont écoulés et l’heure de la tournée américaine a sonné. Richard a changé, mûri, son expérience traumatisante d’adolescent attardé lui a servi, il est devenu un homme responsable. Désormais, il prend du plaisir ailleurs que dans les boîtes à putes. Et même, pourquoi pas, sur les courts parfois, comme le voulait Papa monté à la volée en ce beau jour de printemps 1990, pour exécuter le passing de Richard galvanisé par les encouragements, du haut de ses quatre ans :  « Mais il est crétin ce gosse, putain !!! C’est comme ça que tu veux gagner Roland-Garros ???!!! »

Si Richie aime depuis toujours son sport, au moins autant qu’Agassi, il est loin du simplet que certains aiment faire de lui. La preuve, Richie a tout de suite suivi les conseils de son psy en arrêtant de ressasser sans arrêt « l’affaire ». Arrêter de s’en servir d’excuse, tourner la page pour avancer.

Mars 2010. Il est l’heure pour le demi-finaliste de Monte Carlo 2005 de remettre les compteurs à zéro. C’est évidemment une expression, -30 aurait été déjà pas mal. Miami, ses séances d’autographes avec des vodka pom pom, ses vodkas galoches, son Champion, c’était il y a déjà un an. Le nouveau départ avait lieu contre Rochus, l’un ou l’autre peu importe. Richard était bourré d’ambition, Pamela n’en avait jamais douté. 6-1 au second set, Rochus a compris sa douleur. Il s’en souviendra pour le second tour, Gasquet, lui, savoure déjà le chemin parcouru. « Ca m’emmerde de perdre comme ça, mais je m’attendais à des creux. » La motivation, l’une des clés de sa nouvelle maturité.

Ce sentiment du devoir accompli lui permet de poursuivre sa route vers la résilience. Il ne fera d’ailleurs aucune référence à  « l’affaire » : « Je n’ai pas des souvenirs exceptionnels ici, j’ai essayé de faire mon match. J’ai quand même été arrêté longtemps la saison passée. » Richard avance. A l’US Open en août dernier, il n’avait pas fait non plus la moindre référence à « l’affaire » : « Je ne souhaite ça à personne. C’est surtout le plaisir que je retiens, je suis très motivé pour oublier. » Pensait-il évacuer la coke en six mois ?

L’histoire ne le dit pas. En revanche, 10 mois après « l’affaire », à  l’Open d’Australie en janvier, il s’interdira toute allusion : « J’ai vécu des choses tellement plus dures ces derniers mois que cette défaite est presque un bonheur. » La guérison est proche. Richard avance.

La fin justifie le Moya

Heureusement, en plus d’un mental plus solide que jamais, l’instinct de compétition est revenu. Sans lui, comment battre l’Espagnol Moya, presque 34 ans à peine, chez lui à Acapulco ? « Je pourrai dire quand j’arrêterai que je l’ai battu une fois. » Positiver, la clé de la réussite. Et même si Chela, Greul, Youzhny et Simon s’en sortent miraculeusement contre Richard, le Top 10 est en vue. « J’espère rejouer en Coupe Davis, pour la prochaine rencontre voire l’année prochaine. J’ai porté les raquettes à Gaël pour venir sur le court, c’est la tradition quand on est cinquième homme ! »

« Et Rochus, de son côté, n’a pas mal joué. » Heureusement, c’était Olivier, 59e mondial.  Djokovic serait-il vraiment français ?

Brian Joubert, Mon p’tit patin : L’offence de la vie (3/3)

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25/03/10-22h38    priorité 4 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-RS
Mondiaux-2010 – Joubert ne sera pas champion du monde

26/03/10-00h23 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-QR
Mondiaux-2010 – Brian Joubert: un bronze « plus intense » que l’or de 2007
25/03/10-23h31 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-CR,PREV
Mondiaux-2010 – Joubert rebondit et accroche le bronze
25/03/10-23h05 Glace-Patinage-artistique-MOND-2010-DC-FRA
Mondiaux-2010 – Brian Joubert content « d’être le meilleur Européen »
25/03/10-22h51 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-MES-sport-RS
URGENT Mondiaux-2010 – Le Japonais Takahashi champion du monde, Joubert 3e
25/03/10-22h50 ALERTE-
Patinage artistique: Daisuke Takahashi champion du monde, Joubert 3e
25/03/10-22h38 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-RS
Mondiaux-2010 – Joubert ne sera pas champion du monde
24/03/10-22h44 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-CR,PREV
Mondiaux-2010 – Joubert savoure sa victoire sur lui-même
24/03/10-19h56 Glace-patinage-artistique-MOND-2010-QR,PREV
Mondiaux-2010 – Brian Joubert: « Je ne suis pas mort » (QUESTIONS-REPONSES)

