Ukraine-France : Crimée châtiment

Vous êtes sans doute nombreux à vous demander comment le Vestiaire a pu avoir raison à ce point là. Au point de parier plusieurs centaines d’euros sur la victoire de l’Ukraine à l’aller. A vous demander pourquoi il y a quelques mois on avait parié les mêmes sommes sur le Bayern face au Barça. On pourrait continuer la liste un bon moment mais à la fin Koscielny ne serait même plus suspendu. Le foot est-il vraiment une science exacte ? Le propriétaire de notre site Internet a-t-il le bras si long qu’il peut transformer Giroud en attaquant le plus nul de l’histoire des Bleus ? On va vous répondre.

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Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Est-ce la première fois que l’équipe de France rate à ce point un grand match ?

Probablement si l’on en croit la plupart des experts en footballogie. L’accident du jour était absolument imprévisible. Depuis 2008 que cette génération est en place, les bleus ont quasiment répondu présent à chaque fois hormis contre la Roumanie, les Pays-Bas, l’Italie, l’Irlande, l’Uruguay, le Mexique,  l’Afrique du Sud, l’Espagne, l’Espagne, l’Espagne, l’Angleterre, la Suède. A noter quand même une prometteuse victoire contre l’Ukraine en Ukraine. Hélas c’était pas hier soir mais l’année dernière.

Pourquoi tout le monde était content du tirage au sort. La footosphère est-elle peuplée d’incompétents ou de gros blaireaux ?

Question tout à fait légitime. En effet, on peut se demander pourquoi une équipe qui finit deuxième de son groupe en ne perdant pas contre le premier, une équipe qui ne prend pas de but, une équipe qui a peut-être autant envie voire plus et autant le droit et maintenant plus que la France d’aller à la Coupe du monde, pourquoi une équipe doit-elle aussi méprisée et prise de haut par tout le monde alors que le bon tirage aurait été la Grèce même si avec cette équipe de France, il n’y avait aucun bon tirage. A part l’Australie peut-être mais ils sont déjà qualifiés. Mais sinon effectivement l’Ukraine c’est pas génial, c’est même plutôt nul.

Sans doute que la victoire au dernier Euro a trompé tout le monde ?

Sans doute, allons plus loin, en 1991 et en 2006 la France a battu l’Espagne. Est-on forcément favori quand on les joue en 2012?

Cette génération est-elle à foutre à la poubelle ?

Attention mesurez vos propos. Parlez-vous de ce système gangréné jusqu’à l’os dirigé par une oligarchie ? Dans l’attente de vos précisions nous ne critiquerons la FFF dirigée par les forces de l’argent, des types corrompus comme un proprio du Phocéa, des agents de joueurs qui sont aussi les agents des sélectionneurs, des joueurs qui ne touchent plus terre parce qu’ils touchent de quoi acheter toute la Terre et Ribery.

On est nuls ?

Inutile de répondre à votre question. Individuellement, chacun est dans les meilleurs à son poste mais l’égocentrisme empêche de jouer collectivement. Ils sont étouffés par leur suffisance et tout leur est pardonné alors qu’ils devraient rester tranquillement dormir sur leur matelas de pognon sans venir nous faire chier à ouvrir leur gueule et se faire chier eux-mêmes d’ailleurs. Et Ribery.

Quoi Ribery ?

Avant 98, les Français n’étaient pas encore considérés comme des réincarnations d’Athena. S’ils mouftaient Jacquet les virait. Ils sont devenus des grands joueurs avant de péter les plombs. Ribery a pété les plombs avant de devenir un grand joueur qu’il ne deviendra donc jamais. Ribery n’est pas seulement analphabète, ça on peut lui pardonner, mais il est arrogant de bêtise. Il ne peut pas faire un pas sans faire une connerie qui l’empêche de devenir un grand. Ce n’est qu’un bon joueur alors qu’il devrait être aussi un leader, un exemple. Mais comment être un exemple quand on a plus de casseroles au cul que Jean-Pierre Bernès. Tous les 3 mois il vient dire qu’il a changé et 14 fautes de français plus tard il en rajoute une couche. Comment à 2 jours d’un match aussi capital on peut autant fanfaronner à propos d’un hypothétique ballon d’or parce qu’on a battu l’Australie et la Finlande. Finlande qui a eu une dizaine d’occasions rappelons-le.

Il n’y a rien à garder ?

Détrompez-vous, puisqu’on garde la même ossature depuis des années c’est sans doute que c’est ce qu’il y a de mieux. Là-dessus on a pas été déçu : Abidal est fini depuis longtemps et a été aussi nul que d’habitude dans l’axe, le grand Pat Evra est sans doute le plus mauvais latéral de l’histoire des bleus, Koscielny ne vaut toujours rien, Debuchy a pas été moins bon que contre l’Espagne et donc à chier, Matuidi-Pogba ça pourra jouer 2016 c’est pas ce qu’on a de pire.

C’est quoi alors ?

C’est Giroud qui ne sait faire que des déviations à l’adversaire. Le meilleur avant-centre ukrainien depuis Shevchenko. Ribery, Nasri, Valbuena, Remy, c’est bien gentil mais ça pue du cul. Ils sont persos, ne pensent qu’à leur gueule et n’ont donc rien à faire en équipe de France. Personne n’osera jamais, mais il faudrait prendre des mecs peut-être moins bons mais plus simples. Pas des types qui se recoiffent après chaque action. Mais est-ce qu’il en reste ?

A-t-on vécu un nouveau France-Bulgarie ?

Non, ça c’est mardi qu’on pourra le dire ou non.

 

La France va-t-elle remporter la Coupe du Monde ?

Parfois il est des questions qui peuvent paraître provocantes et qui ne le sont pas du tout. Car aujourd’hui si personne n’ose critiquer Deschamps ou une équipe qui ne marque pas le moindre but à la Géorgie, la Belgique ou l’Uruguay c’est parce que tout le monde sent qu’il se passe quelque chose. Que de cette équipe où les résultats pathétiques succèdent aux prestations catastrophiques depuis 6 ans va naître la lumière. Voici les indices qui montrent que les bleus ont peut-être la meilleure équipe du monde.

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Benzema et Ribery des leaders d’exception

Qui imaginerait qu’une équipe où sévirait la doublure d’Higuain et Adebayor au Real ne parviendrait pas à aligner plus de zéros buts en 5 matchs. Qui imaginerait qu’une sélection emmenée par le maître à jouer du grand Bayern Munich en lice pour le ballon d’or réussirait à marquer en 5 matchs autant que l’équipe de France lors de la Coupe du monde 2002 et un tout petit but de moins qu’à l’Euro 2008 ou la Coupe du monde 2010. Le refrain est connu, à chaque fois qu’il y a eu une grande équipe de France, un génie en dirigeait le jeu : Kopa, Platini, Zidane. En 1988, quand la France tenait Chypre en échec, Bravo, Sauzée et Dib menaient le jeu.  En 1993 quand Israël confisquait le passeport de Papin et Cantona, Sauzée était encore sur le terrain. Ca sent le grand joueur à plein nez. En 1999, quand Andorre transformait Leboeuf en joueur décisif, Dhorasoo avait succédé à Sauzée. Cette fois, la France a deux génies qui ont disputé à peu près trois grandes compétitions depuis le départ de Zidane. Pour le bilan flatteur d’une victoire en 10 matchs. C’était l’année dernière contre l’Ukraine. Si en 2014, la France n’est pas championne du monde avec les mêmes joueurs depuis six ans, c’est à rien n’y comprendre. S’ils passent les barrages aussi.

Parce qu’une équipe est née et même plusieurs fois

Tout le monde s’en souvient, une grande équipe de France est née en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2006 contre l’Espagne. Le problème c’est qu’elle était emmenée par des quasi quinquagénaires et qu’elle est donc morte aussi vite le 6 septembre de la même année en battant l’Italie deux mois après que les Italiens aient récupéré la Coupe du monde. Ensuite, c’est en 2008 à l’issue du 0-0 fondateur contre la Roumanie qu’une équipe est née. Benzema et Ribery étaient sur le terrain, Thuram aussi. Henry avait annoncé la couleur, on allait voir ce qu’on allait voir contre les Pays-Bas. On les a vu nous planter 4 buts, Thuram était sur le terrain . Domenech a ensuite promis la naissance d’une équipe si on le laissait en place.   Escalettes a dit d’accord si Domenech prend au moins 5 points en 3 matchs. Il en pris 4 mais heureusement une équipe est née contre la Roumanie. Et surtout le nouveau Zidane. Du coup il devenait inutile de s’inquiéter de devoir passer par les barrages à cause de la Serbie et de ne se qualifier que grâce à la main de Thierry Henry pour une fois qu’il ne la mettait pas dans la gueule à Benzema. C’est lors des matchs de préparation que les dernières angoisses sont parties grâce à cette victoire à l’arrachée contre le Costa Rica, une équipe était née, elle allait perdre contre la Chine dix jours plus tard et faire la Coupe du monde que l’on connaît. C’est ensuite Laurent Blanc qui va faire renaître cette équipe contre l’Angleterre à l’Euro 2012. Mais l’Espagne à l’agonie sera trop forte pour Debuchy et ses racailles de collègues. Deschamps a longtemps espéré ce fameux match à l’issue duquel la presse raconterait les mêmes conneries qu’après l’Italie, la Roumanie, la Roumanie, le Costa Rica et l’Angleterre. Et miracle, une équipe est née contre l’Espagne en égalisant à la dernière seconde, Giroud était le nouveau Benzema. 8 matchs plus tard, une équipe pourrait bien naître contre la Bielorussie ce soir, si la France ne perd pas.

