Handball, D1 : Météo Rance

Froid. Faim. Deux semaines enfermé dans le placard sous l’escalier menant au bureau du rédacteur en chef. Telle était la sanction infligée par le Vestiaire après mon ode à la poésie. Un petit brun aux yeux vert, une cicatrice sur le front en forme d’éclair, venait parfois m’apporter du pain sec. Un beau matin, il m’annonça « Tu peux sortir, mais seulement si tu ponds un article. » Ma conscience professionnelle fit un bond et hurla « Quoi ? Écrire sur des matchs que je n’ai pas pu voir à cause de mon isolement forcé ? » Comment faire ? Comme chaque semaine en fait.

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Par notre spécialiste handball Leo Tseu

Gardent sous la pédale

Le PSG ne perd pas. Sauf en Ligue des champions. Dommage, c’est la compétition qui compte pour eux. En même temps, perdre contre Barcelone c’est normal. Perdre contre le Metalurg Skopje n’est pas totalement anormal. Faire match nul contre le Vardar Skopje non plus. Par contre, il n’y a rien de normal à ce que des équipes macédoniennes portant des noms aussi nébuleux que le « Rakometen Klub Metalurg Skopje » ou le  « Rakometen klub Vardar PRO Skopje » aient le droit de jouer en Ligue des Champions. On a déjà du mal à orthographier les noms des joueurs venant de l’est du rideau de fer, merci de ne pas en rajouter avec les noms de clubs.

Les quatre Cesson

Que Montpellier perde contre Paris, on l’avait annoncé. Par contre, qu’ils perdent à domicile contre Cesson, fallait pas pousser. Est-ce parce que Canayer était suspendu ? Ou bien la Française des jeux va de nouveau repérer une vague de paris suspects ? Réponse : on peut perdre contre Cesson sans tricher. Suffit d’être plus mauvais. Le fin psychologue William Accambray, formé à l’université Marie-Claire, livre son analyse : «Il y a eu une remise en question et on s’est aperçu que ce n’était pas un problème de hand, mais un problème d’état d’esprit. » Le diagnostic étant posé, Montpellier a suivi le traitement déjà préconisé par Maxime Mermoz lors de la coupe du monde de rugby 2011 : « il faut faire de la muscu de la tête ». Résultat : le MAHB met une déculottée à Chambéry. Et quand un match termine à 40-30 c’est que soit personne n’a défendu, soit que les tirs à l’extérieur de la raquette valent 3 points, soit que Santoro a abandonné après avoir été déçu du prize money.

Reste in pisse

Chambéry qui fait un mauvais début de saison. On me fera remarquer qu’ils ne sont qu’à 6 points du premier. Je répondrai qu’ils ne sont qu’à 6 points du dernier. Toulouse démarre bien. C’est solide à la maison, notamment avec un nul contre le PSG. Mais le calendrier est clément. Dunkerque fait de même, mais en gagnant tout à l’extérieur. Enfin, Tremblay n’a rien à faire en D1. On dirait Mont-de-Marsan en top 14.

Plus tard je vous expliquerai qu’Omeyer est blessé et qu’on est dans la mouise pour le prochain Euro en cas de forfait dudit portier. Un peu comme les équipes qui n’ont plus de sponsor.

Tsonga-Ascione : Thierry en rit

Et en plus Jo-Wilfried Tsonga a été éliminé par Nishikori après avoir raté des balles de matchs. Le choc psychologique comme on dit.

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Un jour, à Roland-Garros, Roger Federer attendait Thierry Ascione. C’était en 2008, à l’époque les deux hommes jouaient au tennis. Pour Roger c’était un 2e tour comme un autre, enfin pas tellement plus dur. Pour Thierry en revanche, c’était le jour d’une vie. Un peu grâce à Federer, beaucoup grâce au 2e tour parce qu’il n’en avait jamais joué et qu’il n’allait jamais en rejouer. Ah si, même un 3e, mais qne qualifications le samedi avant le tournoi.

Jouer Roger, c’était de loin sa meilleure performance de la saison, perturbée par un accident de scooter, l’ironie de l’histoire quand on provoque tant d’accident porte d’Auteuil à cause de coups droits égarés. Pourtant, les plus éminents spécialistes tennistiques ont toujours cru en lui, tel Guy Forget qui déclarait en 2004 sur la sélection de Thierry en Coupe Davis : Qu’est-ce qui vous a séduit en Thierry Ascione ? « D’abord sa force de frappe. Aujourd’hui, il frappe au moins aussi fort que Ljubicic. J’aime bien aussi l’attitude de Thierry sur le court. C’est quelqu’un qui ne montre aucune émotion. C’est déjà la preuve d’une certaine maturité chez lui. » Ljubicic tapera effectivement un peu moins fort pour gagner en 3 sets pour la seule apparition de Titi sous les drapeaux jusqu’à aujourd’hui.

Et c’est effectivement sans aucune émotion qu’il avouera à François Brabant d’Antenne 2 « je ne sais pas ce qui s’est passé » après une défaite contre le très poivre et sel Sanguinetti. Pourtant Brabo n’avait pas prononcé les mots qui s’imposaient : « Thierry, c’est con non ? » La magie des courts annexes. Espérons que désormais Thierry sache transmettre le goût de son art, car comme il l’a déclaré après le match et sans savoir qu’à 32 ans il donnerait des conseils avec un triple menton,  » j’ai passé six mois et demi à ne rien faire du tout, parce que d’une part je n’avais plus le goût, et d’autre part parce que je ne pouvais plus. »

Dopage en Jamaïque : Rase ta roquette 2

Voici une question que se posent souvent les sportifs de haut-niveau : est-ce que ça vaut le coup de se mettre une poche d’urine dans l’anus ? En Jamaïque même pas besoin. Un seul test urinaire hors compétition l’année dernière. Pas le moindre test sanguin.

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Par notre spécialiste athlétisme Christophe Bourrin

La Jamaïque ne serait donc pas très à cheval sur les contrôles.  La nouvelle aurait de quoi surprendre un commentateur de France Télévisions, voire un sponsor d’Usain Bolt mais qui d’autre ?  Surement pas Carl Lewis qui en connaît un rayon sur la question puisque cobaye lui-même et qui avait déjà fait part de ses doutes. Voilà qui donne un sacré coup dans les clarinettes au fameux refrain préféré des champions « Je suis le sportif le plus contrôlé au monde« .  Lance Armstrong a dû le répéter sans doute autant de fois que les seringues des contrôleurs sortaient de ses veines et que celles de ses médecins personnels y rentraient.  C’est pourtant vrai, des contrôles, il y en a partout, tout le temps et dans la plupart des sports.

En athlétisme par exemple ça faisait 10 ans qu’Asafa Powell était contrôlé 50 fois par an, 10 ans que tout le monde savait qu’il était impossible pour un être humain normal de courir régulièrement entre 9″70 et 9″80, et pourtant ça faisait 10 ans qu’il le faisait tranquilou sans qu’on le lui interdise. Il a eu pour lui la chance de se chier dessus lors de toutes les finales auxquelles il a participé comme ça le jour où on a découvert qu’il avait comme chaque dopé un nutritionniste malfaisant on s’en tapait un peu, puisque la star c’est Bolt, il court tous les ans en 9″60. Mais Bolt c’est naturel, il a des aptitudes physiques exceptionnelles qui lui permettent de le refaire sans arrêt. Armstrong aussi les avait, il travaillait même plus dur que Bolt qui passe son temps à manger des nuggets.