La suite appartient évidemment aussi à l’AFP:

« Brian Joubert a rebondi, un mois après sa débâcle…. où il était venu chercher sa rédemption.
Joubert, 25 ans, a terminé troisième avec 241,74 points, soit le meilleur score de sa carrière…. Un mois après sa sévère claque reçue aux Jeux de Vancouver (16e), le Français s’est racheté en décrochant sa 15e médaille internationale et s’est prouvé qu’il pouvait rebondir.
Mercredi sur le programme court,
il a réussi à passer le triple lutz, un élément technique sur lequel il avait chuté aux Jeux, puis lors d’un test de forme à Paris le 15 mars.
Jeudi, il est arrivé un peu tendu …. en chutant sur le triple lutz. La blessure des Jeux n’est pas complètement effacée…
Joubert a été particulièrement soutenu par le public du Palavela de Turin, où les filles ont hurlé à chacun de ses passage
s. »

Remerciements : Brian Joubert et l’AFP.

RETROUVEZ LES PARTIES 1 ET 2

Le roman du Bordeaux Blanc :
L’OL, laughing at Lyon

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Le printemps est de retour, Laurent Blanc a attendu la fin de la crise pour piquer la sienne. Heureusement qu’il ne joue plus en été, ça se termine toujours dans le larynx de Bilic.

Blazer, chemise bleu clair, Gouffran et Jussiê titulaires, Laurent Blanc n’a pas fait dans la demi-mesure pour lancer sa série de victoires jusqu’à mai. Depuis qu’il a reconnu le profond doute qui habitait son équipe en pleine crise, Laurent Blanc n’en finit pas de sombrer dans la désespérance. « L’entame de match a été plus que médiocre, chose que j’ai du mal à accepter et à comprendre. On a vu un Bordeaux complètement dépassé pendant trente minutes. »

Rudi Garcia, qui n’était pas qu’un journaliste de plus venu en salle de presse pour l’écouter, comme Blanc a pu le penser faute de preuve, a de quoi être heureux. Marquer un but à Chaban, ça n’arrivera plus à tout le monde. Et puisque Bordeaux n’a mis que trois de ses vingt tirs au fond, il est temps de gueuler, voire de révéler le temps de jeu de Gouffran d’ici la fin de saison. Ça valait aussi pour Souleymane Diawara, qui enchaînait les conneries, heureusement Ciani est revenu au bout d’une demi-heure. « Le football, ça ne se joue pas à sept ou huit. » Jussiê a échappé au pire, Blanc lui a réservé une standing ovation en le sortant juste après son penalty marqué. Une manière de prendre date, le survêtement lui va si bien.

Le Hazard fait bien les choses

Si Blanc est aussi courroucé, c’est qu’il a eu peur. L’ouverture du score de Lille, Landreau qui fait des arrêts, seulement 60-40 de possession à la mi-temps : et si déclarer le 18 janvier que « Lille, c’est bien mais bon on verra » et la veille du match que « Lille est une très très bonne équipe », autrement dit « une bonne équipe de notre championnat, je le pense vraiment » n’avait servi à rien ? Deux buts d’écart, la gifle est passée près, il sera plus prudent à l’avenir quand il parlera de Ligue 1. « J’aurais préféré tomber sur un autre club, mais on accepte le tirage et on se dit que le coup sera jouable. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il y aura un club français en demi-finale, on peut donc s’en réjouir. » Ses joueurs ont compris le message, même le meilleur buteur venu de Lorient, admiratif de la qualification lyonnaise à Bernabeu : « C’est quand même une demi-finale de C1. Pardon, un quart, je m’y vois déjà. » Attention à ne pas tomber dans l’excès d’humilité non plus, Manchester n’est pas si fort.

Ce n’est pas parce que Gourcuff recourt enfin le 100m en moins de 15 secondes que son entraîneur va arrêter de lui balancer quelques vannes bien senties. « Quand il est comme ça, il est inarrêtable. »

VI Nations : Chelem à mourir

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Intouchable contre la Géorgie saxonne, le XV de France a réalisé le premier Grand Chelem de l’Histoire du rugby à huit.