Une défense intouchable

Intouchable car si on pouvait on ne la toucherait pas. Rami, Evra, Sagna, Varane, Sakho, Abidal et pourquoi pas Clichy, Debuchy ou Reveillère. Des noms qui font rêver. Non on déconne, ça fait rêver personne. Des joueurs, au choix, fragiles, remplaçants, titulaires à Valence, vieux, nuls à chier, blessés, incapables de centrer correctement, nuls à chier. Bref c’est pourri et ça fait longtemps que c’est comme ça. Depuis le 6 septembre 2010 et la première retraite de Thuram, Gallas, Sagnol et Abidal. Quand on ne marque pas, il vaut mieux ne pas prendre de but comme l’avait expliqué Jacquet à Guivarc’h, Dugarry, Loko, Ouedec et Madar. Lizarazu, Thuram, Desailly et Blanc avaient tout entendu.

Domenech sort donc grandi de ces trois dernières années d’équipe de France qu’il a largement contribué à détruire à ne construisant pas de nouvelle génération. Mais de nouvelle génération digne de ce nom il n’y avait pas. A sa place, des petites frappes égocentriques avides de putes et de bagnoles, des joueurs moyens comme à la fin des années 80, début 90 et un ou deux bons qui n’en ont rien à foutre de l’équipe de France. Ils ont bien raison, car il n’y a rien à en faire.

Coupe du monde : L’ablation des Abidal et du foie

Le jour où Lyon devait entrer dans l’Histoire du foot européen, il était là. Le jour du premier enterrement des Bleus de Domenech, il était encore là. Le jour où le plus grand Barça de l’Histoire a failli passer à la trappe, il était toujours là. Si la carrière d’Eric Abidal était un match, les « il s’est troué » de Jean-Michel Larqué ne dureraient qu’une heure et demie.

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23’31

La plus rapide, et peut-être la mieux construite de toutes ses oeuvres, à un poste d’arrière central qu’il estime le sien, contrairement à l’ensemble de ses entraîneurs. Le chrono affichait déjà 3’42 qu’Abidal lançait Luca Toni de la tête. L’Italien avait prouvé tout son goût pour le haut niveau à Munich, à moins que ce ne soit à la Fiorentina. En tout cas jamais. Il confirme : seul face à Coupet, il se permet la gourmandise de tirer comme une merde à deux mètres du poteau, ce que tout bon avant-centre aurait fait à sa place. Mais, comme le dit le proverbe, si c’est dedans, c’est pareil, même si pour Maurice il faut nuancer. Alors, vingt minutes plus tard, la flèche brisée Toni le prend de vitesse. Rapide, Abidal peut encore le rattraper pour l’empêcher de passer. Par la droite, par la gauche, les pieds d’Abidal choisissent les deux. Penalty, carton rouge, Boumsong rentre, l’Euro est fini. Colleter et Blondeau ont gardé la VHS.

66’

Ce n’est pas parce que Sagnol continue de donner des conseils en costard à la télé, à l’aise comme Marc Cecillon à une réunion de parents d’élèves, qu’il faut toujours l’écouter. Déjà pris dans son dos tout au long de la première mi-temps, Abidal s’accorde une pause pour admirer le jeu de tête de Drogba. Rattrapé par la réalité, dépassé par Anelka, il le colle, l’autre tombe tout seul, carton rouge. C’est cruel, mais le haut niveau c’est pas courir toujours derrière son attaquant. Heureusement, le miracle se produit pour le Barça : Seydou Keita est rapatrié sur le côté gauche de la défense. Chelsea finit par craquer quand Abidal est déjà douché. Déjà privé d’Alves pour la finale, Guardiola peut jubiler.

76’13

Celle-là n’est pas si éloignée de celle de Chelsea puisque seulement quatre jours plus tard. Surtout, la seule qui manquait à son palmarès : l’expulsion à la maison. Un match pour le titre, le plus grand stade d’Europe plein à ras bord fêtant déjà son équipe qui mène 3-1 à 15 minutes du titre. Quelle meilleure minute pour venir provoquer un penalty, doucher l’enthousiasme des supporters et relancer un adversaire qui finalement égalisera à la dernière seconde et obligera le Barça à fêter son titre à l’extérieur ? Abidal, lui, est rassuré : il s’évite la finale de la Coupe du Roi et verra très probablement le match du titre dans un bar du Barrio Chino. Qui pourrait le reconnaître ?

78′

Le Mexicain Pablo Barrera n’avait jamais visité l’Europe avant la Coupe du monde. 30 sec après une ablation glissée jambes semi-tendues avec léger fléchissement sur la fin, Eric Abidal va lui offrir un aller sans retour pour l’Angleterre puis l’Espagne. Pour un peu, il aurait même pu couvrir toute la défense sur l’ouverture du score un quart d’heure plus tôt.

87’27

Chronologiquement, le premier drame de sa carrière, si l’on met de côté sa saison 2000-01 à Monaco. Il reste quelques secondes à jouer, Lyon tient sa première demi-finale de Ligue des Champions. Fred mis à part, on ne voit pas qui pourra empêcher la meilleure équipe d’Europe d’aller en finale. A cet instant, pourtant, personne ne comprend ce qui passe par la tête d’Abidal. En revanche, tout le monde voit bien que le ballon passe au-dessus de sa tête avant d’atterrir dans les pieds de Schevchenko, seul face à Coupet. Les analystes du monde entier sont formels : l’Ukrainien n’a donc pas pu sauter, Abidal était tout seul pour faire une tête. Farceuses, les caméras du monde entier ne manqueront pas de montrer qu’Inzaghi, dans son sprint de joie, croisera sa victime, les bras ballants. Comme si numéro 20 dans le foot, ça voulait encore dire, pas titulaire.

Trois expulsions, une élimination, des moments clés où le talent compte, mais se voit moins que les conneries. Pour Domenech, une seule question : stoppeur ou latéral ? Deschamps a répondu avec le chef d’oeuvre de Kiev.

Bonus

5′ Tunisie-France
« Nafti s’infiltre plein axe à l’entrée de la surface. L’Aigle de Carthage sert Ben Khalfallah sur sa gauche, qui fixe la charnière française pour servir Jemaa, seul au second poteau, qui marque à bout portant d’une déviation du droit.
 » Qui peut donc se cacher derrière le surnom de charnière française » » ?

12′ France-Costa Rica
« Bonne phase de jeu des Ticos. Ruiz trouve C. Hernandez. Ce dernier profite des fausses pistes de ses partenaires pour s’avancer puis déclencher une frappe croisée flottante du droit. Mandanda plonge sur sa droite mais doit s’incliner. »
Que veut dire Abidal quand il dit : « Le but du Costa Rica il est pour moi ? »

48′ France-Finlande

« Quelle occasion !! Pukki élimine Abidal sur son contrôle mais manque sa frappe alors qu’il était en bonne position ! »

87′ Irlande-France
« Enorme raté d’Abidal qui perd un ballon plein axe aux vingt-cinq mètres. S’en suit une action en triangle des Irlandais, Keane dos au but servant d’une talonnade Whelan, lancé. Heureusement pour les Bleus, Lloris se couche et gagne son duel. »

Ukraine-France : En treillis Shevchenko

Pogba, c’est Platini ou Zidane au juste ?

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L’heure n’est plus aux critiques mais à la mobilisation. Le pragmatisme est une vertu de novembre, et quand on ne suspend pas Ginola, on ne suspend pas Evra, ni Ribéry, ni Nasri, ni Mephisto même s’il cachait de larges épaules et une belle gueule sous un maillot d’Arsenal. L’essentiel, dit-on, est surtout de ne pas suspendre un contrat de sponsoring négocié l’année suivante.

Alors donc il faut soutenir les Bleus, quitte à demander à la Ligue 1 qui se verrait bien en devenir ou les entraîner s’ils les voient y aller. Et miracle, ils les voient y aller parce que parler des meilleurs joueurs ukrainiens c’est difficile. Effectivement, ça l’est. Mieux vaut donc afficher son soutien à la belle équipe de France qui doit assumer son statut. A ce propos, il y a une double lecture : peut-être qu’ils ne l’ont pas réussi une seule fois depuis 2006, ou peut-être au contraire qu’ils en sont dignes. Tiens Digne. C’est marrant.

Quand il a fallu être une équipe, comme en barrages par exemple, la France l’a-t-elle été ? De l’Euro 2008, on a retenu un bus où des jeunes ne veulent pas rendre la place aux vieux. Du Mondial 2010, on a retenu un bus où jeunes et vieux s’asseyaient ensemble. De l’Euro 2012, on a retenu que si Blanc avait pu en mettre certains sous un bus, il l’aurait fait. On a l’équipe qu’on mérite et rien n’interdit de penser qu’elle peut réussir tout d’un coup, juste quand il le faut. Il est vrai que dans l’urgence la théorie veut qu’il est plus facile d’être un amas de connards prétentieux qui ne pensent qu’à leur gueule.