Quand la Jamaïque aura appris à faire des contrôle, Bolt aura eu le temps de devenir président de l’agence mondiale antidopage. Et il ne restera alors que notre grande enquête réalisée dès 2008 avec 1,2 et même 3 parties pour dire ce qu’était vraiment Usain Bolt au moment de son éclosion publique. Un type beaucoup plus fort que Tyson Gay dont les aptitudes n’étaient finalement pas si naturelles, qu’Asafa Powell dont on connait désormais les aptitudes et Justin Gatlin dont les aptitudes n’ont jamais été très naturelles mais qui est revenu plus fort qu’à l’époque où il se chargeait. Il restera aussi un entretien très intéressant mais inutile du Monde où il répond toutes les conneries qui lui passent par la tête. A-t-on déjà vu un athlète dopé répondre par l’affirmative quand on lui pose la question ?

Comme quoi, le travail il n’y a que ça de vrai comme dirait Bolt ou son entraîneur qui pense qu’on n’aime pas la Jamaïque. Plus que jamais on pense à Ladji Doucouré qui déclarait curieusement l’été dernier qu’«il y a ceux qui courent et qui galèrent, qui montent et qui descendent, qui se font mal à l’entraînement et qui essaient de revenir. Et puis il y a ceux qui braquent des banques. C’est chiant à dire mais c’est comme dans le cyclisme. On sait comment ça se passe mais les gens aiment bien fermer les yeux et regarder le spectacle.»  On serait tenté d’ajouter que le spectacle finit parfois par une mort naturelle dans un hôtel à 20 ans au début d’une affaire puis par une indemnisation de la famille du sportif à la fin de l’affaire puisque la mort était si naturelle qu’on a trouvé des responsables.

Pour résumer de façon simpliste, on peut remarquer que le plus fort est souvent beaucoup plus fort car c’est vraiment le plus fort et du coup il est très difficile à prendre. Que lorsqu’un athlète explose du jour au lendemain on peut saluer la performance de son nutritionniste. Et qu’un athlète présent chaque année au rendez-vous, au top niveau, qui ne connaît jamais de creux, est sans doute un grand champion mais avant tout un gros tricheur. Qu’un mec qui se dope n’arrête jamais même après une suspension. Que les contrôles servent à quelque chose mais pas à beaucoup plus. Mais c’est vrai qu’on se ferait grave chier avec que des Vicaut. Ou pas.

L’Edito : La couche ment

Il ne faut pas attendre que ça sente vraiment la merde pour changer ses gamins, qu’ils s’appellent Elie, André-Pierre ou même Soen.

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Laurence Pernoud l’a déjà dit dans toutes les langues et même sur les claviers de toutes les jeunes mamans qui tiennent un blog à la con : quand un enfant arrive dans un foyer, il fait des conneries et on fait des conneries. Reste à savoir qui est l’enfant. Romain Grosjean n’est pas celui de Sébastien Grosjean, pourtant lui aussi est celui qui réussit ce que les autres ne réussissent pas pour finalement terminer 3e. Faut-il pour autant le mettre au coin ? L’humiliation fait partie du jeu, et s’il faut lui baisser son slick, allons-y.

Il n’existe donc aucun mode d’emploi fiable au sujet de l’éducation. A croire que Laurence Pernoud est devenue comme Federer : d’un nom elle a fait une entreprise, qui change chaque année quelques menus produits dérivés pour faire autant de pognon que possible puisque ça marche, mais dont tout le monde finit par se passer parce que c’est quand même de plus en plus ringard. Ça n’aide pas à faire son choix. Certains se tourneront évidemment vers Elisabeth Badinter mais il faut apprécier tout ça comme on regarde Pinturault descendre entre des piquets, d’un œil distrait. C’est un peu comme quand on dit le jeudi que le PSG va être champion d’Europe avec Zlatan Ballon d’or et que le dimanche il se retrouve mené 2-0 à la 50e contre les vice-champions d’Europe 1976 avant que Cavani ne ramène un point avec l’arbitre. Si on n’apprend pas aux enfants à faire la différence entre le bien et le mal, se laisseront-ils tous duper par les journalistes de Téléfoot ?

L’essentiel reste, à défaut, de ne pas se tromper de cible. Dans un monde parfait, tous les facteurs ressembleraient à Jacques Tati et leurs enfants n’auraient pas leur permis B. Mais ce monde n’est pas parfait : Pinturault a fini 2e, Karine Lemarchand semble aussi s’adonner aux charmes de la Savoie et tout un pays se mobilise pour envoyer Gasquet au Masters. Les enfants sont décidément pleins de surprise.

Pendant ce temps-là, Nanterre cartonne en Pro A et se fait cartonner en Euroligue. Le porte-bébé a ses limites.

Ligue 1, 11e journée : Riboud contre Riboud

Alors que l’OM va tout faire pour retrouver l’Europa League l’année prochaine, Lorient ne sait plus jouer à la lorientaise. C’est donc le moment de parler d’Evian.

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Dupraz est-il l’homme de la situation ?

Son début de saison est en tout cas remarquable. Il n’est jamais simple d’entraîner un club qui n’en est pas vraiment un, et encore plus de savoir quoi dire quand les défaites finissent par s’accumuler, y compris deux consécutives contre des promus. Mais Dupraz a plus d’un tour dans son sac, à défaut d’avoir le DEPF. Il sait tout faire : emmener son club en finale de Coupe de France, perdre une finale de Coupe contre le Bordeaux de Gillot et Diabaté, sangloter devant une caméra parce que son père l’entend se faire insulter dans les tribunes, sans doute par les fameux ultras d’Annecy, ou d’Evian, ou de Thonon, ou de Gaillard, et bien sûr chier sur ses joueurs à la moindre défaite parce qu’ils défendent mal. Mais l’homme a aussi été directeur sportif : il a bien vendu Khlifa à l’OM et révélé Bérigaud. C’était quand même plus simple quand tout ça ne s’appelait que Croix de Savoie, quand Riboud et Danone n’étaient pas encore venus tout compliquer avec du pognon, Barbosa et Sorlin. Qu’il se rassure : Croix de Savoie n’est peut-être plus si loin.

Aliadière est-il l’homme de la situation ?

Tant que ça dure une saison et que personne ne l’attend, évidemment qu’il l’est. Il reste ce joueur fin et malin capable d’étirer n’importe quelle défense de Ligue 1 beaucoup mieux que ses ischios, ses mollets et ses quadriceps. Sa carrière devient un proverbe : d’un problème contractuel naît une contracture.

Montanier est-il l’homme de la situation ?

Pourquoi ne le serait-il pas ? Un homme franc ne peut pas être mauvais. Quand dès son arrivée il dit qu’il lui faudra un an pour construire une équipe on peut le croire. Quand il dit au bout de trois mois qu’il est inquiet on peut croire qu’il faudra en fait un an et demi. Quand, comme Dupraz, il perd deux fois de suite contre des promus, on peut croire qu’Antonetti a fait ce qu’il a pu.

Nantes est-il le club de la situation ?

La question est vicieuse, alors autant la formuler autrement : la Ligue 1 a-t-elle progressé avec Paris et Monaco ? Lille 3e, Nantes 4e, Lyon-Rijeka 1-0 et Bordeaux-Nicosie 2-1 : ce sont autant d’indices qu’il faut prendre en compte au moment de lire les analyses sur le retour du jeu à la nantaise, qui rappelons-le n’était pas simplement quatre ou cinq enchaînements en une touche de balle par match. La vérité est celle-là : Nantes pourrait aussi bien battre Lille ce soir et se retrouver 3e que prendre une grosse branlée. La Ligue 1 se joue simplement à 18 clubs et Nantes n’est pas plus mauvais qu’un autre.