Un drop, trois pénalités et quarante minutes sans marquer : en Anglais, on appelle ça un « ugly win ». Allez savoir pourquoi, ces grands connaisseurs du Midol ont entendu eux « la 9e symphonie » dans la cuvette de Saint-Denis. La traduction est un métier. Le journalisme aussi, n’en déplaise à Delpérier.

Peut-on sérieusement se contenter d’une victoire pareille ? Aucune ambition, pas plus de panache et un projet de jeu oublié sur le baby-foot de Marcoussis. Les Bleus en avaient samedi autant sous la ceinture que Tony Marsh après l’opération. Lièvremont fait en tout cas des miracles : on n’aurait jamais cru pouvoir un jour regretter les années Laporte.

Liévremont émerveille

Le Vestiaire se fatiguerait presque à répéter une fois encore ce qu’il avait déjà écrit ici ou . La mêlée est solide, il n’y a rien dire, mais a-t-on déjà vu des lignes arrières aussi peu inspirées ? Combien de ballons Morgan Parra, si autoritaire quand personne ne l’écoute, a-t-il tapé pour rien au-dessus de la mêlée ? Combien de pigeons Trinh-Duc a-t-il descendu dans le ciel du 9-3 ? Pourquoi Bastareaud a-t-il pris Tindall pour une table de nuit ?

Le coup était pourtant parfait : jouer tous les ballons au pied vers un ailier d’1m50, qui aurait pu y penser ? Mais voilà, les Anglais ont des grands bras, encore heureux qu’ils ne savent pas quoi en faire. On nous ressort finalement l’excuse de la pluie. Ca tombe bien, il n’y en a que quatre jours sur cinq au mois de septembre en Nouvelle-Zélande.

Pendant ce temps-là, Boudjellal assoit comme il peut la domination mondiale du pack tricolore.

L’Edito : La poupée Beaudou

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Le foot, c’est simple comme marquer un penalty à la 91e minute quand on a coûté 46 millions d’euros plus Eto’o.

Simple, comme perdre contre un huitième de finaliste UEFA quand on est quart de finaliste de Ligue des Champions. Simple, comme un ancien favori pour le titre de Ligue 1 qui tirerait quatre fois au but contre vingt fois pour son adversaire en crise avant d’affronter Manchester. Simple, comme marquer vingt buts en Liga sur les 74 de son équipe quand on n’a pas été capable d’en mettre un au Milan AC, à Marseille ou même à Lyon.

Sébastien Cabale

Le rugby, c’est simple comme une dream team du nord qui écraserait 12-10 le Quinze de la rose fanée. Simple, comme un commentateur qui parlerait de 89, de plaquage cathédrale ou d’arrêt buffet pour mieux faire découvrir son sport. Simple, comme demander à Chabal ce que représente pour lui un Grand Chelem, mais il n’avait pas accès à ses comptes. Et puis gagner dans un stade baptisé SDF, ça lui a peut-être foutu le moral en l’air.

Ivan pas terrible

Le tennis, c’est simple comme remporter son premier Masters 1000 à 31 ans à peine. Le sport, c’est simple comme des Français qui brillent en biathlon, mais dont ni Le Vestiaire ni personne ne parle car les JO sont dans quatre ans. Simple, comme un Brian Joubert revanchard aux Mondiaux et comme un Manny Pacquaio qui aurait pu arrêter la boxe, mais la boxe avait déjà arrêté.

Par contre, le vélo, c’est pas si simple. Les médecins de Valverde l’avaient bien compris, mais la lutte antidopage l’est encore moins.

LdC : France-Inter, la différence

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N’allez surout pas croire ce que dit  Le Vestiaire depuis septembre à propos d’un nivellement par le bas.

Car c’est évidemment le niveau de la Ligue 1 qui a grimpé, sinon comment expliquer la présence d’un club portuguais lisboète en quart-de-finale de la Coupe UEFA, ou même celle de Fulham ? Pour la Ligue des Champions, en revanche, tout est différent puisque Chelsea, Juventus, Milan, Liverpool, Madrid ont été éliminés à leur juste valeur, offrant à Lyon et Moscou un boulevard. Anecdotique.