Légitimement, cette équipe a de quoi donner confiance : en mars elle a reçu l’Espagne pour l’éliminer et elle a perdu, ensuite elle a perdu trois fois, ensuite elle n’a plus marqué, ensuite elle a marqué neuf buts en deux matchs et Ribéry est devenu une star. L’Ukraine va affronter la France, mais laquelle ? Ca dépend un peu d’Abidal, un peu d’Evra, un peu de Nasri, un peu de Giroud, et pourquoi pas beaucoup de Pogba et de Varane tant qu’on y est.

La mauvaise nouvelle c’est que Henry ne sera pas là pour trouver un truc en prolongations au retour. Les grands joueurs sont là pour ça.

OM, Baup : L’Elie miné

Une prolongation d’un an jusqu’en 2015, une revalorisation salariale. Comme d’autres avant lui, l’OM se frotte les mains d’avoir engagé cet entraîneur sans cheveu qui ne coûte pas tellement plus qu’une casquette au départ. Mais c’est après qu’il faut faire attention. Et c’est après que jamais personne n’a fait attention.

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Par notre spécialiste foot Jeff Charnier

Episode 1, à Saint-Etienne en 1994. C’est sans autre expérience que celle du centre de formation de Toulouse qu’Elie arrive dans le Forez. Mais il a déjà assez de bouteille pour être là quand Santini s’en va en 1994. Sa première année est un désastre mais le maintien de l’OM en D2 le sauve lui et l’ASSE, la seconde encore pire et il la finira avant les autres un soir de défaite à Gueugnon. De là, Elie va retenir que la première impression compte toujours.

Episode 2, à Bordeaux, saison 1997-98. Guy Stephan le prend avec lui comme adjoint au début de la saison 1997-98. Encore une fois Baup a de l’intuition puisqu’à Noël il faut trouver un remplaçant à Stephan. Elie lève la main. Se doute-t-il que Bernabia et Micoud le feront se rouler par terre au Parc un soir de mai 1999 ? Son titre de champion de France est un laisser-passer pour la suite de sa carrière, y compris à la télé. Moins pour son palmarès. Dans la foulée du titre, Dugarry et sa grande gueule reviennent pour terroriser les défenses de D1. Ils ne terroriseront que Baup et le parcours du club en Ligue des Champions, qui termine la seconde phase avec autant de buts encaissés qu’un club lituanien. Mais cela n’a déjà plus d’importance : Baup a déjà breveté son 4-4-2 avec les créateurs excentrés, et tant pis si ça s’annonce moins bien avec Ziani et Wilmots dans les années suivantes. La vérité est beaucoup plus simple : quand Wiltord et Pauleta sont dans une équipe avec un scapulaire, l’équipe avec un scapulaire marque des buts. C’est donc avec deux belles 4e places, une 6e, puis encore une 4e que Baup ne redécouvre pas la Ligue des Champions. Mais le passé ressurgit : son adjoint Michel Pavon finit par prendre sa place et lui devient entraîneur général du club, c’est-à-dire rien du tout. Comme il l’avait fait à Stephan en son temps, mais c’était pas une raison pour bien prendre la chose.

Il y avait pourtant une vie après Bordeaux. Elle l’a conduite à Saint-Etienne en 2004 pour l’épisode 3, là où sa carrière et ses limogeages avaient commencé. Nous sommes cinq jours après qu’Antonetti ait été remercié pour avoir fait remonter le club, il ne lui pardonnera jamais, mais qui aurait refusé de sauter sur une place libre ? Pas Baup qui s’y connaît en adaptation express. Saint-Etienne, promu, termine 6e, avec Zokora, Hellebuyck et Piquionne et Feindouno qu’il fait venir. La magie opère lors de la deuxième saison, comme toujours. Avec les mêmes joueurs plus Mazure et Helder Postiga, donc avec les mêmes joueurs, Saint-Etienne confirme par une 13e place pas si belle. Du coup il s’en va parce que le recrutement lui convenait pas.

Et coup de chance, il a mieux. Toulouse l’attire en 2006 pour l’épisode 4 et grâce à lui et Elmander qui marque but sur but, le Tef séduit jusqu’aux plus sceptiques supporters de Vic Bigorre. 3e, ça veut dire Ligue des Champions, mais en fait ça veut dire deux défaites au tour préliminaire contre Liverpool. Le charme agit encore, Toulouse remplace Elmander par Gignac qui est nul à chier et finit 17e avec une équipe renforcée. Ben oui pour la Ligue des Champions. C’est donc l’heure de s’en aller à un an de la fin de son contrat, donc avec une légère indemnité de départ, parce que le recrutement lui convient pas. Il restera en bon terme. Et lui qui a connu l’inverse, comment pourrait-il en vouloir à son adjoint ? Ce serait déplacé.

Voilà qui nous conduit à Nantes deux mois plus tard en septembre 2008, c’est l’épisode 5. Appelé au bout d’un mois après un licenciement, alors qu’il se trouvait fortuitement dans les parages, il attaque sa première saison comme une deuxième puisque sa nouvelle équipe est déjà sclérosée. Trop sans doute ; il n’allait quand même pas sauver le club. C’est l’effet Baup : la première impression du président est bonne, la dernière un peu moins. Une indemnité d’un an de contrat et quelques salaires de consultant plus tard, sans oublier les allocations, Marseille se profilait avec son contrat de deux ans. La deuxième année se poursuit par une victoire contre le dernier sur péno. Ce serait pas l’épisode 6 ?

En fait la carrière de Baup est une malencontreuse succession de mauvais concours de circonstances : les joueurs de foot prennent le melon après une bonne saison, ils veulent plus d’argent et de temps de jeu et ça finit par partir en couille. C’est quand même pas à l’entraîneur de gérer ça, il doit déjà faire l’équipe, préparer ses discours, monter une académie de gardiens avec Barthez et appeler ses avocats pour prendre des nouvelles des procédures en cours.

Ligue 1, 13e journée : Le loup, le renard et le Tallec

Une fois n’est pas coutume, notre spécialiste Ligue 1 a commencé à écrire pendant que Monaco freinait Evian. C’est con, non ?

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Nice est-il plus mauvais qu’Anderlecht ?

Tout va dépendre de Laurent Blanc. S’il répète avant le match qu’il faut être vigilant, que le plus dur c’est de maintenir ses joueurs en éveil et qu’en même temps il leur présente Justo Fontaine en le faisant aimablement passer pour un gâteux qui a inscrit 13 buts en un seul Mondial sans pouvoir se payer la roue d’une des bagnoles d’Ibra, alors oui c’est bien possible que Nice soit encore plus fort qu’Anderlecht. Alors, qu’a dit Blanc avant d’accueillir Nice ? « C’est jouissif d’être à la tête d’un tel club, avec de tels joueurs qui mettent en valeur notre travail. » Puel est dans la merde.

Bordeaux sera-t-il champion de France ?

Une victoire contre Montpellier réduit à dix au bout de vingt minutes, suivie d’un exploit retentissant à Nice qui joue une mi-temps avec son 5e gardien : Bordeaux a compris que pour sortir de sa mauvaise passe il fallait soigner ses premières mi-temps. Cela suppose de réels efforts de concentration et un travail minutieux du staff : titulariser Bréchet seulement en Coupe d’Europe, lui administrer Bellion en fin de match et ne surtout pas craquer le surlendemain quand il faut leur préférer Saivet, Rolan et Diabaté. Comme tout le monde y met du sien ces derniers temps, ça marche plutôt pas mal : plus personne ne remarque que Gillot est encore entraîneur. Il n’a pas encore besoin de rappeler qui est le vainqueur de la Coupe de France 2013.

Qui sont les trois millionnaires de Valenciennes ?

Si un certain nombre de présidents de clubs de Ligue 1 hésitent à aller jusqu’à faire grève, c’est sans doute à cause de la réponse à cette question qui se pose depuis qu’on sait d’où viennent les 114 fortunes de France. Trois joueurs de Valenciennes sont donc payés au moins 85 000 euros par mois sans que l’on sache où est vraiment le scandale : qu’ils soient payés autant, que Valenciennes puisse payer autant, que Valenciennes continue de payer trois joueurs ou que d’autres clubs arrivent à monter de telles arnaques. Pour deviner, il faut procéder par élimination. Et quand on procède par élimination, on tombe toujours sur Le Tallec. Le Mondial 98 a permis bien des excès dans les centres de formation et cette fois De Camaret n’y est pour rien. Qu’il ait eu sur le dos un maillot de Liverpool, du Havre, de Saint-Etienne, de Sochaux, du Mans et d’Auxerre, tout le monde a fini par pardonner au Tallec ses périodes d’inefficacité. C’était normal. Quel attaquant n’en a pas connues, et quel attaquant n’a pas conduit ses clubs à ne jamais jouer la Coupe d’Europe, et qui n’a pas connu deux descentes en Ligue 2 ? 46 buts en 264 matchs de Ligue 1 et Ligue 2, ça fait environ 0,78 but par mois ; sur la base du million actuel, son but est donc coté en moyenne à 108 974 euros. Du coup, on s’en fout de savoir qui sont les deux autres millionnaires.

Et ce grand derby sur Canal ?