Evra est-il l’homme de la situation ?

Ça ne fait plus aucun doute. Si Monaco s’intéresse à lui pour la saison prochaine, ce n’est pas simplement sur les recommandations de la Fédération et de Deschamps cette fois.

Rugby, Hcup : 50 nuances de Richie Gray

Il y a 1001 façons de perdre un match de coupe d’Europe. Pourquoi faut-il que ce soit toujours la même ?

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Par Peyo Greenslip Jr

À entendre les réactions dépitées des supporters du Castres Olympique, on croirait que c’était la première fois qu’ils assistaient à un match de HCup. Ils s’imaginaient peut-être que M. Garner leur accorderait un essai juste parce que Pedrie Wannenburg avait aplati sur la ligne. Ce serait trop simple. Ils pensaient peut-être que parce que les Irlandais ont passé l’après-midi à défendre, ils seraient pénalisés plus de 4 fois. Bref, ils croyaient peut-être qu’avoir la possession, l’occupation, marquer des essais et bien défendre suffisaient à battre le Leinster. Tout ceci est bien naïf. Il faudra l’accepter : les victoires face aux grosses équipes anglo-saxonnes du type Leinster/Munster/Northampton, avant de se remporter sur le terrain, ne sont possibles que grâce à un travail de long-terme pour se faire un nom sur la scène européenne. Toulouse a mis 15 ans de domination et de lobbying-petits-fours pour passer de l’autre côté de la sodomie arbitrale. Clermont commence à peine à se faire respecter, et encore, là-haut dans les tribunes, il n’est pas rare que l’index de Vern Cotter se crispe sur la gâchette de sa 22 long rifle. Les Castrais pensaient peut-être qu’un titre de champion de France acquis grâce à une impressionnante 4ème place de la phase régulière leur vaudrait un arbitrage équitable ?

Pour Toulouse aussi, c’était mal parti. 9ème minute de jeu, une-deux entre Wyles et Ashton, essai pour les Saracens. Nigel Owens a un doute et fait appel à la vidéo. Son assistant le rassure : il n’y a pas 1 mais bien 2 en-avant de passe, or, aucune règle ne stipule qu’un essai peut être refusé pour 2 en-avant.  L’essai est logiquement accordé. Pour éviter toute mauvaise surprise due à un possible changement des règles à la mi-temps, Christopher Tolofua et Louis Picamoles choisissent l’essai à zéro passe et font gagner le Stade.

 A part ça, le geste très technique de cette 2ème journée, c’est celui de l’arrière montpelliérain Benoit Sicart. Alors que François Trinh-Duc, dans un moment d’inattention, oublie de foncer tête baissée et le lance dans l’intervalle à 50 cm de la ligne, Benoit a le réflexe salvateur d’aplatir juste avant de rentrer dans l’en-but, réduisant à néant dix minutes d’assaut de la ligne de l’Ulster. Benoit reste prostré au sol  pour méditer quelques instants sur son exploit, et se dit qu’il a eu chaud : il parait qu’en Irlande du Nord il arrive des bricoles aux gens qui traversent une ligne qu’ils n’auraient pas dû traverser. Pendant ce temps, l’Ulster Rugby contre-attaque, obtient une pénalité que Pinard transforme, 8-22, le match est scellé. Benoit Sicart vient de sauver la saison de son club. Une victoire aurait été absolument catastrophique : le MHR aurait laissé énormément de forces lors des 4 prochaines journées du tour préliminaire pour avoir une chance de prendre une branlée en quarts de finale à l’extérieur, pour ensuite connaitre un passage à vide en championnat et rater la qualification. Le côté positif, c’est que Fabien Galthié aurait enfin perdu son scooter.

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Formule 1 : L’incroyable Hulkenberg

Le spécialiste F1 n’en finit plus de créer l’événement. Après son article incendiaire et visionnaire dès le jour de sortie de Rush où il annonçait le bide monumental d’un film pourtant très correct qu’il n’avait même pas vu, il se propose aujourd’hui de nous faire découvrir le pilote qu’il considère comme le plus grand espoir du circuit, peut-être le meilleur avec Alonso. Et le pire c’est que son rédacteur en chef ne savait même pas qu’il existait. Le pilote, pas le spécialiste.

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Par Henri Carl BR Driven (2)

« Pourquoi consacrer un article à un second couteau me direz-vous ? Peut être parce que comme je l’avais annoncé Rush vit ses dernières heures en salles après à peine 3 semaines de présence avec un total de 286 635 entrées. Soit à l’heure où j’écris ces lignes, le 101ème film de l’année. Moins de 300 000 entrées c’est pire qu’une catastrophe industrielle c’est comme si Bourdais n’avait pas fait un podium en deux saisons de formule 1.

Mais Hulkenberg a un Bourdais sans lunettes dans chaque poil de son cul. Sinon comment expliquer qu’il ait pu marquer plus de 120 points en 53 GP avec des bagnoles plus pourries les unes que les autres. On va pas vous faire chier à rabâcher des stats qu’on trouve partout mais quand même :  Pour sa première saison chez Williams en 2010, il fait 23 départs dans le top dix dont 1 pole pendant que Barrichelo bouffe des murs de pneus.  En 2012 il revient d’une année sabbatique chez Force India. Et oui, on choisit pas toujours sa voiture, mais ça aurait pu être une Fiat Panda, donc il ne se plaint pas. Ensuite, malgré quelques occasions gâchées, il signe quand même deux belles 4ème places.  Ca roule pas très vite mais il humilie quand même Di Resta sans pour autant diffuser des photos de ses attributs sur Internet. Quand on pense que McLaren et Mercedes s’enfileraient bien l’Anglais qui n’a jamais confirmé, le marketing a décidément ses raisons que la raison ignore.

Cette année  on a donc offert à l’incroyable Hulk une Sauber peu réussie et qui manque de développement. Bref une situation apocalyptique dont il tire le meilleur tant en qualif qu’en course. Reste que s’il avait signé pour deux ans avec les helvètes, il se retrouve maintenant sans contrat en raison des ressources limitées du team. Les banques suisses ne sont décidément plus ce qu’elles étaient. Les Suisses par contre sont toujours aussi chiants. Quant aux Russes qui arrivent avec un pilote payant, ils ne risquent pas de garder Hulk qui pourrait bien finir vert de rage. C’est toujours mieux qu’avec une balle entre les deux yeux. Que des mafieux russes cachent leur argent en suisse n’est pas choquant en soit, on a déjà vu pire, mais sportivement le choix laisse songeur. Hulkenberg et ses 39 points au classement vont donc devoir chercher asile ailleurs.

Et pourquoi pas chez Lotus, car après Raikonnen ça aurait toujours de la gueule. Et vu que Grosjean se bonifie avec le temps, on va même jusqu’à envisager sérieusement le retour plein et entier de Renault. Et si le Père Noël existait ?

OM-Naples : André perd Gignac

Daniel Bravo avant le match : « Baup a fait ses preuves l’an dernier ».