Ce qui l’est moins, c’est la domination de Bordeaux sur le foot européen. Sept victoires en huit matches et le petit match nul de rodage, quels que soient les adversaires avec trois buts encaissés. Notre spécialiste vous expliquera bientôt comment l’aimable technicien cévenol est parvenu en finale, le niveau des autres équipes n’y est pour rien ou pas grand chose, la tronche déformée de Bilic non plus, la preuve.

Bayern Munich

Si le Bayern en est là, c’est que quelque chose a changé depuis que la Juve avait fini sur ses talons en poule. Evidemment, sortir le dixième du Calcio, malgré Ribery et Robben, ça tient un petit peu de l’exploit, même en prenant quatre buts.

Manchester United

L’autre favori fait peur. Enfiler sept buts au deuxième du championnat d’Italie est un bon argument. En encaisser neuf par des adversaires aussi solides que Wolfsburg, Moscou et Besiktas en est un autre.

Arsenal

Le Barça anglais affronte son homologue. D’accord, c’est un peu hâtif de dire ça au regard de sa poule. D’accord, ils n’ont encaissés que huit buts en huit matches dont une petite partie dans cette même poule. D’accord, Porto a gagné le huitième aller. D’accord, ils en ont quand même mis cinq au retour. D’accord, c’est Porto.

Barcelone

Cette année le Barça a ajouté la constance à l’efficacité. On ne bat pas le Rubin Kazan en poule. On ne perd pas contre l’Inter. On ne prend pas plus d’un but et on ne perd pas contre le neuvième du championnat d’Allemagne. On joue qu’avec Messi et on prie pour que Pedro soit parfois meilleur qu’Henry.

Inter

La surprise du chef, le chef s’appelle Ancelotti. L’inter est le vrai favori du tournoi. Avec ses sept buts encaissés dont quelques uns contre Kazan et Kiev, l’Inter fait mieux qu’Arsenal et Manchester. L’Inter est aussi leader du Calcio dont les principaux représentants coulent des jours heureux dans le Calcio.

Lyon et Moscou

Comme en Coupe de France les petits poucets ont une chance. Mais là, c’est la Ligue des Champions, sauf pour Lyon.

Ligue des Champions, Le roman du Bordeaux Blanc : Grec anatomy

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« Paradoxalement, je me sentais moins inquiet sur l’état d’esprit en Champion’s League. Là, on n’a pas de marge sur nos adversaires. »

Six victoires et un nul en sept matches de Ligue des Champions plus tard, Laurent Blanc n’a toujours pas un pli à sa cravate. Zidane, lui, n’en portait pas sur le plateau de Canal, ou alors elle était bien cachée. Etait-ce une raison suffisante pour prendre de haut son ancien meneur de jeu ? « Donc, Lolo, toi tu n’as pas vraiment eu peur ? » Le sourire contenu ne tient plus, les dents du Président apparaissent. « Ça s’est sûrement moins vu chez moi. » En effet, la Ligue des Champions, c’est pas plus compliqué qu’un revers contre les dents de Bilic : il faut juste faire gaffe au timing. Chamakh, comme Gourcuff et son retour en forme ne diront pas le contraire. Avec son équipe type moins Planus, le grand Bordeaux a refait surface, coup de pouce du destin c’était le match à ne pas manquer.

Un peu trop vite, peut-être, Ciani en a oublié les règles du jeu en deuxième période, comme celle où il faut continuer à jouer même après une touche. Gourcuff qui tape ses coups francs dans les tibias du mur, Diarra déjà averti qui tacle les pieds en avant, Wendel qui ne défend plus, il n’est pas seul à s’être autorisé un petit plaisir. Pour une fois, Chalmé a été le plus sage et ne s’est pas laissé griser dans la surface avec les mains ou les crampons.

Puis Blanc s’est Chalmé

A 1-1, l’Olympiakos était officiellement nul, mais pas officiellement éliminé. L’occasion de donner du temps de jeu à Sertic en Ligue 1 ça devient trop risqué. Blanc saura qu’à moins de trois buts d’écart, il ne faut pas se montrer en costard à ses joueurs. L’entraîneur grec, lui, ne saura pas si Blanc l’a remercié de ses félicitations après le coup de sifflet final, à moins qu’on entende quelque chose depuis le parking de Chaban.