Cinq victoires lyonnaises de suite, 13 matchs à Geoffroy-Guichard sans victoire stéphanoise : si Saint-Etienne veut coller une branlée à Lyon, ce sera le soir. Le seul problème c’est que c’est trop facile, à part pour Rijeka. Mais qu’est-ce qui est facile pour Rijeka ? Canal s’est emparé de l’affiche en oubliant une petite chose : Lyon n’est plus une grosse équipe et Saint-Etienne n’en est pas encore une. Alors que faire ? Un 3 minutes en avant match sur le retour de Gourcuff ? Demander à Menes de parler de Corgnet ? Mettre Ruffier au micro de Paganelli pour savoir lequel est le plus intelligent ? Demander son avis à Bravo ?

On ne reparle pas de Monaco ?

Ben non, Falcao a marqué.

Donc rien sur Abidal ?

Patience, les barrages contre l’Ukraine sont dans quelques jours. Allez, juste un extrait du live lequipe d’hier : « 65e. Enorme frayeur pour Monaco ! Sougou, qui a récupéré le ballon en taclant entre Abidal et Ricardo Carvalho, se présente seul dans la surface de l’ASM. »

Et Emmanuel Rivière, il ne marque plus ?

Ben non.

Ligue des Champions : Stars à homicides

Qui peut affirmer que l’OM ne gagnera pas la Ligue des Champions ? Baup, peut-être. Un consultant.

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Des stars qui n’en sont pas, qui se la racontent une heure trente sous les yeux de chroniqueurs pas tellement inspirés, devant une audience qui ne reste pas une heure trente : si la case est libre l’an prochain Cyril Viguier en sera. Pour l’instant c’est la ligue des champions à la télé et c’est pas vraiment génial, ni passionnant.

Dis moi quelles sont tes stars, je te dirais qui tu es et pourquoi tout le monde zappe. Honneur à la grande révélation de la saison, Arsenal. Pas la Premier League, juste Arsenal. Difficile de dégager une star d’un tel collectif. Pourquoi Ozil plutôt que Giroud ou Ramsey ? Arteta vit déjà mal de ressembler à Fabregas en plus vieux, ce n’est pas un coup à lui faire. Donner la leçon au Dortmund de Mkhytarian et Subotic, osons les appeler les vice-champions d’Europe : ça a de la gueule. Alors qu’est-ce qu’une grande équipe ? Une qui réussit le doublé Premier League-Ligue des Champions par exemple. Une grande équipe c’est, pourquoi pas, une défense Koscielny-Mertesacker, un milieu avec Ramsey, et Giroud en pointe. Pourquoi personne n’y a pensé jusque-là ? Ou alors il fallait juste ramener Ozil pour arrêter de tomber sur plus fort en quarts ; dans ce cas, le Ballon d’or est tout trouvé.

Mais il ne faut pas se fier aux affiches supposées. Les grandes équipes sont partout, c’est la Ligue des Champions. Il y avait par exemple un Barça-Milan AC. Avec le fameux Alexis dont tout le monde parle, face au Kaka dont tout le monde parle. On n’oublie pas Robinho, celui qui ne s’est jamais vraiment imposé au Real, puis à Manchester City, puis au Milan AC, puis à Santos, puis au Milan AC qui n’arrive pas à le refourguer à Santos qui évidemment n’en voulait plus vraiment. Il était donc titulaire hier soir. Avec une telle parterre, que Messi inscrive un doublé et Kaka un but était comme une évidence : ce n’est pas parce qu’on ne peut plus accélérer que deux fois par match qu’on va s’en priver. Neymar, lui, peut encore plusieurs fois par mi-temps : il est meilleur buteur de la C1, et de loin. Le haut niveau n’est pas une affaire de hasard, ni de Hazard d’ailleurs.

Messi aura sans doute eu une pensée pour l’époque où il jouait avec ses jambes et celles d’Eto’o. Pourquoi être nostalgique ? Eto’o a aussi marqué son doublé ; de quoi faire hésiter Mourinho entre lui et Torres. Lewandowski ? Non, ça me dit rien.

Paris et le Bayern se retrouveront donc en finale. Attention quand même à l’Atletico, Naples et Leverkusen.

Ligue des Champions : France des manches

Lloris, Debuchy, Abidal, Cabaye et quelques autres titulaires en puissance étant exemptés de C1 cette semaine, il restait plusieurs des futures stars du Mondial sur les terrains. Toutes plus françaises les unes que les autres. Même si Ménès avait senti que Paris allait « mettre une branlée à Anderlecht », il faut toujours regarder dans le détail, au cas où. Ca peut éviter de raconter des grosses conneries toutes les semaines.

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Varane : tout le monde est d’accord là-dessus, Varane c’est la relève. Mais de qui ? Un penalty provoqué en taclant comme Koscielny, un léger oubli de marquage sur Llorente en regardant à l’opposé du ballon comme Sakho, on ne sait pas de qui il sera le plus complémentaire. Mais on s’en fout, c’est lui le nouveau Laurent Blanc. Bientôt il fera 1-1 à domicile contre un club belge, ou une sélection ukrainienne peut-être.

Evra : il n’était pas capitaine, a pris un carton jaune et a ramené un 0-0 de la Real Sociedad. Qui prend ainsi son premier point dans la compétition après quatre matchs : c’est donc une performance très très solide. Logiquement dimanche Arsenal et Walcott vont voir ce qu’ils vont voir.

Matuidi : ça fait plaisir de le voir retrouver ses jambes. Il a crevé l’écran deux fois de suite contre des clubs belges, pardon contre un club belge. Il se rapproche tranquillement mais sûrement de son premier match potable de la saison. C’est en entendant parler que de Motta qu’on voit à quel point il est devenu indispensable au PSG.

Pogba : « On y croit toujours. » L’humilité du futur champion en pleine maturation fait plaisir à voir. Il est taillé pour la Ligue des Champions, et il est fort possible qu’au 5e match de cette édition 2013-2014 il fasse gagner son équipe. Comme il sait tout faire, il trouvera bien un truc pour battre Copenhague, pas comme à l’aller.

Benzema : Real-Juve, enfin un choc à sa mesure. On a vu le vrai Benzema, celui qui gicle dans les pieds de Pirlo. Rien à voir avec de la nécrophilie, c’est juste que face au but il a eu un ballon plein axe qu’il a bien contrôlé et envoyé directement dans la lucarne de la tribune d’en face. On ne mentionnera pas qu’une passe plein axe parcourant 20 mètres et qui passe entre deux défenseurs centraux d’un club italien en Ligue des Champions, ça n’était jamais arrivé. L’essentiel était bien de la mettre, comme de faire une passe décisive parce qu’un défenseur latéral d’un club italien a rendu le ballon dans son propre camp à l’équipe adverse qui s’est retrouvée en surnombre. Tout fout le camp, même Giroud.

Nasri : deux passes décisives contre un club russe. A tout choisir, pourquoi se priver d’une star. La question est intéressante : on s’en fout de comment on va au Mondial ou on s’en fout d’aller au Mondial ? C’est un peu comme trancher entre Deschamps et Blanc, à quelques approximations grammaticales près, c’est sensiblement la même chose. Mais il ne faut pas jouer au plus con, sinon autant rappeler Menez.

Blanc : quel incroyable manager de stars, quel projet de jeu, et quel coup de génie : faire rentrer Thiago Silva à l’heure de jeu à 0-0 contre Anderlecht. L’avenir lui a encore donné raison. Le jour où il entraînera les Bleus, attention.

Giroud et Koscielny : C’est ce soir. Chic chic chic.

Ça n’a rien à voir, mais Roger il fait de la peine.

Ligue 1, Lille : Rio bravo

Mavuba n’y est pas pour grand chose mais il est capitaine, alors. Attention il y a aussi eu Rio Grande et Rio Lobo aussi.

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La défense lilloise est-elle la meilleure de tous les temps ?

4 buts encaissés en 11 matchs, 9 matchs sans but encaissé, la gueule de Girard qui sourit : Lille a vraiment de quoi effrayer tout le monde en ce moment. Lille et Girard, c’est comme un film avec Cotillard : ils ne se connaissaient pas, ils n’étaient pas faits pour s’apprécier, mais ils se rendent compte que leurs anciens amants ne les comblaient plus, alors assez rapidement ils se sautent dessus n’importe où mais sans jamais se découvrir. Du coup dans toutes les positions ça marche : avec le ballon ou sans, haut ou bas. Le public ne perçoit pas bien l’alchimie ni la qualité des acteurs, mais quelle importance.

Rudi Garcia est-il une escroquerie ?

Du coup on peut le penser. Longtemps il a fait croire que Souaré et Rozenhal étaient le problème, et Chedjou la solution. Ca a même valu aux supporters lillois quelques pages de forums inquiètes l’été dernier, sans doute nourries par les mêmes qui avaient créé la page Marvin Martin l’été précédent. Tout cela était un peu ridicule. Lille n’était donc pas obligé de prendre plein de buts, ni pour bien jouer, ni pour être champion de France, ni pour avoir un grand stade, ni pour prendre des branlées en Ligue des Champions. Et Chedjou n’était pas la solution.

Falcao est-il une escroquerie ?