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Dédé est un peu comme son entraîneur et son club : il préfère les saisons où il n’y a pas la Ligue des Champions. Ce n’est donc pas une question d’embonpoint, et surtout pas pour ses statistiques. Dans les grands rendez-vous, Dédé finit toujours par rappeler l’une des raisons trop souvent oubliées de l’échec de l’équipe de France au Mondial 2010 : dès que le niveau monte un peu, il devient soudain un peu moins rapide et un peu plus gros. Comme s’il abusait de la pression et que, ivre, il ne savait plus faire un contrôle ou se créer une occasion. Ça doit venir des centres de Payet. Ou alors à 27 ans, il a passé l’âge de marquer des buts en Ligue des Champions, c’est possible aussi.

Il est sans doute plus simple de mordre dans un kebab que dans un match européen. Mais pour Gignac comme pour les autres, le problème demeure le même : Ayew est réellement le meilleur et depuis trop d’années. Deschamps avait fini par s’avouer vaincu face à ce problème qui l’avait fait terminer 10e de Ligue 1 une année de quart de finale de Ligue des Champions. On ne peut pas réussir partout, Baup est même en passe de ne réussir nulle part. Aux mêmes causes les mêmes conséquences, ça fait quatre défaites de suite et un fonds de jeu en constant progrès. Les joueurs marseillais et leur coach ont un point commun dans leur cursus : ils n’ont pas été formés à jouer le mardi ou le mercredi.

Alors tout d’un coup Payet retrouve son niveau de Saint-Etienne, Diawara celui du Havre, Fanni celui de Nice, Romao et Morel c’est Lorient. On pourrait continuer mais révéler qu’Abdallah vient de Sedan et Thauvin de Bastia c’est comme tirer sur une ambulance, sans que la famille Anigo n’y soit pour quelque chose. C’est donc toute la cellule recrutement de l’OM qui est à féliciter, mais aussi tous les médias qui ont fait du mercato estival de l’OM un modèle du genre, donc l’ensemble des médias. On repense en premier lieu à ce reportage bien senti de Téléfoot sur le phénomène Imbula, qui a failli entrer en jeu ce soir. Manque de bol il n’y avait aucun avantage à défendre dans les parages.

Une fois qu’on s’est fait l’OM, Gignac et Baup, on n’est pourtant pas plus avancés. Car Naples, qui a au moins autant impressionné le Vélodrome qu’Arsenal, a autant de chances qu’Arsenal de se faire sortir. Ce n’est pas que Dortmund soit à son niveau de l’an dernier, sans Gundogan ce n’est pas possible. Le foot européen se résumerait-il au nom d’un inconnu austro-turc ? C’est possible : Barcelone a été tenu en échec par une équipe de Serie A qui a fait jouer Kaka et marquer Robinho, et Ozil n’a toujours pas le droit de gagner contre une équipe de Bundesliga. Décidément c’est dur le haut niveau, même quand il est moins haut. C’est l’année ou jamais pour Ibrahimovic s’il veut gagner un jour une demi-finale.

Ukraine-France (3/3) : Pat carbo

Hier dans la deuxième partie, on disait que tout était souvent compliqué avec Patrice.

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Pas du tout, en fait c’est très simple. Evra n’est pas un cas isolé. Il fait les mêmes conneries que ses petits partenaires de jeu, et il dit aussi les mêmes. Par exemple qu’il ne lit pas les journaux mais que sa famille oui et que du coup il est obligé de réagir. Il est comme ça Pat, toujours à défendre la veuve, l’orphelin et leur conseiller en image. Anelka insulte Domenech dans le vestiaire en 2010 ? En tant que capitaine il n’avait pas pu laisser passer ça : « Le problème, c’est le traître qui est parmi nous. C’est ce traître qu’il faut éliminer du groupe. Nicolas Anelka n’est pas le problème. » Une vraie vision à long terme du collectif ; la suite lui aura rendu hommage. Et s’il avait à refaire la même chose, il n’hésiterait pas. 

Mais comprendre la sortie médiatique de Patrice Evra, c’est surtout comprendre pourquoi il ne sera pas puni. Ça n’a pas grand-chose à voir avec la communication de Le Graët, pour qui ce n’est pas grave, ni avec celle de Deschamps pour qui c’est juste un problème entre son joueur et les consultants. Blanc ne disait pas autre chose de Nasri quand le feu a pris à l’Euro, par contre après coup il a dit que ça lui a pété entre les doigts. Et après coup il a aussi parlé d’Evra et de textos qu’il avait en sa possession. Une manière de dire que Pat est un homme bien, sans doute.

Mais Deschamps n’a jamais écouté Blanc avant, il n’allait pas commencer à le faire après avoir récupéré son poste. Donc il a repris Evra : on pourrait considérer ça comme la première erreur majeure de sa gouvernance, mais ce serait une insulte : Deschamps a toujours été un tel stratège qu’il a peut-être rappelé Evra pour régler un vieux contentieux avec Lizarazu. Dans tous les cas, Deschamps aura du mal à s’en passer et Le Graët continuera à le couvrir, quitte à s’excuser encore 20 fois auprès de tout ce que la France compte d’anciens internationaux et de journalistes. S’il n’y a que ça. Radier Evra est trop risqué pour préserver l’unité de l’équipe de France : dit comme ça, on pourrait penser à une vanne mais ce n’est en absolument pas une.

Car, s’il ne pense bien sûr qu’à son image, Pat le fait avec tellement de conviction que ses partenaires et entraîneurs sont subjugués. Alors il est capitaine, et même quand il ne l’est plus, les autres veulent encore plus qu’il le soit. On ne saura jamais s’il a parlé à la mi-temps de Biélorussie-France pour le bien de l’équipe de France, le sien ou parce qu’il fallait régler son compte à Lloris. Dans le fond peu importe, l’essentiel c’est que Ribéry l’ait raconté à un micro qui passait par là après le match. En remerciement, Pat dira que Ribéry mérite le Ballon d’or. Echange de bons procédés entre champions qui ont été à l’école ensemble en 2010. On dirait presque un code d’honneur. Même Toulalan l’a respecté, et depuis il ne se respecte plus lui-même.

Remettez 23 joueurs ensemble dans un bunker 4 ans après, avec Patrice qui prend la parole au nom du groupe : qu’est-ce que vous obtiendrez ? Mieux vaut peut-être ne pas le savoir. Car dans le fond, le problème n’est pas qu’il insulte des consultants qui le méritent bien, ni qu’il le fasse juste avant les barrages. Le corporatisme des médias, la morale, le tarif de Carla, le français approximatif, quelle importance. Tout ça ne change rien. D’ailleurs c’est ça le vrai problème, rien ne change. Donc Deschamps est déjà condamné, à cause des enfants de 98 et d’un système qu’il a lui-même contribué à installer. C’est l’ironie du sort. Allez l’Ukraine ?

Retrouvez les 1ère et 2ème parties

L’Edito Thuram : Lemarchand de fables

Quand une animatrice de télévision bizarre s’en prend par SMS à un citoyen à lunettes au dessus de tout soupçons. Pour une fois qu’on parle du remplaçant de Denisot pour autre chose que pour dire qu’il fait de la merde. Un petit effort et il pourra rebaptiser son émission Morandini.

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On ne saura sans doute jamais la vérité sur cette histoire de cul. Sur le fond, car sur la forme on sait :  on a affaire à ce que le système médiatique peut accoucher de pire depuis Jean-Luc Delarue et William Leymergie.  Un couple assoiffé de gloire et de notoriété qui n’existe que dans les yeux du public. Si ce règlement de compte ne regarde personne, il passionne des millions de voyeurs.  Jusqu’où iront-ils pour laver leur linge sale devant leur famille constituée d’un bon tiers des Français ? Aura-t-on droit aux prélèvements vaginaux de Karine ? Aux strings de la maîtresse de Lilian ?