Unique accroc dans une soirée parfaite où Lolo l’a joué plus modestement que d’habitude. Passant d’abord un coucou amical à la Russie : « Toutes les équipes rêvent de tomber sur Bordeaux ou sur Moscou. » Le légendaire respect cévenol sans doute. Rendant ensuite hommage au foot européen : « Ce soir il ne faut pas oublier le travail du centre de formation, Tremoulinas-Chamakh c’est du 100% Bordeaux. » Citer Lille, Lorient, Rennes, Monaco ou Cruzeiro aurait été un poil fastidieux en double file et puis c’était l’occasion de fêter le 5-1 pris par les 19 ans bordelais contre Angers. Par contre, Blanc n’avait pas oublié en préambule de préciser que le coup franc avait été préparé à l’entraînement, histoire de saluer le génie de Gourcuff à sa juste valeur probablement.

Sur le Barça, Gourcuff se marrait d’ailleurs à peine plus que son entraîneur. Imaginaient-ils, la jambe de Messi arrachée par le professeur Chalmé ? Ou l’opération des gencives prescrite par le Docteur Ciani ? On ne saura jamais.

Le roman du Bordeaux Blanc : Jaro gorille

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9 janvier 2010 : le club est en tête du championnat de France et qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue des Champions. Trois mois après, rien n’a changé. Chronique d’une descente aux enfers annoncée.

Promis, le temps de l’arrogance est révolu. Son équipe en crise, Laurent Blanc fait profil bas. « Depuis 2010, il y a un peu de suffisance. C’est un vilain défaut. » Sa collection d’écharpes crème et de Levis sont au placard,  juré, il dira bonjour aux entraîneurs adverses, en tout cas à ceux qu’il reconnaîtra.

Pour l’instant, il y a une Coupe d’Europe à gagner, l’humilité est donc de retour. « C’est marrant parce que, bientôt, on va s’excuser d’avoir marqué à l’aller en Grèce. On peut le considérer comme un piège mais je crois qu’on a bien fait d’avoir ce piège-là. » Les journalistes sont sous le charme, le ton est à la confidence et à la séduction : « Si vous croyez que je vais répondre à cette question… (Rires) Vous voulez que je vous donne l’équipe ? »

Triaud de choc

Affronter l’Olympiakos est donc loin d’être le cadet de ses soucis, mais l’inquiétude n’est pas loin.  « Oui, on doute. Il n’y a qu’à voir notre manière de jouer. » « On » est un con, c’était après avoir vu sa réserve face à Auxerre. Mais Blanc n’est pas du genre à être agressif, la tape amicale à Bilic en témoigne. Quelques minutes après avoir été voir jouer la réserve au match suivant, et après avoir serré la main de l’entraîneur adverse, un moustachu qu’il avait déjà vu quelque part, Blanc a cette fois félicité ses joueurs. « On ne pouvait pas espérer beaucoup plus, mais ce point nous fait plaisir car dans la période délicate que nous traversons, il était important de rapporter quelque chose de Monaco. Au niveau de l’état d’esprit, de la rigueur et du respect des consignes, je suis très satisfait. » Gouffran a reçu le message : « J’ai été déçu de ne pas jouer, ça se passait plutôt bien pour moi depuis le début de l’année 2010. » C’est bien le principal.

20e journée, Bordeaux – OM : 1-1

Bordeaux a du mal à se remettre en jambe et n’a que 70% de la possession de balle en première mi-temps, heureusement ce n’est que Marseille en face et Bordeaux ne mènera que jusqu’à la 82ème minute. Déchainés, les Marseillais forceront le destin sur une belle action initée par Chalmé et relayée par Planus, rouge de fierté. Blanc ne fera jouer Gouffran et Ramé qu’une mi-temps chacun. Les relations humaines c’est son truc, la poignée de main qui tourne mal avec Bilic était un accident. Le titre s’éloigne.

22e journée, Bordeaux – Boulogne : 0-0

Le titre s’éloigne, Bordeaux est incapable de dominer l’avant-dernier. Ambitieux, Blanc remplace pourtant Diarra par Cavenaghi. Un buteur de plus n’a jamais fait de mal, surtout si c’est un Argentin qui sort d’un triplé contre Ajaccio. Bédénik tient le choc, c’est à se demander comment.

23e journée, Rennes – Bordeaux : 4-2

Le titre s’éloigne. En pleine crise, Bordeaux enchaîne les défaites, la première depuis le 21 novembre. Rennes est trop fort : titularisation de Gouffran, but de Marveaux, blessure de Diarra. Transparent, Bordeaux n’a que 10 occasions d’égaliser.