Du coup on va en savoir plus parce que Monaco va à Lille. Jusque-là, Monaco fait à peu près tout comme le PSG, sauf la Ligue des Champions, et il possède à ce qu’on dit un buteur rare dans ses rangs. Un joueur tellement fort qu’il était déjà annoncé partant de Monaco avant même de commencer à y jouer, et c’est toujours le cas, et qu’il se fait appeler « le Tigre » plutôt que « l’attaquant colombien de 27 ans ». Il en est à 8 buts en 11 matchs, dont 2 penaltys, et parfois il s’énerve parce que les défenseurs adverses ne le laissent pas marquer comme en Liga. Bref il est comme tout le monde, il a marqué contre Lyon, contre Bastia, contre Paris et il attend impatiemment un match où son équipe jouerait pour un titre, voire où elle serait dans la merde, pour montrer son niveau. En gros il est comme Cavani, avec un but de plus et des cheveux et une gueule un peu plus présentables quand il célèbre ses buts.

Rennes va-t-il en remettre cinq ?

Il ne faut surtout pas mésestimer les qualités de Romain Alessandrini. A ce sujet, même sous la torture, Vincent Labrune n’avouera jamais si le premier choix était Alessandrini ou Thauvin. A vrai dire, peu importe : le premier choix n’est plus Elie Baup et ça suffit à en prendre cinq. Car prendre le troisième à domicile contre Reims quand on vient de revenir à 2-2, c’est encore plus dur à faire. Le Vestiaire n’a pas assisté à la fin de match, mais d’après ses informations, ce n’était pas le public ni les dirigeants qui étaient alors sur le terrain.

Où va Lyon ?

A Gerland un samedi soir à 20h, pour essayer de revenir à deux points de son adversaire, Guingamp, qui est 5e à 6 points du podium. Tout simplement.

Ajaccio-Valenciennes, ce match sent la poudre ?

Non, la merde. On n’est même pas sûr qu’une des deux pire attaques peut réussir à gagner son deuxième match de la saison.

Ligue 1, 11e journée : Riboud contre Riboud

Alors que l’OM va tout faire pour retrouver l’Europa League l’année prochaine, Lorient ne sait plus jouer à la lorientaise. C’est donc le moment de parler d’Evian.

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Dupraz est-il l’homme de la situation ?

Son début de saison est en tout cas remarquable. Il n’est jamais simple d’entraîner un club qui n’en est pas vraiment un, et encore plus de savoir quoi dire quand les défaites finissent par s’accumuler, y compris deux consécutives contre des promus. Mais Dupraz a plus d’un tour dans son sac, à défaut d’avoir le DEPF. Il sait tout faire : emmener son club en finale de Coupe de France, perdre une finale de Coupe contre le Bordeaux de Gillot et Diabaté, sangloter devant une caméra parce que son père l’entend se faire insulter dans les tribunes, sans doute par les fameux ultras d’Annecy, ou d’Evian, ou de Thonon, ou de Gaillard, et bien sûr chier sur ses joueurs à la moindre défaite parce qu’ils défendent mal. Mais l’homme a aussi été directeur sportif : il a bien vendu Khlifa à l’OM et révélé Bérigaud. C’était quand même plus simple quand tout ça ne s’appelait que Croix de Savoie, quand Riboud et Danone n’étaient pas encore venus tout compliquer avec du pognon, Barbosa et Sorlin. Qu’il se rassure : Croix de Savoie n’est peut-être plus si loin.

Aliadière est-il l’homme de la situation ?

Tant que ça dure une saison et que personne ne l’attend, évidemment qu’il l’est. Il reste ce joueur fin et malin capable d’étirer n’importe quelle défense de Ligue 1 beaucoup mieux que ses ischios, ses mollets et ses quadriceps. Sa carrière devient un proverbe : d’un problème contractuel naît une contracture.

Montanier est-il l’homme de la situation ?

Pourquoi ne le serait-il pas ? Un homme franc ne peut pas être mauvais. Quand dès son arrivée il dit qu’il lui faudra un an pour construire une équipe on peut le croire. Quand il dit au bout de trois mois qu’il est inquiet on peut croire qu’il faudra en fait un an et demi. Quand, comme Dupraz, il perd deux fois de suite contre des promus, on peut croire qu’Antonetti a fait ce qu’il a pu.

Nantes est-il le club de la situation ?

La question est vicieuse, alors autant la formuler autrement : la Ligue 1 a-t-elle progressé avec Paris et Monaco ? Lille 3e, Nantes 4e, Lyon-Rijeka 1-0 et Bordeaux-Nicosie 2-1 : ce sont autant d’indices qu’il faut prendre en compte au moment de lire les analyses sur le retour du jeu à la nantaise, qui rappelons-le n’était pas simplement quatre ou cinq enchaînements en une touche de balle par match. La vérité est celle-là : Nantes pourrait aussi bien battre Lille ce soir et se retrouver 3e que prendre une grosse branlée. La Ligue 1 se joue simplement à 18 clubs et Nantes n’est pas plus mauvais qu’un autre.

Evra est-il l’homme de la situation ?

Ça ne fait plus aucun doute. Si Monaco s’intéresse à lui pour la saison prochaine, ce n’est pas simplement sur les recommandations de la Fédération et de Deschamps cette fois.

OM-Naples : André perd Gignac

Daniel Bravo avant le match : « Baup a fait ses preuves l’an dernier ».

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Dédé est un peu comme son entraîneur et son club : il préfère les saisons où il n’y a pas la Ligue des Champions. Ce n’est donc pas une question d’embonpoint, et surtout pas pour ses statistiques. Dans les grands rendez-vous, Dédé finit toujours par rappeler l’une des raisons trop souvent oubliées de l’échec de l’équipe de France au Mondial 2010 : dès que le niveau monte un peu, il devient soudain un peu moins rapide et un peu plus gros. Comme s’il abusait de la pression et que, ivre, il ne savait plus faire un contrôle ou se créer une occasion. Ça doit venir des centres de Payet. Ou alors à 27 ans, il a passé l’âge de marquer des buts en Ligue des Champions, c’est possible aussi.

Il est sans doute plus simple de mordre dans un kebab que dans un match européen. Mais pour Gignac comme pour les autres, le problème demeure le même : Ayew est réellement le meilleur et depuis trop d’années. Deschamps avait fini par s’avouer vaincu face à ce problème qui l’avait fait terminer 10e de Ligue 1 une année de quart de finale de Ligue des Champions. On ne peut pas réussir partout, Baup est même en passe de ne réussir nulle part. Aux mêmes causes les mêmes conséquences, ça fait quatre défaites de suite et un fonds de jeu en constant progrès. Les joueurs marseillais et leur coach ont un point commun dans leur cursus : ils n’ont pas été formés à jouer le mardi ou le mercredi.

Alors tout d’un coup Payet retrouve son niveau de Saint-Etienne, Diawara celui du Havre, Fanni celui de Nice, Romao et Morel c’est Lorient. On pourrait continuer mais révéler qu’Abdallah vient de Sedan et Thauvin de Bastia c’est comme tirer sur une ambulance, sans que la famille Anigo n’y soit pour quelque chose. C’est donc toute la cellule recrutement de l’OM qui est à féliciter, mais aussi tous les médias qui ont fait du mercato estival de l’OM un modèle du genre, donc l’ensemble des médias. On repense en premier lieu à ce reportage bien senti de Téléfoot sur le phénomène Imbula, qui a failli entrer en jeu ce soir. Manque de bol il n’y avait aucun avantage à défendre dans les parages.

Une fois qu’on s’est fait l’OM, Gignac et Baup, on n’est pourtant pas plus avancés. Car Naples, qui a au moins autant impressionné le Vélodrome qu’Arsenal, a autant de chances qu’Arsenal de se faire sortir. Ce n’est pas que Dortmund soit à son niveau de l’an dernier, sans Gundogan ce n’est pas possible. Le foot européen se résumerait-il au nom d’un inconnu austro-turc ? C’est possible : Barcelone a été tenu en échec par une équipe de Serie A qui a fait jouer Kaka et marquer Robinho, et Ozil n’a toujours pas le droit de gagner contre une équipe de Bundesliga. Décidément c’est dur le haut niveau, même quand il est moins haut. C’est l’année ou jamais pour Ibrahimovic s’il veut gagner un jour une demi-finale.

Ukraine-France (3/3) : Pat carbo

Hier dans la deuxième partie, on disait que tout était souvent compliqué avec Patrice.

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Pas du tout, en fait c’est très simple. Evra n’est pas un cas isolé. Il fait les mêmes conneries que ses petits partenaires de jeu, et il dit aussi les mêmes. Par exemple qu’il ne lit pas les journaux mais que sa famille oui et que du coup il est obligé de réagir. Il est comme ça Pat, toujours à défendre la veuve, l’orphelin et leur conseiller en image. Anelka insulte Domenech dans le vestiaire en 2010 ? En tant que capitaine il n’avait pas pu laisser passer ça : « Le problème, c’est le traître qui est parmi nous. C’est ce traître qu’il faut éliminer du groupe. Nicolas Anelka n’est pas le problème. » Une vraie vision à long terme du collectif ; la suite lui aura rendu hommage. Et s’il avait à refaire la même chose, il n’hésiterait pas. 