Quoiqu’il en soit, l’image du pasteur Thuram en sort grandi. Lui qui se rêvait en Malcolm X, en aura au moins porté les lunettes. Martin Luther King éclatait-il la gueule de sa femme contre le frigo ?  Peut-être, mais lui ne demandait pas 20 000 euros pour aller prêcher la bonne parole dans les écoles au nom de sa fondation. Nourri, logé bien-sûr. Fondation derrière laquelle il n’a pas hésité à s’abriter face au redoutable fils de Georges de Caunes.  Depuis qu’il utilise les gonzesses comme bélier quand il ne trouve plus la clé de son réfrigérateur, certains pays hésitent à l’accueillir. Mais heureusement un SMS est venu démontrer qu’il n’avait pas pu tromper 34 fois Karine, ni lui exploser les pommettes, puisqu’il était avec sa maîtresse.

A n’en pas douter c’est bien elle qui est folle puisqu’elle a retiré sa plainte quand il a menacé de recommencer. A coups de liasses de 10 000 ? En tout cas, lui n’est absolument pas un gros hypocrite ou un opportuniste, avide de pognon et de reconnaissance, uniquement mu par la propreté de son image. La lutte antiraciste est même un combat qui en vaudrait la peine s’il en avait quelque chose à foutre.

Rugby HCup : Le beau Goze

Quel meilleur moment pour faire le compte-rendu d’une journée de coupe d’Europe qu’une heure après le coup de sifflet final du premier match de la journée suivante.

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Cela permet au lecteur de garder ses souvenirs au frais, et de penser à y mettre quelques bières pour arroser les chevauchés des Toulousains mais surtout pour oublier les horribles lancers de Tolofua. Il faudra pourtant s’y faire, ce sera le talonneur de l’équipe de France pour les 10 prochaines années. Mais on a bien survécu à Jean-Michel Gonzalez.

Rappelons que les hardis rouge et noir, qui étaient exemptés le weekend dernier, ont à la place eu droit à une visite au zoo, et à des blagues potaches sur du fromage. Le cheddar de ce soir était certainement plus indigeste mais ils ont trouvé la meilleure manière de l’apprécier en le toastant sur la gueule d’Ashton.

Les Toulonnais, une fois n’est pas coutume, jaloux des Toulousains, voulaient eux aussi se reposer, ce qu’ils firent dès que la mi-temps fût sifflée. Les Ecossais têtus comme un Lyonnais , ne se laissèrent pas perturber et s’en allèrent jouer tout seul sur le pré. Les 76 joueurs de l’effectif de Berni ne devraient pas être trop épuisés pour affronter Cardiff demain, peut-être même joueront-il deux mi-temps avant que cela ne soit fini.

Si Perpignan a perdu on a quand même beaucoup vu le séduisant minois de son ancien président. C’était pour la bonne Goze. Castres a gagné, mais personne ne s’y est davantage intéressé. Montpellier aussi a gagné, mais c’était des Italiens, donc on s’en foutait, en plus ils ont dans leur rang, Pélissié, le nouveau meilleur joueur du monde du mois de Septembre, donc c’est de la triche. Serait-ce suffisant pour vaincre toute la famille Marshall et les quelques Mc demain ? Sans doute pas.

Nous terminerons ce très aériens tour d’horizon rugbystique par une découverte : les valeurs du rugby que nous cherchions depuis tant de temps seraient en fait cachées dans le portefeuille de Jacky Lorenzetti. La force mentale des Clermontois est elle par contre de nouveau portée disparue.

 

 

Ukraine-France (2/3) : Evra, le psycho Pat

 L’Ukraine ne vaut pas un clou soviétique rouillé, tout le monde est d’accord là dessus. Pourtant la France ne passera pas, pour la simple et bonne raison que si elle renaît toujours de ses cendres ses joueurs finissent toujours en cendres. Et aussi parce qu’ils seraient complètement crétins. Plus que Ginola et Kostadinov ?

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Une enquête de Jeff Charnier dont la première partie se trouve ici

Comprendre Patrice Evra est rigoureusement impossible. A part bien entendu pour 22 coéquipiers dans un château posé dans son écrin de verdure en région parisienne. Car pour comprendre Patrice Evra, il faut vivre comme lui. Ce n’est plus une question de déni, puisque chacune de ses phrases contredit la précédente. Quand deux mots qui suivent arrivent à former une phrase bien-sûr. Il est ainsi capable de dire qu’il n’est pas arrogant et de demander à Ménès de réussir huit jongles pour qu’il arrête sa carrière. Ca vaudrait le coup que Pierrot se bouge un peu le cul.

Et puis non, ça ne servirait à rien, car Evra dira que ce n’était pas lui qui a dit ça même si on lui montre la vidéo. Pareil si on lui met sous le nez un journal avec une certaine Carla en marge de France-Allemagne, ou une autre vidéo avec Duverne en marge du Mondial 2010, ou celle avec Vieira à l’Euro 2008. On pourrait faire le portrait d’Evra, et même lui refaire le portrait comme Deschamps le fera prochainement, que ça n’y changerait rien.

Mais trêve de leçons de morale, personne n’en a rien à foutre et encore moins le Vestiaire, parlons du fond. Cela nous conduit d’ailleurs au point essentiel de cette histoire : raconter des conneries ça marche si on y croit soi-même. Elle tient en une phrase de Pat : « Dans la rue les gens ne me parlent pas de Knsyna ! » Et pour cause : primo, face à une star on n’est jamais désobligeant et deuxio, Evra n’est pas une star. Ce qu’il est le seul à ignorer visiblement car il aime bien répéter qu’en 2010 il a dit à tous les autres qu’ils pouvaient partir en vacances, que lui seul prendrait pour tout le monde. Il le croit toujours. 5 matchs pour lui, 3 pour Ribéry, 1 pour Toulalan et 18 pour Anelka : il ne s’était pas trompé. Il pense aussi que sa cote de popularité a triplé depuis 2010 : le sondage du JDD lui donne encore raison avec 0% de vote à la question : « Quel est votre joueur préféré en équipe de France ». On comprend mieux pourquoi il ne refuse jamais un autographe.

Pour bien comprendre que Patrice Evra ne changera pas, il faut simplement constater une chose : il a dit dans Téléfoot ce que Nasri a dit à l’Euro 2012. Sauf que Nasri n’a pas choisi la date, ni exigé la diffusion après que la chaîne lui ait recommandé d’y réfléchir à deux fois vu ses propos diffamatoires. Nasri avait vraiment été un petit joueur d’insulter en direct. Là, Evra a d’abord dit qu’il ne voulait pas en parler, avant d’en parler et d’exiger qu’on diffuse sans couper tout ce dont il ne voulait pas parler mais dont il a parlé. Ca devient compliqué ?

Il reste une troisième partie à découvrir pour savoir enfin si Pat est un génie encore incompris et ignoré du 21ème siècle ou s’il est bien l’un des plus gros idiots que le football français est connu. A suivre donc dans la troisième partie ici.

 

Traité de Patologie (1/3) : Evra naissant

 

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Patrice Evra n’est pas seulement un héros de jeu vidéo qui va parfois au putes. Super Patrice est joueur de foot, là où Super Mario n’était que plombier. Son destin est exceptionnel dès sa naissance: aux Ulis comme Thierry Henry.