Coupe de France, Bordeaux – Monaco : 0-2

Monaco créé l’exploit chez un champion en plein doute. Ciani, Tremoulinas, Fernando, Plasil et Gourcuff évoluent à leur niveau ; Ramé, Henrique, Jurietti, Jussiê, Cavenaghi et Bellion aussi. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

27e journée, Bordeaux – Montpellier : 1-1

Le titre s’éloigne. Bordeaux est bousculé par son dauphin, inexorablement lancé vers la succession.  Blanc qui ne sous-estime pas son adversaire remplace Sané qui remplace Diarra toujours blessé par Cavenaghi. Comme Boulogne, Montpellier vient de Ligue 2, il n’y a pas de raison de ne pas prendre un point contre les onze mêmes Bordelais, même à la 94e minute. Ce n’est pas comme si la charnière type n’avait joué que jusqu’à la 31ème. Montpellier s’envole.

25e journée, Bordeaux – Auxerre : 1-2

Le doute s’installe, le titre s’éloigne. Bordeaux n’y arrive plus et ne mène que jusqu’à la 64ème minute. Pourtant jusqu’à la 32ème c’est la charnière type, jusqu’à la 45ème Diarra est encore là, Henrique, Jussiê, Sertic, Bellion, Sané et Cavenaghi jusqu’à la 90ème. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

28e journée, Monaco – Bordeaux : 0-0

Le titre s’est éloigné mais après la gifle auxerroise, Bordeaux promet une réaction. Blanc aligne donc logiquement Sertic, Sané, Gouffran et Bellion, qui fête sa quatrième titularisation. Mais la défaite est impossible, en face c’est Monaco et Gourcuff recommença à courir. Dans la phrase « Gouffran rate l’immanquable », il y a Gouffran et immanquable. Blanc n’est pas du genre à s’en foutre.

GP de Bahreïn : Lotus et bouses couillues

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Parti élever des buffles malgaches en Mayenne, notre spécialiste F1 avait accepté de faire son retour cette saison pour les deux ou trois amateurs de sport auto qui savent lire et écrire. Malheureusement, la première course a été reportée.

Ça avait pourtant l’air, comme ça, d’une bonne excuse pour ne pas aller voter. Trois champions du monde et demi, un borgne brésilien, Schumacher, le nouveau Schumacher, Senna et le nouveau Senna : le casting était aussi bandant qu’un dimanche de David Coulthard au coin du feu. Après quinze années de réformes stériles, de luttes intestinales et de partouzes extrémistes, la FIA allait enfin avoir du spectacle. Pourquoi a-t-il phallus qu’elle vienne y mettre son grain de sel ?

Le plateau se suffisait largement à lui-même, Häkkinen et Damon Hill en moins, mais une nouvelle saison de F1 n’en est pas vraiment une sans une flopée d’innovations. Passe encore le barème de points. Au moins, tout le monde est content, on se croirait à l’Eurovision. Par quel miracle, par contre, l’absence de ravitaillements pouvait-elle favoriser les dépassements ? C’était depuis dix ans le seul moyen de bouleverser la hiérarchie des qualifs. Autant donc les supprimer : bourrées à plein, les bagnoles ont une belle marge de manoeuvre pour attaquer. Il fallait y penser.

Sakhir royal

Le monde de la F1, de Kuala Lumpur à Abu Dhabi, a donc vécu ce week-end le Grand Prix le plus chiant depuis la première retraite de Schumacher. On a d’ailleurs longtemps vu un Allemand en tête pour un doublé Ferrari à l’arrivée : l’histoire que reniait jadis Oswald Mosley n’est après tout qu’un éternel recommencement. Ca ne veut pas forcément dire que Jenson Button sera encore champion du monde.

Pour une fois, L’Equipe.fr pose en tout cas les vraies questions : comment lutter contre l’ennui ? Le débat est ouvert. Il y a bien le scrabble ou le sudoku, mais on l’a déjà dit, le taux d’alphabétisation des fans de F1 dépasse rarement celui des rédacteurs des magazines de tuning. La procession bahreïnienne a finalement soulevé plus de doutes qu’il y avait de spectateurs dans les travées de Sakhir : Bruno Senna a-t-il un lien de parenté avec Sacha Baron Cohen ? A quel âge peut-on devenir conseiller régional ? Lequel des deux Schumacher était dans le Bas-Rhin dimanche ?

Pendant ce temps là, trente pèlerins prêchaient dans le désert, aux tréfonds d’un pays sans autre culture automobile que les millions de réservoirs qu’il remplit à travers le monde. Et si Raikkonen avait eu raison d’aller faire des tonneaux au Mexique ?