Mais comprendre la sortie médiatique de Patrice Evra, c’est surtout comprendre pourquoi il ne sera pas puni. Ça n’a pas grand-chose à voir avec la communication de Le Graët, pour qui ce n’est pas grave, ni avec celle de Deschamps pour qui c’est juste un problème entre son joueur et les consultants. Blanc ne disait pas autre chose de Nasri quand le feu a pris à l’Euro, par contre après coup il a dit que ça lui a pété entre les doigts. Et après coup il a aussi parlé d’Evra et de textos qu’il avait en sa possession. Une manière de dire que Pat est un homme bien, sans doute.

Mais Deschamps n’a jamais écouté Blanc avant, il n’allait pas commencer à le faire après avoir récupéré son poste. Donc il a repris Evra : on pourrait considérer ça comme la première erreur majeure de sa gouvernance, mais ce serait une insulte : Deschamps a toujours été un tel stratège qu’il a peut-être rappelé Evra pour régler un vieux contentieux avec Lizarazu. Dans tous les cas, Deschamps aura du mal à s’en passer et Le Graët continuera à le couvrir, quitte à s’excuser encore 20 fois auprès de tout ce que la France compte d’anciens internationaux et de journalistes. S’il n’y a que ça. Radier Evra est trop risqué pour préserver l’unité de l’équipe de France : dit comme ça, on pourrait penser à une vanne mais ce n’est en absolument pas une.

Car, s’il ne pense bien sûr qu’à son image, Pat le fait avec tellement de conviction que ses partenaires et entraîneurs sont subjugués. Alors il est capitaine, et même quand il ne l’est plus, les autres veulent encore plus qu’il le soit. On ne saura jamais s’il a parlé à la mi-temps de Biélorussie-France pour le bien de l’équipe de France, le sien ou parce qu’il fallait régler son compte à Lloris. Dans le fond peu importe, l’essentiel c’est que Ribéry l’ait raconté à un micro qui passait par là après le match. En remerciement, Pat dira que Ribéry mérite le Ballon d’or. Echange de bons procédés entre champions qui ont été à l’école ensemble en 2010. On dirait presque un code d’honneur. Même Toulalan l’a respecté, et depuis il ne se respecte plus lui-même.

Remettez 23 joueurs ensemble dans un bunker 4 ans après, avec Patrice qui prend la parole au nom du groupe : qu’est-ce que vous obtiendrez ? Mieux vaut peut-être ne pas le savoir. Car dans le fond, le problème n’est pas qu’il insulte des consultants qui le méritent bien, ni qu’il le fasse juste avant les barrages. Le corporatisme des médias, la morale, le tarif de Carla, le français approximatif, quelle importance. Tout ça ne change rien. D’ailleurs c’est ça le vrai problème, rien ne change. Donc Deschamps est déjà condamné, à cause des enfants de 98 et d’un système qu’il a lui-même contribué à installer. C’est l’ironie du sort. Allez l’Ukraine ?

Retrouvez les 1ère et 2ème parties

Ukraine-France (2/3) : Evra, le psycho Pat

 L’Ukraine ne vaut pas un clou soviétique rouillé, tout le monde est d’accord là dessus. Pourtant la France ne passera pas, pour la simple et bonne raison que si elle renaît toujours de ses cendres ses joueurs finissent toujours en cendres. Et aussi parce qu’ils seraient complètement crétins. Plus que Ginola et Kostadinov ?

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Une enquête de Jeff Charnier dont la première partie se trouve ici

Comprendre Patrice Evra est rigoureusement impossible. A part bien entendu pour 22 coéquipiers dans un château posé dans son écrin de verdure en région parisienne. Car pour comprendre Patrice Evra, il faut vivre comme lui. Ce n’est plus une question de déni, puisque chacune de ses phrases contredit la précédente. Quand deux mots qui suivent arrivent à former une phrase bien-sûr. Il est ainsi capable de dire qu’il n’est pas arrogant et de demander à Ménès de réussir huit jongles pour qu’il arrête sa carrière. Ca vaudrait le coup que Pierrot se bouge un peu le cul.

Et puis non, ça ne servirait à rien, car Evra dira que ce n’était pas lui qui a dit ça même si on lui montre la vidéo. Pareil si on lui met sous le nez un journal avec une certaine Carla en marge de France-Allemagne, ou une autre vidéo avec Duverne en marge du Mondial 2010, ou celle avec Vieira à l’Euro 2008. On pourrait faire le portrait d’Evra, et même lui refaire le portrait comme Deschamps le fera prochainement, que ça n’y changerait rien.

Mais trêve de leçons de morale, personne n’en a rien à foutre et encore moins le Vestiaire, parlons du fond. Cela nous conduit d’ailleurs au point essentiel de cette histoire : raconter des conneries ça marche si on y croit soi-même. Elle tient en une phrase de Pat : « Dans la rue les gens ne me parlent pas de Knsyna ! » Et pour cause : primo, face à une star on n’est jamais désobligeant et deuxio, Evra n’est pas une star. Ce qu’il est le seul à ignorer visiblement car il aime bien répéter qu’en 2010 il a dit à tous les autres qu’ils pouvaient partir en vacances, que lui seul prendrait pour tout le monde. Il le croit toujours. 5 matchs pour lui, 3 pour Ribéry, 1 pour Toulalan et 18 pour Anelka : il ne s’était pas trompé. Il pense aussi que sa cote de popularité a triplé depuis 2010 : le sondage du JDD lui donne encore raison avec 0% de vote à la question : « Quel est votre joueur préféré en équipe de France ». On comprend mieux pourquoi il ne refuse jamais un autographe.

Pour bien comprendre que Patrice Evra ne changera pas, il faut simplement constater une chose : il a dit dans Téléfoot ce que Nasri a dit à l’Euro 2012. Sauf que Nasri n’a pas choisi la date, ni exigé la diffusion après que la chaîne lui ait recommandé d’y réfléchir à deux fois vu ses propos diffamatoires. Nasri avait vraiment été un petit joueur d’insulter en direct. Là, Evra a d’abord dit qu’il ne voulait pas en parler, avant d’en parler et d’exiger qu’on diffuse sans couper tout ce dont il ne voulait pas parler mais dont il a parlé. Ca devient compliqué ?

Il reste une troisième partie à découvrir pour savoir enfin si Pat est un génie encore incompris et ignoré du 21ème siècle ou s’il est bien l’un des plus gros idiots que le football français est connu. A suivre donc dans la troisième partie ici.

 

Traité de Patologie (1/3) : Evra naissant

 

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Patrice Evra n’est pas seulement un héros de jeu vidéo qui va parfois au putes. Super Patrice est joueur de foot, là où Super Mario n’était que plombier. Son destin est exceptionnel dès sa naissance: aux Ulis comme Thierry Henry.

 

 Une enquête de Jeff Charnier dont la deuxième partie se trouve là et la troisième ici

A 16 ans, comme il est tellement ciblé par tous les grands centres de formation français, il signe à Marsala,  en Italie même si personne n’a jamais vérifié. Puis direction Monza, toujours en Italie, et il n’aime pas la F1. Thierry Henry, comme Bernard Pardo avant lui, ont montré la voie, il faut rejoindre la côte d’Azur. OM ou Monaco : il opte pour Nice en D2. Patrice a de la suite dans les idées et il rejoint Henry à Monaco, sauf que Titi y passe seulement les week-end avec une Coupe du Monde sous le bras et pas mal d’autres trophées de meilleur buteur. En 2004 c’est la consécration, Evra fait mieux, il est finaliste de Ligue des Champions, et sélectionné en Equipe de France. Il faut un nouveau modèle, Sagnol est dans la chambre d’à côté, il décide de l’ouvrir bien grande. Autoproclamé meilleur latéral gauche, il part à Manchester, évidemment c’est l’enterrement. Puis la résurrection. Heinze signe, Evra joue et devient même indiscutable. En équipe de France c’est pareil, le meilleur joue, c’est lui, Abidal ou Clichy, qui a dit choix par défaut ? Il ne réussira jamais un centre mais croise la route des 87 à la fin des années 2000. Sous leur influence il va devenir socio Pat.

Le melon, la grosse tête, le boulard, les chevilles enflées et Patrice Evra. C’est donc ça qu’aura offert de plus beau la génération 87 : la possibilité de recourir à des métaphores éculées. Oui, ils se la racontent. Mais comment pourraient-ils faire autrement ?  A 12 ans, ils traitaient leurs camarades de fils de pute ballon au pied. A 15 ans, ils avaient déjà gagné de quoi s’en prendre au vendeur de Timberland, ce fils de pute. A 18, c’est au volant de la dernière Maserati qu’ils pouvaient tranquillement lâcher un petit fils de pute pour une priorité à droite grillée pour 116 petits km/h de trop. Le problème c’est que l’autoroute est à sens unique, sans intersection.

C’est là toute la difficulté de Nasri, Menez, Ben Arfa, Benzema et bien-sûr Evra. Ils ont toujours joué avec leurs propres règles, on ne leur a jamais rappelé que Platini n’a jamais eu de quoi s’offrir plus de 3 femmes dans la même soirée même si lui aurait sans doute préféré que Larios ne se tape pas la sienne. De toutes façons, ils ne connaissent pas Platini, ils connaissent déjà à peine Zidane, mais juste parce qu’il a eu les couilles de se prendre 16 cartons rouges et pas à chaque fois fois parce qu’il n’a pas entendu le coup de sifflet de l’arbitre. Jusqu’ici contrairement à ses acolytes énarques, Benzema avait réussi la prouesse de nous faire oublier que son intelligence de jeu était inférieure de 30 points de QI à son intelligence sociale. Parce qu’il avait en lui Zidane et Ronaldo. Enfin c’est ce qu’on croyait. Parce que ses statistiques en ligue des champions étaient stratosphériques comme dit l’excellent Pierre Menès quand il a déjà utilisé ses 3 autres adjectifs. Bien manger est parfois une qualité, mais souvent un défaut. Se la raconter était une qualité, c’est devenu un défaut. Si ça se trouve il sait encore faire des passes mais seule Zahia pourrait en témoigner.