 

 Une enquête de Jeff Charnier dont la deuxième partie se trouve là et la troisième ici

A 16 ans, comme il est tellement ciblé par tous les grands centres de formation français, il signe à Marsala,  en Italie même si personne n’a jamais vérifié. Puis direction Monza, toujours en Italie, et il n’aime pas la F1. Thierry Henry, comme Bernard Pardo avant lui, ont montré la voie, il faut rejoindre la côte d’Azur. OM ou Monaco : il opte pour Nice en D2. Patrice a de la suite dans les idées et il rejoint Henry à Monaco, sauf que Titi y passe seulement les week-end avec une Coupe du Monde sous le bras et pas mal d’autres trophées de meilleur buteur. En 2004 c’est la consécration, Evra fait mieux, il est finaliste de Ligue des Champions, et sélectionné en Equipe de France. Il faut un nouveau modèle, Sagnol est dans la chambre d’à côté, il décide de l’ouvrir bien grande. Autoproclamé meilleur latéral gauche, il part à Manchester, évidemment c’est l’enterrement. Puis la résurrection. Heinze signe, Evra joue et devient même indiscutable. En équipe de France c’est pareil, le meilleur joue, c’est lui, Abidal ou Clichy, qui a dit choix par défaut ? Il ne réussira jamais un centre mais croise la route des 87 à la fin des années 2000. Sous leur influence il va devenir socio Pat.

Le melon, la grosse tête, le boulard, les chevilles enflées et Patrice Evra. C’est donc ça qu’aura offert de plus beau la génération 87 : la possibilité de recourir à des métaphores éculées. Oui, ils se la racontent. Mais comment pourraient-ils faire autrement ?  A 12 ans, ils traitaient leurs camarades de fils de pute ballon au pied. A 15 ans, ils avaient déjà gagné de quoi s’en prendre au vendeur de Timberland, ce fils de pute. A 18, c’est au volant de la dernière Maserati qu’ils pouvaient tranquillement lâcher un petit fils de pute pour une priorité à droite grillée pour 116 petits km/h de trop. Le problème c’est que l’autoroute est à sens unique, sans intersection.

C’est là toute la difficulté de Nasri, Menez, Ben Arfa, Benzema et bien-sûr Evra. Ils ont toujours joué avec leurs propres règles, on ne leur a jamais rappelé que Platini n’a jamais eu de quoi s’offrir plus de 3 femmes dans la même soirée même si lui aurait sans doute préféré que Larios ne se tape pas la sienne. De toutes façons, ils ne connaissent pas Platini, ils connaissent déjà à peine Zidane, mais juste parce qu’il a eu les couilles de se prendre 16 cartons rouges et pas à chaque fois fois parce qu’il n’a pas entendu le coup de sifflet de l’arbitre. Jusqu’ici contrairement à ses acolytes énarques, Benzema avait réussi la prouesse de nous faire oublier que son intelligence de jeu était inférieure de 30 points de QI à son intelligence sociale. Parce qu’il avait en lui Zidane et Ronaldo. Enfin c’est ce qu’on croyait. Parce que ses statistiques en ligue des champions étaient stratosphériques comme dit l’excellent Pierre Menès quand il a déjà utilisé ses 3 autres adjectifs. Bien manger est parfois une qualité, mais souvent un défaut. Se la raconter était une qualité, c’est devenu un défaut. Si ça se trouve il sait encore faire des passes mais seule Zahia pourrait en témoigner.

 

Hand : Des barjots aux tarés (3/3)

Trois semaines que notre spécialiste handball vous tient en haleine avec son abécédaire explosif. Après la première et la deuxième partie voici enfin les dernières lettres. Y-aura-t-il un mot sur Jean-Louis Legrand, l’ancien consultant hand de Canal+ ? Non car on ne sait toujours pas pourquoi il était consultant. On ne sait même pas qui c’est.

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Par Leo Tseu

Onesta : Diplomate français méconnu. Sébastien Bosquet et les remplaçants en attestent.

Palmarsson : Mèche blonde la plus célèbre de Bundesliga. Son absence de pilosité faciale lui évite de déclencher la führer des fans.

Quintin Éric : Chirurgien esthétique aixois spécialiste de la rhinoplastie. Vous pouvez demander confirmation à Philippe Schaaf. Met fin à sa carrière sur un coup de tête.

Richardson, Jackson: Piège pour non-initiés : les suffixes en « son » n’indiquent pas toujours une ascendance scandinave.

Schwenker : Le père, Hinrich, est l’inventeur du geste technique du même nom. Le fils, Uwe, est l’inventeur d’une explication suffisamment convaincante pour être innocenté dans l’affaire Kiel (voir « Arbitrage »). Puis vous avez déjà vu un viking avec des dreadlocks ?

Talant Dujshebaev : Le plus Espagnol des Russes. Ou le plus Russe des Espagnols. Mais Dujshebaev est en tout cas devenu le plus grand des entraineurs-joueurs sans trop avoir à forcer son Talant.

Uwe Gensheimer : Avant, le plus grand des ailiers gauche s’appelait Guigou. Il était moins socialiste qu’Élisabeth et se prénommait Michaël. Désormais c’est Uwe Gensheimer, moins vieux, plus grand, plus Allemand. Moins blessé aussi, mais ça on vous l’avait déjà dit. C’est bien, c’est beau, c’est Boche.

Vori Igor : Madame Irma du handball ayant la capacité de prédire les résultats de l’année. Mais à quoi sert alors le spécialiste handball du Vestiaire ? Igor Vaurien avait-il pour autant vu venir son carton rouge au mondial 2009 ?

Wislander Magnus : Magnus a deux choses pour lui : 1/ il est pour beaucoup dans la domination suédoise sur le handball mondial durant les années 90 ; 2/ il est bien utile pour la lettre W d’un abécédaire à la con. Il y a une chose qu’il n’a pas : l’or olympique. Faire trois fois deuxième, c’est ce qu’on appelle avoir la Poupou asse. Il ne lui reste qu’à pleurer en pensant très fort à ses 2 titres de champion du monde, 4 d’Europe et sa désignation comme joueur du 20ème siècle par l’IHF.

Xavier Barachet : Homme bionique dont la cheville s’auto régénère en moins de 48 heures. Peut-on avoir la cheville qui désenfle mais tout de même prendre la grosse tête ?

Yago : Vous voulez vraiment qu’on vous parle de combinaisons et de démarrage du pivot sur une course en courbe ? Et pourquoi pas faire un rappel sur la courbe de Gauss tant que vous y êtes ? Vous préférez pas plutôt reparler des courbes de Grö ?

Zone : Interdite. Sauf pour Abalo qui y prend appui une fois sur trois.

Si vous voulez découvrir qui était Costantini vous pouvez relire sa légende. S’il manque quelqu’un d’autre écrivez-nous sur equipe.vestiaire@yahoo.fr. Si vous voulez savoir ce qu’il s’est passé lors de Cesson-Montpellier c’est ici. Si vous n’en pouvez plus cassez votre ordinateur.

 

Hand : « A la fin d’la mi-temps, j’me douche »

Les handballeurs s’élèvent socialement. Certains auraient même des revenus mensuels supérieurs à un SMIC letton – et pas seulement parce qu’ils font du racolage actif sur papier glacé. Hausse du capital économique, augmentation du capital culturel : Torsten Jansen aurait même appris à compter en ramassant les dents arrachées à ses adversaires. Le Vestiaire veut lui aussi participer à ce mouvement d’élévation intellectuelle et en faire profiter son lectorat. Se culturiser c’est important, comme le dirait Laurent Hamzi.