L’Edito : Un Trinh d’enfer

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Thierry Henry a transfiguré le Barça, qui a infligé une correction à Valence pour préparer Stuttgart. Les matches amicaux sont là pour ça, sinon Hanescu n’aurait pas pris un set à Federer.

Alain Penaud a encore des doutes. Il a tort, la Roumanie a été balayée hier par l’Italie en match amical. De bon augure pour  les Bleus à l’approche du Mondial. Le match piège a été évité de justesse, Alain Penaud, toujours lui, appelle ça de la modestie mal placée, l’art de l’euphémisme.

Laurent Blanc préfère parler d’un point qui fait plaisir pris à Monaco, personne n’est choqué. Ça permet au moins à Lyon, Marseille, Montpellier et Auxerre d’être contents de leur résultat eux aussi. Et puis qui a dit que l’équipe-type de Bordeaux était toujours invaincue ? Sané, Cavé, Bellion, Jussiê, Gourcuff ont vérifié, ils ont tous perdu un match. L’Olympiakos aussi apparemment.

La quête du  Greul

Higuain, inspiré ce week-end, l’était encore plus en début de semaine dernière : « C’est sans aucun doute un match vital pour nous. Encore plus quand on sait que la finale se jouera sur notre terrain. Mais nous avons l’équipe qu’il faut pour remonter. Nous sommes dans une bonne période, après une remontée en Liga contre une grosse équipe. » Du coup, est-ce un euphémisme de dire que le Calcio, la Liga et la L1 sont des championnats de merde ? Arsène Wenger et Alex Ferguson ont demandé leur visa mais pas de panique, ils y évolueront plus vite qu’ils ne le croient.

Et cela, même si 100% foot existe encore, ce qui rend nostalgique l’équipe du Vestiaire, qui regrette subitement Thierry Clopeau et son France 2 Foot, voire Christophe Pacaud et son Direct Sport. Direct 8, qui a aussi eu l’idée de diffuser les mondiaux d’athlé en salle. Rassurez-vous, Le Vestiaire avait évidemment annoncé en 2008 déjà, sans jamais en douter depuis,  l’eclosion de Tamgho à ce niveau. Mais alors que signifie la phrase « Il ne sera jamais en or dans un championnat planétaire ? » Camara se demande si indoor ça veut dire planétaire.

Pour l’annonce de la saison de merde de Monfils qui perdrait contre tout ce que l’ATP compte de tocards, en revanche c’était une erreur : Simon Greul a aussi battu Gasquet au premier tour.

Comme face à Villareal, Valladolid et compagnie, Higuain est inarrêtable : « J’ai eu l’occasion de vivre de grandes soirées ici mais pas encore en Ligue des champions c’est vrai. J’espère que ce sera la première d’une longue série. » C’était mardi dernier.

Ligue 1 : Stars à homicide (3/5)

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Avant même l’arrêt Bosman, du nom d’un footballeur pas très bon venu polluer un club français, de nombreux joueurs de niveau équivalent sont venus faire un petit tour dans l’Hexagone. Ils y sont si bien qu’ils n’en repartent plus, jusqu’à devenir d’intouchables icônes locales. Quand on est payé pour pas grand-chose, on peut bien fermer les yeux sur l’ISF pendant quelques années. En plus, la bouffe est pas dégueu.

18. Benarbia, Ali ballot

Est-ce d’avoir marqué deux coups francs à David Marraud ? Toujours est-il que c’est à 27 ans qu’Ali se décide à quitter Martigues. Monaco et Bordeaux suivront, avec deux titres de champion. Puis Paris, où tout le monde le voit comme le successeur de Dahleb. Dix ans à Martigues, ça ne vous quitte jamais vraiment.

17. Vencel, le Brastisla boy

Impossible de les départager. Six saisons à Strasbourg, six saisons au Havre, ni progression, ni régression et à chaque fois il a terminé sans être titulaire. Deux sélections avec la Tchécoslovaquie puis 19 avec la Slovaquie, même tarif.

16. Marcico, Crespo beurre salé

Lorsqu’il débarque sur les bords du Mirail en 1985, Beto est aux balbutiements de sa carrière. 25 ans, star de River Plate, meilleur joueur argentin, avant-centre des Gauchos. Allez savoir pourquoi, malgré son absence de but en 16 sélections, plus aucun sélectionneur ne fera appel à ses services. Allez savoir pourquoi, l’Argentine jouera les deux finales de Coupe du monde qui suivront. Allez savoir pourquoi, il restera sept ans à Toulouse malgré 67 buts en 248 matches.