 

France-Finlande : Le casse-tête finnois

Autant éviter les surprises : la Finlande c’est pas beaucoup plus fort que l’Australie. Alors à quoi ça sert ?

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La question de vendredi dernier était : la France sait-elle mettre une taule à une équipe d’Océanie quasiment qualifiée d’office ? La réponse a fait son petit effet surprise : c’est oui si ses offensifs se bougent le cul. Dans l’euphorie sont nées plein d’interrogations toutes plus pertinentes les unes que les autres : l’Australie a-t-elle sa place au Mondial, Benzema a-t-il un coeur, Giroud se fait-il sucer par toutes les hotesses du stade, Valbuena ou Nasri, Evra ou Clichy, Debuchy ou Sagna, Varane ou Koscielny.

Et pourquoi pas Deschamps ou Domenech ? Celle-là aurait pourtant eu du sens. A un mois de France-Bulgarie, savoir ce que l’équipe de France peut réussir dans un match sans enjeu face à une équipe nulle et pas concernée ne sert à personne, sauf à Giroud bien sûr. Il reste donc une seule question : l’équipe de France peut-elle réussir un match à enjeux contre une bonne équipe qui veut aller au Brésil ? Ca sonne déjà mieux, mais ça ne ressemble pas pour autant à la Finlande.

Se faire pipi ou caca dessus, telle est la question les soirs de France-Bulgarie. Une équipe barragiste, quand c’est pas pourri comme l’Irlande de 2009, c’est une quinzaine de joueurs potables et un grand joueur qui ne l’est pas assez souvent avec son pays. Ca ressemble au Portugal, à la Croatie, même pas à la Turquie ni à la Grèce, mais certainement pas à la Finlande.

Alors à quoi sert France-Finlande ? A s’entraîner 90 minutes à un mois du match, à rendre correct le bilan de Deschamps en matchs officiels pour lui permettre de rester quand même et bien sûr à Giroud. La voilà, la belle histoire. Un type venu de nulle part, arrivé nulle part, qui se dit soulagé pour Benzema que sa mauvaise série s’arrête à 1222 minutes et qui aime leur relation. On comprend que Deschamps ne veuille plus les aligner ensemble.

Pendant ce temps-là, il faut se méfier de Pukki, c’est un peu le Cristiano finlandais, mais remplaçant au Celtic.

Ligue 1, 10e journée : Le poli Gone

Cette semaine il ne sera pas question de Lorient, ni de Gourcuff. Enfin Rémi Garde l’espère.

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Lyon-Bordeaux sera-t-il beau à voir ?

Sans doute pas. Lyon n’a pas fait trois bons matchs de suite depuis trois ans, ni deux bons de suite depuis deux ans, ni un bon match de suite depuis le début de saison, tandis qu’en face Bordeaux attend le retour de Gourcuff pour en faire un. Mais il faut pourtant jouer ce Lyon-Bordeaux. En fouillant dans le passé, le Vestiaire a trouvé trace d’un 0-0 en 89-90 qui pourrait assez bien correspondre, malheureusement aucune vidéo n’existe, ce qui est assez normal quand on y pense. Mais même sans image, ou avec celle d’un autre match, le passé nous renseigne. L’avantage va à Lyon, qui possède l’homme de la situation : Rémi Garde. Avoir été joueur de Lyon entre 1988 et 1993, et capitaine de Domenech, vous prépare à ce genre de rendez-vous, comme d’être parti à Strasbourg ensuite ou d’avoir été de l’Euro 1992 avec la France. Bordeaux n’a que Chalmé à opposer. C’est pas si mal.

Pourquoi Elie Baup s’est-il plaint de la presse cette semaine ?

Parce qu’elle critique ses choix, ses résultats en général, son management et ses résultats en particulier contre les grandes équipes. Mais il reste droit dans ses bottes et se défend comme s’il avait l’habitude des tribunaux : il a un contrat qu’il vient de prolonger et il n’en est qu’à sa deuxième année. A ce sujet, tout se passe comme prévu, si l’on en croit la rumeur. Mais Elie jure que tout va bien se terminer et que ses joueurs le respectent toujours.

Montpellier est-il si fort que ça ?

Difficile de dire ça d’une équipe de Jean Fernandez sans preuve solide. Et marquer 5 buts à Lyon n’est plus une preuve solide. Cabella étant impliqué sur chacun de ces  cinq buts, et sachant qu’il tire les penaltys, on peut deviner qu’il sera appelé le nouveau Ribéry d’ici très peu de temps. Est-ce que ça va vraiment aider ? Lille peut mettre un terme à tout ça dès ce week-end. Ca dépendra bien sûr de Kalou, qui sera peut-être orphelin du grand blessé Marvin Martin. Mais peut-être pas.

Monaco va-t-il continuer à faire jouer Abidal dans l’axe ?

Et pourquoi pas ? Jusque-là ça marche, Monaco a la deuxième meilleure défense, sans avoir perdu de match. Et Abidal n’a pas commis la moindre erreur en Coupe d’Europe ; il faut bien que ça serve à quelque chose de ne pas la jouer. Abidal a même fait un progrès notable pour rester dans l’axe : il n’est plus capable de jouer à gauche.

Est-ce le grand réveil de Toulouse ?

Si l’on considère que Toulouse ne s’est qualifié qu’une fois par erreur pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, qu’il lui a fallu six ans pour s’en remettre, qu’il a formé Capoue, Sissoko, Emana ou Arribagé pour récolter quelques incursions entre la 8e et la 10e place de L1, alors oui, Toulouse pourrait bien être de retour grâce à Regattin et compagnie. Ce n’est pas le nom d’une troupe de théâtre déambulatoire reconnue par la ligue d’improvisation, c’est le nom d’un joueur. A ce rythme, le Téfécé, son Stadium et ses 12000 supporters qui scandent Novès démission à chaque passe ratée d‘Aurier se rapprochent doucement mais sûrement du titre de Ligue 2.

Et le retour du jeu à la nantaise ?

S’il est vrai que Burruchaga et Ndoram ont longtemps éclairé le jeu à la Beaujoire, il fallait bien que Der Zakarian leur file le ballon avant. Le cerveau, c’était peut-être lui. Maintenant, c’est un américain au nom mexicain et au passé suédois, ou Nicolita tant que son titre de séjour le lui permet. Autant dire que tout ça ne va pas durer longtemps.

Nasri : Wallabie ne fait pas le moine

Maintenant que l’équipe de France est devenue une superbe équipe, Deschamps aimerait bien changer les règles. Si la France a un classement pourri ce n’est pas qu’à cause d’une longue série de matchs pourris depuis 7 ans.

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Par notre envoyé spécial Jeff Charnier

Tout va plus mal que jamais. Alors que la France avait désespérément besoin d’un match de merde supplémentaire, elle a commis l’erreur de marquer 6 buts et de rendre Nasri bon. Le genre de risque qu’on a le droit de prendre avant un Euro 2012 mais avant un barrage de Mondial, ça craint car tout le monde finit par le croire. Non seulement Nasri est tombé dans le piège, mais il a entraîné avec lui Giroud qui n’a jamais eu les yeux aussi bleus, le brushing aussi bien peigné et la politesse envers Benzema aussi acérée que devant toutes les caméras qui traînaient dans les parages après le match. Wenger va certainement l’appeler Robin la semaine prochaine.

Il n’y aurait donc rien d’encourageant à gagner 6-0 contre des rugbymen, qui ne savent foutre leurs pieds que sur une planche de surf, à un mois de deux matchs contre des vrais footballeurs. Car quand on sait se servir de ses pieds, on oblige l’adversaire à défendre, et là-dessus Deschamps n’est pas plus avancé. Il aurait même de bonnes raisons d’être en colère face à la connerie des journalistes. Qui peut affirmer sérieusement que la charnière Varane-Abidal est à toute épreuve, à part bien sûr la presse spécialisée et l’ensemble de la communauté des consultants ?

Abidal a perdu son premier duel aérien au bout d’une minute trente, et comme il n’y en a pas eu d’autre après, difficile d’imaginer qu’il n’aura plus jamais besoin d’un chirurgien. Saloperie d’équipes du Commonwealth, toujours là pour cirer les poncifs : équipe physique, athlétique, bonne de la tête. Abidal le savait mais il est tombé sur plus fort que lui sur ce coup-là. Ce qu’il ne savait pas, et qu’il ne sait pas encore, c’est qu’en vrai les Australiens ne sont pas bons de la tête et que lui n’a toujours pas la moindre référence dans l’axe lors d’un match important. Ca veut dire que France-Mexique 2010 était un match important ?