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Par Leo Tseu

 

Paris devait gagner, Montpellier devait perdre :

On vous l’avait bien dit, handballeurs du Vestiaire.

Bien que le résultat ne date pas d’hier,

Les délais sont moins longs que ceux de mon confrère.

En un mot comme en cent, vingt et neuf point ou trente,

C’est un bien maigre aicar, mais une rude pente.

À ceux qui me diraient que je flagorne au loin,

Sans suer une goute, sans fouler un terrain,

Ou feraient remarquer que, quoi que l’on en dise,

« La critique est aisée, le lard est difficile » ;

Je répondrais ceci, puis leur ferai la bise :

Oui ! Et J’engraisse à vue d’œil, sans lever un sourcil.

Lao Tseu l’a bien dit : « Il faut trouver la voie »

Aussi, n’oublions pas  l’Allemande Liga.

De Rhein Neckar Lowen vous narrer les exploits,

Ou de la belle Kiel donner les résultats.

Les Allemands sont rugueux, mais Paris l’est bien moins :

Voilà un constat cher au Maréchal Pétain !

Nos divers pronostics se sont bien vérifiés,

Le spécialiste handball se dore aux cocotiers.

Quant aux quelques grincheux qui viendraient reprocher

L’absence d’un pied ou deux, voire mêm’ d’un sonnet

Qu’ils se les foutent au cul, comme dit le poète

A la fille de joie qu’il culbute en levrette.

Notre spécialiste handball a-t-il prouvé son incompétence artistique ? Où devons-nous plutôt l’envoyer représenter le Vestiaire à la dictée de Pivot ? Notre devise deviendra-t-elle « Le vestiaire : du l’art, mais du cochon » ?

*Au cas où, retrouvez ici la célèbre citation qui nous inspiré le titre et toutes nos autres créations handball là.

France-Finlande : Le casse-tête finnois

Autant éviter les surprises : la Finlande c’est pas beaucoup plus fort que l’Australie. Alors à quoi ça sert ?

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La question de vendredi dernier était : la France sait-elle mettre une taule à une équipe d’Océanie quasiment qualifiée d’office ? La réponse a fait son petit effet surprise : c’est oui si ses offensifs se bougent le cul. Dans l’euphorie sont nées plein d’interrogations toutes plus pertinentes les unes que les autres : l’Australie a-t-elle sa place au Mondial, Benzema a-t-il un coeur, Giroud se fait-il sucer par toutes les hotesses du stade, Valbuena ou Nasri, Evra ou Clichy, Debuchy ou Sagna, Varane ou Koscielny.

Et pourquoi pas Deschamps ou Domenech ? Celle-là aurait pourtant eu du sens. A un mois de France-Bulgarie, savoir ce que l’équipe de France peut réussir dans un match sans enjeu face à une équipe nulle et pas concernée ne sert à personne, sauf à Giroud bien sûr. Il reste donc une seule question : l’équipe de France peut-elle réussir un match à enjeux contre une bonne équipe qui veut aller au Brésil ? Ca sonne déjà mieux, mais ça ne ressemble pas pour autant à la Finlande.

Se faire pipi ou caca dessus, telle est la question les soirs de France-Bulgarie. Une équipe barragiste, quand c’est pas pourri comme l’Irlande de 2009, c’est une quinzaine de joueurs potables et un grand joueur qui ne l’est pas assez souvent avec son pays. Ca ressemble au Portugal, à la Croatie, même pas à la Turquie ni à la Grèce, mais certainement pas à la Finlande.

Alors à quoi sert France-Finlande ? A s’entraîner 90 minutes à un mois du match, à rendre correct le bilan de Deschamps en matchs officiels pour lui permettre de rester quand même et bien sûr à Giroud. La voilà, la belle histoire. Un type venu de nulle part, arrivé nulle part, qui se dit soulagé pour Benzema que sa mauvaise série s’arrête à 1222 minutes et qui aime leur relation. On comprend que Deschamps ne veuille plus les aligner ensemble.

Pendant ce temps-là, il faut se méfier de Pukki, c’est un peu le Cristiano finlandais, mais remplaçant au Celtic.

Ligue 1, 10e journée : Le poli Gone

Cette semaine il ne sera pas question de Lorient, ni de Gourcuff. Enfin Rémi Garde l’espère.

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Lyon-Bordeaux sera-t-il beau à voir ?

Sans doute pas. Lyon n’a pas fait trois bons matchs de suite depuis trois ans, ni deux bons de suite depuis deux ans, ni un bon match de suite depuis le début de saison, tandis qu’en face Bordeaux attend le retour de Gourcuff pour en faire un. Mais il faut pourtant jouer ce Lyon-Bordeaux. En fouillant dans le passé, le Vestiaire a trouvé trace d’un 0-0 en 89-90 qui pourrait assez bien correspondre, malheureusement aucune vidéo n’existe, ce qui est assez normal quand on y pense. Mais même sans image, ou avec celle d’un autre match, le passé nous renseigne. L’avantage va à Lyon, qui possède l’homme de la situation : Rémi Garde. Avoir été joueur de Lyon entre 1988 et 1993, et capitaine de Domenech, vous prépare à ce genre de rendez-vous, comme d’être parti à Strasbourg ensuite ou d’avoir été de l’Euro 1992 avec la France. Bordeaux n’a que Chalmé à opposer. C’est pas si mal.

Pourquoi Elie Baup s’est-il plaint de la presse cette semaine ?

Parce qu’elle critique ses choix, ses résultats en général, son management et ses résultats en particulier contre les grandes équipes. Mais il reste droit dans ses bottes et se défend comme s’il avait l’habitude des tribunaux : il a un contrat qu’il vient de prolonger et il n’en est qu’à sa deuxième année. A ce sujet, tout se passe comme prévu, si l’on en croit la rumeur. Mais Elie jure que tout va bien se terminer et que ses joueurs le respectent toujours.

Montpellier est-il si fort que ça ?

Difficile de dire ça d’une équipe de Jean Fernandez sans preuve solide. Et marquer 5 buts à Lyon n’est plus une preuve solide. Cabella étant impliqué sur chacun de ces  cinq buts, et sachant qu’il tire les penaltys, on peut deviner qu’il sera appelé le nouveau Ribéry d’ici très peu de temps. Est-ce que ça va vraiment aider ? Lille peut mettre un terme à tout ça dès ce week-end. Ca dépendra bien sûr de Kalou, qui sera peut-être orphelin du grand blessé Marvin Martin. Mais peut-être pas.

Monaco va-t-il continuer à faire jouer Abidal dans l’axe ?

Et pourquoi pas ? Jusque-là ça marche, Monaco a la deuxième meilleure défense, sans avoir perdu de match. Et Abidal n’a pas commis la moindre erreur en Coupe d’Europe ; il faut bien que ça serve à quelque chose de ne pas la jouer. Abidal a même fait un progrès notable pour rester dans l’axe : il n’est plus capable de jouer à gauche.

Est-ce le grand réveil de Toulouse ?

Si l’on considère que Toulouse ne s’est qualifié qu’une fois par erreur pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, qu’il lui a fallu six ans pour s’en remettre, qu’il a formé Capoue, Sissoko, Emana ou Arribagé pour récolter quelques incursions entre la 8e et la 10e place de L1, alors oui, Toulouse pourrait bien être de retour grâce à Regattin et compagnie. Ce n’est pas le nom d’une troupe de théâtre déambulatoire reconnue par la ligue d’improvisation, c’est le nom d’un joueur. A ce rythme, le Téfécé, son Stadium et ses 12000 supporters qui scandent Novès démission à chaque passe ratée d‘Aurier se rapprochent doucement mais sûrement du titre de Ligue 2.