15. Valderrama, senior météo

Valderrama a très tôt compris comment faire parler de lui. A défaut d’être bon, il faut être visible, si possible dans un club où les plus connus sont Jacek Ziober et Claude Barrabé. Après une recherche aux ciseaux, il tombe sur Montpellier en 1987. Le climat se rapproche de l’Amérique latine, autant y passer quatre ans. La planque est bonne, le meilleur joueur sud-américain 1987, le redeviendra en 1993, mais il est déjà revenu en Colombie depuis deux ans, une finale de Coupe de France en poche.

14. Moravcik, c’est chic

Lorsque Lubomir Moravcik débarque sur les bords de la cité florissante stéphanoise, les Verts ne sont pas encore tout à fait morts, sa carrière non plus. Lubomir a 25 ans et vient de disputer les quarts-de-finale du Mondiale avec la Tchécoslovaquie. Six ans plus tard, il quitte Saint-Etienne pour Bastia. La République Tchèque vient alors d’atteindre la finale de l’Euro, mais Moravcik est slovaque. S’il est resté aussi longtemps le grand numéro 10 des Verts c’est qu’il y avait une raison. Si les Verts n’ont rien fait il y en a une autre. Duisbourg, Glasgow et Ichihara ont une idée, Titi Camara aussi.

Retrouvez le classement de 19 à 30.

Carte blanche Basket : Princesse Saras

A l’occasion du changement de parquet de Marion Jones, Le Vestiaire vous offre un vieux papier jamais publié d’un de nos lecteurs les plus fidèles et ce n’est pas Gégé. Peut-il devenir notre spécialiste basket-ball ?

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Personne n’a jamais su pourquoi George Eddy ne parvint pas à prononcer son nom.

« Putain de Saras! » Larry Brown, n’en peut plus. Il serait nommé manager de l’équipe de France qu’il ne se sentirait pas plus mal. Cette fois, son bourreau ne s’appelle pas de Vincenzi, Gadou ou Verove. De son banc il assiste impuissant à sa mise à mort par un troisième trois points consécutif de Jasikevicius. La sirène approche de son requiem.

Comment un meneur blanc pas très rapide, pas très costaud, qui n’arrête pas d’aboyer, qui ne sait pas sauter et qui surtout ne joue pas (encore) en NBA, peut-il devenir the clutch-player face aux spécialistes intersidéraux ? Et ce Chouf, Chouf, Chouf, ce doux bruit n’est pas celui de la femme de Fred en train d’arroser sa soirée avec Wilou, mais celui du filet qui retentit au passage des missiles baltes longue portée. Les oreilles de Carlos Boozer le bien nommé raisonnent. Il se demande ce qu’il fout là. Il n’est pas le seul.

Pourtant, Sarunas Jasikevicus n’est pas né à la face de la planète basket ce samedi 21 août 2004. Certes, il n’avait traversé l’Atlantique que pour apprendre le métier quand il était petit, mais il était déjà avant ces JO champion d’Europe en titre, tant du point de vue club (Barça en 2003/Maccabi en 2004) que sélection (2003 – MVP).

Déchirer Saras

Ou plutôt, comme le dit ce soir-là Mista Georges Eddy au Patrick Montel du riche : « Ooooooooh, demain matin, j’irai m’acheter son maillot ». On pourrait aussi parler de l’expérience mitigée (pour les fans inconditionnels) ou foireuse (pour les fans objectifs) en ce qui concerne l’aventure des imprimeurs de tempo de l’Indiana et des guerriers de l’etat doré qui n’auront jamais su exploiter les qualités de Saras, à l’image du fantôme de Rigaudeau hantant de temps à autres le parquet de Dallas. En même temps, dur dur de choisir entre Saras et Jamaal Tinsley…

Ils auraient pourtant dû voir qu’il était le fils caché de John Stockton et de Reggie Miller. Hervé Dubuisson, celui de Monsieur et Madame Dubuisson. Et pressentir qu’il deviendrait le seul homme à gagner l’Euroleague quatre fois, avec trois équipes différentes.

Pendant ce temps-là, la Pro B régale avec Orthez-CSP. Où est Freddy Hufnagel ?