On a quand même appris des choses très intéressantes : quand Ribéry décide d’avoir le Ballon d’or il peut s’impliquer sur les six buts de son équipe, quand Evra n’a pas à défendre il sait presque attaquer face à des piquets, Cabaye n’est jamais aussi bon que quand en face c’est pas bon. Et, bien sûr, Nasri ne peut toujours pas s’empêcher de penser à sa gueule même si il attend un peu plus longtemps qu’avant pour humilier ses adversaires. Il a retenu la leçon : avec un ballon comme avec un boulard ou une prostituée, il faut d’abord privilégier le jeu simple mais ensuite on peut tripoter un peu.

Lyon : Le fabuleux destin de Sydney Govou

A l’occasion de son retour, le Vestiaire vous retrace en exclusivité la carrière du joueur  lyonnais le moins emblématique. Juninho, Wiltord, Cris, Malouda, Essien et Diarra n’étaient pas disponibles.

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Le petit Sydney qui n’a pu choisir son prénom, veut choisir son destin :  « Un jour Manchester United viendra me chercher » clame-t-il à qui veut l’écouter. Mais ManU s’écrit Portsmouth et c’est finalement le Panathinaïkos qui l’emportera avec lui. Puis Evian, puis Lyon.

C’est l’histoire d’un petit garçon atypique. Plus intelligent que la moyenne de ses camarades, il est probablement plus doué que la plupart, mais personne n’a jamais vraiment voulu s’en rendre compte. Pourtant, c’est très jeune qu’il intègre l’équipe première de l’OL. Cette fameuse équipe aux zéros titres, qui va en gagner beaucoup, a été entraînée par les plus grands et Raymond Domenech. L’an 2000, une époque charnière pour le club qui va débuter son règne l’année suivante. Sydney va grandir avec son équipe. Sélectionné à l’Euro grâce à Giuly, coupable ultime d’une des éliminations lyonnaises de la Ligue des Champions, buteur de temps à autres, Govou ne fait pas rêver grand monde mais se sent quand même un peu à l’étroit à Gerland. Le 3 mai 2006, le jeune joueur de 27 ans à peine lance un pavé dans la mare aux Gones : s’il ne part pas, il ne progressera plus. Mais le ridicule a-t-il déjà tué ?

2005-2010, le plus long transfert de l’histoire

Il fait alors son baluchon pour ne plus jamais le défaire. Auparavant, le 23 avril, la terrible  rumeur avait déjà été évoquée. Le 10 mai suivant, c’est noyé dans une brève sur Didier Drogba qu’apparaît pour la première fois le nom de Govou associé à celui de valise. L’histoire ne dit pas si jusque-là il se sentait bien au club ou si Lyon n’avait pas pensé à s’en débarrasser avant.  Le fameux « bon de sortie pour services rendus » va curieusement se multiplier durant les quatre années suivantes. Quoiqu’il en soit, les offres ne vont pas tarder à affluer. Du moins tout le monde l’espère et surtout son agent qui le voyait déjà partir en 2005. Les Rangers affûtent leurs rangers, « on saura avant ou pendant la Coupe du Monde » dit-il. La Coupe du monde passe, Sydney qui n’y était pas convié la joue quand même, mais Robert Duverne prend le même avion retour. On apprend que si Newcastle aurait été intéressé l’année dernière, cette fois les demandes sont plus variées : on le veut  en Grèce, mais aussi au Betis ou encore à Fulham, West Ham et Manchester City. Les propositions sont séduisantes mais l’affaire tarde à se conclure. Le 16 août, la légende se renforce, le FC Valence serait sur les rangs. Le 28 du même mois, Aulas a du mal à comprendre que personne ne veuille de son Sydney mais il y croit encore, en plein délire. Le 29 la plaisanterie 2006 est finie.

2007, caprice d’un Dieu

En juin 2007, Govou hésite sur la tactique à employer pour faire parler de lui dans les grands clubs, et choisit de chier sur Juninho. Ça fait toujours bien d’égratigner les stars. Le problème c’est que Juninho personne ne le connaît en dehors de l’Hexagone, et du coup c’est l’Atletico qui s’y colle. Sydney préfère se blesser.

2008, Besa me

Le 26 mai 2008, Govou peaufine les derniers réglages de sa valise, actualise son Ipod qui joue en boucle les tubes de l’été 2005, puis entre Enamorame et les Magic System, stoppe soudainement Illona Mitrecey, en découvrant dans L’Equipe du jour que le mêmes qui supervisent Diané s’intéressent aussi à lui. Govou ne croit alors plus au monde parfait chanté par la gamine. Finis les crocodiles et la vache, fini Portsmouth. Pourtant, le journaux le disaient au soir de son but en finale de Coupe, lui et Coupet étaient plus que jamais sur le départ.  Ca veut dire quoi plus que jamais quand on est tous les ans sur le départ ? Alors, Sydney coupe tout le 8 juin et se concentre sur son mois de compétition. Il n’était pas au courant que Thuram jouait aussi, du coup deux semaines plus tard, le bon de sortie n’est pas périmé, encore faut-il que ça attire quelqu’un. Au passage, lécher le cul de son sélectionneur ça peut servir. Décidément, Govou a tout pour plaire, en plus de n’être indispensable à personne, il est  fayot, mais pourquoi donc ne joue-t-il pas au Real ou à la Juve ? Il lui manque peut-être un scandale pour devenir l’égal des Cristiano ou Gerrard.  Il va l’avoir en décembre, et aussitôt les affaires reprennent. C’est son premier mercato d’hiver, il préfère attendre l’été. A presque 30 ans, il se dit qu’il est temps de dire les choses. Le fayot anti corporate c’est nouveau, et si le Barça aimait les fouteurs de merde ?

2009, quand on est Gone

Début 2009, Govou a tout connu sauf une grave blessure et le Milan AC. Le destin va lui offrir la première option, on ne peut pas tout avoir. Et puis arrive le mois d’avril, le mois des décisions cruciales. Etouffé par les propositions depuis 4 ans, Sydney prend une voie radicale, celle des grands champions. Il ira au bout de son contrat et ne prolongera pas. Il faut savoir partir. En juin 2010, il n’aura que 31 ans, pour l’instant Portsmouth n’a pas dit non. Pourtant, Gerland avait cru comprendre un soir de mai que cette fois c’était fini. Sydney le croyait aussi, il est même prêt à faire une croix sur la Ligue des Champions, Portsmouth finira par dire non Stuttgart aussi.

Sydney Govou devint ensuite le nouveau capitaine de l’OL, fut tenté de prolonger puis miracle, la Grèce accepta de filer ses derniers euros pour voir jouer Sydney. Une cuite de trop et il se mit à l’Evian. Ses articulations ne le supportèrent pas.

France-Australie : Samir redouble

Le Vestiaire accompagne l’enterrement annoncé du football français. Premier épisode, un match amical devient important. Pour de vrai. Qui mettra 10-0 à l’autre ?

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Par notre envoyé spécial Jeff Charnier

Quand il était joueur, la France était première ou deuxième du classement mondial et Didier Deschamps venait souvent en conférence de presse d’avant-match, accompagné quand il le désirait de son sélectionneur, souvent de son égo et toujours  de son brushing dégueulasse. Aujourd’hui, même si c’est toujours lui qui décide, ce n’est plus tout à fait la même chose à part le brushing, et pas uniquement parce que c’est Lloris et son charisme de méduse le capitaine maintenant.

Désormais, la France est 25ème et il y a des questions étranges. Sur le classement Fifa, les barrages, les têtes de série des barrages, la préparation aux barrages. Il aurait volontiers refusé d’y répondre à l’époque, mais tout ça est effectivement important aujourd’hui. Répéter qu’il faut battre l’Australie et la Finlande -53ème et 56ème équipes mondiales- pour avoir une chance d’être tête de série en barrage veut déjà dire qu’on n’est pas tout à fait certain de les battre. Fallait-il pour autant rappeler que le Japon a gagné en France il y a un an ?

Et puis il y a les questions sur la composition d’équipe. Non pas sur un poste ou deux, mais sur neuf, dont le poste de meneur de jeu et c’est compliqué parce que les identités changent à chaque match. En même temps, c’est normal de se poser des questions quand on rappelle Nasri et qu’on projette de le mettre titulaire. C’est que plus aucun joueur n’a de valeur, du coup la cause nationale repasse au premier plan en urgence. Dès lors, qui d’autre que Nasri pour sauver tous les autres ? Il faut d’ailleurs se rappeler que celui qui avait évité les barrages pour l’Euro 2012 il y a deux ans, en égalisant contre la Bosnie, c’était Nasri. Un vrai héros, pour la bonne cause. Blanc n’a pas eu à le regretter lors de la phase finale offerte par le joyau.

Mais bizarrement, personne n’a eu envie de lui poser ce genre de question. Il est vrai qu’il y avait beaucoup d’autres cas à étudier : Rémy, Koscielny, Giroud, Cabaye, Evra ou Clichy, Debuchy. Mais pas Abidal qui continue de jouer dans l’axe alors que ça n’a jamais marché, ça aurait frôlé l’incorrection. De toute façon, avec Varane et Pogba, que peut-il arriver ?

Pendant ce temps-là, le France-Australie promet d’être riche d’enseignements à un mois des barrages. Le problème Benzema étant résolu, tout va aller désormais. Pour l’occasion Ca vaut le coup de revenir au Parc des Princes, là où les grands joueurs ont marqué l’histoire