Et le retour du jeu à la nantaise ?

S’il est vrai que Burruchaga et Ndoram ont longtemps éclairé le jeu à la Beaujoire, il fallait bien que Der Zakarian leur file le ballon avant. Le cerveau, c’était peut-être lui. Maintenant, c’est un américain au nom mexicain et au passé suédois, ou Nicolita tant que son titre de séjour le lui permet. Autant dire que tout ça ne va pas durer longtemps.

Rugby, Top 14 : Le vilain petit Connor

Non, le spécialiste rugby n’est pas une feignasse. S’il met 4 jours à écrire un résumé de la journée, c’est parce qu’il sait que les lecteurs manquent de rugby frais en milieu de semaine.

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Par Gilles Grospaquet

La marque de fabrique du spécialiste rugby du Vestiaire, sa signature, ce qui fait de ses articles des références obligées dans les écoles de chroniqueurs rugby, c’est bien évidemment l’impartialité  avec laquelle il retranscrit les matchs qu’il ne s’est pas donné la peine de regarder.

Ne comptez donc pas sur lui pour laisser un seul mot trahir la joie débordante avec laquelle il a accueilli la victoire de Grenoble au Racing-Métro-Champagne. Jamais vous ne le lirez remercier ouvertement tous les anciens clubs de Valentin Courrent d’avoir été assez idiots pour laisser partir un aussi bon 9/10/buteur, juste pour qu’il humilie le Racing sur sa propre pelouse de satin. Vous ne le devinerez pas non plus exulter en imaginant Jacky Lorenzetti, fou de rage de voir ses jolis Racingmen qui sentent bon le musc dominés par des montagnards tout moches, claquer son escort-girl comme Valentin Courrent claquait cette dernière pénalité.

A part ça, le Stade Français, leader-surprise du championnat après 9 journées, commençait à douter de sa capacité à rater la qualification pour les phases finales une 6ème fois d’affilée. L’équipe voulait se tester face à une grosse équipe, le déplacement à Toulouse tombait à point nommé. Les examens sont rassurants : ce n’était qu’une crise passagère, tout va rentrer dans l’ordre. Le tarif de la consultation est le même qu’à Castres il y a un mois : bonus offensif pour l’équipe adverse. En cas de rechute, penser à prendre rendez-vous à Toulon pour une nouvelle piqûre de rappel.

Mais la vraie surprise de la journée, c’est la fessée reçue par Castres à Brive. Quand le champion de France en titre prend 34-0 chez le promu, on se pose forcément des questions. Exemples : Castres a-t-il joué les yeux bandés sur un pied ?  La bouffe du Campanile de Brive est-elle dégueulasse au point de provoquer des épidémies de gastrogiovanni ? Romain Cabannes est-il tombé sur le chien ? Avait-on promis une double ration de poulet-coco à Sisaro à en cas de bonus offensif pour Brive ? Richie Gray admettra-t-il un jour qu’il porte une perruque ?

Et plus généralement, pourquoi est-il si difficile de gagner à l’extérieur ? Il était de coutume que les petites équipes se laissent piétiner par les grosses et qu’elles s’étripent entre elles pour survivre. Cette année, il n’en est rien. D’où vient cet intolérable manque de respect envers une hiérarchie établie à grands coups de pognon ? Il est possible que les grands aient sciemment laissé les petits se rebeller. Voici l’équation  : sachant que la formule débilissime du Top 14 permet d’être champion en terminant 6ème de la phase régulière, sachant que gagner tous ses matchs à domicile avec quelques bonus offensifs + le match cadeau à Biarritz suffit largement à être 6ème, sachant qu’il est déjà assez pénible comme ça de se taper l’aller-retour en bus à Oyonnax ou à Brive-la-Gaillarde, à quoi bon faire l’effort d’y gagner ?

Pendant ce temps là, un joueur continue d’étonner. Il est trop petit, trop maigre et trop intelligent pour jouer au rugby. Sa présence en Top 14 est donc le mystère le plus inexplicable que le rugby ait connu depuis l’agression d’un joueur obèse du XV de France par une table de nuit en forme de Louis Picamoles. Heureusement pour lui et pour Bordeaux-Bègles, il court vite, très vite. Il est adroit (et Talebula gauche, on l’a déjà dit). Il mystifie les défenses, marque et fait marquer des essais. Blair Connor, c’est Forrest Gump avec un cerveau.

Nasri : Wallabie ne fait pas le moine

Maintenant que l’équipe de France est devenue une superbe équipe, Deschamps aimerait bien changer les règles. Si la France a un classement pourri ce n’est pas qu’à cause d’une longue série de matchs pourris depuis 7 ans.

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Par notre envoyé spécial Jeff Charnier

Tout va plus mal que jamais. Alors que la France avait désespérément besoin d’un match de merde supplémentaire, elle a commis l’erreur de marquer 6 buts et de rendre Nasri bon. Le genre de risque qu’on a le droit de prendre avant un Euro 2012 mais avant un barrage de Mondial, ça craint car tout le monde finit par le croire. Non seulement Nasri est tombé dans le piège, mais il a entraîné avec lui Giroud qui n’a jamais eu les yeux aussi bleus, le brushing aussi bien peigné et la politesse envers Benzema aussi acérée que devant toutes les caméras qui traînaient dans les parages après le match. Wenger va certainement l’appeler Robin la semaine prochaine.

Il n’y aurait donc rien d’encourageant à gagner 6-0 contre des rugbymen, qui ne savent foutre leurs pieds que sur une planche de surf, à un mois de deux matchs contre des vrais footballeurs. Car quand on sait se servir de ses pieds, on oblige l’adversaire à défendre, et là-dessus Deschamps n’est pas plus avancé. Il aurait même de bonnes raisons d’être en colère face à la connerie des journalistes. Qui peut affirmer sérieusement que la charnière Varane-Abidal est à toute épreuve, à part bien sûr la presse spécialisée et l’ensemble de la communauté des consultants ?

Abidal a perdu son premier duel aérien au bout d’une minute trente, et comme il n’y en a pas eu d’autre après, difficile d’imaginer qu’il n’aura plus jamais besoin d’un chirurgien. Saloperie d’équipes du Commonwealth, toujours là pour cirer les poncifs : équipe physique, athlétique, bonne de la tête. Abidal le savait mais il est tombé sur plus fort que lui sur ce coup-là. Ce qu’il ne savait pas, et qu’il ne sait pas encore, c’est qu’en vrai les Australiens ne sont pas bons de la tête et que lui n’a toujours pas la moindre référence dans l’axe lors d’un match important. Ca veut dire que France-Mexique 2010 était un match important ?

On a quand même appris des choses très intéressantes : quand Ribéry décide d’avoir le Ballon d’or il peut s’impliquer sur les six buts de son équipe, quand Evra n’a pas à défendre il sait presque attaquer face à des piquets, Cabaye n’est jamais aussi bon que quand en face c’est pas bon. Et, bien sûr, Nasri ne peut toujours pas s’empêcher de penser à sa gueule même si il attend un peu plus longtemps qu’avant pour humilier ses adversaires. Il a retenu la leçon : avec un ballon comme avec un boulard ou une prostituée, il faut d’abord privilégier le jeu simple mais ensuite on peut tripoter un peu.